Le prédécesseur de Fatou Bensouda à la tête de la Cour pénale internationale, est cité dans une affaire de comptes qu’il aurait dissimulés. Le juge Moreno Ocampo est accusé par le site d’information Médiapart d’être mêlé à l’existence de trois comptes offshores. Des révélations que Professeur Albert Bourgi considère comme «la plus grande déconvenue qui décrédibilise la justice internationale».
Selon le site Médiapart, l’ancien procureur à la CPI aurait dissimulé trois comptes offshores alors qu’il était en fonction au niveau de la juridiction pénale internationale. Une affaire jugée «étonnante» par le Pr Albert Bourgi, au vu du rôle assigné à la cour pénale internationale comme gardienne et garante de la justice internationale.
«C’est une affaire étonnante d’autant plus que la CPI est chargée, en quelques sorte, de réguler le respect du droit international. C’était une innovation sans doutes, de condamner, arrêter ou faire comparaître devant la justice internationale ceux qui, d’une certaine manière porteraient atteinte aux droit de l’individu et aux droits de l’homme d’une manière générale » a dit le professeur émérite de l’Université de Reims en France. Avec cette affaire, les gros espoirs placés sur cette institution qui a été considérée comme une grande avancée vont être «totalement entravés par les soupçons très lourds… Je veux dire aujourd’hui c’est la déconvenue la plus absolue», s’est désolé l’invité du journal 22h de la radio Sud Fm.
En effet, pour c’est le principal responsable de la cour pénale internationale qu’est le procureur qui est touché, c’est lui qui enquête, c’est lui qui envoie à la cour, c’est lui qui dirige le procès, on le voit aujourd’hui à propos de Gbagbo avec Fatou Bensouda. Selon l’analyste, «tout le monde savait qu’il faisait n’importe quoi et Ocampo avait des relations avec de hauts responsables ivoiriens qu’il voyait régulièrement». Interpelé sur l’impact que cela pourrait avoir sur l’affaire Gbagbo, notamment en entrainant un vice de procédure, Albert Bourgi estime que cela va plus loin et parle de «dé-crédibilisation de la justice internationale» qui promettait de porter très haut le respect des droits de l’homme.
Finalement, celui qui a été procureur à la CPI et responsable de l’ONG Transparency International en Afrique du Sud n’était aussi intègre qu’il le prétend reconnait l’analyste qui consent à dire que «des soupçons pesaient sur lui depuis longtemps». Dans le dossier Gbagbo, l’invité de Sud Fm fait savoir que le juge argentin avait joué un rôle avec une mise en scène. «Lorsqu’il a mené son enquête en Côte d’ivoire, c’était grotesque, il amenait comme pièce à conviction des coupures de journaux engagés côté pouvoir, côté RDR !».
(Avec SUDFM)
LES PROMESSES DE DIOUF SARR
Le nouveau ministre de la Santé et de l'Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, fait de l'installation des appareils de radiothérapie, à Dalal Jamm et à l'hôpital le Dantec, sa priorité
En marge du lancement des activités du programme « octobre rose », le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, s’est prononcé sur l’installation des deux nouveaux appareils de radiothérapie aux hôpitaux Dalal Jam et le Dantec.
« Il me plait ici de dire que l’installation des deux appareils de radiothérapie à l’hôpital Dalal Jam et à l’hôpital Le Dantec constitue une priorité pour mon département. Toutes les dispositions sont en train d’être prises pour le règlement rapide et définitif de cette question », a annoncé le ministre Abdoulaye Diouf Sarr.
L’ECOLE EN SURSIS
REVENDICATIONS DES ENSEIGNANTS - PAIEMENT DES INDEMNITES D’EXAMENS, SYSTEME DE REMUNERATION DES AGENTS DE L’ETAT, DECRETS SUR LE STATUT DES ELEVES MAITRES, SUR L’ECOLE NATIONALE D’ADMINISTRATION…
La session pré-rentrée 2017-2018 entre les syndicats d’enseignants et le Haut conseil du dialogue social, a baissé ses rideaux hier, vendredi 29 septembre, à Saly. Les acteurs ont retenu de contribuer à l’apaisement du système, tout ayant en ligne de mire l’application des accords. Toutefois, les syndicats dégagent une palette de points, gages d’une stabilité de l’espace scolaire, mettant ainsi l’Etat devant ses responsabilités. Il s’agit, entre autres du paiement des indemnités d’examens, du système de rémunération des agents de l’Etat, de la sortie des décrets portant sur le statut des élèves maîtres, sur l’école nationale d’administration. Les organisations de la société civile (OSC) sont invitées à porter le plaidoyer pour l’application des accords.
C’est un horizon nuageux qui se dessine pour la prochaine rentrée académique 2017/2018 prévue ce 4 octobre pour les enseignants et le 9 octobre pour les élèves. Si les acteurs se sont engagés, lors des rencontres entre les syndicats d’enseignants et le ministère de l’Education nationale, puis le Haut conseil du dialogue social, à contribuer à l’apaisement du système scolaire, il n’en demeure pas moins que ce gage de stabilité repose sur l’application des accords. En épluchant les accords inscrits dans le procès-verbal signés avec le gouvernement et mesurer l’état d’avancement de leur mise en œuvre, les organisations syndicales ont dégagé un tableau de bord sur les points de revendications. Car, pensent-ils, la défunte année académique devrait être mise à profit par l’Etat pour marquer sa volonté d’appliquer les accords.
Pour cette année 2018, les syndicats semblent déjà être sur la défensive. D’ailleurs certains ont décidé de déposer des préavis de grève juste après la rentrée. Ça passe ou ça casse ! L’incertitude plane et risque de s’agrandir durant la prochaine année scolaire, car les enseignants attendent une effectivité des accords tels que le paiement de l’indemnité des examens, la correction du déséquilibre dans le système de retraite. Les camarades de Saourou Sène et de Souleymane Diallo veulent aussi la sortie du décret pour le statut des élèves maîtres, le décret du corps des professeurs d’éducation physique et sportive et le décret d’application pour les passerelles professionnelles. Les enseignants veulent aussi une modification du décret de l’Ecole nationale d’administration où les articles 48 et 49 devront être modifiés pour permettre aux contractuels de participer aux concours du cycle A et B. «Les questions liées aux cas sociaux, du mouvement national et les sanctions à l’endroit des enseignants seront annulées. Subordonner la stabilité de l’année scolaire à ces questions, relève de l’utopie. Car les questions de revendications sont restées à l’état», a indiqué le secrétaire général du Saemss, Saourou Sène. Non sans préciser que «sur l’essentiel des questions liées aux revendications, rien n’a bougé. Nous en appelons à la responsabilité des acteurs». Sur la question de la validation aux 2/3 avec rappel des années de volontariat, de vacation et de contractualisation pour les MC et PC reclassés comme fonctionnaires, les syndicats ont relevé que «la Fonction publique n’a publié que 12 000 actes de validation dont 7 000 n’ont pas reçu leur rappel, sur plus de 23.000 dossiers déposés».
«Les 5 milliards de F CFA, à compter de janvier 2016, au titre de l’alignement indiciaire, ne pas encore consommés », fait savoir Assane Sadio Bocoum, tout en annonçant l’ouverture des négociations pour l’équilibre du système de rémunération et de motivation sur le régime indemnitaire. Les enseignants ont noté aussi une lenteur excessive dans la délivrance des actes de la Fonction publique, de la mise en solde et du paiement des rappels. Sur ce point, les enseignants ont demandé de mettre des guichets uniques pour apurer le stock et l’achèvement du processus de dématérialisation et de l’interconnexion des logiciels de gestion du ministère de l’éducation nationale, de la Fonction publique et des Finances. «Ce circuit des visas permettra d’accélérer le processus d’apurement des stocks de rappels, de mise en solde, rappels d’indemnités, de la prise en charge des prestations familiales », souligne Assane Sadio Bocoum. Sur les 625 demandeurs, il n’y a que 62 qui ont été mis en position de stage. A ce titre, les syndicats proposent la mise en place d’un processus de formation à distance pour relever le nombre de formés. L’installation d’une commission pour gestion démocratique des personnels enseignants, a été proposée pour la «prise en charge du Mouvement national, y compris les rapprochements de conjoints et les cas sociaux».
L’ETAT PAIE UNE FACTURE DE 3 MILLIARDS EN 2 ANS
COUTS DE REPARATION DES ACCIDENTS AU TRAVAIL DECLARES
Les chefs d’entreprise, l’Etat, et le patronat se sont penchés hier, vendredi, à Dakar, sur les questions relatives à la santé et la sécurité au travail. A ce sujet, il y a fort à faire pour amoindrir les dégâts collatéraux notamment dans le secteur du bâtiment et des travaux publics (Btp).
Les accidents au travail, notamment dans le secteur du Bâtiment et des travaux publics (Btp) au Sénégal impactent négativement l’économie nationale. Rien que «pour ceux déclarés entre 2013 et 2015, les coûts de réparation se chiffrent à 3 milliards de francs CFA», renseigne Missirah Keïta, directrice Qualité, hygiène, sécurité, environnement à Eiffage (Qhse) dans sa présentation axée sur l’importance et l’utilité d’avoir ou de mettre ce dispositif de management en place dans une entreprise qui se veut performante et compétitive. Un véritable manque «à gagner en productivité qui mérite réflexion d’autant plus que ceux non déclarés aux dégâts collatéraux (sanitaire, socioéconomique) inestimables sont encore plus importants», alerte-t-elle. C’est ce sur quoi se sont penchés hier, vendredi, à Dakar, les acteurs autour de la thématique : «la sensibilisation sur la prévention des Sps dans les Btp». Bruno D’Erneville ingénieur en génie civil et chef d’entreprise Entpe déclare: «Le véritable obstacle, c’est sans doute le passage de la norme aux règlements, bien que des efforts ont été faits dans ce sens. Et cette phase vers l’assemblée nationale peut être très longue», fait-il remarquer.
Au sujet des dispositions réglementaires dans les entreprises, M. D’Erneville laisse entendre que «nous ne pouvons pas être au même niveau d’équipement que les pays développés. Tout de même, certaines entreprises comme Eiffage s’efforcent, en mettant en place ce dispositif de management au cœur du système. Mais la grande majorité des entreprises est dans l’informel. Et elle constitue une véritable menace autant pour l’entreprise que pour l’Etat». Boubacar Bass, représentant du ministre du travail et des organisations professionnelles d’indiquer que «l’Etat est en train de travailler de concert avec les acteurs à une meilleure appropriation des textes régissant la santé et la protection au travail».
BAOL, UN MUSÉE À CIEL OUVERT INEXPLOITÉ
Arts et traditions
Mohamadou SAGNE et Samba Oumar FALL |
Publication 30/09/2017
Le Baol est un lieu chargé d’histoires. Il dispose d’un patrimoine matériel et immatériel riche et varié. Mais tous ces sites mythiques et monuments historiques à forte valeur culturelle qui pourraient donner à la région de Diourbel beaucoup de valeur ajoutée, ne sont pas valorisés.
Et si l’histoire du Baol m’était contée ? Tel un livre ouvert, le doyen Alé Niang, communicateur traditionnel de renommée à Bambey, se prête volontiers à cet exercice. Ce spécialiste des contes et légendes maîtrise bien l’histoire de cet ancien royaume qui, comme le Djolof, le Cayor, le Sine, le Saloum et le Walo, a marqué, d’une empreinte indélébile, l’histoire, l’évolution du Sénégal.
Des faits historiques, il y en a à foison au Baol. Sans compter un patrimoine matériel et immatériel excessivement riche. Si riche que, pour le doyen El Hadji Alé Niang, il pourrait constituer un véritable moteur de développement. Pour conter l’histoire du Baol, ce communicateur traditionnel est bien dans son élément. Et il n’a pas besoin de creuser pour faire un tour d’horizon du Baol d’autrefois.
Désigné par les puristes comme mémoire du trésor humain de la région de Diourbel, El Hadji Alé Niang estime qu’on ne peut parler de traditions dans le Baol sans pour autant revenir sur la provenance du nom. Selon cet historien, écrivain, par ailleurs spécialiste des contes et légendes, le Baol a eu trois noms traditionnels. « Les sérères Ol qui habitaient le Sine sont venus ici et sont tombés sur la sécheresse. Ils ont pratiqué la danse appelée le « bawnaan ».
Elle était exécutée par les femmes griottes et les esclaves hommes sous un arbre fréquentée par certains dignitaires », explique-t-il. « C’est après avoir dansé qu’une forte pluie est tombée avec beaucoup de ruissellement d’eau. Ils ont dit que « ndokhmi bawnaan na ». C’est la première version orale », fait savoir Alé Niang.
Pour la seconde version, dit-il, il n’y avait pas à l’époque de robinets. « Il n’y avait que des puits. Autour de ce puits, il y avait des femmes qui avaient des ustensiles pour puiser l’eau alors que d’autres n’en avaient pas. Celle qui n’en avaient pas disaient aux autres « bawal ma », fait remarquer Alé Niang.
S’agissant de la troisième version orale, Alé Niang explique : « lorsque le Teigne est intronisé à Lambaye (18 km de Bambey), ancienne capitale du Baol sur le plan traditionnel, les femmes griottes, esclaves, préparent le couscous pour l’amener à la Linguère parce que, disaient-ils « Linguère bi baayi na wal » (la Linguère ne doit plus piler le mil). Si l’on fait la jonction, vous avez le nom Baol ».
La bataille de Ndiardem
Difficile également de parler d’un teigne du Baol sans pour autant évoquer la bataille de Ndiardem qui est une déformation de « diaar si dem ga » (passer par le jujubier) qui se trouve dans un village appelé Sindiane, dans l’actuel Ndangalma commune. En 1817, relève l’historien, il y eut une bataille mémorable entre Birima Fatma Thioub Fall, Damel du Cayor et le Teigne Amary Dior Borso Mbissane, fils de Thiéyacine Yayane Dieng et Teigne du Baol.
« Birima s’est d’abord battu avec le père d’Amary Dior Borso Mbissane. Thiéyacine a eu raison de lui. Birima préféra alors s’exiler au Sine, mais lorsqu’il a appris que son grand père, Amary Ndella Coumba Diaring, était le père de Thiéyacine Yayane Dieng, on l’a amené pour l’introniser comme Damel du Cayor alors qu’il voulait coûte que coûte devenir Teigne du Baol. Il a alors livré bataille contre Amary Dior Borso Mbissane. Cette mémorable bataille a eu lieu à Sindiane, sous un arbre symbolique appelé « Fande ». Cet arbre est mort, mais un autre a poussé dessus. Cette bataille a été remportée par Birima qui devint, par la suite, Teigne », relate-t-il.
Avant la pénétration française, rappelle-t-il, les Teignes qui étaient là avaient leur propre gouvernement. Parmi eux, Lat Soukabé Ngoné Dièye. « Quand il est né, il était comme Soundiata Keita. Il ne pouvait pas marcher. Il se déplaçait en s’appuyant sur un bâton. Il a réussi cette prouesse grâce à un peul très doué sur le plan mystique qui s’appelait Demba Ngary Pathé », indique Alé Niang. Ce dernier, raconte-t-il, s’est transformé en deux cadavres à sa mort.
« L’un était à Ngokoré Sow, l’autre à Ngoote près de Lagnar. Chacun de ses enfants voulait disposer de son corps. Le lendemain, il y avait un corps de Demba Ngary Pathé à Ngokéré Sow, et à Ngoote, il y avait aussi un autre corps. C’est ainsi que les enfants ont chacun enterré leur père qui avait un pouvoir mystique », explique Alé Niang qui rappelle l’omniprésence du mysticisme dans le Baol à l’époque. Le communicateur rappelle, par la même occasion, les hauts faits d’Amary Dia, venu s’installer au village de Teungue, dans le département de Diourbel. Ce dernier, dit-il, était accompagné d’un bouc, qu’il égorgeait le matin pour en faire ses repas et le lendemain, le même bouc était à ses côtés.
Sous son règne, Lat Soukabé Ngoné Dièye a procédé au découpage traditionnel du royaume, nous dit Alé Niang. « A l’époque, tout ce que nous voyons sur le plan moderne, surtout le découpage administratif, était déjà fait par nos Teignes et Damels. Quand un Teigne était intronisé, il nommait son Diaraf ; c’est comme un président de la République qui, une fois élu, nomme lui aussi son Premier ministre. Le Diaraf avait aussi ses collaborateurs. Dans le Baol, il y avait buur Ngoye, buur Gaal, Sakhsakh Ndol, Lamassas, Lambaye, Mbayar, etc. Tout cela constitue un impact très important pour la bonne marche de notre administration sur le plan traditionnel », note Alé Niang.
« Lat Soukabé Ngoné Dièye s’est battu contre Bourba Djolof Mbaba Compass jusqu’à Kadd Bolodji, il implante un pilon et dit demain quand le Bourba Djolof viendra, il s’arrêtera là. Il s’est battu contre buur Sine Diogoye Gnilane à Ngangaram. Il a tué son fils Lat Moussé Guélém. Il implanta également un pilon. Il élargit le Baol jusqu’au Walo, au Gandiol, à Bako Ndiémé, à Nianing, près de Mbour », précise-t-il.
Sites historiques
Lambaye était l’ancienne capitale du Baol. Dans cette localité, nous dit Alé Niang, se trouvait le « Kad Palukay », l’arbre où était intronisé le Teigne. Il y a également le « Soumpass Ngagne ». Sous cet arbre, se réunissaient les sages qui s’interrogeaient sur la moralité du futur prétendant au trône. Le « Guy ndengué » fait aussi partie des sites historiques.
« Lors de la bataille de « dibéri sangay mbol » entre Macoudou Coumba Diaring et son oncle Meïssa Tende Wedji, lorsque le cheval de Meissa Seré Issa Dièye a été atteint en gesticulant, ses sabots ont soulevé la racine du baobab qui s’est incliné », renseigne Alé Niang. Le « kandam diamono », trou où l’on enterrait les dignitaires fait aussi partie du patrimoine historique de la localité.
« Avant l’intronisation d’un Teigne, il y a un puits appelé « mbeundoum déréte ». Ce lieu, découvert grâce à une vache du nom de « ndieuk », s’appelle « diandioum ciss ». Beaucoup d’eau en sortait. Lamane Bassa, propriétaire de cette vache, en informa Lamane Déthié Fou Ndiogou qui quitta le village de Bardial pour venir en faire un puits. Tout Teigne devait, avant son intronisation à Lambaye, se rendre à ce puits. Autour du puits, on mettait une tige de mil sur laquelle il s’asseyait. Puis il devait puiser du puits un des éléments symboliques suivants. S’il sortait du lait, de l’eau, du mil, on disait qu’il serait un bon roi, mais si le sang sortait, on disait qu’il ne sera pas intronisé parce qu’il serait sanguinaire », indique Alé Niang.
« Il y a aussi « guy guewel », un baobab qui avait un trou en bas du tronc. On y enterrait les griots avec beaucoup de festivités, la veille. Il y a les mbanars, un cimetière spécifique où l’on enterrait les riches. Si vous allez à Thiakhar, il y a ndébane. Tous les chefs de canton qui étaient nommés devaient faire le tour de ce baobab pour formuler des prières », note-t-il.
Bambey, nid d’histoires
Le département de Bambey peut se targuer d’avoir des potentialités qu’on ne trouve pas ailleurs. « C’est un nid d’histoires », nous dit le doyen El Hadji Alé Niang. « Après le découpage traditionnel, Lat Soukabé Ngoné Dièye fonda, au 14e siècle, le village de Makaye Meïssa Tende Wedji qui se trouve à Keur Madiop Dieumbe. C’est là qu’il s’était installé, entre le Cayor et le Baol, parce qu’il ne voulait pas frustrer les gens du Baol ni ceux du Cayor.
Il s’est installé entre le Cayor et le Baol, ayant comme fils, Meïssa Tende Wedji qui régna pendant 33 ans. Il a fait un lotissement de 33 rues et chaque soir, on immolait 33 bœufs et tout enfant qui était né portait le nom de Fall », explique l’historien. Dans ses différentes batailles, poursuit-il, Lat Soukabé Ngoné Dièye s’est battu avec les lébous et est allé jusqu’à Pout.
A l’université Alioune Diop, soutient le communicateur traditionnel, se trouve le marigot de la chance. « A l’époque, c’était un lieu de prières. Tous les villages environnants venaient s’y recueillir pour avoir un hivernage abondant. Lors de la bataille de Ndiarndem, en 1817, les guerriers de Birima Fatma Thioub qui livraient bataille à Teigne Amary Dior Borso Mbissane et leurs chevaux se désaltéraient à ce marigot qui se trouve à l’université », informe Alé Niang. Selon lui, « toute personne qui y formule des prières aura gain de cause ».
Avenir de la tradition orale dans le Baol
Aujourd’hui, déplore le vieux Alé Niang, la tradition orale du Baol connait une perte de valeurs. Nostalgique, il se souvient des danses comme le « ngomar », qui se pratiquaient à la veille de la circoncision. « C’était une danse sacrée créée et pratiquée par les Sérères. Elle se pratiquait avant la circoncision à Bambey Sérère, Ndol et un peu partout, du lundi jusqu’au vendredi ».
Il y a aussi le « reub khodane » qui se pratiquait à l’approche de l’hivernage, la danse du fil extrêmement sacrée pratiquée à Toubatoul et Ndol. C’est une festivité pratiquée par les jeunes filles et garçons. Les coques de Ndol, une danse avec des mortiers dans lesquels on introduisait des coques qui émettent des sons musicaux.
« Tout ce patrimoine a presque disparu », regrette El Hadji Alé Niang. « Le « kassak » n’existe plus. Le « dagagne », la danse du « yangape » pratiquée par les Linguères du Cayor suivies de leurs esclaves qui les éventaient n’existent plus parce qu’il n’y a pas eu une politique de valorisation ».
« Qui ne se rappelle pas du « ndiam » qui était une grande cérémonie ? Quand votre fiancée devait se faire tatouer, elle allait voir, le matin de bonne heure, la dame qui pratiquait le tatouage, accompagné de ses batteurs de tam-tam. L’activité se déroulait toute la journée. Le fiancé venait et distribuait beaucoup de billets de banque et la fiancée, pour montrer son courage, se mettait à danser », narre-t-il avec un brin de nostalgie.
Les tresses ne sont pas en reste. « Le « diéré », le « ngouka », le « niar », le « kari khétiakh », les « nodoug », de même que le gris-gris qu’on appelait « téré tékalma » que portaient les Linguère du Baol et du Cayor ont tous disparu », déplore Alé Niang.
A ce rythme, note-t-il, l’histoire traditionnelle du Baol risque de disparaître. « Nous sommes appelés à mourir et si nous partons, l’histoire va disparaître ».
Aujourd’hui, fait-il remarquer, beaucoup de traditionnalistes, à l’image de Mambenda Mboup, Sakhéwar Diop, Mbaye Soudy Samb, Niokhosso Seck de Lambaye sont tous partis sans laisser de traces. La tradition orale, selon Alé Niang, risque de disparaître si rien n’est fait. Alé Niang, auteur de « Si Yéri Niamane était encore là » et de la chanson « Massamba Dièye » savamment reprise par Youssou Ndour, recommande ainsi à tous les communicateurs traditionnels, du moins ceux qui maîtrisent assez bien l’histoire traditionnelle, d’en faire un livre comme l’a si bien fait Assane Ma Rokhaya Coumba Diangane qui a écrit le livre « Kadior Demb ».
Et pourtant, affirme Samba Awa Ndiaye, communicateur traditionnel, par ailleurs animateur à radio Diourbel Fm Rts, d’importantes activités sont mises en œuvre à travers le développement culturel, voire la promotion des potentialités culturelles. « La région dispose d’un agenda culturel et d’un riche programme d’inventaire, de protection et de promotion du patrimoine matériel comme immatériel », note-t-il.
A Diourbel, dit-il, les animations, les spectacles, les cérémonies traditionnelles, les expositions, les festivals et de toutes activités ayant un lien avec la culture et les arts se tiennent assez souvent, même si, fait-il remarquer, la religion semble avoir pris le dessus. En atteste les différents « dahiras », les « thiante » sans oublier le phénomène des « zikr » ou chants organisés par les « Baye Fall » en hommage à leur guide, Cheikh Ibra Fall.
La conséquence est qu’aujourd’hui, il est difficile d’évoquer l’épanouissement des jeunes à travers des soirées dansantes à Diourbel pourtant riche de son folklore bâti sur le « Takhourane », comme nous le fait savoir le traditionnaliste, Samba Awa Ndiaye. Pour autant, certains spectacles comme le théâtre, les concerts, les soirées folkloriques, sont organisés, même si c’est de façon parcimonieuse. Il s’y ajoute, selon El hadji Bara Ngom, les cérémonies de divination communément appelées « xooy », les séances de danses traditionnelles comme les nguel, le takhourane, etc., qui font encore de la résistance.
LA CHALOUPE PLATEFORME FAIT NAUFRAGE, LES OUVRIERS SAINS ET SAUFS
Le pire a été évité de justesse hier, vendredi 29 septembre, sur le fleuve Gambie. La chaloupe qui faisait office de plateforme au chantier de construction du pont sur ce fleuve a coulé avec à son bord des ouvriers, des matériaux et équipements lourds. Les occupants sont repêchés sains et saufs, quelques outils aussi. Des informations ont circulé faisant état de l’immersion d’un bac de transport en commun des voyageurs alors qu’il n’en était rien. Cependant, le fait que nombreux aient songé aux ferries atteste de la mauvaise santé des bacs assurant la liaison entre les deux rives du fleuve Gambie.
Il s’agit en effet de la chaloupe qui servait de plateforme pour porter les engins utilisés dans les travaux de construction du pont sur le fleuve Gambie qui a coulé ce vendredi à la mi-journée. Il y a eu plus de peur que de mal car les ouvriers à bord ont été repêchés sains et saufs. Quelques matériels ont pu également être sauvés, notamment la bétonnière. Cette chaloupe faisait la navette entre les rives et les sites du pont en construction pour les approvisionner en matériaux lourds.
Très vite, la nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre faisant croire que c’est un bac de transport en commun qui a coulé. Ont-ils vraiment tort de l’attribuer précipitamment aux ferries, étant entendu que les deux bacs qui assurent la liaison sur ce fleuve sont d’une vétusté et d’une insécurité stressantes. Depuis six mois en effet, la traversée au bac de Farafégny reste tributaire du niveau de la marée, très souvent en baisse dit-on. Pendant ce temps et même aux yeux du profane, la santé technique et mécanique de ces engins ne correspond plus aux services qui leur sont attribués. Si ce ne sont pas les deux moteurs qui sont en panne les contraignant à l’arrêt, c’est au mieux un seul qui tourne et est propulsé par une vieille chaloupe. Le chavirement de cette barque qui servait donc de plateforme à l’entreprise en charge de la construction du pont, sonne à nouveau comme une alerte, même si de plus en plus beaucoup d’usagers passent par Tambacounda pour rallier les principales villes du centre et Dakar, la capitale. Vivement la fin des travaux du pont pour abréger le calvaire des populations.
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SOULEYMANE CAMARA PUNIT MONACO
L'international sénégalais a marqué, hier, vendredi 29 septembre, son 59ème but en 380 rencontres de championnat face à son ancien ancien club
Souleymane Camara a inscrit 39% de ses buts alors qu’il avait démarré la rencontre en tant que remplaçant.
Il a puni son ancien club dans les arrêts de jeu : Souleymane Camara a donné le point du match nul à Montpellier sur la pelouse de Monaco. Et une nouvelle fois alors qu’il s’était assis sur le banc au coup d’envoi. Une spécialité.
Si une récompense du meilleur supersub existait lors des Trophées UNFP, il est certain que Souleymane Camara aurait rafflé plusieurs titres, lui qui a débuté sa carrière en Ligue 1 le 28 juillet 2001, avec Monaco. En Principauté (1-1), le Sénégalais de Montpellier a inscrit son 59e but en 380 rencontres de Championnat.
Sur ces 59 réalisations, 23 ont été marquées alors qu’il sortait du banc de touche. Soit 39% de buts en tant que remplaçant. Une statistique assez impressionnante pour celui qui en est à deux réalisations cette saison après huit matches et qui, à 34 ans, est toujours aussi indispensable.
AMADOU BA ANNONCE UNE REFORME DU FINANCEMENT DES RETRAITES
Inauguration du nouveau siège de la direction des pensions
Le ministre de l’Économie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ, a inauguré, hier, le nouveau siège de la direction des Pensions. Il a informé qu’une réforme sera apportée au financement des retraites car les cotisations ne sont plus suffisantes et le Fonds national de retraite reste aussi déficitaire.
La direction des Pensions a un nouveau siège. Il s’agit du bâtiment qui abritait l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd). L’édifice qui se situe au Point E a été totalement réhabilité pour servir de siège au service des Pensions qui a toujours été rattaché à celle de la Solde. Le ministre de l’Économie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ, a inauguré, hier, les nouveaux locaux. Si les deux entités ont été séparées, précise le ministre, c’est pour « accorder plus d’attention et plus de moyens à la prise en charge des préoccupations des pensionnés ».
Toutefois, Amadou Bâ indique que des réformes du financement des retraites s’imposent car « le Fonds national de retraites est largement déficitaire ». Les cotisations restent aussi insuffisantes. Pour compenser ce gap, le budget de l’État va apporter, cette année, « au minimum 15 milliards de FCfa pour permettre de payer le même niveau de pensions », indique Amadou Bâ.
Le ministre de l’Économie, des Finances et du Plan souligne que ce régime « n’est plus viable en l’état ». « Les concertations sont en cours avec les partenaires sociaux et j’espère que nous aboutirons bientôt à des solutions équilibrées, tenant compte du principe de solidarité mais aussi de la nécessité, pour toutes les parties, de faire des efforts », dit-il.
Pour lui, la réforme des retraites ne doit pas seulement être un « changement du mode de calcul ». Amadou Bâ veut la mise en place de « conditions d’accueil et de prise en charge des usagers, dans un confort et une modernité qui n’ont rien à envier aux standards les plus élevés du secteur privé ».
En outre, Amadou Bâ a appelé le directeur du Budget à mettre en place des « réformes pertinentes » pour simplifier et alléger les « procédures administratives aux fins de permettre aux retraités, aux veuves et orphelins de rentrer dans leurs droits, dans les délais les plus rapides et avec le moins de contraintes possibles ». Il a invité également le personnel de la direction du Budget et de la direction des pensions à faire plus d’efforts dans le traitement des dossiers « en le rendant plus diligent, plus transparent et plus convivial ».
«Derrière chaque dossier, il y a une famille qui attend, parfois dans le désarroi, et votre plus grande récompense se trouve dans la satisfaction que vous apportez aux milliers de familles dont le sort dépend de votre travail », dit-il.
Amadou Bâ a aussi remercié les retraités et invalides pour tous les services qu’ils ont rendus à ce pays. Il a rappelé que « l’État continue de se soucier d’eux ». C’est cela qui justifie, à son avis, l’infrastructure mis à leur disposition et tous les moyens matériels et humains que l’État dédie à la gestion des pensions.