SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
26 avril 2025
Éducation
LE DIRECTEUR DU CESTI DÉNONCE DES DÉRIVES INQUIÉTANTES
Mamadou Ndiaye dénonce des tentatives d'intimidation venant du ministère de l'Enseignement supérieur après ses critiques sur la communication institutionnelle. Une affaire qui interroge les limites de la liberté d'expression dans le milieu universitaire
(SenePlus) - D'après une interview publiée le 1er avril 2025 dans le journal L'Observateur, Mamadou Ndiaye, Directeur du Centre d'études des sciences et techniques de l'information (CESTI) de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, s'inquiète de la détérioration de la communication institutionnelle au Sénégal.
Cette interview fait suite à un message publié la veille sur Facebook par l'intéressé dans lequel il dénonçait déjà des pressions exercées à son encontre. Dans ce post intitulé "De la liberté d'expression au Senegal : MESRI, je n'ai pas peur !", il révélait avoir été contacté de manière discourtoise par des proches du ministre de l'Enseignement supérieur et un membre de son cabinet suite à ses critiques sur la communication institutionnelle.
"Un monsieur manifestement inculte m'a appelé un jour de korité pour me reprocher de faire le marketing du CESTI et de critiquer mon ministère de tutelle publiquement", écrivait-il, tout en défendant sa légitimité en tant que "professeur assimilé en Sciences de l'information et de la communication" à pointer des pratiques s'apparentant selon lui à de la "propagande politique".
Face à ces pressions, le directeur du CESTI concluait fermement son message : "Vos menaces ne m'ébranlent pas. C'est peine perdue."
Dans son entretien à L'Observateur, M. Ndiaye développe ces accusations, dénonçant ce qu'il considère comme des pratiques proches de la "propagande politique" de la part de certains éléments du MESRI (Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation).
"Si ce sont des éléments du Mesri qui se comportent ainsi, la liberté d'expression est menacée", déclare-t-il en titre, pointant du doigt les problèmes qui gangrènent la communication institutionnelle au Sénégal.
Mamadou Ndiaye critique notamment l'instrumentalisation politique des institutions, citant des exemples concrets : "On voit régulièrement des ministres s'exprimer sur des réseaux sociaux, pas des questions techniques ou scientifiques d'innovation et de leur département, mais pour critiquer l'opposition politique."
Interrogé sur d'éventuelles solutions, le directeur du CESTI propose la formation comme remède principal : "Le Cesti, conscient de sa mission d'excellence par l'UNESCO, propose une formation pratique aux métiers de la communication avec des Certificats pratiques en communication, y compris la production audiovisuelle."
L'universitaire conclut en rappelant que si la liberté d'expression est effectivement menacée dans l'espace public sénégalais, le combat n'est pas perdu, particulièrement dans le domaine scientifique et académique.
ABRIS PROVISOIRES, LA PLAIE DU SECTEUR ÉDUCATIF
Selon le directeur des constructions scolaires, 2 662 abris ont déjà été résorbés, mais il reste encore un long chemin à parcourir avant l'horizon 2029 fixé par le Premier ministre Ousmane Sonko
La question des abris provisoires est devenue au fil des ans la grande plaie de l’école sénégalaise, un gros point noir résultant de la difficulté de calibrer les moyens de plus en plus limités par rapport à des besoins toujours plus grands. Un programme mis en place par le Sénégal tente de remédier à ce problème, dans la mesure du possible.
Selon le dernier recensement du Programme de remplacement d’abris provisoires et d’ouvrages annexes (PRORAP) de décembre 2024, au total 7 122 abris provisoires sont encore recensés sur l’ensemble du territoire national.
Faisant office de salles de classe, ils doivent être résorbés d’ici 2029, a réaffirmé le Premier ministre Ousmane Sonko, lors de sa déclaration de politique générale le 27 décembre 2024.
Dans un entretien avec l’APS, le directeur des constructions scolaires du ministère de l’Education nationale précise qu’à ce jour 2 662 abris provises ont été d’ores et déjà résorbés. Mais le programme en question ne remplace pas que des abris provisoires, précise Pape Abdou Dia.
”Le projet ne remplace pas que des abris provisoires, les blocs d’hygiène ou les blocs administratifs peuvent aussi être remplacés. Dans certaines écoles, ce sont les murs de clôture”, renseigne-t-il.
Le programme est subdivisé en quatre volets. Il doit aussi prendre en charge 4 032 blocs administratifs (BA), 2 498 blocs d’hygiène (BH) et 241 500 mètres linéaires de mur de clôture (MC).
Le quatrième volet concerne 1 462 salles de classe, 1 093 blocs administratifs, 554 blocs d’hygiène et 54 000 mètres linéaires de mur de clôture.
”Ce quatrième volet n’a à ce jour pas reçu de financement, et n’a donc pas encore démarré” signale le directeur des constructions scolaires.
”En dépit de l’importance quantitative des abris provisoires et de leur éparpillement à travers le territoire, il est permis d’espérer voir le Sénégal en finir un jour avec les abris provisoires si certains préalables sont satisfaits”, croit savoir Pape Abdou Dia.
Dans cette perspective, il dit miser sur les retombées du partenariat avec le ministère des Forces armées, à l’image des Lycées nation-armée pour la qualité et l’équité (Lynaque).
Des programmes de réhabilitation des lycées annoncés
Concernant la mise à niveau des infrastructures scolaires, Pape Abdou Dia signale que sa direction est en train de finaliser le plan d’action de méthodologie et la stratégie pour le Programme d’urgence de mise à niveau des infrastructures scolaires et l’amélioration de l’environnement d’apprentissage.
Des efforts significatifs ont été faits avec l’exécution de la première phase de réhabilitation des anciens lycées (Galandou Diouf, Blaise Diagne, De Lafosse etc.). Le Directeur des constructions scolaires a annoncé qu’une deuxième phase, portant sur la réhabilitation des anciens lycées, va se poursuivre au cours des cinq prochaines années.
S’agissant des collèges et lycées de proximité, partie intégrante du Programme décennal de l’éducation et de la Formation (PDEF) lancé en 2000, M. Dia rappelle que ce volet compte plusieurs leviers, dont les infrastructures et les équipements.
Dans ce cadre, la Direction des constructions et équipements scolaires (DCES) était chargée de dérouler à l’échelle du territoire national, de vastes programmes de constructions de salles de classe pour l’élémentaire, de collèges d’enseignement général dénommés collèges de proximité et de lycées départementaux ou communaux d’enseignement général.
L’objectif recherché était de rapprocher les structures d’enseignement- apprentissage des élèves, dans un souci de démocratisation et d’équité, base de la ”politique d’accès pour tous, à des écoles et établissements scolaires de qualité, équipés et fonctionnels”.
Pape Abdou Dia assure que cette option sera poursuivie et renforcée dans le cadre de la mise en œuvre des programmes et projets qui ont succédé au PDEF, dont le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (Paquet), référentiel de la politique éducative de l’État du Sénégal.
Les obstacles à la résorption des abris provisoires
Il est revenu sur les nombreux problèmes rencontrés par la DCES, évoquant la difficulté d’obtenir les titres de créances et de certification et causant un ralentissement du rythme des travaux, voire à terme un abandon des chantiers.
Il y a aussi les coupes budgétaires sur les investissements exécutés par l’État (33,23 % en 2023, 23,70 % en 2024), lesquelles réduisent naturellement le volume des investissements à réaliser.
S’y ajoute la longueur des procédures (4 à 5 mois) dans la passation des marchés, qui font que certains chantiers sont réalisés à cheval sur 2 ou 3 années budgétaires.
Il signale qu’en dépit du maillage de l’ensemble des régions et départements en ressources humaines de qualité à travers les coordonnateurs techniques régionaux (CTR) et départementaux (CTD), ”le suivi-supervision régulier des chantiers n’est pas assuré ”.
Cela s’explique, selon lui, par l’insuffisance des moyens logistiques, voire leur absence totale dans la plupart de nos académies, telles que Fatick, Kédougou, Kolda, Louga, Matam, Saint-Louis, Tambacounda, Ziguinchor.
”L’insuffisance des crédits pour la prise en charge des missions de supervision et de suivi impacte également la régularité des visites de chantiers avec comme conséquence une récurrence des malfaçons dans l’exécution des travaux”, a également déploré le directeur des constructions scolaires.
STABILISATION DU CALENDRIER UNIVERSITAIRE, LE COMPTE À REBOURS EST LANCÉ
Le gouvernement ambitionne de normaliser l’année universitaire d’ici 2026 grâce à un plan d’urgence incluant infrastructures, recrutements et rationalisation des financements.
Dakar, 28 mars (APS) – La situation est encourageante pour arriver à une stabilisation de l’année académique mais cela exige ‘’une vigilance accrue’’, ‘’bien que certaines facultés accusent encore un retard important, des progrès notables sont enregistrés’’, a soutenu, vendredi, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Dr Abdourahmane Diouf.
Prenant l’exemple de l’UFR Lettres et Sciences Humaines de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB) où le premier semestre 2024-2025 s’achève ce mois d’avril, le ministre a souligné que c’est ‘’la preuve que la normalisation est possible quand tous les acteurs jouent leur partition’’.
Cependant, dans certaines facultés, les cours n’ont même pas encore démarré, les cinq années de retard cumulé constituent un goulot d’étranglement extrêmement serré, a dit Dr Abdourahmane Diouf dans un entretien accordé à l’APS sur cette question. ‘’C’est une situation (le chevauchement) inacceptable qui doit cesser parce que certains départements n’ont pas encore entamé leur année académique, accumulant jusqu’à cinq années de retard. Pour ces cas critiques, le gouvernement prévoit des mesures spécifiques d’accompagnement’’, a-t-il relevé.
Mais pour le ministre ‘’globalement, en 2026, nous serons normalement en mesure d’avoir une année académique normée d’octobre à juin-juillet’’. Pour ‘’rattraper le temps perdu et stabiliser l’année académique’’, le ministère de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation a mis en place ‘’des mesures d’accompagnement ciblées’’.
Une volonté politique forte et des actions concrètes
Dr Abdourahmane Diouf a évoqué des ‘’actions concrètes’’ pour ”accélérer” la normalisation, ajoutant que le gouvernement, ”conscient des défis à relever”, a déployé une série de mesures pour garantir un retour à un calendrier académique normal. Parmi celles-ci, il a cité la finalisation des infrastructures avec plusieurs chantiers en cours afin de fournir aux universités des espaces adaptés à leurs besoins croissants.
Il a évoqué également le ‘’renforcement des ressources humaines’’, avec un plan ambitieux de recrutement de Personnel d’Enseignement et de Recherche (PER) et de Personnel Administratif, Technique et de Service (PATS) qui est en cours. Il est question également, pour aller vers la normalisation, de la ‘’rationalisation des financements’’, a souligné le ministre, ajoutant : ‘’Malgré la tension budgétaire, le Président de la République Bassirou Diomaye Faye et le Premier Ministre Ousmane Sonko accordent une attention particulière à la situation des universités. Un plan d’urgence est en préparation en collaboration avec le ministère des Finances et du Budget’’.
Depuis plusieurs années, le chevauchement des années académiques est une problématique majeure dans l’enseignement supérieur. Ce retard coûte chaque année à l’État plus de 40 milliards de FCFA en gaspillage de ressources, avait dit le ministre en juin 2024, lors du séminaire national sur la question, qui avait réuni les acteurs du secteur universitaire. Un délai de 16 mois avait été fixé pour parvenir à une stabilisation du calendrier universitaire.
Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation s’est engagé dans un processus de stabilisation du calendrier universitaire, avec l’objectif d’aboutir à une année académique normée d’ici 2026.
par Seydou Barham Diouf et Ahmeth Fall Thioune
ABDOURAHMANE THIAM, BÂTISSEUR DE L’AUTONOMIE
EXCUSIF SENEPLUS - Doté d'une vision audacieuse et d'une passion indéfectible pour l'enseignement et la recherche, il a su guider le département de sciences politiques de l'Ucad avec une sagesse et une détermination exemplaires
Seydou Barham Diouf et Ahmeth Fall Thioune |
Publication 28/03/2025
Dans le paysage académique des sciences politiques, certaines personnalités se démarquent non seulement par leur savoir, mais surtout par leur capacité à inspirer et à transformer. Le Professeur Abdourahmane Thiam incarne cette rare combinaison de qualités qui définit un véritable leader. Doté d'une vision audacieuse et d'une passion indéfectible pour l'enseignement et la recherche, il a su guider le département de sciences politiques de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar avec une sagesse et une détermination exemplaires.
Sa pédagogie innovante, associée à une écoute attentive des préoccupations des étudiants, a créé un climat académique propice à l'épanouissement intellectuel. Le Professeur Thiam se distingue également par sa capacité à établir des liens solides entre théorie et pratique, encourageant les étudiants à se confronter aux réalités du monde contemporain. Sa rigueur académique est accompagnée d'une empathie profonde, ce qui lui permet d'être non seulement un enseignant respecté, mais aussi un mentor engagé pour les étudiants du département.
Par-delà les murs académiques,
L’histoire des institutions académiques est souvent marquée par des figures qui, par leur engagement, leur vision et leur détermination, façonnent leur devenir. Le département de Sciences Politiques de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) a connu, au cours des dernières années, une transformation remarquable sous la direction du Professeur Abdourahmane Thiam. «L’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde », disait Nelson Mandela. Cette maxime résume bien à elle seule son impact sur des générations d’étudiants au sein de ce département. Elu en 2020, à un moment charnière où le département de sciences politiques venait juste d’acquérir son autonomie, il a su, en quelques années seulement, poser les bases d’une structure académique solide et pérenne.
Pour la consolidation d’une autonomie affirmée !
L’autonomisation du Département de Sciences Politiques par rapport à celui des Sciences Juridiques n’était pas une simple réorganisation administrative. Il s’agissait d’un processus complexe, impliquant des défis structurels, académiques et organisationnels. Un département nouvellement autonome doit se doter de sa propre gouvernance, structurer son offre pédagogique, renforcer son corps professoral et créer des espaces d’échange et d’apprentissage adaptés aux besoins des étudiants.
Tel un architecte minutieux, le Professeur Thiam a su poser les pierres angulaires d’une institution en quête d’indépendance. Sous son magistère, le Département a connu une métamorphose sans précédent. En cinq ans seulement, le nombre d’étudiants s’est vu exploser. Là où on comptait des centaines d’étudiants pour tout le département, on en compte aujourd’hui des milliers. N’est-ce pas là un véritable signe éclatant de l’aspiration collective vers l'excellence et la pertinence d’une discipline en parfaite évolution dans un univers où elle est presque méconnue.
S’inspirant des grands penseurs tels que Pierre Bourdieu, qui affirmait que « chaque institution est une œuvre collective », le Professeur Thiam a su mobiliser l’intelligence collective. Son engagement envers le développement des ressources humaines a été notable. Le recrutement de plusieurs professeurs assistants a enrichi l'équipe pédagogique, permettant une diversité de perspectives et un renforcement des compétences académiques. Chaque nouveau membre de cette équipe a contribué à cette symphonie d'idées, insufflant ainsi un nouvel élan propice à l’épanouissement intellectuel au département.
Vers une effervescence intellectuelle !
« La plus grande réussite d'un leader est de créer un avenir qui perdure au-delà de lui », disait Nelson Mandela. Le Professeur Abdourahmane Thiam a incarné cet idéal avec une détermination exemplaire. Son mandat n'a pas seulement été marqué par une gestion administrative, mais par une véritable vision stratégique pour le département de science politique, une vision qui non seulement a transformé le paysage académique, mais a également posé les bases d'un avenir prometteur pour les générations futures.
Sous l'impulsion du Professeur Thiam, chaque maquette de cours, de la licence 1 au Master 2, a été rigoureusement révisée et enrichie, reflétant l'évolution des sciences politiques et les enjeux contemporains. De nouveaux programmes de Master ont été conçus avec une attention particulière, visant à offrir des parcours diversifiés et adaptés aux besoins du marché du travail. Et le nombre de mémoires soutenus au cours de ce mandat a considérablement augmenté. Cela témoigne d'une dynamique de recherche revitalisée au sein du département. Cette évolution n'est pas anecdotique ; elle marque un tournant décisif dans la culture de production de savoir.
Cette effervescence intellectuelle a ouvert de nouvelles voies pour la réflexion critique. Le département ne se contente pas de former des étudiants passifs ; il engendre des penseurs, des innovateurs, des dirigeants qui sont prêts à relever les défis d'une société en pleine mutation. En cultivant un esprit d'analyse et d'évaluation critique, le département, à sa tête le Professeur THIAM, a su préparer ses étudiants à devenir des acteurs éclairés, capables de naviguer dans un monde complexe et interconnecté.
Et la mémoire du chapiteau…
Debout devant le parking de la faculté depuis 2020, le chapiteau n’a accueilli d’étudiants que pendant une courte durée avant d’être réduit en cendres lors des douloureux évènements de juin 2023. Un coup dur ! Mais un jalon marquant le mandat du Professeur Thiam a été la reconstruction du chapiteau en si peu de temps. Grâce à son leadership éclairé, cet espace de vie et d’échanges d’idées est aujourd’hui complètement réhabilité et pourra accueillir encore des étudiants à la prochaine rentrée. Quel bonheur de se retrouver sous le toit de ce bâtiment, symbole de résilience et d’une détermination collective à transcender les défis.
Jokanjaal Professeur !
Diriger, c’est anticiper, orienter et bâtir. Mais diriger un département naissant, c’est aussi poser les fondations d’une institution, tracer des sillons durables et affronter l’incertitude avec détermination. Le Professeur Abdourahmane Thiam l’a fait durant tout son mandat, avec engagement et rigueur, en tant que chef du Département de Science Politique de la FSJP de l’Ucad. Aujourd’hui, alors qu’il passe le flambeau au Professeur Boubacar Kante, il laisse derrière lui un département totalement métamorphosé, avec des réalisations, visibles et palpables, qui ne sont que la face émergée de l’iceberg. Derrière elles, il y a eu des heures de travail, des négociations, des combats parfois silencieux pour faire avancer le département et lui donner sa pleine autonomie.
Une nouvelle page s’ouvre aujourd’hui avec l’arrivée du Professeur Boubacar Kanté à la tête du département, il est alors essentiel pour nous, étudiants de ce coin de la fac, de rendre hommage à celui qui a posé les jalons de cette ascension. Jokanjaal, Professeur Abdourahmane Thiam ! Merci pour votre engagement, votre dévouement et votre vision. Soyez assuré que votre contribution à ce département reste gravée en lettres d’or dans l’histoire de la faculté des sciences juridiques et politiques de l'Ucad.
Les auteurs sont étudiants en deuxième année de Master en Science Politique à l’Ucad.
UN AN APRÈS L’ALTERNANCE, LE G7 DÉNONCE DES DYSFONCTIONNEMENTS DANS L’ÉDUCATION
Un an après le changement de pouvoir, les syndicats du G7 tirent la sonnette d’alarme sur la gestion du secteur éducatif. Ils pointent l’absence de dialogue social, le retard des réformes et la non-application des accords signés.
Un an après la troisième alternance politique, les syndicats du G7 déplorent un manque de rigueur dans la gestion des dossiers de l’éducation et de la formation. Lors d’une conférence de presse tenue ce vendredi, ils ont pointé une série de dysfonctionnements compromettant la stabilité du secteur.
Le principal grief soulevé concerne le gel du dialogue social. Les syndicats rappellent que l’arrêté 17094, régissant les élections de représentativité syndicale, est resté lettre morte. En témoigne l’absence de réponse à leur demande d’audience avec le président de la République, ainsi que la non-effectivité d’une rencontre avec le Premier ministre annoncée par le MFPFSP.
Autre point de tension : le retard dans la mise en œuvre des réformes structurelles. Cet immobilisme, selon le G7, freine une transformation qualitative du système éducatif. Les syndicats s’alarment également des lenteurs dans l’application des accords signés, notamment sur la revalorisation salariale des enseignants, toujours marquée par des inégalités.
Dans ce contexte tendu, la méthode du gouvernement est pointée du doigt. Le G7 dénonce une tentative d’exclusion des syndicats lors de la Grande Rencontre Tripartite du 27 février 2025, ainsi que l’absence des ministères concernés lors des rencontres sectorielles. Ces évictions sont perçues comme un mépris envers les acteurs de l’éducation et un frein à la pacification du climat scolaire.
Face à ces manquements, les syndicats annoncent le boycott de la rencontre prévue ce vendredi 28 mars, estimant qu’elle ne serait qu’un énième exercice dilatoire du gouvernement. Ils exigent des préalables clairs pour reprendre les discussions, notamment :
Le respect des dispositions sur les élections de représentativité syndicale ;
L’intégration des revendications éducatives dans l’agenda des rencontres ;
La participation effective des ministères concernés aux discussions sectorielles ;
L’implication des organisations de la société civile dans le dialogue.
Le G7 rappelle enfin que seul le respect des protocoles d’accord signés avec l’État et l’ouverture de négociations sur les nouvelles revendications garantiront la stabilité du secteur de l’éducation.
LES ENSEIGNANTS NE SERONT PAS RESPONSABLES SI L'ANNEE UNIVERSITAIRE EST COMPROMISE
Le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES) dégage ‘’toute forme de responsabilité’’ si l’année universitaire venait à être compromise, prévient son secrétaire général, David Célestin Faye
Le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES) dégage ‘’toute forme de responsabilité’’ si l’année universitaire venait à être compromise, prévient son secrétaire général, David Célestin Faye, dans un entretien avec l’APS.
Le syndicaliste constate que ‘’beaucoup de propositions faites n’ont pas été prises en compte pour régler le chevauchement des années académiques’’.
Si l’année venait à être compromise, déclare-t-il, ce ne serait pas la faute des enseignants qui ont alerté plusieurs fois.
Le SAES a fait des propositions pour régler le problème des années académiques qui se chevauchent, mais celles-ci n’ont pas été prises en compte, regrette David Célestin Faye.
En 2019, à l’issue d’un séminaire financé sur fonds propres, le syndicat avait listé un ensemble de préalables à respecter pour la mise en œuvre de la décision de l’Etat d’orienter tous les bacheliers dans le public, a-t-il rappelé.
‘’Des propositions rangées dans les tiroirs alors qu’elles auraient permis, à l’époque, d’éviter tant soit peu ce décalage-là’’, déplore le syndicaliste.
Ce travail a été fait par le SAES depuis 2019, a-t-il rappelé. Il a indiqué que le syndicat a évalué, avec tous les chiffres à l’appui, les besoins par section et par faculté en termes d’enseignants et de salles de classe.
‘’Le ministère a tous les chiffres, donc tout ce qu’on demande, c’est la mise en œuvre. C’est nous qui sommes au quotidien dans les salles de classe au contact des étudiants et nous connaissons la réalité mieux que quiconque’’, a soutenu David Célestin Faye.
Il déclare que le SAES est ‘’un syndicat de dialogue’’ et que ‘’toutes les revendications’’ qu’il porte ‘’vont dans le sens de stabiliser l’année académique’’. ‘’Tout ce que nous demandons concourt à aider le gouvernement pour la stabilisation de cette année académique’’, a-t-il insisté.
Evoquant le projet de Pacte social soulevé lors de la rencontre tripartite avec le gouvernement, les syndicalistes et le patronat, David Célestin Faye assure que le SAES ne refuse pas de le signer.
‘’Le respect des accords est le vrai pacte’’
‘’Mais avant de souscrire à un pacte de stabilité social, il faudra d’abord connaître le contenu du pacte et ce n’est pas le cas à ce jour. Le vrai pacte qu’on devrait avoir, c’est le respect du protocole d’accord pour pouvoir aller vers la stabilisation de l’année académique’’, a-t-il précisé.
‘’Avec l’assurance d’avoir le respect des protocoles, je ne vois pas l’utilité d’un pacte. Il ne faut pas que les gens aient peur jusqu’à se museler dans des pactes’’, estime-t-il.
Selon lui, ‘’la question qu’on se pose aujourd’hui, c’est ce que vaut le sceau de la République apposé sur les documents de négociation avec des syndicats, parce qu’il y a des signatures qui engagent le gouvernement et qui sont là depuis des années’’. Il pense qu’’’au nom de la continuité de l’Etat, on devrait les prendre en charge’’.
‘’Le protocole d’accord est un pacte et le premier pacte à respecter avant d’en signer un autre’’, a ajouté le syndicaliste.
S’il veut régler les problèmes, le gouvernement n’aura pas besoin de s’enfermer dans des pactes, estime le syndicaliste.
Pour David Célestin Faye, ‘’il faudra juste qu’il y ait un dialogue continu pour trouver les mécanismes, les voies et moyens de résoudre les problèmes au lieu de s’enfermer dans des pactes’’.
LES CHANTIERS A L'UASZ BIENTÔT LIVRÉS
L’Université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ) s’apprête à franchir une étape décisive dans son développement. Après près de dix ans d’attente, les chantiers entamés en 2015 dans le cadre du Programme de gouvernance et de financement de l’enseignement ....
L’Université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ) s’apprête à franchir une étape décisive dans son développement. Après près de dix ans d’attente, les chantiers entamés en 2015 dans le cadre du Programme de gouvernance et de financement de l’enseignement supérieur (PGF-SUP) sont sur le point d’être réceptionnés. Une avancée majeure qui devrait permettre une rentrée académique 2024-2025 dans de meilleures conditions, selon le recteur de l’établissement, le Pr Alassane Diédhiou.
Des infrastructures modernes pour améliorer les conditions d’apprentissage
Lors d’une visite de terrain effectuée hier, le Pr Diédhiou a pu constater l’état d’avancement des nouveaux bâtiments, notamment ceux de l’Unité de Formation et de Recherche (UFR) des Sciences et Technologies (ST) et de l’UFR des Sciences Économiques et Sociales (SES). Ces nouveaux espaces pédagogiques comprennent 46 bureaux, un amphithéâtre de 500 places entièrement équipé, ainsi que plusieurs amphithéâtres de 150 places en cours d’aménagement. À cela s’ajoutent des salles de travaux dirigés (TD) et de travaux pratiques (TP), toutes dotées de climatisation, de connexion Wi-Fi et de mobilier flambant neuf.
Le recteur s’est dit satisfait de la qualité des équipements déjà installés et a affirmé que les derniers ajustements, notamment la mise en place des équipements restants dans les amphithéâtres de 150 places, seront finalisés avant la reprise des enseignements.
Un enjeu clé pour la stabilité universitaire
Depuis plusieurs années, le retard dans la livraison des infrastructures est au cœur des revendications des partenaires sociaux et des étudiants, entraînant des tensions et des mouvements de grève. La mise en service imminente de ces nouveaux bâtiments pourrait donc contribuer à un apaisement du climat universitaire et à une meilleure qualité de formation.
Le Pr Diédhiou a également précisé que l’occupation des locaux avait été retardée par des problèmes d’alimentation électrique. Ce blocage a récemment été levé grâce à l’installation de deux transformateurs fournis par le ministère de l’Énergie. « L’une des principales revendications des étudiants est désormais réglée. Avant la rentrée du 7 avril, nous allons réceptionner tous ces bâtiments et trois UFR pourront démarrer leurs cours dès ce mois », a-t-il affirmé.
Une rentrée sous le signe du renouveau
Avec ces nouvelles infrastructures, l’UASZ entend améliorer les conditions de travail des étudiants, du corps professoral et du personnel administratif. La réception des bâtiments permettra également de combler un déficit en espaces pédagogiques et d’accueillir les étudiants dans un cadre plus adapté aux exigences académiques.
Le recteur a réitéré l’engagement de son administration à poursuivre les efforts pour offrir un cadre de vie optimal aux étudiants. « La livraison de ces infrastructures marque une avancée significative pour notre université. Nous mettons tout en œuvre pour assurer une rentrée dans les meilleures conditions », a-t-il conclu.
CONSECRATION POUR LES CHERCHEURS DE L'UCAD
Des chercheurs de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar ont été distingués par la Communauté des communes de Retz en Valois (CCRV), en France, en reconnaissance de leur contribution à la transmission de l’histoire des Tirailleurs sénégalais...
Des chercheurs de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar ont été distingués par la Communauté des communes de Retz en Valois (CCRV), en France, en reconnaissance de leur contribution à la transmission de l’histoire des Tirailleurs sénégalais ayant participé à la Première Guerre mondiale.
Un hommage solennel à Villers-Cotterêts
Le vendredi 21 mars 2025, la Cité Internationale de la langue française à Villers-Cotterêts a accueilli la cérémonie de lancement de l’ouvrage « Autour des tirailleurs sénégalais de 14-18. Mémoire locale, Mémoire globale ». Cet événement, présidé par Alexandre de Montesquieu, président de la CCRV, a rassemblé les maires des 54 communes concernées, ainsi que des présidents de sociétés historiques et de nombreuses personnalités académiques et scolaires.
Un projet franco-sénégalais pour raviver la mémoire des Tirailleurs
L’ouvrage résulte d’un projet commun entre des chercheurs de l’UCAD et la CCRV, initié dans le cadre de l’appel à projet FRACTAL (Francophonie, Collectivités Territoriales, Acteurs Locaux), porté par l’Organisation Internationale de la Francophonie. Son objectif : valoriser la mémoire des Tirailleurs sénégalais qui ont combattu aux côtés des troupes françaises pendant la Grande Guerre.
Sélectionné en 2022 et financé par le ministère français des Affaires étrangères, le projet « Mémoire locale, Mémoire globale, la Petite histoire rejoint la Grande » propose une approche originale, en abordant ces thématiques sous des angles variés et parfois peu explorés. L’ouvrage inclut également des résumés destinés aux jeunes lecteurs, notamment les élèves des écoles de la CCRV et de plusieurs localités du Sénégal, telles que Thiaroye-sur-Mer, Khombole et Ngoundiane.
Un hommage aux chercheurs sénégalais engagés
Jean Michel Rouyer, coordonnateur de l’équipe française, a tenu à rappeler l’importance de ce travail mémoriel et l’engagement des sept chercheurs sénégalais impliqués, qui ont bénévolément contribué à la réalisation du projet.
Le Professeur Mor Ndao, coordonnateur de l’équipe sénégalaise, a exprimé sa gratitude envers la CCRV et ses partenaires, soulignant la participation de l’École doctorale ETHOS de l’UCAD, qui a permis à trois doctorants et un étudiant en master d’être intégrés au projet afin de se former à la recherche par la recherche.
LES ÉTUDIANTS DE L’UASZ DÉNONCENT LA DISSOLUTION DE LEURS INSTANCES REPRÉSENTATIVES
À l’approche de la rentrée universitaire 2024-2025, ils jugent cette situation inacceptable et interpellent les autorités pour un rétablissement immédiat de leurs structures représentatives.
La Coordination des Étudiants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor (CE-UASZ) exprime son inquiétude face à la dissolution des Amicales et de la Coordination des Étudiants, effective depuis le 27 novembre 2024. À l’approche de la rentrée universitaire 2024-2025, les étudiants dénoncent une situation inacceptable et interpellent les autorités pour un rétablissement immédiat de leurs instances représentatives.
La Coordination des Étudiants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor (CE-UASZ), "seule structure" habilitée à défendre les intérêts matériels et moraux des étudiants, alerte l’opinion publique ainsi que les autorités académiques et gouvernementales sur la dissolution des amicales et de la coordination des étudiants depuis le 27 novembre 2024. Cette mesure injuste, prise en réponse à une mobilisation légitime pour de meilleures conditions d’études, a laissé les étudiants sans représentation officielle, malgré la quasi-satisfaction de leurs revendications.
Malgré les accords conclus avec le recteur, notamment sur la question de la session unique imposée aux étudiants, ces engagements n’ont jamais été respectés. Les représentants étudiants ont pourtant privilégié le dialogue et la responsabilité afin d’éviter toute escalade des tensions,selon un communiqué.
LE PROJET FOR’MEL LANCÉ SA DEUXIÈME PHASE À DAKAR
L’Institut français de Dakar a officiellement lancé hier la phase 2 du projet For’Mel, une initiative ambitieuse visant à redonner le goût de la lecture aux élèves sénégalais du préscolaire et du primaire.
L’Institut français de Dakar a officiellement lancé hier la phase 2 du projet For’Mel, une initiative ambitieuse visant à redonner le goût de la lecture aux élèves sénégalais du préscolaire et du primaire.
En partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale et l’Université Cheikh Anta Diop, ce projet innovant entend répondre à un constat préoccupant : la désaffection croissante des jeunes élèves pour la lecture.
Une formation ciblée pour les professionnels de l’éducation
Pour cette nouvelle phase, 40 enseignants et bibliothécaires scolaires, ainsi que 20 inspecteurs de l’éducation, bénéficieront d’une formation spécifique aux techniques d’animation autour du livre. L’objectif : développer des pratiques pédagogiques susceptibles de stimuler l’intérêt des enfants pour la lecture.
« Les élèves lisent de moins en moins, et cela affecte gravement leurs résultats scolaires », explique Ousmane Ngom, représentant de l’inspection académique de Dakar. « Cette tendance a des répercussions directes sur leur vocabulaire, leur orthographe et leur capacité de compréhension. »
Un projet concret et ambitieux
Concrètement, 20 écoles de la banlieue dakaroise accueilleront des ateliers d’animation. Des kits pédagogiques et des ouvrages seront mis à disposition pour faciliter cette démarche.
Nogaye Diop, responsable de la médiathèque de l’Institut français, souligne que « l’objectif est de promouvoir la lecture par des pratiques innovantes, en créant des événements et des campagnes de sensibilisation ».
Des résultats prometteurs
Financée par le programme « Apprendre », la première phase du projet en 2023 avait déjà permis de produire un guide d’animation riche de 26 fiches. Cette nouvelle étape confirme l’engagement des acteurs éducatifs à faire de la lecture un véritable outil d’épanouissement intellectuel.
Le projet For’Mel se veut ainsi un laboratoire d’idées pour réinventer l’approche de la lecture à l’école, avec comme ambition de donner aux jeunes Sénégalais les clés pour devenir des lecteurs passionnés et des apprenants accomplis.