«Les régions de Kolda, Tambacounda, Ziguinchor et Matam, sont les plus touchées par les fistules obstétricales», a soutenu le professeur des universités, Dr Serigne Magueye Guéye de Hoggy. Un phénomène lié au manque de confiance des populations au personnel de santé mais aussi à des croyances culturelles et rudimentaires. Il l’a dit hier, vendredi 22 mai à Dakar, lors de l’inauguration de la maison d’accueil et de réinsertion des victimes de cette maladie.
La forte présence de la maladie de fistules obstétricales dans les régions de Kolda, Tambacounda, Ziguinchor et Matam, s’explique, selon l’urologue, professeur des universités, Dr Serigne Magueye Guéye de Hoggy, par un manque de confiance des populations au personnel de santé mais aussi par des croyances culturelles et rudimentaires. Il s’exprimait en marge d’une cérémonie inauguration de la maison d’accueil et de réinsertion des victimes de cette maladie. «Ces localités sont très éloignées de la capitale où la qualité des soins est la meilleure», justifie t-il.
L’autre argument apporté par l’andrologue, est que depuis de longues décennies, l’Etat a construit beaucoup de centres de santé mais, qui manquent d’équipement et des éléments de qualité. «Il faut donc savoir que construire une infrastructure de santé est un fait mais avoir un personnel qualifié capable de prendre en charge les préoccupations des populations, en est un autre», souligne-t-il.
L’autre thèse avancée face à cette problématique dans ses secteurs, est l’aspect culturel. «Souvent dans ces régions il y’a des pratiques ou des croyances culturelles qui font que les femmes ont plus confiance à leur pratique qu’aux médecins. Ces populations préfèrent la plupart du temps accoucher dans leur case plutôt que d’aller voir ces derniers» a-t-il regretté.
«Il y’a également les mariages, les grossesses et les accouchements précoces qui y jouent un rôle important. Et tant que ces questions ne seront pas résolues, il y’aura toujours des cas de fistules», indique-t-il.
Selon le docteur, cette maladie est très sensible et honteuse à la fois car, elle mette mal à l’aise la personne affectée. «Imaginez-vous des urines ou des matières fécales qui passent en permanence par le vagin ce que ça peut faire surtout pour une femme», s’interroge-t-il.
400 nouveaux enregistrés
Le ministre de la femme, de la famille et de l’enfance Mme Mariama Sarr qui a présidé cette séance a informé que chaque année prés de 400 nouveaux cas sont enregistrés au Sénégal. Toutefois, elle se félicite de l’initiative sénégalaise de lutte contre les fistules obstétricales mise en œuvre avec l’appui de l’UNFPA dans les régions de fortes prévalences.
Cette cérémonie a été l’occasion pour elle d’inaugurer officiellement la maison d’accueil et de réinsertion des atteintes de cette maladie dénommée «Diwaanu Tawfeex». Mais aussi, pour rendre une visite aux patients.
LES FEMMES SI HOT
DESSINS OBSCÈNES SUR LES PETITS PAGNES, DRAPS, PERLES…
À première vue, la société sénégalaise paraît pudique. Le sexe est tabou. On n'en parle pas publiquement. Pourtant, derrière ce puritanisme se cache un érotisme qui fait voler en éclats cette fausse réputation. Des draps aux petits pagnes appelés "Béthio" en passant par les perles, l'habillement, on y lit un vocabulaire érotique. Aujourd'hui, les femmes ont même franchi un cap et versent dans le vulgaire. Pourquoi les femmes procèdent-elles ainsi ? Qu'est-ce qui explique cet érotisme à outrance ? Pourquoi ces pratiques s'invitent aujourd'hui sur la place publique ? Le Quotidien a mené l'enquête.
L'objet pourrait porter la mention : "Interdit au moins de 18 ans". Tel n'est pas le cas. Il est fièrement mis au sec sur la terrasse d'un immeuble au vu et au su de tout le monde. Les initiées l'appellent "Gor ak djiguène". C'est un petit pagne appelé "béthio", en langue wolof, sur lequel on pouvait voir des dessins obscènes, voire pornographiques.
Un homme et une femme tous nus, en position assise, en train d'entretenir des rapports sexuels. Le tout agrémenté de messages en langue wolof mélangés à du français, que la décence interdit de reprendre ici. Cette femme non identifiée n'est pas la seule à avoir dans son linge intime ce petit pagne.
La pratique est très répandue. Elle ne se limite pas d'ailleurs aux pagnes. Les draps, les nappes de table et même la vaisselle n'échappent pas aux dessins érotiques. Ces objets déchirent le voile de pudeur de la sexualité des Sénégalaises.
Il est à peine 12 heures, en cette matinée ensoleillée du mois de mai au marché Hlm. Sur une des allées du marché, un pan entier est réservé à la confection et vente de ces petits pagnes, des perles et autres objets. "Que voulez-vous madame ? Venez, je vais vous montrer les dernières tendances", lance une dame. "Je ne suis pas venue pour acheter", répond-on. "Je suis venue pour discuter des pagnes que vous confectionnez."
La vendeuse affiche une mine déçue. Mais pas pour longtemps. Elle accepte et s'engage vite dans la discussion portant sur l'utilité des ces objets très convoités par la gent féminine. Amy Sène est l'une d'entre elles. "Je vends ces pagnes depuis ma tendre enfance. J'ai hérité cela de ma mère", grommelle-t-elle, toute fière.
Amy confectionne elle-même ses pagnes. Compte tenu du caractère pornographique de ses dessins, elle tisse les petits pagnes, les draps et les nappes loin des regards indiscrets des enfants.
Gor ak djiguène exporté dans la sous-région
Même pour la vente, les pagnes ne sont pas étalés à l'œil nu. "Ils sont dissimulés dans les autres objets", note-t-elle. Absa Wagne, également vendeuse de pagnes, fredonne le même refrain. "A part les initiés, personne ne connaît ces pagnes. Ils sont gardés hors de vue des enfants. Même chez moi, je fais attention pour qu'ils ne se dévoilent pas", susurre-t-elle.
Sur ces entrefaites, une dame, teint clair, le visage embelli par un discret maquillage, fait son apparition. Après les salamalecs d'usage, elle s'approche de sa vendeuse "préférée", Ndoma Thiam, qui a établi son commerce dans ce marché depuis plus de 30 ans. "Où est ma commande ?, demande-t-elle à Ndoma Thiam.
Cette dernière lui remet un sachet blanc. Elle n'a pas voulu qu'on y jette un coup d'œil. "Je ne peux pas vous montrer ça ici. C'est trop hot", s'empresse-telle de dire avant de disparaître comme un éclair.
Mais d'après les explications de Ndoma, le sachet en plastique contiendrait des pagnes "Gor ak djiguène", des draps assortis de dessins "pornographiques" dont Ndoma seule sait faire, des perles, entre autres objets intimes. "C'est une niarel (deuxième femme, Ndlr). Elle vient régulièrement ici pour renouveler son arsenal de séduction", lance Ndoma Thiam, joyeuse.
Le recours à ces pratiques est un refuge pour les femmes
Après son départ, la discussion reprend de plus belle. Une autre femme se lance. Elle se nomme Absa. Contrairement à celle qui vient de partir.
Elle n'est pas intéressée par ces pagnes. "Je ne vois vraiment pas l'utilité de ces pagnes. Je les trouve encombrants. On est obligé de les cacher dans la chambre. Or, ce n'est pas évident, vu la configuration de nos chambres. Pour la plupart d'entre nous, nos enfants ont accès à tous les coins de nos chambres, et moi je préfère sauvegarder du mieux que je peux l'innocence de mes enfants plutôt que de faire plaisir à un homme qui, très souvent, a tendance à voir ailleurs", analyset-elle froidement.
"C'est parce que tu ne les utilises pas que ton mari voit ailleurs", tonne Ndoma Thiam, très enthousiaste à défendre son produit. "Ces pagnes font partie de nos us et coutumes, qu'on le veuille ou non", plaide-t-elle nerveuse.
Pour elle, il y a une nette différence entre les femmes qui utilisent ces pagnes et celles qui font sans cet arsenal de séduction. Ndoma Thiam qui se nomme doctoresse des couples indique qu'elle a même réussi à exporter ces produits hors du Sénégal. "Je vends mes produits dans la sous-région. Au Burkina, au Mali, en Côte d'Ivoire. Même les hommes viennent en chercher pour leurs femmes", s'emporte-t-elle.
"Je suis d'accord", répond son interlocutrice, mais "on n'est pas obligé d'y poser ces dessins obscènes. Nos mamans utilisaient ces objets. Ils suscitaient l'envie chez l'homme. Mais Gor ak djiguène ne suggère pas, il te montre. Je trouve que c'est vulgaire", argue-t-elle.
"Tu oublies que le monde évolue et qu'on doit passer à un niveau second", souligne Amy Sène. Absa, qui ne semble pas être convaincue par les arguments des vendeuses, campe sur sa position. Pour elle, l'intimité ne doit pas se dévoiler. Les pratiques du couple doivent rester dans la chambre.
Les arguments de Absa sont défendus avec hargne par une frange des grands-mères. Mère Fatima est l'une d'entre elles. La rachitique dame, 87 ans au compteur, est scandalisée rien qu'à la vue des draps et autres pagnes portés par la génération dite tendance. "Ces pratiques n'ont rien de traditionalistes. Il est vrai qu'on utilisait les béthios (petits pagnes), mais ceux-là n'ont rien à voir avec ceux que les femmes utilisent aujourd'hui", témoigne mère
Fatima qui crèche au Parcelles Assainies. Une autre mamie, la soixantaine dépassée, est aussi choquée : Elle trouve ces pagnes vulgaires. "On n'a pas besoin de susciter l'envie avec des dessins aussi obscènes. Je les trouve vulgaires. Le petit pagne comme nous le connaissons éveille le désir sexuel tout le contraire de nos bonnes dames qui aujourd'hui versent dans l'érotisme tout nu", regrette mère Nafi.
A la gare de Dakar, les mamies partagent le même avis que mère Nafi. C'est le cas de maman Codou. Cette vieille s'active dans la vente de ces objets, mais ne les a jamais utilisés. "D'ailleurs, ce n'est pas moi qui les confectionne. Je les achète sur le marché et les revends pour me faire de l'argent parce que les pagnes se vendent bien", témoigne maman Codou.
La vendeuse préfère les pagnes traditionnels sans les dessins obscènes.
‘’INFLIGER UNE CUISANTE DÉFAITE’’ À MACKY SALL
DECROIX ET CIE SUR L’OBJECTIF DE LA RÉUNION DES LEADERS DE L’OPPOSITION
Mamadou Diop Decroix avait accueilli, mercredi, Idrissa Seck, Abdoulaye Baldé, Pape Diop et autres pour trouver un projet alternatif à celui de Macky Sall. And-Jëf/Pads indique que cette rencontre a pour objectif d’«infliger une défaite cuisante» au leader de l’Apr à la prochaine Présidentielle.
Mamadou Diop Decroix et ses camarades estiment que la réunion d’«éminents leaders de l’opposition» chez lui, mercredi dernier, est «comme annonciatrice d’un tournant décisif dans l’évolution de la situation au Sénégal depuis l’alternance politique du 25 mars 2012».
Dans un communiqué, le Secrétariat permanent (Sp) de And-Jëf/Pads exprime «sans réserve» son adhésion à cette initiative «historique» à laquelle ont participé Abdoulaye Baldé, Cheikh Bamba Dièye, Pape Diop, Djibo Leyti Kâ, Oumar Sarr du Pds, Idrissa Seck et Mamadou Diop Decroix lui-même. AndJëf/Pads fait ainsi l’analyse de la situation et donne les raisons du regroupement de cette opposition qu’elle qualifie de «patriotique».
«Les résultats des dernières élections locales établissent avec netteté que les Sénégalaises et les Sénégalais ont désormais rejeté le pouvoir en place et sont à la recherche d’une nouvelle offre politique porteuse des véritables ruptures arrivées à maturité et que l’actuel locataire du palais de la République est incapable de porter», explique-t-on.
Pour toutes ces raisons donc, Decroix et Cie exhortent à «persévérer dans la voie de l’inclusion en explorant toutes les possibilités de rassembler le maximum de forces politiques et sociales susceptibles d’être rassemblées».
L’objectif est, selon eux, d’«infliger une défaite cuisante» au pouvoir en place et d’«engager résolument le Sénégal dans la voie des réformes véritables» dont il a besoin tant aux plans de l’économie, de la politique que de la culture. And-Jëf appelle, dans ce sens, tous ses militants à «se mettre en ordre de bataille aux côtés des autres de façon à accélérer les mobilisations populaires».
LES VENDEURS DE JOURNAUX RÉCLAMENT LE RETOUR DES KIOSQUES
Les vendeurs de journaux demandent le retour des kiosques dans les rues du centre ville de la capitale. Ils ont aussi dénoncé l’absence de solidarité des patrons de presse, mais aussi de la pratique de la revue de presse et le pillage des journaux par la presse en ligne qui menacent leur activité.
Dakar est une exception : C’est la seule ville au monde où les kiosques à journaux ne font pas partie du décor. Les vendeurs de journaux réclament le retour des kiosques dans les grandes artères de la ville de Dakar. Déguerpis en 2012 pour des raisons d’embellissement des espaces publics du centre ville, ils ont perdu leurs kiosques qui dorment depuis cette date dans les entrepôts alors qu’on leur avait promis de les réinstaller une fois les opérations terminées.
Aujourd’hui, ils slaloment entre les files de véhicules pour tenter d’écouler leurs marchandises. Depuis 3 ans, indique le président de l’Association des vendeurs de journaux du Sénégal, Mamadou Souleymane Ly, ils ont effectué toutes les démarches et déposé de nombreux recours pour rentrer dans leurs droits. Sans jamais avoir de satisfaction.
Las d’attendre, ils crient leur détresse : Mamadou Souleymane Ly et ses camarades lancent un appel aux bonnes volontés et demandent de l’aide afin de récupérer leurs kiosques et de les réinstaller aux coins des rues. Ces kiosques, estiment-ils, doivent faire partie du décor de Dakar à l’image des grandes villes du monde.
«90% des kiosques ont été saisis alors que la vente du journal constitue notre unique gagne pain. C’est la seule chose que nous savons réellement faire. Nous avons grandi avec ce métier, c’est depuis le temps du Président Senghor que j’ai commencé à vendre le journal», témoigne leur président.
Le manque de solidarité des patrons et professionnels de l’information a été aussi déploré par les vendeurs de journaux. A «l’exception» de Madiambal Diagne, Administrateur général du Groupe avenir communication qui édite le journal Le Quotidien. «Nous magnifions son geste. Il a été le seul patron de presse à saisir le maire de la ville de Dakar pour plaider notre cause», ont-ils déclaré.
Pour l’Administrateur général du Groupe avenir communication, la revendication des vendeurs est légitime. Madiambal Diagne estime qu’ils ne peuvent être privés de leurs moyens de vente et que Dakar ne peut pas être la seule ville au monde où on ne vendrait pas de journaux. M. Diagne rappelle, par ailleurs, que la «vente du journal est une activité importante économiquement, socialement et pour les médias aussi».
L’artiste sénégalais Woz Kaly a marqué de son empreinte la deuxième journée du Festival international de jazz de Saint-Louis. Lors de son passage sur scène, il a fait étalage de tous ses talents de grand musicien, mais aussi d’artiste engagé. Pour ce come-back à Saint-Louis, il s’est servi de son micro et de sa musique pour dénoncer entre autres l’émigration clandestine, les violences faites aux femmes à travers notamment l’excision et surtout l’absence de liberté et de démocratie dans des pays comme la Gambie. Non sans manquer de tresser des lauriers aux dirigeants sénégalais pour leur apport au triomphe de la démocratie.
Chaud, très chaud d’ailleurs, le chanteur sénégalais Woz Kaly l’a été dans la nuit du jeudi à vendredi sur la scène du 23ème Festival international de jazz de Saint-Louis. L’artiste, originaire de la ville de Ross Béthio située à quelques kilomètres de la vieille ville, a surpris son monde par le contenu de ses chansons, mais surtout par ses messages pleins d’engagement.
Attendu par le nombreux public venu certainement pour savourer sa belle musique et les mélodies langoureuses de sa voix suave qui par moment rappelle à bien des égards les moments qu’il a passés au Touré Kounda, le chanteur s’est également fait remarquer par ses prises de position sur un bon nombre de sujets d’actualité.
Dans un style qui lui est propre, Kaly, venu timidement sur scène, commence par chanter la paix. Il évoque la Casamance et les souffrances vécues par les populations avant de dire son espoir de voir cette partie de notre pays devenir un havre de paix.
Le musicien aborde aussi la question de l’émigration avec ces milliers de jeunes Africains trompés par de passeurs véreux, des marchands d’illusions qui leur promettent le paradis avant de les entraîner dans les eaux tumultueuses et rebelles de la mer. Mais il ne se limite pas seulement à dénoncer le phénomène, il invite également le public à méditer sur les causes de cette ruée vers les terres occidentales. «Tout phénomène a une cause», lance-t-il.
Enchaînant les morceaux, il évoque entre autres Ross Béthio la terre de ses ancêtres, une ville dont il est originaire de son côté maternel et où il dit avoir passé quinze bonnes années de sa vie. Les femmes et les enfants n’ont pas été en reste. Woz Kaly, dans un style mélancolique comme pour allier l’utile et l’agréable, capte et emporte son public par sa voix mélodieuse, mais en profite également pour rendre hommage à toutes les femmes du Walo et à travers elles, toutes les Sénégalaises.
Il dénonce subtilement mais énergiquement les multiples violences et agressions exercées sur les femmes. «Cette chanson, dit-il, je la dédie à toutes les femmes kidnappées, agressées, violées.» Dans la même lancée, l’artiste dénonce le phénomène de l’excision.
Il s’insurge contre les mutilations faites aux femmes et pointe un doigt accusateur sur les pères de famille qui laissent prospérer cette pratique ignoble. «Mon père, comment as-tu laissé faire cela ?», s’interroge-t-il avant d’inviter les femmes à porter également le combat qui, lâche-t-il, continue.
L’hommage au ''chantre de la Sénégambie''
Durant ce spectacle, le moment qui a certainement capté le plus les attentions a été l’instant choisi par Woz Kaly pour chanter le célèbre choriste Lallo Kéba Dramé, à qui il a rendu un hommage pathétique et bien mérité. «Ta voix a fait danser plus d’un, tu es le chantre de la Sénégambie», lui a-t-il dit. Profitant de cette brèche, Woz Kaly dénonce avec la dernière énergie la situation vécue actuellement par le Peuple gambien.
«Le Sénégal et la Gambie sont un seul et même Peuple. Nous partageons les mêmes souffrances», fait-il remarquer avant d’ajouter comme pour mettre en garde le Président Jammeh que «seul le pouvoir de Dieu ne tombe pas». Dans ce même élan, il confond à ces mises en garde les artistes et tous ceux qui profitent des largesses de ce pouvoir.
A ces derniers, l’auteur de Laawan (Album international) conseille : «Il faut éviter parce qu’on est artiste ou autre chose de faire des choses parce qu’il y a de l’argent, l’argent part, mais les mots restent.» Aussi, invite-t-il ses paires à changer de fusil d’épaule.
Woz Kaly qui dit ne pas vouloir s’ériger en donneur de leçons a toutefois assumé son statut d’artiste engagé. «L’artiste, lance-t-il, est là pour défendre les autres. Quand tu es artiste, tu es le porte-parole des autres. Quand on voit des choses qui se passent ailleurs, on n’a pas le droit de ne pas les dénoncer, je suis un chanteur, un artiste et j’ai des mots.»
Convaincu qu’au-delà de la Gambie tous les régimes totalitaires d’Afrique doivent aussi se regarder dans la glace, Woz Kaly n’a pas manqué de saluer l’exception sénégalaise en matière de démocratie avant de rendre un vibrant hommage aux différents Présidents qui se sont succédé à la tête de l’Etat et grâce à qui les Sénégalais sont devenus, selon lui, les hommes les plus libres de la planète.
LE SEPE LEGITIME ABDOU FATY
CONTROLE DU POSTE DE SECRETAIRE GENERAL DU GRAND CADRE
Si l’on se fie à la déclaration d’Hamath Suzane Karama, secrétaire général du syndicat des Enseignants du Préscolaire et de l’Elémentaire (Sepe), syndicat affilié au Grand Cadre des Syndicats de l’Enseignement (Gcse) Mamadou Lamine Dianté ne peut plus parler au nom du Gcse. C’est désormais Abdou Faty, le boss du GCSE. Il l’a fait savoir hier vendredi en conférence de presse dans les locaux du Sepe.
La dernière sortie du secrétaire général du Grand Cadre des syndicats de l’enseignement (Gcse) Mamadou Lamine Dianté, réclamant le versement intégral des heures supplémentaires dues à la révision du calendrier des examens au mois de juillet entre autres points de revendications semble être la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Ce, après sa volte-face sur la poursuite ou non de la grève des enseignants. En conférence de presse hier vendredi, le syndicat des enseignants du Préscolaire et de l’Elémentaire (Sepe), membre du Grand Cadre des syndicats de l’enseignement (Gcse) déclare que c’est désormais Abdou Faty qui est secrétaire général du Gcse. Hamath Suzane Kamara Sg du Sepe a fait la révélation hier.
Selon M. Kamara, «après la volte-face de Mamadou Lamine Dianté qui a ramé à contre-courant des décisions prises, une sanction lui a été infligée. Et sur ce, il ne peut plus parler au nom du Grand Cadre».
Selon le conférencier «le syndicat que je dirige réaffirme sa détermination et son engagement à défendre les intérêts matériels et moraux des enseignants mais aussi à préserver l’outil de travail qu’est l’école». Toutefois, l’Epe appelle à la «sérénité et demande aux enseignants de rester vigilants face aux manipulateurs et fossoyeurs de l’école», a-t-il conseillé à ses camarades.
Etayant ses propos, il déclare que «le gouvernement est dans la dynamique de respecter ses engagements». Car, soutient-il «les actes d’avancement et de titularisation sont signés, des parcelles de terrain attribuées, des indemnités de logement et la validation des années de volontariat, ainsi que de contractualisation suivent le court normal des procédures». Alors suffisant pour que: «Tout enseignant sérieux et épris de la réussite de ces élèves devrait applaudir plutôt que de parler de boycott des examens, de rétention de notes. Et pire encore, d’heures supplémentaires», défend t-il. Se voulant clair, il a livré aux journalistes une copie montrant l’adhésion de tous les syndicats affilés au Sepe.
Malgré tout, il a invité le gouvernement à respecter scrupuleusement ses engagements consignés dans le procès-verbal signé le 30 avril 2015 avec la partie syndicale. Mieux, il a appelé les médiateurs à jouer pleinement leur rôle de garant des accords en vue d’un bon déroulement des enseignements-apprentissages pour le reste de l’année scolaire et au-delà, une stabilité durable du système éducatif.
La nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre dans la banlieue dakaroise. L’ex-numero 2 de l’Alliance des Forces du Progrès, El Malick Gakou vient de lancer le Grand Parti après avoir été exclu de sa formation politique.
Des populations de la banlieue qui l’ont adopté, donnent ici leur avis sur cette nouvelle formation politique. Une nouvelle diversement appréciée.
Pour d’aucuns qui sont même des proches du nouveau président de parti, la reconquête va être difficile pour les ‘’amis‘’ de Gakou qui ont laissé l’actuel maire, Aliou Sall, qui est de l’APR, de s’implanter dans tout Guédiawaye. «Avec cette situation nous allons peiner car, il sera difficile de reprendre Guediawaye. A moins qu’on double les moyens de nos politiques», a indiqué un proche sous le couvert de l’anonymat. A l’en croire l’actuel chef de parti a perdu du temps. Il ne s’est pas affirmé contre son leader de parti Moustapha Niasse et contre Alioune Sall qui contrôle Guediawaye avec un l’appareil politique. Un autre personne rencontrée estime que le leader du Grand Parti a mis du temps à se démarquer. «Il a tardivement réagi. Gakou devrait lâcher Niasse après la déclaration de ce dernier intimant l’ordre de ne présenter de candidat en 2017», lance Ibrahima Gueye acteur de développement.
Et de poursuivre «ce n’est pas une revanche, mais c’est le contexte actuel qui demande que des jeunes émergent et créent leur propre parti pour prendre en mains les destinées du Sénégal», indique-t-il. Sur ce même registre, l’acteur de développement estime que cela donne une nouvelle vision pour un Sénégal en mutation. Même son de cloche du côté du conseiller Robert Ely Diop qui estime que l’alternance générationnelle dans le paysage doit se matérialiser. «C’est une bonne chose pour le paysage politique sénégalais, une manière de contribuer à la démocratie et de montrer la voie aux jeunes», soutient M. Diop.
Et de renchérir pour brocarder les «vieux» politiques «il est temps que certains vieux ténors de la politique s’en aillent. Et quand les jeunes doivent s’affirmer, qu’ils prennent leur responsabilité. Nous ne pouvons que nous en réjouir».
Si d’aucuns prédisent peu de chance pour le leader de parti, d’autres par contre affichent la confiance avec lui. Pour un commerçant du nom de Diamil, Gakou ne devrait pas crée un parti car les politiques sont vomis. «Il est très en retard ; il ne devait pas créer un parti au moment où les populations commencent à vomir les formations politiques. Il peut briguer le suffrage sans une formation politique». «L’autre faute qu’il a commise, souligne-t-il, c’est le fait d’avoir fui ses responsabilités devant le maire Aliou Sall. Il devait faire face d’abord», a indiqué Diamil.
En à croire des observateurs qui suivent la politique, El Malick Gakou a des chances de percer avec la banlieue qui l’a adopté. Pour cet analyste, «On est presque 700 milles électeurs entre Pikine et Guédiawaye et Macky avait misé sur la banlieue et a pris le dessus avec plus de 400 milles électeurs. Si Gakou renverse la tendance cela peut être fatal à Macky Sall», a expliqué l’homme politique. Pour lui, le Grand Parti était en gestation. «Gakou a monté plusieurs structures nommés ‘’Gakou Family’’ des sortes de cellules qu’il va réactiver pour massifier son nouveau parti» précise ce dernier.
MOUSTAPHA TALL EN VOIE D’ÊTRE EXPROPRIÉ PAR LA SGBS
L’homme d’affaires, Moustapha Tall, a toujours été un client des plus fidèles de la Société générale de banques du Sénégal. Jusqu’à ce qu’il s’empêtre dans des problèmes avec la douane, sur des importations de sucre. Depuis, il a semblé baisser en confiance auprès de sa banque, qui cherche aujourd’hui à vendre son immeuble du Plateau aux enchères.
Le mois prochain, à moins d’une intervention de dernière minute, un autre entrepreneur sénégalais va se faire exproprier et dépouiller par sa banque. Et cette fois, il ne s’agit de personne d’autre que du célèbre commerçant Moustapha Tall, bien connu pour s’être imposé dans l’importation du riz.
Poursuivi pour une créance par la Société générale de banques du Sénégal (Sgbs), l’homme d’affaires a été obligé de voir l’immeuble qui abrite aussi bien son domicile que ses bureaux, présenté à la vente aux enchères publiques, pour la date du 9 juin prochain, à la demande de son créancier.
Cette information a été rendue publique par les conseils de la banque, domiciliés en l’étude de Maître Boubacar Koïta et associés, qui ont fait publier dans le journal Le Soleil d’hier, une annonce légale annonçant la nouvelle.
Chose bizarre, l’annonce indique que l’immeuble de 5 étages, situé au Plateau, non loin du marché Sandaga, a été évalué par expert à un tout petit peu moins d’un milliard de francs Cfa, plus exactement, à 973 millions 540 mille francs Cfa. Pourtant, il sera adjugé à partir de 250 millions de francs Cfa.
Interrogé sur la situation, Moustapha Tall n’a pas voulu se prononcer en personne, demandant de s’adresser à son avocat. Néanmoins, certains de ses proches, bien informés de la situation, soulignent que la banque avait mis son patrimoine sous hypothèque depuis 2009 environ, et a tenu à réaliser maintenant ladite hypothèque.
Il semblerait que la créance initiale ne serait que de 400 millions de francs Cfa, mais qui ont été grevés d’intérêts, qui l’ont presque doublée.
Néanmoins, ces personnes se désolent qu’une relation d’affaires qui date du début des années 1980, entre M. Tall et la Sgbs, puisse en arriver à finir de cette manière, en portant un très lourd préjudice à l’homme d’affaires. Ces personnes rappellent que pendant les années fastes, Moustapha Tall a joui d’un crédit quasi-illimité auprès de la Société générale.
C’est d’ailleurs grâce à ce crédit qu’il avait pu, lors de ses ennuis avec la douane, sur des importations de sucre, transiger pour un milliard de francs Cfa environ. Ces personnes ne comprennent pas ce qui a pu justifier le revirement de la banque envers un client aussi fidèle qui, malgré ses ennuis actuels, est quand même un homme d’affaires ayant pignon sur rue à Dakar.
L’immeuble que la banque se propose de mettre en vente est situé en plein Plateau de Dakar, dans le centre des affaires, et constitue le centre névralgique des affaires de Moustapha Tall. S’il venait à être mis en vente, ce serait un coup dur qui lui serait porté.
On sait qu’en plus de ses magasins de stockage et de ses bureaux, une partie des murs est composée d’habitations. D’où des drames humains à craindre en cas de déguerpissement forcé.
Le Quotidien a tenté de joindre l’avocat de Moustapha Tall, M. Baboucar Cissé. Ce dernier a demandé de le rappeler plus tard dans la journée. Malheureusement, tous les appels sont restés infructueux après.
«CELA NE NOUS EBRANLE PAS»
LES PRO-NIASSE SUR LA CREATION D’UN PARTI PAR GACKOU
La création d’un parti politique par l’ex-numéro 2 de l’Afp, Malick Gackou, n’ébranle guère les pro-Niasse. Estimant que ce n’est là qu’un énième parti dans l’espace politique, Alioune Badara Diouck, ex-maire progressiste de Djidah Thiaroye Kao, a fait savoir que les initiateurs dudit parti, exclus de l’Afp, n’ont pas une certaine envergure. Le pro-Niasse a en outre indiqué que les responsables et cadres politiques qui animent la formation politique de Moustapha Niasse restent toujours fidèles à la ligne du parti.
«C’est seulement un énième parti dans l’espace politique du Sénégal. On en a plus de 250 au Sénégal, c’est juste un parti de plus», a déclaré Alioune Badara Diouck, ex-maire de Djidah Thiaroye Kao, en rapport à la création du parti de Malick Gackou.
Interpellé au téléphone hier, vendredi 22 mai, sur la saignée que pourrait provoquer la création d’un nouveau parti par l’ex-numéro 2 de l’Afp, le pro-Niasse a indiqué que cela ne les ébranle nullement. Cela, même s’il a fait remarquer que l’Afp ne stigmatise pas ses ex-camarades, pour avoir cheminé ensemble un bon bout de temps. Cependant, le responsable progressiste dans la banlieue dakaroise a tenu à faire savoir : «nos camarades qui ont été exclus ne sont pas des camarades d’une certaine envergure. Depuis les turbulences, vous n’avez pas entendu un responsable d’une délégation départementale ou régionale dans toute l’étendue du territoire et au niveau de la diaspora, dire qu’il a quitté l’Afp pour rallier l’autre bord».
Mieux, le protégé de Moustapha Niasse (Secrétaire général de l’Afp) a estimé «qu’il n’y a pas encore de membres du bureau politique qui ont démissionné pour rallier l’autre bord. Donc, je pense que les responsables et les cadres politiques qui animent ce parti, sont toujours restés fidèles à la ligne du parti».
Revenant par ailleurs sur l’exclusion de la bande des frondeurs, notamment de Malick Gakou, Mamadou Goumbala, Malick Guèye, Bérouba Guissé, Mady Kanté, Sokhna Diarra, etc, M. Diouck a rappelé «qu’un parti politique a des statuts et un règlement intérieur. Nous tous, nous nous étions inscrits dans ce registre pour être des militants disciplinés et respecter les orientations et la philosophie du parti». Ainsi, a-t-il fait savoir que les cadres politiques «restent toujours fidèles et loyaux vis-à-vis du secrétaire général Moustapha Niasse».
Par ailleurs, il convient de préciser que toutes nos tentatives pour recueillir la version des proches de l’ex-numéro 2 de l’Afp, Malick Gackou, relativement au parti porté sur les fonts baptismaux, jeudi dernier, sont restées vaines. Comme arguments, certains responsables contactés ont jugé nécessaire de prendre du temps avant de se prononcer sur la question.
DECROIX ET CIE PARLENT DE «VIOLATION DE LA CONSTITUTION»
Mamadou Diop Decroix et ses compagnons d’And-Jëf/Pads persistent et signent : l’envoi des militaires sénégalais dans le désert saoudien intervient en violation de la Constitution.
Dans un communiqué envoyé à la presse hier, vendredi, le député et ancien ministre sous Wade a tenu à rappeler à l’attention des Sénégalais sur ce qui suit : « l’envoi de troupes au Yémen sous sa forme actuelle constitue une violation de la Constitution. Celle-ci, en effet, a très bien encadré le statut de chef des Armées en disposant clairement en son article 59 que ce dernier doit obtenir l’autorisation de l’Assemblée nationale avant de projeter nos troupes dans la guerre ».
Et de renchérir : « Or, au Yémen, il ne s’agit pas d’une opération de maintien de la paix mais d’une véritable guerre civile». Pour cette raison, les membres d’Aj/Pads version Mamadou Diop Decroix ont fermement réaffirmé leur opposition à cette décision du président de la République, tout en disant qu’ils continueront à s’y opposer.
Sur ce sujet d’ailleurs, l’instance dirigeante du parti de Decroix s’est dit « choquée » par les propos et par le ton élevé du Président Sall pour, soit disant, obtenir le silence de ceux qui ne sont pas d’accord avec ses politiques ». Et de conclure en faisant savoir que « de telles attitudes ne font que renforcer la détermination de ses adversaires».