En partenariat avec le gouvernement et Coders4Africa, Microsoft a lancé la phase pilote du projet Daral. Une double plateforme web et SMS destinée à appuyer les éleveurs contre le vol de bétail, la santé et le commerce du cheptel.
Au cœur de la région de Fatick, la petite commune de Passy accueillait mardi un événement : il s’agissait du lancement, en phase pilote, d’une nouvelle application destinée à offrir aux éleveurs les moyens non seulement de prévenir le vol de bétail mais de soigner et mieux rentabiliser leurs cheptels. Pour Microsoft, principal bailleur du projet, il s’agit là de mettre la puissance de la technologie au service du développement et de l’amélioration des conditions de vie des Africains en général et des Sénégalais en particulier.
“La conception de l’application Daral est la preuve que la technologie peut transformer tous les secteurs d’activité en Afrique. Ce projet aidera le secteur à faire un bon qualitatif pour 8 000 éleveurs professionnels et 15 000 éleveurs domestiques recensés”, a indiqué Simon Ouattara, directeur général de Microsoft Afrique de l'ouest et du centre. La firme “se positionne ainsi, comme elle l’a toujours fait, en acteur de développement socio-économique au Sénégal.”
Baptisée “Daral”, cette plateforme peu chère et fonctionnelle a vu le jour grâce à la vision d’un ressortissant de la localité nommé Amadou Sow. “L’idée m’est venue après une formation en informatique : ayant constaté qu’il y a des problèmes dans le monde rural, j’ai aussitôt cherché une solution pour mes parents à travers les nouvelles technologies, qui doivent bénéficier à tous. Pour cette idée, on a pensé à utiliser la méthode traditionnelle du marquage à feu combinée à l’outil informatique pour créer une solution bon marché, originale et adaptée aux éleveurs sénégalais”, explique l’initiateur de ce projet.
Daral se veut donc une solution technologique destinée à trouver des solutions aux énormes difficultés de gestion du secteur de l’élevage. Elle est composée de deux plateformes distinctes, l’une sur internet et l’autre via SMS, toutes deux communiquant avec une base de données centralisée.
Le rôle de l’interface web est de permettre la collecte et la visualisation des données relatives aux éleveurs et à leur cheptel. L’interface mobile (SMS), quant à elle, permettra aux éleveurs d’interagir avec les vétérinaires et les forces de police ou de gendarmerie de leur localité en cas d’alerte épidémiologique ou de vol de bétail. Les occurrences sont alors instantanément communiquées aux différentes parties pour qu’elles agissent en synergie rapide grâce aux informations qu’elles recevront quant aux animaux per- dus, malades ou volés.
Un cheptel à 490 milliards CFA
La phase pilote du projet se déroulera dans les régions de Fatick et de Kaolack, précisément dans les localités de Passy, Ndiaffat, Ndoffane, Wack Gouna, Sokone, Djilor, Lat Mengué, Ndramé Escale, Karang et Toubacouta. Une “réelle avancée” quand on considère que, au Sénégal, environ 65 % de la population vit en milieu rural. La valeur du cheptel ruminant est estimée à 490 milliards de francs Cfa.
Les ministres de l’Elevage et des productions animales, de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique, Aminata Mbengue Ndiaye et Cheikh Bamba Dièye, étaient présents à la cérémonie.
UN SEMBLANT DE CAMPAGNE SUR FOND DE RISQUE DE SOUDURE
Comme à pareille période de l’année, la devanture de l’usine Suneor de Louga ne grouille pas de monde. La pluviométrie assez déficitaire du dernier hivernage est passée par là. L’arachide ne fait ni travailler ni vivre cette année. En amont des difficultés de commercialisation, une baisse notoire des productions, entraînant des risques de soudure.
“Le département de Linguère a enregistré une bonne production, il y a eu quelques poches dans le Kébémer, et un déficit notoire de pluviométrie pour ce qui concerne Louga”, a relevé Oumar Mbengue, le Directeur régional du développement rural (DRDR). Mais il ne peut se faire plus précis, les données chiffrées relatives aux productions 2013 n’étant pas encore disponibles. Elles ont déjà fait l’objet de collecte sur la base de prévisions, et envoyées à Dakar. Les données officielles sont attendues de la Direction de l’analyse, de la prévision et des statistiques agricoles. N’empêche, le coup d’envoi des opérations pour la commercialisation des arachides est lancé.
Une vraie-fausse campagne
Si la réception des graines devait commencer vers la fin de la première quinzaine de décembre, elle n’a été effective que depuis le 17 janvier dernier. Et selon Ibrahima Diop, responsable de la réception au niveau de l’usine de Louga, seules 100 tonnes ont été réceptionnées à la date du mercredi 29 janvier. On est alors bien loin du temps où 200 à 250 tonnes de graines étaient réceptionnées par jour. Expliquant les raisons de ce grand recul, Malick Sow, sous sa double casquette de secrétaire général de la Fédération des associations paysannes de Louga (Fapal) et du Cadre régional de concertation des ruraux (Crcr), ne croit même pas à une campagne de commercialisation.
“La région de Louga a un déficit énorme en termes de productions, toutes spéculations confondues (arachide, niébé et mil). On ne peut pas parler de campagne arachidière pour la région de Louga. Et s’il y en a, ça ne dépasse pas quelques petites poches. Je connais un point au niveau de Darou Mousty où le gars est en train d’acheter des arachides. En dehors de ce point, je n’en vois pas d’autres dans la région. Je peux dire et affirmer qu’ici il n y a pas de campagne de commercialisation”.
Des alertes lancées
Ce qui revient à dire que celle-ci ne doit pas occulter les difficultés liées à la faiblesse des productions. Il s’agit aussi de penser aux zones qui sont déficitaires en termes de soudure, de voir comment anticiper ces problèmes pour l’année 2014. “Au plan local, les autorités sont alertées. La Fapal et le Crcr ont lancé un appel pour que les décideurs à l’échelon national puissent prendre conscience des difficultés de la région de Louga et réagir à temps”, indique Malick Sow.
“Si rien n’est fait avant le mois de mars, on va vers des difficultés énormes en termes de soudure, de famine ou d’aliments de bétail.” En tant qu’acteurs, les responsables des organisations paysannes interpellent les autorités, mais parlent aussi aux “partenaires du Nord et à d’autres ONG du Sénégal” afin de pousser le gouvernement à réagir vite, en premier. Déjà, sont attendus das la région des représentants du Programme alimentaire mondial (Pam) et de la Fao, informe le Directeur régional du développement rural, Oumar Mbengue. “Des alertes ont été déjà lancées.”
La Suneor dans l’expectative
En attendant la suite, on se tourne les pouces au niveau de l’usine de la Suneor à Louga. “On est obligé de taper un peu partout comme à Thiès ou Touba pour avoir des graines”, reconnaît Ibrahima Diop, même s’il avoue n’avoir pas encore pris connaissance du nombre d'opérateurs agréés et concernés, ni de l’objectif fixé par la société relativement au tonnage global à réceptionner.
La campagne arachidière doit prendre fin au plus tard en fin mars. Et malgré un niveau de réception encore négligeable, il entretient encore un espoir. “Nous avons déjà enregistré beaucoup de retards. D’habitude, à pareille période, on était à huit ou dix mille tonnes. Nous avons des opérateurs fidèles qui se sont manifestés en disant qu’ils vont amener leurs graines. On ne peut que les croire dans l’espoir qu’ils vont tenir parole”, se console notre interlocuteur.
Une des particularités de la campagne de cette année tient au fait que les opérateurs ont été aussi agréés pour le volet semences. “Ils achètent les graines qu’ils réceptionnent en attendant de pouvoir vendre à l’Etat. Et là, ils ne considèrent que leurs propres intérêts. Ils peuvent t’envoyer un ou deux camions pour montrer qu’ils sont là, alors qu’ils gardent d’importants quotas qui pourraient nous permettre de bien tourner”, s'insurge Moustapha Diouf, assurant l’intérim du Directeur de l’usine en voyage. D'où le fait que l’usine tourne aujourd’hui au ralenti.
Des femmes désemparées
Une situation qui risque aussi, à ses yeux, de bien déteindre sur la qualité des graines à semer. Leur bon traitement est remis en cause. “Ils achètent pour stocker et n’ont pas souvent les moyens que nous avons. Avec nous, c’est au moment de la réception que commence le saupoudrage en bas sur la surface où sont déposées les graines. Une fois le dépôt effectué, on remet ça au-des- sus. Ces coques ainsi préservées feront ensuite l’objet d’une fumigation. Celle-ci se fait sur la base de comprimés, c’est différent de la poudre”, explique t-il.
Pour être distribuées ensuite comme “semences de qualité certifiées et prêtes à l’emploi”, les graines sont décortiquées et sélectionnées. Cette dernière étape est prise en charge d’habitude par un nombre impressionnant de femmes pour qui la campagne arachidière était une véritable opportunité. Aujourd’hui, c’est tout ce monde qui attend que la situation se décante pour tirer profit du bon fonctionnement de l’usine.
“C’est du social que nous faisons. Chaque fin de mois, nous injectons beaucoup d’argent. On a environ dix à onze centres dans les villages environnants comme Dagathie, Keur Mbarrick, Kébé Ndeukteu. Quand on fonctionne, les femmes y gagnent leur pain. C’est dire qu’aujourd’hui nous vivons tous dans des difficultés”, renseigne M.Diouf.
PAR ALIOUNE BADARA SY (*)
L'AFRIQUE FACE AU DÉFI DE SON DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL
Malgré son milliard d'habitants, soit 15% de la population mondiale, le poids de l’Afrique tout entière dans la production manufacturière mondiale est seulement de 1,1%. Ce chiffre, marquant et alarmant, est l'un des enseignements d'un rapport que viennent de publier deux organisations spécialisées des Nations Unies : la CNUCED (pour le développement) et l'ONUDI (pour l’industrie).
Notre continent reste donc totalement marginalisé en matière d'industrie et ces dernières décennies sa croissance a été essentiellement tirée par les produits de base et les services. En fait, le taux de la valeur ajoutée manufacturière (VAM) dans le PIB africain, qui était de 12,8 % en 2000, a même chuté à 9,5 % en 2012.
Qui plus est, l’essentiel de l'appareil productif africain repose sur un nombre restreint de pays, à savoir pour l'essentiel l'Afrique du Sud, l'Egypte, l’Ile Maurice, la Tunisie, le Maroc, l’Algérie. La situation est d’autant plus alarmante que si depuis l'an 2000, le poids de l'Afrique dans la production manufacturière mondiale stagne à 1%, la part des pays en développement asiatiques est passée, elle, de 13% à 25% (Chine en tête) dans le même temps.
Depuis 20 ans, pour asseoir leur développement économique beaucoup de pays asiatiques se sont appuyés sur l'industrie, notamment les activités à forte intensité de main d'œuvre. Malgré sa plus grande proximité avec le marché européen, ce modèle n'a pas fonctionné pour l'Afrique.
Les raisons de cette situation sont multiples. Elles vont du manque de "compétitivité-prix", à la taille réduite de beaucoup de marchés intérieurs en passant par le poids du secteur informel et des petites entreprises, la faiblesse des soutiens publics, la bureaucratie et la corruption ou l'instabilité politique. Des indicateurs qui se reflètent dans le classement, souvent médiocre, de bien des pays d'Afrique dans le "Doing Business" de la Banque mondiale.
Il faut aussi compter avec la dépendance de nombreuses économies aux matières premières (pétrole, mines, produits agricoles...) qui, selon un schéma classique et paradoxal, handicapent souvent le développement d'autres activités industrielles.
Ainsi selon le rapport, 50% des exportations africaines de biens manufacturés sont directement liées aux ressources naturelles quand, dans les pays en développement d'Asie ou d'Amérique latine, cette part a été divisée par deux en dix ans et n'est plus que de 13%.
Bref, pour l'Afrique, l'important n'est pas tant ses ressources naturelles que sa capacité de monter en gamme. Mais les experts des Nations-Unies assurent que la bataille n'est pas perdue.
Selon eux, le continent peut jouer sa carte dans l'industrie mondiale et asseoir en partie son développement sur le secteur secondaire, en s'appuyant sur ses entrepreneurs et aussi les investissements directs étrangers, notamment les flux "sud-sud" (Chine, Inde, Brésil.). De fait, certains pays africains ont de beaux succès en matière d'accueil d'investisseurs comme le montre l'implantation du japonais Sumitomo au Maroc, les investissements dans l'automobile (BMW, Ford.) en Afrique du Sud ou ceux de Lafarge en Afrique de l'est.
POUR DES POLITIQUES INDUSTRIELLES VOLONTARISTES
Le cabinet Ernst&Young a même publié un rapport sur l'attractivité du continent intitulé "It's time for Africa" battant en brèche l'afro-pessimisme et soulignant les perspectives de croissance de nombreuses nations africaines et de leurs entreprises. Des projections qui attendent toutefois confirmation : en 2010, sur un flux mondial d'investissements étrangers total de 1 121 milliards de dollars l'Afrique n'a attiré que 50 milliards de dollars selon la CNUCED, pour beaucoup dans les matières premières et les services (télécom notamment).
Pour assurer le développement manufacturier des pays africains, la CNUCED et l'ONUDI plaident aussi pour la mise en place de politiques industrielles volontaristes, tirant les leçons du passé. Car la crise a remis l'Etat et les politiques industrielles au centre du jeu dans bien des nations développées. Cela doit se faire en Afrique aussi. C'est le bon moment. Ce concept ne doit plus être un tabou.
Les recommandations des experts de la CNUCED à ce sujet sont pourtant assez convenues. Elles mettent l'accent sur la promotion de l'innovation, la formation et la qualité, le renforcement des capacités d'action des administrations ou l'entreprenariat. Autant de vœux pieux s'ils ne sont pas accompagnés de mesures plus structurelles que ce rapport mentionne aussi. Il s'agit de l'accès au crédit pour les entreprises, de la stabilité des politiques macro-économiques privilégiant l'offre, de la bonne gouvernance ou de la stabilité politique gage du temps long nécessaire à l'industrie.
Les experts des Nations-Unies recommandent enfin une plus grande intégration régionale. Il n'est plus concevable que chaque pays, même peuplé de quelques millions d'habitants puisse penser développer à lui seul tout un ensemble de filières industrielles. Les stratégies industrielles doivent se penser dans un ensemble.
En la matière, les institutions économiques régionales en place, comme la CEDEAO (Afrique de l'ouest) ou la SEADC (Afrique australe), ont un rôle immense à jouer via l'harmonisation des politiques commerciales, la mise en place de réglementations communes ou des projets partagés d'infrastructures. En concrétisant des initiatives comme celles de la CEDEAO qui, le 2 juin 2010, s'était accordée sur une politique industrielle commune.
(*) Délégué Thématique au Club de l’Economie Numérique est Ingénieur Expert en économie industrielle et Spécialiste des PME/PMI en Afrique. Il a notamment participé au projet de la Banque Mondiale «Promouvoir des Pôles de Compétitivité en Afrique»
Digne héritier de son père Bana Cissokho, El Hadji Noumoucounda est un As de la kora reconnu sur la scène musicale sénégalaise. A cheval entre le Super Diamono d’Oumar Pène et le Positif Black Show de Didier Awadi, il a aussi collaboré avec des artistes de renom que sont Youssou Ndour, Baba Maal, Alpha Blondy, Touré Kunda et Mc Solaar. Après la sortie “Faling” son album international sur le net, il y a un an, Noumoucounda est pressenti pour représenter le Sénégal au Marché des arts et du spectacle africain (MASA).
Aux HLM Patte d’oie de Grand-Yoff, la famille Banaya jouit d’une notoriété artistique, depuis plusieurs décennies. Comme tous les enfants de Feu Bana Cissoko qui fut koriste au sein de l’ensemble lyrique traditionnel du théâtre national Daniel Sorano jusqu’à sa retraite, Noumoucounda a été bercé par la musique, depuis sa tendre enfance.
À travers une balade digitale sur les vingt et une cordes de sa kora distillant des notes magiques, Noumoucounda chante aussi bien en Bambara qu’en Wolof. Il vous transporte au cœur de l’empire mandingue. Très tôt, El Hadji Noumoucounda Cissokho a rejoint l’observatoire de Dakar, après le certificat d’études primaires et élémentaire en 1984. Au bout de quatre années de formation musicale, il fut titulaire de deux diplômes, en kora et en percussions.
Bien outillé pour embrasser une carrière musicale, Noumoucounda pouvait tracer sa route. “Juste après le conservatoire, je devais choisir entre l’ensemble lyrique traditionnel de Sorano et l’orchestre national qui voulaient m’enrôler dans leur compagnie. Etant donné que j’avais une passion folle pour la musique et que le traditionnel était déjà en moi, j’ai choisi d’évoluer avec l’orchestre national”, narre-t-il, sous le contrôle de son manager. Artiste polyvalent, il a dans sa besace artistique la kora, la guitare et le djembé qu’il joue à merveille. Un an plus tard, Noumoucounda quitte l’orchestre national, pour rejoindre le groupe traditionnel Dougoufana qui le fait voyager, dans plusieurs pays d’Afrique et d’Europe.
Les années Hip Hop
L’avènement du Hip-hop au Sénégal ne laisse pas indifférents, comme la plupart des jeunes de sa génération. Noumoucounda adhère alors au mouvement, en intégrant le PBS avec qui, il évolue depuis deux décennies. Au sein de la formation de Didier Awadi, Noumoucounda joue la kora, le balafon, la guitare et les percussions. En 2004, Le Studio sanakara de Didier Awadi produit “Tambacounda” le premier album au niveau local de Noumoucounda Cissokho dont le titre “Fatou Ndoye” avait contribué à faire la promotion. Sa dextérité séduit et invite Oumar Pène à apporter une touche africaine à son répertoire.
En 2005, Noumoucounda glisse les notes de sa kora dans “Myamba”, le premier album acoustique du patron du Super Diamono. “Ndam” (The triumph) suit deux ans plus tard. En 2008, Noumoucounda est beaucoup plus présent sur l’album “Mom tamit” du Super Diamono. 2013 est l’année de l’envol, dans la carrière de l’artiste qui sort enfin son album "Faling" qui veut dire partage, en mandingue, enregistré à Genève, en collaboration avec des musiciens suisses. Il vient de participer à l’album “Racine carré” de Stromae, avec le titre ‘Papaoutuai” qui fait bouger l’Europe aujourd’hui.
Altruiste à ses dépens
Premier choix du jury, sur 250 artistes, au premier Salon international de la musique africaine (SIMA) tenu à Yaoundé (concert le 1er Novembre 2013), Noumoucounda vient d’être sélectionné comme seul représentant du Sénégal au prochain Masa (Marché des arts et du spectacle africain) qui va se tenir, du 1er au 8 Mars 2014, dans plusieurs villes ivoiriennes. Généreux comme tout artiste au sens propre du mot, Noumoucounda a trop souvent nuancé sa carrière au regret de Moda Diagne, son manager. “Un soir, Noumoucounda qui devait honorer un contrat, a préféré voler au secours d’un ami qui avait besoin d'un koriste pour son spectacle. Cet excès de générosité est le seul défaut qu’on peut lui reprocher”, rapporte son manager.
L’ACTE 3 SEMBLE TROP ENTICHÉ D’IMPROVISATION
DJIBO KÂ ET CIE SUR LA RÉFORME DE LA DÉCENTRALISATION
L’Union pour le renouveau démocratique (Urd), sur la réforme des collectivités locales, compte «rester sur ses positions d’accord de principe, assorti de vigilance». Djibo Leyti Kâ et ses camarades estiment que cet Acte «semble trop entiché d’improvisation».
Les Rénovateurs soulignent que la question de la suppression des conseils régionaux, ainsi que celle relative aux dits «Pôles de développement» restent «encore floues», mais «à suivre».
En outre, l’Urd souhaite que le «fameux» article 95, relatif à la maîtrise exclusive de la langue officielle par les futurs élus locaux, soit «abrogé».
Selon le communiqué, la question du cumul des fonctions n’est pas encore tranchée par la Direction politique exécutive (Dpe), soulignant que «les avis restent encore partagés pour le moment».
Par ailleurs, M. Kâ et Cie font remarquer que la mise en œuvre de la baisse du prix du loyer «n’est pas aussi simple que l’on veuille le faire croire».
Dans les années 1960, l’ensemble lyrique traditionnel était une fierté nationale. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, non pas parce que le talent n’y est plus, mais plutôt que la politique culturelle n’est plus la même. EnQuête a tenté de replonger dans les belles années de cette formation musicale, mais aussi de voir ce qu’il en reste aujourd’hui.
Gardien de la tradition sénégalaise, notamment de la musique, l’ensemble lyrique traditionnel n’a plus son aura d’antan. Jadis, très convoitée, la formation musicale de Sorano n’est plus assez courue. Elle a vu le jour en 1965, après la création du théâtre national Daniel Sorano, sous l’impulsion de feu le président Léopold Sédar Senghor. En créant cette infrastructure, le président poète souhaitait en faire une arme de sa politique de développement de la culture. Ainsi, naquirent diverses troupes dont l’ensemble lyrique traditionnel.
“A chaque fois que Senghor avait un invité de marque, il l’amenait ici et on jouait devant lui”, fait savoir le directeur de la troupe Malick Socé, rencontré à Sorano, au cours du filage d’un spectacle. Et il se rappelle, le regard lumineux et sur un ton enthousiaste, ce jour qui lui a été conté par un de ses aînés. “Un jour le Président Senghor a amené ici Sékou Touré et ce dernier n’a pu se retenir et a crié fort d’admiration devant tout le monde”. “Quand Senghor devait voyager, c’est l’ensemble lyrique traditionnel qui l’accompagnait. Les musiciens partaient trois jours avant lui et on montrait ce que le Sénégal avait de plus riche dans sa culture”, raconte la cantatrice Ndèye Fatou Ndiaye.
Au début était “La Case”
L’ensemble lyrique traditionnel est né des cendres d’un groupe appelé à l’époque “La Case”. Samba Diabaré Samb, Amath Ndiaye Samb, Ablaye Nar Samb, Doudou Ndiaye Rose, Mame Less Thioune, Ablaye Socé, Maguette Diagne etc, ont fait leurs premiers pas dans ce groupe. C’est à l’ouverture de Sorano que Senghor a fait appel à eux. Khar Mbaye Madiaga, Soundioulou Cissokho, Mahawa Kouyaté, Khady Diouf, Ndèye Wassanam, Sombel Faye, Doudou Sarr “xalola”, Ablaye Mboup, Ndiaga Mboup, Madiop Seck, Ndiaye Seck Mboup, Sakou Dieng, Yamar Thiam “tama”, et les artistes de “La case” précités ont formé la première génération d’artistes de Sorano.
“Les plus grandes voix du Sénégal de l’époque étaient pensionnaires de Sorano”, explique Malick Socé, membre de l’ensemble lyrique traditionnel, depuis 1986. L’on se rappelle encore des envolées lyriques de Fatou Sakho, Fatou Thiam Samb, Kiné Lâm, Daro Mbaye, Diabou Seck, Ndèye Mbaye Djinma Djinma, Madiodio Gningue, Fatou Guewel, Assane Mboup qui étaient les vedettes des années 1980 et 1990. “On veut faire un cd avec les grandes voix de Sorano. C’est un projet qu’on est en train de mûrir”, annonce le directeur de Sorano, le Dr Massamba Guèye. Cette production suivra peut-être celle du premier Cd de l’ELT présenté mercredi aux journalistes et intitulé “sunugaal gii”.
“C’est à l’État de refaire de ce groupe ce qu’il était”
Cependant, il faut aujourd’hui reconnaître que l’ELT n’est plus ce qu’il était jadis. “C’est l’Etat qui avait créé ce groupe et on dépend toujours de lui. Alors, c’est à lui de refaire de ce groupe ce qu’il était”, souligne Malick Socé. Mais, en attendant le bon samaritain, ils n’ont pas l’intention de croiser les bras. “On veut faire retrouver à cette troupe son aura d’antan. En 1989, l’ensemble lyrique tradiitionnel avait joué dans la salle des Présidents, lors du sommet de la Francophonie. On va se battre pour que, lors de la tenue au Sénégal du même sommet cette année, que l’ELT retrouve sa place et y joue un rôle central”, souhaite le directeur du théâtre national Daniel Sorano, Dr Massamba Guèye.
L’ELT, une véritable école
“Les chanteurs dont les ascendants sont d’ex-pensionnaires de Sorano sont talentueux. C’est le cas de Doudou Ndiaye Mbengue dont le père Balla Mbengue était ici. Idrissa Ndiaye qui est le pater de Papa Ndiaye Guewel était ici aussi. Et je peux encore en citer. C’est pourquoi je dis que Sorano est une école”, se félicite Malick Socé. Arame Traoré et Saliou Mbaye confirment. Le dernier nommé est lauréat du concours de “relève bii”.
Âgé de 35 ans, il est la dernière recrue de l’ensemble lyrique traditionnel. “J’apprends beaucoup ici, allant des techniques de chant à la tenue sur scène”. “Quand j’arrivais ici en 1992, j’ai trouvé des gens qui avaient l’âge de ma grand-mère. J’ai trouvé ici Khar Mbaye Madiaga et Mahawa Kouyaté. Elles m’ont aidée et soutenue dans ma carrière”, témoigne Arame Camara qui est aujourd’hui l’une des doyennes de la troupe, avec Ndèye Fatou Ndiaye et Marie Ngoné Ndione. La chanteuse sérère est arrivée au théâtre en 1996, après un passage au sein de l’orchestre national.
“Je suis arrivée, quand Khady Diouf était au seuil de la retraite. Je ne pouvais pas faire de solo au début. Mais elle, Ndèye Fatou Ndiaye et les autres m’ont poussée à le faire et aujourd’hui, je le réussis tant bien que mal”, indique-t-elle. Tous ces artistes ont toujours su allier leur travail à Sorano et leur carrière solo. “On vient travailler ici à 9h 30 et on termine des fois en début d’après-midi. J’ai le temps de me reposer et d’aller après en studio”, révèle Alassane Mbaye qui mène actuellement une brillante carrière solo.
Un creuset du Sénégal
L’autre spécificité de ce groupe est son melting-pot. Depuis toujours, une multitude d’ethnies s’y côtoient. En véritable creuset, l’ELT compte des chanteurs bambaras, khassonké, sérère, haal pulaar, wolof, diola, etc. Ici, chaque lead vocal est aussi choriste. Du coup, chaque chanteur est tenu de savoir comment chanter dans la langue de l’autre.
“Je suis arrivée ici il y a trois mois. Ce qui m’a le plus marquée, c’est que j’ai trouvé ici toutes les ethnies et maintenant j’arrive à chanter dans toutes les langues”, s’exclame Maty Thiam Dogo qui pourtant s’est déjà fait un nom dans le milieu de la musique. Il ne suffit donc pas seulement d’avoir une belle voix. Malgré l’âge, le talent et la reconnaissance, on peut toujours apprendre en arrivant pour la première fois à Sorano. On retrouve autant d’instruments, de tonalités, que de voix dans cette formation musicale.
L’ensemble lyrique traditionnel, c’est aussi une grande famille qui partage beaucoup. “On est une vraie famille. L’une des filles de Mbaye Ndiaye “kam ndick” porte mon nom. J’ai chanté Ndèye Fatou Ndiaye. Athia Wélé a chanté elle aussi l’un des enfants de Ndèye Fatou Ndiaye. Donc, on est une famille”, souligne Marie Ngoné Ndione.
DEUX LIGNES DE CRÉDIT MISES À LA DISPOSITION DES ACTEURS DE L’ÉLEVAGE
La signature de deux conventions de financement entre l’Association nationale des professionnels de la viande et du bétail du Sénégal (Anprovbs), d’une part, et le Crédit mutuel du Sénégal (Cms) et le Fonds d’appui à la stabulation (Fonstab), d’autre part, mettra à la disposition des acteurs deux lignes de crédit.
Deux conventions ont été signées, hier à Dakar, pour un meilleur devenir du secteur de l’élevage. La cérémonie s’est tenue dans les locaux du ministère de l’Elevage et des Productions animales en présence du ministre, Aminata Mbengue Ndiaye. La première signature s’est faite entre le Crédit mutuel du Sénégal (Cms) et l’Association nationale des professionnels de la viande et du bétail du Sénégal (Anprovbs).
Grâce à cette convention cadre, le Cms a mis à la disposition de l’Anprovbs une ligne de crédit d’un milliard de FCfa sous forme de crédit revolving. Selon le ministre Aminata Mbengue Ndiaye, les professionnels de la viande et du bétail doivent apporter la somme de 200 millions de FCfa pour pouvoir bénéficier de ce financement qui sera remboursé au taux mensuel de 1,5%.
L’autre convention est une ligne de crédit accordée aux acteurs de l’élevage par le Fonds d’appui à la stabulation (Fonstab). Ce financement va permettre aux acteurs de l’élevage de contracter des crédits pour la construction et d’autres pour le fonds de roulement. Ils pourront les rembourser aux taux annuels de 8 et 10%, selon que le crédit est sur le moyen ou le long terme.
De l’avis du ministre de l’Elevage et des Productions animales, ce sont des taux de remboursement relativement faibles. Le président de l’Anprovbs, Doudou Fall, estime que cette convention est une réponse pertinente à la demande du secteur. Il estime que c’est la concrétisation d’une volonté évidente de soutenir les professionnels à travers un programme d’intensification de l’élevage durant la période de soudure, l’installation de kiosques à viande modernes, la mise en place d’un système adapté pour le transport de la viande et du bétail et un appui financier aux acteurs dans leurs activités professionnelles.
Le secteur de l’élevage représente un chiffre d’affaires de plus de 600 milliards de FCfa, a-t-il rappelé. Par ailleurs, le Mme Aminata Mbengue Ndiaye est revenue sur les initiatives visant à moderniser le secteur de l’élevage.
Il s’agit, entre autres, de la police d’assurance, la construction de quatre fora par l’Uemoa dans des points stratégiques mais aussi du projet de construction d’un abattoir moderne d’un coût de plus de 22 milliards de FCfa, par l’Inde.
LE MEDIA CENTRE A L’AMBITION DE DEVENIR UNE ECOLE SOUS-REGIONALE
A l’issue d’une formation de six mois au média Centre de Dakar, une dizaine de cameramen, réalisateurs, preneurs de sons ont reçu récemment reçu leur diplôme. Après une quinzaine d’années d’existence, l’actuel directeur Khar Fall souhaite faire de cet établissement une école sous-régionale.
Le Média Centre de Dakar totalise près de 15 années d’existence, dans le prolongement de l’Ong norvégienne Forut. Celle-ci avait trouvé une association qui s’occupait des jeunes en difficulté, particulièrement ceux dans le milieu de la drogue.
C’est là où le Média Centre a pris naissance. Lors d’un entretien, Khar Fall, actuel directeur, rappelle que Forut a apporté son soutien au Média Centre. A un moment donné, on s’est dit que c’est bien de soutenir des jeunes, mais il faut leur trouver des activités professionnelles. C’est à partir de ce moment qu’on s’est tourné vers le secteur de l’audiovisuel : télévision, radio, cinéma».
Aujourd’hui, M. Fall estime que la grande ambition du Média Centre est de devenir une école sous-régionale dans le domaine de l’audiovisuel. Le directeur a esquissé les prochains défis et perspectives de l’établissement qui doit tendre vers une bonification. « Nous pensons à aller plus haut. Sur cette lancée, nous allons nouer des partenariats sur le plan international », promet le directeur de « Média Centre ».
Il s’est prononcé par rapport à la floraison des chaînes de télévision dans l’espace audiovisuel. « Nous nous sommes rendu compte que le besoin s’est fait sentir », dit-il avant de déplorer qu’il y ait des erreurs dès le départ avec des patrons de presse qui ont préféré prendre des jeunes qui n’ont aucune formation. Certains ont choisi d’équilibrer en prenant des jeunes sortis d’écoles de formation en plus de ceux qui sont formés sur le tas. M. Fall constate que la Rts est la chaîne qui a senti le mieux cette nécessité et a ouvert ses portes au « Média Centre ». « Elle a pris beaucoup de jeunes sortis de cette école. Aujourd’hui, ces jeunes sont devenus des cameramen, réalisateurs, chefs de service », se réjouit-il.
Le directeur du « Média Centre » est revenu sur la signification de la récente remise des diplômes. « Au fil du temps, les sorties de promotion ont pris de l’ampleur. Cela nous a poussés à innover. Il s’agit de rompre avec la formule classique des sorties de promotion », a expliqué M. Fall. Il précise qu’au-delà du parchemin qui est remis, un film est réalisé pour servir d’évaluation à l’ensemble du groupe. « Cette année, nous avons voulu présenter au grand public et aux professionnels des médias un film au cours de la cérémonie, informe-t-il. En plus, le niveau a été relevé avec le brevet, comme diplôme de sortie. Pour cette sortie de promotion, nous avons fait un film intitulé « Le cinéma sénégalais » suivi d’une table-ronde. La première promotion de 2013 a fait un film sur « L’impact de la télévision sur les populations ».
Pour Khar Fall, la nouvelle génération qui s’intéresse aux matières technico-artistiques comme les prises de son, de vues, directions de la photo, est confrontée au problème du financement local du cinéma. Car, juge le directeur du « Média Centre », la plupart des films tournés au Sénégal ont un financement extérieur et que les jeunes n’ont pas toujours la chance d’assister aux tournages. « Si cela continue comme ça, nos jeunes n’auront pas la chance de faire valoir leurs capacités », prévient- il.
LES INDIENS VEULENT AIDER À LA CRÉATION DE 10.000 EMPLOIS
Le directeur de l’Agence de développement local (Adl), Malal Camara, et le Pdg du groupe indien, «Lesded Springboard», M. Rohitt, ont paraphé, hier, à Dakar, un protocole d’accord qui va consolider le transfert de technologies dans des domaines aussi importants et variés relevant du champ d’intervention des élus locaux. L’objectif est d’aider à la création d’au moins 10.000 emplois.
En présidant la cérémonie de signature au nom du ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, le directeur des stratégies du développement des territoires, Mbagnick Diouf, a dit l’engagement et l’espoir du ministre Oumar Youm quant au succès dudit protocole. Car, a-t-il noté, « la seconde alternance intervenue dans notre pays repose sur la territorialisation de l’action publique qui va permettre une valorisation des territoires».
Il a souligné le renforcement des secteurs économiques, culturels et sociaux à travers des partenariats. Ce qui suppose, selon lui, une innovation dans le financement du développement avec une réorientation des actions vers le partenariat public-privé et les emprunts sur le marché financier.
Pour Mbagnick Diouf, le protocole d’accord entre l’Adl et la partie indienne va permettre de renforcer les capacités des élus locaux à travers de nouvelles technologies. À cet effet, il a proposé la mise en place d’une commission mixte ou d’un comité paritaire entre les deux parties pour donner plus de vitalité à cette coopération. Le groupe indien, à en croire son Pdg M. Rohitt, est composé de 11 filiales. Il est un partenaire stratégique de plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest. Depuis 2012, le groupe travaille au Sénégal avec plusieurs ministères et compte, avec l’Adl, aider à la création d’au moins 10.000 emplois.
Le président de l’Union de l’association des élus locaux (Uael), Alé Lô, et le directeur de l’Adl ont salué ce partenariat «qui est une réponse adéquate à des préoccupations de l’Etat et de la gouvernance locale». Il s’agira pour eux, de permettre au groupe indien de diversifier davantage son offre de formation, en intégrant des thématiques nouvelles qui ont des liens avec les objectifs de l’Adl et de se fixer de nouveaux horizons de coopération.
Les axes de la coopération portent, entre autres, sur les technologies de l’information et de la communication, le recyclage et la gestion des déchets et ordures, l’orientation professionnelle, la promotion de l’emploi des jeunes, l’agriculture, la pêche, la transformation des fruits et légumes.
8 milliards de FCfa pour développer collectivités locales
La convention de partenariat signée hier entre l’Agence de développement local (Adl) et le groupe indien Lesded Springboard porte sur un montant de 8 milliards de FCfa. Elle permettra de booster le développement des collectivités locales.
« Ce protocole est un projet de 8 milliards de FCfa avec plusieurs composantes et va permettre aux Organisations communautaires de base (Ocb) de s’organiser, de produire et de vendre, pour rendre plus dynamique l’économie locale», a dit Malal Camara, directeur général de l’Adl.
M. Camara a indiqué que ce projet vise à mettre à la disposition des Sénégalais, dans les territoires, des moyens techniques pour booster le développement au niveau local et de rendre effective leur mission.
Selon lui, ce partenariat «contribuera sans aucun doute à la réalisation des principaux objectifs de développement que s’est fixé le Sénégal, contenus dans la Stratégie nationale de développement économique et sociale, et va permettre aux acteurs territoriaux de dynamiser l’économie locale». Ce partenariat entre les deux structures entre dans le cadre de la mise en œuvre de l’Acte 3 de la décentralisation.
LES MAISONS DE JUSTICE CONTRIBUENT À LA DÉCLARATION DES NAISSANCES
La déclaration de naissance est un acte citoyen. Le directeur de cabinet du ministre de l’Aménagement du territoire et des Collectivités locales a rappelé, hier, lors d’un atelier, que l’Etat s’attèle à la mise en place d’un système d’enregistrement des faits d’état-civil, efficace et complet.
« La mise en place d’un système d’enregistrement des faits d’état-civil efficace et complet, favorisant la production de statistiques fiables et sécurisées, constitue une préoccupation majeure du gouvernement », a déclaré hier Abdoulaye Faye, directeur de cabinet du ministre de l’Aménagement du territoire et des Collectivités locales. C’était à l’occasion de l’atelier de partage et de validation « de la stratégie de mise en oeuvre des activités de sensibilisation menées auprès des populations sur l’importance des déclarations des faits d’état-civil par les maisons de justice ».
Selon le représentant du ministre des Collectivités locales, le Sénégal veut relever ce défi et s’est engagé, avec le soutien de la Délégation de l’Union européenne dans le cadre du 10ème Fed, à la mise en oeuvre du Projet d’appui à la modernisation de l’état civil (Pamec). Ce programme couvre la période du 1er août 2013 au 31 janvier 2015, pour un montant de 5.000.000 d’euros (1.124.963.385 de FCfa). Il vise l’amélioration de l’information et les connaissances en la matière. Pour ce projet, Abdoulaye Faye est convaincu que le Pamec reste un « enjeu capital de souveraineté nationale, indispensable à une planification, gage d’un développement économique et social harmonieux ». « Cela requiert une approche participative et inclusive de façon à garantir la mise en cohérence des stratégies de communication, en vue d’une meilleure appropriation des enjeux de la déclaration des faits d’état-civil », a dit M. Faye.
De son côté, Mme Dieh née Mandiaye Ba, directrice nationale du centre d’état-civil, s’est appesantie sur l’importance de la déclaration de naissance et l’intérêt du Pamec. Pour la suite, l’expérimentation a été faite dans les collectivités locales saccagées en 2012, telles qu’à Vélingara, Tivaouane, Mbao, Thiès-Ouest, Yeumbeul- Nord et Malika. Mademba Guèye, conseiller du ministre de la Justice, a fait comprendre que l’obtention des papiers d’étatcivil est une partie intégrante des droits fondamentaux, il rappelle le droit de vote qui est civique. M. Guèye attire l’attention des citoyens : « 400 jeunes n’ont pas pu faire l’entrée en 6ème à Tambacounda » faute de faits d’actes d’état-civil.
36.000 usagers ont sollicité leurs services
« Les maisons de justice et la politique de promotion de l’état-civil menée par le Centre national d’étatcivil dans le cadre du Pamec nous paraissent évidentes (…), car on ne peut pas exercer un devoir tout en l’ignorant », a dit le chargé de la justice de proximité. M. Guèye a souligné que les maisons de justice interviennent dans le réglement des petits conflits de voisinage, mais aussi dans l’information juridique des populations. D’ailleurs, on dénombre 36.000 usagers qui ont sollicité les services des maisons de Justice en 2013. Quant à la coordinatrice de la maison de justice de Tivaouane, Mme Aminata Seck Guèye, elle a affirmé qu’après le saccage de la mairie de Tivaouane lors des évènements postélectoraux, les habitants ne savaient plus où chercher des papiers d’état civil. Car, tout un patrimoine a été endommagé. Mais, avec le Pamec et un élan de sensibilisation, leur maison de justice a permis à 552 enfants d’être déclarés