Pour mettre fin à la crise qui secoue l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes) de l’enseignement supérieur et de la recherche, en conférence de presse hier, a estimé qu’il faut s’attaquer aux conditions de travail très difficiles des composantes (étudiants, professeurs etc.) de l’Ucad, au surpeuplement et aux retards récurrents du paiement des bourses.
Les membres du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal de l’enseignement supérieur et de la recherche (Sudes/Esr) ne sont pas indifférents à la crise dans laquelle se trouve l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). En conférence de presse hier, ils ont tenté d’apporter des solutions de sortie de crise.
Pour mettre fin à la présence policière dans les campus, Cheikhou Issa Sylla, secrétaire général du Sudes, précise qu’il faut s’attaquer aux causes et racines des violences. Pour lui, elles sont dues au surpeuplement de l’Ucad, aux conditions de travail de ses composantes, aux retards récurrents de paiement des bourses entre autres.
Optimistes, M. Sylla et Cie annoncent que le sauvetage de l’année en cours est toujours possible «dans certains établissements et départements à condition que les structures universitaires, dans leur autonomie, se prononcent avec les moyens qu’il faut» «pour pouvoir valider ce qui a pu être fait comme enseignement cette année, poursuivre le reste pour envisager une nouvelle année ; désengorger l’université en créant de nouvelles infrastructures ailleurs ; mettre en place des formations professionnelles courtes (enseignement technique et pratique) ; préparer le dispositif d’accueil des 39 mille nouveaux bacheliers».
«Si on ne crée pas les conditions de leur accueil, je crois que rien de positif ne sera fait. Et on sacrifiera des générations entières. Il faut que toute la lumière soit faite sur les circonstances de la mort de Bassirou Faye. Et, pour nous, il y a une faute qui doit être sanctionnée», soutient Cheikhou Issa Sylla.
Sans fioritures, il condamne la violation des franchises universitaires. D’après lui, «quand la police est obligée d’intervenir sur le campus social, elle doit sérieusement revoir ses méthodes de maintien de l’ordre dans cet espace qui est un milieu spécifique».
En outre, M. Sylla et ses camarades, après avoir recueilli des témoignages auprès des étudiants hospitalisés à l’Hôpital principal, sont d’avis que les méthodes par lesquelles la police rétablit l’ordre sur les campus sociaux sont totalement inacceptables et inappropriées.
Par ailleurs, ils condamnent la violence utilisée par les étudiants «pour se faire entendre des autorités qui, souvent, restent sourdes à leurs légitimes revendications». Pour la demande de démission des ministres de l’Enseignement supérieur et du ministre de l’Intérieur, le Sudes a pris le contre pied du Saes (Syndicat autonome des enseignants du supérieur) qui réclame avec insistance le départ de ces deux ministres.
«Dans notre conception, il s’agit plus d’une question de système que d’une affaire d’homme. Il ne nous appartient pas de choisir le ministre de la République. Donc, nous ne sommes pas dans cette dynamique», lance le secrétaire général du Sudes en ajoutant qu’à chaque fois que le système va mal, ils peuvent proposer des corrections nécessaires.
Pour rappel, jeudi dernier, l’Ucad a été le théâtre d’une violence inouïe entre étudiants et Forces de l’ordre. Ces affrontements se sont soldés par la mort de l’étudiant Bassirou Faye et de nombreux blessés. Ils réclamaient leurs bourses.
LES PÉCHÉS CAPITAUX D’UNE PROCÉDURE
Les avocats de Karim Wade dénoncent : Enquête préliminaire non conforme – Nomination polémique d’Antoine Diome à la Crei – Mise à l’écart par le chef de l'État du Conseil supérieur de la magistrature lors de la mise en place de la Crei...
Pour la septième journée du procès de Karim Wade, la défense avait encore la parole pour soulever les exceptions de nullité. Me Ciré Clédor Ly était en vedette.
Le procès de Karim Wade a repris, ce jeudi, sur la même lancée qu’hier, à l’heure de la suspension de la sixième journée d’audience. Pour le septième round, en effet, la bataille de procédure a repris son cours avec toujours la défense comme acteur principal des débats. Et cette fois, en plus des vices qu’elle affirme avoir relevé lors de l’enquête préliminaire- et qu’ils évoquaient déjà hier-, elle vise le substitut du procureur près la Crei et le décret de Macky Sall mettant en place cette Cour spécial.
C’est Ciré Clédor Ly qui monte au front pour étaler à la barre les exceptions de nullité. Il récuse le substitut, Antoine Diom. Rappelant qu’à sa nomination, il ne remplissait ni les critères de groupe ni ceux de grade pour siéger à la Crei. Me Ly estime que le décret du président de la République (janvier 2013) lui octroyant, après coup, les titres requis, n’y change rien. À son avis tous les actes dans lesquels Diom est impliqué sont frappés de nullité.
Et de toutes façons, martèle l’avocat de Karim Wade, le décret nommant les membres de la Crei n’est pas conforme. Car, souligne-t-il, le chef de l’État, qui a pris la décision, n’a pas recueilli au préalable l’avis du Conseil supérieur de la magistrature.
Précédemment, le même Me Ly avait demandé l’annulation de tous les procès verbaux versés dans le réquisitoire du procureur spécial. Dans la mesure où, rappelle-t-il, Karim Wade avait refusé de s’adresser à la notaire Patricia Lake Diop et à Élimane Diouf lors de leurs confrontations. Cette attitude de Karim Wade se justifie, selon son avocat, par le fait que l’accusation n’a pas permis à la défense de se préparer comme l’y autorise la loi, selon lui.
Évoqués hier, les vices qui frapperaient l’enquête préliminaire ont été remis sur la table ce matin par les avocats de Karim Wade. Citant la loi 82-839 du 18 août 1981 instituant la Crei, Me Ciré Clédor Ly indique que celle-ci doit être menée conjointement par la police, la gendarmerie et des éléments des Impôts et Domaines. Ce qui, dénonce-t-il, n’a pas été le cas. Puisque, rappelle-t-il, le procureur spécial a désigné le commandant Cheikh Sarr qui, à son tour, a outrepassé ses prérogatives en choisissant lui-même six autres officiers de police judiciaire.
Dès lors, indique Me Ly, tous les actes qu’ils ont diligentés dans le cadre de cette procédure sont entachés de nullité. Par conséquent, la défense demande l’annulation des trois mises en demeure qui en ont découlées contre leur client.
En concluant sa plaidoirie, l’avocat de Karim Wade dénie à l’État du Sénégal le droit de se constituer partie civile dans le cadre de cette affaire.
L’intervention de Me Ciré Clédor Ly mit fin à l’audience de la matinée. Reprise des débats à 15 heures.
Monsieur Ndaw, dès que j’ai lu votre livre (Les tomes 1 et 2), j’ai eu la pressante envie de publier sur ma page Facebook, un texte titré : «Notre cher Sénégal, très malade de ses mensonges.» Ce fut d’abord pour dire ma compréhension sur votre situation en prenant solidairement votre défense contre l’injustice qui vous accable en tant que soldat de la Sécurité. Cependant, j’entends revenir sur l’unique passage qui m’a choqué, sinon laissé perplexe quant à la pertinence de vos jugements.
En parlant de votre Général (Fall) que vous semblez très bien connaître jusque dans sa vie intime, vous avez aussi parlé d’un autre Général que vous méconnaissez certainement et dont vous avez préféré n’écrire que le prénom, en omettant son nom de famille et ce en lettres minuscules (alors que tous les autres personnages du livre ont eu droit à des majuscules).
En page 192, vous dites : «Notre détermination avait fait reculer le Général Kara (vous m’excuserez de le réécrire en majuscules) dont les talibés habillés en militaires, défiaient souvent les Forces de l’ordre et la loi».
Monsieur Ndaw, où avez-vous déjà vu un Général de la Paix reculer devant... la paix ? Vos préjugés sur lui vous ont induit en erreur.
En tant que spécialiste des stratégies de guerre, vous êtes censé savoir que pour reculer, il faut d’abord avancer ou être au moins sur les lieux d’attaque. Alors comment peut-on reculer d’un endroit où on n’est pas ? Car vous-même l’avez dit, le Général par coïncidence, se trouvait à l’étranger en train de recevoir le titre d’Ambassadeur international de la paix au siège de l’Unesco à Paris (capitale des Toubabs blancs).
Avez-vous soupçonné une seule fois qu’il pouvait s’agir d’un complot ourdi à son insu par une bande de jaloux, envieux de son succès (comme il y en a dans vos rangs d’après votre livre), toujours prompts à salir le beau travail de paix sociale effectué par ce Guide religieux très moderne, que vous appelez vous-même, le Général au lieu de Marabout (pour une fois) ?
Monsieur le spécialiste du renseignement, vous ne deviez pas ignorer l’existence évidente de gens aigris qui perdent leur temps à baver, médire et chialer sur les hauts faits du Général de Bamba, pourtant apprécié, reconnu et adulé à l’unanimité par tous les Fils de Serigne Touba qui vécurent en son temps.
En venant arrêter les deux talibés, vous n’aviez écouté que la version de leurs accusateurs et sans une moindre attention pour celle des mis en cause.
Comme si ces derniers n’avaient aucun droit. Aviez-vous enquêté sur les véritables raisons qui auraient conduit ces talibés à la rébellion, (comme vous avec votre Général Fall) ? Ne serait-ce que pour savoir s’il était question pour eux de laver un honneur, car ils en ont un eux aussi.
Même s’ils ont fait le choix volontaire de s’habiller en haillons, de marcher pieds nus, de se suffire à manger les restes des repas du contribuable et de se mettre bénévolement au service des populations, ces jeunes gens qui ne sont pas séduits par l’argent et qui ont un faible amour du matériel, ont un grand sens de la dignité, mais que vous ne pouvez sans doute pas comprendre et encore moins imaginer.
En croyant accomplir votre devoir, vous avez failli commettre l’irréparable en tendant vos oreilles à des calomniateurs qui se trompent d’époque et ne vivent que du nom de Serigne Touba sans jamais vraiment Le servir. La preuve, deux de vos éléments parmi les cinq cents partis à l’assaut en sont morts bêtement, et pour rien. Dieu ait leurs âmes !
Par votre livre, nous avons appris qu’il y aurait des gendarmes manipulables et corruptibles, comme à la coloniale. Or, de telles pratiques appuyées par des lois à la noix peuvent pousser n’importe quel citoyen jusqu’au talibé le plus docile, à défier n’importe quelle force même dite de l’ordre.
En ce qui concerne leur habillement «militaire» comme vous le dites, je pense que la question a été définitivement évacuée par le gouvernement de Mme Aminata Touré, suite au retour fracassant au Sénégal de l’ancien Président Maître Abdoulaye Wade, en fin avril 2014. Inutile d’en revenir.
Lorsqu’un Général de Paix-Bienfaiteur est convoqué au Commissariat central comme un ordinaire citoyen, un Général de guerre-malfaiteur peut bien aller en prison comme un vulgaire bandit.
En revenant sur votre entretien téléphonique, vous dites : «Je lui répétai sans ambages ce que j’avais dit la veille à son épouse et à son frère. Il chahuta sur mon nom de Ndaw... et me dit de prendre les dispositions pour que les deux coupables sortent du Daara en rampant les 7 km (c’est 4,5 km, en réalité) qui le séparent de la brigade (page 191).»
J’aurais préféré le mot plaisanter à la place de chahuter. L’Article 7 de la Charte du Mandé, ça ne vous dit rien ? Il y est écrit que «le cousinage à plaisanterie est institué entre les groupes concernés. En conséquence, aucun différent ne doit dégénérer entre eux.
Le respect de l’autre étant la règle». C’est ainsi que les liens scellés entre un Ndaw, un Bousso et un Mbacké remontèrent à la nuit des temps. Dès lors, aucun malentendu ne pouvait naître entre ces trois noms de famille. Donc, ce fut tout «bénéf» pour vous de régler ce malentendu sans tapage. C’est ce qu’il voulait vous rappeler. Pourtant, l’expression «rigoler ensemble» est plusieurs fois employée dans votre livre. C’est à cela que le Mbacké invitait son cousin Ndaw, afin de vider le contentieux sans nul besoin de zèle. Elégance ancestrale oblige.
En vous disant de faire ramper ces deux jeunes jusqu’à Darou, c’était encore pour vous signifier que les talibés que vous persistez à qualifier de milice comme s’ils étaient armés, sont aptes à obéir aux ordres, pareillement à vos élèves de l’école de Gendarmerie ou de Bango. Il vous arrive malheureusement d’oublier que vous ne tenez pas le monopole du patriotisme.
Un Général qui recule, c’est le vôtre et s’appelle Abdoulaye Fall.
Et puis cher Colonel, tout daara dans ce pays porte un nom. Celui-ci s’appelle Choukôry. Une Terre bénie par Serigne Touba pour la bonne et simple raison que toutes les provisions de vivres destinées à sa résidence de «Surveillé» à Diourbel, furent cultivées en ce lieu. L’armée coloniale, ancêtre de la Gendarmerie nationale, est venue s’y ravitailler pendant la grande Famine des années trente, suite à une lettre de demande d’aide adressée par le Gouverneur Toubab de l’époque, à Mame Thierno Birahim, le Maître des lieux.
D’ailleurs, le Colonel n’a pas tout dit sur ce sujet. Des gendarmes s’y sont bel et bien rendus avec l’idée, d’après leur source de renseignements, de démanteler un réseau de je-ne-sais- quoi. Ce fut durant un de ces après- midi où la plupart des grands talibés partent très tôt à leur tournée des mai- sons en quête de la pitance du repas du soir, comme dans tout daara tradi- tionnel qui se respecte.
Et la Légion débarqua.
Venus dans le Saint lieu tristement encagoulés et puissamment armés, ils y ont trouvé un groupe d’enfants d’entre huit et quatorze ans, tablette ou livre sur les genoux en train de réciter la leçon du jour devant leurs deux jeunes maîtres coraniques. Toutes les cases étaient vides de leurs habitants. La saison des travaux champêtres une fois finie, il y a peu d’activités, une rai- son pour les plus grands d’aller faire un tour à Darou pour participer à d’autres travaux souvent au bénéfice des populations. Le bétail ruminait
tranquillement à l’ombre des arbres, pendant qu’un hélicoptère de notre Armée nationale volait bas dans le ciel. On se croirait dans la bande de Gaza.
De toute façon, l’histoire ne fait que se répéter, car la même chose arriva à notre Vénéré Khadimou Rassoul. Les troupes coloniales avaient perquisi- tionné sa maison de Darou Marnâne en 1903, sous prétexte de chercher des armes pour, du coup, provoquer un carnage, lui faire porter la responsabilité afin de l’envoyer à nouveau en exil... en Mauritanie.
Monsieur Ndaw, en ne regardant que votre nombril de gendarme, vous ne pouvez imaginer le nombre d’a- gresseurs, de voleurs et de drogués à la cocaïne que ce Guide des temps modernes a dévié des chemins de la malfaisance et des prisons. Jamais il n’a attendu un appui de l’Etat en contrepartie, même pas la reconnais- sance.
Savez-vous combien de jeunes a-t-il remis dans le droit chemin ? De ceux-là, je fais partie. C’est çà travailler pour Dieu à travers les hom- mes ! Il est l’Educateur pour qui des «intellectuels» répondent par des invectives à Ses idées et se taisent sur Ses exploits ; pourtant seul à réussir. Et malgré tout cela, il reste toujours prompt à prendre la défense de ses propres détracteurs.
Si vous avez quelqu’un à qui présen- ter des excuses, c’est bien à lui et à personne d’autre. Rappelez-vous d’une chose Colonel : L’Amîr Sultân (qui est mon Général à moi) fut le premier et seul citoyen de ce pays, qui a eu le sublime courage de présenter des excuses devant tout le Sénégal et les Sénégalais, pour des faits dont il n’était nullement responsable ni de près ni de loin. Ce fut lors des évènements
de Walf Tv (en octobre 2009). Et ce pour simple rappel... Combien, alors, de personnalités politiques, média- tiques ou culturelles en perte de rai- son et de raisonnement, ont défilé sur ce plateau à la queue-leu-leu sans réfléchir, tenant des propos d’une rare virulence sur un tel Homme de Dieu, après tout ce qu’il a réalisé pour et sur la jeunesse de son pays, et d’ailleurs, entre autres ? Jamais de mémoire sénégalaise, aucun Sénégalais n’avait vécu cette épreuve auparavant. Le Procès Kara en direct sur Walf Tv, qui l’a oublié ?
Je continue encore à me demander quelle mouche de malheur avait piqué ces files de gens qui pas- saient et parlaient à l’écran, en cette journée sainte de vendredi... Toujours est-il que d’autres personnalités ont aussi mal agi par leur silence coupable en laissant le nom du Soldat de Bamba à la vindicte de méchants aboyeurs.
Allez Ndaw-kounda Abdoulaye (serviteur de Dieu), soyez sans com- plexe et n’ayez aucune honte, car seuls les grands hommes savent se montrer humbles. Surtout que rien ne vous dégonfle. Un lâche ne regrette rien et ne demande jamais pardon. Montrez votre aptitude d’homme de troupes, capable de présenter des excuses envers qui de droit, surtout quand on a tort. De telles gens nous manquent tellement et si cruellement.
Et ainsi vous serez le second à le faire au Sénégal, après lui. Et vous deviendrez le vrai Général que vous méritez d’être dans le cœur des gens pour lesquels vous aviez choisi ce métier. Alors, comme au parachutiste avant le saut, jevousdis:Go!
13 HEURES OU LE TEMPS D’UNE PAUSE POUR LES TAXIMEN
A chasser du client à longueur de journée, l’on est parfois amené à penser que nos chers conducteurs de taxi ne prennent même pas le temps de se reposer. Détrompez-vous ! Car ces professionnels de la route, qui connaissent les coins et recoins de nos villes comme la paume de leurs mains, ont bien leurs petits coins à eux, loin des regards, où ils se retrouvent à la mi-journée.
Sous un chaud soleil, les taximen sont obligés de s’arrêter quelques minutes, voire quelques heures, le temps de se reposer, de souffler, de se mettre quelque chose dans leur ventre. Fatigués, las de rouler toute une matinée, à l’heure du déjeuner, ils se refugient quelque part, loin du bruit, loin des regards indiscrets, là où le soleil ne les dérange pas, pour se reposer avant de se rassasier de bons plats. A cet effet, plusieurs endroits ont été aménagés.
Sur le boulevard Dial Diop, à côté du Centre culturel Blaise Senghor, c’est sous la tente d’une vendeuse de repas qu’ils se regroupent. A Fass, précisément à l’endroit appelé Onu 1, c’est sous l’ombre d’un arbre qu’ils se prélassent. Leurs taxis garés ça et là, en train d’être nettoyés par les laveurs, ces taximen profitent pleinement de leur pause. Loin des courses interminables à la recherche de la clientèle, le temps de pause pour ses chauffeurs est aussi une opportunité d’échanger sur les goulots d’étranglements de leur métier.
Un tour dans ces endroits fétiches de nos taximen a permis de découvrir, le temps d’une pause, leur univers. Sur la route qui mène vers le boulevard du Centenaire, à ce lieu appelé Onu 1, une vingtaine de taxis jaune-noir sont garés par ci et par là. Leurs propriétaires, sous l’ombre d’un arbre, se prélassaient. Certains faisaient leurs ablutions pour la prière de 14 heures, au moment où d’autres étaient déjà sur les nattes en train de faire le «tasbih», avec soit leur chapelet soit leur main.
Les uns couchés sur une natte, les autres assis sur un banc, débattaient.
UNE COTISATION DE 700 F CFA POUR UN BON PLAT DE RIZ ENTRE AMIS
Lamp Fall, chauffeur de taxi, est le chef de ce garage sis à Onu 1 où ces taximen ont élu domicile. Vieux d’une cinquantaine d’années, Lamp Fall qui habite à «Plan Jaxaay», trouvé sur place vers les coups de 14 heures, assis sur un banc avec d’autres taximen, en train de parler des choses de la vie, renseigne sur leur présence à cet endroit fétiche : «On se regroupe ici, chaque jour, à l’heure du déjeuner. On en profite pour se reposer, pour discuter, pour faire laver nos voitures et pour manger. C’est notre ‘grand place’».
A propos du déjeuner, le vieux Lamp de renseigner : «On cotise chacun, chaque jour, 700 francs Cfa qu’on donne à une femme pour qu’elle nous prépare le déjeuner. Après la prière, elle nous amène les plats dans 4 grands bols qu’on se partage». Sur ce, le chef de garage soulignant la cherté de la vie d’indiquer : «Certes la vie est difficile, mais on est obligés de se nourrir si on veut survivre et avec le métier qu’on fait, il est difficile de rouler des heures durant avec un creux au ventre».
Présents sur les lieux à tour de rôle jusqu’à 18 heures, ces taximen profitent de leur moment de détente pour se raconter leur calvaire. «Conduire un taxi est un métier très difficile. On rencontre quotidiennement de nombreux problèmes. Le métier de taxi n’a pas d’argent et les gens ne nous respectent pas», fulmine Ndongoli Kayré. De l’avis de ce vieux taximan, ces problèmes qu’ils rencontrent, au jour le jour, ont pour noms : tracasseries policières, concurrence déloyale de la part des clandos et des taxis bagages, manque de respect des conducteurs de scooters, cherté du carburant…
Profitant de la question du problème du carburant, Modou Guèye, jeune taximen, de se demander pourquoi le prix du gasoil est moins cher qu’au Mali (610 francs Cfa le litre) qu’au Sénégal (810 francs Cfa Cfa le litre). A l’en croire, l’Etat doit revoir le prix du gasoil.
LES GARGOTES, LEUR POINT DE RENCONTRE
Cependant, si certains taximen ont leur «grand place» pour se prélasser en attendant que les restauratrices leur servent de bons plats sénégalais, pour d’autres, tel n’est pas leur cas. Les autres préfèrent se rabattre sur les gargotes. Installées un peu partout dans la capitale dakaroise, dans les quartiers populaires, sur les voies, elles reçoivent, chaque jour à l’heure du déjeuner, beaucoup de clients composés le plus souvent de taximen et de mécaniciens. C’est le cas, chez Binta.
Installée à Niarry Tally, Binta reçoit chaque jour plusieurs clients. Le plat à 500 francs Cfa, parfois à 700 francs Cfa (cela dépend du menu), elle nous a accueillis sous sa tente mal fagotée où elle a installé parallèlement deux longs bancs pouvant contenir 5 à 6 personnes. Le visage dégoulinant de sueur, Binta, aidée par une jeune fille d’une douzaine d’années, sert de gauche à droite des plats de riz au poisson rouge à ses clients. Ces derniers, en grande partie des taximen, s’arrêtent, dit-elle, chaque jour pour se restaurer. «Ils sont devenus des habitués. Ils viennent chaque jour ici à 13 heures pour manger. Ils y restent jusqu’à 16 heures pour reprendre la route», fait-elle savoir.
Toutefois, après un bon repas chez Binta, les chauffeurs de taxi se regroupent sous l’ombre pour jouer aux cartes ou aux dames avec les vieux qui occupent le «Grand place» d’à côté. Le temps de se détendre, avant d’attaquer une durée soirée sur les routes calamiteuses de Dakar.
CURIOSITE - «KEUR» PA TINE, LE REFUGE DES TAXIMEN SERERES
Curiosité de la vie citadine des taximen sérères venant de contrées lointaines, «Keur» Pa Tine n’est rien d’autre que cette demeure sise à la Médina où un vieux Sérère du même nom reçoit tous les jours ses congénères pour le déjeuner. Nous vous offrons une plongée dans cette curiosité.
Etre taximan à Dakar est un métier difficile, surtout si on est étranger. C’est ce qu’à compris Pa Tine qui, pour venir en aide ses parents sérères, les accueille chez lui. Sa maison est située à Médina à l’angle de la rue 45 angle 26. Elle est réputée pour être le havre de paix des taximen sérères. Elle regroupe, chaque jour, à l’heure du déjeuner, presque tous les taximen sérères de Dakar.
«C’est notre maison et on y est à l’aise. ‘Fi mom jam rek’», lance le jeune Alassane Thiam, visiblement pressé de faire ses ablutions. Ce jeune taximan originaire de Diobass de souligner la bonté de Pa Tine.
«C’est notre best friend. Il est notre papa à Dakar, il est sans façon, il n’a pas de problème», lâche-t-il.
«Keur» Pa Tine est une grande maison où, à 13 heures, tous les taximen se regroupent pour se reposer et se restaurer. Aux alentours de «Keur» Pa tine, sont stationnés des taxis. Certains taximen à l’intérieur et d’autres à l’extérieur de la maison attendent impatiemment leur repas. Repas préparé par une certaine Isseu Pouye.
ISSEU POUYE, LEUR CUISINIERE
Agée de 22 ans, Isseu Pouye est la cuisinière des taximen sérères. Et c’est chez Pa Tine qu’elle prépare le repas de ces braves gens. Réputée être, selon ces clients, une bonne cuisinière, elle prépare le repas pour plus de 30 personnes pour 10 000 francs Cfa de dépense quotidienne. «C’est moi qui leur prépare chaque jour le déjeuner. Il me donne 10 000 francs Cfa pour la dépense quotidienne», déclare la jeune fille qui ne manque pas de se vanter de ses talents : «Je suis bonne cuisinière, je suis un cordon bleu. Je leur prépare de bons plats». Par rapport au menu qu’elle les propose, Isseu de souligner : «Ils ne m’exigent rien, je cuisine ce que je veux et cela dépend du marché».
En effet, c’est tôt le matin qu’Isseu se réveille pour aller au marché Tilène pour se procurer de quoi préparer le plat du jour. Une fois à «Keur» Pa Tine, à l’aide de bois de chauffe, elle prépare le déjeuner dans une grande marmite de 10 kilos. Et, à la fin du mois, elle reçoit sa paye. «Ils cotisent aussi bien pour la dépense que pour la paye. A la fin du moi, je gagne 30 000 francs Cfa», fait-elle savoir. Un salaire, de son avis, qui en vaut la peine.
PA TINE, LE «BAYE DEFAL YALLA» DES TAXIMEN SERERES
Né en 1950, Pa Tine est un vieux qui ne porte pas son âge. Bien bâti, costaud, l’air «cool», Pa Tine dit recevoir des voyageurs chez lui depuis 1972. «J’ai toujours reçu des gens chez moi. Depuis 1972, j’accueille des voyageurs- qui n’ont pas là où habiter- chez moi», renseigne-t-il avant de souligner que c’est en 2003 qu’il a commencé à accueillir les taximen. «Ce sont mes parents sérères, ce sont des fils, des neveux pour moi. Donc, je me devais de les venir en aide en leur ouvrant les portes de ma maison». Dans cette maison apparemment en construction où empeste l’odeur des poules, à cause des nombreux poulaillers qui s’y trouvent, Pa Tine y accueillent tous les taximen sérères de Dakar. «Ils sont tous mes parents. Ils viennent tous des villages sérères, de Guélor dans la région de Thiès en particulier ».
Toutefois, dans ce havre de paix, de l’avis de Pa Tine, tout se passe bien. «Les jeunes n’ont pas de problème, je n’ai pas de souci à me faire avec eux. Leur savoir tous ici près de moi me rassure. Dans la vie, il faut qu’on se serre les coudes et les savoir réunis me tranquillise», confie Pa Tine qui indique, par ailleurs, que c’est parfois lui qui prépare le thé, après le repas, à ces nombreux chauffeurs de taxi.
Moussa Touré, ancien ministre des Finances dans l’administration Diouf et président du parti des citoyens pour l'éthique et la transparence, est l'invité d'Amadou Diouf (Africa 7) dans l'émission "Amoul Nëbbo" (wolof). Regardez !
''MACKY SALL ÉTAIT CHOQUÉ QUAND IL A VU LES ÉTUDIANTS BLESSÉS À L’HÔPITAL''
SEYDI ABABACAR NDIAYE, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU SYNDICAT AUTONOME DES ENSEIGNANTS DU SUPÉRIEUR
Le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes) accepte la main tendue du président de la République, Macky Sall pour sortir l’Université Cheikh Anta Diop de la crise. Mais, Seydi Ababacar Ndiaye, patron du Saes, reste dubitatif sur le face à face Macky Sall-étudiants à cause de la déstructuration du mouvement estudiantin démantelé par l’ancien recteur, Saliou Ndiaye. A ses yeux, il risque de se poser un problème d’interlocuteurs. Dans cet entretien, Seydi Ababacar Ndiaye analyse froidement la situation qui prévaut présentement à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
S’expliquant sur la crise universitaire, le Président, après son retour de voyage, a émis le souhait de rencontrer toute la communauté universitaire y compris les professeurs. Acceptez-vous la main tendue de Macky Sall ?
Bien sûr ! Nous avons tenu une réunion du Bureau national élargi à toutes les universités du pays. Nous avons analysé le discours du Président (de la République). Et la première décision que nous avons prise, c’est de dire que nous sommes en phase avec le Président tout en déplorant que cela arrive dans de telles circonstances. (Ndlr : faisant allusion à la mort de l’étudiant Bassirou Faye) Nous avons aussi apprécié le discours d’apaisement du Président. Mais pour que cet apaisement soit traduit sur le terrain, il faut des préalables.
J’ai posé cette question parce que le Saes avait dit au début de la crise qu’avant toute négociation, il fallait d’abord le départ de Mary Teuw Niane, ministre de l’Enseignement supérieur. Vous maintenez toujours cette exigence?
Bien sûr, c’est un préalable. Le Saes n’a pas dit que c’est Mary Teuw Niane est le coupable, mais il est responsable. Le ministre, par son comportement soliste et guerrier, est responsable de cette situation. Il a bradé la mise en route des réformes. Ce n’est pas la réforme qui est en cause. Malgré le fait qu’on n’a pas associé le Saes au départ des Concertations nationales sur l’enseignement supérieur, notre syndicat a amené un document que tout le monde a apprécié.
La plupart des propositions sorties des concertations ont été proposées par le Saes d’ailleurs. On ne peut pas dire que les réformes sont mauvaises mais c’est la façon dont elles sont menées qui est mauvaise. Il les a malmenées au point qu’on a récolté un mort et des étudiants blessés.
Certains vont perdre leur jambe. D’autres un œil, ou des doigts. Il devrait, lui-même, tirer les conséquences et savoir qu’il a échoué dans la mise en route des réformes. Maintenant, il y a le fait que ce soit les policiers qui se sont livrés à une destruction organisée des biens des étudiants, et c’est indigne de la police.
Je crois que le Président Macky Sall, évidemment, ne peut pas s’exprimer de la même façon que moi. Mais, quand il a vu les étudiants, il était choqué. Il a dit que ce n’est pas sa conception du maintien de l’ordre. Et nous avons félicité le Président d’avoir mis le doigt sur ça et d’avoir dit que ce qui s’est passé n’est pas sa vision de l’enseignement supérieur.
Les Forces de l’ordre sont toujours présentes à l’université de Dakar ?
Ah non ! Quand elles ont fini de faire leur sale boulot et je dis ça parce qu’elles ont fait un sale boulot, elles sont parties comme des rats. Quand on a fait notre conférence de presse, le lendemain du meurtre de Bassirou Faye, on a traversé tout le campus pour revenir au siège du Saes, il n’y avait plus de policiers et jusqu’à présent je n’ai pas retrouvé de policiers dans le campus.
Le Saes a toujours demandé le déguerpissement de la police de l’enceinte de l’Université. Cela fait des années, depuis l’ancien régime que la police est stationnée au niveau du Rond point du Coud et au niveau de la Corniche. Mais on n’a jamais entendu le Saes dire quoi que ce soit parce que c’est le domaine public.
Ce qu’on a dit c’est que la police ne peut faire du campus sa caserne. Nous ne l’accepterons jamais. Evidemment, on n’a pas d’armes, nous les enseignants. Nous n’avons que notre intelligence. Malheureusement, les faits nous ont donné raison.
Est-ce que les services de la présidence ont réagi par rapport à votre communiqué qui va dans le sens de rencontrer Macky Sall?
Pas encore. Il semble que le Président est en train de réaliser un calendrier. Parce qu’il doit rencontrer le Saes qui est le principal syndicat de l’université. Il doit aussi rencontrer les étudiants. Mais là, je crains qu’il risque d’avoir des problèmes. Parce que là aussi on avait parlé au ministre qui ne fait qu’à sa tête. Je lui avais dit que le démantèlement les amicales des étudiants poserait un problème d’interlocuteurs.
Ça va être comme dans une armée mexicaine où chacun va faire n’importe quoi. La preuve, vous avez vu des étudiants aller rencontrer Me Wade, d’autres Idrissa Seck après les évènements malheureux alors que, d’après leurs camarades, ils ne sont pas mandatés pour le faire.
Le gouvernement aura la tâche de réorganiser le mouvement étudiant comme il a cherché actuellement à réorganiser le mouvement du Mfdc (Mouvement des forces démocratiques de la Casamance) à travers ses multiples factions. Parce qu’on ne peut pas avoir dix mille interlocuteurs à la fois.
C’est une erreur fondamentale d’avoir démantelé ces amicales et cela c’est la faute de l’ancien recteur, Saliou Ndiaye pour ne pas le nommer. Il n’y a que la Faculté de médecine qui a une ami- cale. Ils ont même démantelé la Coordination des étudiants au niveau de l’Ecole supérieure poly- technique où j’enseigne. Aujourd’hui, le mouvement étudiant est complètement déstructuré. Le Président va parler avec qui ?
Et quel sera le sort de cette année largement compromise?
On trouvera les moyens. On a proposé quelques solutions. L’Etat doit faire des efforts. Par exemple si le gouvernement nous donne certains endroits comme Sorano, le Grand théâtre, le Cices provisoirement pour les cours magistraux.
Parce qu’on ne peut pas attendre. Les nouveaux bacheliers sont là. C’est un problème qui ne peut pas attendre et il faudra le résoudre là maintenant.
“J’AI L’IMPRESSION QUE C’EST L’ÉTAT QUI VEUT TUER LA LUTTE”
Balla Diouf est un lutteur à la trajectoire parsemée d’embûches. En effet, celui que l’on surnomme Coeur de Lion avait bien démarré sa carrière avant d’enchaîner 7 défaites successives lors de ses dernières sorties. Mais l’ancien pensionnaire de l’écurie Fass veut revenir en force. A EnQuête, le nouveau sociétaire de Yoff livre ses ambitions et donne son point de vue sur les problèmes que traverse la lutte actuellement.
Pouvez-vous revenir sur votre départ de l’écurie Fass ? On vous a viré ou c’est vous qui avez tout simplement claqué la porte ?
Personne ne m’a renvoyé de l’écurie Fass, c’est moi qui ai claqué la porte. Tout le monde sait pourquoi j’ai pris cette décision. Il y a eu un problème que vous connaissez (avec Gris Bordeaux) et personne n’a rien fait pour le régler. Les choses se sont envenimées par la suite. J’ai été victime dans cette histoire, et à un moment donné, je ne me sentais plus chez moi à Fass, j’étais seul contre tous. Pour ne pas que les choses aillent plus loin, j’ai pris la décision d’arrêter après avoir discuté avec mes proches. C’était la meilleure chose à faire pour moi. C’est ainsi que j’ai écrit une lettre de démission que je leur ai remise.
Par la suite vous avez atterri à Yoff. Qu’est-ce qui explique ce choix ?
Avant de choisir d’aller à Yoff, il y a eu beaucoup d’écuries qui m’ont sollicité pour que je vienne travailler avec elles. Mais j’ai choisi Yoff parce que c’est là que j’habite. Même quand j’étais à l’écurie Fass je logeais à Yoff. J’ai pensé que je pouvais apporter mon expérience à cette écurie qui n’est composée que de jeunes lutteurs. Si j’avais déposé mes baluchons dans une grande écurie confirmée, cela n’aurait eu aucun sens pour moi. Yoff est une écurie nouvelle, il n’y a que des jeunes comme Malick Niang, Doumboul entre autres. J’aide ces jeunes comme je le faisais avec les jeunes de l’écurie Fass qui sont aujourd’hui des espoirs confirmés. J’ai été bien accueilli ici comme si c’était chez moi. On me respecte. Mais je n’en oublie pas moins que Fass est ma maison, c’est là-bas que j’ai appris beaucoup de choses. Je suis certes parti mais je les respecte toujours autant et j’ai de très bonnes relations là-bas, même si j’ai des problèmes avec certains.
Juste avant de quitter l’écurie Fass, vous avez disparu un long moment, certains disaient que vous aviez quitté le pays. Où étiez-vous exactement ?
En fait, j’avais effectivement voyagé. J’étais parti au Gabon pour juste voir ce qui se passe ailleurs. Parfois, il est utile de sortir de son pays pour découvrir d’autres cultures. Et c’était une expérience fantastique. J’avais accompagné mon épouse qui devait y effectuer un travail. J’y ai fait 6 mois.
Quelle expérience avez-vous tirée du Gabon ?
J’y ai appris beaucoup de choses, d’autres mentalités, un autre mode de vie. Je me suis entraîné là-bas dans de bonnes salles. J’y ai aussi vu des pistes pour réussir dans le sport. Si je mets fin à ma carrière, je peux ouvrir un centre là-bas parce que les Gabonais adorent la lutte. Beaucoup de sportifs viennent là-bas d’ailleurs. J’avais beaucoup de propositions, mais comme ma carrière de lutteur au Sénégal n’est pas encore finie, je ne pouvais pas rester au Gabon. Je crois dur comme fer que j’ai encore des défis à relever dans la lutte. J’ai fait 25 combats dans ma carrière, j’ai eu 18 victoires et 7 défaites qui se sont succédé. Certains jeunes de la nouvelles génération n’ont donc vu que mes défaites, ils ne savent pas tout ce que j’ai fait dans ce milieu. C’est entre autres pour montrer à ces jeunes de quoi je suis capable que je suis revenu au pays.
Pouvez-vous nous parlez un peu plus de ces défis personnels qui vous poussent à revenir dans la lutte malgré les difficultés ?
Mon défi personnel actuellement, c’est de revenir à mon meilleur niveau dans la lutte. Beaucoup de gens m’ont enterré et pensent que je ne suis plus capable de réaliser une prouesse dans la lutte. C’est un défi pour moi que de prouver à tout ce beau monde de quoi je suis capable. Il me faut un combat, le gagner et démontrer que c’était juste une mauvaise passe qui relève de la volonté divine.
Avez-vous des propositions de combat de la part des promoteurs ?
La saison passée, j’ai eu des propositions. Mais comme le constatent beaucoup de personnes, la lutte connaît des difficultés sans précédent. Je suis connu dans le milieu de la lutte, donc je ne recherche plus la notoriété, j’ai assez prouvé. Mais dans ce milieu, quand tu es dans une impasse, les promoteurs qui viennent te voir te proposent des misères que seuls les lutteurs qui ont un problème de dépense peuvent accepter. Assane Ndiaye et Manga 2 m’ont proposé des combats mais je ne pouvais pas accepter les cachets qu’ils me proposaient, malgré les difficultés. J’espère avoir un combat la saison prochaine.
Vous parliez des difficultés que traverse la lutte actuellement. Quelles sont les solutions pour que tout redevienne comme avant ?
C’est injuste que des gens tapis à l’ombre cherchent à tuer la lutte. On ne doit pas les laisser faire. Tout le monde regarde la lutte. Même à l’étranger, des gens qui ne sont pas sénégalais connaissent très bien les lutteurs sénégalais. L’Etat qui subventionne le football, le basket-ball à coup de milliards doit en faire autant pour la lutte. On ne doit pas privatiser la lutte, elle appartient au Sénégal. J’ai l’impression que c’est l’Etat qui veut tuer la lutte. Tous les amateurs et les lutteurs doivent se battre et refuser cela. Les sponsors ont aussi leur part de responsabilité dans cette affaire. Quand ils ont besoin de visibilité, ils utilisent la lutte, après avoir eu satisfaction, ils abandonnent cette discipline. Ils ont comme motif la violence. Qu’est-ce qu’il y a de plus violent que la politique, les navétanes (championnats populaire de foot au Sénégal), le football ? La lutte, c’est notre culture, notre fierté, elle nous appartient. C’est l’Etat qui devait être le premier à investir dedans. Les difficultés sont réelles et je pense que c’est dangereux. Les politiciens même utilisent la lutte pour se faire voir. La lutte nourrit des milliers de personnes. On ne doit même pas quémander une arène nationale, c’est un dû. Si jamais la lutte arrive à disparaître, je crains pour la sécurité de ce pays. Au-delà de tout cela, je demande aux lutteurs d’avoir une activité à côté. Il ne faut pas baser son avenir sur cette discipline, sinon cela risque de leur coûter cher.
Et vous, quelles sont vos activités en dehors de la lutte ?
Actuellement, je travaille sur beaucoup de projets mais je ne peux pas en parler pour le moment, j’attends de mettre fin à ma carrière en beauté pour parler de mes activités. Sachez juste que j’ai d’autres activités en dehors de la lutte.
Il y a le titre de roi des arènes qui pose problème. D’aucuns pensent qu’elle s’acquiert maintenant d’une manière trop facile. Quel est votre avis sur la question, en tant qu’acteur de la lutte ?
Je pense que c’est le Comité national de Gestion de la lutte (CNG) qui doit prendre en compte cette question. Tout lutteur qui faute est sanctionné par cette instance, ils sont très prompts à défalquer les cachets des lutteurs fautifs. Ils ont créé ce titre il y a des années de cela, sur la base d’un tournoi. Pourquoi ils n’organisent pas un tournoi du roi des arènes chaque année comme ils le font avec le drapeau du chef de l’Etat ? Un tournoi où seront réunis les 5 meilleurs lutteurs du moment et le vainqueur devient le roi et ainsi de suite chaque année. Il y a trop de polémiques autour de ce titre. Le CNG ne doit pas être là que pour nous prendre notre argent mais pour nous encadrer aussi. Le titre de roi des arènes est trop important pour être négligé. Le roi est le représentant de tous les lutteurs, il est le symbole de la discipline. La lutte doit être bien structurée.
« LE PREMIER MINISTRE LUI-MEME NE DEMENTIRA PAS CETTE INFORMATION »
La controverse autour de l’audience supposée entre le Premier ministre Mohamed Dionne et le Président de Rewmi Idrissa Seck est loin de s’estomper. Après le démenti du chargé de communication de la Primature, le député de Rewmi Thierno Bocoum revient à la charge. Dans cet entretien, le chargé de la Comm de Rewmi, qui dit refuser de polémiquer avec un collaborateur pressé de sortir de l’anonymat, renseigne que Mohamed Dionne ne démentira pas avoir eu des échanges téléphoniques et par sms avec Idrissa Seck.
L’As : suite à votre communiqué au sujet d’une rencontre entre Idrissa Seck et le premier ministre, la primature a apporté un démenti du chargé de communication. qu'en est-il exactement ?
Thierno Bocoum : Nous ne polémiquerons pas avec un collaborateur certainement pressé de sortir de l'anonymat et qui ne prend pas la précaution de consulter son patron. Le Premier ministre lui-même ne démentira pas cette information parce qu'outre les échanges entre son secrétariat et celui du Président Idrissa Seck, il a eu l'élégance de communiquer avec ce dernier par téléphone et par sms. Je peux même vous dire que la décision de reporter le rendez- vous a été prise par le Premier ministre lui-même. Et les mots qui l'ont traduite ont été rédigés de sa propre main à travers un sms.
Qu'est-ce qui peut justifier donc le démenti de son chargé de communication?
Comme je vous l'ai dit, je pense qu'il a été pressé de faire la Une de votre journal. Je ne pense pas que c'est le Premier ministre qui l’a instruit de faire un démenti sur une vérité vérifiable. Jusqu'à preuve du contraire, le Premier ministre est un homme mesuré, qui ne peut pas se laisser embarquer dans des pratiques politiciennes de bas étage que le démenti de son collaborateur révèle.
Pourquoi Idrissa Seck veut rencontrer le premier ministre ?
Idrissa Seck est quelqu'un qui respecte sa parole. En l'absence du président de la République, en repos quelque part dans le monde, il avait promis aux étudiants de saisir le Premier ministre pour lui présenter leurs doléances et lui faire des propositions pour la résolution de la crise universitaire. C'est ainsi qu'il a chargé son secrétariat de saisir sans délai le Premier ministre pour une rencontre. Informé de cette demande, le Premier ministre a eu la courtoisie d'appeler directement le président Idrissa Seck, par téléphone, pour lui fixer un rendez-vous pour le mardi 19 août à 12h, puis il le repousse à 13h avant de décider de son report sine die. Idrissa Seck s'est toujours inscrit dans une logique de recherche de solutions, comme ce fut le cas avec l'affaire transrail, l'affaire des habitants de Somone et l'affaire des éleveurs des départements de Thiès et de Mbour. Il a toujours opté pour une rencontre avec les autorités compétentes, quand le besoin se fait sentir, pour apporter des solutions sur les questions dont il a été saisi.
L'affaire des étudiants, Idrissa Seck en a toujours fait une préoccupation. D'ailleurs, lors d'une rencontre avec le ministre de l'Enseignement supérieur, par hasard dans un restaurant de la place, en ma présence, le Président Idrissa Seck n'a pas manqué de lui faire part des doléances de certains étudiants qui avaient du mal à être orientés.
Le chanteur Sidy Samb revient au-devant de la scène musicale nationale avec deux albums qui seront sur le marché les jours à venir. En prélude à cet événement, il a organisé une séance d’écoute mardi dernier à son studio situé aux Hlm Grand Yoff à l’endroit de la presse.
«Sunu» et «Ada Yi», seront dans les jours à venir sur le marché national. L’artiste Sidy Samb à travers ses produits, compte surprendre et émerveiller le public, a-t-il annoncé mardi dernier, lors de la séance d’écoute qu’il a organisée à l’endroit de la presse. Concernant les thèmes, l’artiste les tire de la vie quotidienne des sénégalais. Dans «Ada Yi», il magnifie les coutumes et traditions sénégalaises. «Sama Dome», un autre titre magnifie l’enfant. Et là Sidy en profite pour livrer des conseils judicieux à son fils.
A travers «Sellal» , il invite à adopter une posture irréprochable à tout instant, à « cultiver le bien en toutes circonstances». D’autres titres comme “Sérère», «Ndiambour» et «Sopéyi», font un clin d’œil à la bravoure, au terroir et aux fans. Il y a aussi «Baye Sama», un hommage posthume rendu à un père disparu dans des conditions tragiques en France. «Dioubo», «Kharit» et «Yande Mbeuro» s’en suivent aussi. Dans le second album, le titre phare «Sunu», qui lui donne son nom est en quelque sorte une invite au respect de nos valeurs. «Dunya Kagni» en mandingue revient sur les épreuves et les combats de la vie, «Thiofel» aborde la lancinante question de l’amour et de l’attachement, «Bamba Woor» est un hommage à la communauté mouride, «Salima» qui est en l’honneur de toutes les femmes, sont entre autres les titres. Les titres sont ponctués de Mbalax et d’autres styles musicaux.
Tantôt rythmés, tantôt doux, les adeptes pourront consommer ces deux opus très bientôt. « Perfectionniste et amoureux de recherches et de nouvelles découvertes musicales, Sidy refuse de se laisser enfermer dans un carcan et de suivre la mouvance. Il préfère privilégier la recherche et ne lésine pas sur les moyens pour tenter de nouvelles combinaisons musicales », avance son encadrement. Nourri au folklore, au vu de ses origines «lougatoises», le fils de la cantatrice Adja Daro Mbaye, a su s’abreuver abondamment aux sources originelles du flamenco.
Son long séjour de plus d’une décennie en Espagne lui a fourni une plus grande ouverture musicale. C’est fort de toutes ces expériences que Sidy surfe aujourd’hui, sur la planète musicale nationale et internationale avec un égal bonheur. Avec son style inimitable et ses thèmes riches et variés il a su construire une personnalité artistique aux riches influences.
« LA RESPONSABILITE DE LA DRH EST ENTIERE »
LE GRAND CADRE DES SYNDICATS D’ENSEIGNANTS SUR LE CAS DE FRAUDES DES ELEVES-MAITRES
Le Grand cadre des syndicats d’enseignants regroupant entre autres le CUSE, le CUSEMS, le SAEMS-CUSEMS et le SELS-Authentique, l’ODES, est d’avis que la responsabilité de la direction des Ressources humaines du ministère de l’Education nationale (Men) est entière dans le recrutement du concours des élèves-maitres. Son coordonnateur du Grand l’a fait savoir hier, mercredi 20 août 2014, à l’occasion d’un point de presse initié par l’Organisation démocratique des enseignants du Sénégal (Odes).
Le Grand cadre des syndicats d’enseignants n’a pas encore fini de fustiger la démarche du ministre de l’Education nationale sur les cas de fraudes décelés dans le recrutement du concours des élèves-maitres. C’est le coordonnateur dudit Cadre qui regroupe entre autres le CUSE, le CUSEMS, le SAEMS-CUSEMS et le SELS-Authentique, l’ODES, qui est monté au créneau pour convoquer la responsabilité de la direction des Ressources humaines (Drh) du département de Serigne Mbaye Thiam dans cette affaire. Car, estime Mamadou Lamine Dianté, la « responsabilité de la Drh est entière dans le recrutement des élèves-maitres ». Le coordonnateur du Grand Cadre trouve incompréhensible que « la sanction ne tombe que sur la direction des Examens et Concours (Dexco) et celle de la Formation et de la Communication alors que la Drh, maitresse d’œuvre, est blanchi ». Il l’a fait savoir hier mercredi, lors d’un point de presse initié par l’Organisation démocratique des enseignants du Sénégal (Odes) consacré à la situation actuelle du système éducatif sénégalais.
Pour le Secrétaire général du Saemss-Cusems, la Drh doit répondre de ses responsabilités ».
Il fait remarquer que « la DRH travaille avec la direction des examens et concours pour procéder au recrutement par voie de concours des élèves-maitres pour une formation et se charge aussi de leur affectation”. Il précise ensuite que c’est “ la Drh qui est maitresse d’œuvre, même dans le cas du recrutement des élèves-professeurs, en étroite collaboration avec la Fastef, pour déterminer le nombre de quotas dans les différentes disciplines dont le système a besoin ».
Pour lui, « la direction de la Formation et de la Communication intervient après l’admission des élèves-maitres pour leur formation dans les Crfpe ».
C’est à cet effet que l’Odes exige « la nomination d’un directeur des Ressources humaines. Aujourd’hui plus 80 000 agents sont gérés par intérim ; c’est une violation manifeste des règles de gestion administrative ».
Les CRFPE ne sont pas sous la tutelle de Serigne Mbaye Thiam, selon l’Odes
Toujours dans le cadre de l’affaire des cas de fraudes des 690 élèves-maitres au concours de recrutement, le Secrétaire général de l’Odes soutient sans ambages que les Centres régionaux de formation de personnels de l’Education (Crfpe) ne sont pas sous la tutelle du ministre de l’Education nationale. Ibrahima Wone explique : « ce sont les IEF qui sont sous l’autorité du ministère de l’Education nationale. Le décret portant leur création est aux antipodes de ce qui se passe actuellement. On parle désormais de Crfpe ». Suffisant pour qu’il affirme que « Serigne Mbaye Thiam n’a pas de vision pour ce secteur qui a plus de 30 métiers. Ces décisions sont illégales et illégitimes parce que tout simplement les élèves-maitres ne sont pas sous sa tutelle ».
C’est pourquoi, il urge de procéder, dit-il, à la « rectification du décret 2014-853 du 9 juillet 20014 portant répartition des services de l’Etat qui énumère les Ecoles de formation des instituteurs comme structure du ministère ».
Mamadou Lamine Dianté va plus loin en déclarant qu’une « admission ne peut être annulée que si le concours est annulé dans sa globalité».
Relevant que les fraudes notées dans le recrutement des élèves-maitres constituent un cas pédagogique d’admission à un concours, M. Dianté a précisé que l’annulation d’une admission pose un préjudice moral au candidat. A cela s’ajoute, dit-il, un autre préjudice au candidat qui est accusé d’avoir acheté sa place ».
« Par conséquent, il a le droit de demander à ce que son honneur soit lavé par la production matérielle de preuves », a-t-il conclu.