Dakar, 22 août (APS) - La décision du Sénégal de fermer à nouveau ses frontières avec la Guinée, pour mieux se prémunir de la fièvre hémorragique Ebola, est le principal sujet traité par la livraison de vendredi de la presse quotidienne.
"Le Sénégal ferme ses frontières terrestres avec la Guinée", rapporte le quotidien Le Soleil, reprenant une dépêche de l'Agence de presse sénégalaise (APS). "Le Sénégal se barricade à nouveau", confirme Sud Quotidien.
Les autorités sénégalaises avaient pris la même mesure en mars dernier, avant de décider de la réouverture des frontières quelques jours plus tard, en raison de l'évolution alors favorable de la situation en Guinée.
Le ministère de l'Intérieur et de la Sécurité publique a publié jeudi un communiqué annonçant la fermeture des frontières du Sénégal avec la Guinée, "pays dans lequel sévit Ebola", indique le même journal.
Selon Sud Quotidien, cette mesure "vise également la circulation aérienne et maritime avec la Sierra-Leone et le Liberia, d'autres pays touchés" par la fièvre hémorragique dont l'ampleur continue d'inquiéter dans plusieurs pays de la région ouest-africaine.
"Compte tenu de l'évolution de la fièvre hémorragique à virus Ebola qui pose un problème de santé publique de portée mondiale, l'Etat du Sénégal, a, de nouveau, fermé depuis hier ses frontières terrestres avec la Guinée", souligne Walfadjri.
"Une décision qui s'étend aux frontières aériennes et maritimes pour les aéronefs et navires en provenance des zones où l'épidémie sévit", dont Le Liberia et la Sierra-Leone, précise le même quotidien.
"La mesure [a été] notifiée aux autorités guinéennes vers midi, avant sa diffusion en début de soirée", écrit Le Populaire, en faisant observer que ce virus "sème la terreur" dans des pays comme la Guinée, la Sierra-Leone et le Liberia. Ebola "gagne du terrain" en Afrique de l'Ouest, avec plus de 1.000 décès, indique ce journal, citant l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
La fermeture des frontières avec la Guinée où la fièvre hémorragique avait fait son apparition en févier dernier "était réclamée par des associations consuméristes comme l'ASCOSEN (Association des consommateurs du Sénégal) et des transporteurs, tels que ceux de Tambacounda, zone frontalière avec la Guinée", signale Le Populaire.
"Le Sénégal applique ainsi une mesure déjà mise en œuvre par la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso, le Cameroun et l'Afrique du Sud, entre autres. Il faut préciser que le Nigeria, l'un des pays touchés par le virus, n'est pas concerné par cette mesure", ajoute Le Populaire.
"L'Etat retrouve enfin la raison" en décidant de fermer les frontières avec la Guinée, estime La Tribune. "En refusant de le faire depuis longtemps, [les autorités] ont mis en danger les Sénégalais contre tous les principes de santé publique", commente le billettiste de ce journal.
"Macky [Sall] et son gouvernement étaient plutôt aveuglés par les règles de bon voisinage qui doivent s'effacer en de pareilles situations. Aujourd'hui, poursuit-il, ils semblent mesurer la gravité de la situation et se barricader en conséquence pour éviter le pire."
Le journal Le Quotidien fait remarquer que la mesure "s'étend même aux avions de Médecins sans frontières qui doivent transporter du personnel médical dans les zones affectées". "Ebola est plus fort que la solidarité africaine !", s'exclame ainsi le journal.
Il ajoute dans un billet : "(…) Dakar ne cédera pas ! Le pays, dont les dirigeants, depuis l'indépendance, ont [mentionné] dans la Constitution qu'ils étaient prêts à renoncer à la souveraineté nationale pour renforcer l'unité africaine, a reculé devant ce fléau mortel".
D'autres journaux dont L'Observateur ramènent leurs lecteurs à la situation prévalant à l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, où un étudiant du nom de Bassirou Faye a été tué le 14 août dernier dans des affrontements avec des forces de l'ordre. Les étudiants protestaient contre le non-paiement des bourses.
A ce sujet, L'Observateur rapporte que le président de la République Macky Sall a entamé des concertations en vue de la résolution de la crise née de cette situation. "Il a reçu le médiateur de l'UCAD hier", jeudi, et devrait s'entretenir ce vendredi avec le recteur et les doyens des facultés, avant de rencontrer les étudiants samedi, rapporte ce journal.
"Macky [Sall] reçoit les acteurs [de l'université] depuis hier", signale L'As. "Comme il l'avait promis à son retour de voyage, constate-t-il, le président Macky Sall a entamé le dialogue avec les acteurs du monde universitaire, afin de trouver une solution à la crise qui secoue le temple du savoir".
On n’a point de pétrole et l’or qui fait rêver du côté de Kédougou ne brille pas encore assez. Quant au diamant, les rares carats qui scintillent n’éclairent que le cou de certaines dames de la haute société. Dans un pays où l’on ne vit point de ces ressources précieuses, on a toujours su compenser cette pauvreté par la qualité des ressources humaines. En matière d’intelligence fine, on s’est même cru sortis de la cuisse de Jupiter. Nobélisables avec Senghor et finalement Académiciens pour entrer dans l’immortalité, on s’est senti canonisé par les dieux. C’est pourtant dans ce pays qu’on découvre qu’il n’y a plus assez d’intelligence de faire des katas.
Une catastrophe ressortie des derniers championnats d’Afrique de karaté.
Avec sidération, on entend que les karatékas sénégalais ne savent plus danser avec le vent, n’ont plus cette finesse qui permet d’allier grâce et explosivité. Que cette sublime chorégraphie dans laquelle la puissance du corps s’exprime à travers une élégante maîtrise du geste leur échappe quelque part.
Or toute la beauté du karaté est là, quand on regarde les artistes surfer sur le tatami en donnant l’impression de glisser 5 centimètres au-dessus du sol ou de se promener sur tapis roulant.
On a donc été sidéré de lire, dans le dossier de Souleymane Seck paru dans Waa Sports du mercredi 20 août, que les «Lions» ont frisé le ridicule lors des championnats d’Afrique avec leur shotokan, devant les merveilles du shito ryu égyptien. On n’a pas vu et on n’y connaît pas grand-chose. Mais on se dit que la différence doit tenir de tout ce qui sépare le Moonwalk de Michael Jackson du Shake your body de ses 15 ans, au temps des Jackson Five.
Bien avant que Bruce Lee et le cinéma chinois n’illuminent les écrans sénégalais, au début des années 1970, on avait compris, regardant par-dessus les murs de ce qui deviendra le Do Rama de Me Bada Hann à Ouagou Niayes, que le kata exprime un esprit dont le kumité est la lettre. Que la relation renvoyait à l’abstrait et du figuratif, comme en peinture. Tous les deux vous parlent, mais vous interpellent différemment.
Quand on regarde un kata, on se dit que le corps est comme un pinceau entre les doigts d’un maître. Et que devant la perte de l’essence de cet art (ce qu’est le karaté, en fait), le kimono n’est plus un habit de lumière mais une combinaison de bleu de chauffe. L’artiste devient artisan.
Où a-t-on perdu cette étonnante légèreté de l’être qui s’exprime dans la puissance du kata ? Dans le dossier de Souleymane Seck, on tombe sur un début d’explication en lisant l’ancien sélectionneur national Me Bada Hann, le même évoqué plus haut : «Nous avons la base, il suffit d’avoir des stages et autres conclaves pour s’adapter.»
Cela ramène à ce qu’on écrivait dans cette chronique, le 8 août dernier, au lendemain de l’élimination de la sélection nationale des U17 par le Togo, dans les qualifications de la Can-2015 : «Ce qui est dangereux pour les techniciens sénégalais, à se laisser enfermer dans cette spirale de l’infertilité, c’est d’en arriver à perdre toute capacité à penser dans le sens du nouveau. Englué dans la boue de la débrouille, prisonnier du colmatage, enfermé dans un cadre qui configure la préhistoire de la performance, il est à craindre que leur savoir, qui devrait tendre vers la recherche du post-modernisme, ou au moins accompagner le mouvement qui se crée, ne serve à gérer le non-sens et l’irrationnel. A s’atrophier.
(…) «Echouer, s’enliser, ne même plus avoir un socle valable sur lequel prendre appui pour rebondir… c’est comme quand on tombe dans du sable mouvant : plus on s’agite, plus on s’enfonce.»
On parlait du football. La débâcle des championnats d’Afrique d’athlétisme est venue conforter la même réflexion. Le karaté creuse encore plus cette tombe, qu’une 2e place derrière l’Egypte ne masque que pour la forme quand le fond est si pauvre.
Triste mois d’août. On réprime les biens mal acquis avec juste raison, mais au même moment ce qui se perd ou se déprécie ailleurs reste énorme. Peut-être qu’un jour, le désastre sera si grand partout qu’on ouvrira les yeux sur la terrible carence qui se généralise en tout domaine.
Pour ce dont il est question dans ces colonnes, on rappelle que le sport de haut niveau relève d’une dynamique dont la mouvance s’accélère sans répit. Il repose sur la technique, la technologie et des sciences multidisciplinaires qui servent de lit et de creuset à la recherche continue de la performance. Il s’appuie sur ce que les tenants de la recherche-action appellent la théorie du réel, un domaine où la fin repose sur les moyens.
Il est donc temps que le technicien sénégalais retourne aux enseignements prophétiques sur le savoir.
Les carences de l’Etat à promouvoir l’excellence sont patentes ; mais il y a aussi une paresse intellectuelle chez ces techniciens qui continuent à éternuer avec les poussières du passé.
Le sport de haut niveau ne connaît pas la fatalité de l’échec. Le 7-1 ramassé par le Brésil devant l’Allemagne, durant le dernier Mondial, exprime certes des limites et des carences brésiliennes. Mais la performance est surtout saluée comme le sacre du modèle allemand dans le travail, la recherche du résultat et la quête de la performance.
Les situations de réussite et d’échec, en sport, sont plus objectives que subjectives. Elles sont dans le réel face auquel le technicien se remet en question. Si les intelligences, à ce niveau, ne se remettent pas en mouvement, on continuera à s’enfermer dans les vestiaires de l’histoire. Tandis que, ailleurs, cette histoire continuera à s’écrire sur les terrains, les pistes d’athlétisme, les tatamis, etc.
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JOURNAL TÉLÉVISÉ DE LA RTS DE CE JEUDI 21 AOÛT 2014 (ÉDITION DU SOIR)
L’évocation de Ndayane renvoie à « La cuiller sale » de Birago Diop. Son conte populaire a permis d’immortaliser ce village de Lébous dont l’existence ne doit rien à la légende. L’étranger qui s’y rend et s’attend à voir le fantôme de Binta l’orpheline, récurant sa cuiller dans la mer de Ndayane, risque d’y passer une éternité. Hormis les vagues qui viennent se fracasser sur les rochers, le grand bleu n’offre aucun spectacle, si ce n’est le passage des pirogues, voguant vers de lointains ports. Ndayane vit au rythme de la pêche, qui a pris le dessus sur tous les autres secteurs économiques, et sa population, profondément ancrée dans ses racines, conserve encore ses traditions et valeurs ancestrales comme le « ndawrabine », le « goumbé », les régates, la lutte... même si le temps les a quelque peu modernisés.
Il était une fois... Ndayane
Dans l’imaginaire de beaucoup de Sénégalais, Ndayane est une ville légendaire. Mais ce village lébou est bien réel. Il est immortalisé par Birago Diop dans « La cuiller sale », l’un des 13 contes tiré du recueil « les Nouveaux contes d’Amadou Koumba » qui fait suite aux Contes d’Amadou Koumba ». Ce conte merveilleux et riche en enseignements raconte l’histoire de Binta, une orpheline qui vivait avec sa marâtre, laquelle la maltraitait à longueur de journée.
Le décor est campé. Binta était très malheureuse, alors que sa demi-sœur, Penda, se faisait belle et jouait tout le temps. Un jour, Binta avait oublié de laver une toute petite cuiller en bois (« kôk » en wolof) et quand la femme de son père s’en aperçut, elle entra dans une sainte colère. Après l’avoir maltraité, elle lui dit : « Tu iras laver cette cuiller à la mer de Ndayane.»
La mer de Ndayane se trouvait à mille lieues de chez elle et sa marâtre lui avait donné trois jours et trois nuits pour revenir avec une cuiller tout étincelante. Espérant que Binta ne survivrait jamais à ce châtiment qu’elle lui avait infligé, l’orpheline va revenir saine et sauve et comblée de richesses immenses... La suite, tout le monde la connait.
Ndayane existe depuis, mais ce village lébou a été immortalisé par Birago Diop. Cependant, l’auteur n’a pas été le seul à avoir construit sa renommée. Ndayane a aussi inspiré Omar Pène, le lead vocal du « Super Diamono », qui lui a consacré une chanson populaire. Cette dernière figurant dans son répertoire depuis plus de 30 ans a été réactualisée au fil des temps. « Khalé ba démone guédjou Ndayane, khol ba n’gué é é é »... (L’enfant qui était parti à la mer de Ndayane, son cœur est- là)... Ce refrain a fait pleurer du beau monde, tant la chanson était triste.
Ndayane n’est pas une ville mythique, parce qu’ayant existé réellement jadis, et n’ayant pas disparu. Ndayane n’est pas un village né de l’imaginaire du conteur. Loin d’être une légende, Ndayane est... une légende vivante. C’est un village lébou situé dans le département de Mbour et coincé entre Toubab Dialao et Popenguine. Avec Popenguine et Popenguine Sérère, Ndayane a été érigé en commune juillet 2008 sous l’appellation de commune de Popenguine- Ndayane.
SENGHOR, BIRAGO ET PENE...
Selon Aliou Ciss, délégué de quartier de Keuri Kaw, le village fut d’abord habité par les Socés, ensuite les Sérères suivis des Lébous. A l’en croire, des vestiges du passé comme des débris de canaris et de vases sont des révélateurs de cette histoire.
Cependant, il faut noter qu’une partie des habitants de Ndayane ont des origines sérères. « Le village a connu une extension ces dernières années. On y recensait 29 concessions après les indépendances. Aujourd’hui, Ndayane est devenu une grande ville. C’est en 1971 que le président Senghor a donné l’autorisation de niveler une partie du village pour faciliter l’habitat aux populations. Le premier lotissement est intervenu en 1976, suivi du second en 1980 », a fait savoir Ablaye Sène, frère du dernier chef de village aujourd’hui décédé.
LE CULTE DU TRAVAIL
« Grâce à Birago Diop, le monde entier connait Ndayane, mais on croyait que c’était une légende. La légende existe bel et bien, mais il faut reconnaitre que Ndayane existe par la légende conçue par Birago Diop et aussi par la réalité », estime Alioune Badara Sène, un natif de Ndayane.
D’après cet écrivain et poète, les fils de ce village sont allés à l’aventure dans presque toutes les côtes du monde, mais n’ont pas réussi à propager le nom de Ndayane comme l’a réussi Birago Diop avec son conte. M. Sène se demandant si Birago Diop connaissait réellement Ndayane pour le prendre en exemple. En tout cas, tout porte à le croire, avance- t-il.
« Birago était très proche de Léopold Sédar Senghor. Avant les indépendances, le Sénégal était une colonie française et, à un moment, le gouverneur qu’on envoyait en Afrique de l’Ouest était logé à Popenguine, dans le palais devenu un patrimoine du Sénégal. Senghor, étant député et maire de Thiès, résidait également dans ce même palais. Popenguine étant contigu à Ndayane, il est probable que Senghor qui a préfacé les « Nouveaux Contes d’Amadou Koumba » ait parlé de Ndayane à Birago Diop », explique le poète. Pour ce fils de Ndayane, Omar Pène mérite également des hommages pour avoir chanté leur village et contribué à faire sa popularité.
À Ndayane, le travail est un véritable sacerdoce. Les populations ont très tôt compris le message du Prophète Mohamed (Psl) qui a dit : « Vous êtes tous des bergers, et tout berger est responsable de son troupeau ». La volonté et le courage en bandoulière, les Lébous de Ndayane se lèvent tôt et travaillent dur pour se nourrir et nourrir leurs familles. « Le Ndayanois ne connaissent que le travail ; ils n’attendent jamais les autres. C’est une qualité héritée de leurs grands-parents », fait savoir Alioune Badara Sène.
Pendant longtemps, l’économie de ce village était basée sur l’agriculture. Cette activité était le poumon de l’organisation socio-économique de ce village lébou dont les populations s’adonnaient à la culture du mil, du sorgho et de l’arachide qui était commercialisée. La sécheresse va malheureusement briser l’élan de ces vaillants paysans, qui n’avaient d’autres alternatives que de se tourner vers la pêche.
Avec la modernisation aidant, cette activité va finir par supplanter l’agriculture, favorisant ainsi une dépaysannisation presque générale. « Nos grands-parents étaient de grands paysans, mais des facteurs comme la sécheresse ont fait que l’agriculture a perdu du terrain au profit de la pêche, qui est devenue le moteur de l’organisation socio-économique », soutient Aliou Ciss.
« Quand vous parcourez le village, vous verrez beaucoup de vieux qui ont été matelots dans leur jeunesse et qui sont aujourd’hui à la retraite. Ils ont fait presque toutes les côtes du monde pour s’adonner à leur activité : la pêche. Cela leur a permis d’entretenir leur famille et de construire des maisons », ajoute M. Sène.
Aujourd’hui, le village de Ndayane s’est vidé. L’essor du secteur, par les revenus qu’elle rapporte, a poussé tous les jeunes à migrer vers Guéréo, Joal, Djifère, Kafountine, des zones où la pêche nourrit bien son homme. La flotte des fils de Ndayane est estimée à plus de 400 dans ces centres de pêche. Le hic est que beaucoup d’entre eux se sont sédentarisés et ne rentrent à Ndayane que pendant la fête de Tabaski et autres cérémonies très importantes.
RITES ET RYTHMES
Quand la mémoire va ramasser son identité.
« Quand la mémoire va ramasser du bois mort, elle ramène le bois qui lui plaît », avait dit Birago Diop. A Ndayane, la mémoire ramène le trait culturel fondamental ! Reste à convaincre les autorités. Les traditions se vivent différemment selon les générations, mais elles sont toujours suivies. Que ce soit pour les fêtes traditionnelles, les mariages ou les naissances, dans la vie quotidienne, la culture est présente. Malgré le temps, le « ndawrabine » et le « goumbé », ces danses traditionnelles léboues, les régates et autres séances de lutte qui ont longtemps rythmé la vie de Ndayane, ont réussi à survivre.
Et les femmes ont fini de convaincre qu’elles étaient encore les dépositaires des valeurs traditionnelles. Selon Adja Aïssatou Sène, chaque fête est une occasion, pour Ndayane, d’exhiber ses richesses culturelles, de faire découvrir aux autres ses us et coutumes, de montrer sa fierté et son attachement à son passé.
« Chaque lendemain de Tabaski est une occasion pour exhumer et faire revivre le patrimoine culturel lébou, à travers l’organisation de séances de « ndawrabine », de « goumbé », de régates », indique-t- elle.
Pour ces grands moments, explique Ndèye Yacine Diouf, les femmes s’habillent en tenue traditionnelle, composée de grands boubous et de pagnes. Elles portent des babouches et de jolis colliers en perles au cou. La tête bien ornée, le visage bien maquillé et un cure-dent à la bouche, elles se laissent aller à de belles chorégraphies.
« Ndayane a une richesse culturelle par ses origines sérères et son devenu lébou. Le Lébou chante et danse. Le « ndawrabine » et le « goumbé » font partie de notre patrimoine. La danse léboue est gracieuse, et nous en sommes très fiers », relève Alioune Badara Sène.
Comme dans tout village fortement ancré dans ses traditions, il existe plusieurs événements à Ndayane qui ont un caractère rituel ou populaire célébrant le bonheur, le malheur, les funérailles, la bonne récolte, la danse des masques, la bonne pluviométrie, etc.
« Les cérémonies et rites sont accompagnés par des chants, même si certaines pratiques sont aujourd’hui révolues », indique Mme Diouf. Aussi, le tatouage de la gencive ou des lèvres était très important dans les temps. C’était un moment pour tester le courage des filles ; même si, aujourd’hui, c’est révolu.
SOCIABILITE ET SOLIDARITE
Les secrets du mariage et de la cola
La notion de solidarité a toujours été au cœur du système social traditionnel des Lebou de Ndayane. Qu’il s’agisse d’un évènement heureux ou malheureux. « La solidarité est toujours pratiquée chez nous, à Ndayane. Nous sommes tous d’une seule et même famille. On a donc besoin les uns des autres pour partager les bons et mauvais moments de la vie », soutient Yacine Diouf.
A son avis, la solidarité n’a pas de frontière et s’exerce en priorité entre voisins. « Quand un décès survenait, la famille attristée recevait des hôtes venus de partout et les nourrissait pendant quarante jours. Mais, dans ces moments difficiles, ils n’étaient jamais seuls. Chaque habitant apportait un présent : sucre, café, lait, pain, riz, chacun selon ses moyens », indique Ndèye Yacine Diouf.
Aujourd’hui, beaucoup de pratiques qui ont rythmé la vie des Ndayanois ont disparu. C’est le cas du « Ngomar » qui consistait, selon Ndèye Yacine Diouf, à festoyer pendant un mois pour préparer le mariage d’une fille du village.
« Avant, la bonté et la générosité d’une jeune fille mariée se mesuraient par le nombre de pagnes que l’on nouait de maison en maison jusqu’à son domicile. Dans chaque maison, on sortait un pagne que l’on rattachait d’un bout à l’autre, même si la distance devait faire dix kilomètres. Quand la fille était d’un mauvais caractère, elle ne bénéficiait pas de cet honneur. C’était un symbole de reconnaissance », raconte- t-elle.
En revanche, le partage de la noix de cola entre les personnes âgées est toujours de rigueur. « Jusqu’à présent, cette pratique s’exerce à Ndayane. Il arrive qu’une personne aille d’un bout du village à l’autre pour amener un quartier de cola à un oncle, une tante ou un grand-père. Cela permet de raffermir les liens », fait savoir Ndèye Yacine Diouf.
À Ndayane, le mariage est plus que sacré. À l’heure où la transmission des valeurs entre mères et filles est devenue de plus en plus difficile, les femmes de ce village ne plaisantent guère avec les règles de bienséance qui régissent la vie en société.
« Les parents ont le devoir d’enseigner les bonnes manières à leurs enfants, notamment les règles de la politesse, de l’honnêteté, le respect d’autrui, le sens de la famille, le goût du travail, le courage, la tolérance, le respect, la générosité, la foi en Dieu, la loyauté », rappelle Ndèye Yacine Diouf.
Selon elle, la femme est l’âme de la maison, celle qui crée l’atmosphère.
ESCROQUERIE FONCIÈRE - Babacar Ndao rembourse pour près de 9 millions et échappe à la prison
En garde-à-vue depuis avanthier à la brigade de gendarmerie de la Foire - non à la section recherches de Colobane comme vous l’annonçait EnQuête -, Babacar Ndao, directeur régional de la société immobilière SCAC Afrique, a été déféré au parquet, hier, en même temps que Ahmadou Diagne, directeur des projets de ladite structure. Les deux hommes, selon des sources au courant du dossier, ont été finalement libérés, après avoir transigé pour près de neuf (9) millions de francs CFA. Ils dédommagent ainsi les 4 personnes qui avaient porté plainte contre eux. Il faut quand même dire que la société immobilière traîne des contentieux avec plusieurs clients, particuliers comme coopératives d’habitat social, qui disent avoir été grugés. Ce dossier-ci ayant été classé sans suite, il est à craindre que d’autres clients lésés par SCAC ne viennent s’engouffrer dans la brèche pour se faire aussi rembourser. Rappelons que le procureur avait chargé la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation des sols (DSCOS) de conduire l’enquête, suite aux plaintes enregistrées. Une enquête qui avait conduit à l’interpellation de l’ancien ministre Babacar Ndao et du directeur des projets de SCAC Afrique
INTERDICTION ?
Le rassemblement de protestation programmé par le Front patriotique рουr lа défense dе Ɩа République, qυі regroupe le PDS еt d’autres partis ԁе l’opposition, à la place de l’Obélisque, samedi prochain, 23 août, serait plus proche de l’interdiction que de l’autorisation. Selon des sources informées des questions sécuritaires, les autorités envisagent de dire non aux organisateurs dont l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade. Ce dernier a dit vouloir s’adresser aux populations qui, estime-t-il, l’ont interpellé en l’accueillant en fanfare au retour de son long exil en France, en avril dernier. Si nos sources ne précisent pas les raisons qui seront avancées pour justifier l’interdiction, il est aisé de deviner que le risque de trouble à l’ordre public ne devrait pas être écarté.
TROUBLE D’AUDIENCE
A la fin de l’audience d’hier du procès de Karim Wade, Ndèye Diop, 37 ans, et le jeune marchand ambulant Saër Tambédou, deux militants libéraux, n’ont pas trouvémieux à faire que de montrer leur affection au prévenu, au moment où le juge annonçait que les débats se poursuivraient lundi. Ils se sont levés pour scander “Karim Président, Karim Président”. Ils ont été illico traduits devant la Cour pour s’expliquer sur leur geste. Ils se sont excusés avant de demander pardon. Au même moment, une autre militante libérale est priée par un gendarme de sortir. La jeune fille veut manifester son refus, mais c’était sans compter avec la détermination des pandores qui l’obligent à plier bagage et prendre la porte.
FRONTIÈRES FERMÉES
Rebelote ! Les autorités sénégalaises ont de nouveau fermé les frontières avec la Guinée-Conakry. “Compte tenu de l’évolution de la fièvre hémorragique à virus Ebola qui pose un problème de santé publique de portée mondiale, le Sénégal a décidé de fermer à nouveau ses frontières terrestres avec la République de Guinée”, renseigne le communiqué du ministère de l’Intérieur. “Cette mesure est étendue aux frontières aériennes et maritimes pour les aéronefs et navires en provenance de la République de Guinée, de la Sierra Leone et du Liberia”.
EBOLA
Toutefois, aucun cas d’Ebola n’a encore été noté au Sénégal, a rappelé, hier, le Directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale, en marge d’un atelier d’information et de partage sur la couverture maladie universelle au profit des “Bajenu Gox”. Selon Mame Abdoulaye Guèye, tous les cas suspects se sont révélés négatifs. Malgré tout, dit M. Guèye, le Sénégal reste prudent. Ainsi, toutes les dispositions sont prises en “matière d’hygiène, de précaution et de prévention pour que les populations comprennent quelle attitude tenir pour éviter cette maladie qui a un taux de mortalité très élevé”. “Nos services sont à pied d’oeuvre, les autres services sont impliqués et les populations, la presse, sont très attentifs”, ajoute le directeur de Cabinet du ministre de la Santé.
CDD
Le département de Pikine abrite la gare des Baux maraîchers, les parcs des gros et petits ruminants de Diamaguène Sicap Mbao et de Dalifort, le marché central au poisson,les marchés de Thiaroye et de Syndicat, lieux qui voient défiler presque toutes les populations des pays limitrophes du Sénégal. C’est fort de tout cela qu’un Comité départemental de développement (CDD) sur le virus Ebola a été tenu, hier, à Pikine, pour mettre à niveau leaders d’opinion, médecins de district, imams, société civile, afin qu’ils aient par devers eux les différents moyens dont les populations doivent se prémunir face à cette maladie. “Personne n’est à l’abri. Pikine est un carrefour en termes d’échanges économiques, cela veut dire qu’il est exposé si le virus Ebola entrait au Sénégal. Nous n’en sommes pas encore là. C’est la raison qui nous a poussé à faire cette sensibilisation pour que tous les acteurs puissent savoir qu’on est encore vulnérable”, a confié ier le préfet du département de Pikine, Alioune Aïdara Niang.
KEUR BAKA
La tension a été vive, hier, à Keur Baka, et la gendarmerie a été déployée sur les lieux. La raison, la tentative d’installation du maire de “Benno Bokk Yaakaar” au détriment de celui de “Benno Siggil Senegaal”. Le premier, apériste, bénéficie de la décision de la Cour d’Appel de Kaolack qui a invalidé l’élection du second, un socialiste. Le fait saillant de la journée d’hier aura été la disparition des clés de la mairie. La seule vérité est que le maire socialiste destitué par la Cour d’Appel avait déclaré à qui voulait l’entendre, ce 20 août 2014, qu’il resterait maire de la commune, conformément à la loi, tant que la Cour suprême n’aurait pas tranché le contentieux électoral.
RELAXE
L’étudiant en 6e année de médecine Babacar Senghor a finalement été relaxé au bénéfice du doute par le juge du tribunal des flagrants délits, avant-hier. Il était poursuivi pour le viol de sa cousine M. M. Fall, 8 ans, par ailleurs homonyme de sa maman. Un procès qui avait tenu en haleine tout un public pendant plus de quatre tours d’horloge. Tout au long des débats, Babacar Senghor n’avait cessé de nier cet acte pour lequel le procureur avait demandé une peine ferme de 10 ans. L’étudiant est même allé jusqu’à parler d’une machination dont il était victime de la part de certains membres de leurs familles. En effet, la petite M. M. Fall expliquait que son cousin avait abusé d’elle à trois reprises avant qu’elle ne finisse par prendre la fuite et raconter les faits à sa maman. Les avocats de Babacar Senghor avaient plaidé sa relaxe en insistant sur le fait que la victime n’était pas digne de foi. Ils ont finalement obtenu gain de cause.
MOUTONS
Le Secrétariat politique permanent du Mouvement pour le socialisme unifié (MSU) s’est penché, entre autres sujets, sur l’approvisionnement en moutons pour les besoins de la Tabaski. Aussi, “considérant les difficultés rencontrés régulièrement dans l’approvisionnement de notre pays en moutons spécifiquement, et le déficit qui ne cesse de croître dans ce secteur vital pour la vie de nos populations”, le MSU propose “l’élaboration d’un plan spécifique à moyen et long terme, appuyé par un système de recherche performant d’amélioration de la race, pour la promotion de l’élevage ovin”. A les en croire, “nous ne pourrons continuer de dépendre de nos voisins, alors qu’en termes de contraintes nous sommes dans une même zone éco-géographique”.
SOUDURE
Les difficultés de la soudure en milieu rural trouvent des solutions, progressivement. C’est ainsi que le gouvernement sénégalais a mis 341 tonnes de vivres de soudure à la disposition de populations des zones rurales de Fatick touchées par un déficit alimentaire, a-t-on appris de l'inspecteur régional du Commissariat à la sécurité alimentaire (CSA), Mamadou Lamine Ngom. "Cette dotation en vivres de soudure concerne une population cible de 5 528 personnes réparties entre 553 ménages de la commune de Gossas et de l'arrondissement de Colobane", a-t-il indiqué dans un entretien avec l'APS. Les populations concernées - paysans et pasteurs - dans le département de Gossas sont estimées à 1 382 personnes dans la commune du même nom, contre 4 146 cibles à Colobane, un arrondissement de ce département, a ajouté l'inspecteur régional. Selon des statistiques de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), quelque 850 000 familles paysannes et pastorales sénégalaises sont en proie à des crises alimentaires répétées.
THIES - Les jeunes de l'Apr invitent Idrissa Seck à arrêter les attaques
Les jeunes de l’Apr de Thiès ont demandé à Idrissa Seck, président de « Rewmi » d’arrêter les attaques contre le chef de l’Etat, Macky Sall. Selon Meïssa Diouf qui parlait au nom des jeunes de l’Apr, « Idrissa Seck oublie qu’il a été un maire fantôme de Thiès pendant 10 ans et veut aujourd’hui être un donneur de leçons. Qu’il sache que les Thiessois n’attendent rien de lui encore moins les Sénégalais ». Meïssa Diouf a qualifié l’ancien Premier ministre « de simple politicien qui passe son temps dans les médias pour se faire un nom ». « Nous lui disons qu’il perd son temps car quelqu’un qui ne peut pas gérer sa commune, son département comment peut-il prétendre diriger un pays comme le Sénégal », a poursuivi Meïssa Diouf. Pour preuve, poursuit le responsable de l’Apr, par ailleurs secrétaire élu au conseil départemental de Thiès, « depuis qu’il a été élu à la tête du conseil départemental, il n’a jamais convoqué une réunion, il passe tout son temps, accompagné de Yankhoba Diattara, à sillonner le pays pour faire la bamboula ». Le coordonnateur de jeunes de l’Apr a aussi évoqué les cas Karim Wade et Abdoulaye Baldé pour lesquels Idrissa Seck a encore pris position pour ces derniers. C’est à juste raison, souligne Meïssa Diouf, « puisque nous considérons Idrissa Seck comme étant un délinquant économique au même titre que Karim Wade et Abdoulaye Baldé ». « Nous avons tous souvenance des chantiers de Thiès et nous l’invitons à savoir raison garder et de cesser les attaques contre le président Macky Sall à qui il doit respect et considération pour ce qu’il représente aujourd’hui », a conclu Meïssa Diouf.
FRANCOPHONIE - Un master à l’Ugb pour combler le déficit d'interprètes et de traducteurs
Un « besoin réel » en interprètes et traducteurs professionnels se fait sentir sur le marché de l'emploi national et africain, a indiqué, hier, jeudi, à Saint-Louis, Aly Sambou, coordonnateur du comité mis en place pour la réalisation d'une maquette relative au lancement d'un master de traduction et interprétation de conférences à l'Université Gaston Berger (Ugb).
LUTTE CONTRE LA FIEVRE EBOLA - Le Sénégal ferme ses frontières terrestres avec La Guinée
Le Sénégal a décidé de fermer, à nouveau, ses frontières terrestres avec la République de Guinée « compte tenu de l’évolution de la fièvre hémorragique à virus Ebola qui pose un problème de santé publique de portée mondiale », a annoncé, hier soir, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique. « Cette mesure est étendue aux frontières aériennes et maritimes pour les aéronefs et navires en provenance de la République de Guinée, de la Sierra Léone et du Libéria », ajoute Abdoulaye Daouda Diallo dans un communiqué reçu à l’Aps. « En conséquence, signale-t-il, les autorités administratives et les forces de défense et de sécurité veilleront à la mise en oeuvre rigoureuse de la présente mesure ». Il précise toutefois que le Sénégal « reste solidaire avec tous les pays touchés par l’épidémie de la fièvre hémorragique à virus Ebola ».
L'Artp mise sur un « partenariat solide » avec les médias
Le directeur général de l'Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp), souhaite nouer de "solides partenariats" avec les médias sénégalais, dans l'espoir de mieux vulgariser la gestion des secteurs relevant de sa responsabilité "L'Artp, garante de la bonne image et de la traçabilité des informations issues des deux secteurs régulés pour le compte de l'Etat du Sénégal, souhaite sceller de solides partenariats avec les médias pour une vulgarisation efficace et efficiente de l'information mise à la disposition du public", a-t-il dit. M. Sall présidait l'ouverture d'un séminaire de formation sur "la réglementation des services des télécommunications et des postes". Cette rencontre devrait aboutir à la mise en place d'un Réseau de journalistes spécialisés Tic. La gestion des fréquences, les aspects juridiques de la régulation, le secteur postal et ses enjeux de développement, le service universel, le passage de l'analogique au tout numérique, la qualité de service, entre autres thématiques seront abordées lors de ce séminaire. Selon le Dg de l'Artp, ces deux jours de formation et de partage visent à amener "les professionnels des médias à s'imprégner davantage des missions de l'Artp en s'appropriant les thèmes fondamentaux développés dans les télécommunications/ Tic et postes et ainsi mieux diffuser et relayer les informations auprès du public". La notion de régulation est d'actualité, mais "si le succès de l'expression est évident, sa signification, comme les fonctions et missions du régulateur restent encore incertaines pour beaucoup de personnes", a fait valoir Abdou Karim Sall. "C'est pour cette raison que pour être efficace, l'exercice de la régulation requiert une diffusion rapide de l'information produite par l'Autorité de régulation auprès des différents acteurs concernés : opérateurs, représentants institutionnels, associations de consommateurs, acteurs économiques", a-t-il indiqué. De l'avis de M. Sall, "la fonction économique de la régulation tente de corriger les diverses formes de déficience du marché – que cela soit le marché des télécommunications ou des postes- tel que le pouvoir de monopole, le déficit d'informations ou la fourniture insuffisante des biens et services au public".
Ministères cherchent «abris provisoires»
C’est le grand déménagement au niveau du building administratif. le bâtiment devenu très dangereux et devant être totalement réfectionné, les différents ministères sont en train de chercher des «abris provisoires» en attendant que les travaux de réfection finissent. déjà, certains ministères ont trouvé des locaux. d’autres continuent d’en chercher.
Secrétariats d’Etat
Ce qui est sûr c’est que certains ministères se trouveront très loin du palais de la république. Selon nos radars en effet, beaucoup de secrétariats d’etat logeront dans un grand immeuble pas loin du samu municipal. Ce sera peut-être aussi une manière d’être plus proche des populations.
Le Sénégal ferme enfin ses frontières
enfin diront beaucoup de personnes. le sénégal a décidé de fermer ses frontières avec la guinée. la décision a été prise hier par le ministre de l’intérieur. dans le communiqué qui donne la nouvelle, abdoulaye daouda diallo écrit : «Compte tenu de l’évolution de la fièvre hémorragique à virus ebola qui pose un problème de santé publique de portée mondiale, le sénégal a décidé de fermer à nouveau ses frontières terrestres avec la république de guinée. Cette mesure est étendue aux frontières aériennes et maritimes pour les aéronefs et navires en provenance de la république de guinée, de la sierra léone et du libéria. Toutefois, le sénégal reste solidaire avec tous les pays touchés par l’épidémie de la fièvre hémorragique à virus ebola. En conséquence, les autorités administratives et les forces de défense et de sécurité veilleront à la mise en oeuvre rigoureuse de la présente mesure.» Voilà qui est sage.
Balla Gaye et sa caravane
C’est un très attentif lecteur qui a attiré notre attention sur cette affairée. balla gaye 2 doit annuler la caravane qu’il organise annuellement pour la paix en Casamance. en fait, lorsque l’ancien roi des arènes fait le tour de la région sud du pays, des populations viennent de partout pour l’accompagner. Certains viennent même de la guinée. et comme la maladie est très contagieuse, ce n’est pas sûr. espérons que balla gaye 2 aura la sagesse de reporter sa caravane jusqu’à l’année prochaine. Ou même jusqu’au mois de décembre, lors des fêtes de noel et de nouvel an s’il le désire.
Plainte contre Senelec, le Dg précise
l’info publiée dans nos colonnes à propos de la plainte de la famille de babacar diagne contre la senelec a fait réagir le patron de la boîte. Contrairement à ceux qui prétendent qu’il était hors du pays le jour de l’accident, pape dieng, qui a suivi de bout en bout le dossier a déclaré qu’il était bel et bien au sénégal. pape dieng, très peiné par cette triste histoire, explique que senelec a pris totalement en charge son agent. C’est la boîte, a-til révélé, qui a cherché un passeport pour l’agent. ensuite, elle a fait toutes les formalités pour l’obtention du visa, payé les 230.000 euros (environ 150 millions de francs Cfa) que réclamait la structure hospitalière qui devait l’accueillir à lyon. de même, les perdiems du médecin qui devait l’accompagner étaient assurés par la société nationale d’électricité. pour les soins, outre le professeur diatta de l’hôpital principal, senelec avait dépêché son médecin, le dr niang et pape dieng, en tant que directeur général, a demandé à son neveu dr mame Thierno dieng de suivre le patient. pape dieng a aussi révélé qu’il fallait une dialyse avant le départ. Tout cela a été fait. malheureusement, c’est lors de l’évacuation qu’il a rendu l’âme à la coupée de l’avion. C’est dire que senelec n’a pas été négligente du tout. au contraire, elle a tout fait pour sauver son agent. pape dieng dit aussi qu’il s’est personnellement rendu au domicile mortuaire pour présenter ses condoléances et celles de la senelec à la famille éplorée.
Plaidoirie
si la Cour devait décerner le prix de la plus longue plaidoirie, la palme reviendrait certainement à me Ciré Clédor ly qui a réussi la prouesse de défendre la cause de ses clients pendant trois tours d’horloge. une plaidoirie intéressante certes, mais trop longue. En effet, si l’avocat a réussi à susciter l’attention des membres de cette juridiction, de ses confrères et de quelques initiés au jargon juridique, les profanes par contre n’ont pas supporté le marathon oral de l’avocat. nombreux sont ceux qui somnolaient avant d’être interpellés de temps en temps par les gendarmes qui leur demandaient de se redresser.
Plaidoirie (bis)
même le tonitruant avocat me el diouf diouf, qui visiblement n’arrivait plus à suivre son confrère de la partie adverse, s’est permis une petite «sieste de fortune» sur sa chaise. pourtant, après deux heures de plaidoirie, me ly a enchaîné de plus belle avec une exception sur l’irrecevabilité de la constitution de partie civile de l’etat. « pensez à vos confrères me ! Vous plaidez depuis deux heures de temps», fait remarquer le président. une remarque saluée par une partie du public qui se lassait. mais la réponse de l’avocat tombe sèche. «C’est vous qui nous avez dit de tout soulever en même temps». Henri grégoire diop de revenir à la charge pour inviter l’avocat à résumer étant donné que les conclusions ont toutes été déposées. malgré tout, l’avocat a bouclé trois heures de plaidoirie.
Trouble
la dame ndèye diop qui dit avoir 37 ans mais à qui l’on donnerait 10 hivernages de plus, ainsi que saer Tambédou né en 1987, marchand ambulant, ont eu hier la frousse de leur vie. alors que le président Henri grégoire diop n’avait pas encore levé l’audience dans l’après-midi, ils se sont levés pour scander «Karim Wade président» en même temps qu’un groupe de sympathisants. Ce qui leur a valu, séance tenante de
comparaître devant la barre pour trouble à l’audience.
Trouble (bis)
une dizaine d’avocats s’est approchée du président pour demander sa clémence, puis pour se constituer lorsqu’Henri grégoire diop a décidé de les juger. sur un ton pathétique, la dame, les pieds blanchis par le sable de la lointaine banlieue, a lancé, en larmes : «yénay samay nijaay, balen ma dotoumako defati» (Vous êtes mes oncles, pardonnez-moi, je ne recommencerai plus). Vu que c’est une femme, le président a passé l’éponge, non sans demander aux conseils de dire aux concernés qu’ils risquaient deux ans de prison. Ce «verdict» a été accueilli par de timides applaudissements. Comme quoi, il s’agit de cas définitivement désespérés…
Bibo Bourgi fixé aujourd’hui
me Corine dreyfus schumidt a évoqué hier le cas de son client bibo bourgi, en défaveur de qui le temps joue, a-t-elle soutenu. Le président lui a répondu que le procès- verbal de transport sera disponible et leur décision communiquée aujourd’hui
Eramet suspend des activités au Sénégal
mauvaise nouvelle ! eramet, un des principaux producteurs mondiaux de métaux d’alliages, notamment le nickel et le manganèse, a annoncé la suspension des activités minières du projet sénégalais grande Côte exploité par sa filiale TiZir, détenue à parité avec la société australienne mineral deposits limited. Ce, en raison de la défaillance successive de plusieurs turbines, une reprise à un rythme réduit étant attendue après une analyse du problème en début de semaine prochaine. eramet est une entreprise minière et métallurgique française présente sur 5 continents et dans 20 pays, avec un effectif de 14.353 salariés répartis sur 57 sites.
Leeral Askanwi se fâche
omar Faye, perturbateur du sommeil des responsables étatiques revient encore. avocat des causes perdues, des gens victimes d’injustice, le président de leral askanwi va au front pour samuel sarr. Dans un communiqué très salé, il a fust igé le déterrement de l’article 80, ce «délit «fourre tout» d’offense au chef de l’etat, atteinte à la sûreté de l’État, trouble à l’ordre public… », dont la seule finalité est de «museler des adversaires politiques et étouffer la liberté d’expression ». pour lui, il est inadmissible en ce 21ème siècle que ces délits «dignes des régimes totalitaires » figurent encore dans notre corpus juridique. Voulant recadrer le débat à sa juste proportion, omar Faye rappelle que «l’essentiel st de fournir les explications nécessaires sur la véracité ou non de l’existence d’un compte bancaire créditeur de 7 milliards, qui appartiendrait à macky sall.» le président de leral askanwi de regretter «qu’après la francisation de notre économie, c’est au tour de notre justice et de notre administration d’être placées sous la coupe de la France». Car au fond, indique-t-il, samuel sarr s’en est plus pris au Français William bourdon qu’à macky sall. Omar Faye de conclure : «de toute façon, au terme de son mandat macky sall doit savoir qu’il sera jugé à l’aune des solutions qu’il aura apportées aux nombreux problèmes des sénégalais, plutôt qu’au nombre de personnes qu’il aura mis en prison.
Site web du ministère de l’Economie et des Finances
après le piratage de son site, le ministère de l’economie, des Finances et du plan n’a pas perdu de temps. les services de amadou bâ ont lancé une nouvelle version de leur portail web (www.finances.gouv.sn). la rénovation du portail, selon le communiqué qui donne l’info, entre dans le cadre de l’amélioration continue de l’offre de services à l’endroit des divers utilisateurs de l’information économique, financière et sociale officielle. outre le gain de temps et la facilité d’accès en matière de recherche d’informations économiques, financières et sociales qu’il offre, le portail du ministère de l’economie, des Finances et du plan, conçu sur le modèle Costumer manager systems-Cms (service de gestion de Contenu), répond à toutes les normes du Web 2.0 avec une forte présence des réseaux sociaux (Facebook, Twitter..) et de Web Tv par la fiabilité et l’impartialité des informations. C’est aussi cela l’efficacité et la perspicacité.
Retour de parquet
Cheikh sèye patron de l’entreprise de confection Cheikh sèye (Cochese) et anta ndiaye la responsable commerciale, arrêtés mardi dernier par la gendarmerie pour contrefaçon d’uniformes des agents de sécurité de proximité, ont bénéficié hier d’un retour de parquet. C’est ainsi qu’ils ont passé la nuit d’hier au commissariat du premier arrondissement de Thiès, avant de faire face au procureur ce matin. C’est hier qu’ils ont été déférés au parquet par la section de recherches de la gendarmerie de Thiès.
De la fin 1976 au début des années 1980, un groupe, eu égard aux qualités de ses membres et de sa capacité à produire de belles notes, a fait danser tout Dakar et même au-delà. Le Number One, les numéros Un comme se définissaient ses membres, a, grâce à la combinaison de tous les talents qui le composaient, donné une autre dimension à la musique sénégalaise. Avec une humilité sans pareil de ses artistes de talent, ce groupe a été le premier orchestre sénégalais à se produire en Europe et à y enregistrer deux albums.
Mai 1978, sur la Cannebière. Un printemps tout en soleil allait incessamment laisser la place à un été lumineux, comme d’habitude. Marseille, la ville métisse, bercée par les courants de la Méditerranée, s’apprêtait à vivre l’une de ses plus grandes soirées de musique africaine. Le mythique groupe sénégalais Number One y était annoncé. Et naturellement depuis quelques temps, la multiculturelle cité phocéenne ne bruissait que de la venue de cet orchestre qui faisait danser tout Dakar.
En ce temps, Guissé Pène, actuel Secrétaire général de l’Association des Métiers de la Musique (Ams), vice-président de la Femecs (Fédération des Métiers de la Culture), parolier, consultant et spécialiste dans l’environnement juridique de la musique, croquait la vie à pleines dents. Le jeune, qui vivait dans l’Hexagone avec sa famille, ne pouvait manquer cette rencontre mélodieuse inédite.
Aujourd’hui encore quand il aborde ce rendez-vous à l’hôtel Frantal de Marseille avec le Number One, l’émotion est toujours là. Ce fut tout simplement « magnifique », consent-il. Car, même après trente-cinq années, rien qu’à voir la manière dont il en parle, on devine que ce fut une belle soirée.
En fait, la présence du Number One à Marseille fut tout un symbole. D’abord, c’était la première fois qu’un groupe sénégalais venait se produire en France. En- suite, l’occasion était belle pour toute la colonie sénégalaise que comptait l’Europe de faire cap vers le Sud. Et enfin, cette soirée fut un trait d’union entre le pays et la Diaspora.
Ce fut aussi une occasion pour les Sénégalais de réfléchir sur la constitution d’associations regroupant les émigrés. Les connexions furent faites, et même au-delà du concert chacun a tenu à les garder intactes.
À cette époque où la technologie n’était pas très poussée, et que radio Sénégal n’était disponible qu’en ondes courtes et longues vers 23 heures. À cette époque où les informations musicales venant du pays n’étaient que parcellaires. À cette époque où le Number One faisait des ravages à Dakar, « les accueillir était une aubaine à ne point rater », rappelle Guissé Pène.
Un ensemble de fortes personnalités
L’histoire bégaie encore pour la naissance du Number One. En effet, comme on le voit souvent quand des groupes se disloquent, les rivalités et incompréhensions commencèrent à prendre une place prépondérante au sein du Star Band. Cette structure est celle d’origine de la plupart des ténors qui vont mettre sur pied le Number One.
Sous le joug du vieux Ibra Kassé, patron incontestable et inamovible du Star Band, des talents vont intégrer sa structure pour des soirées féeriques au Miami. En fait, Ibra Kassé, au-delà de sa rigueur, avait un club et le matériel nécessaire pour les soirées. C’est pourquoi il avait la crème des musiciens avec lui, se souvient Guissé Pène.
Ibra Kassé, à cheval sur les principes, était dépeint comme un leader à poigne qui tenait à la ponctualité de ses musiciens, et qui régentait même la consommation de boissons de ces derniers lors des soirées. Mais, des ténors comme Pape Seck et Yakhya Fall finirent par quitter le Star Band.
Dans le journal « Le Populaire » du 28 septembre 2013, Yakhya Fall expliquait cette séparation : « Nous avons été humiliés un jour, parce qu’il voulait qu’on joue avec un mauvais matériel... Le résultat n'a pas été bon et nous avons été hués. Il savait que nous étions meurtris dans notre chair. Ensuite, il a voulu se séparer de certains en leur donnant des congés fictifs. Nous avons fait bloc avec des signatures d’honneur. Le soir même, nous sommes venus pour jouer. Il a ciblé des musiciens en leur disant qu’ils ne peuvent pas se produire, prétextant qu’ils sont en congé. C’est ce soir-là qu’il y a eu cette cassure entre le Star Band et nous les musiciens ».
La césure entre le groupe de Pape Seck, Yakhya Fall et Ibra Kassé est ainsi consommée. Mais la réalité est que la survie de toutes ces fortes personnalités dans une seule et même entité était devenue très difficile.
Dualité Star Band-Number One
Suite à cette séparation, les rapports entre le Star Band et les « rebelles » seront très tendus. D’abord, rien que pour la dénomination, il y avait des quiproquos. Dans la foulée de la cassure, les fractionnaires mirent sur pied un groupe et se firent appeler Star Band 1. Parce que, dans leur entendement, Yakhya Fall, Pape Seck et compagnie pensaient qu’eux, musiciens, étaient les têtes de proue du groupe.
Plus tard, l’autorité leur fit comprendre qu’ils n’avaient pas le droit de prendre ce nom. Et, pour mettre davantage de piment à cette confrontation sémantique, rappelle Guissé Pène, « ils adoptèrent le nom de Number One car, pour eux, ils étaient les numéros un ».
Cette dualité se fera sentir même dans la musique. Les clashs ou querelles par voie de micro n’étaient pas rares. Aucun lead-vocal ne ratait une occasion de lancer des piques à l’autre partie. Pour la petite histoire, Guissé Pène rappelle quelques joutes verbales de cette dualité.
Pape Seck et compagnie chantaient : « Gnoune Number One gnougui ci bine bine, kougnou dieuloul perte ngua (« nous du Number One, sommes incontournables, celui qui n’est pas avec nous va s’enliser»). Youssou Ndour, alors chanteur du Star Band, soulignait : « kouye lapi lapi fi gua diare (« tous ceux qui font les malins sont passés par le Star Band »).
Une boutade qui devait rappeler, à la bande à Pape Seck, leur passage dans le groupe d’Ibra Kassé. Yakhya Fall, dans la presse, recadrait ce débat autour des échanges aigres-doux. Pour lui, cette dualité est une histoire fabriquée mais, réellement, il n’en était rien. Pour la petite anecdote, il a évoqué cette dame Touty Dieng, en quelque sorte marraine de Youssou Ndour, très sympathique du reste, qui fréquentait souvent le Miami.
Dans ses propos, Yakhya Fall rappelait « qu’elle a tout fait pour que Youssou regagne le Number One, car il était l’orchestre-phare, l’université de la musique. Malheureusement, il était trop jeune. C’est le public qui a créé cette histoire. Car, Youssou avait dit : «Wo yaay sama ceeli nawna, kouye lapi lapi fi ngua diare». Automatiquement, les gens ont interprété qu’il s'adressait au groupe du Number One. Je ne lui ai jamais posé la question, mais je suis persuadé qu’il ne s’adressait pas à nous ».
Néanmoins, soutient Guissé Pène, « cette période coïncide avec l’avènement de Youssou Ndour qui a profité du vide laissé par Pape Seck et autres pour faire son trou».
Ce soir-là, j’avais fait le mur.
Cette fameuse première sortie du Number One à Bargny, un soir de 1976, j’y étais. Mais le guichetier préposé à la vente des tickets d’entrée au « Ndogal », le dancing branché où se produisaient Pape Seck et ses potes, n’a pas eu l’occasion d’apercevoir ma bouille.
Pour cause, j’avais fait le mur ! Alors lycéens, avec ma bande de copains, on avait décidé de voir, sans bourse délier bien sûr, ces musiciens « rebelles » qui avaient osé défier le mythique Ibra Kassé. Le subterfuge avait auparavant été plusieurs fois testé avec succès : attendre que la nuit soit assez avancée et que l’ambiance soit surchauffée pour profiter des zones d’ombres créées par les nombreux arbres qui constituaient le décor du « Ndogal » pour escalader le mur et s’inviter à la fête !
Et une fête, c’en fut vraiment une ! Le Number One tenait à réussir sa première grande sortie. Et il l’avait bel et bien réussi. Voir à l’œuvre les Doudou Sow, superbe chanteur et très bon danseur, Pape Seck qui passait allègrement du chant à la flûte, Blin qui faisait corps avec sa basse, Lynx (avec qui j’avais même réussi à me faire photographier sur l’estrade, à côté de ses tumbas), Mamané Fall et autres Maguette Ndiaye « né en 1944 dans la Petite Côte à Mbour » et qui se disait « le meilleur, le plus fort », alors présentés par un talentueux animateur radio surnommé Francis Cheikhna Bâ ! C’était un régal dont je me souviens parfaitement et me délecte encore près de 40 ans après.
Je me rappelle tout aussi bien le moment où Doudou Sow lança sa fameuse boutade « Khaley Bargny mathie tangal » ! J’en étais bien fier jusqu’au moment où certains camarades rufisquois, pikinois ou thiaroyois du Lycée Abdoulaye Sadji, se l’approprièrent pour mieux se moquer des Bargnois qui étaient déjà leurs têtes de turcs favorites.
Je me rappelle qu’en une autre occasion également, Doudou Sow, apostrophé sur la question, m’avait assuré qu’il n’y avait pas matière à s’offusquer de cette phrase lancée à la cantonade. Et qu’il fallait plutôt s’en féliciter parce que « khalé bou yarouwoul dou mathie tangal ». Une explication sous forme de vérité de la sagesse populaire dont je me suis bien accommodé depuis.
Même si, ce soir de 1976, je m’étais permis une incartade. Vivre ce moment unique où le « Thielly » Number One avait définitivement pris son envol, cela en valait le coup, non ?
Sunugaal ferme…
Bis-repetita. Après avoir fermé sa frontière terrestre avec la Guinée, en mars dernier, durant plus d’un mois, les autorités sunugaliennes viennent de remettre ça. Et cette fois-ci encore, comme il y a 5 mois, c’est la fulgurante progression du virus Ebola qui est passée par là. Et pourtant, les autorités de Ndakaaru clamaient urbi et orbi, il y a à peine une semaine, qu’elles n’envisageaient pas pour le moment de fermer les frontières avec la Guinée Conakry. Visiblement, les choses ont bougé et elles ont dû revoir leur position. Pour dire que ce qui était valable jusqu’au week-end ne l’est plus aujourd’hui.
…Ses frontières…
Le virus qui sème la terreur dans quatre pays de l’Afrique de l’Ouest gagne du terrain avec plus de 1000 morts, selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Et compte tenu donc de l’évolution de la fièvre hémorragique à virus Ebola, qui pose un problème de santé publique de portée mondiale, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Abdoulaye Daouda Diallo, dans un communiqué, a déclaré que le Sunugaal «a décidé de fermer à nouveau ses frontières terrestres avec la République de Guinée». Une décision qui était réclamée par des associations consuméristes comme l’Ascosen et des transporteurs, tels que ceux de Tambacounda, zone frontalière avec la Guinée.
…Avec la Guinée…
Ainsi, à l’instar de plusieurs pays africains, Sunugaal a pris cette décision pour mieux se barricader. Et ce n’est pas tout, puisque la mesure ne concerne pas seulement les frontières terrestres avec la Guinée. Car, contrairement à la première fermeture, celle-ci touche aussi les frontières maritimes et aériennes. Le ministre de l’Intérieur informe, en effet, qu’elle est étendue aux frontières aériennes et maritimes pour les aéronefs et navires en provenance de la République de Guinée, de la Sierra Leone et du Liberia. Donc, plus aucun vol en provenance ou à destination de ces pays ne sera autorisé à atterrir ou à décoller de Ndakaaru. Sunugaal applique ainsi une mesure déjà mise en oeuvre par la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Cameroun et l’Afrique du Sud, entre autres. Il faut préciser que le Nigeria, un des pays touchés par le virus, n’est pas concerné par la mesure.
…La Sierra Leone et le Liberia
En tout cas, il n’est pas cité dans le communiqué du ministre de l’Intérieur. Toutefois, l’autorité déclare que Sunugaal reste solidaire avec tous les pays touchés par l’épidémie de la fièvre hémorragique à virus Ebola, malgré cette mesure. «En conséquence, les autorités administratives et les forces de défense et de sécurité veilleront à la mise en œuvre rigoureuse de la présente mesure», prévient Abdoulaye Daouda Diallo. Il faut dire que cette nouvelle décision des autorités va soulager beaucoup de Sunugaaliens qui sont déjà traumatisés par la peur d’une probable pénétration du virus dans notre pays. Reste maintenant à savoir si cette mesure sera respectée au regard de la porosité de nos frontières.
Bunkerisation
Un autre mot sur la fermeture de nos frontières avec la Guinée. Même si la mesure n’a été rendue officielle qu’en fin d’après-midi, il faut noter qu’elle a été signifiée aux autorités guinéennes depuis la fin de la matinée. Donc la mesure n’a été rendue publique qu’après notification aux autorités guinéennes. Selon nos capteurs, c’est déjà entre midi et 13 heures que les autorités guinéennes, au plus haut sommet, ont été tenues informées de la décision de l’Etat sunugaalien de fermer ses frontières. L’ambassadeur du Sunugaal en Guinée a été donc reçu par le ministre guinéen des Affaires étrangères à qui il a exposé et expliqué la décision de Dakar. De même l’ambassaderur de Guinée au Sunugaal a été reçu par le ministre sunugaalien des Affaires étrangères qui lui a expliqué les raisons de la décision qui vise à prémunir le Sunugaal tout en aidant également la Guinée à contenir la maladie chez lui. Et qu’en gros, selon Ndakaaru, la mesure, ce n’est pas contre la Guinée, mais pour l’intérêt de tous, vu le flux migratoire intense entre les deux pays.
Protection
La Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho) a rencontré, hier, les membres de la famille de l’étudiant Bassirou Faye, tué d’une balle dans la tête, lors des violents affrontements ayant opposé étudiants et forces de l’ordre, jeudi dernier, à l’université de Ndakaaru. Les parents du défunt étudiant et les témoins, après avoir accepté de fournir l’information à la Division des investigations criminelles (Dic) et à la presse pour la manifestation de la vérité, se sentent aujourd’hui dans l’insécurité. Raison pour laquelle, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme demande à l’Etat du Sunugaal «d’assurer la protection» de ceuxlà, compte tenu des risques auxquels ils seraient exposés et à cause de multiples pressions.
Aïda Mbodj
La maison familiale de Bassirou Faye, l’étudiant tué, jeudi dernier, lors d’une manifestation à l’Ucad ne désemplit pas. Hier, elle a reçu la visite de la Présidente du Conseil départementale de Bambey, Aïda Mbodj accompagnée par des membres de l’Amicale des étudiants ressortissants de Bambey dont Mor Fall, son président. Devant les parents de l’étudiant décédé, la députée a tenu à clarifier qu’elle n’est pas venue en tant que responsable politique, mais simplement comme mère de famille proche de ses étudiants qui avaient des relations d’amitié avec le défunt à travers leurs amicales.
Mankeur cogne…
Reparlons de l’affaire Samuel Sarr qui a suscité la réaction de Mankeur Ndiaye. Selon le ministre des Affaires étrangères du Sunugaal, il faut respecter l’autorité du chef de l’Etat élu par 65% des Sunugaaliens. Le président est une institution qu’il faut respecter. On ne peut pas l’insulter, le taxer de n’importe quoi ou écrire sur lui des choses qui ne reposent sur rien d’autre que la méchanceté gratuite, une haine viscérale matinée à la rancoeur de ne pouvoir admettre être dépassé par un ancien frère de parti». D’ailleurs, il rappelle aux libéraux que leur candidat a été envoyé à la retraite politique par SMS. «Le réveil est certes brutal pour eux, ils n’en reviennent toujours pas, mais ils doivent comprendre qu’on est dans un Etat de droit avec un calendrier républicain qui fixe les occurrences de respiration démocratique, qu’ils attendent alors les échéances électorales au lieu de tenter, en mauvais perdants, des actes de déstabilisation », dit le ministre des Affaires étrangères. Visez la suite
…Samuel & Cie
Mankeur durcit même le ton : «Samuel est libre d’apprécier la politique du gouvernement tout comme le rôle de l’opposition étant clair, ils peuvent critiquer l’action gouvernementale, mais attaquer comme cela le Président ne sera plus accepté. C’est inacceptable». Finies, hurle-t-il, les manipulations. Samuel raconte des histoires et dans ce pays quand on ne répond pas aux contrevérités, l’opinion les tient pour vraies alors que ce sont des histoires montées de toutes pièces pour salir le Président. On ne peut plus laisser faire certaines choses», ajoute le ministre des Affaires étrangères qui attaque encore : «Ils parlent de patrimoine, mais pourquoi ils ne disent jamais ce qu’ils ont. Aucun d’entre eux n’ose dire son patrimoine. (SMS) lui, a fait sa déclaration de patrimoine après son accession à la magistrature suprême. D'où vient l'argent de Samuel?».
Médiation pénale
Un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès, dit l’adage. Pour avoir bien maîtrisé cette assertion, l’ancien ministre chargé des Eco-villages, des Bassins de rétention, des Lacs artificiels et de la Pisciculture sous le régime de «Wax waxeet Wade», Babacar Ndaw, qui était poursuivi pour escroquerie sur le foncier, a accepté une médiation. Pour éviter la prison, Bab’s Ndaw, qui a reconnu
les faits qui lui sont reprochés dans le cadre de ses activités à la société immobilière Scas Afrique basée à Thiès, avant de payer la somme due aux plaignants, afin de pouvoir recouvrer la liberté. Actuellement, l’ancien ministre hume l’air de la liberté, loin du calvaire carcérale de Rebeuss. Et c’est là le résultat de la médiation pénale menée, hier, dans le bureau du Procureur, devant qui il était déféré, par les limiers pour escroquerie foncière, avec son ami Ahamadou Diagne.
Le Sepe…
Le Syndicat des enseignants du préscolaire et de l’élémentaire (Sepe), a pointé du doigt les maux du système éducatif, hier, lors d’un point de presse. Ainsi, évoquant la question du renvoi des 690 élèves maîtres, les enseignants ont dénoncé la médiatisation «abusive » du dossier par le ministre Serigne
Mbaye Thiam. Les enseignants, qui considèrent ces 690 comme leurs collègues, soutiennent que des clarifications doivent être de rigueur pour que l’affaire soit tirée au clair. «Nous ne défendons pas les élèves maîtres, mais nous exigeons une enquête», a d’ailleurs déclaré Aliou Kandé, Secrétaire administratif du syndicat. Enfonçant le clou, il a clamé que «le syndicat condamne à tout prix la fraude au niveau du système éducatif. Mais nous estimons qu’une enquête doit être menée afin que les responsabilités soient situées».
…Charge
Cela, a-t-il dit, d’autant plus que «la fraude a été décelée après seulement 2 à 3 mois de formation». Pour lui, «si l’Etat met du sérieux dans la réforme de l’éducation, dans deux ans ou trois ans, nous aurons un système qui répond aux besoins des (Sunugaaliens)». Le responsable de la Sepe a, en outre, lancé des piques à Omar Seck, le secrétaire général du Sidees, «qui se mue en ‘syndicaliste perdiumiste’, instrumentalisé par la tutelle qui cherche à faire bonne figure pour sauver sa peau à tout prix». Il lui a ainsi conseillé d’éviter de «jeter l’opprobre sur ses camarades du mouvement syndical». A noter qu’à l’entame de ce point de presse, une minute de silence a été observée et des prières ont été faites à la mémoire de l’étudiant Bassirou Faye et pour un prompt rétablissement aux blessures, lors des échauffourées entre étudiants et forces de l’ordre à l’Ucad.
Habré
Oublié depuis quelques semaines parce que noyé par l’affaire Rimka, le dossier Hissène Habré refait surface. En effet, les avocats de l’ancien président du Tchad vont faire face à la presse, ce vendredi, à 15 heures 30, au Casino du Cap-Vert. Selon nos capteurs, Me El Hadji Diouf et compagnie vont faire une importante déclaration à l’occasion de ce faceà- face avec la presse.
Documentaire
Hier soir, la «Rteuss» a diffusé un documentaire des plus instructifs. Il s’agit d’un reportage sur la vie et l’oeuvre de Serigne Abdou Ahad Mbacké, dont on a célébré le Magal avant-hier. Un Magal 2014 qui coïncide avec le centenaire de la naissance du 3e Khalife de Cheikh Ahmadou Bamba. Un documentaire plutôt bien fouillé qui a valu bien des éloges aux hommes de Racine Talla et à la télé nationale.
Concertations
SMS a entamé ses concertations avec les acteurs du monde universitaire, comme il l’avait d'ailleurs annoncé le lendemain de son retour de son périple aux Etats Unis et en France, en annulant sa tournée économique dans la vallée du fleuve Sunugaal pour pouvoir discuter des problèmes de l'enseignement supérieur dont les problèmes qui font le lit de la violence ont fini par déboucher sur la mort par balle de l’étudiant Bassirou Faye. Depuis hier, donc, SMS a commencé à recevoir les différents responsables du monde universitaire. Hier, nos capteurs ont filmé au Palais le Médiateur de l’Ucad, le Pr Mamadou Ndiaye avec qui il a longuement discuté. SMS a également eu un entretien avec le prédécesseur du Pr Mamadou Ndiaye à la Médiature de l’Ucad, Boubacar Diop Buuba. Le processus lancé, SMS ne compte pas ralentir la cadence et va recevoir tous les acteurs du monde universitaire. Aujourd’hui, ce sera autour du nouveau Recteur de l’Université, le Pr Ibrahima Thioub. Après lui, les Doyens de facultés seront également reçus pour échanges approfondis sur la situation de l’université. Et ainsi de suite selon nos capteurs qui soulignent que tous les acteurs de l’espace universitaire vont défiler au Palais : professeurs, étudiants
MULTIPLE PHOTOS
"LE FOOT PRO SÉNÉGALAIS N'EST PAS VIABLE"
PAPE DIOUF, ANCIEN PRÉSIDENT DE L’OM
Hubert MBENGUE et Mamadou THIAM |
Publication 22/08/2014
Il est sans nul doute l’un des Sénégalais les plus célèbres du landernau sportif. Journaliste, agent de joueurs, président de l’OM et aujourd’hui enseignant en journalisme, Pape Diouf est un expert sportif réputé. Pour Stades, l’auteur de C’est bien plus qu’un jeu jette un oeil sur le football sénégalais. Entretien
Vous êtes au Sénégal depuis quelque temps, avez-vous suivi la finale de la Coupe nationale entre l’AS Pikine et l’Olympique de Ngor ?
J’avoue que je ne l’ai pas suivie intégralement. Mais j’ai quand même pu voir quelques images, mais aussi quelques commentaires. C’est toujours passionnant de voir de nouvelles équipes disputer les trophées les plus prestigieux du pays. Je dois dire quand même que j’avais laissé ici les écuries historiques comme la Jeanne d’Arc de Dakar, l’US Gorée, le Jaraaf, les équipes saint-louisiennes comme la Linguère et autres. Aujourd’hui quand c’est une équipe comme Pikine qui fait le doublé (Coupe- Championnat) au Sénégal, je reste assez admiratif.
Quelle appréciation portez vous sur le football professionnel sénégalais qui a bouclé sa sixième année ?
Je vais me répéter. J’ai toujours dit que le football professionnel n’était pas viable en Afrique. Le professionnalisme requiert tant de choses que notre football d’aujourd’hui ne peut pas présenter. Pour qu’un football professionnel puisse vivre, se crédibiliser, il lui faut des clubs forts, avec des finances saines. Les joueurs se plaignent, car n’ayant pas reçu de salaires, des salaires qui n’atteignent pas un niveau extraordinaire. Le sponsoring ne peut pas répondre de manière significative dans la mesure où qui dit sponsoring dit donnant-donnant. Or, je dirais que tous les éléments sont au ralenti. Tout est à l’arrêt. Je pense que le football n’a pas à gagner en s’instituant professionnel, alors que rien dans sa réalité ne justifie cette appellation. Quand on regarde le football sénégalais aujourd’hui, il n’y a pas une star, une seule vedette dans le championnat. Or, pour que le professionnalisme soit visible, il faut des leaders, aussi bien au niveau des joueurs qu’au niveau des clubs. Mais, dès qu’un jeune émerge, il s’en va. Ce qui fait que toutes nos dernières vedettes ont été formées dans les championnats professionnels européens et pas ici.
Des dirigeants de clubs et de la Ligue pro sollicitent un accompagnement de l’État. Qu’en pensez-vous ?
Cela me fait sourire. Nous sommes dans un pays où les priorités sont nombreuses, beaucoup de secteurs requièrent d’autres urgences que le football. Penser que le football peut se développer isolément des autres secteurs, c’est se leurrer. Penser que l’État doit aider le football et non pas les autres secteurs, c’est également se leurrer. Quand des gens décident de créer une activité privée, commerciale, il leur revient à eux de trouver les financements, d’organiser leur business. On ne peut pas ouvrir une boutique et demander l’aide de l’État. Aujourd’hui, l’État a d’autres priorités que de se pencher sur le berceau du football. Même s’il a comme devoir régalien de doter le pays d’infrastructures, de structures propres à la pratique du sport, en l’occurrence du football. On peut considérer qu’un peuple qui fait du sport est un peuple qui répond à une certaine sécurité sanitaire. De ce point de vue-là, oui, c’est dans les attributions de l’État. Mais c’est se tromper que de demander que l’État vienne financer un professionnalisme qui est une activité privée. Que diraient alors les spécialistes de la santé, de l’éducation, de la culture ? Eux aussi ont besoin d’aide. Je pense qu’il faut être sérieux en ne demandant pas à l’État ce qu’il ne peut pas donner.
Pourtant, ailleurs en Afrique, le football professionnel fait des résultats. Au Maghreb, en Égypte ou en RD Congo avec Vita Club et TP Mazembe…
Au Maghreb, c’est une vieille tradition. On peut y trouver des clubs forts, puissants. Mais ce n’est pas forcément du professionnalisme. Il y a une bonne organisation qui permet à ces équipes de conserver leurs meilleurs joueurs. L’Algérie au Mondial, c’est une équipe avec des joueurs presque tous issus des clubs français. Il n’y a que l’Égypte qui a pu garder ses joueurs. Il ne faut pas se leurrer. Ceux qui connaissent les pays du Maghreb savent qu’ils ont un niveau de développement que nous n’avons pas. Vous parlez du Congo. Il y a le TP Mazembe qui est à mon avis l’exception à la règle. Le président du club, Moise Katumbi, qui est également le gouverneur de la province du Katanga, est un mécène. Parce qu’en Afrique, il faut plutôt parler de mécénat que de sponsoring. Katumbi a su tirer profit du mécénat, puisque le TP Mazembe a pu gagner la Ligue des champions. Le club a créé un grand engouement sur le plan local. Et donc, il parvient à garder des joueurs quasiment payés à des tarifs du football professionnel européen. Il y a des garçons qui émargent à plus de 20 000 euros (13 millions FCFA) par mois. Si vous faites la comparaison avec ce qui se fait dans certains pays comme le Sénégal ou des pays voisins, il y a quand même matière à réfléchir. Donc, je ne pense pas que la comparaison soit bonne, d’autant que comparaison n’est pas raison. Je pense que dans cette affaire, le TP Mazembe a su avoir un mécène avant de passer à un statut semiprofessionnel. J’ai été là-bas, invité par le président du club qui m’a fait visiter les installations du club que je trouve magnifiques avec notamment un stade à l’anglaise avec des supporters éduqués. Il a même doté le club d’un avion personnel, car ayant compris qu’en Afrique, les déplacements constituent les obstacles majeurs. Il a eu des moyens que d’autres n’ont pas. Son travail a intéressé pas mal de sociétés qui sont allées jusqu’à nouer un sponsoring. Quand dans une région tout le monde s’intéresse à un club, tout le monde va au stade, les sociétés savent qu’elles peuvent en tirer quelque chose. Mais quand je suis une compagnie ou une personne morale et que je veuille soutenir des équipes et qu’il n’y a pas de retour, cela ne peut pas marcher.
Parlons de l’équipe du Sénégal qui s’apprête à disputer les éliminatoires de la CAN 2015. Face à des adversaires qui ont des ossatures locales, n’y a-t-il pas d’inquiétudes pour les Lions dans un contexte de reprise des championnats européens ?
Des appréhensions, on peut toujours en avoir. Mais des inquiétudes, il faut toujours en avoir aussi. Rien n’est jamais acquis. Rien ne ressemble moins à un match de football qu’un autre match de football. Ce groupe (G avec l’Égypte, le Botswana et la Tunisie) reste jouable pour le Sénégal, mais il est loin d’être joué, tout peut arriver. Il faut déjà bien démarrer, que les joueurs soient super concentrés, mais que la réussite accompagne l’action. Émettre un jugement a priori relèverait peutêtre de l’imprudence mais, je pense que dans ce groupe, le Sénégal a son mot à dire. De quelle manière il le dira ? Je ne sais pas. Rien n’est plus difficile que de faire un pronostic. La dernière Coupe du monde est là pour nous le démontrer. Le match Brésil / Allemagne ne s’est pas passé comme prévu pour beaucoup de pronostiqueurs. Ne l’oublions pas, le Sénégal est en phase de reconstruction. Il faudra mettre définitivement un mouchoir sur la génération dorée de 2002, c’est– à-dire les Diouf, Diao, Fadiga et autres. C’est fini avec cette génération. Le Sénégal a besoin de reconstituer, de solidifier, plutôt que d’avoir des prétentions tout de suite gourmandes.
Est-ce une prétention gourmande que d’ambitionner de se qualifier pour la CAN 2015 ?
Le fait de ne pas se qualifier à la dernière CAN situe le Sénégal en dehors des 16 meilleures équipes africaines. De manière brutale, on peut le dire comme ça. Même si on sait que, parfois, la constitution des poules peut faire varier des résultats, leur donner des significations qu’il convient de nuancer. Dans la hiérarchie, le Sénégal se trouve au milieu des équipes qui ont un potentiel, qui peuvent, avec la réussite, se hisser pas loin des meilleures. Mais il faut effectivement cette dose de chance. Se qualifier pour la CAN serait une bonne chose. Peut-être qu’avec une qualification, il y aura matière à aiguiser les appétits. Selon le groupe dans lequel le Sénégal tombera, il pourrait avoir l’ambition d’aller le plus loin possible. L’ambition n’est jamais interdite, mais il faut simplement savoir faire la part des choses. Mais être ambitieux, c’est aller le plus loin possible, dans ce qu’on a comme potentiel et le plus longtemps possible. Je pense que le Sénégal peut remplir sa mission.
Est-ce que Pape Diouf est prêt à apporter sa pierre à l’édifice du sport sénégalais, du football en particulier ?
À chaque fois que l’on a fait appel à moi, j’ai toujours répondu présent. Et je pense que cela date de très longtemps. Maintenant, je me refuse de me présenter comme Tarzan, d’Artagnan ou comme quelqu’un qui aurait une baguette magique. Je suis quelqu’un qui a une expérience certaine mais d’autres ont aussi leur expérience. Et la place qui est la mienne est celle du dialogue, celle de l’échange avec d’autres qui se dévouent corps et âme pour le sport, dans le sacrifice parfois. Échanger avec ces gens-là de manière à voir ensemble ce qu’il y a de mieux à faire. Je crois qu’aujourd’hui, le sport sénégalais, et plus particulièrement le football sénégalais, a besoin d’un diagnostic dur. On ne peut pas soigner un mal, quand on ne le diagnostique pas clairement. Je crois que les théories les plus savantes, les démarches les plus pointues sont vouées à l’échec si un diagnostic clair, tenant compte de la réalité locale, n’est pas fait. Sinon tout ce qui sera fait sera un échec. Un diagnostic clair, qui ne tiendrait pas compte des antagonismes ou des positions qu’on a envie de défendre ; un diagnostic qui ne tiendrait compte que de l’intérêt des Sénégalais en général et du football en particulier. Il faut avoir du courage et reconnaître qu’aujourd’hui il n’y a pas grand monde au stade, pourquoi il n’y a pas un grand public ? Nous vivons une concurrence féroce, avec une diffusion par les télévisions de matchs autrement plus intéressants pour le public sénégalais. Il y a quand même des gens qui se battent. Quelqu’un comme Mathieu Chupin qui a créé un club (Dakar Sacré-Coeur), avec de bonnes installations. Ce n’est pas rien, c’est un exemple concret, une initiative à encourager, à saluer. Le vrai problème consiste en l’absence d’un diagnostic sérieux du sport sénégalais. Le football en a besoin. Et pourtant, à mon sens, il y a au Sénégal des gens très clairvoyants. C’est à ces gens-là qu’il revient aujourd’hui d’établir ce diagnostic.
Marseille dont vous avez le président il y a quelques années connaît un difficile début de championnat…
Un début de championnat difficile ne veut pas dire que le championnat ne sera pas réussi à l’arrivée. C’est la première chose qu’il faut dire. Aujourd’hui, je pense qu’il y a des remarques qu’on peut faire sur l’OM. La première est qu’on ne nous a parlé que de Bielsa. On nous a rabattus les oreilles avec Bielsa depuis plusieurs semaines, à nous faire oublier que l’Olympique de Marseille avait échoué la saison dernière. Que l’équipe a terminé à la 6ème place et que depuis 10 ans, c’est la première fois qu’elle ne se qualifie pas en compétition européenne. On l’a oublié, car l’arrivée de Bielsa avait masqué tout. Penser qu’un entraîneur peut fondamentalement changer la vie d’un club et d’une équipe, c’est se leurrer. Si telle était la réalité, il n’y aurait pas besoin d’aller chercher des joueurs chers. Il suffirait de prendre un entraîneur situé dans la haute hiérarchie, de lui donner un bon salaire et on est toujours gagnant. Ce n’est pas comme ça. À supposer même que Bielsa termine à la deuxième place du championnat, ce qui serait un excellent résultat. Mais il aura réussi à faire ce qu’Elie Baup avait réussi il y a deux ans. Maintenant s’il est champion, on pourra commencer à parler de «sorcier». Un entraîneur est utile dans une communauté de football, mais ce n’est pas la pièce définitive. Il est une des pièces importantes, mais pas celle qui change tout. Et croyez-moi, si j’étais le président du Jaraaf ou de l’AS Pikine et qu’on doive me prêter Mourinho ou Messi pendant six mois, je choisirais qu’on me prête Messi. Il y a de fortes chances qu’il me change la vie en six mois, plus que Mourinho. Mon sentiment est qu’aujourd’hui à l’OM, on ne sait pas comment la saison va se terminer. Mais faire croire que la seule présence de Bielsa suffisait pour changer la donne, je pense que c’est prendre les gens pour des canards sauvages.