Modou Lô de l’écurie Rock Énergie a battu Eumeu Sène de Tay Shinger ce vendredi 31 janvier à Demba Diop. Une victoire nette et sans bavure au bout de 30 minutes d’une confrontation épique qui a vu le vaincu effectuer deux tours chez «Ardo», le médecin du Cng.
C’est la 17e victoire de Modou Lô, pour une défaite et un nul. Tombeur de Gris Bordeaux, lors de sa dernière sortie, le chef de file de Rock Énergie signe ainsi son deuxième succès de rang. Eumeu Sène, pour sa part, qui revient d’une victoire contre Lac de Guiers 2, rate la sortie qui lui aurait permis de rester sur une belle dynamique.
Le leader de Tay Shinger chute pour la sixième fois de sa carrière. Il compte aussi 8 victoires, deux nuls et un sans verdict. Parmi ses victimes, Balla Gaye 2, qui a battu Modou Lô et un certain Yékini (jusqu'alors invaincu). Du coup, le Parcellois peut se tourner vers le seul lutteur à avoir réussi à le battre. Histoire de prendre sa revanche et poursuivre sa marche vers le sommet.
Des hommes habitués à sauter au dessus des alternances composent encore la faune politique sénégalais, aux côtés d’une société civile et des intellos médiatiques avides de promotions. En politique, le pouvoir peut changer de main, mais les us demeurent.
Les mœurs politiques ont peu bougé malgré les alternances. Le goût du pouvoir et les avantages qu’il confère reste la seule constante parmi une classe politique et une société dit civile, qui se composent, se décomposent et se recomposent au gré des intérêts du moment. La nature hybride de l’actuel régime entretient le flou sur les positions politiques et les pratiques opportunistes.
La transhumance est érigée depuis 2000 en modèle de militantisme. Le phénomène qui connut sa vitesse de croisière sous Abdoulaye Wade se poursuit sous la deuxième alternance, malgré les critiques. Aujourd’hui, elle prend une forme plus subtile, sous la forme de mouvements citoyens, plus souples et plus faciles à fondre dans des coalitions ou alliances politiques.
Politique, échelle sociale
S’engager en politique, c’est changer son destin. Au mépris de toute idéologies, des hommes politiques n’hésitent pas à passer allègrement de la gauche à la droite, vice et versa pour se délecter des délices du pouvoir. La politique est devenue un moyen d’enrichissement personnel. La traque des biens mal acquis renseigne sur la facilité avec laquelle les politiques puisent dans les fonds publics. On estime à plusieurs milliards le patrimoine d’anciens ministres libéraux…
Celui du président Macky Sall se chiffre en milliards. N’est-ce pas Wade qui disait : «j’ai créé des milliardaires» ? A l’image d’une Aïda Ndiongue, qui, d’après le procureur Serigne Bassirou Guèye, est assise sur «47 milliards de Francs Cfa». La femme d’affaires libérale récuse les accusations en déclarant avoir gagné son premier milliard en 1993, avant la dévaluation du FCfa en 1994.
Ismaël Madior Fall avait bien raison de souligner dans les Marches du Quotidien : «L’Etat, pour une large part, fonctionne selon une logique néo-patrimoniale et clientéliste. L’Etat est encore considéré dans notre pays comme une source d’enrichissement, c’est un gisement alimentaire. Les hommes politiques font de la politique pour de beaux principes certes, mais ils le font aussi pour des positions, pour avoir du job, de l’argent.
Dans notre pays, la position politique peut changer le destin d’un homme ou d’une femme alors qu’en principe la politique ne doit pas changer la condition de l’individu. Mais dans notre pays quelqu’un peut voir sa condition changée grâce à la politique.» Les idées éclairées du constitutionnaliste manque au public depuis son entrée au Palais.
La politique est source d’enrichissement personnel. Un ascenseur social. Un gagne-pain. Chez les jeunes, elle ouvre le chemin du premier emploi. D’où la guerre fratricide dans les jeunesses politiques. On passe d’étudiant à directeur ou ministre. En 2000, Khady Diédhiou et Aliou Sow sont bombardés députés. Ils passent des amphis à l’hémicycle. Pendant 10 ans, Dr Sow siège au Conseil des ministres. Coumba Gaye le rejoindra dans l’attelage gouvernemental. La pratique a survécu au pouvoir de Wade. Thérèse Faye, à peine sortie de l’université, est nommée directrice de l’Agence de la case des Tout-petits.
Entrée en force des intellectuels et acteurs de la société civile où est le sang neuf ?
Depuis 2000, intellectuels, «experts » sénégalais ont pris goût à la politique. C’est devenu une manière de récompenser une carrière académique ou une réputation médiatique. Technocrates reconvertis en militants de la vingt-cinquième heure, certains ont très vite compris qu’il suffit d’accaparer les médias pour se tailler une place au soleil. Les sociologues (Djiby Diakhaté, Kaly Niang, Aly Khoudia Diaw, Malick Ndiaye), le juriste (Mounirou Sy), l’économiste (Moubarack Lo) … à force d’analyses se sont trouvé une bonne planque.
Entré presque par effraction en politique, les anciens recteurs d’université, Moustapha Sourang, Mary Teuw Niane ont touché le graal ministériel, même s’ils peinent à normaliser l’enseignement supérieur. Arona Coumba Ndoffène Diouf, candidat raté à la Présidentielle 2012, a quitté les Etats-Unis pour un titre de conseiller du prince.
Immergés dans la jungle politique, ces intellos et personnalités dites de la société civile développent des logiques de survie. Ils se débarrassent vite de leurs illusions et se fondent dans la masse de militants dévoués, obnubilé par les promotions politiques. Avant sa suppression, Arona Coumba Ndoffène Diouf n’avait d’yeux que pour la présidence du Sénat, au point de perdre de vue que cette institution budgétivore a été largement honnie par les Sénégalais. Diouf avait déroulé son plaidoyer pour défendre sa légitimité :
«La coalition Macky 2012 entière m’a donné son accord pour briguer la présidence du Sénat. Nous savons que le Président Macky Sall ne va pas choisir un membre de Benno Bokk Yakaar à ce poste parce que ce sont des gens qui, dans trois ans, vont se retourner contre nous. Nous ne voyons pas au sein de «Macky 2012», de figure emblématique pour porter cette position. C’est la raison pour laquelle nous proposons ma candidature (…) Nous sommes des leaders qui avons renoncé à notre candidature à la magistrature suprême pour soutenir Macky Sall.»
Avant de fréquenter les allées feutrées du pouvoir, Ismaël Madior Fall a longtemps théorisé un grand toilettage des institutions. Il proclamait : «Il nous faut un président de la République fort qui gouverne, des institutions fortes, des organes dont le rôle est de contrôler le gouvernement. (…) Un pouvoir fort, mais avec des contre-pouvoirs. Nous avons également besoin de moderniser notre administration, d’une réforme profonde de l’Etat, mais aussi d’une révolution fondamentale des mentalités.» Il n’est plus aussi réformateur depuis son entrée au palais.
Les changements politiques intervenus au Sénégal n’ont jamais donné lieu à un profond aggiornamento. Par la faveur de la transhumance, les vaincus rejoignent les allées du pouvoir pour restaurer l’ordre ancien que le peuple a voulu changer. Le retour aux affaires de cette caste de privilégiés fausse le jeu démocratique.
Deux alternances politiques en 12 ans. Le Sénégal offre l’exemple d’une oasis de démocratie dans un désert d’instabilité. Le modèle est célébré un peu partout dans le monde.
Mais ces victoires si chèrement acquises par le peuple sont toujours édulcorées par le phénomène de la transhumance qui brouille les pistes. Les objectifs de changement ne sont, jusque-là, jamais atteints puisque les acteurs sanctionnés par les urnes reviennent par des voies détournées pour faire renaître l’ancien système. Le champ politique manque de cordon sanitaire idéologique entre les différentes formations empêchant les acteurs de sauter d’un bord à l’autre.
Depuis les indépendances une caste politique presque inamovible gère les affaires publiques. En dépit de la volonté populaire de changer de temps à autre l’équipe dirigeante. Ce talent de mutants des hommes politiques a fait l’objet de réflexion à une époque lointaine dans d’autres contrées. «Les révolutions peuvent se faire pendant quarante et cinquante ans avec le même personnel, que l’on peut appeler personnel ambulant», faisait remarquer Maurice Joly, l’auteur de Recherches sur l’Art de parvenir. «Vous voyez un régime nouveau, vous croyez que ce sont d’autres hommes, pas du tout. Celui-ci était pair héréditaire sous tel régime, il devient pair viager sous un autre régime, sénateur sous un troisième».
Cette analyse de la politique française du 19ème siècle n’a pas pris une seule ride. Elle garde intacte sa pertinence dans le contexte sénégalais actuel.
En 2000, nombre de caciques du Parti socialiste défait ont vite tourné casaque et renié leurs convictions d’hier pour prendre part au banquet du régime libéral. Mbaye Diouf, Mbaye Jacques Diop, Aïda Mbodj et consorts ont rallié le parti au pouvoir. La seconde alternance offre une caricature de cet exode politique massif vers le camp des vainqueurs. Récemment Moustapha Sourang, Amadou Niang, tous deux anciens ministres sous le régime d’Abdoulaye Wade, sont nommés à des postes de responsabilité. Ils ne sont pas les seuls. Avant eux, Aminata Niane ancienne directrice générale de l’Apix, était appelée aux côtés du président Macky Sall.
En dépit des hoquets d’indignation dans l’opinion, le président continue sa campagne de débauchage. Le pouvoir attire ainsi les opposants telle une fleur qui aimante des abeilles. Me Nafissatou Cissé transfuge du Rewmi rejoint l’Alliance pour la République (Apr). De même que l’économiste Youssou Diallo. Elu président avec presque 66 %, Macky Sall croit pourtant avec une ferveur fanatique que le renforcement de son parti passe inéluctablement par la cueillette des gros «fruits mûrs» du Pds et de Rewmi. Le 9 juillet 2012, devant la presse à Paris, Macky disait être ouvert en direction des militants du Pds décidés à venir travailler avec lui «pour asseoir un processus de développement cohérent du Sénégal».
Le tout est enrobé dans le concept de «compromis historique». Cette transhumance prend une nouvelle forme avec la création de mouvements sociaux.
Passéisme
Les différentes alternances promettent l’illusion de faire du neuf avec du vieux. Mais, en fin de compte, le peuple constate avec effarement que le changement ne réussit guère à instaurer un ordre nouveau. «Non seulement nos hommes politiques sont vieux, mais en plus trop rares sont ceux qui quittent la politique une fois désavoués ; le paysage ne se renouvelle guère et cela contribue à la lassitude généralisée. Ils donnent surtout l’impression d’appartenir à une caste privilégiée qui ne sert que ses propres intérêts et cherche à se maintenir par n’importe quel moyen », estime Max Weber dans Le savant et le politique.
Les figures de Moustapha Niasse, de Djibo Kâ, de Mbaye Jacques Diop, Iba Der Thiam, illustrent à merveille cette réalité. Ils se sont taillé les costumes d’éternels grands commis de l’Etat. Traversant ainsi les âges et les régimes. Ces adversaires d’hier devenus subitement des «alliés objectifs» ont tous servi les régimes passés. Le recyclage connaît un processus circulaire sans fin.
L’invocation incantatoire du passé pour restaurer le prestige perdu conduit le président à faire appel à d’autres dinosaures. Le Retour d’Abdou Aziz Tall et la résurrection du Bureau organisation et méthode (BOM) de Senghor traduit ce regard fixé vers le passé. Dans un contexte marqué par les techniques de l’information et de la communication et les nouvelles stratégies de management, le pouvoir se devait d’inventer une nouvelle gestion de l’administration à même de répondre aux enjeux du moment. Ce retour au passé et à ses hommes place le pays dans l’immobilisme.
PAR FELWINE SARR
LE SANCTUAIRE BACHIR
Que des apprenants, dans un temple du savoir, chassent les princes de l’esprit, est tout simplement inacceptable. Rappelons-le, c’est dans cette même Université que l’on a laissé Nicholas Sarkozy prononcer, en 2007, son infamant discours de Dakar
Le 19 décembre 2013, à l’amphithéâtre de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD II), était prévue une conférence du philosophe béninois Paulin Hountondji. Organisée par la Fondation Léopold Sédar Senghor, elle s’intitulait « De la négritude à la Renaissance africaine : quels concepts, clés de lectures et réponses pour aujourd’hui et demain ? ».
Le Pr Souleymane Bachir Diagne devait en être le répondant. Il s’agissait d’une conférence importante à plus d’un titre. Paulin Hountondji, éminent critique de l’ethno-philosophie, un temps contempteur de la négritude, avait l’occasion, trente ans après, de s’expliquer sur ce concept et ses avatars. La personnalité des deux conférenciers, parmi les plus illustres philosophes de notre époque, faisait de la manifestation bien plus qu’un moment de réflexion partagée. Nous étions conviés à un événement intellectuel de grande portée. Le banquet s’annonçait somptueux.
Des étudiants firent irruption dans l’amphithéâtre. Aux cris de «Bachir dégage », ils empêchèrent la tenue de la conférence. Ceux-ci rendaient Souleymane Bachir Diagne responsable de la hausse des droits d’inscription dans les Universités, décidée par le gouvernement sénégalais, à l’issue de la Concertation Nationale sur l’Avenir de l’Enseignement supérieur (CNAES), dont il fut le président du comité de pilotage1.
La question de fond, n’est cependant pas celle de la responsabilité supposée de Souleymane Bachir Diagne dans le processus de décision. Il s’agit de savoir de quoi ces faits sont le symptôme. Que nous disent-ils ?
D’abord, ils révèlent le profond délitement intellectuel et moral dans lequel nous sommes. Lorsque des étudiants congédient la pensée, la boutent hors d’une Université dont la devise est la lumière est ma loi, lieu par excellence de son asile, nous sommes devant l’inconcevable. Ceci est le signe d’une inversion majeure des valeurs, qui toujours, est un prélude au chaos et à la tyrannie. Un tel drame a pu se jouer sur cette scène de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar parce que nous sommes responsables d’une série de faillites.
Faillite dans la transmission et dans l’édification de références. Faillite dans l’exemplarité qui doit être la nôtre. Faillite morale et intellectuelle, faiblesse coupable devant le règne de la terreur que nous avons vu s’insinuer et s’établir dans ces espaces dédiés à l’esprit, sans réagir avec la vigueur requise.
L’ignorance absolue de la part de ces étudiants s’agissant de ce qu’est une Université, leur méconnaissance de l’histoire intellectuelle de ce pays et de ses hérauts, tout cela nous a menés à des situations inquiétantes. Un micro-trottoir interrogeant les étudiants de l’UCAD sur la personnalité de Cheikh Anta Diop (qu’avait-il fait ? qui était-il ? quel était le sens de son combat ?) révéla leur docte inculture à propos de celui dont leur Université porte le nom.
Les mémoires fondatrices de nos traditions de pensée, devant structurer l’ossature intellectuelle de nos étudiants, leur font cruellement défaut. Leur sont substituées celles plus récentes, constituées des hauts faits des vedettes du sport, de la musique et du spectacle, qui forment désormais l’essentiel de la culture commune. Ceci conduit à ce que des apprenants posent des actes dont ils ne mesurent aucunement la portée, ne sachant qui sont leurs véritables héros. L’inversion de notre échelle de représentations et la panne dans la production de nos références en sont les raisons et l’illustration.
Qu’est-ce qu’une Université ?
Une Université est un espace où l’on gagne les esprits par la raison et non par la force. Cet ultime refuge de la liberté de pensée est donc un territoire libéré de toute forme de violence et de pouvoir. L’Université est également le lieu où règne le magistère de l’intelligence, la hiérarchie y étant celle de l’esprit. Les savants y sont princes, sinon rois. Le sens des franchises universitaires est d’affirmer que, dans cette sphère, règnent le débat intellectuel et la libre pensée. Qu’aucune force, aucun pouvoir, aucune violence ne doit s’y exercer pour contraindre le libre exercice de ces prérogatives.
Une pensée peut y être vivement contestée, critiquée, y compris celle de Souleymane Bachir Diagne. Aucune attaque ad hominem n’y est admise. Cette extraterritorialité féconde, l’Université la défend contre les tentatives externes de sa négation. Elle se charge de propager, dans le corps social les valeurs et principes qui la fondent. C’est ainsi qu’elle contribue à édifier une société où règnent la tolérance et le pluralisme.
Mais lorsque ce sont les étudiants eux-mêmes, héritiers de ce nécessaire privilège, qui le remettent en cause-parce qu’au fond ce qui s’est joué c’est une désacralisation du savoir et de ses mythes par les apprenants-, nos Universités deviennent, hélas, des territoires envahis par différents ordres, y compris guerriers et sauvages. Lors des élections d’amicales d’étudiants, il arrive que coupe-coupe, couteaux et battes de baseball mènent le débat. Notre Alma mater est désormais le lieu de luttes diverses (économiques, sociales, idéologiques), de prédation, de marquage de territoires, de prosélytismes variés, un maelström de toutes les contradictions et de toutes les tensions qui traversent notre société.
Cet espace à part, protégé, se fondant sur ses propres valeurs, immunisé, est nécessaire comme une poche d’oxygène à la régénération du corps social devenu pollué. Il est vital de le restaurer dans ses fonctions premières.
Une nation a ses symboles, ses espaces sacrés, ses lignes rouges. Il existe un sacré religieux, mais également un sacré profane. Une nation célèbre ses penseurs, les entoure de respect et d’estime, les sanctuarise. Lorsqu’elle manque de le faire, c’est sa propre lumière qu’elle voile. On n’insulte pas sa propre intelligence. Le Pr Souleymane Bachir Diagne représente la nôtre dans ce qu’elle a de plus pointu.
Il arrive qu’un artiste dise l’âme d’un peuple dans ce qu’elle a de plus élevé. Lorsque celui-ci est reconnu, respecté et sanctuarisé, c’est le groupe qui, à travers lui, célèbre sa meilleure part. Ce type de consensus qui dépasse la personne elle-même, car s’attachant à sa dimension symbolique, est fondamental. Plus que la personne, c’est ce qu’elle représente que l’on honore. Sans cela, nous n’aurions plus de modèle, c’est-à-dire plus d’image projetée de ce que nous avons de meilleur en nous-mêmes et vers quoi nous voulons tendre.
En interrompant cette conférence, ces étudiants ont ajouté un sacrilège à d’autres, qui avaient déjà outragé cet espace séparé qu’est l’Université. Leur lecture se limitant à celle de l’action revendicative contre une mesure qu’ils contestent et le marquage illusoire d’un territoire qui ne leur appartient pas, car ils n’en sont que les usufruitiers pour un temps déterminé. L’histoire des différents troubles qui ont eu comme scène l’Université sénégalaise depuis mai 1968 aurait dû les édifier. L’Université est un lieu de transit et appartient à la nation. Elle sait quand il le faut, reprendre possession de ses quartiers. Mais lorsque la mémoire défaille, le seul triomphe que l’on se promette est une victoire à la Pyrrhus.
Qui est le Pr Souleymane Bachir Diagne ?
Souleymane Bachir Diagne est né à Saint Louis en 1955. Il a fait ses études primaires entre Ziguinchor et Dakar. Il obtient un bac C au lycée Van Vollenhoven. Auparavant il avait été lauréat du concours général. Après une hypokhâgne au lycée Louis le Grand, il réussit le prestigieux concours de l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm.
Agrégé de philosophie à 22 ans, Docteur de troisième cycle, puis Docteur d’Etat en philosophie, il rentre au Sénégal et enseigne pendant vingt ans à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il y fonde un groupe de recherche autour de questions liées à la philosophie et à l’épistémologie des sciences. Ensuite, il s’intéresse à l’histoire de la philosophie en Islam, ainsi qu’aux sociétés et cultures africaines. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages. Ses travaux portent un intérêt particulier à la pensée de Senghor, de Mohammed Iqbal et de Bergson.
Aujourd’hui professeur à l’Université Columbia, philosophe de renommée internationale, considéré comme le penseur de la mutualité, il représente ce que ce pays produit aujourd’hui de meilleur en matière d’intellectualité. Penseur lumineux, doté de qualités humaines hors du commun, dont les plus remarquables sont l’humilité et la générosité intellectuelle, Souleymane Bachir Diagne est estimé de toute l’intelligentsia mondiale.
Les universités les plus prestigieuses et les lieux où l’on célèbre l’esprit s’honorent de sa présence. Son parcours, faut-il le rappeler, est exemplaire. Il doit inspirer une jeunesse studieuse qui rêve de savoir et d’esprit. Voici le monsieur que des étudiants ont osé déclarer persona non grata à l’UCAD, cette institution à laquelle il a donné vingt ans de sa vie.
Un vent d’ignorance, de poujadisme, de médiocrité satisfaite d’elle-même, de haine de l’esprit souffle sur ce pays. Partout, les hurleurs, les surfeurs, les verbeux, les ambitieux, les chasseurs de primes, les bavards, les véhéments occupent les terres et bouchent la vue du ciel. Aucune tête ne doit dépasser. Une culture du nivellement par le bas s’installe, et des médiocres hyperactifs prospèrent sur la passivité du grand nombre.
Que l’on demande à des dictateurs ou à des présidents s’accrochant au pouvoir de « dégager » pourrait se concevoir. Que des apprenants, dans un temple du savoir, chassent les princes de l’esprit, est tout simplement inacceptable. Rappelons-le, c’est dans cette même Université que l’on a laissé Nicholas Sarkozy prononcer, un 26 juillet 2007, son infamant discours de Dakar, sans une huée. Allez comprendre !
La première expression de la terreur est d’imposer le silence. Elle est de ravir et de refuser la parole à ceux à qui nous la devons, car la leur éclaire. Ce silence qui leur est imposé est le signe le plus patent d’une défaite de la pensée, d’une crise du sens et de l’intelligence. Une nation qui s’y enlise, qui ne sait plus entreprendre son voyage vers l’orient, vers l’est d’où provient la lumière, met en œuvre sa régression et ne saura relever les défis qui l’interpellent.
A ces jeunes gens, il manque une authentique querelle avec la société. Celle qu’ils doivent mener contre ses ombres, ses iniquités. Une bataille pour le droit à une éducation de qualité, à un cadre performant et adéquat d’apprentissage. Un combat qui les oblige aussi à prendre leur part de responsabilité dans l’édification d’un meilleur système éducatif, en y contribuant financièrement. On pourrait arguer que, par ces actes, ils contestent un désordre économique et social. Soit. Mais ces formes de luttes sont de mauvaises réponses apportées à de vraies questions. Ce n’est pas en arrêtant le train de l’éducation (la sortie de l’enfermement), de la réflexion et de la pensée que l’on résout les problèmes.
Paulin Hountondji et Souleymane Bachir Diagne, ces deux philosophes africains et universels nous conviaient à penser qui nous sommes, à examiner nos utopies et nos fictions refondatrices. Exercice nécessaire et salutaire en temps de crise. Il est une victoire que les guerriers ne remporteront jamais, disait René Char, celle de la vérité et de ses multiples réfractions. Celles-ci, nous ne les conquerrons que si nos Universités redeviennent ces lieux où règne la lumière afin que nous puissions y inventer nos avenirs.
Bachir est un sanctuaire de l’esprit, on ne le profane pas. Sa figure, pas sa personne, est celle d’un idéal-type que notre jeunesse devrait chérir.
Pr Felwine Sarr
Agrégé des Universités
Doyen de la Faculté d’Économie et de Gestion
Université Gaston Berger, Saint-Louis.
1 Faut-il le rappeler, les décisions aujourd’hui contestées par ces étudiants furent prises à l’issue d’une concertation nationale dont, justement, le rôle du comité de pilotage que présida le Pr Souleymane Bachir Diagne, fut de l’organiser. Des travaux associant tous les acteurs de l’Université ainsi que ceux de la société civile furent menés au sein de commissions et d’ateliers (Gouvernance, Offre et qualité, Financement…). Un rapport fait de propositions émanant de ces commissions fut remis au gouvernement qui, par la suite, mit en place des commissions techniques pour faire des arbitrages et décider. Un conseil présidentiel fut organisé pour annoncer les décisions du Gouvernement du Sénégal qui eut in fine le dernier mot.
Si certains photographes ressentent les revers du changement induit par le numérique, d’autres y voient une opportunité pour faire fructifier leur business.
Au pied du Monument de la renaissance africaine. Le photographe, la trentaine, svelte, teint noir, casquette vissée sur la tête, appareil pendant autour de son cou, guette les visiteurs. Un couple s’approche de lui. D’un geste brusque, il se lève, faisant mine de prendre photo. La femme, une blonde aux longs cheveux, décline gentiment l’offre. Cheikh les poursuit, insiste, vante la qualité de ses photos. Après quelques pas il revient bredouille sur la place et attend d’autres visiteurs.
A sa quatrième tentative, il décroche enfin une cliente. Une adolescente de teint clair, portant des bas et un body. Ensemble ils franchissent les longs escaliers. Essoufflés, les voilà enfin sur la Terrasse. Debout devant la statuette, les mains aux hanches, la tête inclinée, large sourire, elle est enfin prête pour prendre la pose. Le lendemain elle devra revenir sur les lieux pour récupérer ses photos monnayées à 500 francs Cfa l’unité. Tous les jours, Cheikh le photographe vient sur la place à 9h et ne se rend que tard la nuit au laboratoire pour le tirage.
Cheikh photographe, comme le surnomment ses amis, n’a pas fait de formation dans une quelconque école pour apprendre ce métier. Ayant dès son enfance dû assumer de grandes responsabilités, il a choisi la photographie comme gagne-pain : «Mon expérience longue de plusieurs années m’a permis de devenir un grand professionnel dans ce domaine. La photographie ne nécessite pas une formation particulière. Le professionnalisme on l’acquiert au fil du temps :
«Après, j’ai arrêté mes études pour me spécialiser en photographie et cela au fur et à mesure que je fréquentais les studios». Ce métier qui, jadis, nourrissait son homme, est tombé en désuétude. La principale raison, selon le photographe, c’est l’avènement du numérique. Depuis lors, leur chiffre d’affaire chute.
Pis, beaucoup de labos photo et de studios ferment à tour de rôle. A cause de cela, les photographes qui opèrent sur le terrain rencontrent d’énormes difficultés. «Presque tous les touristes viennent avec leurs appareils numériques», se désole-t-il, ajoutant : «je suis là toute la journée sans gagner grand-chose, Je n’ai pas de vie de famille, sans compter l’humiliation et le dénigrement dont je suis victime».
Même son de cloche chez Pape Baïdy Fall, photographe depuis 1992. Il a même abandonné la photographie pour devenir gérant d’un labo à la Médina. Trouvé dans son laboratoire vers 18 heures, il reçoit les photographes de terrain. Quatre d’entre eux l’attendent. Des produits chimiques destinés à l’entretien du labo sont rangés sur un étal à droite ; derrière, se trouvent l’ordinateur de lavage et la tireuse-développeuse.
Assis devant une machine, près de son client, il place la carte dans un support, les images prises s’affichent. Le client, un jeune homme à l’accent étranger, lui donne des photos à tirer. Ils discutent du format et fixent un prix. Il devra repasser plus tard prendre sa commande. Les photos format 10-15 sont tirées à 500 fCfa et celles de 13-18 à 1000 fCfa. «Je gagnais beaucoup de marchés grâce à la qualité de mes photos», se souvient-il.
Et de poursuivre : «De bouche à oreille je suis devenu une célébrité dans ce domaine, mais hélas j’ai arrêté ce métier depuis belle lurette car cela ne marche plus comme avant». Selon M. Thiam, le numérique a bouleversé le travail de photographes. Beaucoup de clients ont maintenant des appareils numériques. Pis, les albums de mariage ou de baptêmes ne sont même plus tirées, les femmes préfèrent les montages numériques :
«c’est très dommage car l’album photo permet de garder les souvenirs, c’était même un trésor que l’on gardait jalousement», se désole-t-il. À l’appareil numérique s’ajoutent les téléphones portables. Et les photos prises sont même tirées au laboratoire à 250 fCfa l’une. «Tu vois, les gens n’ont plus un grand intérêt à appeler les photographes», explique-t-il.
Les réseaux ne sont pas pour arranger les choses. «Les gens qui accrochaient leurs photos dans leur salon préfèrent maintenant les publier sur Facebook. Et elles seront vues et commentées de tout le monde avec un minimum de dépenses», explique-t-il. Ajoutant : «en tout cas, cela ne fait pas notre affaire». Pour toutes ces raisons il a préféré le labo au terrain.
L’ancien photographe n’a pas manqué de décrier l’attitude des jeunes photographes qui, par nécessité, acceptent des sommes dérisoires que leur offrent les clients. «Une photographie à 350 francs, ce n’est raisonnable», se désole-t-il.
Pourtant, Cheikh Tidiane Thiam, photographe professionnel, n’est pas de cet avis. Pour lui, jusqu’à présent la photographie nourrit son homme : «J’entretiens ma famille depuis toujours grâce à ce métier. J’ai même fait des progrès dans mon domaine». Pour lui 80% des photographes apprennent le métier dans le tas, ce qui explique leurs limites. Photographe professionnel, M. Thiam dit suivre des cours de renforcement un peu partout pour comprendre les changements induits par l’ère numérique.
«C’est bel et bien un métier d’avenir, l’ère numérique n’est pas un frein, au contraire cela nous facilite même la tâche», dira-t-il. Je parle de la rapidité des copies, de l’envoi, etc. Tout cela développe davantage la photographie». La photographie artistique, de sport, de spectacle de nuit, aérienne ou animale, bénéficie même des avantages de l’ère numérique. La photo publicité, très en vogue, requiert également beaucoup de revenus : «Les gens gagnent beaucoup d’argent avec ces spécialités. Notre seul souci demeure l’absence de contrat ou d’autonomie».
CAMERON ANNONCE LE RENFORCEMENT DE L'AIDE A LA FRANCE EN AFRIQUE
BRIZE NORTON (Royaume-Uni), 31 jan 2014 (AFP) - Le Premier ministre britannique, David Cameron, a annoncé vendredi sur la base militaire de Brize Norton, près d'Oxford, le renforcement de l'aide à la France au Mali et en Centrafrique sous la forme d'un soutien logistique aérien.
"Nous avons discuté du soutien vital que les Français apportent aux pays de l'Union africaine au Mali et en Centrafrique", a déclaré David Cameron en conférence de presse commune avec le président français François Hollande.
"Je veux rendre hommage au leadership courageux et déterminé de François sur ces questions", a-t-il dit, ajoutant "soutenir totalement ces efforts".
"Nous avons été l'un des premiers pays à proposer notre aide et aujourd'hui j'offre de nouveaux vols logistiques et un soutien en matière de réapprovisionnement en carburant des avions dans les airs", a-t-il annoncé.
"Nous pensons tous les deux que la communauté internationale devrait faire plus pour soutenir les pays africains afin d'éviter des conflits incontrôlables", a-t-il fait valoir.
BERNARD TAPIE HOSPITALISE APRES UN ACCIDENT DE VELO SANS GRAVITE
CRETEIL, 31 jan 2014 (AFP) - L'homme d'affaires Bernard Tapie a été hospitalisé à la suite d'un accident de vélo sans gravité vendredi après-midi à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), a-t-on appris de source policière, confirmant une information de LCI/TF1.
M. Tapie circulait sur un vélo électrique lorsqu'il a été percuté vers 14H45 par un véhicule arrivant sur sa gauche, a précisé cette source. Légèrement blessé aux jambes, il a été transféré à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière. "C'est un accrochage comme il y en a tous les jours", a commenté la source.
Une enquête pour déterminer les causes de l'accident a été confiée au commissariat d'Ivry-sur-Seine.
Censée être “une institution de financement du développement social”, la Banque nationale de développement économique (Bnde) a ouvert ses portes lundi dernier à la cité Keur Gorgui. Cristallisant beaucoup d’espoir surtout du côté des autorités étatiques, cette nouvelle banque devra apprendre très vite à éviter les écueils qui ont coulé ses prédécesseurs. Ils ont pour nom générique, interventions politiques. EnQuête vous replonge dans le passé des institutions ayant eu la même mission qu’elle ou presque.
Après un long processus ayant démarré en 2008, la Banque nationale de développement économique (Bnde) a enfin démarré ses activités avant-hier. Issue d’une transformation organisationnelle du Fonds de promotion économique (Fpe), la banque a pour mission d’appuyer les acteurs des différents secteurs économiques du pays, notamment les PME qui font face à des faiblesses de fonds propres et à des difficultés d’accès au crédit. Selon le directeur de cette institution, la priorité sera accordée à l’agriculture, l’énergie, l’artisanat et la pêche entre autres secteurs. Elle est donc une alternative au système bancaire actuel axé presque exclusivement au financement du court terme, c’est-à-dire des opérations immédiatement rentables.
Cependant, au-delà de la déclaration de bonnes intentions, force est de reconnaître que la guerre est loin d’être gagnée. Si Saidou Nourou Sy, Dg de la Bnde, parle de rupture et de nouvelle démarche dans son discours, c’est que de précédentes expériences ont lieu. Elles ont certes eu quelques effets positifs, mais ont toutes fini au mouroir. La nouvelle banque a donc plein de pièges à éviter La précédente banque à avoir la même mission que la Bnde porte presque le même nom que celle-ci, à une lettre près. Il s’agit de la Banque nationale de développement du Sénégal (Bnds). Elle sera liquidée en 1990. De sa naissance à la veille de sa mort, la banque a accompli pas mal d’actions.
Etat interventionniste
Elle a été une institution de financement du développement social, selon le Professeur en économie Moustapha Kassé. Elle s’est occupée du financement des acteurs du secteur public, mais aussi de certains acteurs du secteur privé. Les programmes de l’époque qui portaient sur un secteur public extrêmement important avaient donc pour support financier la Bnds. Toutefois, cette institution a vécu à une période où l’Etat était extrêmement interventionniste dans l’activité économique. A l’absence d’un secteur privé fort, “l’Etat était le principal architecte de la promotion de l’économie de manière générale”, rappelle-t-il.
De ce fait, deux phénomènes ont contribué à la perte de la banque. D’abord Les politiques d’ajustement structurel qui “avaient complètement coupé les bras de l’Etat en démantelant son secteur public”. Ensuite la Bnds qui avait facilité sa liquidation par des problèmes de gestion “inexplicables”. Ce problème de gestion auquel le professeur fait référence est relatif à des projets d’hyper consommation improductive des élites. On pense notamment à l’ouverture de compte dit K2 lorsque la banque s’est retrouvée avec des ressources complémentaires provenant de la hausse des prix des matières premières pendant les années 70/80.
Il y a aussi des prêts accordés à des paysans par le biais de l’Oncad. Des sommes jamais recouvrées parce que considérées à l'époque par les partisans du pouvoir, notamment paysans et marabouts, comme des “dons” de l’Etat. A cela s’ajoute le financement de secteurs dans lesquels la banque n’avait pas d'expérience et d'expertise avérées. Elle s’était donc condamnée à la mort.
Le problème est donc lié, selon le Professeur en économie Abdoulaye Seck, à la fois au personnel de la banque qui ne connaissait pas les règles de gestion d’une telle institution, mais aussi à la nature du prêt lui-même, puisque fait pour un secteur rentable. Tout cela parce que l’Etat avait ses secteurs prioritaires qu’il comptait appuyer.
Contexte sous-régional
Cependant, les raisons de la faillite ne sont pas que nationales. Le contexte de la sous-région y était pour beaucoup. Dans un document intitulé “les déterminants des faillites bancaires dans les pays en développement : le cas des pays de l'Union économique et monétaire ouest- africaine (Uemoa)” et publié en janvier 2000 , Bruno POWO FOSSO du Centre de recherche et développement en économique (Crde) et du Département de sciences économiques, Université de Montréal note :
“Durant les années 80, on observe dans tous les États membres un déclin de la production, une détérioration des termes de l’échange, une baisse des recettes publiques et la surévaluation du Franc Cfa qui (...) auront des répercussions négatives sur le système bancaire”. Il s’y ajoute que plus de vingt-cinq pour cent des crédits bancaires alloués durant la période 1980-1989 ont été non productifs et représentaient près de six fois la somme des capitaux, des réserves et des provisions des banques, souligne la Banque Mondiale (1989), citée dans ce document.
Ceci a pour conséquence la liquidation ou engagement dans des programmes d'assainissement d’une trentaine de banques entre 1980 et 1995. Le Sénégal se singularise de façon négative. “La situation du Sénégal était assez grave puisque la quasi-totalité des banques du secteur public s'était effondrée. Ceci est illustré par la liquidation de la Banque Nationale de Développement du Sénégal (Bnds) en 1990 (Etat 72,9%), la faillite de la Société Financière pour le Développement de l'Industrie (Sofisedit) en 1989 (actionnaire Etat 18,5% et les autres banques de la place) et la fermeture de la Société Nationale de Banque (Sonabank) en 1989.
Elle a un capital de 300 millions de F Cfa détenu à hauteur de 88% par la SONAGA, elle-même appartenant presque exclusivement à l’Etat avec 90,7% des actions. On note aussi la cessation d'activité de plusieurs banques commerciales telles que l'Union Sénégalaise de Banque (Usb) en 1989 (Etat 62,2% Crédit Lyonnais 18,7% et autres) Assurbank en 1990, la Banque Sénégalo- Kowétienne (Bsk) en 1990 (le Koweït Foreign Trading Contracting and Investing 50%, l'Etat Sénégalais 25% et un privé Sénégalais 25%), et Bank of Credit and commerce International (Bcci) en 1991 (capital entièrement étranger)”. Elles seront sept au total.
Le Burkina et la Mali, modèles de gestion
L’explication, au-delà de la sécheresse et de la détérioration des termes de l’échange, est facilement trouvée dans une série d’actions et de comportements qui ne laissent aucune chance aux banques. “Le pays a (...) adopté des politiques inappropriées pour le secteur financier (maintien artificiel de bas taux d’intérêt, taux d’intérêt préférentiel pour certains secteurs)”. A cela s’ajoute “le manque de discipline fiscale, une absence virtuelle de supervision des banques, une mauvaise gestion et l'interférence du gouvernement dans les banques du secteur public et le manque de contrôles internes sur les décisions de prêts”.
La preuve de la gestion peu orthodoxe des institutions est que, à la même période, le Burkina Faso n’a connu qu’une seule banque qui a fait faillite, alors qu’au Mali voisin, toutes les banques sont saines. Rien donc de surprenant si le document fait une conclusion du genre:“Pour ce qui est de la contribution de chaque pays sur la probabilité de faire faillite dans l’Union, nos résultats indiquent que seul le Sénégal affecte positivement et de manière significative cette probabilité.”
Il a fallu malheureusement cette énorme crise bancaire pour que la Bceao pense à mettre sur place des organes de contrôle et une législation beaucoup plus contraignante. Aujourd’hui, les banques sont encadrées par un dispositif très serré. Il s’agit entre autres de la loi bancaire et de la Commission bancaire, des règles prudentielles, des dispositifs prudentiels, qui sont autant de contrôle sur l’activité de la banque.
Une institution financière ne s’accommode pas de la politique
Quant au Fonds de promotion économique (Fpe), son architecture était différente, selon le Pr Kassé. Il s’agit de sommes mises à la disposition du Sénégal par la Banque africaine de développement (Bad) pour promouvoir les activités économiques. Plus précisément, “Il devait refinancer des banques qui acceptent de financer les PME-PMI, garantir les prêts accordés et renforcer les fonds propres des PME-PMI par des frais participatifs”, renseigne le directeur de la Bnde dans un entretien accordé au journal Le Soleil. “N’étant pas spécialisée dans des filières précises de financement, elle a outrepassé ses règles pour financer des activités qui n’ont pas de rentabilité immédiate”, relève le Pr Kassé. Là aussi, il s’agit d’un problème de qualité de gestion des institutions publiques.
Le cas FPE
La gestion du FPE par Ndèye Khady Guèye a fait débat. Sous mandat de dépôt depuis le 4 février 2013, elle est accusée de détournement de deniers publics d’un montant de 2,5 milliards dans sa gestion. En fait, elle a effectué un montage financier pour l’acquisition du dernier siège du Fpe et de son équipement pour une valeur de un milliard. Or, l’inspection générale d’Etat (Ige) estime que le prix total de tout cela n’excède pas 500 millions.
En plus, les enquêtes révèlent que lors de la transformation organisationnelle du Fpe, la dame a créé une société dénommée Sap (Société africaine de participation) avec l’aide d’un certain Gabriel Lopez qualifié de prête-nom. Sa société devait alors participer à hauteur de 1 milliard. N’ayant pas les fonds, elle décide de contracter un prêt de 1,5 milliard à la Banque Sahélo-Saharienne pour l'investissement et le commerce (Bsic) dans laquelle banque le Fpe qu’elle dirige a un dépôt à terme de 1,500 milliard en guise de nantissement. Ce qui a fait dire à des observateurs qu’elle a versé l’argent du Fpe dans les comptes de sa propre société.
Par ailleurs, un audit interne fait en 2008 l’accuse d’être impliquée dans un projet de financement de 56 taxis Skoda au profit d’un protégé d’un haut responsable de la Présidence sous Abdoulaye Wade. Afin de bénéficier d’une liberté provisoire, elle a dû renoncer à ses actions d’une valeur de 1,5 milliard à la Bnde. Elle a également cautionné deux immeubles estimés à 02 milliards. Ce qui n’a pas empêché le parquet de refuser sa libération après un avis favorable de la chambre d’accusation.
En somme, nous explique un expert du milieu financier, la Bnde devra nécessairement éviter la main politique ou politicienne qui est au début et à la fin de toutes les précédentes faillites bancaires.
Le fameux “compte K2”
Le compte K2 qui a été créé au temps du président Léopold Sédar Senghor avait pour objectif de favoriser la naissance d'un secteur privé national. Plusieurs milliards de francs Cfa avaient été alors “prêtés” à de hauts responsables socialistes sans jamais être remboursés. Abdoulaye Wade et son parti affirment que l’argent a été détourné par les barons du Ps et utilisé parfois pour déstabiliser le Parti démocratique sénégalais (PDS). Et selon Me Wade, le compte K2 est parti de Kaolack, la ville d’origine de Jean Colin, l’ancien “homme fort” du régime socialiste, mais aussi de Moustapha Niasse.
BNDE : la géographie du capital
La structure du capital de la Bnde incite à l'optimisme. L’Etat n’a que les 25% du capital et ne se trouve pas à la tête du conseil d’administration. La nouvelle composition du capital s’établit comme suit. Il y a d’abord le groupe Teylium de Yérim Sow. Il est suivi par d’autres acteurs économiques tels que Ameth Amar du groupe Nma et Babacar Ngom de Sedima. Pour ces trois, les autorités n’ont pas donné le pourcentage de leurs actions.
S’agissant des institutions, Ipres et la Caisse de sécurité sociale, elles avaient 10% chacune à la première configuration, mais on ne sait pas si cela a été maintenu. Viennent respectivement, pour les chiffres communiqués, Boad (9 %), Axa/Sénégal (5,4 %), Sedap (distribution d’engrais, 2 %). Il y a enfin des particuliers. Mamadou Racine Sy est le seul à avoir été cité.
OFOR, POUR MANAGER 1505 FORAGES SUR L’ÉTENDUE DU PAYS
L’office des forages ruraux, objet d'un projet de loi voté hier par l’Assemblée nationale, s'annonce comme un nouveau départ pour une gestion plus efficace et efficiente de l’eau potable en milieu rural.
L’assemblée nationale a adopté hier le projet de loi créant l’Office des forages ruraux (OFOR) pour “mieux répondre aux attentes des populations, notamment rurales.”
Cette structure publique à caractère industriel et commercial est dotée d’une autonomie administrative et de gestion de l’eau en milieu rural. Elle remplace ainsi la Direction de l’équipement et de la maintenance (DEM) du ministère de l’Hydraulique et sera chargée d’organiser la gestion de l’alimentation en eau potable et du patrimoine de l’hydraulique rurale dans une approche plus professionnelle.
De 1991 à nos jours, le nombre de forages est passé de 106 à 1505, d’après les dernières études sur l’organisation et le fonctionnement des forages dont le rapport a été rendu public hier. Dans ce lot, il faut signaler que 9 forages sont tombés en panne mécaniques là où 23 autres ouvrages de captage doivent être renouvelés. Ces pannes selon les députés, portent lourdement préjudices à certaines populations rurales qui peinent à trouver de l’eau potable.
Les députés ont d’ailleurs jugé insuffisant le nombre de forages dans certaines localités du pays et dénoncé la non réparation de certains qui sont tombés en panne depuis des années, et demandé au ministre d’en faire construire d’autres. Ce que Pape Diouf a accepté en promettant la construction de 300 forages “dans les années à venir” pour corriger les disparités
entre les zones. Le gouvernement ne compte pas s’arrêter à cela puisqu’il prévoit de mettre en place un système à même d’assurer une meilleure planification pour l’implantation des forages dans les localités du pays, a assuré le ministre de l’Hydraulique.
Il faut souligner que l’institution de cette nouvelle structure qu’est Ofor entre dans le cadre d’une série de réformes initiée “depuis plus d’une quinzaine d’années” par l’Etat dans le sous-secteur de l’hydraulique rurale. Cela, dans le but d’assurer une meilleure production, distribution et gestion de l’eau potable en milieu rural où souvent l’accès à l’eau potable pose un réel problème de survie.
Dans un contexte où l’alimentation en eau potable en milieu rural demeure une préoccupation majeure, le gouvernement a décidé de créer l’OFOR pour a soutenu le ministre de l’Hydraulique, Pape Diouf devant la représentation nationale.
SAIDOU NOUROU TALL A CRÉÉ SENGHOR AVANT D'ÉLIRE DIOUF !
THIERNO SAIDOU NOUROU TALL, IMAM RATIB DE LA MOSQUÉE
La famille Tall célèbre à partir d'aujourd'hui le 150e anniversaire de la disparition de Cheikh Oumar Foutiyou Tall dans les falaises de Bandiagara, mais aussi le 150e anniversaire de la naissance de Thierno Saidou Nourou TALL et le 100e... anniversaire de la naissance de Thierno Mountaga Tall. En prélude au colloque prévu du 1er au 2 février, l'imam Ratib de la grande mosquée omarienne nous brosse un portrait inédit de son homonyme, Thierno Saidou Nourou Tall, un “marabout hors-la-loi” qui, dit-il, a fait et défait bien des destins....
Dans une de vos contributions, vous qualifiez Thierno Saidou Nourou Tall de père de l'indépendance du Sénégal. Qu'est-ce à dire ?
Je ne fais que reprendre par là les propos du vénéré El Hadj Abdoul Aziz Sy Dabakh. Mais je puis vous dire que Thierno Saidou Nourou a dépassé ses contemporains d'un siècle de par son caractère multidimensionnel. Je me rappelle : quand on inaugurait l'avenue qui porte son nom, le vénéré Khalife général des Tidjanes, El hadji Abdoul Aziz Sy Dabakh, soulignait que c'est toute la République du Sénégal qui devrait revenir à Thierno Seydou Nourou Tall. Il a été un fervent artisan de l'Indépendance, il est d'ailleurs le père de l'Indépendance.
Pourquoi père de l'indépendance ?
C'est grâce à lui que le Sénégal a pu accéder à la souveraineté nationale. El Hadji Abdoul Aziz Sy raconte toujours que le 13 décembre 1959, quand le Général de Gaulle est venu dans notre pays, il est tombé sur les porteurs de pancartes qui réclamaient à cor et à cri l'indépendance. Il a piqué une colère noire et leur a lancé sur un ton sévère : “Vous voulez votre indépendance, prenez-la”. Ceux qui étaient présents peuvent en témoigner. Il a fallu que Thierno Saidou Nourou rencontre De Gaulle au palais, en compagnie d'autres chefs religieux, pour qu'il retrouve sa sérénité et accepte d'accorder au Sénégal son indépendance dans les conditions que lui avait posées Thierno Saidou Nourou.
Quelles conditions ?
Thierno Saidou Nourou avait demandé au président de la République française, à l'époque le Général De Gaulle, des mesures d'accompagnement. Il fallait qu'il mette à la disposition du Sénégal des techniciens et des missionnaires entre autres pour les premières années post indépendance. De Gaulle donna son accord et en profita pour accorder en même temps au Mali son indépendance. Il a également saisi cette occasion pour élever El Hadji Saidou Nourou Tall au rang de président d'honneur de ces deux patries naissantes. Il vouait un grand respect à El Hadj Thierno Saidou Nourou qui a eu à se rendre en France à trois reprises. Son dernier voyage remonte à 1947. C'est un homme religieux qui a beaucoup voyagé.
Quel type de rapports entretenaient-ils réellement?
Le Général De Gaule vouait une grande admiration au saint-homme. Leur amitié était sincère. Ils étaient tellement proches que lors de la deuxième guerre mondiale, Thierno Saidou Nourou a eu à faire pendant 45 jours le “kheulwa” (retraite spirituelle) pour le Général De Gaulle. En bon croyant et homme religieux qui dépasse les considérations raciales, ethnicistes et religieuses, il a annoncé après à De Gaulle la chute du Reich allemand Adolph Hitler. C'était à Marseille. Il avait vu juste.
Quand le Président français a voulu lui exprimer sa gratitude, avec une forte somme d'argent, il a refusé de manière catégorique, préférant qu'il prenne en charge les préoccupations des Africains. Les gouverneurs français d'Afrique portaient en haute estime Thierno Saidou Nourou de sorte qu'ils sollicitaient toujours ses conseils. Il gagnait ainsi son statut d'intermédiaire écouté entre les colonisateurs et les colonisés. Il a eu à jeter des bases de concertation intelligente devant déboucher sur des indépendances sans effusion de sang.
On parle aussi des liens étroits qui l'unissaient à Senghor ?
Ces rapports étaient tellement étroits que Senghor savait qu'il risquait une triste fin s'il se maintenait au pouvoir en l'absence d'El Thierno Saidou Nourou. Son apport a été incommensurable. Il lui a dit : “Le jour où tu ne me verras plus, sache que tu auras du mal à gouverner ce pays.” Il a joué un rôle majeur dans l'accession de Senghor au pouvoir, face à des adversaires politiques comme Lamine Guèye.
Senghor, un Sérère, qui venait de très loin, sans soutien, n'avait pas tous les atouts pour être chef d'Etat. Thierno Saidou Nourou l'a assisté sur plusieurs plans. Ce n'est pas le fruit du hasard s'il a pris le soin de quitter volontairement le pouvoir en 1981. Il faut aussi souligner que Thierno Saidou Nourou a eu à financer des études de Senghor.
Comme exemple cette anecdote : “Quand Senghor était étudiant, sa famille l'avait perdu de vue, sa grande sœur est venue, tout en larmes, solliciter le soutien de Thierno Saidou Nourou qui lui a prêté main forte. Thierno Saidou Nourou envoyait souvent de l'argent à Senghor pour qu'il puisse étudier. D'ailleurs, les sortants de la promotion 1980 de l’École nationale d'administration et de magistrature (Enam) gardent en mémoire le témoignage de Senghor à son égard.
A l'occasion de la sortie de la promotion “El Hadji Saidou Nourou Tall”, le chef de l'Etat sénégalais avait déclaré que Thierno Saidou Nourou s'est battu intensément à sa manière pour la liberté et l'indépendance du Sénégal. Il disait que c'est grâce à Saidou Nourou, un homme d'expérience doublé de stratège, qu'il avait gagné en sagesse et en maturité politique. Thierno Saidou Nourou lui avait inculqué souplesse, courage et abnégation. Il l'a aidé à cultiver le sens de la mesure...
Ses relations avec Abdou Diouf ?
Le mystique est d'une importance capitale dans ce monde. Abdou Diouf ne s'imaginait pas qu'il allait être un jour président de la République du Sénégal, c'est Thierno Saidou Nourou qui lui a tracé un destin présidentiel ; il l'a poussé à y croire quand il était Premier ministre. Par la grâce de Dieu, il a accédé lui aussi au pouvoir. Pour vous dire la grandeur du saint- homme. Il a créé Senghor avant de céder le fauteuil présidentiel à Abdou Diouf.
Quand il avait demandé à Senghor s'il voulait prendre le dessus sur Lamine Guèye lors de la course présidentielle, il a ouvert grand les yeux, parce que Senghor ne pensait pas pouvoir comptabiliser 26 points. Il lui dit qu'il en aura 28 points. C'est aussi le pouvoir du mystique. Il a reconduit le même schéma avec Abdou Diouf, dont la maman Coumba Dème était la nièce de Saidou Nourou Tall. Il a demandé à Abdou : “Veux-tu être président de la République et succéder à Senghor ?” Il a écarquillé des yeux avant de répondre par l'affirmative...
Alors, qu'est-ce qui explique qu'il n'ait pas été connu dans toute sa dimension ?
Il était un homme d'exception mais très effacé. Il ne voulait pas qu'on le glorifie. Un jour, un homme béat d'admiration à son endroit s'est permis de lui tresser des lauriers et de chanter publiquement ses vertus. Il a créé l'effet contraire chez le marabout qui lui a intimé l'ordre de se dédire publiquement sinon il pouvait lui arriver malheur. L'homme a commencé à dire du mal de lui à son grand plaisir... Thierno Saidou Nourou voulait passer pour un simple serviteur de Dieu vivant conformément à la Charia.
Une fois, il est passé devant la corniche, un enfant l'a interpellé en disant : “Regardez Saidou Nourou.” Il en était fier car il a dit : c'est cet enfant qui me connaît et a su m'apprécier à ma juste valeur. Il n'aimait pas les titres et respectait l'être humain quels que soient son âge et son statut social. Il a œuvré sa vie durant contre la dislocation et la haine. Il disait aussi que le plus intelligent des croyants est celui qui supporte la compagnie des personnes, avec leurs vilains actes sans les rendre... Monseigneur Hyacinthe Thiandoum était chaque jour chez lui. C'étaient des rapports de père à fils. Thierno était le père de tout le monde.
Le marabout hors-la-loi
Il paraît qu'il était un homme craint par ses contemporains.
Ce n'est pas fortuit si on l'appelait le marabout hors-la-loi. L'impossible était un vain mot pour lui. Il n'avait aucun sens interdit dans ce pays. Il savait imposer ses idées aux hommes politiques qui étaient obligés de se soumettre. Il ne supportait pas la jalousie et la rupture familiale qui causaient des luttes fratricides et autres conflits se réglant jusqu'au sang. Il s'est aussi imposé comme le père et le guide religieux du Fouta, voulant éviter par là que sa famille ne se disloque, exhortant les membres de sa famille à s'unir autour d'une même parole pour augmenter leurs forces, obtenir la paix et la quiétude.
Il était aussi un polyglotte. Son éloquence était séduisante. Le pays entier lui doit une fière chandelle. Lors des événements qui ont lieu à Dakar entre De Gaulle et le gouverneur de Conakry, Blachère, le premier est venu ici pour accuser la communauté léboue de haute trahison et a voulu les sanctionner. mais Thierno Saidou l'a poussé à revoir sa décision. A Conakry, toutes les portes lui étaient ouvertes, dont celles du palais de la République. Blachère disait de Thierno Saidou Nourou qu'il devait sa noblesse à son amour de la vérité et à son intelligence.
Aujourd'hui, qu'est-ce qui lie la famille Tall au régime en place ?
Nous avons de très bons rapports. Ce n'est pas pour rien que le président Macky Sall prie ici chaque fois de même que son épouse...