Ouagadougou, 24 mai 2015 (AFP) - L'exhumation du corps du président Thomas Sankara et de ses douze compagnons assassinés en 1987 lors d'un coup d'État aura lieu lundi à Ouagadougou, dans le cadre d'une instruction ouverte fin mars, a-t-on appris dimanche de source judiciaire.
"Demain lundi à 8 heures (locales et GMT), nous allons procéder à l'exhumation du corps du président Thomas Sankara et des douze autres", a déclaré à l'AFP une source judiciaire proche du dossier.
L'avocat de la famille Sankara, Me Bénéwendé Stanislas Sankara, qui n'a aucun lien de parenté avec l'ancien chef de l'État, a confirmé à l'AFP que "les familles et leurs avocats" ont été "convoqués par le juge d'instruction à assister à l'exhumation des corps".
Thomas Sankara avait été enterré à la sauvette le soir du 15 octobre 1987, après son assassinat lors du coup d'État qui porta Blaise Compaoré au pouvoir pendant 27 ans.
Il aurait été inhumé au cimetière de Dagnoën (quartier est de Ouagadougou), mais sa famille et ses nombreux partisans doutent que son corps s'y trouve réellement.
Le régime de M. Compaoré, renversé fin octobre par une insurrection populaire, avait toujours refusé l'ouverture d'une enquête sur les circonstances de cet assassinat.
Cette exhumation conduite par trois médecins, un Français et deux Burkinabès, permettra selon Me Sankara "d'identifier grâce à des tests ADN si c'est effectivement le corps du président Thomas (Sankara) qui se trouve dans cette tombe" mais aussi de "rechercher la cause de la mort".
Début mars, le gouvernement de transition mis en place après la chute du président Compaoré a autorisé l'exhumation du corps de Thomas Sankara dans le but de l'identifier formellement.
Les tombes ont été mises sous scellés début avril par la justice militaire du Burkina qui enquête depuis mars sur les circonstances de la disparition du "père de la révolution burkinabè".
Plusieurs auditions ont déjà eu lieu dans le cadre de cette enquête et notamment celle de Mariam Sankara, veuve du défunt président, le 14 mai dernier.
La figure de Thomas Sankara, révolutionnaire loué pour son intégrité et icône du panafricanisme, a été abondamment évoquée durant le soulèvement populaire qui a conduit à la chute de Compaoré le 31 octobre dernier.
"TEMPÊTE DÉCISIVE" : DAR-SALAM BENIT LA PARTICIPATION SÉNÉGALAISE
Ziguinchor , 24 mai (APS) – Des membres de la famille chérifienne de Dar-Salam, dans le département de Bignona (sud), ont annoncé, au nom du khalife général Cheikhna Cheikh Mahfouz, être en phase avec la décision du chef de l'Etat, Macky Sall, d'envoyer des troupes en Arabie-Saoudite.
"La famille soutient le président Macky Sall pour l'envoi de troupes en Arabie-Saoudite. Cela ne doit pas être un refus pour un musulman quand on sait que l'Arabie-Saoudite est menacée par des gens qui se réclament de l'islam", a déclaré Chérif Shamsidine Dino Kébanding Aïdara, membre de la famille.
Il intervenait samedi lors de la cérémonie officielle du Gamou organisée par l'Association citoyenne chérifienne (ACC), au quartier Kandé-Léona de Ziguinchor, en présence de l'adjoint au gouverneur chargé du développement, Moussa Diagne.
Des fidèles venus de la Casamance, de la Gambie et de la Guinée-Bissau, ont pris part à cette manifestation religieuse.
Le Sénégal a décidé d'envoyer 2.100 soldats en Arabie Saoudite, à la demande du royaume saoudien. Les soldats sénégalais seront déployés à la frontière entre ce pays et le Yémen, dans le cadre de l'opération militaire "Tempête décisive" menée par plusieurs pays arabes.
Lancée en fin mars dernier, cette opération vise à remettre au pouvoir le président yéménite Abd Rabo Mansour Hadi, renversé par l'insurrection houthis au Yémen, d'orientation chiite.
Des acteurs politiques, responsables de la société civile et des observateurs ont émis des réserves sur l'opportunité d'envoyer des soldats sénégalais renforcer cette opération militaire.
Ces différentes réactions ont amené le président Macky Sall à demander la fin de ''ce débat malsain’’ sur cette question.
"Le président Sall a bien compris les mécanismes géopolitiques du monde qui font actuellement qu'il il y a un dépassement de soi. Il faudrait qu'on s'inscrive dans un camp pour pouvoir émerger. Et alors il a choisi et nous trouvons son choix judicieux", a souligné Chérif Shamsidine Dino Kébanding Aïdara.
"De par la religion que nous partageons avec les Saoudiens, l'Arabie Saoudite, c'est le pôle d'attraction de tout musulman. Donc, tout musulman doit tout faire pour protéger les lieux saints" de l'islam que ce royaume abrite, a-t-il fait valoir.
De son côté, Chérif Boune Shamsidine Aïdara, président de l'Association citoyenne chérifienne (ACC), a insisté sur "la solidarité islamique" qui selon lui doit amener les musulmans à travailler ensemble pour défendre l'islam.
Cherif Boune Shamsidine Aïdara, par ailleurs porte-parole du khalife général de la famille de Cheikhna Cheikh Mahfouz, a indiqué que "tous les musulmans sont interpellés à défendre les lieux-saints de l'islam".
Dans la même perspective, le président Macky Sall "est aujourd'hui en train de se positionner en tant que leader de la Oumma islamique", a-t-il commenté.
UN ''CAS D’ÉCOLE'' QUI NECESSITE L'ARBITRAGE DE L'ETAT
Wassadou, 24 mai (APS) - Les deux parties en conflit dans le cadre d'un litige foncier, opposant depuis 2009 des populations de Wassadou et environs à Gilbert Khayat, un Sénégalais d’origine libanaise, estiment que l’Etat est le seul à même d’apporter une solution à cette tension permanente.
Les parties impliquées dans le litige foncier opposant depuis 2009 des populations de Wassadou et environs à Gilbert Khayat, un Sénégalais d’origine libanaise, ont dit avoir convenu que "l'Etat est le seul à même d'apporter une solution" à ce conflit à l'origine d'une "tension permanente".
Depuis son retour à Wassadou (Tambacounda, est) en 2009, Gilbert Khayat a décidé de lancer un projet agricole - le Ranch de Ouassadou (RDO) -, sur les terres de son père et sur lequel se sont établis 14 villages, dont Wassadou Dépôt, siège de la ferme, et Wassadou village. Ce projet qui pourra créer des emplois, a-t-il dit, vise à fixer les jeunes du terroir et à encourager ceux qui sont partis à revenir.
Toutefois, une partie de la population continue de s'opposer à cette initiative, une façon de les déloger une seconde fois de leurs terres, ont-ils fait valoir.
Suite à de violents heurts, lors desquels deux tracteurs ont été endommagés et plusieurs employés de Khayat blessés, quatre parmi les responsables villageois ont été condamnés au terme d'un procès.
Dans les années 1970, l'Etat du Sénégal, dans le cadre d'un projet d'agrandissement du parc national du Niokolo-Koba, avait déplacé certains villages, pour les installer à Wassadou, à 60 km de Tambacounda le long de la route de Kédougou.
D'une superficie de 3.069 hectares, ces terres libérées étaient réparties entre sept titres fonciers datant de 1935 et qui abritaient par le passé une usine de traitement de fibre de sisal, qui avait fait faillite en 1955, avant d'être rachetée en 1958 par le père de Gilbert Khayat, à l'issue d'un appel d'offres international, raconte-t-il.
M. Khayat affirme être né sur ces terres et y avoir grandi, avant d'aller poursuivre ses études à Montréal, au Canada, d'où il est sorti ingénieur en génie civil.
Depuis six ans, son différend avec une partie de la population ressurgit à l'approche de chaque hivernage, chaque partie tentant de prendre les devants pour l'exploitation de ces terres. Une vingtaine de procès l'ayant opposé de cette manière à des gens ont été tranchés à sa faveur, dit-il.
La conseillère Sadio Sylla a de son côté relevé que Khayat a "trahi les espoirs des populations", quand il a commencé à abattre des manguiers, à détruire les champs de fonio et de riz d'une vieille dame. "Personne n'ose plus construire en dur par peur des humeurs de Khayat", a-t-elle ajouté.
Or, à son arrivée, il avait fait part aux chefs de village de ambition de "travailler avec tout le monde pour combattre la pauvreté".
"Chaque année, à l'approche de l'hivernage, on n'a pas la paix", a indiqué Bangaly Keïta, selon qui, 150 familles sont menacées de déguerpissement par Khayat.
"Plus de 200 hectares n'ont pas été cultivés depuis que la crise a éclaté en 2009", a renchéri Mamadou Sangaré, président du cadre de concertation de Wassadou, regroupant différents villages.
A cause de cette situation, une bonne partie des habitants village de Wassadou qui compte environ 2.000 âmes, sont exposés à la famine, témoignent certains.
"Aujourd'hui, on n'a pas mangé à midi chez moi et Dieu seul sait si on dînera", a par exemple déclaré Dieyla Diallo, habitant de Wassadou, s'adressant à une délégation du réseau de journalistes sur la gouvernance foncière, venue rencontrer les populations dans le cadre d'une visite de terrain organisée en collaboration avec l'ONG Actionaid.
"Aujourd'hui, on vit de dons et de crédit", a-t-il poursuivi, relevant qu'ils se trouvent désormais dans l’impossibilité de cultiver le mil, le maïs et les arachides qu'ils produisaient pour en vivre pendant huit mois de l’année.
Se gardant de s'en prendre à Khayyat, Mamadou Sangaré président du cadre de concertation, estime que l'Etat est ''le seul responsable dans cette affaire" et est donc le seul à pouvoir trouver une solution à ce différend.
Mamadou Bâ, chef du village de Wassadou village, compte aussi sur l'Etat pour qu'une solution soit trouvée. "C'est l'Etat qui est notre force, nous n'avons pas de force", a-t-il dit. "Nous demandons à l'Etat de nous aider", a indiqué le septuagénaire. "C'est l'Etat qui peut apporter la solution".
Installé dans la zone depuis les années 1980, M. Bâ affirme qu'il préfère mourir plutôt que d'être déplacé de cette zone où il exploite 10 hectares. Ses enfants ont déjà commencé les travaux de défrichage, en perspective de l'hivernage.
M. Khayat affirme pour sa part n'avoir de problème avec personne, se présentant plutôt comme "une victime à qu'on empêche de travailler" sur ses propres terres. Il dit avoir fait une proposition de sortie de crise à l'Etat, laquelle est restée jusque-là sans suite.
"Ce qu'on demande aux autorités, c'est un remembrement des superficies des villages pour mettre fin, à l'installation anarchique. On propose que 140 ha leur soient réservés". "A ce jour, aucune réaction n'a été notée", a-t-il regretté.
En 2012, lors d'une rencontre de conciliation à la primature, Khayat dit s'être vu proposer deux options au choix : soit une soulte, soit une expropriation. Or, il est "hors de question" pour lui d’accepter la première, arguant qu'un titre foncier ne saurait être échangé contre des permis d'occuper. L'expropriation, par contre, est du ressort de l’Etat qui peut en prendre l'initiative, mais doit suivre toute une procédure, a-t-il ajouté.
Toujours est-il que l'homme qui a aussi une nationalité française, est d'avis qu' "il n'y a pas de problème sans solution" et à l'instar de la partie adverse, il estime que la solution à la situation prévalant actuellement à Ouassadou, est entre les mains de l'Etat.
Il déplore le fait qu'année après année, "on retombe dans le même processus de sabotage" orchestré, selon lui, par "un groupuscule" opposé à son projet. Si bien qu'il n'a pu injecter que 600 millions du milliard qu'il devait investir en 2012.
De l'avis de Zacharia Sambakhé, responsable du plaidoyer à Actionaid, dans cette affaire, deux logiques de légalité et de légitimité s'affrontent.
La légalité est du côté de Khayat qui a tous les documents attestant de que le site convoité lui appartient, mais la légitimité est du côté des populations qui, depuis 40 ans, ont été installées par l'Etat sur ces terres dont elles tirent leur subsistance. Il pense que la réforme foncière en cours devrait prendre en charge ce cas d'école.
NIGERIA: LA PENURIE DE CARBURANT MENACE LES COMMUNICATIONS TÉLÉPHONIQUES
Lagos, 24 mai 2015 (AFP) - Le premier opérateur mobile du Nigeria, MTN, a averti ce week-end que son réseau était victime de coupures intempestives en raison des pénuries de carburant qui touchent le pays.
Le groupe sud-africain MTN, dont l'antenne nigériane est la plus grosse filiale, dit avoir besoin d'une "quantité importante de diesel dans un futur très proche afin d'éviter l'arrêt de ses services au Nigeria".
"Si l'approvisionnement en diesel n'est pas assuré dans les 24 heures, le réseau sera sérieusement dégradé et les consommateurs en subiront les conséquences" a encore averti le groupe samedi soir sur son compte Twitter.
Ces avertissements ne sont qu'un épisode de plus dans les difficultés économiques que connaît le Nigeria depuis plusieurs semaines, bien qu'il soit le premier producteur de pétrole africain.
La première économie d'Afrique extrait deux millions de barils de brut par jour mais doit importer l'essentiel de ses carburants à cause de ses faibles capacités de raffinage - une situation que les observateurs imputent à la corruption et la mauvaise gestion.
Selon les syndicats du secteur pétrolier, la crise a éclaté parce que le gouvernement nigérian, à court de liquidités depuis l'effondrement des cours du pétrole, doit 200 milliards de nairas (environ 904 millions d'euros) d'impayés aux importateurs de pétrole.
Du coup, beaucoup de sociétés ont fermé parce qu'elles ne peuvent plus se fournir en diesel pour alimenter leurs usines. Régler cette crise sera la première tâche du nouveau président Muhammadu Buhari, qui entre en fonction le 29 mai.
Dimanche, un fidèle annonçait sur Twitter que son église avait été contrainte de fusionner ses services en langue yoruba et en anglais par manque de carburant. "Ne vous embêtez pas à amener votre chargeur à l'église, nous avons débranché toutes les prises," précise le message signé "Bien à vous dans le Christ."
POPENGUINE 2015 PROGRAMMÉ POUR ATTEINDRE SA ''VITESSE DE CROISIÈRE'' LUNDI
Popenguine, 24 mai (APS) Les difficultés notées dans le déroulement de la 127e édition du pèlerinage marial de Popenguine, dans le département de Mbour (ouest), seront corrigées au fur et à mesure pour que cet événement puisse atteindre sa ''vitesse de croisière'' lundi, a assuré le président de son comité d'organisation, l'abbé Dominique Stanislas Mendy.
A partir de ce dimanche, "nous allons monter en puissance pour atteindre notre vitesse de croisière le lundi avec l'arrivée de la délégation officielle, mais aussi et surtout la célébration de la messe solennelle du 25 mai 2015", a-t-il soutenu dans un entretien avec l'envoyé spécial de l'APS.
"Le comité d'organisation est à pied d'œuvre, nous avons des difficultés pour l'hébergement et par rapport à certains aspects techniques et logistiques qui ont pris du retard, mais cela fait partie de toute organisation. A chaque étape, il faut corriger, améliorer, rectifier, amender, c'est comme cela que cela marche", a dit l'abbé Dominique Stanislas Mendy.
La 127e édition du pèlerinage marial de Popenguine porte sur le thème "Avec Marie, tous au service de l'église, famille de Dieu".
Selon le président de son comité d'organisation, les délégations attendues de la sous-région sont déjà sur place. "Les scouts qui étaient attendus aujourd'hui sont là, la Mauritanie qui était attendue est là, le Mali, la Guinée Conakry aussi sont là", a-t-il confié, appelant la communauté chrétienne à prier pour la réussite du pèlerinage.
"Nous voulons simplement dire à toute la communauté chrétienne, ceux qui seront présents comme ceux qui n'y seront pas, de continuer de porter dans la prière les pèlerins et les organisateurs que nous sommes", a-t-il déclaré, assurant : "Le moral des troupes est bon, et pour le reste, nous confions cela à la miséricorde de Dieu".
"Le centre d'accueil de Kisito n'arrive pas à contenir tous les gens que nous devons recevoir, mais le centre a été conçu à l'origine comme maison de vacance. Popenguine est une cité religieuse, il faut tout une batterie d'habitations", a-t-il souligné;
Ce centre d'accueil est un grand espace qui reçoit les scouts et les hommes d'église venus participer au pèlerinage.
Le bilan de la 127e édition du pèlerinage marial de Popenguine, "ne pourra être effectif qu'après lundi, dernier jour du pèlerinage", a souligné l'abbé Mendy, estimant qu'une organisation, "c'est tout un processus, une dynamique".
PAR FRÉDÉRIC ATAYODI DE SENEPLUS
REMPART
Ernest Sagaga, chef du département Droits de l’homme de la Fédération internationale des journalistes, explique le rôle de son organisation
La dépénalisation des délits de presse au Sénégal ne placerait pas les journalistes au-dessus de la loi. C’est la conviction d’Ernest Sagaga, le chef du département «Droits de l’homme» de la Fédération internationale des journalistes, qui s’est entretenu avec www.SenePlus.Com.
Quelle est la mission de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ?
La Fédération internationale des journalistes a une double mission. En premier lieu, nous sommes mandatés pour défendre les conditions de travail, le bien-être de tous les journalistes qui sont adhérents à la FIJ. Le deuxième mandat est de promouvoir l’indépendance professionnelle des journalistes partout dans le monde. Et donc nous voulons que les journalistes travaillent en toute indépendance non seulement vis-à-vis des forces politiques, mais aussi des forces économiques, commerciales…, d’où qu’elles puissent provenir.
Quelles sont dans ce sens les actions concrètes que vous menez ?
Je dirais que nous faisons d’abord un plaidoyer auprès des gouvernements en ce qui concerne les conditions de travail des journalistes dans les pays concernés. Ensuite nous travaillons pour voir ensemble avec nos membres et les autorités gouvernementales la manière dont on peut améliorer les lois sur la presse pour éviter qu’il y ait des lois qui font des restrictions sur les acteurs de la presse en termes de la criminalisation, de la pénalisation de la diffamation par exemple. Mais nous combattons également toute autre violation des droits des journalistes, notamment la protection des sources des journalistes. C’est un aspect sur lequel nous revenons souvent dans plusieurs pays.
Ce que nous faisons, c’est également la protection des journalistes en termes de sécurité physique des personnes dans les zones de conflit normalement, mais même dans les pays sans conflit. Parce que malheureusement on dénombre des cas d’attaque, d’agression contre les journalistes même dans les pays censés être en paix. Donc c’est cette mission que nous accomplissions. Et nous l’accomplissions aussi bien sur le plan national, régional, que global parce que nous représentons les journalistes au sein des institutions européennes, internationales et des Nations-Unies.
L’Assemblée nationale tarde à voter le nouveau code de la presse sénégalais invoquant son rejet de la dépénalisation des délits de presse inclus dans le projet. Etes-vous intervenus auprès des pouvoirs publics sénégalais à propos de cette question ?
Je crois comprendre que le gouvernement sénégalais est en faveur de la dépénalisation des délits de presse. Apparemment le parlement sénégalais se soucie de ne pas créer une situation qui placerait les journalistes au-dessus de la loi si les délits de presse étaient dépénalisés. Cependant, nous ne pensons pas que ce serait le cas parce que tout citoyen lésé par un article de presse ou un programme radio ou TV aurait toujours recours aux juridictions civiles pour faire valoir son droit au respect de sa dignité humaine et sa réputation personnelle.
Le code pénal reste aussi d'application pour les cas d'incitation à la haine ou à la violence. Force est de constater que le code pénal est souvent invoqué pour les délits de presse comme moyen d'intimidation contre les journalistes par ceux qui sont en position de pouvoir et d’influence en vue de décourager les médias à faire des enquêtes sur des affaires d'intérêt public. Il s'agit donc d'une grave restriction à la liberté de la presse. De fait, il existe désormais une jurisprudence en Afrique suite au jugement de la Cour africaine des droits de l'homme qui, en début d'année, a condamné le gouvernement burkinabé pour l'emprisonnement d'un journaliste dans une affaire de diffamation intentée par un procureur de ce pays. Il s'ensuit que les autres pays africains qui s'obstinent à poursuivre les journalistes au pénal pour leur travail tomberont sous le coup de cette décision.
Vous êtes à Dakar dans le cadre de la formation des journalistes pour la couverture des zones humanitaires. En quoi cette formation est nécessaire ?
L’intérêt est très manifeste parce qu’à la fois, cette formation donne aux journalistes des connaissances leur permettant de veiller à leur propre sécurité, en sachant exactement ce qu’il faut faire, mais aussi ce renforcement des capacités leur donne des connaissances en droit applicable aussi bien en temps de guerre qu’en temps de paix. En temps de guerre, évidemment nos collègues ont besoin de savoir, quelles sont les dispositions du droit humanitaire qui s’appliquent, et notamment quelle est la disposition de cette branche du droit international qui protège les journalistes au même titre que les civils. Mais aussi il y a les droits de l’homme qui s’appliquent aussi bien en temps de guerre surtout ce noyau composé par les droits fondamentaux tels que le droit à la vie, l’interdiction de la torture et les garanties judiciaires d’un procès équitable.
Rencontrez-vous des difficultés particulières avec les États ?
C’est sûr, ne serait-ce qu’à regarder le nombre de journalistes tués chaque année ou le nombre d’attaques perpétrées chaque année contre les journalistes. Il y a clairement encore du travail à faire. Et évidemment nous, nous sommes-là pour faire ce travail. Nous n’allons pas nous dérober de notre obligation. Mais je pense aussi que c’est un travail de chaque journaliste. C’est pourquoi j’ai pu parler à des journalistes pour leur demander leur contribution en termes de promotion de tout ce qui nous protège et en termes d’approche vis-à-vis des autorités concernées, là où ils sont dans leurs pays, dans leurs villes, etc.
Étant souvent sur le terrain en zones de conflits quels sont vos rapports avec les différentes parties prenantes ?
Les rapports évidement, en premier lieu, concernent nos membres qui sont justement déployés dans ces zones. Nous tenons à ce qu’ils soient formés en peu en sécurité pour justement, veiller en premier lieu à leur propre sécurité. Mais nous engageons aussi des contacts avec des gouvernements et avec les instances régionales et globales pour faire appliquer, faire respecter les dispositions du Droit international humanitaire (DIH) ainsi que les principes fondamentaux des droits de l’homme. Donc chacun a son rôle à jouer et nous demandons à ce que chacun puisse le faire. Nous en premier lieu d’abord en concertation avec les journalistes d’abord, mais également les décideurs politiques ainsi que les dirigeants des organisations internationales.
Est-il indispensable que le journaliste qui se déplace en zone de conflit vous informe au préalable ?
Nous préférons savoir lorsqu’un journaliste est en déplacement et surtout lorsqu’on pense qu’on peut faire face à des risques qui peuvent mener à des actes contre la sécurité physique de nos confrères. Donc nous sommes là pour savoir, nous préférons savoir justement pour faire le suivi. Et, au cas où il arrive quelque chose, que nous puissions intervenir d’abord par nos propres moyens. Nous avons un fonds d’entraide international qui a été créé par des journalistes, qui est financé par des journalistes pour venir en aide aux journalistes qui en ont besoin. Si nous savons que quelqu’un va entreprendre une mission délicate, périlleuse, et si jamais, il lui arrive quelque chose et que la personne concernée a besoin d’être évacuée ou parce qu’elle a été blessée ou simplement qu’elle est menacée et qu’elle veut se mettre à l’abri, nous pouvons faire intervenir ce fonds d’entraide pour faciliter l’évacuation si le gouvernement en place ou les décideurs en place ne peuvent pas le faire.
Ça, c’est pour les journalistes membres de la FIJ ?
Pas du tout. Cette assistance n’est pas exclusivement destinée aux membres de la FIJ. Etre membre de la Fédération, ce n’est pas une condition sine qua non pour être assistée en cas de besoin. La FIJ est là pour assurer la sécurité de tout journaliste en situation difficile.
Le dispositif de mise en œuvre du PSE tel que décliné par le président de la République pose plusieurs problèmes dont la somme prédispose à une forte probabilité de conflit de compétences entre administrations étatiques
Le discours de son Excellence Monsieur Macky SALL, à l’occasion du Conseil Présidentiel sur le partage des résultats du Plan Sénégal Emergent (PSE), tenu le sept (07) avril 2015 au Complexe Abdou DIOUF de Diamniadjo, appelle de ma part certains commentaires.
Tout d’abord, je voudrais poser deux interrogations de fond :
La première est liée au titre même du thème de ce Conseil Présidentiel : « Partage des résultats du PSE » ? Dès lors que le PSE se veut être une stratégie de long terme (20 ans), on peut s’interroger sur la pertinence et l’opportunité de parler de « Partage des résultats », un an seulement après son adoption. A mon sens, il aurait été plus judicieux et plus sérieux de parler de Partage sur l’état d’avancement dans la mise en œuvre du PSE. Aussi, cet état d’avancement aurait-il permis de mettre en relief, entre autres aspects : 1) la mise en place du dispositif de mise en œuvre et de suivi-évaluation, 2) la mobilisation des financements ; 3) les avancées dans l’élaboration des projets et réformes phares et des ajustements nécessaires à leur mise en œuvre, et 4) d’éventuelles réalisations primaires. Ce qui aurait évité d’engager le Président de la République dans un exercice périlleux de déclinaison de résultats tangibles qui ne peuvent être qu’insignifiants voire inexistants, un an seulement après l’adoption du PSE.
La seconde interrogation de fond que pose le discours du Président est justement son orientation sur la déclinaison des résultats du PSE et non sur l’interpellation des instances de mise en œuvre et de suivi-évaluation sur le niveau d’atteinte des objectifs et des cibles. En effet, dans pareille circonstance, le discours introductif du Président doit plutôt interroger les responsables de la mise en œuvre et du suivi-évaluation sur leurs performances. A la place de cette interpellation, le discours du Président de la République a été orienté, volontairement ou non, vers une présentation de résultats (quasi inexistants), tout en donnant une note de satisfaction. S’agit-il d’une volonté subtile de faire assumer au Président de la République des responsabilités qui ne sont pas les siennes ou de lui faire avaliser des manquements graves actuels et futurs d’un dispositif de mise en œuvre et de suivi-évaluation en désarticulation totale avec celui initialement décliné dans le PSE (j’y reviendrai plus loin) ?
Ces deux questionnements de fond permettront aux lecteurs de prendre connaissance des autres manquements du discours ci-après relevés, et de mieux appréhender les incohérences qu’on a fait dire au Président de la République.
Premier passage commenté : « Au plan macroéconomique, la croissance du Produit intérieur reste positive, passant de 1,7% en 2011 à 4,5 % en 2014, avec une projection attendue de 5,4% en 2015; ce qui nous rapproche du taux moyen de croissance fixé par le PSE. Ces performances sont également notées dans la réduction du déficit budgétaire, la maîtrise de l’inflation et du niveau de la dette publique. »
Premier Commentaire : La performance du PSE est ici injustement appréciée. Il aurait fallu dire d’abord que le Sénégal a atteint un taux de croissance du PIB de 4,5% en 2014, ensuite comparait ce taux de croissance à l’objectif projeté par le PSE qui est de 4,9% (Annexe VI du PSE : Indicateurs de suivi du PSE 2014-2018), avant d’indiquer son rapport avec celui de 2011. En effet, le premier élément de comparaison d’un résultat atteint est l’objectif projeté et non le résultat antérieur. Par conséquent, il fallait d’abord constater que la croissance enregistrée en 2014 est en deçà de celle projetée du PSE pour la même année, avant d’indiquer qu’elle constitue un progrès par rapport à 2011 (1,7%). Par ailleurs, signaler ici la projection de 5,4% pour 2015 et dire que cela nous rapproche du taux moyen fixé par le PSE apparait comme une véritable diversion, dans la mesure où le PSE projette pour 2015 un taux de croissance du PIB de 6,7%. Au total, il est étonnant que la contreperformance (résultat 2014 en deçà de la projection) et la revue à la baisse de l’objectif pour 2015 (5,4% au lieu de 6,7% fixé par le PSE), qui devraient plutôt susciter une inquiétude, fasse l’objet d’une mention de satisfaction : « ce qui nous rapproche du taux moyen fixé par le PSE ».
Second passage commenté : « S’agissant des réalisations proprement dites du PSE, j’en ai donné un aperçu assez large dans mon message à la Nation à l’occasion du nouvel an. »
Second Commentaire :Cette phrase est ambigüe ! Tout d’abord, pourquoi devrait-on renvoyer au discours de fin d’année pour examiner les réalisations proprement dites du PSE, alors qu’on est dans le CP (Conseil Présidentiel) qui est considéré comme étant l’espace dédié au partage de ses résultats ? Or, les fondamentaux du suivi-évaluation et le bon sens ne permettent pas de comprendre qu’on invite au partage des résultats du PSE et renvoyer les participants à un autre discours pour prendre connaissance des réalisations concrètes. Aussi, me suis-je rappelé que ledit discours du 31 décembre 2014 avait plutôt décliné des annonces de réalisations futures relatives au pôle urbain de Diamniadio, à l’agriculture, à l’éducation, etc. et moins des achèvements concrets (réalisations) dont les seuls y figurant, portaient sur les bourses familiales et le Centre Abdou Diouf de Diamniadio.
Pour autant, je me suis empressé d’aller revoir le discours du 31 décembre 2014, en me disant que je l’avais sans doute mal lu. Mais sans surprise, la relecture dudit discours n’a fait que confirmer mes souvenirs sur la faiblesse voire l’absence de contenu sur des réalisations concrètes.
On peut donc s’interroger sur les causes de ces manquements dans cette partie du discours consacrée aux réalisations concrètes du PSE. Est-ce le fait d’un déficit de réalisations palpables du PSE ? Ou bien s’agit-il d’un manque dans le dispositif de mise en œuvre et de suivi-évaluation ? Ou encore, s’agit-il d’une insuffisance dans la planification initiale du PSE, notamment dans l’élaboration d’un cadre de résultats disposant très clairement les différentes logiques relatives aux liens de causalité et ceux de mesure et/ou de caractérisation des progrès attendus ? A mon humble avis, il y a un peu des trois aspects.
Relevons qu’après le renvoi au discours du 31 décembre 2014, le président de la République, poursuivant son discours sur la partie réalisations concrètes, notamment les projets phares, a énuméré beaucoup plus des objectifs (pour l’éducation, pour l’agriculture, etc.) et des actions lancées et rarement des achèvements.
Bref, on peut relever que le discours du Président de la République lors du Conseil Présidentiel de partage des résultats du PSE, tout comme celui du 31 décembre 2014, ne décline pas de réalisations concrètes attribuables au PSE !
Troisième passage commenté : « Quand on se fixe l’émergence comme objectif, on est tenu d’adopter des normes de performance et des pratiques conséquentes dont la diligence et la réactivité ne sont pas des moindres.
Sur ce plan, nous avons encore beaucoup d’efforts à fournir pour éliminer les lenteurs incompatibles avec la culture de la gestion axée sur les résultats (GAR), qui constitue la logique et la finalité du PSE. »
Troisième Commentaire :La première phrase est incompréhensible, alors que la seconde traduit soit une méconnaissance réelle de ce que c’est la GAR soit une fantaisie particulièrement ridicule voire inacceptable : Comment peut-on considérer la GAR qui est une approche, comme étant la finalité du PSE ?
J’aurai pu continuer à relever des passages et à en commenter les manquements, mais je vais m’en arrêter là et passer à un autre aspect du discours du président de la République qui de mon point de vue pose les jalons d’une mise en œuvre échouée du PSE. Il s’agit de la partie consacrée au dispositif de mise en œuvre et de suivi-évaluation.
Sur ce point, je suis franchement catastrophé par le contenu du discours ! Comment peut-on faire dire au Président autant d’amalgames et d’incohérences ?
En effet, le dispositif de mise en œuvre et de suivi-évaluation tel que décliné pose plusieurs problèmes dont la somme prédispose à une forte probabilité de conflit de compétences permanent entre administrations étatiques. Ce qui constitue un précédent dangereux et un antagonisme à la Gestion Axée sur les Résultats (GAR).
Principalement, on note que les instances de mise en œuvre et de suivi-évaluation déclinées dans le document du PSE, en dehors du Bureau Opérationnel de Suivi du Plan Sénégal Emergent (BOSSE), sont royalement ignorées par le Discours du Président ! Pour rappel, les instances prévues dans le PSE sont : i) deux (02) organes de gouvernance (un Comité d’Orientation Stratégique-COS et un Comité de Pilotage-COP) ; ii) un Bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal émergent (BOSSE) ; iii) des structures d’exécution des projets logées au niveau des ministères techniques ; et iv) des Mécanismes de partage des résultats avec les acteurs (réunions trimestrielles de partage et des comités régionaux de suivi évaluation).
Le premier problème que le dispositif décliné dans le discours est relatif au ministère du PSE et au Bureau Organisation et Méthode (BOM). En effet, Le ministère du PSE apparait subitement (depuis environ un an), alors qu’il n’est ni prévu dans le dispositif initial ni recommandé par une quelconque analyse évaluative connue. En plus, voilà un ministère en dehors du gouvernement avec une seule Direction générale ! Quant au BOM, créé pour assurer « une mission d'impulsion et d'accompagnement des réformes nécessaires à la modernisation de l'Administration et à l'amélioration de la qualité du service public », il se voit subitement attribuer une fonction de gestion du cadre de résultats des politiques sectorielles ! Là aussi, ce positionnement du BOM ne relève ni des prédispositions du PSE ni d’une évaluation connue.
Aussi, l’intrusion de ces deux administrations dans la mise en œuvre et le suivi-évaluation du PSE donne-t-elle l’impression d’une organisation parallèle à celle du gouvernement. A mon humble avis, cela est singulièrement complexe et pro-conflictuel.
Le second problème que pose les annonces du discours sur le dispositif porte sur une sorte de remise en cause des compétences de certaines institutions : Comment peut-on ramener le ministère de l’Economie et des Finances à une fonction de « suivi d’un tableau de bord des opérations soumises par les sectoriels », alors qu’il dispose de structures et d’instances rompues à la pratique de la planification et de l’évaluation sectorielle tant technique que financière ? Comment peut-on ramener la Primature à une fonction de « dernier ressort de mutualisation de la collecte de données, à des fins d’évaluation permanente des actions du Gouvernement », alors que c’est elle qui assure la fonction de « Top management » de l’action gouvernementale ?
Au regard de ces manquements, on peut se demander si ledit discours du Président de la République a fait l’objet d’une rédaction objective et sereine, partagée avec l’ensemble des parties prenantes à la conception, à la mise en œuvre et au suivi-évaluation du PSE.
Aussi, peut-on comprendre que l’ensemble de ces manquements du discours du président de la République ait suscité en moi une inquiétude particulière dont je ne pouvais m’empêcher de partager la substance. Mais soulever des problèmes sans proposer des solutions ne sert pas à grand-chose. C’est pourquoi, me fondant sur des principes majeurs de la GAR dont entre autres, la simplicité, l’apprentissage par les leçons et la responsabilité, je formule avec beaucoup d’humilité les recommandations suivantes :
Valoriser les bonnes pratiques de l’expérience tirée du processus du Document de Stratégie pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (DSRP) : une pratique de 10 ans continuellement bonifiée par l’apport d’expériences combinées des administrations gouvernementales, des organisations du secteur privé et de la société civile ainsi que des partenaires techniques et financiers. Valoriser les leçons apprises de ce processus DSRP, c’est reconnaitre du respect à des sénégalais dont la seule motivation est de servir leur pays avec compétence, rigueur et loyauté. Mais, valoriser les leçons apprises de ce processus, c’est surtout fonder les bases de réussite du PSE.
Intégrer les projets et les réformes phares et les autres actions sectorielles dans un cadre de résultats global cohérent : les projets et les réformes phares ne peuvent être isolés ; ils doivent démontrer leur lien de causalité et de synergie avec les autres programmations sectorielles vers les résultats attendus du PSE, Autrement, on donne l’impression de disposer de deux stratégies de développement : l’une élitiste (projets et réformes phares) et l’autre misérabiliste (autres opérations sectorielles).
Reconsidérer le positionnement de certaines structures : i) Supprimer le Ministère du PSE et recentrer la mission du BOSS auprès du Président de la République, en la renforçant dans sa fonction de « Delivery Unit » empruntée à l’Angleterre et que Son Excellence Macky SALL avait évoqué plusieurs fois auparavant, mais retomber dans les profondeurs de l’oubli depuis lors ; ii) recentrer le BOM sur sa mission initiale « d'impulsion et d'accompagnement des réformes nécessaires à la modernisation de l'Administration et à l'amélioration de la qualité du service public »dans laquelle l’intégration de la gestion du cadre de résultats du PSE apparaît comme une aberration.
Renforcer les rôles et responsabilités : i) de la Primature sur la supervision globale de la planification et de l’évaluation annuelle de l’action gouvernementale ; ii) du Ministère de l’Economie et des Finances sur l’appui à la planification et à l’évaluation annuelle des politiques sectorielles ; et iii) des Ministères sectoriels dans la mise en œuvre opérationnelle de l’ensemble des projets et réformes (y compris les projets et réformes dits phares). Car, l’ensemble des projets et réformes phares sont soit sectoriels soit multisectoriels ; dans les deux cas leur mise en œuvre réussie passera par une volonté et une application sectorielles. Ils ne doivent pas être perçus comme des initiatives extérieures imposées, au risque de les voir échouer parce que souffrant d’un déficit d’appropriation par les acteurs sectoriels.
Voilà, en substance, les quelques idées que je voulais partager, pour ainsi apporter une petite contribution à une bonne mise en œuvre du PSE. Même s’il est vrai qu’apporter un éclairage scientifique (débattre) est devenu difficile dans notre pays où, malheureusement, l’arbre à sa palabre (wax sa xalaat) est en train de remplacer progressivement l’Arbre à Palabre (Wax Lo Xam) !
Pour conclure, j’ose attendre, de la part des différents groupes d’acteurs, particulièrement des hautes autorités du pays, une juste appréciation du sens de la présente contribution, pour que les corrections qui s’imposent à une mise en œuvre réussie du PSE soient apportées. Ainsi, je reste optimiste quant à l’application d’utiles ajustements pour une cohérence et un meilleur fonctionnement du dispositif de mise en œuvre et de suivi-évaluation du Plan Sénégal Emergent.
Dans cette perspective, je lance un appel aux organisations de la société civile et du secteur privé, les invitant à faire l’évaluation de leur participation aux différents processus gouvernementaux, pour en tirer les bonnes pratiques à des fins de valorisation dans leur contribution à la réussite de la mise en œuvre et au suivi-évaluation du PSE.
Le recueil de poèmes, Les larmes du soleil, paru aux Editions et Diffusion Athéna Dakar le 7 mai s’inscrit dans un genre dont l’auteur pourrait bien être l’inventeur : une poésie sociale, qui ne relève ni de la poésie dite engagée, ni de l’essai sociologique, genres balisés bien connus. Le projet d’Almamy Mamadou Wane est autre. Il est très exactement politico-poétique.
Poétique, ce recueil l’est à l’évidence par la maîtrise du rythme (jazzy, le plus souvent) et la richesse des images où la tendresse le dispute à la colère. Tendresse pour les femmes - superbe « Félicité » ! - et pour les enfants, tel ce petit « talibé » dont le « rêve impossible » est d’aller à l’école, manger, et dormir… Tendresse pour une ville, un pays, un continent, beaux à « faire pleurer », devenus « royaume du sourire forcé » …
Les larmes du soleil sont des larmes de colère. Colère contre les illusionnistes qui s’acharnent à le défigurer et contre ceux qui se laissent duper. Et c’est ainsi que le fait politique rejoint le poétique, sans jamais le masquer. La force de cette poésie est précisément là, dans l’alliage inédit entre cris d’amour et de colère.
Les Larmes du Soleil 9782371320109 est disponible à :
La Librairie Mona Lisa à Ngor (à côté de la station Shell)
Buro Plus 100 Rue Moussé Diop (en face de la grande Mosquée de Blanchot)
PAR FREDERIC ATAYODI DE SENEPLUS
ICI S'ARRÊTE L'HUMANITAIRE
Dorothea Kirmitsas, responsable des relations publiques du CICR, délimite le champ d'action de son organisme en zone de conflit
FRÉDÉRIC ATAYODI DE SENEPLUS |
Publication 24/05/2015
En zone de conflit, le journaliste bénéficie de la même protection du Comité international de la Croix rouge, en vertu du Droit international humanitaire. Mais il y a des limites à ne pas franchir. Dans cet entretien avec www.SenePlus.Com, Dorothea Krimitsas, responsable des relations publiques du CICR, délimite le champ d’action de l’organisme humanitaire.
Dorothea Kirmitsas, vous êtes l’une des formatrices de cet atelier organisé par le CICR. Quel est l’intérêt de former les journalistes sur le reportage en zone de conflit ?
Il y a un grand intérêt pour les journalistes de connaître le Droit international humanitaire (DIH) qui s’applique dans les situations de conflits armés. Ça leur permet de mieux évaluer la situation à laquelle ils font face lors de la couverture médiatique, de connaitre aussi les conséquences de ces conflits sur les populations civiles. Ces connaissances leur permettent éventuellement de savoir également les sanctions qui s’appliquent au cas où il y a des violations du DIH.
Est-il plus difficile pour le journaliste de travailler de manière impartiale en zone de conflits ?
Je pense que cette question doit plutôt s’adresser à un journaliste. Ce qui est certain, pour nous humanitaires, évidemment, nous restons neutres, indépendants, et nous essayons de porter assistance et de protéger les populations civiles qui sont protégées par le DIH.
Je crois que le rôle du journaliste, c’est beaucoup plus d’attirer l’attention du public, en général, sur des situations qui, parfois, ne sont pas connues ou qui sont mal connues. Donc le journaliste a un rôle très important à jouer dans la prise de conscience sur une situation de conflit armé et sur les conséquences humanitaires de ces situations sur les populations civiles. Le travail du journaliste peut aider à mobiliser les acteurs politiques ou les acteurs influents dans ces situations.
En zones de conflit quel est le rapport entre humanitaire et journaliste ?
Les humanitaires aident la population civile. Et comme les journalistes sont aussi considérés comme des civils, ils sont de ce fait couverts par le DIH au même titre que les autres civils et ils ont droit à la même protection du CICR. En clair, si un journaliste se trouve en difficulté sur le terrain, s’il est blessé, s’il a été capturé, s’il est détenu, a disparu ou même dans le pire des cas, s’il est tué- malheureusement ça arrive aussi-, le CICR peut être contacté et peut offrir ses services. Nous avons, par ailleurs, une hotline qui est dédiée aux journalistes. Nous apporterons évidement un type d’assistance qui se fera en fonction de notre accès et de notre capacité à travailler dans le lieu où le journaliste est en difficulté.
En cas d’enlèvement par exemple d’un journaliste, le CICR peut, dans le cadre de ses missions, intervenir pour sa libération ?
En principe le CICR ne demande pas la libération d’un journaliste. Parce qu’en matière de DIH, nous ne couvrons que les aspects liés à la sécurité et au bien-être physique et moral d’une personne. C’est-à-dire qu’à partir du moment où une personne est détenue, nous ne nous intéressons pas aux raisons de sa détention, nous nous intéressons à la façon dont cette personne est traitée, ses conditions de détention, son état de santé et nous essayons de l’assister. C’est un geste humanitaire. Mais nous ne couvrons pas toutes les questions liées à la légalité ou l’illégalité de sa détention. Ce sont des questions qui relèvent beaucoup plus des droits de l’homme et qui sont traitées par d’autres organisations.
Abuja, 23 mai 2015 (AFP) - L'armée nigériane affirme samedi avoir tué des dizaines d'islamistes du groupe armé Boko Haram et libéré 20 prisonniers des mains des insurgés lors d'une opération dans un fief rebelle, la forêt de Sambisa, dans le nord-est du Nigeria.
"Bien que nous ayons été continuellement confrontés à un grand nombre de mines qui jonchent encore la forêt de Sambisa, les soldats sont allés de l'avant (...) pendant que des dizaines de terroristes périssaient dans l'attaque de leurs bases vendredi", annonce samedi un communiqué du ministère de la Défense.
"Un total de 20 femmes et enfants ont été secourus à la fin de l'opération de vendredi", ajoute le communiqué. Un soldat a également été tué et 10 autres ont été blessés dans l'assaut contre les bases rebelles, précise le document.
Il n'a pas été possible de vérifier ces déclarations de source indépendante. Les bilans des combats avec Boko Haram communiqués par le passé par le ministère de la Défense sont régulièrement minorés par rapport aux informations fournies par des témoins.
Ces dernières semaines, le Nigeria a enregistré une série de succès contre les insurgés. Plus de 700 captifs, essentiellement des femmes et des enfants, ont été libérés durant l'opération militaire dans la forêt de Sambisa, que Boko Haram utilise comme base depuis plusieurs années.
Selon Amnesty International, les islamistes ont enlevé plus de 2.000 femmes et filles depuis le début de l'année dernière. Beaucoup de ces captives ont été victimes de violences sexuelles.
Les armées de certains pays voisins du Nigeria - Tchad, Cameroun et Niger - soutiennent sur le terrain les opération des militaires nigérians.
Malgré les succès annoncés, les attaques de Boko Haram ont continué, avec notamment une flambée de violences cette semaine dans l'Etat d'Adamawa (nord-est), relativement calme depuis plusieurs mois jusque-là.
Les experts estiment que même si Boko Haram a été chassé de dizaines de villes et villages qu'il contrôlait, le groupe armé va continuer de mener des attaques de type guérilla, visant particulièrement des civils.