La ministre de la Santé et de l’Action sociale a annoncé hier un dispositif de suivi et de prévention au niveau des frontières pour les Sénégalais de retour de vacances en Guinée. Awa Marie Coll Seck (photo) rencontrait les membres du Conseil économique, social et environnemental.
Le gouvernement a décidé de mettre en place un dispositif de suivi et de prévention au niveau de la frontière avec la Guinée, afin de surveiller le retour des Sénégalais partis en vacances scolaires dans ce pays. "C’est dommage de constater que pendant une période où tout le monde disait qu’il y avait une épidémie, que certaines personnes puissent laisser des enfants ou leur famille aller en vacances.
Mais nous devons gérer cela puisque ces enfants veulent rentrer. Nous allons voir au niveau des frontières comment régler la situation et nous les gérerons cas par cas", a rassuré hier la ministre de la Santé et de l’Action sociale, Professeur Awa Marie Coll Seck, au cours d’une séance d’information au conseil économique social et environnemental.
N’ayant pas encore le nombre de personnes en vacances, la ministre dit avoir impliqué l’ambassadeur du Sénégal en Guinée, pour qu’il puisse faire un recensement plus clair. Et ces personnes subiront des tests à virus aux frontières.
"Si elles n’ont rien, il y aura une fiche de surveillance et les médecins et infirmiers dans les zones où ces personnes vivent les suivront pendant 21 jours. Si ces personnes sont malades ou ont de la fièvre, on les traitera à la frontière avant qu’elles ne puissent rentrer. Il y a toute une stratégie qui est en cours", a déclaré Prof Seck, avant d’ajouter que quand on est dans une période de crise comme ça, "il faut éviter d’aller dans les régions et dans les zones où il y a la maladie, et les personnes de ces zones aussi devraient éviter de les quitter".
Par ailleurs, la ministre de la Santé a déploré le fait que le Sénégal figure sur la liste rouge des pays gravement infectés. Elle dit avoir défendu le pays auprès de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), afin qu’il ne soit pas mis sur cette liste.
"Il ne faut pas que l’OMS nous mette au même niveau que ces pays atteints. Nous n’avions eu qu’un cas importé et il est guéri aujourd’hui. Le Sénégal ne peut pas être rouge sur toutes les cartes", a-telle souligné.
Elle a en outre annoncé qu’un dernier prélèvement sera effectué sur les 74 personnes qui étaient en contact avec le jeune Guinéen guéri, afin de s’assurer qu’il n’y a plus de cas d’Ébola au Sénégal.
"Nous attendons la fin de la journée (jeudi) pour dire si nous allons l’annoncer officiellement, mais le Guinéen est guéri. Nous allons faire également un prélèvement sur les personnes qui étaient en contact avec lui aujourd’hui (jeudi)", a conclu Awa Marie Coll Seck.
AMINATA SY ENTEND RELEVER LE DEFI AVEC «L’APPUI DE TOUT LE MONDE»
Relever le défi de la relance des Nouvelles éditions africaines du Sénégal (Neas). Voilà l’ambition que se fixe Aminata Sy, la nouvelle directrice des Neas, avec «l’appui de tous de monde».
Les Nouvelles éditions africaines du Sénégal (Neas), ont une nouvelle patronne. Elle se nomme Aminata Sy et remplace à ce poste Seydou Sow. Elle a pris fonction en début de semaine dernière. La nouvelle directrice qui connaît déjà cette maison compte sur l’appui de tous pour réussir sa mission. Aminata Sy a ainsi souligné que depuis quelque temps, la maison est confrontée à des difficultés financières, qui ont fait que les agents ont 7 mois d'arriérées de salaires. «Personne n’a bronché, ils viennent tous travailler comme il le faut. Ce, dans le seul souci de mieux booster le milieu du livre», a-t-elle témoigné. Le président Senghor, rappelle-t-elle, qui avait créé cette maison d’édition, en 1972, leur donnait d'importantes subventions. «Parce que, Senghor voulait qu’après l’indépendance, qu'on fasse des livres adaptés au contexte africain, au contexte du Sénégal. Il nous avait aussi donné le monopole du marché de l’éducation nationale », dit-elle en relevant que les premiers auteurs qui ont eu à publier leurs oeuvres aux Neas ont vraiment connu un succès. Il s’agit de Cheikh Aliou Ndao, Aminata Sow Fall ou encore Ken Bugul, qui ont remporté beaucoup de prix au niveau national et international.
«C’est après le départ du feu Président Senghor que les subventions et le marché de l’éducation nationale ont été retirés. Et c’est depuis cette époque que nous avons commencé à avoir des problèmes et on est arrivé à cette crise actuelle. L’ancien directeur, Seydou Sow, a fait tout son possible pendant dix ans. Je viens d’être nommée pour relever le défi avec tout le monde», a-t-elle asséné.
Pour relever ce défi, elle suggère : «Il nous faut aller sur de nouvelles bases. En général, l’édition ce n’est pas seulement la littérature générale. D’autant plus qu’au Sénégal, nous n’avons pas trop la culture du livre (…)». Cependant, elle fait savoir que pour que les maisons d’édition survivent, «il faut un marché de l’éducation nationale. Nous sommes confrontés à ces difficultés, car avec nos maigres moyens nous ne pouvons même plus être compétitifs.
S’il y a un appel d’offres de la Banque mondiale par exemple, les éditeurs étrangers ont les moyens et ils gagnent les marchés. C’est le cas d’éditeurs comme Edicef et Nathan qui raflent tous les marchés, les manuels scolaires sont entre leurs mains. Chaque année, des milliards échappent aux maisons d’éditions sénégalaises. Il est temps de relever le défi».
Et Mme Sy de noter qu’après cinquante ans d’indépendance, «il nous faut avoir une part importante de ce marché scolaire. Pour cela, il faut mettre en oeuvre la préférence nationale et surtout une volonté gouvernementale comme cela a été le cas en Côte d’Ivoire. Le Président Gbagbo s’est levé un beau jour et il a décidé de donner le marché scolaire aux éditeurs locaux. Ici, au Sénégal, les éditeurs sont en train de mener cette bataille. Il est vrai qu’avec le Président Wade un Fonds d’aide à l’édition avait été mis en place, ce qui nous avait permis de survivre tant soit peu. Le Président Macky Sall a dit qu’il va augmenter ce fonds et depuis lors on attend». Et d’ajouter : «Cette année, il y a un nouveau programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence que le gouvernement a mis en place pour essayer de booster l’édition locale».
C’est vraiment aux prestations individuelles que se sont comptés, hier, les "points" dans le cadre de cette énième reprise du combat de boxe opposant l’outsider Wade au Parquet Spécial... Les champions du jour sont Mes El Hadj Diouf et Ousmane Sèye, catégorie empêcheurs de tourner en rond !
Et dire qu’on en est qu’à l’interrogatoire des inculpés ! Voilà bientôt plus d’un mois et demi qu’a démarré un procès Karim Wade qui, il faut l’avouer, ne décolle pas vraiment ! Hier encore, il a été question de cuisiner pour la 3e journée d’affilée (si l’on omet la "pause" de mercredi dernier), le patron des ABS Alioune Samba Diassé...
Les vérités de Me El Hadj Diouf
A h, Me El Hadj Diouf! Quel que soit le talent du Sénégalais à trouver des surnoms à tout le monde, il faut bien concéder à l’illustre "homme d’esprit" (dixit Me Leyti Ndiaye) qu’on ne saurait affubler quelqu’un de sobriquet lui allant mieux que son propre nom... Autrement dit, des Me El Hadj Diouf, il y en a qu’un seul au monde, et il n’y en aura jamais d’autres...
Très (et c’est là un euphémisme) remonté qu’on ait "osé", "dans la presse", dire de lui qu’il avait "par quatre fois passé l’examen du barreau", l’avocat plus large que nature a mis un point d’honneur "à remettre les pendules à l’heure"!
Niant en bloc les faits suscités, l’avocat s’est appliqué à faire un historique fort en couleurs de ses années de fac. Il dit qu’il a été "un élève brillant", "dirigeant syndical de tous les étudiants, y compris du chef de l’État" (lequel ?) et qu’on l’appelait même "Lénine" !
Comme si ces faits d’armes n’étaient pas suffisants, Me Lénine Diouf s’est attelé ensuite à dénigrer la "diambarerie" de A. S. Diassé qui, selon lui, est de ces "malades imaginaires" qu’on a déjà vus passer devant la CREI (Bibo, y es-tu?).
Puis reprenant la parole en milieu d’après-midi (et toujours dans la même veine), l’avocat est revenu à la charge, en s’attaquant (de front, il faut bien le lui concéder) à l’intégrité morale de l’inculpé. Persuadé qu’Alioune Samba Diassé est coupable de "fraude" et de "magouilles", l’avocat lui a porté des coups, avec le parler coloré qu’on lui connaît...
Énervé, oui... mais pas fou !
Cela dit (et il convient de le rappeler), ce n’est pas parce que les propos de l’impayable parlementaire-avocat sont cocasses (et portent presque systématiquement la foule à l’hilarité) que ce dernier n’est pas pour autant sur une "piste". Il s’est évertué à dresser un portrait psychologique d’un coïnculpé dans une affaire d’enrichissement illicite portant sur des milliards !
Mais l’inculpé n’a pas estimé utile de répondre de manière satisfaisante aux piques insistantes du bedonnant avocat. "Il semble que l’accusé refuse de répondre à toutes les questions qui fâchent, mais quand on le caresse dans le sens du poil, là, il répond !" s’est écrié Me El Hadj Diouf, excédé.
Pour émettre un humble avis, l’histoire nous montre que c’est souvent le "fou du roi" qui est le seul au fait de ce qui se trame réellement à la Cour. La CREI gagnerait peut-être à ne pas "sous-estimer" le cocasse Me El Hadj Diouf !
Me Ousmane Sèye prend le bonnet d’âne
Si Me El Hadj Diouf a été l’avocat le plus "fâché" de la journée, celui qui a "fâché" le plus grand nombre de ses confrères est (sans conteste) Me Ousmane Sèye.
Mes Samba Bitèye, Alé Fall, Moussa Félix Sow, Simon Ndiaye, El Hadj Diouf ou encore Soulèye Macodou Fall, lui ont tous fait publiquement des remontrances, à un moment ou à un autre, pour lui demander "d’arrêter de perturber" leur interrogatoire... L’une des robes noires représentant l’État lui a même demandé "de retourner au Canada" car, a-t-il poursuivi, "on avait la paix avant qu’il n’arrive" !
Même le Parquet Spécial, en la personne du terrifiant Alioune Ndao, a eu à pointer du doigt le mauvais élève du jour, en fustigeant les interruptions systématiques de son interrogatoire par Me Sèye, qui ne daignait pas attendre qu’on lui donne la parole, pour la prendre !
Enfin, Me Sèye (qui n’est, lui, pas repentant pour un sou) ne s’est pas gêné de se plaindre à son tour de l’attitude des autres à son encontre. Il s’est aussi permis d’interrompre le Président de la CREI, pour dénoncer des pratiques qu’il a jugées "déloyales", voire assimilables à "des tours de magie", à la production de certaines pièces qu’il a parfois carrément taxées de "faux" !
«LE MOMENT EST VENU DE SE MOBILISER AUTOUR DU SEUL COMBAT QUI VAILLE...»
LE MOUVEMENT «ALTERNATIVE CITOYENNE/ANDU NAWLE» SIFFLE LA FIN DE LA RECREATION
Le Comité directeur du mouvement «Alternative citoyenne/ Andu nawlé» qui s'est réuni, avant-hier, sous la présidence de son leader, Abdou Fall, a sifflé la fin de la récréation, estimant que l'heure est au travail. Considérant que tous les organes de pouvoir (Présidence de la République, gouvernement, Parlement et collectivité locale) ont fini d'être installés, ledit mouvement estime que «le moment est venu de se mobiliser autour du seul combat qui vaille, celui de la prise en charge effective des défis de développement du Sénégal».
De l'avis de l'ancien ministre de la Santé et de ses camarades, «c'est le moment de donner une nouvelle impulsion à la mise en oeuvre du Plan Sénégal émergent (Pse) en engageant résolument les réformes et les politiques sectorielles des différentes composantes de ce plan».
Pour eux, «dans un tel contexte, il est attendu du président de la République, leader de la majorité, le lancement effectif des initiatives politiques déjà annoncées de remobilisation, de consolidation et d'élargissement du bloc majoritaire qu'il dirige autour de (leurs) ambitions de développement».
Le mouvement «Alternative citoyenne 'Andu nawlé'» - qui dit inscrire son action dans «la promotion de nouvelles solidarités et d'une nouvelle citoyenneté en accompagnement aux politiques publiques» - encourage fortement le Président Macky Sall à «faire du consensus une composante essentielle des chantiers présidentiels de son mandat».
L'ancien ministre de la Santé et ses camarades considèrent qu'«il est, en effet, du devoir et de la responsabilité de la majorité de créer les conditions d'un espace politique et social pacifié et d'impulsion d'une dynamique unitaire sans exclusive, avec notamment le secteur privé, les organisations de travailleurs, la société civile, les mouvements citoyens et les personnalités de bon conseil».
Abdou Fall et Cie déplorent les délestages et les ruptures d'électricité et d'eau A les en croire, «autour du Plan Sénégal émergent, des enjeux de la communalisation intégrale et des chantiers institutionnels, il est bien possible de construire le socle d'une plateforme minimale mobilisatrice de l'écrasante majorité de (leurs) concitoyens».
«Il reste entendu que le président de la République, leader de la majorité, est le dépositaire exclusif des initiatives politiques dans ce domaine», précise le communiqué qui a sanctionné la réunion du mouvement précité.
Sur le bras de fer entre Serigne Mbaye Thiam et les syndicats d'enseignants, Abdou Fall et compagnie indiquent qu'«il est souhaitable que «le ministre de l'Education nationale s'attache à tout entreprendre pour trouver les bases d'un compromis avec les syndicats d'enseignants en ce qui concerne le choix de la date définitive de la prochaine rentrée scolaire».
Selon eux, «il serait regrettable qu'au sortir de concertations ayant suscité de si grands espoirs de réformes salutaires du système éducatif que tous les risques de perturbation de la prochaine année scolaire ne soient pas anéantis».
Au chapitre des questions économiques et sociales, le mouvement «Alternative citoyenne 'Andu nawlé'» note «une recrudescence des délestages et des ruptures prolongées en fourniture d'électricité et en eau qui causent de réels désagréments aux ménages et affectent de façon significative la production, notamment dans l'artisanat et les services qui constituent des leviers fondamentaux de l'activité économique du pays».
Le mouvement susnommé attire fortement l'attention du président de la République et du gouvernement sur «l'urgente nécessité de rendre effective la mise en oeuvre du mix énergétique sans cesse proclamé, mais jamais suivi d'effet, pour des raisons difficilement justifiables». «Il est devenu, aujourd'hui, indispensable qu'un débat sérieux et patriotique soit instauré sur cette question fondamentale et urgente de la réduction largement à notre portée d'une dépendance énergétique si ruineuse pour les finances publiques et l'économie du Sénégal», conclut-il.
Remis de son état avant d’être victime d’un nouveau malaise juste après la suspension d’audience, Alioune Samba Diassé est repassé hier à la barre pour son interrogatoire. Persistant dans ses dénégations, il a aussi exprimé des regrets.
La Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) a poursuivi hier l’interrogatoire d’audience d’Alioune Samba Diassé, victime mardi dernier d’un malaise. L’incident avait d’ailleurs valu une suspension d’audience. Hier, les débats ont encore porté sur les sociétés ABS (Airport bus service) SA, ABS Corporate.
A l’instar de ses deux premiers passages à la barre, Alioune S. Diassé a une nouvelle fois clamé son innocence. Interpellé encore sur l’actionnariat d’ABS SA, le prévenu a soutenu mordicus que Fatou Babou et Véronique Manga, présentées par l’accusation respectivement comme secrétaire de Bibo Bourgi et domestique de la mère de Pape Mamadou Pouye, portaient les actions en connaissance de cause.
"A l’enquête, les deux dames ont soutenu avoir accepté sans savoir ce qu’elles signaient et qu’elles venaient de comprendre qu’elles ont été trompées", lui a rappelé Me Simon Ndiaye. L’avocat a aussi révélé que le prévenu a confié aux enquêteurs que "même si elles (les deux dames) n’étaient qu’actionnaires sur le papier, leur présence était nécessaire pour la signature des procès-verbaux".
"J’assume"
Au regard de cette déclaration, Me Ndiaye a demandé au prévenu s’il n’était pas aujourd’hui habité par un sentiment de regret. "La vie, c’est une question d’expérience. Cela fait deux ans que je souffre. Je suis malade et je ne peux pas aller me soigner. C’est clair que je regrette", a confessé Alioune S. Diassé.
"Mais, s’est-il empressé d’ajouter, j’assume ce que j’ai fait. J’ai demandé un service à une personne qui m’a aidé en toute lucidité". Après ses regrets, il s’est rectifié lorsque Me Alé Fall lui a posé la même question. "Ce que j’ai fait, ce n’est ni de l’escroquerie ni du banditisme. On voit tout le temps cette pratique au Sénégal", s’est justifié le directeur de ABS SA.
Toujours interpellé sur la question de l’actionnariat, Diassé a reconnu que les deux actionnaires qualifiées de "fictives" par Me Simon Ndiaye ne percevaient pas de dividendes, car il leur remettait des chèques pour encaisser l’argent par la suite.
Outre l’actionnariat, Alioune S. Diassé a été interpellé sur l’augmentation du capital d’ABS SA qui est passé de 10 millions à 240 millions. A cet effet, Me Alé Fall a battu en brèche les arguments du prévenu selon lesquels cette augmentation survenue en décembre 2003, soit un an après la création de la société, se justifie par l’obtention d’un crédit de 627 millions.
L’avocat a brandi un contrat de prêt et de nantissement montrant que les 627 millions ont servi à l’achat de bus. Diassé l’a contesté, en laissant entendre que le coût des bus dépasse ce montant. Il a aussi contesté avoir reçu un avis à consultation par rapport au marché du transport des passagers gagné par sa société.
"ABS n’a pas reçu un avis à consultation. J’ai vu l’appel d’offre dans un journal. J’ai payé 300 000 francs pour le retrait du cahier de charges", a répondu Diassé à l’intention de Me Moussa Félix Sow.
En 2002, le prévenu avait gagné le contrat du transport des passagers pour un montant de 38 millions mensuel hors taxe. Ce qui intrigue les conseils de l’Etat, c’est qu’un document déposé par les conseils du prévenu montre que l’appel d’offres a été lancé en juillet 2002.
Or, Diassé affirme que ABS SA a été créé en juillet 2002. Il s’y ajoute, d’après Me Sow, que l’autorité a jugé que l’offre était infructueuse, car le prévenu était le seul soumissionnaire. "Si je me suis retrouvé à l’aéroport, c’est parce que j’avais un produit reconnu mondialement", a répliqué Diassé.
TERMINUS POUR BALDÉ
PRÉSIDENCE DE L’AMS : LE MAIRE DE ZIGUINCHOR NE SERA PAS CANDIDAT À SA SUCCESSION
L’édile de la ville de Ziguinchor ne va pas postuler pour un nouveau mandat à la tête de l’Association des maires du Sénégal (Ams). Abdoulaye Baldé en a fait la révélation, hier.
Le président de la République qui a récemment sommé ses partisans à prendre les rênes de l’Association des maires du Sénégal (Ams) peut commencer à jubiler. En effet, Abdoulaye Baldé ne sera pas candidat à sa propre succession. Il a décidé de ne pas se représenter à la tête de ladite association. «J’avais dit et répété que je suis pour l’alternance dans les structures. Mes pairs m’ont fait confiance pendant plus de 5 ans», déclare l’édile de Ziguinchor qui s’exprimait, hier, sur les ondes de la Rfm.
Le président de l’Union centriste du Sénégal (Ucs) qui estime avoir déjà fait ses preuves au sein de l’Ams, indique qu’il y a d’autres chantiers qui l’attendent sur le terrain politique. «Je considère que j’ai déjà joué ma partition, et par conséquent, j’ai encore d’autres ambitions beaucoup plus grandes, des ambitions nationales. J’ai décidé de ne pas me représenter comme candidat à la tête de l’Association des maires du Sénégal», souligne-t-il.
Tirant un bilan positif de son mandat, le maire de Ziguinchor affirme avoir porté le flambeau très haut. En ce qui concerne sa succession à la tête de l’Ams et la volonté affichée par Macky Sall de voir un de ses camarades trôner à la tête de ladite structure, l’ancien ministre d’Etat soutient : «Ce n’est pas aussi évident de gagner».
M. Baldé explique qu’il y a beaucoup de groupes politiques qui sont en train de se former pour lui succéder. Et d’informer : «Certains m’avait demandé de me représenter, mais je pense que j’ai un gros chantier qui est national, et une ambition qui doit me prendre beaucoup de temps. Donc, je ne peux pas diriger l’association à moitié en ayant des ambitions beaucoup plus grandes. J’ai décidé de me consacrer uniquement à mes activités politiques et de député- maire, laissant la place à une autre personne».
«AU MOMENT OU LE PEUPLE PLEURE SA MISERE, MACKY NOUS PARLE D'UN SECOND MANDAT»
La déclaration du chef de l’Etat devant les maires «apéristes», selon laquelle son deuxième mandat est assuré, a suscité, hier, une vive réaction de la part du président de «Leeral Askan wi». «Au moment où le peuple pleure sa misère, le Président Macky Sall nous parle d’un second mandat», s’indigne Omar Faye. Avant de s’interroger : «Comment peut-on réélire un Président qui n'a pas de vision, qui plonge le Sénégal dans une situation de délestages permanents, de manque d'eau dans la capitale sénégalaise (il n'y a même pas d'eau à la prison du camp pénal), de manque d'argent chronique, de tensions dans tous les secteurs, de destruction de sociétés nationales ?».
Sur sa lancée, M. Faye assène : «Force est de reconnaître que Macky Sall vit dans un pays autre que le Sénégal. Si l'élection présidentielle se tenait, aujourd'hui, il ne se classerait même pas 5e. Les Sénégalais ont perdu le sourire. Ils sont atteints d'une nouvelle maladie : le ‘wakhtu’ (monologue). Au lieu de faire espérer aux Sénégalais une bonne fête de Tabaski, il préfère nous parler de la transhumance de 50 maires qui regroupent un électorat de 2000 personnes. On s'achemine vers la fête de Tabaski la plus difficile de l'histoire du Sénégal».
Très en verve, le président de «Leeral Askan wi» - qui nous a rendu visite, hier - accuse le Président Sall d’être «dans une logique de vouloir étouffer les grandes villes qu'il a perdues aux Locales, comme Dakar». «D'ailleurs, il y a de quoi être déçu de l'attitude du Ps face à cette situation-là», renchérit-il.
Oumar Faye pense savoir qu’«il faut un tremblement de terre au Sénégal pour que Macky Sall soit réélu». «Qu'on cesse de nous tympaniser avec le Plan Sénégal émergent. Avec Macky, le Sénégal est en train de s'éloigner de la voie de l'émergence. S’il croit qu’avec ses rencontres avec les maires ‘apéristes’, ‘Macky 2012’ ‘Benno bokk yakaar’, qu’il va rebondir, il se trompe lourdement. Parce que son adversaire, c'est le peuple sénégalais».
MACKY SALL SE BRAQUE
LE CHEF DE L'ÉTAT SE DÉMARQUE DE LA CNRI ET DE LA POSITION DES ASSISES NATIONALES EN ÉCARTANT UN CHANGEMENT DE LA CONSTITUTION
Ceux qui s’attendaient à ce que le chef de l’Etat prenne la décision de faire voter une nouvelle Constitution n’ont qu’à déchanter. Hier, lors de sa rencontre avec la Coalition «Macky 2012», le président de la République s’est démarqué des «assisards» à ce propos.
Dans le cadre des rencontres qu’il a initiées depuis quelque temps, le président de la République a rencontré, hier, au Palais, autour d’un déjeuner, ses alliés de la première heure, regroupés dans «Macky 2012», de 13 heures à 17 heures. Pour les besoins de la rencontre, la Coalition susmentionnée qui a récemment retrouvé son unité (ndlr : ceux qui étaient partis sont revenus) a battu le rappel de ses troupes.
Selon des sources concordantes, le chef de l’Etat a profité de cette tribune pour revenir sur le rapport que lui a transmis la Commission nationale de réforme des institutions (Cnri) dirigée par le Pr Amadou Mahtar Mbow. Et c’est pour faire des précisions de taille.
A en croire nos interlocuteurs, le Président Macky Sall a insisté sur le fait qu’il n’acceptera pas qu’on veuille lui imposer quoi que ce soit par rapport aux conclusions des travaux de ladite Commission.
Macky prend la défense de son Premier ministre
«Il a clairement déclaré que les gens doivent lui laisser le soin d’apprécier le travail qu’il a lui-même demandé. Sur la question de la démission du Président de son poste de chef de parti, il s’est voulu intransigeant. Pour lui, cela n’a pas de sens. Et il a précisé que personne n’a fait mieux que lui par rapport à la bonne gouvernance», soulignent nos sources.
D’après toujours ces mêmes sources, le Président Macky Sall a jeté une grosse pierre dans le jardin des «assisards». «Il a lancé : ‘Je ne vais pas changer de Constitution’ », révèlent nos interlocuteurs. Seulement, le chef de l’Etat pense à faire réviser la charte fondamentale. «Il a dit qu’il va proposer certaines modifications comme celle de la réduction du mandat présidentiel. Une réduction de son mandat sur laquelle il ne veut plus revenir. Dans ce sens, il a demandé à ses alliés de ne pas insister et de porter ce combat».
Il faut relever que le Président Sall a saisi cette occasion pour renouveler sa confiance à son Premier ministre Mouhamed Boun Abdallah Dionne, victime de certaines attaques dans la presse. «Le Premier ministre a fait un brillant exposé sur les grands projets du chef de l’Etat. Il a fait montre d’une bonne maîtrise des projets. Séduit par l’exposé, le Président Macky Sall lui a dit : ‘C’est après qu’on saura ce que tu vaux. Je vais t’évaluer sur les résultats, mais pas sur des déclarations dans la presse’», renseignent nos sources.
Le triomphe de l’aile dure de «Macky 2012»
Durant la rencontre, «toutes les équivoques ont été levées» entre le président de la République et ses alliés de la première heure. «Il a salué la patience des membres de ‘Macky 2012’ et les a vivement félicités. Il a tout simplement décidé de reprendre en main sa Coalition. D’ailleurs, il a décidé de présider, tous les deux mois, la réunion de la Conférence des leaders de ‘Macky 2012’ et d’armer les membres de la Coalition moralement et matériellement. L’objectif étant de gagner la Présidentielle de 2017, dès le premier tour. Le Président a aussi pris la résolution de demander au gouvernement de livrer aux leaders de la Coalition toutes les informations utiles pour qu’ils puissent bien le défendre», révèlent nos interlocuteurs.
Les conclusions issues de cette rencontre sonnent comme une victoire de l’aile dure de la Coalition «Macky 2012» animée principalement par un trio : Mohamed Diagne, Lat Diop et Alassane Cissé. Ces trois responsables se sont toujours fendus de déclarations incendiaires pour défendre «Macky 2012» contre les fossoyeurs de cette Coalition qui a propulsé le leader de l’Apr au second tour de la Présidentielle de 2012.
Le Pds ne saurait retarder davantage l’organisation d’un congrès pour renouveler ses structures et ses dirigeants face aux exigences politiques actuelles et futures, selon les cadres libéraux.
Pour un parti "qui reste debout" et qui "demeure la première force politique du pays", il ne saurait être acceptable que le renouvellement des structures et des responsables ne soit pas une priorité.
C’est le reproche à peine voilée que la Fédération nationale des cadres libéraux (FNCL) a adressé au secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (PDS).
A cet effet, la Fncl propose derechef à Me Abdoulaye Wade sa "proposition consistant à la mise en place d’une commission nationale pour la réorganisation" du Pds, "avec une feuille de route claire confinée dans des délais précis" et dont le parachèvement serait la tenue dudit congrès.
Selon une déclaration parvenue hier soir à EnQuête, les cadres libéraux estiment que cette commission pourrait également avoir comme missions de "repenser" la stratégie actuelle du Pds et son "orientation pour le futur", mais aussi de "revisiter l’offre politique et citoyenne du parti."
Pour la Fncl, cette "mue" du Parti démocratique sénégalais relève d’une démarche indispensable "en perspective des futures échéances" car il est impérieux de "tirer tous les enseignements des dernières élections présidentielle, législatives et locales". Précision de taille : un congrès du Pds ne devrait se tenir qu’après "la libération des otages", affirment les cadres libéraux.
Il est vrai que le président de la Fédération nationale des cadres libéraux, Abdoul Aziz Diop, est en prison depuis plusieurs mois. Mais pas que lui. La déclaration rappelle qu’Aïda Ndiongue, Samuel Sarr et Karim Wade sont eux aussi en état de "séquestration".
A ce propos, les cadres libéraux affirment que "dans une démocratie sérieuse", le principe de la "reddition des comptes passe par l’audit de la gestion des personnes soupçonnées par les corps de contrôle de l’Etat ou des cabinets privés commis à cette effet."
C’est pourquoi, sous cet angle, ce qui se passe aujourd’hui au Sénégal est une véritable mascarade qui fait honte à tous les démocrates." Et de fait, poursuit la déclaration, "demander à Karim Wade de justifier l’origine licite des biens qui lui sont injustement et faussement attribués, c’est tenter (...) de donner une base légale à une condamnation déjà prononcée."
Par une lettre remise au président Amadou Makhtar Mbow au cours d’une audience qu’il lui a accordée le 28 novembre 2012, le président de la République avait chargé ce dernier d’"organiser une large concertation nationale sur les réformes à mettre en œuvre à court, moyen et long terme, pour doter le pays d’une armature institutionnelle moderne, à la mesure de son ambition de devenir et de rester une grande nation de démocratie."
Selon le mandat confié à la CNRI, il s’agissait de prendre en charge les questions liées à la consolidation de l’Etat de droit, à l’équilibre des pouvoirs entre l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire, au renforcement de l’indépendance de la Justice, à l’approfondissement de la démocratie représentative et participative, entre autres préoccupations.
S’appuyant sur “les principes et orientations du programme Yoonu Yokkute" et s’inspirant “fortement des conclusions des Assises nationales", le président Sall avait instruit la CNRI de “formuler toutes propositions visant à améliorer le fonctionnement des institutions, à consolider la démocratie, à approfondir l’Etat de droit et à moderniser le régime politique".