KEEMTAAN GUI - COUPABLE NEGLIGENCE
A vos marques ! Ça repart pour un nouveau Re-confinement. Et bien entendu des bécots ! Bon, on se calme ! Comme d’ailleurs, depuis hier, dans certains pays européens qui sont en mode re-confinement. Le vaccin n’a pas encore fait des miracles. Et bizarrement chez nous autres habitants de Galsen, ça débute par les villes rebelles. Thiès et Dakar ! Les autres localités où les cas communautaires explosent et où des gens meurent, il faudrait y aller mollo. Sans trop forcer ! Surtout que dans certains de ces foyers, l’oligarchie religieuse a déjà fait entendre sa voix. Que personne ne trouble la quiétude spirituelle qui y prévaut. Honni soit qui mal y pense… Le pouvoir ne tremble pas. Son chef l’a rappelé devant des confrères. Il n’est pas un peureux et ne recule devant rien. Mais voilà, nous sommes responsables de nos malheurs. On se croit les plus beaux, le seul peuple béni sur terre qui compte des saints ensevelis dans son sol. Pendant longtemps, on a cru que rien de grave ne pourrait nous arriver. Ce salaud de virus reste pour beaucoup de nos compatriotes une invention de loges maçonniques voire de quelques fils de Satan. Quid des autorités ? Elles ont été les premières à enfreindre les interdits avec le coup d’envoi du Chef en plus de sa coupable légèreté face à son déficit d’autorité quand des villes religieuses ont allégrement enjambé les interdits et lois de la République. Certains ministres sont même allés s’aplatir devant ces religieux. Il ne faut surtout pas les importuner, ces religieux. Mais puisque le couvre-feu ne concerne que Dakar et Thiès, ça pourrait ressouder des couples en cette période propice aux câlins. Vous voulez un dessin ? Oust, tous au lit ! C’est encore la faute à Macky. Le pauvre ! KACCOOR BI
COUVRE-FEU : ANTOINE DIOME PRÉVIENT LES RÉCALCITRANTS ÉVENTUELS
Après l’instauration de l’état d’urgence par le chef de l’Etat et l’institution d’un couvre-feu, le ministre de l’Intérieur s’est exprimé à la télévision nationale. Il a prévenu ceux qui tenteraient de passer outre. « Quand il y a un texte qui organise des mesures de cette nature, il prévoit également des sanctions. Maintenant, nous espérons et souhaitons de ne pas arriver à ce stade parce que le président a appelé chacune et chacun à avoir le comportement et l’attitude qu’il faut. Le plus important aujourd’hui c’est de comprendre que tous ensemble, nous devons faire bloc derrière le chef de l’Etat et atteindre cet objectif qui est d’arrêter la propagation du virus. Maintenant si des sanctions doivent être prises, on ne souhaite pas, c’est dans l’ordre naturelle des choses, parce que c’est prévu par la loi. »
VACCIN ANTI-COVID19 LES AVERTISSEMENTS DU PR DAOUDA NDIAYE
L’arrivée des premiers vaccins anti-covid19 est attendue au Sénégal en mars. Mais le Pr Daouda Ndiaye chef du service de parasitologie pharmaceutique de la Faculté de médecine de Dakar a tenu à avertir dès à présent sur l’utilisation du vaccin. Profitant d’une cérémonie de remise de matériel de lutte contre le coronavirus à Pikine, ce mardi. «Je reste persuadé que le Sénégal ne ferait pas quelque chose qui nuirait à sa population. Si cela devrait arriver, il suivrait toutes les règles de contrôle pour vérifier si le vaccin est bon ou pas, s’il est efficace, s’il est tolérant etc. Je reste convaincu qu’on peut différer ce débat pour observer ce qui se passe dans les pays européens, américains et autres pays pour voir comment le vaccin fonctionne, leur impact sur la maladie, les effets sur la personne ». Le Parasitologue, Conseiller Spécial de l’Université Harvard ajoutera que « lorsque le Sénégal aura fini de voir tout cela, il doit avoir une évidence scientifique, sur la base du terrain mais également sur du papier très clair, notamment le protocole, la méthodologie et voir si tout a été respecté avant que les gens n’aillent vers l’utilisation d’un vaccin. Donc pour le moment c’est prématuré, il faut se préparer à tout. Pour ce vaccin précis, il est très tôt de se prononcer. On va se prononcer. Mais ce qu’il faudrait éviter, c’est que les gens prennent des positions assez radicales qui risquent de nuire d’un côté ou de l’autre ».
PROCESSUS D’AUDIT DU FICHIER LE PDS RÉCLAME UNE PLACE ENTIÈRE AU MINISTRE DE L’INTÉRIEUR
Le Parti démocratique sénégalais (PDS) « réclame une place pleine et entière dans le processus d’audit du fichier électoral et de réforme des lois électorales, en dehors de toute coalition de partis. En effet, l’ensemble des partis politiques présents à l’Assemblée nationale, et qui ont donc fait la preuve de leur représentativité électorale, devraient être représentés au moins par deux (2) membres au sein de la commission chargée du pilotage de l’audit » C’est en substance la lettre que le secrétaire général national adjoint chargé des élections Dr Cheikh Dieng a envoyé ce 04 janvier au ministre de l’Intérieur Félix Antoine Diome. « A l’issue des dernières élections législatives, un simulacre d’audit du fichier électoral avait été organisé par le régime, dans une démarche unilatérale rejetée par notre parti. Comme vous le savez déjà, notre parti n’a cessé d’exiger son implication dans l’ensemble du processus électoral, notamment l’audit du fichier et du processus électoral ainsi que dans le processus de confection et de distribution des cartes d’électeur et l’affection des électeurs dans les centres et les bureaux de vote. Contrairement à ce qui se passe depuis 2012, l’état de droit et la démocratie exigent la mise en place d’un organe véritablement indépendant pour organiser les élections, la validation publique des listes électorales par les populations et l’accès des partis politiques à la liste et carte électorales définitives bien avant le scrutin » souligne dans le même document le Dr Cheikh Dieng. « Vous avez persisté dans cette démarche unilatérale pour imposer à la classe politique, un parrainage fantaisiste, malgré l’avis défavorable unanime de tous vos adversaires et des démocrates. Ce parrainage dont le résultat avait été annoncé d’avance par le Premier ministre de l’époque, a permis d’éliminer injustement la plupart des candidats pour n’en garder que ceux que vous aviez choisis d’avance et dont d’ailleurs, certains viennent de rejoindre la majorité présidentielle. A cela s’ajoute l’élimination des principaux challengers du candidat-Président, au moyen du bras armé de la justice, privant ainsi Messieurs Karim Wade et Khalifa Sall de leur droit légitime à participer à l’élection présidentielle. Au total, l’absence de réponse pertinente de votre régime à nos justes revendications et votre persistance dans l’unilatéralisme ont fini d’installer notre pays dans une impasse politique dont les conséquences, à terme, risquent d’être préjudiciables à tous. Toutefois, le PDS voudrait vous rappeler que le fichier électoral ne peut garantir la transparence que si les formations politiques sont associées à son élaboration, en particulier le parti d’opposition le plus représentatif du pays, en l’occurrence le PDS, seul parti fort d’un groupe parlementaire d’opposition au sein de l’Assemblée nationale » conclut le chargé des Elections du PDS.
FINANCES EVELYNE TALL NOMMÉE PCA DE CGF GESTION
Le Conseil d’administration, lors de sa réunion du 22 décembre 2020, a procédé à la nomination de Madame Evelyne Tall comme Présidente du Conseil d’Administration de de la Société de Gestion et d’Intermédiation (SGI) CGF Gestion. Mme Tall a réitéré ses hommages à Feu Gabriel Fal, fondateur de CGF Bourse et de CGF Gestion, pour son parcours exemplaire dans la finance, d’abord en tant que banquier puis dans les activités du marché financier. D’après «Libération online», Evelyne Tall totalise une expérience professionnelle de plus de 35 ans dans le domaine de la banque et de la finance, avec des compétences en leadership stratégique et opérationnel. Elle a une expertise reconnue dans les domaines du Développement des entreprises et de la Gouvernance. Mme Tall a eu à travailler, avec compétence, dans des environnements complexes et volatiles. Dirigeante d’entreprises, Mme Tall a commencé sa carrière à la Citibank Dakar, où elle a occupé plusieurs postes de responsabilité pendant 16 ans. Elle a ensuite rejoint Ecobank, présente dans trente-quatre (34) pays d’Afrique subsaharienne et a contribué à sa croissance pendant 19 ans.
AFFAIRE DES JOUETS ALCOOLISES TOUS LES PRÉVENUS LIBRES
Tous les prévenus dans l’affaire dite des jouets alcoolisés, sont libres. Autant Houssam Khalil qui distribuait le produit que le commerçant Thierno Diallo, ont échappé à la prison puisque le tribunal rendant sa décision hier les a condamnés à 6 mois avec sursis pour Houssam Khalil et pour Thierno Diallo. Pourtant le parquet avait requis un an ferme. Ils devront payer aussi une amende globale de 2 millions de FCfa, dont 1 million à la famille de l’enfant qui avait consommé le produit. Tous les autres prévenus ont été relaxés, alors que Sos Consommateurs a été débouté de sa demande de constitution comme partie civile.
FAUX AGENTS DE L’ENVIRONNEMENT LE MINISTRE ABDOU KARIM SALL DÉNONCE ET MENACE
Dans un communiqué le ministre de l’Environnement et du Développement Abdou Karim Sall dénonce et menace les faux agents qui sèment la terreur chez les boutiquiers et commerçants détenant de sachets plastics. Ainsi, il informe l’opinion publique d’être vigilante face à ces personnes mal intentionnées qui se font passer pour des agents de la Direction de l’Environnement et des Établissements Classés (DEEC) et procèdent à des opérations de saisie de produits plastiques dans les lieux de vente. A cet effet, il est rappelé qu’au titre de l’article 25 de la loi n°2020-04 du 8 janvier 2020, relative à la prévention et à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques, les infractions aux dispositions de ladite loi sont constatées par les officiers de police judiciaire et les agents assermentés relevant respectivement des Ministères en charge de l’Environnement, de la Santé, de l’Industrie, du Commerce et des Finances, munis de leur carte professionnelle. Le Ministère de l’Environnement et du Développement durable dans son communiqué, invite à plus de vigilance et dégage toute responsabilité face à de tels agissements qui peuvent être signalés en appelant le numéro vert Urgence Environnement 1221. Le Ministre de l’Environnement et du Développement durable remercie les différentes catégories d’acteurs concernés pour leur engagement et leur collaboration pour un Sénégal sans déchets plastiques.
JEUX DE CARTES : MAUX SANITAIRES ET FEU
u moment où le coronavirus s’est installé, que le feu couve et que le couvre-feu revient, ce qui se passe à l’hôpital régional de Saint Louis est illustratif d’un manque de sérieux notoire dans la gestion des affaires publiques. Un hôpital sans ambulance, un bloc opératoire fermé depuis 15 jours faute de matériels, une rupture de réactifs au laboratoire. Largement suffisant pour diagnostiquer le mal : la santé souffre dans cette structure censée soulager et guérir des patients. Si l’on sait qu’une telle situation est loin d’être isolée dans les établissements hospitaliers sénégalais, il y a mille raisons de s’inquiéter. Comment dans de telles conditions venir à bout d’une pandémie comme le coronavirus qui a semé la désolation dans des pays qui disposent d’hôpitaux aux plateaux techniques très relevés ? Ceux qui espéraient un sursaut salutaire pour prendre enfin en charge les priorités des populations ont été sans doute naïfs. Bientôt un an après l’apparition de la Covid-19 chez nous, en dépit des efforts loués çà et là, du volontarisme noté, du succès salué, il faudrait un bilan exhaustif et surtout corriger les nombreux manquements qui sont à l’origine de drames multiples. Il serait catastrophique pour les autorités de dormir sur des lauriers. Il serait peu intelligent de se contenter de louanges, de fleurs, tout en ignorant ou faisant semblant d’ignorer que notre salut réside dans la construction d’hôpitaux aux normes requises, avec un personnel qualifié et motivé disposant de moyens nécessaires pour sauver des vies. La Covid-19 est un mal qui nous montre paradoxalement le chemin à suivre pour vaincre les maux à venir. Pour cela, il faut aller au-delà des mots et des mesures contraignantes. Le couvre-feu est encore là. On espère qu’il n’entraînera pas encore le feu. Miim Réew
Reculade des Eaux et Forêts de Kolda En voilà une reculade !
Le service des Eaux et Forêts de Kolda qui avait porté plainte contre le coordonnateur de la section du Forum Civil de Kolda a fait machine arrière. Moudjibourahmane Baldé qui s’attendait à une audition à charge à la gendarmerie hier, est tombé des nues lorsqu’on lui a signifié qu’il s’agissait plutôt d’un complément d’informations de l’enquête sur la coupe des 171 billons de bois dans la forêt de Koudora (Commune de Coumbacara, Ndlr). La plainte des Eaux et Forêts a été mise de côté pour des échanges sur cette affaire qui a défrayé la chronique dans le Fouladou. Il a fallu caresser dans le sens des poils le coordonnateur de la section du Forum Civil de Kolda, d’après nos sources, pour qu’il accepte de collaborer. C’est ainsi qu’il a donné toutes les informations sur cette affaire de trafic de bois à la gendarmerie. Nos sources ajoutent que M. Baldé a soutenu devant les enquêteurs que l’Observatoire Sur le Territoire (OSTER) a interpellé au moins huit fois le service des Eaux et Forêts sur des saisies de billons de bois. Pis, c’est la troisième fois que le présumé trafiquant de bois y est impliqué sans être inquiété. Il va désormais filer toutes les informations recueillies auprès de l’observatoire sur le territoire (OSTER) à la gendarmerie afin qu’elle mette la main sur les délinquants forestiers. Toutefois, indiquent nos sources, le Forum Civil continuera de dénoncer le trafic de bois dans la région de Kolda.
Audition du coordonnateur du Forum civil de Kolda
Restons avec l’audition du coordonnateur de la section du Forum Civil de Kolda pour dire que Birahime Seck promet que leur organisation ne baissera pas les bras dans la lutte contre le trafic de bois. En réaction à la convocation de son camarade, le coordonnateur national du Forum Civil indique que les dénonciations contre les criminels forestiers vont continuer ainsi que les interpellations des services des Eaux et Forêts pour l’intérêt de la nature et des citoyens. Cependant, Birahime Seck a indiqué que le Forum Civil va aider la gendarmerie à traquer et mettre la main sur les criminels forestiers. Réseau d’exploitation clandestine de carrières La section Environnement de la gendarmerie nationale basée à Dakar, en collaboration avec les brigades de Kolda et Vélingara, a démantelé un réseau d’exploitation clandestine de carrières dans la commune de Kandia. Sur les lieux, les pandores ont saisi du matériel d’extraction. La bande avait détruit l’écosystème et aménagé une piste pour l’accès des camions transportant des gravats.
Usurpation d’identité
Suite à des agissements de certains individus, pour le moment, non identifiés et qui se font passer pour des agents de la Direction de l’Environnement et des Établissements Classés (DEEC), dans le but de procéder à des opérations de saisie de produits plastiques dans les lieux de vente, le ministère de l’Environnement et du Développement durable a, dans un communiqué, dégagé toute sa responsabilité face à de tels actes. Appelant les populations à signaler ces faux agents, les services dirigés par Abdou Karim Sall appellent les populations à plus de vigilance. Sous ce rapport, constate le ministère, des infractions aux dispositions de l’article 25 de la loi relative à la prévention et à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques sont notées par les officiers de police judiciaire et les agents assermentés relevant des ministères en charge de l’Environnement, de la Santé, de l’Industrie, du Commerce et des Finances, munis de leurs cartes professionnelles.
Condoléances d’Idrissa Seck
Suite au rappel à Dieu de Serigne Abass Mbacké à Darou Mousty et de ElHadj Barhama Niass à Keur Madiabel, le président du Conseil Economique, Social et Environnemental (Cese), Idrissa Seck a envoyé, hier mardi, une importante délégation chez ces familles religieuses pour présenter ses condoléances. Après Darou Mousty, la délégation a fait cap sur Keur Madiabel. La délégation était conduite par la Secrétaire générale de l’institution, Dr Anta Sané et du chef de cabinet du Président du Cese, Ass Babacar Guèye, accompagnés par la conseillère spéciale Awa Guèye Kébé et par son attaché de Cabinet Mamadou Sow. Il faut signaler que dans cette délégation, il y avait de hauts responsables de la formation Orange, notamment Matar Sèye, Secrétaire Général de Rewmi et la vice-présidente Adja Soda Mbacké.
Détention frauduleuse de médicaments
En poste à la gare interurbaine des Baux maraîchers de Pikine, les policiers ont interpellé sept individus, tous des acteurs du transport, avec des médicaments. Tous les membres de la bande sont transférés au commissariat d’arrondissement de la localité dirigé par le commissaire Mame Arona Ba. Selon nos sources, tout serait parti d’un mouvement suspect des mis en cause. Ainsi, les limiers qui avaient l’œil sur la bande ont découvert des médicaments conditionnés dans 28 paquets de 10 boites de Cortim tablets Bp. Interpellé sur la provenance des médicaments, l’un des membres de la bande, A. Sy, a fait savoir que les produits prohibés lui ont été remis par A. Mb. Barry qui lui a demandé de convoyer la marchandise jusqu’à Dakar. Une fois à destination, le propriétaire allait passer la récupérer. Il ajoute que ses 06 coaccusés ne sont nullement impliqués dans la transaction. Ces derniers ont tous soutenu que le colis appartient à l’apprenti chauffeur A. Sy âgé de 23 ans. Suffisant pour que A. Sy soit placé en garde en vue. Les six autres ont été libérés sur ordre du procureur de la République. Actuellement, A. Sy est en garde à vue pour exercice illégal de la pharmacie.
Education sexuelle
Les réactions continuent de pleuvoir au sujet de l’introduction de l’éducation sexuelle dans le système éducatif. Après les sorties respectives du ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla et du chef de l’Etat Macky Sall pour rejeter le projet, c’est au tour de l’Union des parents d’élèves et étudiants du Sénégal (Unapees) de monter au créneau pour saluer leurs positions. Les parents exhortent les autorités étatiques, notamment celles éducatives, à les associer dans les programmes de modernisation du système.
Cinq employés de VFS licenciés
L’année 2021 démarre mal pour certains travailleurs du centre de visas pour la France de VFS Global à Dakar. Au moins, cinq employés dont une femme en état de grossesse sont envoyés au chômage. Pourtant, selon notre source, ces employés détiennent tous des contrats à durée indéterminée (CDI).A en croire notre interlocuteur, ces derniers avaient reçu le 24 décembre dernier, chacun, 2 millions Fcfa représentant leurs indemnités de fin de contrat. Et ce n’est que le 4 janvier qu’ils ont reçu la notification de licenciement, alors qu’ils sont tous sous CDI. Cette décision relève, selon nos interlocuteurs, d’une violation de la loi parce que le protocole n’a pas été respecté. Puisque même dans le cadre d’un licenciement pour motif économique, il y a une procédure à respecter. La première étape consiste à commencer par ceux qui ont des CDD (contrat à durée déterminée), ensuite ceux qui sont proches de la retraite, avant de finir par ceux dont les charges sont moindres etc. A noter que la société VFS Global s’occupe du dépôt des visas.
Digue de protection de la Langue de Barbarie
Les travaux de construction de la digue de protection de la Langue de Barbarie (Ppcs) avancent à grand pas. Le président directeur général du Groupe Eiffage/Sénégal était hier à Saint-Louis, dans le cadre du contrôle des travaux de ce projet d’envergure pour Saint-Louis. Cette digue permettra de protéger de manière durable les populations de Gokhou-Mbathie, Santhiaba et Guet-Ndar contre l’avancée de la mer. Selon Gérard Senac, les enrochements sont arrivés ainsi que le matériel. Il rappelle que la situation du raz-de-marée a été lourde de conséquences pour les populations.
COUVRE-FEU NOCTURNE À DAKAR ET À THIÈS
Le président de la République a décrété mardi l’état d’urgence, une mesure qui s’accompagne d’"un couvre-feu partiel, de 21 heures à 6 heures du matin, dans les régions, afin d'enrayer la propagation du coronavirus
Le président de la République a décrété mardi l’état d’urgence, une mesure qui s’accompagne d’"un couvre-feu partiel, de 21 heures à 6 heures du matin, dans les régions de Dakar et Thiès (ouest)", rapporte la RTS, le service de l’audiovisuel public sénégalais.
"Ces mesures prennent effet à partir de mercredi à 21 heures", dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19, précise la même source.
Depuis le 2 mars, le Sénégal a enregistré 19.964 cas de Covid-19, selon le ministère de la Santé.
La maladie a fait 428 morts dans le pays, où 17.690 patients ont recouvré la santé.
Selon le dernier bilan quotidien publié mardi matin, 1.845 personnes sont encore sous traitement.
Les services du ministère de la Santé ne cessent, depuis plusieurs semaines, de mettre en garde les populations en garde une nouvelle vague de Covid-19 jugée plus dangereuse que la précédente.
par Hamidou Anne
UN PETIT PAS POUR ISSOUFOU, UN GRAND PAS POUR LE NIGER
Trois décennies après La Baule et deux après le marqueur temporel de 2000, il y a un nouveau printemps démocratique à inventer. Cette nouvelle décennie doit féconder des ruptures et des transmutations politiques
Pour un enfant des années 80, l’an 2000 était un lointain futur. Dakar sera comme Paris. Les voitures seront comme dans le fameux film de science-fiction Total recall avec Schwarzenegger. Deux décennies après le basculement de 2000, la technologie révolutionne l’époque. Les réseaux sociaux se sont incrustés au cœur du corps social. Les progrès démocratiques ont été formidables dans beaucoup de pays. La Gambie n’est plus une dictature. Le Rwanda est devenu un pays de référence. Le Liberia a élu à sa tête successivement une femme et un ancien footballeur professionnel.
Partout sur le continent, une nouvelle conscience politique émerge après des décennies d’atrophie. La conquête de la souveraineté dans les années 60 avait généré une jeunesse à l’avant-garde du combat pour la dignité. L’Anc en Afrique du Sud, L’Istiqlal au Maroc, le Rda en Côte d’Ivoire, la Zanu au Zimbabwe ont été des outils importants dans la formation d’une génération de militants pour l’indépendance et le panafricanisme. Le Pai, créé en 1957, a été un creuset pour des milliers de jeunes qui se battaient pour un idéal de souveraineté et de progrès social.
Ce «monde d’avant» du militantisme, des puissantes causes et des grands desseins a cédé la place à une conception différente de la politique. Les raisons de ce reflux sont nombreuses, et il serait présomptueux de vouloir les citer ici. Mais la pratique politique en Afrique, celle qui érige la vision transformatrice au rang de socle, n’a pas résisté à la deuxième génération de leaders. Cette génération, d’une médiocrité rare, a sabordé les acquis des Pères fondateurs et a ouvert la voie à une politique dite politicienne, celle qui remplace l’idéal par l’avoir, la conviction par la tortuosité, la légèreté par la gravité qu’impose le service à la Nation. Cette génération des ajustements structurels et de la prédation est symbole du renoncement et de l’inanité.
Trois décennies après La Baule et deux après le marqueur temporel de 2000, il y a un nouveau printemps démocratique à inventer. Cette nouvelle décennie doit féconder des ruptures et des transmutations politiques. Le continent est un bassin de jeunesses dynamiques qui rêvent d’une vie meilleure. Il suffit d’observer l’engouement de ces derniers auprès des leaders radicaux pour comprendre qu’ils ont soif de changement. Il faut assouvir cette soif en renforçant l’inclusion des jeunes dans les espaces publics et en quittant cette démocratie institutionnelle pour ouvrir le chapitre d’une démocratie d’opinion inclusive.
Le politique gouverne l’économie. Les performances économiques sont vaines si nous ne construisons pas une société politique forte et dévouée à la prise en charge des préoccupations des citoyens en matière de participation aux affaires publiques. La Libye fut un champion de la redistribution directe des revenus du pétrole.N’empêche, bien avant l’assaut final franco-britannique, le régime a périclité, car n’ayant pu apporter des réponses à l’exigence de respiration démocratique des Libyens. Zoon politikon, disait Aristote. Animal politique, l’homme s’épanouit dans une société politique régie par le droit. Le confiner aux plaisirs du ventre, c’est le déshumaniser. Il est nécessaire pour les hommes politiques africains d’observer une mutation, de prendre conscience des valeurs que doit incarner l’exercice de l’Etat, c’est à dire ce sens du sacerdoce, du sacrifice au service à la communauté. Il n’est plus possible de gouverner des jeunes Africains connectés, ouverts et exigeants sans une capacité à se réinventer et à s’adapter aux défis actuels d’un continent qui change à une fulgurante vitesse.
La démocratie est un processus jamais achevé. Il suffit de suivre les ultimes suppliques de Trump appelant à la fraude en Géorgie pour s’en rendre compte. Le chemin est encore long en Afrique, mais des raisons de cultiver l’espoir existent pour ce «monde d’après» durant lequel une élection sera banale. Après une sombre année 2020, le Niger est le premier rayon d’espoir que nous offre 2021. Mahamadou Issoufou part au terme de son second mandat et laisse l’histoire s’écrire dans ce pays qui a connu un passif difficile après de nombreux coups d’Etat. L’apprentissage démocratique est complexe, parfois douloureux, mais Issoufou rend un grand service à son pays.
Avec l’organisation d’une élection à laquelle il ne participe pas, il part avec les honneurs. C’est ainsi qu’un homme politique rentre dans l’histoire. Par un petit pas pour lui qui signifie un grand pas pour sa Nation.
LE PDS RÉCLAME UNE PLACE DANS LE PROCESSUS D'AUDIT DU FICHIER ÉLECTORAL
Le fichier électoral ne peut garantir la transparence que si les formations politiques sont associées à son élaboration, en particulier le parti d’opposition le plus représentatif du pays - LETTRE AU MINISTRE DE L'INTERIEUR
SenePlus publie ci-dessous, la lettre datée du 4 janvier 2021, adressée au ministre de l’Intérieur par Cheikh Dieng au nom du PDS, dans le cadre de la participation du parti à l’opération d’audit du fichier électoral.
« Monsieur le Ministre de l’Intérieur,
Le Parti démocratique sénégalais a historiquement porté depuis 1974, date de sa création, le combat pour un processus électoral libre et transparent permettant l’expression sincère du suffrage du peuple, seule garantie pour disposer d’institutions politiques légitimes et d’une paix sociale durable et instaurer une véritable démocratie.
Ce combat a permis la première convocation, en 1992, de la table ronde politique sous le régime socialiste, qui aboutira à une réforme consensuelle du code électoral en 1993 dit « Code Kéba Mbaye » et la première alternance démocratique en Afrique subsaharienne, dans des conditions que l’ensemble de la communauté internationale a magnifiées.
Cet acquis démocratique que le régime du président Abdoulaye Wade a considérablement approfondi de 2000 à 2012, à travers diverses initiatives dont l’élargissement du droit à la marche pacifique et l’organisation d’élections libres et transparentes, a permis au président actuel d’être élu. Mais depuis 2012, cet acquis est bafoué avec des tripatouillages systématiques du fichier et de la carte électorale et des modifications intempestives de la constitution et des lois électorales.
C’est pourquoi, le PDS, au lendemain des élections législatives de 2017, avait produit un livre blanc retraçant les nombreuses manipulations frauduleuses qui ont permis une victoire illégitime de la coalition BBY lors des élections législatives du 30 juillet 2017 et exigé un audit du fichier électoral volontairement piégé par le régime en place pour s’assurer une victoire sans coup férir, à tout type d’élection.
A l’issue des dernières élections législatives, un simulacre d’audit du fichier électoral avait été organisé par le régime, dans une démarche unilatérale rejetée par notre parti. Comme vous le savez déjà, notre parti n’a cessé d’exiger son implication dans l’ensemble du processus électoral, notamment l’audit du fichier et du processus électoral ainsi que dans le processus de confection et de distribution des cartes d’électeur et l’affection des électeurs dans les centres et les bureaux de vote. Contrairement à ce qui se passe depuis 2012, l’état de droit et la démocratie exigent la mise en place d’un organe véritablement indépendant pour organiser les élections, la validation publique des listes électorales par les populations et l’accès des partis politiques à la liste et carte électorales définitives bien avant le scrutin.
Vous avez persisté dans cette démarche unilatérale pour imposer à la classe politique, un parrainage fantaisiste, malgré l’avis défavorable unanime de tous vos adversaires et des démocrates. Ce parrainage dont le résultat avait été annoncé d’avance par le Premier ministre de l’époque a permis d’éliminer injustement la plupart des candidats pour n’en garder que ceux que vous aviez choisis d’avance et dont d’ailleurs, certains viennent de rejoindre la majorité présidentielle.
A cela s’ajoute l’élimination des principaux challengers du candidat-président, au moyen du bras armé de la justice, privant ainsi messieurs Karim Wade et Khalifa Sall de leur droit légitime à participer à l’élection présidentielle.
Au total, l’absence de réponse pertinente de votre régime à nos justes revendications et votre persistance dans l’unilatéralisme, ont fini d’installer notre pays dans une impasse politique dont les conséquences, à terme, risquent d’être préjudiciables à tous.
Monsieur le ministre de l’Intérieur, le jugement de l’histoire est implacable. Le Parti démocratique sénégalais voyant que le FRN était instrumentalisé à des fins politiques pour justifier l’entrée au gouvernement d’une frange de l’opposition qui était membre de ce front, sous le couvert de ce dialogue, a quitté le FRN à l’époque. Aujourd’hui, l’histoire lui a donné largement raison sur les véritables motivations de cet appel au dialogue.
Toutefois, le PDS voudrait vous rappeler que le fichier électoral ne peut garantir la transparence que si les formations politiques sont associées à son élaboration, en particulier le parti d’opposition le plus représentatif du pays, en l’occurrence le PDS, seul parti fort d’un groupe parlementaire d’opposition au sein de l’Assemblée nationale.
En conséquence, le PDS réclame une place pleine et entière dans le processus d’audit du fichier électoral et de réforme des lois électorales, en dehors de toute coalition de partis. En effet, l’ensemble des partis politiques présents à l’Assemblée nationale, et qui ont donc fait la preuve de leur représentativité électorale, devraient être représentés au moins par deux (2) membres au sein de la commission chargée du pilotage de l’audit.
Veuillez agréer, monsieur le ministre de l’Intérieur, l’assurance de ma meilleure considération. »
Dr Cheikh Dieng
Secrétaire général national adjoint Chargé des Elections
Sadio Ousmane Diédhiou (SOD) est un jeune étudiant en médecine issu de la banlieue dakaroise (Thiaroye) qui souffre depuis quelques jours d’une aplasie médullaire : une maladie rare qui nécessite une greffe de moelle osseuse. Il a aujourd’hui besoin de 280 millions francs Cfa pour une intervention chirurgicale à l’étranger. Ce, dès lors que la thérapie curative n’existe pas, pour le moment, au Sénégal. D’où le lancement sur les réseaux sociaux de la « cagnotte solidaire » pour récolter la somme due. En attendant que ses amis réussissent à collecter la somme, SOD a besoin chaque une à deux semaines de poches de sang pour rester en vie.
C’est une histoire triste. Celle qui vous fend le cœur. La vie chahutée d’un jeune médecin. Il fut « beau gosse » avec un visage bien dessiné et la mine joviale. Il avait choisi la voie des sciences. Celle qui consiste surtout à soulager des douleurs. Aujourd’hui, c’est lui qui a plus besoin de soutien. Etudiant à la Faculté de médecine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), il doit soutenir sa thèse de doctorat d’Etat en médecine cette année même, avant de signer sa spécialisation.
La chirurgie pédiatrique, c’est le rêve le plus fou de Sadio Ousmane Diédhiou (SOD). Mais ce jeune médecin qui voulait continuer ses études, se spécialiser en chirurgie pédiatrique pour ensuite soigner les « tout petits » souffre d’une maladie rare. Son état de santé du moment ne lui donne plus les chances de voir son souhait le plus ardent se réaliser dans les délais. Depuis quelques mois, le jeune étudiant, « gravement malade », est resté allongé sur son lit d’hôpital. Il vit une situation d’inconfort. « Je ne bénéficie d’aucune subvention de prise en charge », se désole ce jeune médecin alité depuis des semaines d’une maladie rare demandant beaucoup de moyens dans le traitement. Il n’oubliera pas de sitôt le jour où il a été diagnostiqué d’une « aplasie médullaire » qui nécessite une greffe de moelle osseuse. Une « maladie rare » qu’il a apprise dans les cours en médecine. C’est une anémie aplasique qui entraine de la fatigue, des saignements incontrôlés, une probabilité d’infection…
D’où ce « choc » qu’il peine à gérer. Tellement, il a été surpris. Une pathologie qui a un coût, et qui nécessite une évacuation à l’étranger. « J’ai été surpris quand on m’a diagnostiqué une aplasie médullaire. C’est une maladie rare que j’ai eue connaissance à travers les cours. C’est pourquoi, quand on m’a diagnostiqué d’une aplasie médullaire, cela m’a choqué ». Il a été choqué, parce que maitrisant bien les complications liées à cette maladie qui nécessite une évacuation sanitaire à l’étranger. Surtout dans un pays comme le Sénégal où le traitement curatif n’existe pas.
En attendant son évacuation en France, il subit des traitements symptomatiques. « Pour le moment, le traitement curatif n’existe pas au Sénégal. Et pour me maintenir en vie, ce sont des traitements symptomatiques en fonction du taux de plaquette et d’hémoglobine. On me transfuse des kilos plaquettaires et des kilos globulaires au niveau du Centre national de transfusion sanguine (Cnts). Avec la transfusion sanguine qui m’aide beaucoup, j’essaie tant bien que mal d’avoir une vie assez normale ». Un traitement à perfusion qui le soulage un peu. Mais qui ne dure que le temps d’une rose ! Tellement cette maladie n’a rien de rose. Surtout quand il ne reçoit pas sa dose de sang dans le mois.
Et cela l’indispose parfois. « Quand, je reste un mois sans recevoir des concentrés hémoglobulaires, dit-il, j’ai extrêmement mal à la poitrine. Je n’arrive pas à bien respirer ». Dans ces moments, seule la transfusion lui donne cet espoir de mener une vie normale. Encore que c’est pour, « à peu près, une à deux semaines ».
Personne ne souhaite que la « pénurie » de sang s’accentue davantage au Sénégal pour éviter que son cas s’aggrave. Aujourd’hui, le Sénégal ne dispose pas des moyens techniques pour cette maladie, alors que son évacuation tarde à se réaliser. Qui disait que la santé à un coût ! La mine de cet enfant de Thiaroye, jadis rayonnante, a cédé la place à un visage joufflu. Un changement physiologique causé par des complications liées à sa maladie qui nécessite des millions pour son traitement. Ce, sans compter le stress qui le ronge de jour en jour. Aussi, il remercie ses camarades qui ont organisé en sa faveur une opération de collecte de fonds pour assurer son évacuation à l’étranger.
Le Sénégal ne dispose pas de moyens techniques pour ce genre d’intervention concernant surtout la greffe de moelle osseuse. Il va devoir casquer fort pour payer la facture estimée à près de 30 millions francs Cfa. Surtout l’ordonnance, c’est 28 millions de francs à mettre sur la table pour subir l’opération chirurgicale afin de pouvoir faire sa thèse, et démarrer sa spécialisation en chirurgie pédiatrique.
Face au mutisme des autorités malgré les annonces et autres alertes faites sur les réseaux sociaux et qui concernent le « cas SOD », ses amis et camarades étudiants ont lancé sur les réseaux sociaux une cagnotte de solidaire. Mais avec cet élan de solidarité, ils n’ont pas pu collecter la somme nécessaire. L’argent récolté, plus de 50 millions, est loin du compte malgré la participation du parti « Pastef » d’Ousmane Sonko à hauteur d’un million francs Cfa. Ce qui a mis ses camarades étudiants dans tous leurs états. Eux qui n’envisagent pas de reprendre les activités pédagogiques pour le reste de l’année en cours, -2021 si leur camarade n’est pas évacué et ne bénéficie pas d’une prise en charge médicale.
ELAN DE SOLIDARITE POUR L’EVACUATION DE SOD A L’ETRANGER : Un médecin invite ses camarades à reprendre les cours, et de solliciter l’aide des Organisations humanitaires pour une intervention plus rapide
Loin de lui, dit-il, l’idée de s’opposer ou de dénigrer l’élan de solidarité lancé sur les réseaux sociaux par l’Amicale des étudiants de la Faculté de médecine de l’université de Dakar pour la prise en charge médicale de leur camarade alité depuis quelques jours et pour laquelle la maladie nécessite une greffe de moelle osseuse. Un médecin, qui dit avoir travaillé avec des Ong pendant des années, invite les camarades étudiants de SOD de continuer les cours tout en essayant de contacter les ONG (organisations non gouvernementales qui s’activent dans l’humanitaire) et les autorités sanitaires pour une intervention plus efficace et plus rapide de ce cas qui, de son avis, n’est pas un cas isolé.
Le cas de SOD qui devient de plus en plus compliqué n’est pourtant pas un cas isolé. Au Sénégal, beaucoup de citoyens sont restés allongés sur des lits d’hôpitaux depuis des mois. Sans sentir personne à leur côté. Malgré leur situation de précarité, ils n’ont pas d’argent pour se faire soigner. Encore moins pour se faire opérer ici ou ailleurs. Ils n’ont pas cette chance que bénéficie Sadio Ousmane Diédhiou (SOD), du nom de ce jeune étudiant en médecine qui jouit de l’élan de solidarité de ses camarades. Ces derniers ne comptent pas lâcher l’affaire. Quid à rester des mois sans faire cours. Selon un médecin, les camarades de SOD n’ont pas pris la bonne voie dans leur combat. « Ils devaient plutôt essayer de contacter les Ong, voire les autorités à travers des procédures pour arriver à sauver leur camarade le plus rapidement possible ». L’Etat, dit-il, ne peut pas se pencher sur le « cas SOD, seulement parce que c’est un médecin ou que les étudiants l’ont forcé à le faire ». « Sinon, le jour où l’enseignant, le journaliste ou quelqu’un d’autre est dans ce cas, si l’Etat ne cède pas sur le coup de la pression et de l’intimidation, bonjour les dégâts. Ils vont dire que c’est du favoritisme », a-t-il fait remarquer tout en invitant les étudiants à essayer de se rapprocher des Ong qui font de l’aide humanitaire sans distinction de race.
par Abdou Salam Fall et Momar-Coumba Diop
ABDOULAYE BARA DIOP, UN PIONNIER DE L’UNIVERSITÉ SÉNÉGALAISE
EXCLUSIF SENEPLUS - Sa carrière remarquable est jalonnée par des études novatrices au croisement de la sociologie, de l’anthropologie, de l’histoire, de la démographie. Il symbolisait une forme élevée de la noblesse morale. Il était surtout un homme libre
Abdou Salam Fall et Momar-Coumba Diop |
Publication 05/01/2021
Abdoulaye-Bara Diop nous a quittés dans la discrétion, comme à son habitude, le 3 janvier 2021, à Dakar. Cet immense intellectuel a marqué de son empreinte les sciences sociales en Afrique, francophone d’abord, mais aussi dans les autres zones culturelles du continent.
Abdoulaye-Bara Diop a été le véritable grand maître et fondateur de la sociologie sénégalaise. Ses anciens étudiants occupent, de nos jours, des positions importantes dans l’enseignement, la recherche ou les fonctions gouvernementales au Sénégal et ailleurs en Afrique. Les publications de cet enseignant-chercheur connu pour sa grande humilité, sa discrétion et sa droiture morale font partie du patrimoine le plus important de l’université sénégalaise en raison de leur originalité réflexive ou hétérodoxe, de la solidité de leurs fondements et de la précision de leurs résultats. Cette œuvre magistrale, déjà saluée par de nombreux commentaires, a été forgée sur la longue durée. Elle a été dominée par des publications exceptionnelles par leur qualité. Elle a constitué une séquence majeure dans la production de la « grande bibliothèque » relative à la vie de notre pays. Abdoulaye-Bara Diop incarne l’art de la recherche fondamentale. Il a abordé diverses problématiques d’études.
L’itinéraire d’un brillant chercheur hétérodoxe
Né le 19 août 1930 à Saint-Louis, il a effectué ses études primaires dans cette ville. Entre 1948 et 1953, il fréquente la célèbre École normale William Ponty à Sébikotane. À la suite d’une année de propédeutique à l’Institut des Hautes Études devenu, plus tard, l’Université de Dakar, il entame, en 1954, des études à l’Université de Toulouse. En 1958, il obtient une licence de psychologie et de sociologie. Il détient également le certificat de philosophie et le DES de sociologie. En 1958, de retour au Sénégal, il est recruté à l’IFAN, alors dirigé par Théodore Monod. En 1959, il est nommé assistant titulaire. Il prépare sa thèse de doctorat de troisième cycle qu’il soutient avec brio en 1964. Il est maître-assistant en 1968. En 1979, Abdoulaye-Bara Diop soutient sa thèse de doctorat d’État en sociologie à l’Université de Paris-Sorbonne, sous la direction de Georges Balandier. Il sera le premier sociologue professeur titulaire de l’Université de Dakar. Il se consacre alors entièrement à l’enseignement et à l’encadrement de ses doctorants africains.
Entre 1986 et 1995, il dirige l’Institut fondamental d’Afrique noire Cheikh Anta Diop. Admis en 1995 à faire valoir ses droits à la retraite, il poursuit néanmoins ses enseignements à la Faculté des Lettres et Sciences humaines. Il est également sollicité par ses collègues pour participer à des jurys de thèse au Sénégal, mais aussi dans d’autres pays africains et en Europe.
Sa sensibilité politique de gauche l’a rapproché d’Abdoulaye Ly, grande figure intellectuelle, politique et morale du Sénégal contemporain (alors directeur adjoint de l’IFAN), d’Amadou Mahtar Mbow, d’Assane Seck et d’autres universitaires et patriotes africains de renom. C’est en reconnaissance de ses qualités intellectuelles et morales que la présidence de la Commission scientifique des Assises nationales du Sénégal lui a été confiée. Par ailleurs, tout le monde sait le rôle important qu’il a joué au sein de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI) qui a produit – le fait mérité d’être souligné – le meilleur rapport disponible dans le pays en matière de réforme des institutions.
Il a obtenu de nombreuses distinctions, parmi lesquelles le titre de professeur honoraire de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l’UCAD, d’Officier de l’Ordre du Mérite de la République du Sénégal, de Chevalier des Palmes académiques de la République française, de Chevalier de la Légion d’honneur de la République française.
Un pionnier des études sur les migrations
Le succès de ses livres sur les Wolof a tendance à occulter son œuvre fondatrice sur les migrations. Avant l’indépendance du pays, il a lancé une grande enquête sur la migration toucouleur à Dakar dans le cadre des recherches de la Mission socio-économique du Sénégal (MISOES). Cette enquête a été effectuée entre avril 1958 et mars 1959 dans les centres urbains. Ses résultats avaient fait l’objet d’un premier rapport. Il en tirera une thèse de troisième cycle en 1964. C’est à partir de cette base solide qu’il a encouragé ses étudiants à s’intéresser aux migrations sereer et joola. Il a conduit avec ses partenaires des programmes de recherche en y insérant certains de ses étudiants. En 1996, il a édité, en collaboration avec Philippe Antoine (démographe à l’ORSTOM devenu IRD), le livre au titre évocateur La ville à guichets fermés : Itinéraires, réseaux et insertion urbaine, IFAN-ORSTOM, 1995, 363 p. [en ligne : https://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_textes....
Deux ans plus tard, il a rédigé la préface de l’ouvrage sur L’insertion urbaine à Dakar et à Bamako, dans le cadre d’un partenariat entre le CERPOD (Centre d'études et de recherche sur la population pour le développement), l'IFAN-CAD (Institut fondamental d'Afrique Noire-Cheikh Anta Diop), l'ORSTOM (Institut français de recherches scientifiques pour le développement en coopération), le CEPED (Centre français sur la population et le développement) et le Département de démographie de l'Université de Montréal. Ce livre de référence est intitulé Trois générations de citadins au Sahel : trente ans d’histoire sociale à Dakar et à Bamako, Paris, L’Harmattan, 1998, 290 p. (Collection « Villes et Entreprises ») [en ligne : https://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers17-08/0...
Abdoulaye-Bara Diop a marqué un intérêt soutenu en faveur de la comparaison internationale, de la recherche empirique de terrain et de l’analyse biographique en l’occurrence. Il s’est déployé au-delà de sa discipline. Sa carrière remarquable est jalonnée par des études novatrices au croisement de la sociologie, de l’anthropologie, de l’histoire, de la géographie et de la démographie. Son intérêt pour la démographie a été permanent. Voilà pourquoi il a dispensé des enseignements à l’IPDSR (Institut de formation et de recherche en population, Développement et Santé de la reproduction), alors qu’il avait déjà pris sa retraite de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Des études magistrales sur la société et la famille wolof
On retiendra du Pr Abdoulaye-Bara Diop les œuvres monumentales que sont : La société wolof, les systèmes d’inégalité et de domination, Paris, Karthala, 1981 et La famille wolof. Tradition et changement, Paris, Karthala, 1985, 262 p. Le premier livre traite notamment des castes, ordres monarchiques et de la société religieuse confrérique. Il y explique, entre autres, les conditions d’émergence du système des confréries religieuses. En conséquence, il a été sollicité pour participer, avec Christian Coulon et Donal Cruise O’Brien, à la présentation critique du livre de Jean Copans (Les marabouts de l’arachide, Paris, Le Sycomore, 1980), dans le n° 4 de la revue Politique africaine (La question islamique en Afrique noire, décembre 1981 : 111-121).
Ses travaux sur la famille wolof traitent successivement de la parenté (structure, terminologie, système d’alliance, comportements), des cérémonies matrimoniales (de l’organisation traditionnelle et des changements socio-économiques), de la polygamie et du divorce. Il a mis au point une méthodologie à la fois descriptive et analytique du système de parenté et d’alliance avec une terminologie d’une grande précision. Il a surtout mis en évidence les changements et problèmes d’adaptation qui se posent à la société wolof et les effets de la très rude domination du pays par le système capitaliste. C’est ce qui l’avait amené à insister sur la nécessité de rechercher une autre forme de développement mettant l’intérêt des paysans au centre de ses préoccupations et dont ils seraient eux-mêmes partie prenante.
On se souvient encore de la chronique bibliographique établie par l’un de ses collègues, un théoricien hétérodoxe très attaché au Sénégal : « Ce travail est important à plus d’un titre : à cause de la place des Wolof dans l’histoire des sociétés sénégambiennes et sénégalaises d’abord, mais surtout parce qu’il s’agit là de la première étude d’ensemble, sociologique et ethnologique, sur cette population (ce qui par ailleurs est tout à fait paradoxal). Ce travail est également décisif en ce qu’il allie travail de terrain (recueil de traditions orales et de questionnaires sociologiques) et travail de relecture de la littérature disponible » (voir Politique africaine, n° 4, La question islamique en Afrique noire, décembre 1981 : 137-138).
D’autres travaux de Diop ont été consacrés à la tenure foncière en milieu wolof ou à la formation de la nation au Sénégal. Boubacar Barry, l’auteur du remarquable ouvrage Le royaume du Waalo. Le Sénégal avant la conquête, a célébré la richesse exceptionnelle du travail de Diop, notamment en ce qui concerne « l’évolution de la tenure foncière sous le lamanat et la monarchie jusqu’à nos jours ». A.-B. Diop s’est également intéressé aux paysans du bassin arachidier, notamment à leurs comportements de survie au début de la mise en œuvre des programmes d’ajustement structurel qui ont affecté durablement l’économie et la société sénégalaises.
Un homme de méthode, de rigueur scientifique et morale
Abdoulaye-Bara Diop a marqué des générations de sociologues et d’anthropologues. Il leur a notamment appris que le succès d’une recherche dépend de sa préparation, de sa bonne planification, mais aussi des références théoriques solides qui la soutiennent et l’orientent. Connu pour sa grande rigueur intellectuelle, il a enseigné à ses étudiants les fondements et les exigences du métier de chercheur. Il leur a surtout montré que l’excellence est le fruit de l’épreuve, de l’apprentissage organisé et patient de la méthode, de la mise à jour des connaissances théoriques. Les recherches rapides, ponctuelles et portant sur des objets circonstanciels peuvent, en effet, conduire à des conclusions superficielles. Le succès de l’œuvre d’A.-B. Diop est le fruit d’un patient travail de méthode et de créativité scientifique. Dr Arame Fal, chercheure également à l’IFAN et éminente linguiste, a, sans doute, joué un rôle important dans la grande précision de la terminologie linguistique adoptée dans les publications de ce brillant chercheur.
Abdoulaye-Bara Diop a organisé, du 27 février au 3 mars 1989, une rencontre internationale destinée à célébrer le cinquantenaire de l’IFAN, un Institut qui fut prestigieux et qu’il a tenté de redresser de toutes ses forces pour l’inscrire à nouveau dans la trajectoire définie par Théodore Monod, son fondateur. Ce symposium a marqué la mémoire de l’Institut par la qualité des participants et des contributions (voir la présentation qu’en font E. Le Bris et Christian Coulon dans Politique africaine, 34, juillet 1989, États et sociétés nomades : 133-135).
Abdoulaye-Bara Diop a fait partie des enseignants et chercheurs, venant de toute la sous-région ouest-africaine, qui ont marqué l’institution universitaire du Sénégal durant les années 1960 et 1970. Ces enseignants et chercheurs bien formés et recrutés avec rigueur ont rendu l’université attrayante pour les jeunes de la sous-région, malgré la vigueur du syndicalisme étudiant de l’époque. Ils constituaient une élite prestigieuse et respectée.
Le professeur Abdoulaye-Bara Diop a donné à plusieurs étudiants et chercheurs l’inspiration et la force leur permettant de produire des savoirs originaux sur les sociétés africaines. Son territoire de prédilection a toujours été l’université. Malgré son âge, il n’avait pas arrêté la quête du savoir. Il continuait à travailler sur un grand projet éditorial dédié à la nation sénégalaise.
Figure intellectuelle majeure du Sénégal contemporain, A.-B. Diop a aussi fait partie de ses grandes figures morales. Comme cela a été dit à propos d’autres universitaires et nationalistes ayant marqué l’histoire des idées de notre pays, personne n’a pu le corrompre et encore moins le « capturer » pour domestiquer sa pensée. Abdoulaye-Bara Diop était un homme intègre. Il symbolisait une forme élevée de la noblesse morale. Il était surtout un homme libre. Il a pu transmettre ces valeurs d’éthique et de rigueur à ses enfants comme l’éminent docteur cardiologue le Prof Iba Bara Diop, à ses frères/sœurs et à ces nombreux fils spirituels qu’il a formé et encadré. Voilà pourquoi il mérite d’être célébré par ses collègues universitaires d’abord et par le pouvoir central du Sénégal ensuite.
Abdou Salam Fall est sociologue, responsable de la formation doctorale “Sciences sociales appliquées au Développement" (ETHOS, UCAD), Coordinateur du Laboratoire de recherche sur les transformations économiques et sociales (LARTES-IFAN)
par l’éditorialiste de seneplus, serigne saliou gueye
QUAND DON QUICHOTTE DIOME SE BAT CONTRE DES MOULINS A VENT
S’il y a un parti politique qui empêche Macky Sall et ses ouailles de dormir, c’est bien le Pastef. En effet, le communiqué du ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, pondu au forceps vers le 3 janvier vers 3h du matin, en est une illustration.
S’il y a un parti politique qui empêche Macky Sall et ses ouailles de dormir, c’est bien le Pastef. En effet, le communiqué du ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, pondu au forceps vers le 3 janvier vers 3h du matin, en est une illustration.
Dans ledit communiqué, le ministre de l’Intérieur relève qu’«un message audiovisuel diffusé sur les réseaux sociaux informe une campagne de levée de fonds internationale au profit du parti politique dénommé PASTEF afin de financer ses activités».
Diome rappelle qu’en «vertu de l’article 3 de la loi n° 81-17 du 6 mai 1981 relative aux partis politiques, modifiée par la loi n°89-36 du 12 octobre 1989, les partis politiques ne peuvent bénéficier d’autres ressources que celles provenant des cotisations, dons et legs de leurs adhérents et sympathisants nationaux et des bénéfices réalisés à l’occasion de manifestations.»
Et Diome de conclure que «tout parti politique qui reçoit des subsides de l’étranger ou d’étrangers établis au Sénégal s’expose à la dissolution conformément à l’article 4 alinéa 2 de la loi sur les partis politiques.» Et pourtant celui qui menace de dissoudre le Pastef, c’est un magistrat donc un praticien et connaisseur de la loi. Une loi, c’est d’abord un esprit avant d’être une lettre. Aujourd’hui son statut ministre politicien apériste le pousse à vouloir franchir le rubicond en menaçant de dissolution l’un des rares partis à respecter littéralement la loi n°89-36 du 12 octobre 1989.
Le 02 janvier 2021, Pastef a lancé son fundraising ‘‘Nemmeeku Tour’’ auprès de ses militants et sympathisants d’ici et de la diaspora. En quelques heures record, le parti dirigé par Ousmane Sonko a collecté 125 millions dont la traçabilité et la transparence ne font l’objet d’aucun doute. C’est ce modèle de financement rapide qui sème le désarroi dans le camp gouvernemental au point que Don Quichotte Diome est monté en première ligne pour exhumer la loi n°89-36 du 12 octobre 1989 aux fins de donner un coup d’arrêt à cette levée de fond qui inquiète en haut lieu. Mais, comme l’a déclaré le juriste Seybani Sougou, «il n’existe aucun texte ou aucune disposition juridique qui interdisent à un citoyen sénégalais de l’extérieur de financer un parti politique, mais mieux encore, il n’existe aucun plafond imposé : tout citoyen sénégalais vivant sur le territoire national ou à l’étranger peut, en toute liberté, donner un don, en déterminant le montant». Mais il sied de revenir un peu sur l’historique de la loi 89-36 pour montrer que le zélé ministre de l’Intérieur a tout faux en décidant d’interdire ce que cette loi autorise.
De la loi 64-09 à la loi 89-36
Au Sénégal, il existe depuis fort longtemps une loi qui réglemente l’existence des partis politiques. En effet la loi 64-09 du 24 janvier 1964 stipule que «tout parti politique est tenu chaque année au plus tard le 31 janvier, de déposer le compte financier de l’exercice écoulé. Le compte doit faire apparaitre sous peine de dissolution de l’association que le parti politique ne bénéficie que des ressources prévues par la loi du 1er juillet 1901 pour les associations déclarées et ne reçoit notamment aucun subside de l’étranger». Mais cette disposition étant incomplète et ouvrant toujours la brèche à tout parti politique de pouvoir bénéficier de subsides venant d’un étranger établi au Sénégal, fut modifiée par l’article 4 de la loi 75-68 qui stipule que «tout parti, sous peine de dissolution, ne bénéficie directement d’aucun subside de l’étranger ou d’étrangers établis au Sénégal». Mais la lacune de cette loi se trouve dans l’adverbe «directement» puisque cela permet de façon sous-jacente aux partis de bénéficier «indirectement des subsides venant de l’étranger ou d’étrangers établis au Sénégal. Mais la loi 81-17 du 6 mai 1981 est venue corriger cette faiblesse en ajoutant que «la dissolution intervient également lorsqu’un parti a reçu directement ou indirectement des subsides de l’étranger ou d’étrangers établis au Sénégal». Cette rédaction est confirmée par la loi 89-36 du 12 octobre 1989 en son article 4 qui énumère les cas de «dissolution des partis politiques qui sont, outre le non-respect de leurs obligations de déclaration et de dépôt de documents et le financement par des subsides reçus de l’étranger, l’application d’une modification statutaire qui n’aurait pas été acceptée par le ministre de l’Intérieur».
Par conséquent, le ministre de l’Intérieur dispose de toute une législation pour dissoudre les partis politiques contrevenants car peu d’entre eux, qui ne disposent même pas de compte bancaire, ne déposent pas le compte financier de l’exercice écoulé à la date échue ou ne le déposent même pas. Contrairement au Pastef qui est l’un des rares partis sinon le seul à se conformer à ce que dit la loi du 12 octobre 1989.
Le 4 janvier 2016, Pastef, convaincu que la plupart des formations politiques ne s’étaient pas à pareille date correctement conformées aux exigences de la loi n°89-36 du 12 octobre 1989 relative aux partis politiques, avait saisi d’un recours Abdoulaye Daouda Diallo, le ministre de l’Intérieur, aux fins de dissolution des partis transgresseurs. Le cas échéant Sonko et les Patriotes avaient demandé à Abdoulaye Daouda Diallo «de vouloir bien publier ou déclarer sur l’honneur, que la totalité des innombrables partis politiques, et singulièrement ceux dits grandes formations, sont en parfaite conformité avec ces obligations légales». Et les Patriotes de conclure leur communiqué en ces termes : «D’ores et déjà, nous vous signifions que toutes réponses, explicites ou implicites, autres que la dissolution exigée, pendant ou après le délai administratif de rigueur, fera l’objet d’une saisine de la Cour Suprême conformément aux dispositions des articles 73 et suivants de la loi organique n°2008-35 du 08 août 2008 sur la Cour Suprême». Mais cette lettre est restée sans réponse. Une façon de dire que ceux qui sont chargés de faire respecter les lois sont les premiers à se soustraire à leurs obligations.
PS, PDS, APR : éternels transgresseurs de la loi 89-36
Si la loi du 12 octobre 1989 était mise en application, non seulement ces partis lilliputiens qui s’agrippent aux basques des grands partis, qui se noient dans des coalitions ou forment des coalitions dont le nombre de militants ne dépassent pas celui des leaders qui les composent, seraient dissous mais même certains grands partis dont les méthodes de financement restent totalement opaques ne disposeraient pas de certains gros moyens financiers déployés lors des campagnes électorales. Ils sont nombreux ces partis qui partent à l’étranger demander de l’aide à certains chefs d’Etat ou lobbys. On se souvient de cette missive du président de l’Alliance pour la République datée du 3 janvier 2009 et synthétisée ci-après: «C’est avec un immense plaisir que je m’adresse à vous pour vous témoigner toute ma reconnaissance, mon affection et ma gratitude pour l’attention que vous portez sur la situation politique au Sénégal. Votre sagesse et votre leadership (…) témoigne de vos hautes qualités de dirigeant reconnu et respecté. Je sollicite vos conseils éclairés, vos orientations et votre appui à tout point de vue.» Il s’en est suivi une seconde lettre de remerciement le 9 janvier suivant et dont la chute «…Je souhaite, pour plus d’efficacité et de discrétion, attendre l’audience que vous voudrez bien m’accorder pour aborder certaines questions me concernant.» lui avait attiré bien des ennuis du régime du président Abdoulaye Wade. Et ces deux correspondances lui avaient ultérieurement valu des accusations de blanchiment. Le mardi 27 janvier 2009, le tout nouveau leader de l’Alliance pour la République, Macky Sall, avait répondu à une convocation de la police judiciaire en rapport avec des accusations de blanchiment d’argent. L’alors ministre de l’Intérieur Ousmane Ngom avait annoncé, deux jours auparavant, «avoir recueilli des informations faisant état de l’existence d’un réseau de blanchiment d’argent sale impliquant M. Sall et un certain Abdoulaye Sall, Sénégalais résidant au Gabon et que les services de police affirmaient avoir intercepté, à cet égard, des correspondances avec un chef d’Etat africain tendant à avaliser l’idée que les fonds incriminés proviendraient de ce dernier».
Mais n’eût-été la mobilisation des Sénégalais qui avait fait reculer Wade, Macky ne serait pas aujourd’hui là où il est. Dans l’entre-deux-tours de la campagne 2012, Macky Sall avait avoué au micro de la TFM avoir reçu des participations financières consistantes de la diaspora pour mener à bien sa campagne électorale contre Abdoulaye Wade. Harouna Dia, le milliardaire sénégalais vivant au Burkina Faso, avait déclaré dans le journal l’Observateur du 31 mars 2012 que lui et des foutankés de la diaspora africaine ont beaucoup contribué à la réussite de sa campagne de 2012. Le Parti socialiste depuis son existence n’a jamais clarifié ses onéreuses dépenses de campagne et l’argent qui lui a servi à acquérir un terrain avant d’y construire son siège. Abdoulaye Wade opposant et président n’a jamais communiqué sur l’origine des fonds qui alimentaient le PDS et finançaient ses campagnes électorales. D’où vient l’argent qui lui a permis de construire à coup de centaines de millions sa permanence actuelle ? Quid de Rewmi dont le leader en 2007 a mené une campagne à l’américaine avec des hummers dont l’unité coutait plus d’une soixantaine de millions ?
Abdou Mbow désavoue Diome
Antoine Diome, le nouveau don Quichotte de sa Majesté, engage un combat qui, à terme, risque faire un effet boomerang. Il doit savoir que les Sénégalais de l’extérieur ne sont pas des étrangers dans leur propre pays mais dans leur pays d’accueil. En cela, les considérer comme des étrangers revient à leur nier leur sénégalité, à les loger dans une catégorie juridique discriminante. En cela, le ministre de l’Intérieur doit être poursuivi pour déni de nationalité à des Sénégalais vivant à l’étranger. Vivre à l’étranger ne fait pas de ces émigrés des étrangers chez eux. La diaspora, c’est la 15e région du Sénégal avec ses députés élus à l’Assemblée nationale. Alors pourquoi nier à des citoyens sénégalais installés à l’étranger le droit d’accompagner, sur le plan pécuniaire, leur parti politique ? Heureusement que le 1er vice-président de l’Assemblée nationale et porte-parole adjoint de l’Apr, Abdou Mbow, a désavoué le ministre de l’Intérieur en précisant que «la loi n’interdit pas que des Sénégalais qui sont à l’étranger contribuent dans le financement d’un parti politique».
Selon lui, «la loi précise bien des étrangers et non des Sénégalais vivant à l’étranger». Par conséquent, il conclue que «l’Apr n’a jamais bénéficié des financements d’un étranger ou des étrangers qui vivent au Sénégal». Vouloir chercher noise à Ousmane Sonko ne doit pas inciter le ministre Diome à violer la loi et à désénégaliser nos compatriotes qui participent à plus de 13% par an dans notre PIB. Et s’il est courageux, il doit jeter un regard sur l’origine des fonds de son nouveau mentor qui a créé son APR avec de l’argent dont l’origine licite reste à prouver. En sus, en ce début d’année 2021, il n’a qu’à passer en revue tous les partis qui ne se seraient pas conformés tous azimuts avec la loi du 12 octobre 1989 dans son entièreté et la leur appliquer dans toute sa rigueur. C’est une piste glissante qui risque d’éclabousser l’APR dont la comptabilité annuelle n’a jamais fait l’objet d’un dépôt au niveau du ministère de l’Intérieur.
«QUE PERSONNE N’ESSAIE DE NOUS DISTRAIRE»
Sa réaction n’a pas tardé sur les menaces du ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome. Sur un ton ferme, Ousmane Sonko a averti Macky et compagnie
Sa réaction n’a pas tardé sur les menaces du ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome. Sur un ton ferme, Ousmane Sonko a averti Macky et Cie afin que personne n’essaye de les distraire.
Après avoir fait le bilan de cette campagne de levée de fonds initiée depuis quelques heures par son parti, le leader de Pastef/Les Patriotes est revenu sur le concept « Nemmeeku Tour ». Le mode opératoire de cette initiative peut être assimilé, selon le leader de Pastef, à l’impôt. La seule différence est que « c’est un acte qui n’est pas obligatoire ». Tout le monde sait qu’en politique, les moyens sont incontournables. « Nous avons par exemple besoin de disposer de notre propre siège, d’un parc automobile pour faire nos tournées sur le territoire sénégalais, disposer d’un matériel logistique etc...
En faisant recours à ce mode de financement, nous pouvons en même temps, en toute indépendance financière, faire notre politique avec éthique et transparence», note Ousmane Sonko sur la chaîne Jotna Tv. Le leader du Pastef poursuit en insistant sur l’utilité des fonds, minimes qu’ils soient. Mieux, à l’en croire, il n’a pas éprouvé un besoin de disposer de sommes colossales, mais simplement, de quoi poser des politiques stratégiques qui ne mettent pas en avant la gabegie. Il renchérit en ces termes : « Contrairement aux autres, on n’a pas besoin de milliards à n’en plus finir. Une politique basée sur la tricherie, la démagogie n’est pas notre option. Peut-être, ceux qui sont là (faisant allusion au régime) ont besoin de ces sommes colossales pour se payer des électeurs. » En revanche, Ousmane Sonko estime qu’avec la conviction et le sens de l’éthique et de la responsabilité, leur parti va être en mesure, une fois qu’une somme significative sera collectée, de mener les activités nécessaires au bénéfice des Sénégalais.
« Nous n’avons pas le temps pour des débats secondaires »
Toutes ces actions que le Pastef doit, selon le leader de Pastef, mettre en pratique, sont une attitude évolutive. Autrement dit, il faut engranger les acquis et se positionner à un niveau supérieur. « Nous devons le faire d’autant plus que nous n’avons plus le temps pour les débats secondaires. En revanche, nous devons être en permanence sur le terrain. Que personne n’essaie de nous distraire », prévient Ousmane Sonko qui indique, enfin, qu’une seule chose compte actuellement pour lui et son parti. La conquête du pouvoir en 2024...