FRANCAFRIQUE ET RUSSOPHILIE, À LA CROISÉE DES CHEMINS
Malgré les nombreuses initiatives déployées, la francophobie continue de se développer au bénéfice d’une russophilie aux perspectives très incertaines. Décryptage !
La francophobie prend chaque jour davantage d’ampleur en Afrique francophone. Elle semble même inarrêtable, malgré les nombreuses initiatives du président français Emmanuel Macron. Du discours de Ouagadougou en 2017 devant les étudiants, au sommet de Montpellier en 2021, avec des organisations de la société civile africaine, en passant par celui de Pau en 2020 avec les chefs d’Etat, la France a essayé par plusieurs moyens de stopper ce désamour d’une partie des peuples d’Afrique qui lui préfèrent, de plus en plus, la Russie, devenue sa rivale militaire la plus sérieuse dans ses zones d’influence.
Comment en est-on arrivé là ? Jusqu’où pourrait aller ce sentiment anti-français ? Quelle alternative pour préserver les intérêts des pays africains francophones dans ce changement de paradigme ? Autant de questions qui préoccupent aussi bien l’ancienne puissance coloniale que certains dirigeants de la CEDEAO qui ne cessent de multiplier les rencontres.
Enseignant et analyste en Géopolitique, le Directeur d’interGlobe Conseils constate cette rupture entre la France et ses anciennes colonies et relève ce qu’il considère comme un développement de ‘’la russophilie, au sacrifice d’un engagement afro-centré.’’ A la question de savoir si ce phénomène peut être réversible, l’enseignant de Géopolitique de l’Afrique à l’Université de Reims Champagne Ardenne, Régis Hounkpé, explique : ‘’Il faut noter que le mouvement est très puissamment irrigué par des contestations légitimes du monopole de l'influence française en Afrique francophone, d'une part, et d'autre part, par la nécessité de diversifier les partenariats extérieurs... Mais…, je dis trois fois mais... Quels sont les attendus, la vision, les perspectives de cet élargissement diplomatique ? Quel est le bénéfice stratégique pour l'Afrique ? Sommes-nous encore au menu ? En bout de table ? Ou à la table d'honneur ? Ce sont les véritables questions qu’il faudra se poser.’’
Mais est-il encore possible de ressouder les morceaux ? Comment les protagonistes peuvent-ils y parvenir ? Dans un rapport intitulé ‘’Sahel : le militarisme franco-africain en échec’’, Félix Atchadé préconise, entre autres mesures pour sortir de cette crise : ‘’un désengagement militaire sans ambiguïté’’ de la France au Sahel, ‘’un dépassement de l’Etat postcolonial et une rupture avec ses prétendues réformes initiées par les institutions financières sous le vocable de la Bonne Gouvernance… ‘’Pour renverser cette tendance, renchérit-il, il faut que les élites françaises qui s'occupent des questions africaines décolonisent leur imaginaire. La relation doit être démilitarisée et en adéquation avec les aspirations des peuples africains. Il y a un trop grand hiatus entre le discours, les prétentions françaises et la réalité de la relation. On ne peut pas dire qu'on promeut la démocratie, quand on est le soutien indéfectible des dictatures togolaise ou ivoirienne.’’
La Russie montre le bout du nez
S’il y a une puissance qui profite véritablement de cette situation, c’est bien la Russie qui a réussi à s’imposer comme principal recours ou thérapie pour guérir le mal français. Il y a, selon Régis Hounkpé, à la fois une sorte de pragmatisme et une part d’inconnu total sur la question. Le changement de tutelle, soutient-il, n'est pas structurellement intégré dans la démarche de ceux qui crient leur ras-le-bol de la France.
‘’Certains argumentent se servir de la Russie comme d'un instrument de défiance vis-à-vis de la France et cette exploitation passe par tous les moyens ; qu'ils soient tapageurs ou réfléchis. Et pour la plus grande partie que je trouve encore plus exaltée, on les voit parfois lancer des SOS à la Russie comme le Messie d'une Afrique aux abois. La question du souverainisme et du panafricanisme est clairement "sabordée" sur l'autel des compromissions risquées avec pertes et fracas’’, souligne l’analyste en Géopolitique. Qui met en garde contre le Groupe Wagner adoubé dans certains pays du Continent. ‘’Les dernières révélations sur le Groupe Wagner ne font que présager d’un futur encore plus sombre. Le pire est à venir…’’
A ceux qui estiment qu’en voulant chasser les français pour se livrer à la Russie, certains pays ne font que transférer le problème, Félix Atchadé déclare : ‘’Personne ne s'est livré pieds et poings liés à la Russie. Le Mali, par exemple, dit qu'il veut coopérer avec tout le monde, mais, on lui répond non. C'est avec nous uniquement ou nous partons. Les Maliens, dans ce cas, ont le droit de faire ce qui leur semble bien.’’
Parlant des griefs contre Wagner, il rétorque : ‘’Cette histoire de Wagner est une manière pour la France de ne pas voir la réalité en face. Le fond du problème est que le monde a changé, l'Afrique a changé et la France veut faire comme si le temps s'est arrêté aux années 1960.’’
BURKINA FASO
La CEDEAO sursoit au sommet de Dakar
Après le sommet tenu, il y a quelques jours à New-York, les chefs d’Etats qui devaient se retrouver à Dakar, le 14 octobre, ont finalement décidé de sursoir à la rencontre, pour se donner rendez-vous à Abuja dans deux mois, à l’occasion de la session ordinaire. Pour la cheffe de la diplomatie sénégalaise, Aissata Tall Sall, c’est surtout, parce que la rencontre de Dakar devait permettre de se pencher sur la situation du Burkina, notamment pour déterminer un agenda de transition. ‘’A partir du moment où le Capitaine Traoré a confié aux médiateurs de la CEDEAO et a même fait une déclaration pour dire qu’il accepte le calendrier initialement prévu, les chefs d’Etats ont estimé qu’il n’était plus opportun de tenir ce sommet extraordinaire.’’
Pendant ce temps, une autre réunion d’importance est annoncée à Abidjan entre Ouattara, Emballo et Faure Gnasingbé, alors même que le Président ivoirien est revenu fraichement de la France, ce mercredi. Elle devrait porter, entre autres sujets, sur la question des militaires ivoiriens arrêtés au Mali. Dans la même veine, il y a la session ordinaire de la CEDEAO qui va se tenir dans deux mois à Abuja comme initialement prévue. ‘’Ce sera l’occasion d’apprécier les progrès faits non seulement par le Burkina, mais aussi par la Guinée et le Mali’’, a-t-elle déclaré.
Selon des confidences faites à Jeune Afrique, devraient être invités à ce sommet ‘’de nombreux présidents, y compris extérieurs à la sous-région, ainsi que le dirigeant de la Banque mondiale, David Malpass.’’
L'ATTAQUE DE GASINDÉ AU BURKINA, CATALYSEUR DU COUP D'ÉTAT
"Je n'ai jamais vu une attaque de cette envergure", raconte un militaire. Il décrit les mitrailleuses lourdes montées sur des pick-ups, les dizaines de motos. "Ça a duré plusieurs heures, on a essayé de sortir les civils mais on était débordés", dit-il
Sa voix forte et assurée devient fluette à l'heure de raconter ce qu'il s'est passé sur la route nationale 22 au niveau de Gaskindé, dans le nord du Burkina Faso en guerre, le 26 septembre, lors de l'attaque d'un convoi de dizaines de camions chargés de vivres.
Aziz, dont le prénom a été modifié pour sa sécurité, était au volant de son camion chargé de riz et de sorgho à l'arrière d'un convoi de 207 véhicules, sécurisé par des soldats, quand les tirs ont crépité.
L'attaque, revendiquée par Al-Qaïda, a officiellement fait 37 victimes, dont 27 militaires. 70 conducteurs de camions restent disparus, selon leur syndicat.
Enième attaque dans une région du Sahel meurtrie depuis dix ans par la violence jihadiste, Gaskindé est un nouveau symbole de l'impuissance des Etats à contrôler leurs campagnes reculées et sécuriser leurs populations.
Cinq jours plus tard, un putsch militaire, le cinquième en deux ans dans la région, balayait le pouvoir en place à Ouagadougou. Les témoignages recueillis par l'AFP racontent l'incurie de l'armée et le quotidien des civils pris entre les feux de la guerre.
Les camions étaient partis de Ouagadougou à destination de Djibo, l'une des principales villes du nord du Burkina, soumise depuis dix-huit mois à un blocus jihadiste.
Pour imposer leur présence et leur loi, les jihadistes ont maintes fois éprouvé la stratégie du blocus pour soumettre les populations rurales. Au Mali voisin, de nombreux villages ont dû courber l'échine.
"Débandade"
A Djibo, où vivent environ 300.000 personnes dont une majorité de déplacés, cela fait deux ans que la pression s'accentue. La population a plus que triplé avec les arrivées de déplacés. Les militaires burkinabè, parfois assistés par les forces spéciales françaises, ont épisodiquement tenté de rompre le blocus.
Pour éviter la famine qui guette en ville où presque plus aucune denrée n'entre ou ne sort, l'armée a entrepris de sécuriser de longs convois de ravitaillement. A celui de la fin septembre s'étaient greffés, raconte Aziz, des dizaines de commerçants et d'autres civils.
Une première mine a été découverte et évitée sur la route, raconte un militaire gradé présent dans le convoi. Quelques tirs de harcèlement ont ponctué le début du trajet. Mais tout a basculé en quelques secondes au niveau de Gaskindé, à 15h00 (locales et GMT).
"Je n'ai jamais vu une attaque de cette envergure", raconte le militaire. Il décrit les mitrailleuses lourdes montées sur des pick-ups, les dizaines de motos. "Ca a duré plusieurs heures, on a essayé de sortir les civils mais on était débordés, sans soutien aérien", dit-il. "Ils avaient une puissance de feu largement supérieure".
"C'était le sauve qui peut, la débandade", raconte de son côté Rabo Brahima, président de l'Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB). Une frappe de drone a "évité que plus de gens meurent", affirme le militaire, mais sur laquelle rien n'a officiellement filtré.
En fin de convoi, Aziz, apeuré, fait demi-tour et rallie la première ville. Un autre chauffeur, en tête de convoi, n'a pas eu cette chance. Il raconte à l'AFP avoir passé plus de quatre heures dans les broussailles, vu des hommes tomber sous les balles, et marché 27km jusqu'à une localité où il est arrivé vers 18h.
Son camion a été brûlé par les assaillants comme plus de cent autres. Les vidéos prises par des chauffeurs et d'autres civils rescapés, montrent une longue colonne de feu sur la nationale 22. Seuls 70 des 207 camions ont pu être sauvés, selon M. Rabo.
"Abattoir"
L'affaire fait vite grand bruit à Ouagadougou. Un premier bilan fait état de 11 morts et 50 disparus. Il évolue rapidement. La presse s'interroge et le débat gronde: est-ce une défaillance militaire? Pourquoi un hélicoptère de soutien a fait demi-tour au début de l'attaque?
Le consultant en sécurité Mahamoudou Savadogo et une source militaire affirment que certains militaires avaient exprimé leur désaccord au départ de ce convoi.
L'attaque, selon lui, a été "la goutte d'eau qui a fait déborder le vase" au Burkina, où le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba renversé, avait promis lors de son coup d'Etat en janvier de reprendre l'ascendant sur les jihadistes.
Envoyer "un tel convoi" sur "l'axe de la mort" qu'est la route ralliant Djibo, était comme "envoyer les hommes à l'abattoir", selon le consultant. Le capitaine Ibrahim Traoré a en partie justifié son putsch par la "dégradation sécuritaire continue".
Djibo a été ravitaillé depuis par l'armée en hélicoptère: 70 tonnes de nourriture y ont été acheminées pour pallier l'urgence. Le dernier convoi arrivé à Djibo date de début septembre. Sur le chemin du retour, un car de civils avait explosé sur une mine artisanale, tuant 35 civils.
Vendredi, une cérémonie de décoration à titre posthume et d'inhumation des militaires tombés à Gaskindé a été annoncée à Ouagadougou. "Et nous les civils, aura-t-on une aide et une reconnaissance de l'Etat?" s'interroge un chauffeur.
FREIN MONETAIRE INTERNATIONALE
Le décret modifiant et complétant le décret n°2014-1212 du 22 septembre 2014 portant Code des marchés publics ne semble pas être béni par le Fmi
Le Président Macky Sall a pris, le 12 août dernier, un décret modifiant et complétant le décret n°2014-1212 du 22 septembre 2014 portant Code des marchés publics. Lequel décret soustrait les activités des sociétés publiques du secteur de l’énergie et du champ du Code des marchés. Cela ne semble pas béni par le Fmi.
Macky Sall a annoncé mercredi, en réunion de Conseil des ministres, un budget de 6400 milliards de francs Cfa pour 2023. Ce budget est projeté non seulement pour engager la bataille de la solidarité, mais également pour réduire le déficit budgétaire.
Cependant, relève l’équipe du Fonds monétaire international (Fmi), qui a effectué une mission du 29 septembre au 6 octobre au Sénégal, «les efforts d’assainissement sont insuffisants, compte tenu des contraintes fortes de financement et de la vulnérabilité croissante de la dette publique». D’après Edward Gemayel, qui a dirigé la mission, «des objectifs plus élevés en matière de mobilisation des recettes et des engagements crédibles pour supprimer progressivement les subventions à l’énergie sont nécessaires. A cette fin, les autorités sont encouragées à renforcer le recouvrement des recettes, à éliminer les exonérations fiscales onéreuses, à rationaliser les dépenses non prioritaires et à prendre les mesures nécessaires pour réduire les subventions à l’énergie, tout en protégeant les plus vulnérables par des mesures ciblées».
Le fonctionnaire de l’institution de Bretton Woods considère aussi que «le renforcement de la résilience de l’économie sénégalaise, face aux multiples chocs, et la constitution de marges de manœuvre pour faire face aux chocs futurs dépendent de l’avancement des réformes structurelles clés». Entre autres, il cite la rationalisation des «dérogations au Code des marchés publics pour le secteur de l’énergie». Ainsi demande-t-il à l’Etat de «finaliser la révision de son cadre juridique pour limiter strictement les dérogations aux appels d’offres ouverts et concurrentiels».
Pour rappel, le président de la République Macky Sall a pris, le 12 août dernier, un décret modifiant et complétant le décret n°2014-1212 du 22 septembre 2014 portant Code des marchés publics. Lequel décret soustrait les activités des sociétés publiques du secteur de l’énergie et du champ du Code des marchés.
Dans ces recommandations, le Fmi a par ailleurs demandé aux autorités sénégalaises «d’accélérer la mise en œuvre de la Stratégie de recettes à moyen terme (Srmt), et préparer et exécuter la feuille de route pour la maîtrise et le meilleur ciblage des subventions à l’énergie».
Auparavant, l’équipe du Fmi a noté que «les effets de la guerre en Ukraine et de la flambée des prix des matières premières pèsent sur l’économie sénégalaise. L’activité dans les secteurs secondaire et des services a ralenti au cours du premier semestre de cette année, ce qui a conduit à une légère révision à la baisse de la projection de croissance à 4,7 %». M. Gemayel de souligner que «l’inflation a atteint un niveau record sur plusieurs décennies de 11,2% en août, sous l’effet de la hausse des prix des denrées alimentaires (17,3%), ce qui a un impact négatif sur le niveau de vie des ménages. L’inflation moyenne en 2022 devrait maintenant atteindre 7,5%». Cependant, relève-t-il, «les recettes budgétaires jusqu’à la fin septembre ont été plus importantes que prévu, mais la forte hausse des subventions à l’énergie a conduit le gouvernement à retarder certains projets pour contenir le déficit budgétaire au niveau visé de 6,2% du Pib. A moyen terme, les perspectives de croissance semblent être plus favorables et se situent autour de 10% en moyenne sur la période 2023-2024, grâce aux activités de production de pétrole et de gaz, et l’inflation devrait progressivement retomber à 2%».
LES FERRAILLEURS CONTRE LE MONOPOLE DU SECTEUR
Les ferrailleurs, les brocanteurs et les recycleurs, réunis autour de cette organisation, comptent exprimer leur désapprobation.
Une marche pacifique va avoir lieu d’ici 10 jours. La manifestation est prévue le 18 octobre 2022 à la place de la Nation. Elle est à l’initiative de la fédération nationale des ferrailleurs, des brocanteurs et des recycleurs du Sénégal
Les ferrailleurs, les brocanteurs et les recycleurs, réunis autour de cette organisation, comptent exprimer leur désapprobation. La marche est pour exiger la libéralisation du secteur de la ferraille. Les acteurs dudit secteur veulent aussi dénoncer la concurrence des industriels exportateurs de la fonte.
« Ce secteur nous appartient. On a tout fait pour ce secteur. C’est vrai il y a beaucoup de problèmes. Maintenant, nous demandons la libéralisation du secteur comme on a fait avec le riz. Dans ce cas, chacun sera libre de venir acheter. Les deux industries n’appartiennent pas à l’Etat mais à des privés. Ils ne peuvent pas monopoliser le marché » disait à un point de presse le président des exportateurs des ferrailleurs.
par Charles Faye
IMPÔT-TOYABLE
Notre budget national va culminer à 6 400 milliards CFA. Par quelle alchimie l’administration Sall va-t-elle procéder pour atteindre cet objectif sachant notre rapport avec les impôts, que nous feintons sans remorts ?
https://maderpost.com/impot-toyable/ |
Charles Faye |
Publication 07/10/2022
La bourse pour le social ! Par la magie d’une année pré-électorale, 2023, qui se veut solidaire des populations, qui tireront Djiné par la queue par la faute d’une récession mondiale alimentée par le Poutine, notre Budget national va culminer pour la première fois, à 6 400 milliards de francs CFA.
Par quelle alchimie l’administration Sall va-t-elle procéder pour atteindre cet objectif qui passera par le vote des députes de la Loi de Finances 2023 ?
Et bien, en partie par le programme Yaatal, que la Direction générale des impôts et des domaines entend mener à bien et à terme, sous le magistère de Batche Niass, procurateur en chef des flics du fisc !
La fiscalité, parlons-en !
Plus précisément de notre rapport avec les impôts, que nous feintons sans remorts, disparaissant des radars, en se faufilant entre les mailles de l’emprise fiscale.
Dans une démocratie aboutie, parce qu’elle n’est pas qu’un rendez-vous électoral, encore faudrait-il savoir qu’elle a une filiation avec les impôts, nous ne serions pas moins de 10% du fichier à contribuer.
Sur les 6 millions et quelques électeurs que nous sommes, moins de 600 mille honorent leur devoir de contribution fiscale.
Quand on entend le tintamarre syndical, voit le saccage de nos établissements publics et casses des Dakar Dem Dik, on se dit que tout ce beau monde est dans son droit, puisque son courroux relève d’un acte mesurant le degré de sa citoyenneté et donc du paiement en bonne et due forme des impôts sur le revenu.
Problème, le Sénégal enregistre moins de 100 mille contribuables réels, auxquels il faut ajouter 145 mille agents fonctionnaires et 300 mille salariés du secteur privé, soit un total se situant entre 500 mille et 600 mille cotisants. Soit 8% de la population active, qui tourne tout de même autour de 6 millions de personnes.
Dites-moi où est le hic.
On est bon pour faire la queue dans les centres de vote, pour élire nos présidents fans de 3e mandat, les députés et élus locaux, mais pas aussi bon pour aller au-delà des taxes sur la consommation.
Moralité, nous ne sommes pas nombreux à devoir demander à nos gouvernants ce qu’ils font de notre argent.
Voilà pourquoi les politiques font le mariole. Voilà ce qui explique que le débat soit toujours biaisé.
Cela dit, pour atteindre ses objectifs, Yaatal peut compter sur la floraison d’immeubles qui surplombent Dakar et sa Corniche confisquée, sur la cartographie foncière sur toute l’étendue du territoire, sur la modernisation et la digitalisation des données, sur la discrimination positive, voire sur l’affectation d’un NINEA foncier à titre de numéro d’identité fiscale dans le domaine foncier.
Sans compter le monde des affaires, tous secteurs confondus.
Le jour où nous serons des millions à payer l’impôt, notre démocratie marchera sur ses pieds et nos politiciens, pardon acteurs politiques, ne nous prendront plus pour des pigeons.
VIDEO
AU MALI ET AU BURKINA, C'EST LA RUSSIE QUI AGIT
François Hollande, ancien président français et auteur du livre “Bouleversements” (Ed. Stock), était l'invité de France 24 et RFI. Frédéric Rivière et Roselyne Febvre reviennent sur le Mali, le Burkina Faso et la guerre en Ukraine ainsi que la Russie
François Hollande, ancien président de la République et auteur du livre “Bouleversements” (Ed. Stock), était l'invité de mardi politique. Frédéric Rivière et Roselyne Febvre reviennent sur le Mali, le Burkina Faso et la guerre en Ukraine ainsi que la Russie.