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27 avril 2025
LE GOUVERNEMENT ANNONCE «LA CORRECTION DES MONTANTS VIRÉS AU CAS PAR CAS…»
Bras de fer syndicats enseignants-état autour des hausses de salaires, Les gros nuages qui planaient sur l’année scolaire, avec la reprise des grèves et des débrayages, se sont dissipés, ou du moins.
Le gouvernement a convié hier, lundi 30 mai 2022, les syndicats d’enseignants du G7 à une rencontre de monitoring concernant la mise en œuvre du protocole d’accords du 26 février 2022. Selon les syndicats d’enseignants, il a reconnu ses erreurs notées sur les augmentations des salaires des enseignants. Mieux, le gouvernement procédera ainsi aux ajustements des manquements, au plus tard le 3 juin.
Les gros nuages qui planaient sur l’année scolaire, avec la reprise des grèves et des débrayages, se sont dissipés, ou du moins. Alors qu’il avait soutenu mordicus avoir respecté les accords contenus dans le protocole du 26 février dernier concernant les augmentations sur les salaires des enseignants, le gouvernement du Sénégal s’est rétracté et entend ajuster les manquements. Il l’a fait savoir hier, lundi 30 mai 2022, lors d’une rencontre de monitoring qui a réuni le ministre des Finances et du Budget et ses collègues de la Fonction publique, de la Formation professionnelle et de l’Education nationale, les syndicats d’enseignants du G7 et des membres de la société civile qui s’activent dans l’éducation, entre autres acteurs. «Le ministre des Finances et du Budget a annoncé que ses services procéderont à la correction des montants virés au cas par cas, entre le lundi et le jeudi, pour se conformer au tableau qui sera effectivement annexé au protocole du 26 février 2022», lit-on dans un document portant compte-rendu de la réunion et signé l’Alliance SAEMSS et CUSEMS.
En effet, les syndicats d’enseignants avaient relevé que les montants indiqués dans le tableau, lors de la signature du protocole d’accord, étaient les nets d’impôts. Ce qui n’a pas été le cas, selon eux, après avoir reçu les premiers bulletins générés par e-solde. «Suite au rejet de la création d’une indemnité différentielle par la partie syndicale, il a proposé l’inscription sur le bulletin de salaires des enseignants d’une nouvelle ligne intitulée ‘’indemnité spéciale’’ complémentaire mai 2022 nette d’impôt, représentant le différentiel entre ce que l’enseignant devait recevoir et ce qui a été viré en fin de mai 2022. A cet effet, une rencontre de validation des simulations effectuées par ses services aura lieu le mardi 31 mai, avant le paiement effectif prévue le vendredi 3 juin 2022, au plus tard», ajoute la même source.
Lors de la rencontre avec les syndicats d’enseignants, le gouvernement a ainsi reconnu ses «erreurs». «Le ministre des Finances et du Budget a rappelé que le tableau qui a été envoyé à la partie syndicale par ses services et qui a servi de base de négociation entre le gouvernement et les syndicats comporte ses erreurs et c’est cela qui justifie d’ailleurs les écarts notés entre les salaires virés aux enseignants à la fin du mois de mai et les montants inscrits sur ledit tableau», rapportent les deux syndicats dans leur document.
Selon la source, «Abdoulaye Daouda Diallo a rappelé que le protocole a une valeur juridique que tous les points ont été respectés. Il a également reconnu que le tableau envoyé par ses services a été calculé sur la base des revenus nets d’impôts, c’est-à-dire que la fiscalité n’a pas été prise en compte».
Pour rappel, les syndicats d’enseignants avaient décrété des mots d’ordre de grève qui se sont poursuivis jusqu’à cette semaine, pour dénoncer le «non-respect» des accords signés par le gouvernement.
LES TITULAIRES DE YAW ET LES SUPPLÉANTS DE BBY DÉCLARÉES IRRECEVABLES
Huit listes de candidats aux élections législatives du 31 juillet ont été validées par le ministère de l’Intérieur qui a toutefois rejeté la liste des suppléants au scrutin proportionnel présentée par la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY)
Huit listes de candidats aux élections législatives du 31 juillet ont été validées par le ministère de l’Intérieur qui a toutefois rejeté la liste des suppléants au scrutin proportionnel présentée par la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) et la liste des titulaires au scrutin proportionnel présentée par la coalition Yewwi askan wi (YAW) pour non-respect de certaines dispositions du Code électoral.
Selon l’arrêté du ministre de l’Intérieur rendu public, lundi, ont été déclarées recevables : la coalition Bokk Gis Gis/Liggey, la coalition Naataange askan wi, la coalition alternative pour une assemblée de rupture, la coalition BBY, la coalition Buntu Bi, la coalition Les Serviteurs, la grande coalition Wallu Sénégal, la coalition Yewwi askan wi.
Par contre, ’’n’est pas recevable la liste des suppléants au scrutin proportionnel présentée par la coalition BBY pour non-respect des dispositions relatives à la parité’’, estime le ministre de l’Intérieur dans son arrêté portant recevabilité des listes de candidats pour les élections législatives du 31 juillet 2022.
La liste des titulaires au scrutin proportionnel présentée par la coalition YAW ’’n’est pas recevable’’ pour ’’non-respect des articles L 178-1 et L179 aliéna 2 du Code électoral’’, selon l’arrêté ministériel.
La coalition YAW n’avait pas pu procéder au remplacement d’un de ses candidat frappé d’inéligibilité.
BBY et YAW peuvent saisir le Conseil constitutionnel.
LE WAC REMPORTE LA LIGUE AFRICAINE DES CHAMPIONS
Le Wydad athlétic de Casablanca (WAC) a remporté, lundi soir, la Ligue africaine des champions en battant Ahly du Caire, 2-0.
Qu’est-ce que l’exploitation du gaz et du pétrole, découverts il y a maintenant quatre ans, va concrètement changer pour le pays ? Le Président Macky Sall à qui cette question est adressée n’a pas cherché de faux-fuyants. « D’abord, la manière dont le Sénégal sera perçu sur les marchés financiers », coupe-t-il net. Pour le chef de l’Etat sénégalais, « quand vous êtes producteur de pétrole et de gaz, on vous prend beaucoup plus au sérieux ».
Poursuivant avec nos confrères de Jeune Afrique, Sall affirme qu’il a « déjà fait voter toutes les lois d’encadrement, dont celle portant sur la répartition des revenus futurs, celle, aussi, sur le contenu local, destinée à accompagner les entreprises privées sénégalaises dans tout ce qui relève des activités parapétrolières. Nous avons mis en place des dispositifs d’encadrement, très rigoureux, notamment avec le Comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz [COS Petrogaz] ».
Résultat des courses, explique le chef de l’exécutif sénégalais, « c’est surtout là que le Sénégal peut gagner, non pas tant grâce aux revenus que nous tirerons du sous-sol, certes appréciables pour notre budget, mais grâce à tous les services qui pourront être développés dans l’environnement pétrolier et gazier ». Cela étant, conclut-il sur cette question, « nous devons poursuivre les discussions, parfois difficiles, avec les compagnies pétrolières pour défendre nos intérêts stratégiques – ce que nous faisons en bonne intelligence avec le gouvernement mauritanien [le champ gazier de Grand Tortue Ahmeyim s’étend de part et d’autre de la frontière maritime entre les deux pays] et qui est capital ».
par l'éditorialiste de seneplus, emmanuel desfourneaux
AMINATA TOURÉ, C’EST VOTRE TOUR
EXCLUSIF SENEPLUS - Il est anormal qu’aucune référence à l’histoire sénégalaise ne soit incluse dans la Constitution. Le respect de l’identité passe avant tout, et c’est à cette condition que le rapport de force entre l’Afrique et l’Europe changera
Emmanuel Desfourneaux de SenePlus |
Publication 30/05/2022
Faisant suite aux injures d’Éric Zemmour tenues le 25 mars 2022 à l’endroit des Sénégalais (« La plupart des trafiquants sont des sénégalais. »), Aminata Touré, via son compte twitter, avait apporté une réplique cinglante : « Il faut activement poursuivre Zemmour et ses semblables dans les tribunaux de France et de Navarre et en finir avec ce racisme intolérable. »
De nombreuses associations en France ont suivi cet appel à agir sur le terrain judiciaire. Ce fût mon cas après l’exhortation de l’ancienne Première Ministre. Ce n’est pas dans mon habitude de mandater mon Institut Afro-européen à déposer plainte. Je l’ai fait compte tenu de la grande émotion ressentie au sein de la diaspora sénégalaise mais aussi jusqu’au Sénégal, sur fond de campagne présidentielle et d’inquiétude face à la possibilité d’une victoire de l’extrême droite en France.
Il y a quelques semaines, le couperet est tombé ! La division Presse et Protection des libertés publiques du Parquet du Tribunal judiciaire de Paris a classé sans suite ma plainte. Selon la formule consacrée, l’infraction reprochée ne serait pas suffisamment caractérisée par l’Institut Afro-européen que je dirige.
Sur 4 pages, en vertu des lois du 29 juillet 1881 et du 1er juillet 1972, j’avais porté le débat juridique autour de la provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe de personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance à une nation. Pour ce faire, j’avais été contraint de me coltiner le visionnage d’une émission nauséabonde, accessible en replay, d’une durée de 1 heure et 10 minutes.
Sans doute une phrase a-t-elle fait douter du succès des poursuites judiciaires par le Parquet : « On ne dit pas que tous les Sénégalais sont des vendeurs de crack. On arrête le cirque habituel. (Sic, Éric Zemmour) ». Ces propos ont été prononcés à la 8ème minute et 20 secondes de l’émission « Morandini Live ».
Les contre-mesures idoines. D’autres associations ont été confrontées à la même réponse du Parquet parisien en se fondant sur cette phrase litigieuse. D’aucuns saisiront le doyen du juge judiciaire pour l’ouverture d’une information. Je reste circonspect même si, à 4 reprises, Éric Zemmour a établi un lien, non démontré et abject, entre les vendeurs de crack et la nationalité sénégalaise.
Il est vrai que, même si Éric Zemmour a été condamné par deux fois sur la base de la loi de 1972 sur le racisme (une des propositions de son programme était d’abolir cette loi), la France et plus généralement l’Europe ont une jurisprudence très favorable pour la liberté d’expression. Celle-ci, a fortiori dans le cadre de la presse, est fortement liée au bon fonctionnement de la démocratie. C’est ainsi que des idées, heurtant et choquant même la sensibilité des uns et des autres, ne sauraient être considérées comme nuisibles en France (voir la relaxe en appel d’Éric Zemmour sur ses propos du Maréchal Pétain et les Juifs).
Que faire alors ? Pour ma part, la responsabilité du Groupe Canal+ est engagée. Un des animateurs vedettes de CNews, Pascal Praud, a récemment reconnu que l’identité française développée par Éric Zemmour a été défendue sciemment dans la ligne éditoriale de cette chaîne. Déjà, le 13 mai 2021, ce même Éric Zemmour, éditorialiste, avait tenu des propos similaires contre les Sénégalais à l’antenne, suscitant la réaction du ministre de la Communication sénégalais, Abdoulaye Diop, en direction du groupe Canal+. La chaîne ne pouvait, dès lors, ignorer l’éventualité d’un nouveau dérapage portant sur le même thème, en organisant la visite d’un camp de toxicomanes à Paris. CNews était en mesure d’anticiper soit par l’insertion d’un avertissement, soit par la modération de son présentateur (qui aurait pu être sensibilisé en amont).
Canal+ a cassé du sucre sur le dos des Sénégalais pour faire valoir les idées nationalistes d’Éric Zemmour et pour soutenir sa candidature à la présidentielle (voir Fox News et Donald Trump). À ma connaissance, le Sénégal a suspendu plusieurs fois pour une courte durée le signal de télévisions privées à la demande du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA). Pourquoi ne pas prendre une telle décision contre le Groupe Canal+ au Sénégal ? Auriez-vous peur d’envoyer un tel message vers les investisseurs étrangers ? Je vous l’assure, le respect de l’identité passe avant tout, et c’est à cette condition que le rapport de force (y compris économique) entre l’Afrique et l’Europe changera ! À moins que l’émotion des diplomates et des hommes politiques sénégalais était surjouée !
Mes deux autres propositions. Aminata Touré a été choisie tête de liste nationale de BBY pour les prochaines élections législatives. Après l’annonce de la prochaine retraite de Moustapha Niasse, la présidence du perchoir, en cas de victoire de la majorité présidentielle, semble promise à Aminata Touré. Ce serait la première fois qu’une femme deviendrait protocolairement la personnalité politique la plus importante après le président de la République.
Dans son compte Twitter, Aminata Touré avait réagi aux propos injurieux d’Éric Zemmour. Cela ne m’étonne guère. Cette femme politique a toujours défendu courageusement le respect du Sénégal et de l’Afrique sur la scène internationale (voir sa confrontation avec l’ancien président français Nicolas Sarkozy, septembre 2019 au Maroc). C’est donc légitimement à elle que je m’adresse.
Le combat continue en France et en Navarre ! Cependant, je crois que la lutte doit surtout commencer en Afrique et en particulier au Sénégal. Il est venu le temps de reconsidérer les rapports entre l’Afrique et le monde occidental. J’ai souligné les raisons de ce changement dans mon dernier édito « L’occident doit mourir » en m’appuyant sur une allocution remarquable de l’historien Iba Der Thiam, tenue lors du dernier FESMAN à Dakar.
Ma première proposition consiste à sénégaliser la Constitution du 22 janvier 2001. Il est anormal qu’aucune référence à l’histoire sénégalaise n’y soit incluse dans son préambule. Certes, la constitution confirme, dès le début, l’attachement du peuple sénégalais souverain à ses valeurs culturelles fondamentales. Pourquoi ne pas préciser davantage ses valeurs culturelles tandis que la même constitution renvoie à l’adhésion à la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 ? C’est cette même déclaration universaliste française qui permet d’octroyer à la liberté d’expression, parfois raciste, une protection aux propos injurieux d’Éric Zemmour. C’est sur la philosophie universaliste de cette déclaration des droits de l’homme que la colonisation a été justifiée ou que le lobbying LGBT (ainsi qualifié dans son dernier édito par le ministre Latif Coulibaly) se fonde !
Cette constitution a été écrite sous influence française. La géopolitique depuis 2001 a changé. L’indépendance du Sénégal se mesure aussi dans sa loi fondamentale. Je vous recommande d’introduire une nouvelle référence, sans citer leurs auteurs, à la civilisation de l’universel de Léopold Sédar Senghor et à la restauration de la conscience noire par Cheikh Anta Diop.
La Commission nationale de réforme des institutions (CNRI) dirigée par le Professeur Amadou Makhtar Mbow avait déjà fait un pas vers la sénégalité de la Loi fondamentale. En effet, leurs propositions étaient de rappeler les valeurs culturelles, les valeurs morales et spirituelles du patrimoine commun de l’humanité et le respect des diversités des cultures de la nation sénégalaise. Cette même commission avait supprimé la référence à la DDH de 1789.
Quel rapport entre ces modifications constitutionnelles et le cas d’Éric Zemmour ? Il faut dépasser le cas personnel d’Éric Zemmour. Aujourd’hui, la France et le Sénégal traversent une crise identitaire inédite (prévue par Iba Der Thiam). Ce n’est que le début ! Ce fût le cas avec les propos injurieux d’Éric Zemmour, avec les propos déplacés lors de la nomination de Pap N’Diaye au poste de ministre de l’Éducation nationale, ou encore avec ceux proférés lors de l’objection de conscience du joueur Idrissa Gueye. La nouvelle souveraineté sénégalaise doit passer par sa Loi fondamentale ! Ce serait un acte politique fort non pas pour s’opposer au monde mais pour affirmer le respect dû à l’histoire et à la culture sénégalaise, pour affirmer son modèle culturel innovant. Cheikh Anta Diop et Léopold Sédar Senghor, en dépit de leur affrontement politique, ont mené un combat commun autour de la valorisation de la culture africaine. Comment ne pas en être fier ? Ce sont leurs idées qui, aujourd’hui, cimentent l’unité nationale au Sénégal.
Ma deuxième proposition concernerait l’adoption d’une loi sénégalaise anti-raciste à compétence universelle. Je l’ai souligné : la liberté d’expression, pourtant encadrée par le droit français, est devenue au fil du temps une liberté quasi absolue.
Il faut permettre au Procureur de la République de poursuivre des propos injurieux à l’encontre d’un Sénégalais, voire d’un Africain, et ce sans limites, même si ces propos injurieux ont été exprimés à l’étranger (peu importe aussi si épuisement ou pas des voies de recours internes, si nationalité du ressortissant pas sénégalaise…). Je l’avoue, ce serait révolutionnaire d’un point de vue juridique. De nos jours, la compétence universelle n’est déclenchée que dans les cas de crimes les plus extrêmes comme les crimes de guerre.
Sur la base de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale, vous pouvez le faire. Faut-il rappeler que le racisme tue dans le monde ? Cette compétence universelle se serait aussi la consécration d’une approche préventive pour résister face à la montée de la haine raciale et la confirmation de la protection de la diaspora africaine au nom de la Renaissance africaine.
Je continuerai avec mon Institut le combat en Europe. Il est aussi de votre responsabilité politique d’agir en Afrique. À la nouvelle législature, c’est votre tour !
La série met en lumière, le combat d'une femme moderne, généreuse, pour vaincre tous les préjugés de la société sénégalaise, et pour gagner, par ses qualités intrinsèques et par sa détermination
La série Salma est construite, d'après une idée originale de la sénégalaise Nana Bah, après le succès phénoménal de sa chronique « Entre feu et Passion » qui a été lue par près de 6 millions de personnes à travers le monde.
Salma met en lumière, le combat d'une femme moderne, généreuse, pour vaincre tous les préjugés de la société sénégalaise, et pour gagner, par ses qualités intrinsèques et par sa détermination sans faille, sa place au soleil.
Ce combat passe par une quête spirituelle afin de trouver la force de vaincre tous ses démons, mais aussi tous les ennemis qui se dressent contre ce cheminement. En cela, Salma est un message, un espoir, une lumière pour toutes les femmes. Pour leur dire que rien n'est figé en ce monde, que toutes les femmes ont leur chance pour transformer leur vie et leur monde, avec de la volonté et un peu de guidance et l'amour de soi et des autres.
La série est sous-titrée en 27 langues.
HARO SUR LE PROJET D'AUTOROUTE DAKAR-TIVAOUANE-SAINT-LOUIS
Ce projet pose des risques élevés de pollution de la nappe dans plusieurs localités et la réduction très considérable de la superficie des terres arables. Les populations risquent de ne pas être indemnisées correctement - COMMUNIQUÉ DE LEGS AFRICA
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de l'ONG Legs Africa, daté du 28 mai, à propos du projet de réalisation d'une autoroute sur l'axe Dakar-Tivaouane-Saint-Louis.
"LEGS AFRICA alerte sur les enjeux environnementaux et socio-économiques du projet de construction de l’autoroute Dakar/Tivaouane /Saint-Louis suite à la réunion du comité technique de pré-validation du rapport d’EIES dudit projet qui s’est tenue ces 23 et 24 mai 2022 à Dakar. Malgré les nombreuses insuffisances de l’étude, les observations et recommandations formulées par les différentes parties prenantes dont la société civile, le comité a procédé à la validation sous réserves du dit rapport.
La réalisation de ce projet pose des risques élevés de pollution de la nappe dans plusieurs localités et la réduction très considérable de la superficie des terres arables. Les pertes en terres agricoles pour la section Dakar-Mékhé sont estimées à 1871 ha et à 1309 ha sur l’axe Mékhé-Saint-Louis et celles en terres à usage d’habitation portent sur 3545 ha pour les deux axes.
Ainsi, les populations riveraines de cette zone seront davantage exposées à la raréfaction des ressources et risquent fortement de ne pas être indemnisées correctement puisque les mesures compensatoires ne sont à ce jour nullement basées sur une grille ou un barème bien défini et tenant compte de tous les paramètres socio-économiques.
LEGS AFRICA rappelle qu’un tel projet encore mal pensé, dans un contexte de progression notoire de la menace terroriste vers les pays côtiers, d’exploitation des hydrocarbures et implanté dans une zone où les variations pluviométriques côtoient une désertification à grandes enjambées, comporte énormément de risques.
Ainsi, à la présence de ces facteurs générateurs de conflits entre agriculteurs et éleveurs, s’ajoutent des menaces sévères sur les moyens d’existence de ces populations tout en les éloignant davantage de tout espoir de subvenir a leurs besoins et droits qui correspondent aux Objectifs de Développement Durable.
Etant donné que les surfaces répertoriées englobent aussi bien des lotissements à usage d’habitation que des terres agricoles, il convient de s’interroger sur le modèle d’évaluation des indemnisations afin que nul ne soit lésé mais aussi de s’en référer aux exigences des bailleurs que sont la Banque mondiale et la Banque Africaine de Développement.
LEGS AFRICA attire fortement l’attention sur la pollution de l’air pendant et après les travaux, qui à ce jour ne fait pas l’objet de prévisions afférentes au taux journalier de polluants et de particules fines.
Face à des populations qui ne bénéficient pas d’infrastructures sanitaires de base, la prise en compte réelle des risques sanitaires et l’accès aux soins et traitements adéquats doivent figurer parmi les priorités de sécurisation de ces dernières.
Par ailleurs, au regard de toutes les problématiques générées tant sur le plan de la protection de l’environnement avec un abattage assez important d’arbres à savoir 395 948 pieds d’arbres forestiers dans un contexte de désertification que sur celui de la préservation de la faune et donc des écosystèmes, il serait opportun de s’interroger sur les critères permettant d’affirmer le caractère optimal du tracé.
LEGS AFRICA demande à ce que la mise à disposition des coordonnées géographiques du tracé soit effective. Pour rappel, le tracé de l’autoroute qui a fait objet de rejet par les populations de Kayar, empiète pleinement le périmètre de restauration et de réhabilitation de la zone des Niayes et pose la question de la déclassification des forêts classées de Rao et Pir-Goureye !
LEGS AFRICA préconise pour une meilleure préservation de l’environnement d’élaborer un PAR par zone agro-écologique et de disposer d’un plan de reboisement permettant de remplacer chaque pied abattu par au moins deux autres pieds.
LEGS AFRICA exige à ce que les textes sur la protection de l’environnement et des espèces soient strictement respectés et demande à ce que des études supplémentaires sur les risques de pollution des nappes, des mares et de l’air soient effectuées.
LEGS AFRICA demande la mise en place d’un organe indépendant et inclusif chargé du suivi des engagements sachant que si les entreprises s’évertuent à défendre leurs intérêts, les agents de l’Etat peuvent être soumis à des pressions émanant d’une volonté politique vacillante.
Enfin, LEGS-Africa appelle les communautés riveraines et les différentes parties prenantes citoyennes engagées dans la défense des droits des communautés et de l’environnement, à se mobiliser et s’organiser dans une action collective pour exiger l’implication effective des populations et acteurs directement concernés par le trajet de cette infrastructure pour s’assurer qu’un tel projet ne puisse se réaliser que dans le respect des normes sociales et environnementales requises.
Egalement LEGS-Africa demande à l’autorité administrative en charge de bien vouloir demander une reprise de l’étude d’impact et du PAR, dans une approche plus inclusive et contradictoire avec les différentes parties prenantes avant toute validation."