SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
27 avril 2025
«LA JEUNESSE DOIT D’ABORD SE CONNAÎTRE»
Député de la 11ème législature, Mamadou Diallo vient de sortir son premier ouvrage intitulé : «Soupir de Torodoo.» Le juriste, environnementaliste et consultant international se livre à une introspection et partage son parcours avec la jeunesse.
Député de la 11ème législature, Mamadou Diallo vient de sortir son premier ouvrage intitulé : «Soupir de Torodoo.» Le juriste, environnementaliste et consultant international se livre à une introspection et partage son parcours avec la jeunesse.
Comment vous avez eu l’idée de rédiger ce livre ?
Ce livre a été écrit durant la période du Covid-19, puisque tout le monde s’interrogeait sur l’avenir du monde. Je me suis dit que le slogan c’est «Restez chez vous», mais qu’il ne fallait pas rester sans rien faire. Et je me suis dit, pourquoi ne pas faire une rétrospective de la vie et écrire quelque chose qu’il faudrait laisser à la postérité, parce que chacun de nous à quelque chose à raconter. J’avoue que je n’avais jamais écrit avant. Cependant, j’avais commencé à faire des recherches sur ma généalogie, donc je me suis dit qu’il faudrait en parler pour que la famille Djalobé de Kidira puisse connaître son histoire, et les ramifications de la famille des Djalobé de Kidira et du Boundou. J’ai fait des investigations, j’ai interrogé des anciens, mais également des connaisseurs qui m’ont retracé la vie de la famille Djalobé. Je suis Torodoo de la grande famille des Djalobé, à l’image de Samba Diallo. J’ai lu et relu L’aventure ambiguë de Cheikh Hamidou Kane. On est de la même famille, mais il m’a fallu faire des recherches pour découvrir que nous sommes de la même famille des Djalobé. Les Kane et les Diallo, ce sont les mêmes. C’est une déformation Kane Diallo qui nous a amenés à Diallo. Nous venons tous du Fouta, du même terroir.
Pourquoi Soupir de Torodoo comme titre de votre ouvrage ?
Au début, je n’avais pas de titre en tête. Quand j’ai avancé dans le manuscrit et que je l’ai fait lire à un ami, ce dernier m’a proposé ce titre. Et ça vous ramène à la généalogie, à moi-même, c’est-à-dire il faudrait que je sache qui je suis. C’est ce que disait Senghor : «Enracinement et ouverture.» On ne peut pas construire quelque chose de durable aujourd’hui et demain sans s’appuyer sur son passé. Il faudrait d’abord se connaître et à partir de là, s’ouvrir au reste du monde.
S’agit-il d’un livre autobiographique ?
Oui il y a une dose d’autobiographie. Ça parle de ma vie privée et de la politique. Il y a une dose de fiction, parce que je ne veux pas égratigner certains qui ont été des compagnons, qui sont des hommes de valeur. Il faut faire un témoignage élogieux sur eux. Quand il s’agit de dire parfois certaines vérités, tout n’est pas bon à dire. Il y a une façon de le dire et parfois, certains ne se reconnaissent pas dans ce qu’on dit. On ne se déshabille pas complétement quand on parle de soimême. On utilise la fiction pour agrémenter un peu le récit. Il y a de la pudeur.
Vous évoquez dans votre livre, des moments difficiles que vous avez eu à traverser dans votre vie …
La vie n’est pas un long fleuve tranquille. Il y a toujours des moments de joie et des moments de tristesse. C’est ce qui fait le charme de la vie. Mais chaque étape de la vie correspond à un certain nombre d’évènements. L’événement qui a un peu attristé ma vie, c’est le décès de mon papa très tôt. Au moment où tout le monde fêtait la fête de la Korité, j’étais dans la tristesse. Il est décédé très tôt un jour de la Korité, c’était en 1965, j’étais encore très jeune. Ça, c’est un moment de tristesse qui a plongé non pas seulement ma famille dans la douleur et la tristesse, mais tout le Boundou, eu égard à l’homme qu’il était, de par sa générosité et son commerce facile. Ça a été un moment de tristesse pour tous les autres. Ce sont les épreuves de la vie. Dans la politique, on a des moments de joie, des moments de tristesse.
Et vos études dans tout cela ?
A l’école, parfois ça marche, parfois ça ne marche pas. Quand je n’étais pas orienté en classe de seconde par exemple, je ne pouvais pas l’imaginer. Ils disaient que j’étais âgé. En général, les gens diminuaient leur âge. Mais moi j’ai laissé mon âge tel quel, bien je sois allé tardivement à l’école, j’avais plus de sept ans. C’était dans les années 62-63. J’étais troisième au niveau régional au Brevet. Je n’ai pas poursuivi parce que j’ai connu une année sabbatique forcée, en 1975. Etant au fin fond du Sénégal, je ne connaissais même pas l’existence d’écoles privées. J’ai entendu dire qu’il y avait la possibilité de faire la capacité en Droit à l’université de Dakar, en deux ans, et après, si on a une bonne moyenne, d’aller en année de licence. C’est comme ça que je suis venu à Dakar en 1976, pour faire la capacité en Droit à l’université. J’avais une bonne moyenne avec une mention et je me suis inscrit en année de licence sans le Bac. La capacité en Droit, c’est un diplôme d’équivalence qui m’a permis d’accéder à l’université et j’ai fait un troisième cycle à l’université de Limoges.
Voulez-vous donner votre exemple à la jeunesse sénégalaise de ne jamais baisser les bras, de croire en son étoile pour réussir ?
Effectivement. La première chose, c’est qu’il faut se fixer un objectif, se donner les moyens d’atteindre cet objectif. La deuxième chose, c’est que la vie est un éternel combat. Il ne faut jamais se décourager et il faut lutter. S’il y a de la persévérance, on peut arriver à ces objectifs-là. La jeunesse doit d’abord se connaître, connaître qui elle est, s’inscrire dans ses valeurs et après, il faut qu’elle lutte. Je ne parle pas d’aller dans les arènes, même si la lutte est un sport qui est noble. Je dis qu’il faut lutter, c’est un éternel combat. Même s’il y a des échecs, ce sont des expériences, ce sont des leçons apprises pour être valorisées et aller de l’avant.
FIGURE EMBLÉMATIQUE DE TIVAOUANE
Petit frère de Maodo Sy, Serigne Babacar Sy ou affectueusement appelé Ndiol Fouta, est un homme de conviction et d’une fidélité remarquable.
«Ndiol Fouta !» C’est le nom souvent attribué à Serigne Mbaye Sy Abdou, sûrement en souvenir de ses brillantes études à Thilogne dans la région de Matam, au Nord du pays. Le saint homme au «Laafa Banjul», communément appelé «Cabral», un bonnet en laine bordé de carreaux zigzagants, qu’il arbore avec humilité et fierté, avec élégance aussi, reste une figure emblématique de l’islam. Pourtant, son vénéré père, Mame Abdou Aziz Sy «Dabakh» (Rta), aurait préféré qu’on l’appelât Serigne Babacar dont il portait le nom.
Petit frère de Maodo Sy, Serigne Babacar Sy ou affectueusement appelé Ndiol Fouta, est un homme de conviction et d’une fidélité remarquable. De par sa haute stature physique, morale et civique, son esprit, sa connaissance des hommes et ses prises de conscience des problèmes de la société, Serigne Mbaye Sy Dabakh, un homme effacé, est déjà très remarqué du fait de sa présence dans les daaras de Tivaoune. Sa connaissance ordinaire et gnostique, peu semblable du reste, révèle en réalité que seul celui qui fait fi du savoir aura la connaissance pure. Ainsi, il est à l’image de son père, Dabakh, un guide religieux très énigmatique, doté d’une moralité et d’une probité légendaires. Dans ce sillage, sa préoccupation première est de revivifier les valeurs patriarcales comme il se plait à le dire : «Il n’y a dans ce monde que la vertu, le savoir et la vérité qui soient dignes de m’occuper.»
Serigne Cheikh Oumar Sy Djamil renseigne qu’«il se raconte qu’un jour, après avoir observé pendant quelques minutes que Pape Serigne Mbaye ne répondait pas aux interpellations par ce pseudonyme, Mame Abdou avertit l’assistance : «D’autant plus qu’il ne réagit pas lorsque vous dites Ndiol Fouta, je vous supplie de ne plus l’appeler ainsi. Je lui ai donné le nom de mon frère, ami et marabout, Serigne Babacar Sy, et par ce nom, je voudrais que vous vous adressiez à lui !».»
Et de poursuivre : «Entre Pape Serigne et Mame Abdou s’est créée depuis longtemps, une complicité tendre et affectueuse. Nous sommes au début des années 80 et le jeune étudiant de l’Université Quarawiyine à Fez, au Maroc, était venu en vacances d’été. A ce moment, il sentit avoir amassé suffisamment de connaissances dans les allées de la Médina où repose Cheikh Ahmed Tidiane Chérif (fondateur de la confrérie tidiane). Il alla alors rencontrer son père pour lui annoncer qu’il ne voulait plus retourner au Maroc et qu’il préférerait rester au Daara de Seydil Hadji Malick Sy pour perpétuer son legs.
En réalité, sans que personne n’y prêtât attention, il avait entendu quelques années auparavant, Mame Abdou formuler le vœu de voir un jour «Ken ci xaleyi» (xalé dans le jargon de la khaadara ne veut surtout pas dire enfant, mais plutôt un membre de la famille) lui succéder dans la gestion pédagogique et administrative de ce daara, héritage de Mame Maodo. Pape Serigne, lui, avait enregistré ce souhait quelque part dans son cœur.»
Rester à Tivaouane et s’occuper du Daara de Seydil Hadji Malick Sy (Rta)
A l’annonce de cette nouvelle, Mame Abdou sursauta de son fauteuil pour l’avertir que c’était une lourde décision et qu’il voudrait prendre en témoin Seydil Hadji Malick (Rta). Il le prit par la main pour aller se recueillir ensemble devant le Mausolée de Mame Maodo, où il lui demanda de répéter les paroles qu’il venait de lui adresser. Pape Serigne répéta sans hésitation ni ambiguïté : «Oui je veux rester à Tivaouane pour m’occuper du daara laissé en héritage par Seydil Hadji Malick Sy (Rta).» Depuis ce jour, il ne quitte plus ce lieu de culte et de connaissances. Des milliers de talibés y psalmodient le Coran à longueur de journée ou tentent d’y mémoriser le Livre saint à haute voix. Un concert polyphonique, fait d’une symphonie de voix enfantines, se crée autour de valeureux maîtres coraniques. Aujourd’hui, plusieurs animateurs des plateaux religieux de nos télévisions, privées comme publiques, ou qui brillent dans les Gamou et conférences pour raconter avec éloquence l’histoire du Prophète (Psl), ont été formés par Serigne Mbaye Sy Abdou lui-même.
Une tendre jeunesse à Thilogne au Fouta
Avec son allure élancée rappelant celle de Mame Maodo, cet intellectuel arabophone, privé des années glorieuses de Tivaouane, est envoyé passer onze années de sa tendre jeunesse à Thilogne au Fouta, pour être formé auprès du grand érudit, Seydi Thierno Abdou Khadre Ly, en compagnie de son jeune frère, Serigne Cheikh Tidiane Sy (ambassadeur du Sénégal en Arabie Saoudite). Ceci va lui permettre de parler couramment la langue de Cheikh Oumar Foutiyou Tall. Il arrive ainsi à faire des dictons et à raconter des anecdotes en pulaar, ou à faire des études lexicales comparatives entre le pulaar et le wolof. Bref, il manie cette langue comme personne d’autre au Sénégal(Mca); ce qui lui vaut une très grande affection en milieu halpular.
Humilité, sacerdoce, mansuétude, sagesse, fidélité, «kersa» à la limite de la timidité, sont les traits de caractère les plus connus de Pape Serigne Mbaye. Ce qui est moins connu de lui, c’est principalement son souci de préserver un statut sincère du musulman sénégalais qui se caractérise par la tolérance, la droiture et un sens élevé de l’abnégation. Pape Serigne Mbaye se demande souvent : «Sommes-nous de véritables musulmans ?» Ou alors : «Nous disons souvent que la population sénégalaise est composée de 95% de musulmans, est-ce vrai ?» Ses conférences publiques sont très interactives. Il n’hésite pas à se prêter à un jeu de questions-réponses entre ses interlocuteurs et lui sur la pratique religieuse. Ses vidéos d’enseignement sur des pratiques telles que le Tayammom ou la prière courent les réseaux sociaux (Facebook, Whatsapp, etc.).
Avec une voix mélodieuse, il lui arrive également de chantonner les quassidas des grands érudits de Tivaouane, rivalisant ainsi avec les chanteurs les plus connus de notre époque. Son discours sur les préparatifs du mariage tels qu’enseignés par Seydil Hadji Malick est d’une haute facture intellectuelle. D’ailleurs, une de ses occupations quotidiennes est de reconstituer la bibliothèque de référence de Seydil Hadji Malick Sy (Rta), sur la base des ouvrages avec lesquels ce dernier a fait ses humanités. Il n’est pas rare de tomber sur des livres avec des annotations et commentaires du patriarche de Tivaouane sur les sujets qui y sont abordés et toujours en conclusion, la mention : «Tere bi amelatumako axx.» (En somme, il s’est acquitté de son devoir moral vis-à-vis du livre en le lisant en entier). Cette bibliothèque regorge également de livres rares sur tous les sujets ayant trait à la religion musulmane, y compris les attaques qui sont faites à son encontre.
Comment Mame Abdou m’a appris à contenir ma colère et à maîtriser mes nerfs
Selon Serigne Cheikh Oumar Sy Djamil, discuter avec Pape Serigne sur la sociologie religieuse est un vrai régal, et ses enseignements sont ponctués d’anecdotes. C’est le cas lorsqu’il raconte comment Mame El Hadji Abdou lui a appris à contenir sa colère et à maîtriser ses nerfs. «Un monsieur s’est un jour présenté devant Mame Abdou en proférant des menaces et en débitant des mots assez déplacés.
Sentant mon visage se rétrécir et prêt à en découdre avec lui, Serigne Abdou m’ordonna, quelques heures après, d’aller chercher des denrées alimentaires (riz, huile, sucre, etc.) et m’intima l’ordre d’aller les charger moi-même dans le véhicule. Ce que je fis avec beaucoup de plaisir et d’enthousiasme», raconte Ndiol Fouta.
Et de poursuivre : «Ensuite, il me demanda de l’accompagner. Cependant, je ne m’attendais pas à ce que Mame Abdou s’arrêta devant la maison de la personne qui avait osé le défier chez lui. Il me fit comprendre ensuite que je devais décharger moi-même ces vivres chez la personne impénitente. Depuis ce jour, «Sène Mame» a ôté de moi tout sentiment de haine quelconque envers mon prochain.» Il ajoute qu’«une autre fois, Mame Abdou m’invita à prendre le café avec lui. Au moment où les premières saveurs de la caféine effleurèrent mon palais, j’émis le son «Ahh». «Sène Mame» réagit aussitôt en me rétorquant : «Serigne, à partir d’aujourd’hui, je te prie de ne plus boire du Café.»
Sans en comprendre la raison, je m’exécutai tout en prenant mon mal en patience. Au bout de six mois d’abstinence, El Hadji Abdou m’appela à Diacksao et m’annonça : «Maintenant tu peux recommencer à boire du café. Néanmoins, ne fais plus comme la dernière fois où j’ai senti en toi l’unique volonté de satisfaire un plaisir terrestre (top sa bakan), en disant «Ahh», alors que tu dois juste apprécier ces moments comme une miséricorde qui t’a permis de pouvoir prendre ce verre et de le boire sans aucune contrainte divine. (Yalla rek nga wara guiss boy nan sa café).»» De pareilles leçons de vie ont forgé la générosité de Pape Serigne Mbaye Sy Abdou.
DEUX SOLUTIONS S’OFFRENT AU SÉNÉGAL POUR L'ORGANISATION DE LA CAN 2025
Après le retirait de la Guinée de l’organisation de la CAN, le Sénégal a décidé de se lancer pour accueillir l’édition de 2025.
Après le retrait de la Guinée, le Sénégal est désormais preneur de l’organisation de la CAN 2025. Le ministre des Sports, Yankhoba Diattara a déjà saisi le président de la Fédération sénégalaise de football, Me Augustin Senghor pour étudier la possibilité et les capacités à lancer officiellement la candidature du Sénégal. Si le Sénégal garde toutes ses chances, la question des infrastructures sportives sera un des éléments fondamentaux du cahier de charges. Le Sénégal va-t-il répondre à cette exigence et être prêt ? Avec les travaux de rénovation des stades régionaux en cours, rien n’est moins sûr. En cas où il ne disposerait de l’ensemble de ses stades, la possibilité de co-organisation avec un pays voisin n’est pas non plus à écarter. Particulièrement intéressé, la Mauritanie a déjà dit sa disposition à rejoindre le Sénégal pour l’édition en 2025.
Après le retirait de la Guinée de l’organisation de la CAN, le Sénégal a décidé de se lancer pour accueillir l’édition de 2025. Le nouveau ministre des Sports, Yankhoba Diattara qui en a fait l’annonce a déjà saisi le président de la Fédération pour disposer du cahier des charges et faire une analyse de la situation, avant de déposer une candidature. Si la candidature sénégalaise a toutes ses chances d’être validée du point de vue de la disponibilité, des voies de communication et de la sécurité, la question des infrastructures sportives et particulièrement de ses stades constitue un point essentiel du cahier de charges.
Pour l’heure, la dynamique qui accompagne de préparation des Jeux Olympiques de la Jeunesse «Dakar2026», le Sénégal s’est d’ores et déjà engagé dans un vaste mouvement de rénovation de ses stades afin d’être prêt. Après l’inauguration du stade Abdoulaye Wade, l’ex ministre des Sports, Matar Bâ avait lancé le début des travaux de reconstruction et de réhabilitation des stades aux normes notamment ceux du Léopold Senghor mais surtout 4 autres stades régionaux d'Ely Manel Fall de Diourbel, Lamine Guèye de Kaolack et Aline Sitoé Diatta de Ziguinchor pour un investissement de 40 milliards de F CFA. Le tout, pour une durée d’exécution de 36 mois (3 ans). Autrement dit, le Sénégal est encore dans les délais requis pour remplir le cahier de charge avec au moins six stades aux normes dans quatre villes différentes. Ce qui serait pour le Sénégal, une avancée significative pour faire le poids face aux autres pays africains qui aspirent à accueillir la compétition. Mais aussi pour le retour de la CAN au Sénégal 33 ans après celle organisée en 2012 à Dakar.
UNE CO-ORGANISATION, L’AUTRE ALTERNATIVE
Une co-organisation reste également une alternative pour les autorités sénégalaises. Elle a été aussi longtemps agitée et particulièrement par le président Fédération sénégalaise de football. Dans ce processus de construction et de réhabilitation d’infrastructures, permettant au Sénégal de disposer de cinq à six stades modernes, le président Augustin Senghor préconisait une co-organisation avec la Guinée afin d’alléger les deux pays. «Une CAN à 24 est très compliquée à organiser. Si une grande puissance comme les Etats Unis d’Amérique s’est associée au Mexique et au Canada pour abriter une Coupe du monde, pourquoi des pays voisins sur le continent ne peuvent pas s’associer pour une CAN à 24», avait-il soutenu lors d’un forum organisé en 2019 par l’association de la presse sportive (Anps).
Il faut rappeler que la requête n’était pas reçue favorablement par la partie guinéenne. Il faut aussi signaler qu’en dehors de la Guinée, le Sénégal pourrait accéder à la demande formulée il y a deux ans par la Mauritanie. Dés l’instant où le nombre des équipes participantes a été porté à 24 et face à l’incapacité de pays africains à organiser seuls, le président de la fédération mauritanienne de football Ahmed Yahya avait manifesté l’intérêt de la Mauritanie pour une co-organisation avec le Sénégal. D’autant, soutenait-il, que les deux fédérations des deux pays entretiennent de bonnes relations. En plus de petits stades à Nouadhibou et Zouerate, aux normes internationales, il faut relever que la Mauritanie dispose de deux stades à Nouakchott, le stade olympique et celui de Cheikha Bodiya. Le gouvernement mauritanien avait aussi annoncé la construction d’un stade de 30.000 places prévu dans le sud de la capitale. De quoi plaider pour une co-organisation.
L’ENQUÊTE SUR L’ÉMEUTE DU CAPITOLE : LE WATERGATE DE DONALD TRUMP ?
Jamais avant Donald Trump, il n’y eut d’insurrection telle que celle du 6 janvier 2021, ni de manœuvres visant à entraver le transfert de pouvoir entre un président et son successeur.
Jamais avant Donald Trump, il n’y eut d’insurrection telle que celle du 6 janvier 2021, ni de manœuvres visant à entraver le transfert de pouvoir entre un président et son successeur.
La Commission spéciale de la Chambre des représentants créée en juillet 2021 pour enquêter sur ces faits travaille sur ce dossier gigantesque depuis maintenant plus d’un an. Parallèlement, le département de la Justice a mis en examen plus de 800 individus, dont certains ont déjà été condamnés, à l’issue d’un plaider coupable, parfois à de lourdes peines de prison, et le procès de cinq membres du groupe d’extrême droite Oath Keepers vient de commencer.
La Commission vise au-delà des participants directs à l’assaut du 6 janvier et veut remonter aux vrais responsables en mettant en évidence les différents responsables et les moyens utilisés par l’ancien président et ses affidés (proches, élus républicains, avocats) pour s’opposer au transfert du pouvoir à Joe Biden, notamment via la propagation du mythe d’une élection qui aurait été « volée » et l’incitation à l’insurrection.
Alors que les auditions publiques de la Commission, dont la dernière a eu lieu en juillet, devaient reprendre ce 28 septembre, elles ont été décalées de quelques jours du fait de l’ouragan Ian, qui frappe actuellement la Floride. Ce délai ne devrait pas empêcher la Commission de publier rapidement son rapport. Si cette publication survient avant les élections de mi-mandat (midterms), qui auront lieu le 8 novembre prochain, le rapport pourra-t-il avoir un impact sur ce scrutin et, deux ans plus tard, sur la présidentielle de 2024, à laquelle Donald Trump semble décidé à se présenter ?
Ce qui est certain, c’est que les nombreuses violations de la loi et de la Constitution des États-Unis reprochées à Donald Trump ont souvent suscité des comparaisons avec l’affaire du Watergate, qui avait abouti en 1974 à la démission de Richard Nixon. Il existe certes des points communs entre les agissements des deux présidents républicains, mais les dégâts infligés par Donald Trump à la Constitution et au principe de primauté du droit (rule of law) sont beaucoup plus graves que ceux de son lointain prédécesseur.
Les différences avec l’affaire du Watergate
L’affaire du Watergate a été un choc majeur pour les Américains et a laissé une marque si profonde sur l’imaginaire politique du pays que les divers scandales qui ont suivi ont tous été baptisés d’un nom qui se termine en « gate » : pensons à l’Irangate sous Ronald Reagan ou au Monicagate sous Bill Clinton.
Ce qu’on appelle affaire du Watergate ne se limite pas au cambriolage du quartier général des Démocrates et fait référence aux multiples opérations lancées par Richard Nixon (président depuis 1968) pour espionner et discréditer le camp démocrate et son candidat Ed Muskie, auquel Nixon aurait dû être opposé lors des élections de 1972. Ces opérations ont eu un effet dévastateur sur la candidature de Muskie, et c’est un autre candidat, nettement moins dangereux, George McGovern, qui remporta les primaires démocrates, avant d’être battu par Nixon à la présidentielle.
Une commission sénatoriale avait été établie en 1973 pour enquêter sur ce scandale. Le travail du procureur spécial Cox et la décision US v. Nixon de la Cour suprême, ont contraint le président Nixon à la démission le 8 août 1974. Plusieurs Républicains, conscients de la gravité des abus, ont à l’époque fait passer la primauté du droit et l’intérêt du pays avant leurs préférences partisanes en votant en faveur de la destitution.
Aujourd’hui la situation est différente. Tout d’abord parce que les Républicains, terrifiés par les menaces de Donald Trump et intimidés par le poids politique de ses partisans, ont eu peur, début 2021, de voter la destitution qui aurait été la sanction adéquate et prévue par la Constitution à l’encontre d’un président qui a violé son serment de défendre la Constitution.
Puis les Républicains se sont opposés à toute forme d’enquête. Lorsqu’il a été question de créer une commission indépendante, comme celle qui avait enquêté sur les attentats du 11 septembre ou une commission mixte du Congrès (composée de sénateurs et de Représentants), les Républicains ont torpillé le projet.
Et quand Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des Représentants, a créé une commission spéciale à la Chambre, ils ont cherché à y placer leurs membres les plus radicaux, tels que Jim Jordan, possiblement lui-même impliqué dans l’attaque. Nancy Pelosi a rejeté leur participation ; le leader républicain à la Chambre, Kevin McCarthy, a alors refusé de nommer d’autres membres, ce qui lui est reproché aujourd’hui par son camp et est perçu comme le plus beau cadeau fait aux Démocrates. Toutefois, malgré les critiques des Républicains, la commission d’enquête sur l’attaque du Capitole est finalement bipartisane, puisqu’elle compte deux Républicains – et, qui plus est, profondément conservateurs : Liz Cheney (fille de l’ancien vice-président de George W. Bush) et Adam Kinzinger.
Tous deux ont accepté de mettre entre parenthèses voire de sacrifier leur carrière politique afin de faire la vérité sur les événements du 6 janvier. Et tous deux jouent un rôle majeur. C’est généralement Liz Cheney qui, tel un procureur, annonce les témoins à venir, explique les enjeux et les possibles chefs d’inculpation. Elle s’adresse également aux Républicains modérés, essayant de les convaincre des dangers que les trumpistes font courir au système étatsunien et à eux-mêmes : « Trump ne sera plus là mais notre déshonneur demeurera ».
La Commission a tenu à faire connaître au peuple américain les révélations et témoignages qu’elle a obtenus, en diffusant la première et la dernière auditions de l’été à une heure de grande écoute. Mais alors qu’en 1973 la majorité des Américains regardaient l’une des trois grandes chaînes hertziennes et avaient donc tous accès au même contenu, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Ces chaînes existent toujours mais le paysage médiatique comporte désormais de nombreuses chaînes câblées et Internet et les réseaux sociaux, où règne la désinformation, jouent aussi un rôle.
On sait que ceux des Républicains qui sont convaincus que Trump a remporté les élections (plus de 50 %) et que Joe Biden est donc un président illégitime et illégal ne regardent ni ABC, ni CBS ni CNN. Ils préfèrent ainsi Fox News, One America ou News Max, qui font tout leur possible pour éviter le sujet et minimiser la gravité de l’insurrection sur le Capitole du 6 janvier.
Ainsi, lors de la première audition, Fox News n’a pas voulu décaler pour l’occasion l’émission de son présentateur vedette Tucker Carlson, et a même préféré ne passer aucune publicité pendant cette émission, diffusée au même moment que les travaux de la Commission, de crainte que ses téléspectateurs ne zappent durant les pauses publicitaires et ne tombent sur la retransmission des auditions par d’autres chaînes.
De plus, Carlson a fait de son mieux pour décrédibiliser le travail de la Commission et accuser ses membres de comportement partisan et d’acharnement anti-Trump, tout en brandissant toutes sortes de théories du complot destinées à détourner l’attention des éléments factuels présentés devant la Commission.
C’est pourquoi l’impact des audiences de la Commission sur le 6 janvier sera sans doute moindre que celui de la Commission Watergate. Les pro Trump, convaincus que l’élection lui a été volée, ne changeront pas d’avis.
Pourtant, durant l’été 2022, on a pu noter de réelles évolutions chez les modérés et les indépendants. En effet, les décisions radicales de la Cour suprême rendues fin juin 2022 – remise en cause du droit à l’avortement, complication de la régulation en matière de port d’armes et de réchauffement climatique – contribuent à cette évolution de l’opinion, au même titre que les travaux de la Commission. Les lignes ont commencé à bouger… et les élections de mi-mandat vont arriver très vite.
Une différence de taille, l’attitude des Républicains
Alors qu’en 1973, six élus républicains sur les 17 siégeant à la Commission judiciaire de la Chambre ont voté la mise en accusation de Richard Nixon, et plusieurs Républicains au Sénat s’apprêtaient à voter la destitution en 1974 (Nixon a finalement démissionné avant le vote), seuls dix élus républicains (sur plus de 200) ont voté la deuxième mise en accusation de Trump à la Chambre des représentants, en janvier 2021. Ils ont été la cible d’attaques dans les médias et de menaces venant de leur camp et des trumpistes, et ont, pour la plupart d’entre eux, décidé de ne pas se représenter.
Ceux qui ont osé malgré tout se présenter à nouveau aux primaires de leur parti en vue des midterms du 8 novembre prochain ont dû faire face à des candidats favorables à Trump, et ont souvent été battus. Liz Cheney a ainsi perdu sa primaire le 12 août… et annoncé dans la foulée une éventuelle candidature à la présidentielle de 2024.
Au Sénat, la quasi-totalité des élus républicains ont jugé qu’il n’y avait rien de répréhensible dans l’attitude de Donald Trump, ni durant la première procédure de destitution (consécutive à la révélation des pressions exercées par Trump sur le président ukrainien Volodymyr Zelensky pour discréditer Joe Biden), ni durant la seconde, intentée pour incitation à l’insurrection.
Et alors que deux poids lourds du parti républicain, Mitch McConnell et Lindsay Graham, ont d’abord condamné l’attaque en des termes très forts, le premier affirmant que Donald Trump était « moralement et juridiquement responsable de l’insurrection », ils n’ont finalement pas voté la destitution en janvier 2021, préférant laisser les Démocrates s’en charger). Seuls sept élus républicains ont voté la destitution alors qu’il en aurait fallu 17 pour que celle-ci aboutisse.
Que peut faire la Commission concrètement ?
La Commission ne peut ni mettre en examen, ni inculper, mais elle peut envoyer des messages forts au ministre de la Justice afin de l’inciter à mettre en examen les proches de l’ancien président et peut-être D. Trump lui-même. Elle tient aussi à établir pour la postérité la liste des crimes et violations commis, en espérant qu’une majorité des électeurs comprendra la nécessité de mettre fin à l’impunité.
En effet, si Donald Trump, ses avocats, ses proches comme Steve Bannon (ex-conseiller) ou Mark Meadows (ancien chef de cabinet) et de nombreux élus (Jim Jordan ou Paul Gosar) n’ont pas à subir les conséquences de leurs actes illégaux – sous la forme d’une mise en examen, voire d’une condamnation à une peine de prison ou d’inégibilité, le risque est réel que de nouvelles tentatives réussissent en 2024 ou plus tard.
Mais le ministère de la Justice est confronté à une question qui est autant politique que purement juridique : même s’il dispose de suffisamment d’éléments pour inculper Trump et ses plus proches partisans, la charge de la preuve est élevée (« au-delà du doute raisonnable ») et le ministre de la Justice doit prendre en compte les risques réels de violences que de telles mises en examen ou condamnations pourraient provoquer – une menace déjà brandie à demi-mot par l’ancien président. Ce dilemme est la preuve que le système est malade…
POUR UNE POSITION COMMUNE À LA COP27
Hier, mardi 4 octobre 2022, a marqué le démarrage de la Semaine de la mobilité urbaine et du climat en Afrique. La rencontre internationale qui se tient à Dakar, la capitale du Sénégal, va durer trois jours.
La Semaine du climat et de la mobilité s’est ouverte à Dakar hier, mardi 4 octobre. Pour cet évènement qui va se poursuivre jusqu’au jeudi prochain, les participants cherchent à établir une position commune sur la mobilité et le climat en Afrique. Celle-ci sera défendue lors de la Cop 27 de Charm El-Cheikh (Egypte), en novembre prochain.
Hier, mardi 4 octobre 2022, a marqué le démarrage de la Semaine de la mobilité urbaine et du climat en Afrique. La rencontre internationale qui se tient à Dakar, la capitale du Sénégal, va durer trois jours.
L’évènement qui réunit des participants venus de divers horizons, se veut être un «cadre privilégié pour un dialogue fructueux entre les différents acteurs sur les enjeux de la mobilité durable et son importance pour l’action climatique en Afrique», selon l’adjoint au directeur des Opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal, la Mauritanie, la Gambie, la Guinée-Bissau et Cabo Verde, Luc Lecuit. La rencontre est aussi, ajoute-t-il, «une étape importante» dans la préparation de la Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27) qui aura lieu en Egypte, le mois prochain.
En outre, avance-t-il, «les enjeux du développement et du changement climatique se déclinent dans toutes les politiques de transport ; mais ils sont encore plus tangibles dans la problématique de la mobilité urbaine en Afrique». Luc Lecuit d’affirmer, dans ce sens : «de nombreux pays africains, dont le Sénégal, connaissent et vont connaitre en effet une croissance rapide de la population urbaine, générant des besoins de mobilité accrus et une motorisation exponentielle».
En atteste, relève-t-il, «d’ici 2050, la population des villes africaines devraient augmenter d’environ 950 millions de personnes, entraînant congestion croissante et augmentation des émissions globales et locales». Le constat c’est qu’également, «les défis de la planification et du développement urbain sont des déterminants clés pour la vulnérabilité des populations aux risques naturels», souligne Luc Lecuit. Pour le Premier ministre, Amadou Ba, «le choix de Dakar pour accueillir cet évènement international constitue un symbole fort».
A son avis, «il manifeste la volonté de l’Etat du Sénégal, les réformes et projets qui promeuvent la ville durable, conformément aux engagements internationaux pour la réduction des gaz à effet de serre». Le Premier ministre trouve, par ailleurs, que «la Semaine de la mobilité durable et du climat a pour objectif de favoriser un développement des territoires compatible avec les objectifs de l’accord de Paris sur le climat notamment en ce qui concerne la mobilité».
Mieux, elle permettra, espère-t-t-il, «de repenser les défis réels et urgents à relever en matière de transports et de mobilité et sera un moment privilégié pour échanger sur les solutions innovantes et adaptées aux problématiques relatives aux transports urbains dans le contexte très particulier des pays en développement». Il invite, de ce fait, les parties à fortement porter la déclaration qui sera issue des échanges de Dakar.
BABACAR GAYE REND SA DÉMISSION À OUMAR SARR
Dans une lettre adressée à l’actuel ministre des Mines non moins président du parti politique des Libéraux et Démocrates/And Suqali, l’ancien porte-parole du PDS a annoncé sa démission des instances de cette formation politique
Babacar Gaye tourne le dos à ses camarades du parti politique des Libéraux et Démocrates/And Suqali.
Dans une lettre adressée à l’actuel ministre des Mines, Omar Sarr non moins président dudit parti, l’ancien porte-parole du parti démocratique sénégalais (Pds) a annoncé sa démission des instances de cette formation politique dont il est membre fondateur avec d’anciens «frères» libéraux.
Dans sa lettre de démission, Babacar Gaye justifie sa décision par le fait qu’il ne se retrouve plus dans «les orientations et le fonctionnement» de ce parti. «Mon cher Oumar. En décidant de me décharger de mes fonctions de Vice-président du Parti des Libéraux et Démocrates/ And Suquali, le 12 février 2022, j’avais beaucoup espère qu’une inflexion positive dans les orientations et le fonctionnement de notre parti, était encore possible», a estimé le désormais ex-vice-président des Libéraux et Démocrates/And Suquali. «Malheureusement, comme beaucoup de nos frères, je constate que la gestion des carrières prime sur la réalisation de notre projet politique», a-t-il déploré avant de faire remarquer. « C’est pourquoi, pour retrouver mon équilibre intérieur, rester cohérent dans mes options et mettre tout le monde a l’aise j’ai décidé de démissionner définitivement du Pld/And Suqali a compter de ce jour 4 octobre 2022» ajoute encore, Babacar Gaye qui dit compter poursuivre son engagement au service de du Sénégal, avec plus de liberté de pensée et d’action afin de continuer a assumer ses responsabilités citoyennes».
L’OPPOSITION, ARBITRE DU BRAS DE FER BBY-MIMI
Le bras de fer que se livrent par presse interposée la députée Aminata Touré et la coalition Benno Bokk Yakaar risque de trainer toute la 14ème législature de l'Assemblée nationale dans son sillage
Le bras de fer que se livrent par presse interposée Aminata Touré, l’ancienne cheffe du gouvernement et nouvelle députée depuis les élections législatives de juillet dernier, et la coalition Benno Bokk Yakaar (mouvance présidentielle) risque à plus ou moins court terme de plonger la 14ème législature dans le champ d’une confrontation dantesque. Pour cause, alors que l’ancienne tête de liste nationale de Benno au dernier scrutin législatif a annoncé la couleur en démissionnant de son groupe parlementaire, après avoir « perdu » le perchoir, et en s’engageant à apposer son veto sur tout texte législatif qui ne recueillerait pas son assentiment, à l’instar du projet de loi d’amnistie porté par Macky Sall, la coalition au pouvoir s’est dite prête à exiger l’éviction de Mimi Touré de l’Assemblée nationale. Si jamais elle ramait à contrecourant du pouvoir en place ! Dans ce bras de fer, l’opposition pourrait se retrouver comme le grand arbitre en raison de la configuration actuelle de l’Assemblée nationale où la dictature de la majorité parlementaire mécanique a été éludée par les suffragants sénégalais, le 31 juillet 2022.
Le fonctionnement de la 14ème législature n’est pas parti pour être un long fleuve tranquille pour la coalition Benno Bokk Yakaar. Pour diverses raisons liées en effet à la configuration actuelle de l’Assemblée nationale, après les élections législatives de juillet dernier, l’hémicycle ne sera pas en tout cas, pour ces deux dernières années du quinquennat de Macky Sall, une arène dominée sans partage par la majorité présidentielle. Pour cause, le scrutin législatif de juillet a accouché d’un tableau de répartition des forces fortement préjudiciable au pouvoir en place.
Sur 165 députés, la coalition Benno Bokk Yakaar que chapeaute le président de la République Macky Sall n’a obtenu que 82 députés. Toute chose consacrant vraisemblablement une défaite du pouvoir en place face aux 83 députés de l’opposition. Il aura fallu un véritable tour de manivelle pour retourner la situation et décrocher Pape Diop de Bokk Gis Gis Ligguèye pour revendiquer une majorité toute relative.
L’ancien président libéral de l’Assemblée nationale quittait l’opposition pour déposer ses baluchons dans la coalition Benno Bokk Yakaar et lui garantir une toute petite marge de manœuvre face à une opposition parlementaire presque aussi forte en nombre que le camp d’en face. La défection d’Aminata Touré, frustrée de n’avoir pas été installée au perchoir par la coalition dont elle a dirigé la liste nationale, allait en remettre une couche et réinstaller Benno Bokk Yaakar dans une mauvaise posture à l’Assemblée nationale, étant entendu que la majorité parlementaire d’une voix acquise avec le débauchage de Pape Diop était comprimée par le départ de Mimi.
L’ancien Premier ministre qui avait conduit la liste proportionnelle et/ou nationale de Benno Bokk Yakaar aux Législatives quittait avec fracas son groupe parlementaire, le 28 septembre dernier, et se proclamait député non-inscrit. Au grand dam de la coalition présidentielle qui perdait du coup sa majorité relative d’une voix. Plus grave encore, Aminata Touré proclamait sur les ondes de Rfi qu’elle n’était pas disposée à voter le projet de loi d’amnistie que le chef de l’Etat Macky Sall est en train de peaufiner dans les coulisses de la galaxie présidentielle.
Pour rappel, lors du premier Conseil des ministres sous label Amadou Bâ, le président de la République avait demandé au Garde des Sceaux, ministre de la Justice « d’examiner dans les meilleurs délais, les possibilités et le schéma adéquat d’amnistie pour des personnes ayant perdu leurs droits civiques ». Autrement dit, de voir les voies et moyens par lesquels, il pourrait passer pour satisfaire son engagement de faire adopter une loi d’amnistie en faveur de Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall pris au lendemain de sa réélection pour un second mandat lors la présidentielle de 2019.
L’OPPOSITION, EN MODE VEILLE!
La rébellion de Mimi Touré contre la coalition Benno Bokk Yaakar qui se limite pour le moment dans une sorte de guerre des tranchées entre les deux parties, apparait comme une véritable épine dans le pied du groupe parlementaire affilié au pouvoir. En riposte, une levée générale des boucliers est en effet orchestrée contre la nouvelle députée non-inscrite qui ose «défier» en interne et aussi ouvertement Benno Bokk Yaakaar et à qui il est ouvertement demandé de rendre le poste de député, sous peine d’une mesure d’exclusion de l’Assemblée nationale.
Entre admonestations et menaces, l’ancienne tête de liste nationale se met ainsi à dos toute la galaxie présidentielle, de l’Apr aux grands partis alliés en passant par les partis-satellites et les mouvements pro-Macky. Dernière réaction en date, celle du nouveau président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar, en l’occurrence l’ancien ministre Oumar Youm qui, invité du jour de l’émission Grand jury de la Radio futurs médias, le dimanche 2 octobre, indiquait clairement que son groupe n’hésiterait pas une seule fois à exiger son exclusion de l’Assemblée nationale si jamais elle posait des actes contraires aux règlements de leur parti, l’Alliance pour la République. Seul bémol : celle qui pourrait être actuellement considérée comme «l’ennemie publique n°1» du camp au pouvoir, a bien calculé l’acte posé en rap port à sa soif de revanche, suite à la perte du perchoir. Si on se réfère aux textes qui régissent l’Assemblée nationale, Mimi Touré est hors de portée de toute sanction de son parti, l’Apr. Comme ont tenu à le souligner moult anciens parlementaires. «L’alinéa 1 de la loi du règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui parle de démission dit que le député ne peut perdre son siège que quand il démissionne (et non exclu) de son parti.
Dans le cas d’Aminata Touré, elle n’a pas démissionné de son parti, elle a dit qu’elle démissionne du groupe parlementaire. Donc, je ne vois pas comment le groupe parlementaire de Benno Bokk Yaakaar va aller vers une procédure de retrait de son mandat de député, tant qu’elle n’aura pas démissionné de l’APR, qui est son parti. Aminata Touré restera député même si elle venait d’être exclue de l’Apr », dixit Hélène Tine, ancienne parlementaire de l’Afp. Qui plus est, même si certains esprits évoquent le cas des députés Mbaye Ndiaye et Moustapha Cissé Lo qui ont été «déchus» de leur mandat par le Pds, cela est loin d’être opposable à Aminata Touré puisqu’elle n’a pas démissionné de son parti et n’a posé aucun acte allant dans ce sens. D’ailleurs, le contexte ne s’y prête pas. Pour cause, il n’y a plus de majorité mécanique dans la présente Assemblée nationale qui pourrait faciliter un passage en force d’une quelconque décision du pouvoir en place. Comme dans les précédentes législatures.
Avec la 14ème législature, il faudra compter avec l’opposition pour toute initiative parlementaire, qu’elle soit d’éviction d’un quelconque député de son poste, ou simplement de vote d’un texte législatif. La journée mémorable d’l’installation de la 14ème législature est toujours là pour montrer à quel point le fonctionnement de l’Assemblée nationale peut dérailler si opposition et pouvoir continuent de se regarder en chiens de faïence. Et dans le cas de Mimi Touré, il est presque sûr que le camp opposé à Macky Sall et engagé dans une sorte de «mortal kombat» contre le troisième mandat ne laissera pas le groupe parlementaire Bby liquider aisément Mimi et se priver d’un potentiel allié. Même si les rapports entre Aminata Touré et l’opposition ont souvent été heurtés. « En politique, tous les coups sont permis », dit-on.
L’UNESCO SONNE L’ALERTE À PROPOS DE LA PÉNURIE D'ENSEIGNANTS
La pénurie d’enseignants dans le monde inquiète la directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay.
La pénurie d’enseignants dans le monde inquiète la directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay. «Le manque de formation, les conditions de travail souvent difficiles et les financements insuffisants sont autant de facteurs qui fragilisent la profession enseignante et aggravent la crise mondiale de l’apprentissage. L’UNESCO a toujours placé les enseignants au cœur de la lutte pour le droit à une éducation inclusive et de qualité. Il est urgent que cette profession, dont dépend l’avenir de nos enfants, soit mieux reconnue», a-t-elle déclaré à l’occasion de la Journée mondiale des enseignants, dans un communiqué rendu public hier, mardi 4 octobre.
«Selon les estimations de l’UNESCO, il faudrait 24,4 millions d’enseignants supplémentaires dans l’enseignement primaire et près de 44,4 millions d’enseignants dans l’enseignement secondaire pour atteindre l’objectif d’une éducation de base universelle d’ici 2030. L’Afrique subsaharienne, qui possède les classes les plus surchargées au monde, est aussi la région où les enseignants ont la charge de travail la plus lourde. Les pénuries d’enseignants y sont également les plus criantes, 90 % des écoles secondaires souffrent de sévères manques de personnel», indique le communiqué. Et d’ajouter, «les nouveaux chiffres de l’UNESCO démontrent que pour atteindre les objectifs fixés par l’Agenda 2030, il manque en Afrique subsaharienne 5,4 millions d’enseignants au niveau primaire et 11,1 millions d’enseignants au niveau secondaire».
L’UNESCO appelle à l’amélioration des conditions de travail. «Dans les pays à faible revenu, le premier obstacle est la charge de travail. Selon de nouvelles données de l’UNESCO, dans ces pays, chaque enseignant du primaire a en moyenne 52 élèves par classe au niveau primaire, quand la moyenne mondiale est de 26. Ce ratio est particulièrement élevé en Afrique subsaharienne avec 56 élèves par enseignant, et en Asie du Sud avec 38 élèves. En Europe et en Amérique du Nord, on ne compte en moyenne que 15 élèves par enseignant », rapporte le document. Le manque de formation des enseignants est aussi pointé du doigt. « Les données de l’UNESCO indiquent que près de 26 % des enseignants du primaire et 39 % des enseignants du secondaire ne possèdent pas les qualifications minimales requises dans les pays à faible revenu, contre respectivement 14% et 16% au niveau mondial. Dans les régions isolées, défavorisées et rurales, les conditions s’aggravent et sont exacerbées par des besoins d’apprentissage accrus au sein de classes multiniveaux et multilingues», précise la source.
En effet, l’UNESCO n’a pas aussi manqué d’appeler à offrir de meilleures conditions salariales. «Cette crise des vocations est également accentuée par des salaires peu compétitifs. Les données de l’UNESCO indiquent que dans 6 pays sur 10 rémunèrent moins les enseignants du primaire que d’autres professionnels aux qualifications similaires. Ce phénomène est particulièrement manifeste dans les pays à revenu élevé. Dans 5 pays sur 6 de ce groupe, les enseignants du primaire perçoivent un salaire moins élevé que les autres professionnels aux profils comparables. Trois pays à revenu élevé ont néanmoins une politique salariale exemplaire en la matière : Singapour, avec un salaire moyen égal à 139 % de celui des professions comparables, l’Espagne (125 %) et la République de Corée (124 %)», rapporte le communiqué.