Les cours sont suspendus à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) jusqu’à nouvel ordre.
Cette suspension intervient, suite à des saccages intervenus ce 1er juin, dans le campus social et les chapiteaux de la Faculté des sciences juridiques et politiques. Des manifestants qui s’indignent de la condamnation de l’opposant, Ousmane Sonko (2 ans de prison ferme pour corruption à la jeunesse) ont attaqué le Cesti (Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’Information) et brulé des véhicules.
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L’ETRANGE DESTIN D’UN NDONGO DAARA
Pourquoi certains tracent-ils toujours le même destin aux «ndongo daaras» ? Comment suis-je passé de «ndongo daara » à super chef entreprises ? Pus-je vous dire le secret de Youssou Ndour et de Wally Seck ? Qui a dit qu'il n'y a pas d’emplois au Senegal?
Dans cette entrevue avec AfricaGlobe Tv, nous découvrons le parcours extraordinaire de ce jeune trentenaire que tous les jeunes Africains devraient découvrir afin de penser autrement, faire un déménagement mental.
Amadou Seck est parti de presque de zéro pour devenir un héros. Lui qui n’a jamais eu l’opportunité de mettre pied à l’école française et qui jusque a presque la majorité ne savait pas grand-chose du français ou de l’anglais. Mais il a suffisamment appris à l’école coranique. Alors que nombre de jeunes sont sortis des universités et autres grandes écoles, bardées de diplômes et prétendant être au chômage, Amadou qui est sans aucun diplômé a tout compris à force de volonté et de détermination. Il est devenu un super chef d’entreprises.
D’ailleurs pour lui, c’est absurde de dire qu’il n’y a pas d’emplois dans le pays. Quand on veut un emploi de bureau qui n’existe pas, il faut de l’imagination pour créer son propre emploi et en donner à d’autres. Amadou Seck en donne preuve à suffisance. Pour lui, il n’est nullement question de rester un petit commerçant de l’informel ou un enseignant du coran comme c’est habituellement le cas pour les anciens pensionnaires des écoles coraniques.
Amadou a dit niet à ce destin préétabli aux « ndongo daaras » en se disant pourquoi eux ne peuvent nourrir de grandes ambitions ? Pourquoi ils ne peuvent pas rêver grand ?
Sa non-instruction a l’école occidentale n’a jamais été un obstacle pour son aventure entrepreneuriale. Au contraire, ça lui a même peut-être servi. Puisqu’ il a développé un état d’esprit différent de ceux qui sont formatés par un système éducatif désuet et inefficace.
De vendeur de journaux, a celui de sachets plastiques en passant par la vente des œufs, entre autres, il est aujourd’hui devenu un super chef d’entreprises qui va à la conquête du continent avec son entreprises Vision d’Afrique.
Bien que n’ayant jamais fréquenté l’école française, il n’a rien à envier à bien des étudiants aujourd’hui, et même certains professionnels en termes de niveau de langue, de fluidité dans l’expression. Autodidacte, il a pris à lire et à écrire d’une manière dynamique. Sa soif insatiable d’apprendre fait la différence. Dans la prochaine vidéo, nous découvrirons l’autre facette du personnage.
LANGUES NATIONALES DANS LES ENSEIGNEMENTS-APPRENTISSAGES, L’OIF PREND ELAN
La communauté francophone salue les succès du Sénégal enregistrés dans les expériences bilingues et son ambition de généraliser l’utilisation des langues nationales à côté du français pour améliorer la qualité de l’éducation.
La communauté francophone salue les succès du Sénégal enregistrés dans les expériences bilingues et son ambition de généraliser l’utilisation des langues nationales à côté du français pour améliorer la qualité de l’éducation. C’était à l’occasion de la réunion du Comité de coordination internationale (Cci) de l’initiative «Ecole et langues nationales» en Afrique (Elan-Afrique).
Quelle stratégie pour la prise en compte des langues nationales dans les enseignements-apprentissages ? La réponse à cette problématique a fait l’objet d’une rencontre, qui consacre le Comité de coordination internationale (Cci) du programme Ecole et langues nationales (Elan). L’initiative regroupe les représentants des ministères en charge de l’Education de base des pays partenaires. L’objectif principal de la rencontre est de faire le bilan de la mise en œuvre de la phase 2 du programme Elan (2016-2023) et de définir les objectifs et perspectives pour la 3ème phase qui démarre, afin de permettre la véritable extension des politiques bilingues.
A l’occasion de l’ouverture de la rencontre du Comité de coordination internationale d’Elan, Mme Caroline St-Hilaire, administratrice de l’Oif, a exprimé toute sa gratitude. Selon elle, en ces temps de profonds bouleversements et de mutations rapides, il est primordial de reconnaître les enjeux actuels du secteur de l’éducation. «L’éducation est la pierre angulaire du développement social, économique et culturel de nos nations. Elle est l’outil par excellence pour bâtir un avenir meilleur, un avenir qui promeut la compréhension mutuelle, la tolérance et la coopération», a-t-elle indiqué. C’est ainsi, poursuit-elle, que l’éducation est une des priorités stratégiques de l’Oif, qui s’attache à contribuer à l’effort international d’amélioration de la qualité des enseignements-apprentissages, dans la visée des Objectifs de développement durable de l’horizon 2030.
De l’avis de l’administratrice de l’Oif, les évaluations des acquis scolaires des élèves faites au cours de la dernière décennie nous interpellent et nous commandent d’innover dans les pratiques de classe. Le rapport d’évaluation Pasec 2014 comme celui de 2019 font état de niveaux insuffisants en lecture-écriture et en calcul dans la plupart des pays concernés.
Pire, le Pasec 2019 conclut que plus de 55% des élèves en début de scolarité n’ont pas atteint le seuil suffisant de l’échelle de compétences en langue. En fin de scolarité, quasiment la même proportion d’élèves (52%) est en dessous du seuil suffisant de compétences et donc en difficulté d’apprentissage en lecture.
En se basant aussi sur le rapport de l’Unesco, Caroline St-Hilaire soutient que quatre enfants sur dix dans le monde reçoivent un enseignement dans une langue qu’ils ne comprennent pas. En Afrique, il s’agit de 8 enfants sur 10. Or, conclut-elle, l’amélioration de la qualité de l’éducation, et donc par conséquent le développement du capital humain, est intrinsèquement liée à la langue d’enseignement. Il existe aujourd’hui un consensus international qui se dégage en faveur de l’enseignement bi-plurilingue, comme facteur d’amélioration des enseignements-apprentissages.
C’est dans cette perspective que l’Oif promeut le multilinguisme depuis 1975 et réserve une place de choix à la promotion des langues partenaires africaines. «Les expérimentations sont menées depuis plusieurs années et les différentes évaluations et études démontrent sans conteste la plus-value de l’enseignement bilingue. Il existe aujourd’hui un consensus international en faveur de l’utilisation de plusieurs langues à l’école», a soutenu l’administratrice de l’Oif. «Les succès enregistrés dans les expériences bilingues confortent le Sénégal dans son option de systématiser et de généraliser l’utilisation des langues nationales à côté du français pour améliorer la qualité de l’éducation. La plus-value de l’enseignement bilingue n’est plus à démontrer. Nous devons aller de l’avant en adoptant les stratégies appropriées et en se donnant les moyens du passage à l’échelle. Cela suppose un dialogue ouvert entre toutes les parties prenantes : les institutionnels, les experts, les enseignants, les parents d’élèves, etc. Au Sénégal, nous nous inscrivons sur cette voie, et c’est de cette manière que le Modèle harmonisé d’enseignement bilingue au Sénégal (Mohebs) a été élaboré à travers une démarche participative et inclusive (…)», a déclaré le ministre Dr Cheikh Oumar Anne.
Le Mohebs, poursuit le ministre de l’Education nationale, est l’option qui traduit la vision du président de la République, qui mise sur le développement humain qui constitue l’axe 2 du Plan Sénégal émergent (Pse) pour promouvoir une émergence économique et sociale de notre pays.
MACKY VEUT UN NOUVEAU VISAGE POUR LES UNIVERSITES PUBLIQUES
Le président de la République, Macky Sall, a demandé mercredi que soient engagées, sans délais des concertations en vue d’accélérer la réalisation et la mise en service des nouvelles infrastructures académiques et sociales programmées dans les universités
Le président de la République, Macky Sall, a demandé mercredi que soient engagées »sans délais » des concertations en vue « d’accélérer la réalisation et la mise en service des nouvelles infrastructures académiques et sociales programmées » dans les universités publiques.
Le chef de l’Etat a surtout insisté sur « l’amélioration du cadre de vie dans les campus et à la stabilité sociale dans les universités publiques ».
Selon le communiqué du Conseil des ministres, Macky Sall, présidant la réunion hebdomadaire du gouvernement, a évoqué « la situation dans les universités publiques, en demandant au Premier ministre et au ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, d’engager sans délais des concertations avec les recteurs et les directeurs des CROUS [centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires].
Ces concertyations, d’après le texte, permettront « d’accélérer la réalisation et la mise en service des nouvelles infrastructures académiques et sociales programmées ».
Le document ajoute que le chef de l’État « a en outre invité le gouvernement à veiller à l’amélioration du cadre de vie dans les campus et à la stabilité sociale dans les universités publiques ».
Il a de même donné des instructions pour « le suivi du projet des classes préparatoires aux grandes écoles, en demandant au ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, d’initier un plan national de développement des classes préparatoires, tenant compte de l’actualisation de nos programmes de formation, de l’installation fonctionnelle des lycées d’excellence, de la montée en puissance de nos écoles d’ingénieurs et d’autres projets de classes préparatoires accompagnés par l’État à travers un cadre de partenariat public-privé juridiquement maitrisé ».
4EME REVUE ANNUELLE DU PAQUET-EF, LE BILAN EN CHIFFRES
En prélude à la 10e revue sectorielle du Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence, le ministère de l’Education nationale (Men) a tenu, ce lundi aux Sphères ministérielles de Diamniadio, sa 4ème revue interne.
En prélude à la 10e revue sectorielle du Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence, le ministère de l’Education nationale (Men) a tenu, ce lundi aux Sphères ministérielles de Diamniadio, sa 4ème revue interne. La rencontre, qui a réuni tous les responsables du pilotage du système éducatif, a permis de faire l’évaluation des recommandations de l’année dernière et établir des projections pour 2023.
Le ministère de l’Education nationale (Men) a tenu, ce lundi aux Sphères ministérielles de Diamniadio, sa 4ème revue interne alors que se profile la 10e revue sectorielle du Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence pour l’éducation et la formation (Paquet-Ef). C’est une rencontre d’échanges et de partage qui a réuni le staff du ministère de l’Education nationale, les directeurs et chefs de service. L’objectif est d’analyser, ensemble, la portée de la mise en œuvre des grands axes de la politique éducative durant l’année 2022 et jeter les bases des actions majeures pour l’année 2023-2024. «La présente édition se tient aussi à une étape cruciale marquée par l’évaluation de la phase 2018-2022 de notre programme sectoriel, le Paquet-Ef. Cet exercice constitue ainsi une réelle opportunité pour consolider le renouveau de notre système éducatif avec la formulation de la prochaine phase», a indiqué la Secrétaire générale du ministère de l’Education nationale. Cette revue interne constitue également un espace de dialogue, de gestion avec les différents responsables de programme sur leurs performances, conformément à l’esprit du Budget-programmes. Elle permet enfin de mieux préparer la contribution du ministère de l’Education nationale au bilan du secteur en vue de la prochaine rencontre sectorielle, qui sera tenue incessamment.
Hausse continue du taux de réussite aux examens et du budget
A travers les différentes présentations des programmes et les échanges approfondis qu’elles ont suscités, les différents acteurs ont noté avec satisfaction les bonnes performances du département et les efforts considérables consentis pour transformer en résultats les ressources mises à disposition en 2022. Pour le bilan des différents programmes, en 2022, des avancées significatives sur des indicateurs-clés ont été notées. Il s’agit du taux brut de scolarisation qui a connu une amélioration sensible au préscolaire de 17, 70 à 18, 20%, au moyen de 51, 50% à 52, 10% et au secondaire où une performance de 37, 70% a été réalisée. Selon la Secrétaire générale du ministère de l’Education nationale, Mme Khady Diop Mbodji, ces avancées sont liées aux infrastructures de qualité et de proximité réalisées à tous les niveaux afin de renforcer l’équité dans l’accès. Plusieurs indicateurs attestent également des progrès significatifs durant l’année écoulée. L’amélioration du taux d’achèvement de l’enseignement moyen (78, 70%), la baisse du taux d’abandon et le relèvement du taux de promotion à l’élémentaire et au moyen suite à des programmes de remédiation, de maintien, de dotation en matériel scientifique et d’atténuation de la vulnérabilité dans les zones défavorisées. Il y a aussi les taux exceptionnels de réussite aux examens certificatifs enregistrés au Cfee 73, 80% contre 62, 14 en 2021, au Bfem de 70, 38% contre 67, 96 et au Bac de 52% contre 45, 30. Au niveau de l’Education de base des jeunes et des adultes, (Ebja), l’augmentation du pourcentage de daaras modernes construits par rapport aux besoins (67%) et du nombre d’enseignants recrutés et formés par rapport aux besoins (130 contre 32) ont renforcé l’environnement devenu plus propice à l’épanouissement et à la réussite des apprenants des daaras modernes. Concernant le pilotage, la poursuite du processus de renforcement de capacités des acteurs pour la mise en œuvre des Budgets-programmes, le niveau de dématérialisation des procédures administratives et l’allocation du budget de fonctionnement à partir de critères d’équité définis ont renforcé la qualité et la transparence de la gestion du système. En ce qui concerne la programmation pour l’année 2023, le budget s’élève à 825, 6 milliards contre 648, 9 milliards en 2022, soit un accroissement de 21, 40%. Il s’agit d’une progression sans précédent par rapport à 2022 où il y avait seulement 9, 39% d’accroissement. Sur ce budget, indique la Secrétaire générale du ministère de l’Education nationale, la contribution de l’Etat s’élève à 92, 47% et celle des partenaires techniques et financiers à 7, 53%.
En dépit de toutes ces performances, il faut reconnaître que le bilan est aussi marqué par de réels défis à relever. En particulier la baisse du Taux brut de scolarisation (Tbs) à l’élémentaire qui est liée notamment à une forte évolution de la population scolarisable, la baisse du taux d’achèvement à l’élémentaire et au secondaire et l’augmentation du taux d’abandon au moyen et au secondaire liées à l’existence d’un nombre important d’écoles et d’établissements à cycle incomplet, le faible rythme de construction de daaras modernes malgré la légère hausse de l’indicateur en 2023, l’indice de parité en baisse au niveau du moyen malgré les acquis réalisés à l’élémentaire, le déficit en données sur les seuils de performance au préscolaire pour un meilleur suivi avec l’évaluation des acquis au préscolaire à mettre en place, la faiblesse des budgets alloués aux programmes préscolaires et l’Ebja et la taille de la part de budget octroyée à l’investissement qui ne favorisent pas le renforcement de la qualité.
Les défis à relever
Ces contreperformances constituent ainsi des points d’attention à prendre en charge prioritairement dans les prochaines interventions du ministère. C’est dans cette perspective que Mme Khady Diop Mbodji a engagé l’ensemble des acteurs, à tous les niveaux, à mettre en œuvre les recommandations suivantes : favoriser l’accès dans le système éducatif en renforçant la carte scolaire, la diversification de l’offre et la sensibilisation, notamment dans les zones en retard de scolarisation, renforcer les stratégies d’encadrement des élèves en difficulté (les plans de remédiation), notamment dans les zones vulnérables, renforcer le dispositif de prise en charge des élèves dans les mathématiques et les sciences, et élargir le réseau d’établissements scientifiques, accélérer la mise en place d’un réseau de daaras modernes pour accompagner la diversification de l’offre, notamment dans les zones à faible accès, systématiser le suivi des seuils de maîtrise à tous les niveaux à travers une politique cohérente d’évaluation, renforcer le déploiement du numérique éducatif pour mieux accompagner l’équité, l’efficacité et l’efficience du système, renforcer le système d’information et de gestion de l’éducation, notamment pour le non-formel, pour un meilleur pilotage du système éducatif, accompagner les programmes préscolaire et l’Ebja à travers des mesures de renforcement budgétaire et la mise en place de projets porteurs d’investissements, et mettre en place un dispositif efficace de suivi-évaluation de la mise en œuvre de l’ensemble des recommandations de la présente revue.
PAR SAXEWAR DIAGNE DE SENEPLUS
LA SAGA DU PROCÈS OUSMANE SONKO-ADJI SARR, UN RÉCAPITULATIF DES ÉVÈNEMENTS
EXCLUSIF SENEPLUS - Cette affaire va laisser une marque indélébile – Il est l’heure d’instaurer un climat de transparence, de respect des droits de l'homme et de dialogue politique pour garantir la légitimité et la confiance dans le système démocratique
Saxewar Diagne de SenePlus |
Publication 24/05/2023
Le procès très médiatisé opposant Ousmane Sonko, leader de l'opposition au Sénégal, à Adji Sarr, une ancienne employée d'un salon de massage, a captivé l'attention du pays et suscité un débat passionné au cours des derniers mois. Voici un récapitulatif des principaux événements qui ont marqué cette affaire complexe et controversée :
Les accusations initiales : En février 2021, Adji Sarr déclare publiquement avoir été violée à plusieurs reprises par Ousmane Sonko. Ses allégations secouent le pays et déclenchent une série de manifestations et de tensions politiques.
L'immunité parlementaire : Ousmane Sonko, député à l'Assemblée nationale, bénéficie de l'immunité parlementaire, ce qui soulève des questions sur la poursuite de l'affaire. Le Parlement vote en faveur de la levée de son immunité afin qu'il puisse être traduit en justice.
L'arrestation de Sonko : En mars 2021, Ousmane Sonko est arrêté pour trouble à l'ordre public après des affrontements entre ses partisans et les forces de l'ordre lors de son convoi vers le tribunal. Cette arrestation provoque une vague de protestations dans le pays.
Le procès : Le procès débute en mai 2021. Adji Sarr témoigne et détaille les agressions présumées, tandis qu'Ousmane Sonko nie les accusations et affirme être victime d'une conspiration politique visant à le discréditer.
Tensions politiques : L'affaire divise profondément la société sénégalaise et entraîne des tensions politiques croissantes. Des manifestations pro et anti-Sonko se multiplient dans tout le pays, parfois marquées par des violences.
Les plaidoiries et les demandes de peine : Les avocats de la défense et de l'accusation présentent leurs arguments. Le procureur demande une peine de 10 ans de prison pour viol ou une peine de 5 ans pour "corruption de jeunesse".
Résultat en attente : Après des délibérations, le verdict est réservé et sera annoncé le 1er juin 2023. Les attentes sont élevées et l'issue du procès est susceptible d'avoir un impact significatif sur la vie politique et sociale du Sénégal.
Cette saga judiciaire a révélé des divisions profondes au sein de la société sénégalaise et a suscité des débats intenses sur des questions telles que la culture du viol, le pouvoir politique et la justice. Quel que soit le verdict final, il est clair que l'affaire Sonko-Adji Sarr a laissé une marque indélébile sur le paysage politique et social du Sénégal.
Le procès Ousmane Sonko-Adji Sarr se déroule dans un contexte politique particulièrement tendu à neuf mois de l'élection présidentielle. Le pays fait face à une crise politique croissante, marquée par des arrestations de personnalités politiques, de journalistes, d'activistes de la société civile et des conflits au sein de Yewi, la principale force de l'opposition.
Depuis quelques mois, le gouvernement sénégalais a intensifié les arrestations de leaders de l'opposition et de figures politiques ou de la société civile critiques envers le régime en place. Ces arrestations ont alimenté les tensions et accru les divisions politiques dans le pays. Nombreux sont ceux qui voient dans ces arrestations une tentative de museler l'opposition et de restreindre la liberté d'expression avant les élections.
Parmi les mouvements politiques de l'opposition, des conflits internes sont également observés. En particulier, le parti de Sonko, Pastef, fait face à des dissensions et des rivalités avec d'autres formations ou groupements politiques, notamment Taxawu Senegal dirigé par Khalifa Sall et Bartythelemy Diaz. Ces divisions affaiblissent l'opposition et rendent la situation politique encore plus complexe.
Ces tensions politiques et les conflits au sein de l'opposition ont eu un impact direct sur le procès Ousmane Sonko-Adji Sarr. Certains y voient une dimension politique, avec des accusations de manipulation et de complot visant à discréditer Sonko et à affaiblir son parti avant les élections présidentielles.
À neuf mois de la présidentielle, le Sénégal est confronté à des défis majeurs sur le plan politique. La question de la stabilité politique et de la démocratie est cruciale pour l'avenir du pays. Les résultats du procès Sonko-Adji Sarr et l'issue de l'élection présidentielle auront un impact significatif sur la stabilité politique et sociale du Sénégal dans les mois à venir. Il est essentiel que le processus électoral se déroule dans un climat de transparence, de respect des droits de l'homme et de dialogue politique pour garantir la légitimité et la confiance du peuple sénégalais dans le système démocratique.
À ZIGUINCHOR, L'ÉCOLE AU RYTHME DE L'AFFAIRE SONKO ET DES TENSIONS POLITIQUES
Pour les 1.040 candidats au baccalauréat en juillet, l'inquiétude monte, d'autant que l'avenir est incertain et que la tension risque de monter à nouveau avant le verdict attendu la semaine prochaine
Verrou démonté, murs noircis, odeur de brûlé: le magasin du lycée Djignabo Bassène à Ziguinchor, dans le sud du Sénégal, porte encore les stigmates de récents affrontements entre partisans de l'opposant Ousmane Sonko et policiers.
C'était il y a une dizaine de jours, mi-mai, alors que s'ouvrait à Dakar le procès pour viols d'Ousmane Sonko. Depuis, le lycée de 3.000 élèves est fermé, et les autorités éducatives ont ordonné à toutes les écoles du secteur de garder portes closes jusqu'à jeudi.
Car chaque convocation judiciaire de M. Sonko, candidat déclaré à la présidentielle de 2024, populaire parmi les jeunes, fait craindre des troubles, entraînant souvent la fermeture d'écoles en Casamance, à Dakar et ailleurs dans le pays.
Les jeunes du lycée Djignabo ont déjà raté plus d'une quinzaine de jours de classe depuis le début de l'année.
Pour les 1.040 candidats au baccalauréat en juillet, l'inquiétude monte, d'autant que l'avenir est incertain et que la tension risque de monter à nouveau avant le verdict attendu contre M. Sonko la semaine prochaine.
Le procureur a requis dix ans de réclusion contre M. Sonko, absent à son procès à Dakar et présumé se trouver à Ziguinchor, ville dont il est le maire.
Son domicile se trouve à une centaine de mètres du lycée Djignabo, et plusieurs rues du quartier sont parsemées de pneus, sacs de sable et tas de ferrailles disposés par des jeunes pour faire obstacle à une éventuelle tentative d'arrestation de l'opposant.
Ouvrages, fournitures, cartouches d’encre, tenues scolaires… tout est parti en fumée dans l’incendie qui a touché le magasin de l'école, énumère avec regret le proviseur du lycée, Ferdinand Sarr.
Stress de l'examen
Selon Cheick Faye, inspecteur académique de la localité, un élève a failli perdre la vie dans une école attaquée avec des projectiles par des "jeunes encagoulés". Suspendre les classes à titre "conservatoire" vise selon lui à sécuriser les écoliers et éviter un drame, dit-il.
Nombre d'élèves profitent de ces vacances inopinées pour s’adonner à leur loisir préféré: le football.
Ablaye Djigaly, 15 ans, a les pieds tout sales. Élève en quatrième, il a passé la journée avec ses camarades à taper dans le ballon. Il se "couche à 2 heures du matin, alors qu’en temps de cours il est au lit à 22 heures", déplore son oncle Abdoulaye.
A Ziguinchor, région avec 95% de scolarisation en collège et lycée, taux le plus élevé du Sénégal, la suspension des cours a été accueillie avec joie par la majorité des élèves, qui ont rapidement propagé la nouvelle sur WhatsApp, accompagnée de remerciements à l'adresse de l'inspecteur.
Cependant, pour certains élèves en classe d’examen, le sentiment est autre. A moins de deux mois des épreuves du bac, Chérif Samsidine Aidara, élève en terminale en série littéraire, est inquiet de ne pas pouvoir finir le programme. Il révise chez lui avec son ami Serigne Saliou Sow.
Le jeune homme de 20 ans avoue avoir du mal à comprendre certains cours sans l'aide de ses professeurs. "Ce que je fais donc le plus souvent, c’est de reprendre les exercices déjà corrigés en classe", explique-t-il, assis sur un petit bureau chargé de cahiers, fascicules et livres.
Serigne se dit dépité et appelle aussi bien le pouvoir que le camp d'Ousmane Sonko à penser à leur avenir et à trouver un compromis.
Maintenir le lien
L'avenir de cette jeunesse majoritaire dans la population est un enjeu majeur avec l'arrivée massive chaque année de jeunes sur le marché du travail, un chômage élevé et des perspectives restreintes.
Professeur en histoire et géographie à Ziguinchor, Amadou Guissé dit s’organiser comme il peut pour maintenir le lien avec ses élèves via des plateformes numériques comme Teams, Google Classroom ou Kaizala, une application de messagerie et de travail.
La méthode connait ses limites. "Tous les élèves ne disposent pas de smartphones, mais aussi la connexion internet fait souvent défaut pour certains", explique-t-il.
Mame Daour Dabo, professeur de portugais, dit que le retard sur les autres écoles du Sénégal est déjà établi et qu'il sera impossible de rattraper le temps perdu. Il plaide pour un report du baccalauréat.
La Cosydep de Ziguinchor, une organisation non-gouvernementale qui milite pour une éducation de qualité, a alerté mardi sur les perturbations liées au contexte socio-politique, et appelé à une "décrispation définitive" pour une école "à l'abri du jeu politique".
Le proviseur Ferdinand Sarr et l'inspecteur d'académie se seront cependant inquiétés jusqu'au dernier moment que la reprise des cours prévue jeudi ne soit remise en cause.
«FAIRE PREUVE DE VIGILANCE ET DE DEPASSEMENT POUR BIEN NEGOCIER CES QUELQUES SEMAINES QUI NOUS SEPARENT DES EXAMENS»
Selon Cheikh Mbow, directeur exécutif de la Cosydep, Les activités politico-judiciaires affectent l’école sénégalaise.
Les activités politico-judiciaires affectent l’école sénégalaise. Entre suspensions des cours et arrestations d’enseignants, les enseignements/apprentissages connaissent des perturbations depuis quelques mois. Le Directeur exécutif de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP), Cheikh Mbow, juge la situation «préoccupante». Selon lui, toute la communauté éducative est interpellée afin de trouver des solutions et bien négocier les quelques semaines qui nous séparent des examens de fin d’année.
Les activités politico-judiciaires impactent négativement les enseignements/apprentissages, avec des grèves et des arrestations d’enseignants. Par exemple, à Ziguinchor et Sédhiou, les cours ont été suspendus jusqu’à jeudi prochain. Comment appréciez-vous la situation ?
La situation est très préoccupante. L’impact des influences de la vie politique sur l’éducation est trop pesant ; il se traduit souvent par un assujettissement de l’espace scolaire aux événements politiques. Vous savez, dans une année scolaire, chaque heure perdue impacte les performances. Les conséquences des affaires politico-judiciaires peuvent être nocives aux objectifs éducatifs de l’année. D’ailleurs, c’est pour éviter une pareille situation que la COSYDEP n’a jamais cessé de lancer des alertes. En effet, connaissant les menaces qui pèsent sur le secteur au cours des années préélectorales et électorales, nous avons organisé de larges concertations durant les campagnes «Nos vacances pour l’école» ; la dernière édition a justement porté sur les rapports entre la politique, l’éducation et les périodes électorales. En outre, les avis émis par nos observatoires régionaux de la qualité de l’éducation confirment que les contestations politiques sont souvent amplifiées par l’espace scolaire et universitaire, à travers des manifestations de diverses formes. C’est pourquoi, nous devons faire preuve de vigilance, de dépassement et de générosité pour bien négocier ces quelques semaines qui nous séparent des examens de fin d’année. Cette période doit être mise à profit pour renforcer les acquis et nous donner les moyens de relever des défis récurrents liés aux exigences d’optimisation des conditions d’amélioration de la qualité du système éducatif. Le jeu des adultes ne doit pas compromettre le processus de construction des futurs bâtisseurs du pays.
Quelles répercussions cela peut avoir sur le système éducatif ?
Nous sommes très inquiets quant au dénouement de l’année. Mais, il y a plus grave. En effet, les suspensions de cours vont léser les élèves de ces localités, si on sait qu’ils vont être évalués selon les mêmes épreuves, sans mesures discriminatoires. Il faut y ajouter que le système éducatif dans ces régions, connait des situations particulières liées à l’insécurité dans certaines zones mais aussi à l’hivernage, avec des écoles pas toujours aux normes. Avec ces grèves et autres suspensions de cours, les inégalités dénoncées vont encore se creuser davantage. Pire, les manifestations et arrestations d’élèves et d’enseignants, combinées aux mesures de vacances forcées, peuvent être sources d’instabilité et d’insécurité. Il ne faut pas aussi écarter des problèmes de troubles psychosociaux qui peuvent frapper les enseignants et les élèves dans ces situations d’anxiété, comme indiqué par une des recommandations de notre programme LM2C, Lycées Modèles de la Citoyenneté et du Civisme.
Qu’est-ce qu’on doit faire pour épargner les écoles des activités politiques, d’autant plus que nous sommes à moins de deux mois de la fermeture des classes ?
Que faire ? C’est la grande question qui doit interpeller toute la communauté éducative. La COSYDEP, à travers ses notes de position périodiques sur la situation de l’école, appelle à une distinction entre les activités éducatives et celles dans l’espace politique. Nous avons, sans cesse, répété que si nous voulons un climat paisible dans nos écoles, il faut mettre l’éducation à l’abri du jeu des acteurs politiques. Les acteurs doivent, à l’unanimité, faire de cela une règle de conduite, de par leurs actes et leurs discours. Vous me direz que c’est difficile. Je suis d’accord car de nombreux élèves, enseignants et managers du système se retrouvent dans le personnel des partis politiques. Ces acteurs doivent faire l’effort d’éviter la confusion des genres. Les partenaires sociaux doivent systématiquement être impliqués dans le développement d’un dispositif inclusif de communication et de sensibilisation, pour préserver l’école des activités des partis politiques. Les managers du système doivent s’engager à ce qu’aucune velléité endogène ne remette en cause la stabilité du système. Pour ce faire, il convient de rendre fonctionnel le dispositif de monitoring et de prêter attention aux alertes des partenaires. Il est clair que : espace scolaire et espace politique font souvent mauvais ménage. C’est pourquoi, convaincus du lien dialectique entre ces deux espaces, nous continuerons à demander au Chef de l’Etat de conduire les parties prenantes vers la restauration de la confiance, gage d’une paix durable. En somme, je pense que la solution serait que nous tous, acceptions de placer l’éducation au-delà des contingences politiques. Nous devons veiller à ce que l’éducation traverse, sans dommages, cette période de turbulence politico-judiciaire.
DES COLLEGUES REFUSENT DES SANCTIONS «DEMESUREES», LA COSYDEP PRECONISE LA «CONCERTATION»
L’Inspecteur d’Académie de Ziguinchor a décidé de traduire en conseil de discipline — où ils risquent, en plus d’une suspension de quatre mois, la radiation de la Fonction publique pour «faute lourde» —, les professeurs Abdoulaye Diatta et Cornet Lambal
L’Inspecteur d’Académie de Ziguinchor a décidé de traduire en conseil de discipline — où ils risquent, en plus d’une suspension de quatre mois, la radiation de la Fonction publique pour «faute lourde» —, les professeurs Abdoulaye Diatta et Cornet Lambal du lycée de Diouloulou dans la région de Ziguinchor. Les deux enseignants sont incriminés pour avoir «perturbé» les cours le 16 mai dernier, jour du procès Adji Sarr - Ousmane Sonko. Et pourtant, le même inspecteur qui a engagé une procédure disciplinaire contre ces deux enseignants a, quelques jours après, suspendu officiellement les cours dans toute la région pour une semaine ! Nonobstant cela, les collègues de Abdoulaye Diatta et Cornet Lambal, qui disent avoir relevé des manquements dans la procédure de sanctions administratives, entendent s’opposer à des sanctions qu’ils jugent « démesurées » et interpellent les syndicalistes
Une affaire de perturbation scolaire, mille et une versions. Les faits se sont déroulés au lycée de Diouloulou à Ziguinchor. C’était le 16 mai dernier, jour de l’ouverture du procès opposant Ousmane Sonko à Adji Sarr. Les professeurs de français et philosophie, Cornet Lambal et Abdoulaye Diatta, auraient «perturbé» les cours ce jour-là et demandé au proviseur de les « libérer ». L’inspecteur d’académie de Ziguinchor, Cheikh Faye, qui s’est saisi du dossier a vite demandé à ce que des sanctions soient infligées aux deux enseignants qui devraient être traduits en conseil de discipline et encourent une radiation de la Fonction publique pour «faute lourde». La décision de l’IA fait suite aux rapports (circonstanciés et de demande d’explications) du proviseur dudit établissement scolaire disant que les deux enseignants, «en compagnie d’élèves», avaient pris la décision «d’aller de classe en classe pour déloger les élèves». Ils auraient fait fi du refus du proviseur d’obtempérer face à leur demande de libérer les potaches sous prétexte que «le pays va mal».
Après avoir reçu le rapport circonstancié du proviseur, l’Inspecteur d’Académie a demandé au chef d’établissement de servir une demande d’explications aux deux professeurs et d’exploiter leurs réponses sur un autre rapport. Après réception du courrier dans lequel les concernés auraient reconnu avoir commis une faute tout en faisant leur mea culpa, et juré de ne plus «s’embourber dans une si délicate besogne», l’inspecteur a évoqué une «faute lourde» tout en estimant que les excuses «n’enlèvent en rien la gravité des faits commis». C’est ainsi qu’il av décidé de les suspendre et les traduire devant le conseil de discipline tout en demandant leur radiation de la fonction publique.
Naturellement, cette affaire est suivie de très près par tous les enseignants du pays. Selon le professeur d’histoire- géographie au lycée de Nguékokh, Babacar Diouf, le proviseur et l’inspecteur ont tout «faux». Il soutient que «nulle part» dans les réponses aux deux demandes d’explications servies par le proviseur, ses collègues n’ont reconnu les faits qui leur sont reprochés. Au contraire, dit-il, «ils ont apporté toutes les preuves de la fausseté de ces accusations».
Tout comme les rapports du proviseur et de l’Ia qui circulent sur la toile, la demande d’explication d’un des accusés, Abdoulaye Diatta, s’est retrouvée aussi sur le réseau social Facebook. Dans sa réponse à la demande d’explication, il explique que tout a commencé à la veille du procès opposant la masseuse Adji Sarr à Ousmane Sonko où des manifestants avaient décidé d’empêcher les enseignements-apprentissages dans toute la commune de Ziguinchor. Ils sont passés à l’acte le jour du procès. Lui et son collègue les auraient intercepté pour les dissuader de s’attaquer aux élèves mais plutôt d’aller voir l’administration de l’école pour éviter le syndrome des manifestations précédentes pendant lesquelles les élèves et enseignants avaient échappé au pire face aux jets de pierres des manifestants. Abdoulaue Diatta dit clairement ne s’être rendu dans «aucune salle de classe pour déloger des élèves».
Le proviseur démenti dans sa réponse
Se basant sur cette réponse, le professeur d’histoire et de géographie du lycée de Nguékokh, Babacar Diouf assure que ses collègues de Diouloulou n’ont pas reconnu les faits. «C’est alors archi faux que le proviseur ait dit que les concernés ont fait leur mea culpa», a-t-il martelé.
Il poursuit pour dire qu’après avoir réfuté les accusations, ses collègues enseignants ont même présenté leurs excuses par rapport aux incompréhensions que leurs interventions auprès des manifestants ont créées. Dans sa réponse à la demande d’explication, M. Diatta écrit que « (...) la foule était aveugle et violente, et elle n’hésiterait pas à recourir à la violence pour déloger les élèves comme lors des manifestations du procès Mame Mbaye Niang-Ousmane Sonko. Mon intention était de leur dire de ne pas s’attaquer aux élèves, de ne pas jeter des pierres dans les classes mais de s’adresser calmement à l’administration sans usage de force ou de violence. Malheureusement, certains n’ont pas saisi le sens de nos échanges verbaux avec les manifestants qui tentaient de déloger les élèves. Je n’ai participé à déloger aucune classe, une école non plus. Mais au-delà de cette incompréhension, je tiens à présenter mes excuses au proviseur et à tout le monde, et je tiens à préciser que je ne serai ni intéressé ni impliqué à une forme de perturbation des enseignements-apprentissages dans un établissement».
Selon notre interlocuteur, s’excuser auprès du proviseur pour une incompréhension «n’a absolument rien à voir avec des excuses par rapport à une faute commise, comme l’a dit l’inspecteur d’académie citant le rapport du proviseur». M. Diouf du lycée de Nguékokh souligne que l’inspecteur d’académie de Ziguinchor a voulu sanctionner les présumés coupables sur la base d’un «faux rapport du proviseur» sans avoir pris la peine de les auditionner. Et de relever un fait plutôt insolite dans cette affaire. Au moment des faits, dit-il, «le proviseur était absent du lycée». Qui a donc bien pu vilipender ces deux enseignants? Qui, à part le proviseur qui seul en a la prérogative? D’autant que «c’est l’inspecteur lui-même qui aurait appelé le proviseur pour lui demander des informations par rapport à la situation dans son école», d’après toujours M. Diouf qui, après avoir mené sa petite enquête, aurait appris que «c’est le censeur qui a donné un compte rendu des évènements au proviseur». C’est lui aussi qui aurait «rédigé» le rapport envoyé à l’inspecteur d’Académie. Sur ce, il avance la thèse d’un «règlement de comptes politiques très mal ficelé» à ses yeux. En tout cas, M. Babacar Diouf dit interpeller les syndicalistes sur ce qu’il qualifie de «manœuvres de l’administration du lycée de Diouloulou et de l’Ia de Ziguinchor qui «constituent un précédent dangereux pour tout le corps enseignants».
Ne fallait-il régler ce conflit en interne entre administration scolaire et professeurs ? Comme l’explique l’inspecteur de l’enseignement à la retraite Ibra Ndiaye, « dans un établissement existent des structures de conciliation notamment le Cge (comité de gestion de l’école) et l’Association des parents d’élèves (Ape), et toute académie dispose d’une table de concertation avec les syndicats et les partenaires sociaux prévue par le décret 2002-652 qui, naturellement, doit être révisé et adapté. Le bureau d’un proviseur, d’un censeur ou d’un principal ne peut pas être confondu avec la salle d’interrogatoire d’un commandant de brigade de la gendarmerie ou de commissariat de police» estime-t-il. Et d’inviter à « éviter les sanctions démesurées ». Tout en rappelant aux enseignants l’éthique et la déontologie, l’inspecteur à la retraite Ibra Ndiaye affirme que l’administration enseignante ne peut en aucune façon être engagée dans l’orientation répressive des forces de l’ordre et lui donner un sens démesuré en sanctionnant injustement au mépris de toute procédure disciplinaire régulière. Et même si procédure il y a, il est injuste de parler de suspension ou de radiation d’un enseignant à la moindre erreur, incartade ou supposée défaillance professionnelle. « On a eu dans le passé et dans la même circonscription administrative à sanctionner injustement des enseignants pour annuler quelque temps après ces mêmes sanctions que tout le monde savait injustes et relevant d’un excès de pouvoir», a-t-il expliqué.
La Cosydep... pour une confiance mutuelle
Pour les enseignants, les syndicalistes doivent prendre leurs responsabilités dans cette affaire. Mais en attendant, la Cosydep (Coalition en synergie pour le développement de l’école publique), fidèle à sa mission d’alerte, de veille et de propositions dit encourager l’Inspection d’Académie de Ziguinchor et ses Ief (inspections de l’Education et de la Formation) à privilégier, particulièrement dans ce contexte, la concertation avec les acteurs pour construire un consensus indispensable à une bonne poursuite des enseignements apprentissages. Elle invite l’Etat à organiser un dialogue socio-politique inclusif, franc et sincère pour une décrispation définitive du contexte global.
Cheikh Mbow et ses camarades attirent enfin l’attention des acteurs sur «la nécessité d’une bonne préparation» des évaluations trimestrielles (compositions) et des examens de fin d’année (Cfee, Bfem, Bac) à Ziguinchor qui a toujours eu de bons résultats. Mais également sur «une bonne anticipation sur les aléas de la saison des pluies qui pointent à l’horizon». Un discours empreint de sagesse !
LES FRAIS DE SCOLARITE DANS L'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE ET LA FORMATION PROFESSIONNELLE REVUS A LA BAISSE A LA BAISSE
C’est une bonne nouvelle pour les parents d’élèves. Par un arrêté, les pouvoirs publics ont pris des «mesures de régulation des tarifs applicables à tous les niveaux de l’enseignement et de la formation professionnelle et technique.
C’est une bonne nouvelle pour les parents d’élèves. Par un arrêté, les pouvoirs publics ont pris des «mesures de régulation des tarifs applicables à tous les niveaux de l’enseignement et de la formation professionnelle et technique, conformément aux dispositions scolaires et universitaires».
Des changements seront notés sur les frais de scolarité à la prochaine rentrée scolaire et universitaire. Le gouvernement, qui avait décidé, «à l’issue des concertations nationales sur la lutte contre la vie chère, de prendre des mesures de régulation des tarifs applicables à tous les niveaux de l’enseignement et de la formation professionnelle et technique conformément aux dispositions scolaires et universitaires», a publié un arrêté allant dans ce sens. Les autorités ont décidé, «conformément aux dispositions des articles premier 3 et 6.2 du décret no2022-89 du 17 janvier 2022 relatif aux régimes de prix et aux procédures de dénouement du contentieux économique», de fixer les frais d’inscription et d’études dans les établissements d’enseignement du préscolaire, de l’élémentaire, du moyen et secondaire général et du supérieur et de la formation professionnelle et technique par arrêté. Ainsi, il est noté dans l’article 2 que «les frais d’inscription sont gratuits dans tous les établissements de l’enseignement public préscolaire et élémentaire». Le même article fixe les frais d’inscription «à 3000 F Cfa dans les établissements de l’enseignement public moyen et secondaire général». Toutefois, il est précisé qu’ils «peuvent être portés à 5000 F Cfa au maximum sur décision du Conseil de gestion de l’établissement».
S’agissant des établissements de formation professionnelle et technique, «les frais d’inscription dans les lycées d’enseignement technique et les centres de formation professionnelle sont fixés ainsi qu’il suit : Certificat d’aptitude professionnelle 15 000 F Cfa par apprenant, Brevet d’étude professionnelle 20 000 F Cfa par apprenant, Brevet de technicien 25 000 F Cfa par apprenant, Brevet de technicien supérieur 35 000 F Cfa par apprenant». Quid de l’enseignement privé ? Les pouvoirs publics ont décidé dans l’article 3 de cet arrêté de faire baisser les frais de scolarité de tous les établissements privés d’enseignement préscolaire, élémentaire, moyen secondaire général de 10% par rapport aux tarifs appliqués au cours de l’année académique 2021-2022. Seulement, il est précisé que c’est «sous réserve de l’application d’un montant minimal déterminé ci-après : 2500 F pour l’enseignement préscolaire, 3000 F pour l’enseignement élémentaire, 4000 F pour l’enseignement moyen, 5000 F pour l’enseignement secondaire». Dans la même dynamique, il est indiqué que «nonobstant les dispositions de l’alinéa premier du présent article, les frais de scolarité sont payés mensuellement suivant un système arrimé à l’année scolaire». Pour ce qui est des frais de scolarité des établissements privés de l’enseignement supérieur, il est dit dans l’article 4 qu’ils «sont baissés pour les apprenants de nationalité sénégalaise ou originaires de l’Uemoa» de 10% dans la région de Dakar, de 5% dans les autres régions du pays et de 5% dans les établissements privés de l’enseignement supérieur du secteur de la santé sur tout le territoire national.
Toujours dans cette optique de réguler ce secteur, les pouvoirs publics ont interdit dans l’article 5 dudit arrêté «à tout établissement d’enseignement préscolaire, élémentaire moyen, secondaire général, supérieur ou de la formation professionnelle et technique de subordonner la fourniture de ses services au paiement de frais de scolarité par l’apprenant». En outre, dans l’article 6, obligation est faite à «tout établissement d’enseignement préscolaire, élémentaire, moyen et secondaire général, supérieur ou de la formation, de publier les tarifs fixés par le présent arrêté et qui lui sont applicables de façon visible et lisible par tout moyen approprié, notamment le marquage et l’affichage».
Dans leur document, les autorités ont aussi prévu des sanctions en cas de non-respect des dispositions fixées. Ainsi, il est dit dans l’article 7 que «les infractions aux dispositions du présent arrêté sont passibles de sanctions prévues par la législation en vigueur». En sus, les autorités informent dans leur document que le directeur de l’Enseigne-ment moyen secondaire général, ceux du préscolaire, de l’élémentaire, de l’enseignement supérieur, de la formation professionnelle et technique et le directeur du Commerce intérieur «sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’application du présent arrêté».