La signature de deux conventions de financement entre l’Association nationale des professionnels de la viande et du bétail du Sénégal (Anprovbs), d’une part, et le Crédit mutuel du Sénégal (Cms) et le Fonds d’appui à la stabulation (Fonstab), d’autre part, mettra à la disposition des acteurs deux lignes de crédit.
Deux conventions ont été signées, hier à Dakar, pour un meilleur devenir du secteur de l’élevage. La cérémonie s’est tenue dans les locaux du ministère de l’Elevage et des Productions animales en présence du ministre, Aminata Mbengue Ndiaye. La première signature s’est faite entre le Crédit mutuel du Sénégal (Cms) et l’Association nationale des professionnels de la viande et du bétail du Sénégal (Anprovbs). Grâce à cette convention cadre, le Cms a mis à la disposition de l’Anprovbs une ligne de crédit d’un milliard de FCfa sous forme de crédit revolving. Selon le ministre Aminata Mbengue Ndiaye, les professionnels de la viande et du bétail doivent apporter la somme de 200 millions de FCfa pour pouvoir bénéficier de ce financement qui sera remboursé au taux mensuel de 1,5%.
L’autre convention est une ligne de crédit accordée aux acteurs de l’élevage par le Fonds d’appui à la stabulation (Fonstab). Ce financement va permettre aux acteurs de l’élevage de contracter des crédits pour la construction et d’autres pour le fonds de roulement. Ils pourront les rembourser aux taux annuels de 8 et 10%, selon que le crédit est sur le moyen ou le long terme. De l’avis du ministre de l’Elevage et des Productions animales, ce sont des taux de remboursement relativement faibles. Le président de l’Anprovbs, Doudou Fall, estime que cette convention est une réponse pertinente à la demande du secteur. Il estime que c’est la concrétisation d’une volonté évidente de soutenir les professionnels à travers un programme d’intensification de l’élevage durant la période de soudure, l’installation de kiosques à viande modernes, la mise en place d’un système adapté pour le transport de la viande et du bétail et un appui financier aux acteurs dans leurs activités professionnelles. Le secteur de l’élevage représente un chiffre d’affaires de plus de 600 milliards de FCfa, a-til rappelé. Par ailleurs, le Mme Aminata Mbengue Ndiaye est revenue sur les initiatives visant à moderniser le secteur de l’élevage. Il s’agit, entre autres, de la police d’assurance, la construction de quatre fora par l’Uemoa dans des points stratégiques mais aussi du projet de construction d’un abattoir moderne d’un coût de plus de 22 milliards de FCfa, par l’Inde.
Alors que le conflit centrafricain a pris une tournure religieuse dramatique, Alioune Tine, président du Comité sénégalais pour les droits de l'Homme se dit favorable à l'envoi d'une délégation sénégalaise à Bangui pour “vendre” l'exemple sénégalais de cohabitation entre Musulmans et Chrétiens.
Il ne fait plus de doute que la crise socio-politique en Centrafrique préoccupe l'opinion sous régionale et internationale. En effet, le Sénégal compte s'investir dans la résolution de ce conflit où Chrétiens et Musulmans s'entre-tuent depuis plusieurs semaines.
Et c'est pour mettre un terme aux pogroms que le Comité sénégalais pour les droits de l'homme (CSDH) a suggéré le lancement d'une initiative sénégalaise. Celle- ci, selon Alioune Tine, consisterait en l'envoi d'une délégation à Bangui afin de partager avec la classe politique et la société civile centrafricaines l'expérience sénégalaise de “cohabitation exemplaire” entre Musulmans et Chrétiens.
Cette proposition a été mise sur la table lors du symposium de la plateforme des femmes pour la paix en Casamance.
Dans un communiqué parvenu à EnQuête, Alioune Tine réitère la pertinence d'une telle démarche en invitant les autorités, les communautés religieuses, les artistes et les partenaires au développement à la prendre en charge. Pour Alioune Tine, il est temps que toutes les bonnes volontés soucieuses de contribuer au retour de la paix en Centrafrique “ se mettent en mouvement”.
Dans son argumentaire, le président du Csdh a mis en avant l'appui de Serigne Mansour Sy Jamil, co-président de la conférence mondiale des religieux pour la paix, et celui de l'abbé Stanislas Mendy qui, sans relâche, conseillent Mgr Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui, à “promouvoir la tolérance et à assumer la protection des musulmans centrafricains”. Il a également évoqué l'initiative commune de Youssou Ndour et de la chanteuse centrafricaine Idylle Mamba à travers un clip en faveur de la paix.
Toutefois, Alioune Tine, ancien leader de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme (RADDHO) a rappelé le rôle important que doivent jouer les Casques bleus de l'Onu, et souhaité que les autres acteurs africains à entrer “absolument en scène dans les meilleurs délais.”
La Centrafrique est en proie à un conflit armé et civil exacerbé depuis le coup d’État du 24 mars 2013 et la destitution du président François Bozizé par les rebelles de la Seleka. A rappeler que près d'un millier de ressortissants sénégalais ont été rapatriés de ce pays en janvier par des vols spéciaux.
Le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Ba a éclairé sur les points forts du document que le Sénégal va présenter au Groupe consultatif de Paris, avant-hier, lors d’un dîner avec les acteurs de la presse. A cette occasion, des spécialistes des questions économiques sont longuement revenus sur le Plan Sénégal Emergent (Pse) qui va servir de support au gouvernement.
Le Sénégal compte bien arriver au Groupe consultatif de Paris avec un document consistant à présenter aux bailleurs de fonds afin de les convaincre de financer les projets ficelés par notre pays. Et dans cette optique, le Plan Sénégal Emergent (Pse) qui servira de support au gouvernement sénégalais va «fixer le cap, préciser la méthode et créer la dynamique qui inscrira le Sénégal parmi les économies à forte croissance dans un horizon de 10 ans».
Des révélations du ministre de l’Economie et des Finances qui a présidé jeudi nuit, en compagnie du ministre de la Promotion des investissements et des partenariats, un dîner de Presse qui lui a servi de tribune pour éclairer certains points qui entourent le Pse. Un document qui, en sus, servira, selon Amadou Ba, de «cadre de référence à l’action de l’Etat et des partenaires au développement sur la période 2014-2023».
Aussi, il apportera «des réponses pertinentes pour placer l’économie sénégalaise sur un sentier de croissance plus élevé et durable au-delà de 7% l’an». Des réformes critiques et des projets phares
structurants, le Pse en propose pour «stimuler l’investissement privé national et étranger, diversifier les moteurs de la croissance et renforcer la résilience de l’économie ».
L’argentier de l’Etat a également indiqué que le budget 2014 est bâti sur des hypothèses macro économiques consistant en un Pib nominal projeté à 8008 milliards et un taux de croissance de 4,6% en vue. Pour Amadou Ba, même si l’année 2014 sera celle de la mise en route du Pse, «une forte
volonté politique» le soutiendra non sans souligner que le plus fondamental au Club de Paris, c’est de trouver «des ressources additionnelles» pour financer le Pse.
Sur un autre registre, le ministre de l’Economie et des Finances a déploré le fait qu’on dépense «mal» au Sénégal. Suffisant pour qu’Amadou Ba préconise «des dépenses efficientes» accompagnées de réformes susceptibles de hisser notre croissance à un niveau acceptable. Cependant, les réformes nécessaires ne pourront voir le jour si l’administration sénégalaise continue à être réfractaire à cause d’avantages que chacun veut conserver jalousement. Et de constater pour regretter que le principal problème du Sénégal est et demeure «l’indiscipline».
L’isolement du Sénégal risque de couler le Port dans le futur
Pour espérer développer un pays, il faut forcément miser sur les infrastructures routières ou encore ferroviaires. Ainsi, une interconnexion avec les pays frontaliers pourra être établie favorisant des échanges commerciaux bénéfiques à tous. Cependant, le Sénégal ne semble pas comprendre cette stratégie, car étant l’un des pays les plus esseulés en matière d’échanges en Afrique de l’Ouest. Bref, notre pays «est isolé».
Le ministre de l’Economie qui a fait ce constat pense qu’il faut remédier à cette situation au moment où nos voisins consolident leurs rapports par le biais de l’autoroute ou encore la voie ferrée. Le cas le plus édifiant est le développement de l’axe Côte d’Ivoire-Nigeria via l’autoroute. Et qu’arrivera- t-il si le Mali se détourne du Sénégal au profit de la Côte d’iVoire par exemple, s’interroge-t-il en laissant entre-ouvert - au cas où on ne fait rien - un scénario catastrophique pour le Port. Que ce soit dans dix, quinze ou vingt ans, le Port qui risque de «fermer» si on ne trouve pas d’autres méthodes pour pallier la situation.
Selon l’argentier de l’Etat, il faut impérativement «développer les autoroutes et le rail» pour que le Sénégal puisse amplifier ses échanges avec ses voisins. Amadou Ba constate pour regretter le fait que des pays comme le Mali préfèrent échanger directement avec le Bénin par exemple sans passer par le Sénégal. Dès lors, il faut repenser à d’autres solutions pour mieux profiter des retombées de ces échanges avant l’entrée en vigueur «du tarif extérieur commun «Tec» dans un horizon de sept ans à l’échelle de la Cedeao et qui risque de plomber le développement du Sénégal.
POLÉMIQUE AU SUJET DU CHEF DE LA DÉLÉGATION SÉNÉGALAISE AU GROUPE CONSULTATIF
La polémique née à la suite de la volonté du Président Macky Sall de conduire la délégation sénégalaise au Groupe consultatif est revenue comme un serpent de mer lors de la réunion de partage avec la presse organisée avant-hier nuit par le ministère de l’Economie et des Finances.
Le grand argentier de l’Etat mettant fin aux nombreuses supputations sur le fait que ce ne soit pas le Premier ministre qui monte au front face aux bailleurs. Ferme dans ses propos, le ministre de l’Economie et des Finances qui a précisé que «nous sommes tous des assistants du Président de la République», a dit qu’un tel débat ne devrait pas se tenir. D’autant plus, rappelle-t-il, que c’est une nouvelle tendance que les chefs d’Etat conduisent eux-mêmes les délégations de leur pays devant les bailleurs. Il cite les cas du président ivoirien qui a conduit sa délégation au Groupe consultatif, de même que ses homologues malien et nigérien, entre autres.
Suffisant pour qu’Amadou Ba se demande pourquoi donc on dénie à Macky Sall que les Sénégalais ont élu pour appliquer sa politique d’aller défendre lui-même sa propre vision. Qui plus est, insiste-t-il, l’engagement d’un président de la République devant les bailleurs de fonds est sans commune mesure avec celui d’une autre autorité en termes de poids et d’influence devant les partenaires techniques et financiers.
Donc, le fait que le chef de l’Etat préside le club de Paris à la place du Premier ministre Aminata Touré ne veut pas dire qu’ils sont en mésentente. Amadou Ba qui a laissé entendre qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat, veut en fait qu’on reconnaisse au moins au chef de l’Etat d’avoir eu une démarche participative, car ayant consulté tout le monde.
LES 4000 AMES DU VILLAGE DE MADINA-DAFFE CRIENT LEUR DESARROI
OUBLIEES PAR L’ETAT DU SENEGAL A CAUSE DE LEUR PROXIMITE AVEC LA GAMBIE
Idrissa Benjamin SANE (Correspondant) |
Publication 01/02/2014
Les habitants du village Madina-Daffé ne savent plus où donner de la tête. Coïncés à la frontière Sénégalo-gambienne ces 4000 âmes crient leur désarroi et demandent au chef de l’Etat de leur venir en aide en réhabilitant la route qui mène à ce village totalement enclavé et coupé de Ziguinchor.
ZIGUINCHOR - Situé sur l’axe Diouloulou–Bantagnima, à quelque 6km de la frontière avec la Gambie, Madina-Daffé est le plus gros village de la zone avec plus 4000 âmes. Ce village est surtout réputé pour sa forte production fruitière et agricole. Aujourd’hui, ce village religieux, très enclavé à cause de sa proximité avec la Gambie, réclame à l’Etat du Sénégal sa prise en compte. Cela, à travers la construction de l’axe routier Diouloulou–Bantagnima.
Selon les populations, c’est l’unique moyen de sauver économiquement la zone qui est en train de sombrer dans la pauvreté. «Nous avons d’énormes difficultés et la plus grande, c’est qu’on n’a pas de route praticable dans cette zone. Pour preuve, un enfant peut naître et grandir ici sans connaître
sa commune ou même sa région qui est Ziguinchor. Nous avons des fruits qui sont là et pour les exporter, il faut se rabattre vers la Gambie. Parce que la route qui ne nous mène à Ziguinchor et le reste du Sénégal n’est pas praticable», regrette Ousmane Cissé, du village de Madina-Daffé.
Son frère Amadou Diémé de poser la question sensible des évacuations médicales vers les structures sanitaires de la région de Ziguinchor. «Si les femmes en état de grossesse arrivent à terme, c’est vraiment d’énormes difficultés pour les évacuer à Diouloulou. Parce que la route n’est pas bonne. Parfois, on appelle l’ambulance, mais le chauffeur dit qu’il ne peut pas accéder, surtout en hivernage. Certains se rabattent sur des «moto-Jakartas». On est fatigué», assène-t-il sans manquer de souligner que «la plupart de leurs échanges se font avec la Gambie».
La monnaie et le réseau téléphonique gambiens utilisés dans cette zone du Narrang
«On fait tous nos échanges avec la Gambie, parce qu’on ne connaît que la monnaie gambienne
ici. Nos productions agricoles sont également évacuées en Gambie. Et sur le plan de la communication, on a le réseau téléphonique gambien qui domine dans toute la zone faute de couverture par les sociétés téléphoniques sénégalaises», renseigne Amadou Diémé.
Il faut aussi savoir que Madina-Daffé est un village très religieux qui accueille des milliers de fidèles de la sous-région chaque année pour sa Ziarra annuelle. Mercredi, les habitants de ce village ont manifesté sur la route très dégradée qui mène à cette cité en scandant le nom de Macky Sall à qui ils réclament la construction de l’axe Diouloulou-Bantagnima et l’électrification des villages de la zone que sont : Koulobory, Katipa, Madina-Daffé, Touba et Bantagnima. En marge de cette manifestation, les femmes ont brandi des banderoles et des pancartes sur lesquelles elles avaient inscrit des messages pour réclamer des routes de qualité pour soulager leurs souffrances.
En mission hors de la région pour des raisons professionnelles, le Directeur régional de l’Ageroute, Khoult Ndiaye que nous avons joint s’est dit sensible à cette question. Il compte effectuer une descente dans la zone dès son retour, avec les techniciens de son service. Ce, dit-il, pour s’enquérir de la situation et apporter des solutions conformément à la vision des autorités étatiques du pays.
LE LOURD POIDS DES SALAIRES DES FONCTIONNAIRES
LE SÉNÉGAL CONSACRE LE TIERS DE SES RECETTES AU PAIEMENT DES AGENTS DE L'ADMINISTRATION
Le Sénégal consacre le tiers de ses recettes au paiement annuel des salaires des agents de l’Etat. Cette situation se pose pendant que le gouvernement doit faire face à des réalisations qui intéressent plus de Sénégalais, a déclaré le ministre de l’Economie et des Finances.
Le ministre de l’Economie et des Finances a tiré la sonnette d’alarme sur le poids important de la masse salariale annuelle que l’Etat du Sénégal supporte par rapport aux recettes. Selon Amadou Bâ, qui s’entretenait, jeudi dernier, avec des responsables de médias sur le Plan Sénégal émergent (Pse), la masse salariale annuelle, qui s’élève à 491 milliards de FCfa, engloutit le tiers des recettes de l’Etat estimées à 1.500 milliards de FCfa. Ce grand effort de l’Etat ne bénéficie qu’à une minorité de 150.000 salariés pour une population de 13 millions d’habitants, at- il ajouté. Le ministre se demande si l’Etat doit continuer à recruter ou trouver une autre solution. Cette situation, a-t-il souligne, se pose alors que le gouvernement doit faire face à d’autres obligations concernant la majorité des Sénégalais, à savoir l’accès à un logement, les routes, etc.
Par ailleurs, Amadou Bâ a évoqué la nécessité pour le Sénégal de réussir la réforme foncière. A son avis, « le système foncier actuel ne permettra pas le développement » du Sénégal, car les investisseurs ont besoin d’assurance en la matière. Constatant les faibles performances économiques du Sénégal, en dépit de ses atouts importants, le ministre a déclaré que « l’économie doit transcender les considérations politiques, même si c’est le politique qui porte l’économie ». Il a plaidé aussi en faveur de la réhabilitation du chemin de fer tout en insistant sur la nécessité pour le Sénégal de mettre fin à son enclavement dans la sous-région, au moment où de grandes infrastructures relient différents pays ouest-africains. « Si nous ne revoyons pas la question du rail, nous allons fermer le port », a prévenu M. Bâ afin de montrer l’importance de relier le Sénégal aux autres pays et de briser son isolement qui pourrait être préjudiciable à l’infrastructure portuaire.
«SI LA JUSTICE SE PENCHE SUR LE CAS DES BARONS QUI ONT PILLE L’ECONOMIE...»
DR MALICK DIENG, DIRECTEUR DE L'INSTITUT LIBERAL, VILIPENDE LES SOCIALISTES
La sortie du Parti socialiste (Ps), attaquant violemment les libéraux, dans l’affaire de la traque des biens mal acquis, a suscité la réaction musclée de Dr Malick Dieng, Directeur de l’Institut libéral. Pour ce «Wadiste» convaincu - qui estime que ladite traque est «un fiasco» - «si la justice se penche sur le cas des barons qui ont pillé l’économie nationale, il ne resterait aucun responsable du Ps en liberté».
«Cette traque est un dossier extrêmement grave pour l'avenir du pays. Parce que, depuis son avènement, ce régime ne travaille pas. Il n'a pas de programme pour mener à bon port le Sénégal. Aujourd'hui, tous les clignotants sont au rouge, à cause de la traque des biens supposés acquis. Le ‘Yoonu yokkute’ est un programme fictif. Le programme ‘Sénégal émergent’ qu'ils sont allés acheter à l'extérieur, à 2,5 milliards de F Cfa. Ce programme a été conçu par des gens qui sont loin des réalités du pays.
Pour moi, ce sont des marchands d'illusions qui ont vendu un mauvais programme à notre pays. La traque des biens mal acquis est un fiasco. Un jour viendra, où ils devront justifier les fonds qu'ils ont injectés dans cette traque. Ils diront aux Sénégalais comment la traque a coûté, et combien cette traque a rapporté. Dans le dossier Karim Wade, jusqu'à présent, rien de concret n'a été posé sur la table, après 9 mois d'incarcération. Et ça, c'est très grave pour notre démocratie.
La sortie du Procureur est extrêmement grave, parce qu'elle viole la présomption d'innocence. C'est comme si c'était un politicien qui était sorti pour jeter l'opprobre sur une personne. Nous devons avoir une justice sereine et équitable».
Réplique aux attaques du Ps
«Si la justice se penche sur le cas des barons qui ont pillé l'économie nationale, il ne resterait aucun responsable du Parti socialiste en liberté. Parce que le compte K2 est encore fraîche dans les mémoires, sans oublier l'affaire des licences de pêche. Ils ont fait 12 ans dans l'opposition, sans travailler, mais les responsables de cette formation politique avaient un train de vie dispendieux.
C'est pourquoi je dis que, s'il y a des gens qui doivent se taire, ce sont bien ceux du Parti socialiste. Ils n'ont rien laissé dans ce pays. Ils ont pillé le pays. Ces gens sont assis sur des milliards. Ils ont commis beaucoup de dégâts dans le pays. Si le Parti socialiste a des choses à dire, il n'a qu'à dénoncer la dynastie qui dirige le Sénégal.
Les adversaires de Me Wade n’avaient qu'un seul argument : la dévolution monarchique du pouvoir. La famille présidentielle est, aujourd'hui, au coeur du pouvoir. Elle dispute même des postes de maire. Dans quel pays sommes-nous ? Nous sommes dans un pays dirigé part une dynastie. Mais, toute dynastie a une fin».
Stratégie de combat du Pds
«La politique, c'est les rapports de forces sur le terrain. Après 2 ans de gestion du pouvoir, le Parti démocratique sénégalais a toujours opté pour une gestion responsable de sa force d'opposition. Mais, aujourd'hui, le parti doit se battre. Il faut qu'il mobilise toutes ses forces pour aller à l'assaut du
pouvoir. On ne peut rester les bras croisés, attendant, chaque jour, qu'un responsable politique du Pds soit incarcéré. A la longue, c'est la source nourricière du parti qui risque d'être démantelée. Il y a l'option légaliste, mais il y a également l'option radicale. Le parti doit résister, parce que c'est un corps
qui est, aujourd'hui, agressé.
Le Pds ne doit plus accepter de supporter cette pression et ce harcèlement de l'Etat, en violation flagrante des droits de l'homme et de la défense. Nous devons nous réorganiser, réorganiser le management du parti, et partir à l'assaut du pouvoir. Nous devons résister et répondre aux attaques, d’où qu’elles viennent. Aucun régime n'a le droit de brimer les forces de l'opposition».
«MODOU LO A UTILISE LE SEN-NO-SEN ; IL A LU DANS LES PENSEES DE EUMEU SENE»
Grand maître des arts martiaux, Senseï Yatma Lô a décrypté lui aussi le combat Modou Lô- Eumeu Sène. «Au plan technique, Modou Lô a fait exactement ce qu’il devait faire. C’est-à-dire ne pas se précipiter devant son adversaire. Car si l’on en juge par les derniers combats d’Eumeu Sène, il était un sacré client. Sa stratégie était de ne pas se précipiter, de prendre Eumeu à l’usure, de tenter de temps à autre des attaques et des projections, même si ces dernières n’ont pas abouti. Il a été très patient et ça a payé.
C’est sa patience qui a battu Eumeu Sène», dit-il d’emblée. Sur la manière de lutter de Modou Lô, le spécialiste soutient que Kharagne Lô s’est servi d’une technique bien connue des pratiquants des arts martiaux, qui consiste à lire dans les pensées de l’adversaire pour anticiper sur ses actions. «On a découvert en Modou Lô un lutteur très talentueux, avec beaucoup de réflexes et de mouvements. Il a utilisé la technique du Sen-no-Sen. Il a lu dans les pensées de son adversaire pour anticiper et déjouer ses actions. On a vu que si Eumeu passe à gauche, lui passe à droite. Si Eumeu ne vient pas, lui il le provoque. Et si Eumeu l’accule, il recule».
«Eumeu Sène était essoufflé, il a pris du poids et il ne s’est pas assoupli»
Comme le DTN de boxe, Yatma Lô indexe la préparation physique du leader de Tay Shinger. Pour lui, ce dernier n’était pas maître de son corps. «J’avais déjà dit que le poids d’Eumeu Sène n’avait pas d’incidence (favorable pour lui). On a vite dit que Eumeu était plus lourd. Mais il ne pèse pas deux fois plus que Modou Lô.
Et ce poids doit être accompagné d’une rapidité et d’une souplesse. Or j’ai l’impression qu’ils ont travaillé le poids sans travailler la rapidité et la souplesse. On a senti qu’Eumeu était essoufflé. Il ne s’est pas assoupli. Il a tenté tous les coups, mais Modou Lô très agile a tout déjoué. Sur l’action de la chute, il ne devait pas accepter que Modou Lô passe sa main gauche sur son côté droit.
C’est cela qui l’a exposé cette prise : « tégal chaise », comme on dit chez nous (faire tomber l’adversaire par l’arrière en le tenant d’une manière qui rappelle celle utilisée pour faire asseoir quelqu’un sur une chaise».
523 MILLIARDS DE FCFA POUR RÉPONDRE À LA DEMANDE D’ICI À 2025
Le Sénégal, avec l’aide des partenaires financiers, est en train de consentir des investissements lourds pour accroître l’accès à l’eau et à l’assainissement. Le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement gère un portefeuille de 523 milliards de FCfa destinés à la réalisation des infrastructures de base jusqu’en 2025.
Le Projet eau potable et assainissement du millénaire (Pepam) a levé le voile sur ses perspectives. C’était au cours d’un atelier présidé par le ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement. Pape Diouf a révélé que les services de son département gèrent un portefeuille de 36 opérations d’un montant global de 523 milliards de FCfa, dont 248 milliards hors projets de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs).
Selon lui, la tenue de cet atelier s’inscrit en droite ligne du principe de la gestion axée sur les résultats qui cadre aussi avec la promotion de la politique de la bonne gouvernance. Au juste, les participants ont évalué les performances et identifié les contraintes.
Concernant l’exécution du budget de 2013, le ministre a déclaré que « sur une autorisation globale de plus de 19 milliards FCfa qui intègre la Lfi et les modulations au titre de la Lfr et du report de crédit, le niveau d’engagement moyen au 18 décembre 2013 est de 92 % des crédits liquidés et 74 % pris en charge ». Il a soutenu que « l’atteinte des objectifs du secteur reste liée aux efforts que nous ferons tous pour une meilleure planification de notre action, une célérité dans le processus d’acquisition, d’exécution et de suivi des dépenses ».
M. Diouf a aussi souligné que les « macro-indicateurs du secteur affichent de bonnes tendances pour l’atteinte des Omd pour le volet eau potable dans le cadre du Pepam ». Cependant, il a reconnu que « des efforts devront être consentis pour lever les contraintes liées à la qualité de la ressource et réduire les disparités d’accès à l’eau pour des localités de plus de 1.000 habitants ».
Le ministre a aussi apprécié le niveau de mise en œuvre des réformes du secteur de l’hydraulique rurale avec le lancement de l’Office des forages ruraux (Ofor). S’agissant du milieu urbain, il a rappelé que le contrat d’affermage entre l’Etat, la Sones et la Sde a été signé.
Ce qui offre de bonnes perspectives pour bénéficier de l’efficacité opérationnelle de la Sde jusqu’en 2018 au moins. Il reste également optimiste pour le secteur de l’assainissement avec le projet de la dépollution de la baie de Hann, le renforcement de la station de Cambérène, l’assainissement de la Corniche.... « Nous fondons beaucoup d’espoir sur les projets innovants, comme le Canal du Baol, portés par l’Agence pour la promotion du réseau hydrographique national », a indiqué Pape Diouf, qui s’est aussi félicité du renforcement du dispositif de surveillance et d’amélioration de l’hydraulicité du lac de Guiers.
LES PROFESSIONNELS RECADRENT LE DEBAT ET PROPOSENT UN CONSEIL NATIONAL
Le débat passionnant autour du passage de l’analogie au numérique en 2015 ne laisse pas indifférente l’Organisation des Professionnels des TIC (Optic). Cette structure qui a droit de cité dans le secteur des technologies de l’information et de la communication, a campé le débat, situé les responsabilités et dépassionné les ardeurs. Les professionnels du secteur dénoncent le monopole de l’Etat et proposent la tenue d’un Conseil national de l’économie numérique pour éviter que le Sénégal ne perde le réseau à la date fatidique.
Optic opte pour la concertation pour lever les équivoques et réussir le passage au numérique imposé par l’Union internationale des télécommunications basée à Genève. Pour ce faire, l’organisation professionnelle commence par diagnostiquer le mal à la racine. En effet, d’après elle le ver se trouve dans le fruit.
Depuis l’appel à candidature publié par le Comité national de pilotage de la transition de l’analogique vers le numérique (Contan) pour «la mise en place d’une infrastructure convergente». C’est pourquoi «le secteur privé sollicite la suspension de l’appel d’offres lié aux lots d’infrastructures télécom 2 et 3, le temps d’asseoir une véritable concertation». Mieux, les professionnels veulent que «le Président aille plus loin, en mettant un place un instrument que tous les acteurs du secteur réclament : un conseil national de l’économie numérique», un cadre consultatif indépendant dont le rôle sera d’émettre des recommandations sur toutes les initiatives importantes du secteur.
Aussi, disent-ils, «ces deux lots (Réseau de fibre optique et Infrastructure LTE 4G) ne sont pas intrinsèquement liés à la problématique de passage de l’analogique au numérique. Autrement dit, aucune urgence ne peut donc être invoquée pour les inclure dans le périmètre. Cela d’autant plus que le nouveau code des télécommunications de 2011 et dont les décrets d’application n’ont pas été publiés, ne confère pas au Contan les compétences pour le pilotage de ces deux volets.
En effet, expliquent-ils, les lots 2 et 3 introduisent un changement majeur dans l’écosystème des télécommunications, notamment le monopole d’Etat à travers la propriété exclusive de l’Etat sur les infrastructures. Or selon eux, un tel bouleversement ne peut se faire sans concertation. Dès lors, disent-il, l’Artp, le ministère de l’Economie numérique, l’Adie et le secteur Privé devraient créer une bonne articulation des différents acteurs, pour la création d’emplois et le partenariat gagnant-gagnant de l’Etat avec le secteur privé et les opérateurs.
Non au Monopole de l’Etat
Pour Optic, un monopole d’Etat «fera perdre au Sénégal la position enviable qu’elle occupe aujourd’hui dans le secteur des télécommunications. L’Etat ne sera pas en mesure de suivre le rythme des évolutions technologiques très rapides du secteur et ne disposera pas des moyens colossaux qu’exigent les investissements futurs et leur exploitation». Aussi, ajoutent-ils, «aucun opérateur télécom au Sénégal ne peut être contraint à utiliser l’infrastructure de l’Etat et le risque de fiasco financier est énorme pour l’Economie Numérique qui contribue à plus de 10% du Pib». En définitive, les professionnels des télécommunications plaident pour un partenariat intelligent impliquant l’Etat du Sénégal, le secteur privé local et des investisseurs étrangers pour garantir la pérennité et l’évolutivité de l’opérateur Tnt.
L’UN ENVOUTE, L’AUTRE POSSEDE PAR UN … «FAROU RAP»
El Hadj Cheikhou Omar Foutiyou Tall et Dame Faye, surpris en pleins ébats sexuels aux Parcelles Assainies le 29 janvier dernier, ont fait face hier au juge des flagrants délits. Les partenaires sexuels sont poursuivis pour acte contre-nature, délit pour lequel ils ont pris une peine ferme de six mois.
Les penchants homosexuels du marchand Dame Faye 42 ans, demeurant à Grand Médine, ont aiguisé la curiosité de ses voisins qui le soupçonnent d’entretenir des relations sexuelles avec des garçons, eu égard à son comportement. Ces derniers qui guettaient ses moindres faits et gestes ont fini par percer le mystère. En effet, recevant son partenaire sexuel, Dame Faye a commis l’imprudence de n’avoir pas fermé sa fenêtre, alors qu’il était en galante compagnie avec El Hadj Tall.
Pris en flagrant délit d’acte contre-nature, ils ont échappé à un lynchage avant d’être conduits à la police des Parcelles Assainies. Ils ont fait face hier au juge des flagrants délits. Le représentant du parquet a dénoncé le comportement du témoin absent à la barre qui, dit-il a fouillé dans la vie privée des mis en cause qui étaient dans l’intimité de leur chambre. Les faits sont constants cependant, estime le procureur qui a requis 2 ans avec sursis. Une réquisition qui n’a pas été suivie par le Tribunal qui a infligé aux mis en cause six (6) mois ferme.
Devant le juge, les prévenus n’ont pas tenté de nier l’évidence. Tour à tour, ils ont reconnu les faits. El Hadji Tall, âgé de 25 ans, s’est refugié derrière un envoûtement pour justifier son comportement. A l’en croire, le hasard l’a conduit dans la demeure de son partenaire. Il se trouvait dans les parages quand il a été pris par le besoin de soulager sa vessie. Il est alors entré dans la maison de Dame Faye pour aller au petit coin.
Ce dernier l’interpelle en peignoir et lui prend la main avant de le conduire dans sa chambre. A la suite de ce contact physique, il dit avoir perdu tout sens de discernement. «J’étais comme envoûté, je faisais tout ce qu’il me disait et tout ce qu’il me demandait», s’est-il défendu avant de poursuivre : «il m’a dit de me déshabiller et m’a ordonné de le pénétrer par derrière. Ce que j’ai fait», a-t-il reconnu.
Mais aussitôt, El Hadj Tall indique que son partenaire sexuel l’a rejeté au motif qu’il n’était pas performant. C’est à cet instant qu’ils ont été interpellés. Le prétexte de l’envoûtement n’a pas convaincu le représentant du parquet, qui estime qu’il était bel et bien conscient et maître des ses faits et gestes.
«Dama am farou rap»
Contrairement à la version de Tall, Dame Faye soutient que son partenaire sexuel fait partie de ses connaissances. Revenant sur les faits, il affirme que le jeune homme a ouvert les hostilités en le caressant avant de… le pénétrer. Une attitude répréhensible certes, mais involontaire.
De sa voix aiguë, il a dégagé en touche tout penchant homosexuel et en veut pour preuve un mariage sanctionné par trois enfants. «Je suis malade, j’ai essayé de me soigner mais… parfois la nuit quand je dors, j’entretiens en rêve des relations sexuelles avec des hommes et on m’a dit que j’ai un … farou rap», s’est-il dédouané. Les mis en cause, qui n’ont pas constitué conseils, ont cependant fait amende honorable et regretté leur comportement. Dame Faye, le plus âgé, a aussi promis de se soigner pour se départir de ce vice.