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3 mai 2025
Éducation
LE GOUVERNEMENT LANCE LE PLAN ZERO GRÈVE, ZÉRO CONTENTIEUX
Sur instruction du chef de l’État, Macky Sall, formulée en Conseil des ministres du 5 mai 2021, un plan national de renforcement du dialogue social a été élaboré, en collaboration avec l’Organisation internationale du travail (OIT),
Sur instruction du chef de l’État, Macky Sall, formulée en Conseil des ministres du 5 mai 2021, un plan national de renforcement du dialogue social a été élaboré, en collaboration avec l’Organisation internationale du travail (OIT), la coopération allemande, à travers GIZ et le Haut conseil du dialogue social (HCDS).
Présidant la cérémonie de lancement du plan en question, ce lundi 20 décembre, le ministre du Travail, Samba SY, a insisté sur « le contexte de reprise incertaine du fait de la persistance de la pandémie de la Covid-19. » En effet, a-t-il appuyé, « au niveau mondial, si l’on se fie à la 8e édition de l’Observatoire de l’OIT, la reprise sur le marché du travail, suite aux bouleversements suscités par la pandémie, reste stagnante en 2021. De légers progrès ont été enregistrés depuis le quatrième trimestre 2020. Selon la même source, dans la même période, la croissance de la productivité du travail, au niveau mondial, ralentit de manière significative, avec une croissance négative dans les milieux à faibles revenus. »
Par conséquent, a-t-il averti : « les défis seront de plus en plus pressants pour le marché du travail eu égard à notre ambition de maintenir et de créer des emplois massifs et décents. Voilà pourquoi, il est impératif en tant qu’acteurs du monde du travail, quel que soit notre positionnement que nous ne perdions jamais de vue le monde dans lequel nous sommes en train de nous mouvoir. »
Abordant la recrudescence des mouvements de grève dans la Fonction publique notamment dans les secteurs de l’Éducation, la Santé, mais aussi dans les Transports et l’Enseignement supérieur, il a concédé que ces « convulsions participent de la marche normale des choses. » Cependant, s’est-il empressé d’ajouter : « les uns et les autres avons intérêt à ne pas perdre de vue la réalité des moments dans lesquels nous sommes. » Il a insisté sur « le dialogue social et le tripartisme » comme « voie privilégiée pour contenir les répercutions de la crise et réussir la crise. »
En face, au moment où le front social est en ébullition, les travailleurs attendent « des solutions pérennes », à travers « l’engagement de tous les acteurs pour créer des conditions d’un dialogue social franc, inclusif et porteurs d’espoir pour tous. » Un objectif « qui ne peut se réaliser sans la transparence, le respect des accords signés, sans une confiance mutuelle entre les partenaires. »
Pour les employeurs également représentés, le souhait exprimé est « de travailler plus et mieux avec zéro contentieux social, zéro grève, zéro paralysie dans le secteur d’activités ou d’entreprise » afin de « partager les fruits de la croissance », à travers « le maintien de la cohésion sociale, gage de notre progrès économique. »
Par ailleurs, d’après le document parcouru par Emedia, il est essentiel, en termes de défis, « de renforcer les structures et institutions de dialogue social, le cadre juridique de l’Institution tripartite nationale de dialogue social, de systématiser le dialogue social comme valeur essentielle du vivre ensemble, promouvoir une culture du dialogue, construire la volonté commune, former les acteurs pour un nouveau leadership, mettre à jour les conventions collectives de branche et mettre en place des cadres appropriés de dialogue pour les acteurs du secteur informel afin de faciliter leur formalisation. »
Bien que le dialogue social soit une véritable tradition, au Sénégal. L’exercice rencontre, en revanche, des limites ainsi déclinés par le document : « l’émiettement syndical illustré par la floraison de syndicats du même secteur, l’absence de mécanisme obligatoire de régulation avant l’exercice du droit de déposer un préavis de grève (la procédure de règlement des différends collectifs entre l’Eétat employeur et les organisations syndicales du secteur public n’offrant pas aux parties suffisamment de temps pour négocier dans un climat serein). » A cela s’ajoutent : « l’imprécision, le manque de consensus autour des procédures légales de règlement de différends collectifs de travail, d’exercice du droit de grève et du pouvoir de réquisition dans la Fonction publique, qui ne militent pas pour une gestion efficace des conflits ».
Le lancement fait, il reste le défi de la vulgarisation du plan. Des activités sont prévues, dans ce sens.
PACIFICATION DES UNIVERSITES, LE MINISTRE «ADOUBE» LE SAES
Ce retour à la paix est le fruit d’une médiation du SAES dans une crise où le ministère n’avait pas les moyens, ni le droit d’intervenir, selon le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation
Le ministre de l’enseignement supérieur a remercié le SAES pour son implication dans la sortie de crise à l’université de Bambey. Face à la presse, Cheikh Oumar Hanne a annoncé que grâce à cette médiation, deux UFR sur cinq ont donné un avis favorable pour l’organisation de deux sessions d’examens à l’université Alioune Diop de Bambey.
C’est la décrispation dans les universités du Sénégal, notamment celle de Bambey, après une semaine de confrontation avec les forces de l’ordre. Ce retour à la paix est le fruit d’une médiation du SAES dans une crise où le ministère n’avait pas les moyens, ni le droit d’intervenir, selon le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.
En effet, suite à la médiation entamée par le SAES, les assemblées des UFR qui avaient programmé de faire une session unique pour l’année universitaire 2021 ont promis de reconsidérer leur position sur cette décision. Et selon Cheikh Omar Hanne, deux UFR ont déjà décidé d’abroger cette décision qui émanait de leurs assemblées respectives, pour organiser deux sessions. Les autres Unités de formation et de recherches sont dans les discussions pour voir quelle suite donner à cette exigence des étudiants, principal motif de la grève. En attendant, Cheikh Oumar Hanne a remercié le SAES pour son initiative de médiation dans cette crise qui mettait en conflit deux composantes de la communauté universitaire (étudiants et professeurs) et dans laquelle, il était tenu par la loi. « Cette mesure vient d’être prise par les assemblées des UFR conformément aux textes qui confèrent aux universités leur autonomie ».
Ainsi, le ministre a expliqué les raisons de son mutisme sur le sujet. Selon le ministre Hanne, l’origine de la crise se trouvait sur des questions académiques auxquelles sont venus se greffer, l’affaire de la mort de l’étudiant de Bambey, dont les résultats de l’autopsie ont montré qu’elle n’était pas causée par l’intoxication, et les mouvements de soutiens de leurs camarades de Saint-Louis et Dakar. De l’avis de Cheikh Oumar Hanne, les questions pédagogiques sont du ressort des assemblées des universités qui jouissent elles-mêmes du privilège de l’autonomie des universités. « La gestion des crises relevait des instances académiques et la revendication portait sur l'annulation d'une décision prise par des instances qui ont des prérogatives que leur confère la loi. Et, les décisions prises par les assemblées ne peuvent pas faire l’objet de recours. A moins que le concerné ne reconnaisse pas la décision et introduise un recours gracieux pour une révision. Et dans le fonctionnement de ces instances, le ministère ne peut ni ne doit intervenir », a dit le ministre. C’est là que réside l’importance de la réaction des instruments de discussion, selon lui. «Le ministère ne pouvait intervenir et le SAES a pris sur lui d'entamer des démarches. Ce qui a amené des UFR à reconsidérer la position d'organiser une session unique. Déjà, deux UFR ont déjà donné leur accord pour l'organisation de deux sessions », a soutenu le ministre.
Cette dynamique de paix sera poursuivie et toutes les autorités des universités ont été instruites à cet effet. Le ministre a également souligné que pendant cette crise, les franchises universitaires ont été respectées, conformément à la loi. Mais il a tenu à rappeler qu’en cas de nécessité, les autorités universitaires pouvaient réquisitionner la force publique pour circonscrire le mal et faire revenir l’ordre. Enfin, le ministre s’est aussi prononcé sur le sujet de la future université Souleymane Niang de Matam pour dire qu’elle sera implantée sur un seul site, dans la région.
FORT DE SES SUCCES, LE RESEAU DE RECHERCHE MEDICALE WANETAM LANCE SA 3E PHASE
Le réseau ouest-africain Wanetam dont l’objectif est de renforcer les capacités régionales, nationales et institutionnelles en matière de recherche clinique a procédé hier à Diamniadio au lancement de sa troisième phase. Les impératifs sanitaires de l’heure confirment pour ses membres la nécessité de « réussir le pari de la recherche participative ».
La ville nouvelle de Diamniadio est sur le point de devenir une étape obligée pour les acteurs de la recherche scientifique. Après le sommet régional de haut niveau sur le VIH, puis le Forum de coopération sino-africain (Focac) où les questions liées à la santé ont pris une place importante, sans oublier le Prix Galien Afrique, c’est le réseau ouest-africain de recherche sur la tuberculose, le Sida et le Paludisme (Wanetam) qui a posé ses valises pour deux jours dans ce nouveau pôle urbain. Il faut souligner que Wanetam est piloté depuis sa création en 2009 par le Pr Souleymane Mboup en tant que coordonnateur du réseau et par ailleurs, président de l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef). C’est donc dans les murs de son institut de Diamniadio que l’éminent professeur a lancé hier avec ses collègues, la troisième phase de développement de ce réseau qui regroupe à l’heure actuelle quasiment tous les pays de la sous-région (12 au total). Vingt-cinq (25) institutions sous-régionales y sont représentées, appuyées par 5 institutions de 4 pays européens. La genèse la mise sur pied du réseau remonte d’ailleurs au 16 juin 2003 lorsque les pays de l’Union européenne ont initié l’instauration du partenariat des pays européens et en développement sur les essais cliniques (EDCTP) par le biais d’un vote du Parlement européen et du Conseil de l’Europe.
Après le succès des deux premières phases, les bailleurs essentiellement européens ont décidé de doter la troisième d’un financement de 4,5 millions d’euros,soit près de trois milliards de francs Cfa sur une durée de trois ans. Parmi les résultats obtenus au cours des deux précédentes phases, le Pr Souleymane Mboup a évoqué notamment « l’accréditation de laboratoires aux normes ISO 15189, l’octroi de financements à des postdoc pour la mise en place et la conduite de microprojets de recherche ou encore l’encadrement de doctorants et de masters ».
Selon le codécouvreur du VIH-2, les analyses des différents problèmes relatifs à l’accès des chercheurs des pays en développement à la connaissance scientifique révèlent deux types d’obstacles à savoir « ceux qui sont inhérents aux processus de la recherche qui ont des effets inhibiteurs particuliers sur les chercheurs des pays en développement et ceux qui sont liés au cadre institutionnel de ces pays, principalement l’insuffisance des ressources allouées à la recherche ». Ce contexte économique se conjugue au fait que 6 des principales causes de mortalité dans les pays à faible revenu soient encore des maladies transmissibles à l’instar du paludisme, la tuberculose et le VIH. Dans ce sens, l’EDCTP entend par le biais de ce type de réseau accélérer le développement clinique de nouveaux outils de diagnostic, de médicaments, de vaccins et de microbicides contre ces trois maladies, mais aussi des études sur les maladies infectieuses négligées (NIDs) et les maladies émergentes et ré-émergentes telles que le SARS COV-2 ou Ebola.
LE FAGOT DE MA MÉMOIRE
Le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne a rendu hommage à ses parents, principalement sa mère dans son livre ‘’Le fagot de ma mémoire’’, publié en mars dernier, aux éditions ‘’Philippe Rey’’
Dakar, 18 déc (APS) – Le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne a rendu hommage à ses parents, principalement sa mère dans son livre ‘’Le fagot de ma mémoire’’, publié en mars dernier, aux éditions ‘’Philippe Rey’’ (France), a appris l’APS de l’auteur.
‘’Ce livre est un hommage principalement à ma mère et à mon père’’, a-t-il dit, lors de la présentation de son œuvre, vendredi, au musée des civilisations noires à Dakar, à l’occasion du ‘’Book club’’, une cérémonie dédiée aux livres et organisée par la directrice de ‘’Intelligence magazine’’ Amy Sarr Fall.
‘’C’est aussi un hommage aux villes que j’aime, des villes auxquelles, je suis attaché ainsi qu’à mes amis et mes anciens étudiants’’, a-t-il ajouté.
Souleymane Bachir Diagne estime que ‘’notre époque est en train de mourir des ethno-nationalistes’’.
‘’Elle est en train de mourir des égoïsmes qui sont là, qui nous divisent et nous partagent en des tributs et qui s’expriment dans les inégalités profondes qui fragmentent l’humanité entre un nord et un sud’’, a déploré le philosophe sénégalais.
L’ouvrage ‘’Le fagot de ma mémoire’’ est un voyage qui retrace son parcours de Saint-Louis (Nord du Sénégal) à Colombia University (Etats-Unis) en passant par Ziguinchor (Sud), Dakar, Paris (France) entre autres.
Selon lui, ‘’ce fragment de l’humanité se voit dans l’injustice vaccinale avec la Covid-19, mais également à l’intérieur des Nations elles-mêmes qui partagent les peuples entre ceux qui sont riches et ceux qui sont pauvres créant des inégalités profondes’’.
’’Aujourd’hui, cela va être les grands défis des temps présents et c’est dans ces défis que la philosophie doit s’inscrire’’, estime M. Diagne, enseignant de Colombia University, en Amérique.
L’Universitaire, considéré comme ‘’l’un des grands penseurs’’ de cette époque, revient dans son ouvrage sur son parcours de jeunes sénégalais, élevé dans la tradition d’un islam soufi et lettré, a confié à l’APS, un participant à la cérémonie.
‘’La génération de Bachir et notre propre génération ont l’obligation de transmettre à nos enfants, nos propres parcours intellectuels et humains’’, a pour sa part indiqué El Hadj Hamidou Kassé, ministre-conseiller à la Présidence de la République.
’’On ne peut pas se mouvoir dans la société, si on n’a pas de maître, qui est pour nous une boussole, un conducteur, quelqu’un de qui on s’inspire pour bien maîtriser sa société et pouvoir se construire soit même une belle trajectoire et un bon parcours’’, a-t-il conseillé aux élèves, venus assister à la présentation du livre.
Selon lui, tout le travail de Souleymane Bachir Diagne consiste à dire que ‘’le monde en général est un monde de différence, de disparité et de diversité’’.
Il pense que ‘’notre tâche en tant qu’humain est de construire l’humanité, c’est-à-dire construire un être ensemble, un vivre ensemble’’.
‘’On a tous vu la beauté de la philosophie, on a vu à quel point, c’est beau d’écouter des personnes partager leur savoir’’, s’est réjoui Amy Sarr Fall.
Elle a appelé les jeunes à s’adonner à la lecture en période de vacances. ‘’Reconnectez-vous davantage à la lecture, profitez de ces quelques jours de vacances pour lire l’œuvre du professeur Souleymane Bachir Diagne +Fagot de la mémoire+’’, leur a-t-elle lancé.
Le professeur Souleymane Bachir Diagne entreprend de publier au mois de mars prochain, son prochain livre intitulé : ‘’De langue à langue, tradition et hospitalité langagière’’.
Né le 8 novembre 1955 à Saint-Louis, il a enseigné à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) avant d’aller donner des cours à Colombia Université aux USA.
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LE JOURNALISME ÉCONOMIQUE, CE N'EST PAS SORCIER
Abdou Diaw a publié récemment un ouvrage dans le but d’aider les journalistes à mieux aborder les sujets ayant trait à l’économie et à la finance. L’ouvrage vise aussi à démythifier le journalisme économique .
Doctorant en sciences de l’information et de la communication, Abdou Diaw est journaliste économique et financier. Sensible au mésusage qui est fait des termes économiques et financiers, il s’est proposé de publier un ouvrage dans lequel il analyse les concepts économiques et financiers que les journalistes sont appelés à manipuler le plus souvent dans leur travail d’information.
Abdou Diaw nourrit une forte ambition de participer à la vulgarisation de l’information économique au Sénégal et en Afrique et récuse l’idée que le journalisme économique serait impénétrable à condition d’être économiste. C’est qui motivé la publication de son ouvrage «Comprendre les termes de l’économie et de la finance». Une œuvre grand public qui sera d’une grande utilité pédagogique.
L’ouvrage aborde les termes économiques courants qui ne sont pas forcément bien compris par des journalistes. Il s’agit des termes aussi ordinaires que l’on entend souvent comme le PIB, le taux de croissance, le budget programme, la fiscalité, la bourse, le marché des obligations …
Écrit dans un style accessible, l’ouvrage s’adresse au-delà des journalistes, des étudiants surtout ceux des écoles de journalisme, mais aussi des enseignants dans le cadre de la transmission de leur savoir.
Dans cet entretien avec AfricaGlobe Tv Abdou Diaw explique l’objectif de cet ouvrage ainsi que l’accueil qui a été réservé à ce manuel grand public. Chargé de Cours Centre d’Études des Sciences et techniques de l’Information et de la Communication (CESTI), il poursuit également sa carrière de jeune chercheur.
LE PLAN DE LA COSYDEP POUR UNE ANNÉE SCOLAIRE APAISÉE
Le système éducatif va vers des perturbations cette année 2022, marquée par les élections municipales, législatives et syndicales, mais aussi avec l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations de football
Le climat politico-social tendu menace le déroulement normal des deux derniers trimestres et le dénouement correct de l’année scolaire, selon la Cosydep (Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’école publique) qui exige de l’administration scolaire, de ne pas privilégier les préoccupations électorales au détriment du fonctionnement normal de l’institution scolaire.
Le système éducatif va vers des perturbations cette année 2022, marquée par les élections municipales, législatives et syndicales, mais aussi avec l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations de football. La Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’école publique (Cosydep), qui a alerté lors de la dernière réunion statutaire de l’année 2021 du Conseil d’Administration (Ca), a émis des propositions. Elle pense qu’il faudra exiger de l’administration scolaire, de ne pas privilégier les préoccupations électorales au détriment du fonctionnement normal de l’institution scolaire. Elle est d’avis qu’il faut rappeler aux enseignants engagés dans ces élections, de se conformer aux textes législatifs et réglementaires en vigueur.
Par ailleurs, la Cosydep veut des mesures pour amener les candidats à prendre des engagements fermes pour une meilleure prise en charge des défis et priorités du secteur, relevant de leurs responsabilités. Elle estime également qu’il faudra engager les acteurs impliqués, à respecter scrupuleusement la neutralité politique de l’école, en épargnant les élèves des jeux d’acteurs, permettant ainsi à l’école de rester dans ses missions principales : éduquer et former. «Comme l’on peut s’en douter, les élections municipales et législatives de 2022 seront une période susceptible de générer des tensions politiques et sociales, pouvant impacter l’institution scolaire et universitaire», soutiennent le directeur exécutif de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’école publique, Cheikh Mbow, et ses camarades.
Ils ont relevé les déficits «importants» en enseignants, salles de classe et tables-bancs, dénoncé aussi les hausses exorbitantes des frais d’inscription, une recrudescence des grèves d’enseignants et d’apprenants enregistrée, l’expansion de la violence dans les universités. «Aujourd’hui, il est urgent d’agir vite et efficacement par des mesures vigoureuses, en vue d’éviter de compromettre le déroulement et le dénouement de l’année», pensent Cheikh Mbow et compagnie. Il s’agit, pour le Conseil d’administration, de planifier la résorption des déficits, en vue de combler les lacunes et mettre aux normes l’environnement des apprentissages pour sa sécurité, sa sureté et sa salubrité. Mais aussi de mettre plus de pragmatisme et d’efficacité dans le suivi des accords Gouvernement–Syndicats, après la reprise du monitoring saluée par les acteurs et la tenue des réunions techniques sectorielles.
Le Conseil d’administration de la Cosydep veut qu’on affronte le rapport sur le système de rémunération des agents de l’Etat, en traitant les conclusions de façon diligente, objective et responsable. Il pense qu’il faut engager l’Etat à prendre des mesures conservatoires immédiates contre toute forme de violence dans l’espace scolaire et universitaire, en mettant en œuvre des approches basées sur l’écoute, la concertation et la conciliation. L’instance recommande l’amélioration des conditions d’enseignement dans les écoles publiques, souvent sous-dotées d’infrastructures, d’équipements, avec des ratios élèves-enseignant élevés et un quantum horaire insuffisant.
POUR EXIGER LE RESPECT DES ACCORDS, LE G20 ANNONCE UN PRÉAVIS DE GRÈVE
L’année scolaire risque d’être perturbée. Les syndicats sont en train de dérouler leurs plans d’actions, pour exiger le respect des accords signés avec le gouvernement.
Le respect des accords signés en 2014 avec le gouvernement, c’est ce qu’exige le G20. En conférence de presse hier, la nouvelle équipe de ce cadre, qui regroupe une vingtaine de syndicats d’enseignants, a annoncé le dépôt d’un préavis de grève dès ce lundi.
L’année scolaire risque d’être perturbée. Les syndicats sont en train de dérouler leurs plans d’actions, pour exiger le respect des accords signés avec le gouvernement. Dans cette même dynamique, le G20 a annoncé le dépôt de son préavis de grève dès lundi. En conférence de presse hier, le nouveau coordonnateur de ce cadre, qui regroupe une vingtaine de syndicats de l’enseignement, a fait savoir que cette décision a été prise après une analyse du «contexte scolaire marqué par une faible mise en œuvre du protocole d’accords de février 2014 et le non-respect des engagements et la persistance du gouvernement de verser dans le dilatoire, tout en jouant la carte de la division». Ardo Fall, par ailleurs Secrétaire général de l’Uden/R, soutient que : «Le G20 dénonce cette stratégie habituelle consistant à faire encore de nouvelles promesses sans une réelle volonté de les respecter.»
Ainsi M. Fall et ses camarades exigent «du gouvernement, la satisfaction de sa plateforme revendicative qui accompagne ledit préavis». Et M. Fall, d’énumérer les revendications : «Il s’agit du respect des accords de 2014, la lancinante question des enseignants décisionnaires, discriminés injustement en fonction ou pire à la retraite à cause d’un arsenal de textes caduques, qui continuent de les maintenir dans une station de précarité extrême, inacceptable et incompréhensible. Il y a aussi la question de la rémunération des fonctionnaires de l’Etat. Nous assistons toujours à un dilatoire du gouvernement, qui n’a pas encore donné de réponses justes par rapport à cette question. Et la retraite à 65 ans, pour des raisons de justice et de performance professionnelle.»
Pour trouver une «solution concrète aux préoccupations des enseignants et pour une école de qualité», le G20, tout en saluant cette dynamique de lutte des enseignants, «appelle à davantage de concertation, de retrouvailles autour des préoccupations des enseignants». Le coordonnateur du G20 a ainsi appelé les autres organisations syndicales à l’unité, afin de «s’accorder sur des plans d’actions».
Le G20 a renouvelé ses instances et mis en place une nouvelle équipe de coordination le mardi 23 novembre dernier. Le coordonnateur, Ardo Fall, souligne que leur mission s’inscrit «naturellement dans la continuité de la réflexion entamée sur les problèmes de l’école et des enseignants, mais également la poursuite des actions menées pour l’atteinte de leur objectif principal» à savoir «des enseignants épanouis dans un système éducatif innovant et performant».
TENSIONS DANS LES ÉCOLES ET UNIVERSITÉS, L’UNAPEES APPELLE À DES CONCERTATIONS RAPIDES
L'Union nationale des parents d’élèves et d’étudiants du Sénégal (Unapees craint que la situation à l’école ne prenne de l’ampleur et se dit étonnée du du mutisme du ministère de l’Education nationale
Les tensions qui prévalent dans le système éducatif, ne rassurent guère l’Unapees (Union nationale des parents d’élèves et d’étudiants du Sénégal). L’organisation présidée par Abdoulaye Fané, attend des autorités qu’elles travaillent à l’ouverture rapide de concertations, et des grévistes (syndicats d’enseignants et organisations des étudiants), le sens de la responsabilité.
Craignant que la situation à l’école ne prenne de l’ampleur et étonnée par le mutisme du ministère de l’Education nationale, l’Union nationale des parents d’élèves et d’étudiants du Sénégal (Unapees) a appelé hier vendredi, à l’ouverture de concertations entre les différents acteurs du système éducatif. Les derniers développements, avec les mouvements de grèves d’étudiants et d’enseignants, font craindre en fait, le pire chez les membres de l’Unapees. «Des remous ont été constatés dans les universités et cela a commencé à l’université Alioune Diop de Bambey. Les autres universités se sont solidarisées.
Les étudiants manifestent et les Forces de l’ordre sont intervenues à Bambey et à l’université Gaston Berger. Cette situation inquiète tous les parents et le spectre d’une année blanche ou invalidée risque de devenir une réalité», a averti Abdoulaye Fané, président de la structure, lors d’un point de presse à la mairie de Rufisque. «Le constat est là et nous avons interpellé les autorités et appelé au calme, afin de permettre l’ouverture de concertations», a-t-il insisté.
M. Fané est d’avis que la situation résulte de la non-application des rencontres périodiques entre les différentes parties, comme convenu. «Au début, les séances étaient périodiques, mais avec le poste de Premier ministre qui avait été enlevé, c’est le ministre Cheikh Kanté qui devait représenter le gouvernement aux rencontres. Ce dernier a cessé de venir, se contentant juste d’envoyer un représentant», s’est-il désolé. Il a ainsi appelé les autorités à trouver une solution pour l’ouverture rapide de concertations et les grévistes, au sens de la responsabilité. «Ils ont le droit d’aller en grève, mais ils n’oublient pas le droit à l’éducation qui est aussi fondamental», a dit Abdoulaye Fané.
ANNEE SCLOLAIRE 2022, LA COSYDEP ANNONCE DES PERTUBATIONS
Avec une année 2022 qui s'annonce chargée, la Cosydep, prévenante, voudrait au moins amortir les répercussions négatives sur l'enseignement national. Élections locales et législatives, grèves intempestives et violences,
Avec une année 2022 qui s'annonce chargée, la Cosydep, prévenante, voudrait au moins amortir les répercussions négatives sur l'enseignement national. Élections locales et législatives, grèves intempestives et violences, Coupe d'Afrique des nations, etc., tous les ingrédients sont réunis pour une année scolaire instable.
Consciente de ce fléau qui menace considérablement l'école sénégalaise, la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l'éducation publique (Cosydep) a voulu prendre les devants. "Cette année est particulière. Déjà, au premier trimestre, les grèves font rage dans l'école. Sans oublier que nous abriterons deux élections en 2022 : les Locales et les Législatives. La Can, ainsi que le poste de Premier ministre qui va revenir, sont autant d'éléments susceptibles de perturber l'année. Nous avons donc décidé d'alerter", constate Hélène Rama Niang, Conseillère administrative de la coalition.
La Cosydep s'est aussi attardée sur la privatisation de plus en plus grandissante de l'enseignement. Selon toujours Mme Niang, "l'école privée n'est pas un choix, mais plutôt une obligation pour bon nombre de parents interrogés. L'État doit consentir les investissements nécessaires pour que l'éducation publique retrouve ses lettres de noblesse et devienne accessible", a-t-elle déclaré, rappelant en même temps que l'éducation est un droit pour tout jeune citoyen âgé de moins de 16 ans.
Quant aux élections à venir, ces acteurs de l'éducation souhaitent que les enseignants privilégient les cours aux meetings et autres manifestations politiques. Dans cette veine, la Cosydep a exigé, dans sa déclaration, la neutralité totale de l'école par rapport aux prochaines échéances électorales.
La présidente de la séance a également appelé l'Etat à plus de responsabilités, en s'acquittant de ses engagements vis-à-vis des enseignants. La violence de plus en plus présente en milieu scolaire et universitaire a été aussi mise sur la table. Toutefois, la conseillère administrative est consciente que l'idéal prôné par le Cosydep ne sera pas chose facile. À ce propos, ce soutien de l'école publique a affirmé : "Encore une fois, cette nouvelle année qui arrive sera très animée. Même si notre souhait le plus ardent demeure le bien-être de l'enseignement dans sa globalité, la tâche s'annonce difficile, au regard de toutes ces péripéties que nous avons évoquées tantôt."
LES ENSEIGNANTS À BRAS RACCOURCIS SUR MAMADOU DIOP DECROIX
Invité de l’émission « Jury du Dimanche » du journaliste Mamadou Ibra Kane, le député Mamadou Diop Decroix a évoqué le faible niveau en français des enseignants et l’urgence d’enseigner à travers nos langues
Le député Mamadou Diop Decroix, qui propose l’utilisation des langues nationales pour une meilleure qualité de l’enseignement au Sénégal, a un peu «critiqué» le niveau de français des enseignants. Près d’une semaine après cette sortie aux allures d’une attaque frontale — c’était dimanche dernier —, les enseignants peinent encore à avaler la pilule.
Invité de l’émission « Jury du Dimanche » du journaliste Mamadou Ibra Kane, le député Mamadou Diop Decroix a évoqué le faible niveau en français des enseignants et l’urgence d’enseigner à travers nos langues. «On ne peut pas avoir la qualité de l’enseignement si on n’a pas une qualité de l’enseignant. On enseigne dans une langue qui s’appelle le français. Aujourd’hui, ceux qui enseignent, je suis désolé, ne maitrisent pas le français. Comment pouvez-vous enseigner une langue, ou dans une langue, que vous ne maitrisez pas? On va enseigner les mathématiques, la physique, la chimie, la médecine... en français. Moi j’ai proposé vraiment qu’on recense et ramène tous les vieux instituteurs, et en contact avec les instituteurs en service, mais qu’on leur fasse faire des visites médicales pour bien s’assurer qu’ils peuvent servir encore. Il faudra qu’on trouve dans l’année, des moments, peut-être les vacances, pour faire ce qu’on appelle de la mise à niveau. Pour cela, on crée des centres dans les différents départements. Au bout de trois à cinq ans, un plan quinquennal, les gens vont « remaitriser » la langue dans laquelle ils enseignent. Je suis un militant des langues nationales, c’est connu, mais si nous continuons comme ça (...), comment pouvons-nous utiliser une langue de travail qui s’appelle le français partout dans notre administration alors que nous ne le maitrisons pas ? Tu (Ndlr; Mamadou Ibra Kane) me poses des questions, je réponds mais je pense que je ne parle plus correctement le français. C’est la maitrise de la langue dans laquelle on enseigne qui est un problème», a longuement expliqué le leader du parti And-Jëf qui, apparemment, se plait bien dans sa posture de militant des langues nationales. Malheureusement pour lui, son message a été très mal perçu par les enseignants.
A part Cheikh Diack qui semble comprendre les propos de Decroix lequel, d’après lui, veut dire qu’on ne peut espérer avoir de bons résultats alors que l’apprentissage s’effectue dans une langue qu’on ne maitrise pas, d’où la nécessité d’usage des langues nationales», dans leurs réactions, on sent parfois une haine viscérale envers Decroix. Les gens de la craie estiment que ce dernier les fatigue avec «ses débats stériles» notamment cette manière de spéculer sur la manière dont parlait l’académicien, le président poète Léopold Sédar Senghor alors que la priorité se trouve ailleurs selon eux.
Le nommé Pape Sène, qui semble donné le «mot d’ordre», considère que «tant qu’on misera sur la compétence linguistique, on n’aura que de beaux parleurs flatteurs». L’enseignant El Bachir Bitèye soutient sans prendre de gants que «ceux qui ont un niveau faible en français, vous les connaissez. Ce sont ceux qui nous gouvernent à l’instar de Cheikh Oumar Hann et tant d’autres qui peinent à conjuguer le futur simple de l’indicatif. «Parlez-en !», a-t-il demandé.
Pour Shamsdine Mbow, «Diop Decroix devrait avoir l’honnêteté intellectuelle, le courage moral et la probité candide de dire que, certes, certains enseignants ont le niveau faible, mais les meilleurs du métier intellectuel sont parmi ceux qui ont embrassé ce noble corps à qui il doit respect et considération». Un autre de ses collègues du nom de Mame Khalifa Sow pense que «ce parlementaire est un complexé de l’école occidentale. Au moment où chaque nation vivifie sa propre langue, on nous parle de niveau de langue. Nous qui professons dans les classes, nous parlons différents registres de langue pour permettre aux apprenants de faire la différence entre le langage soutenu parlé en haut lieu et le langage familier parlé entre amis «. Autrement dit, les enseignants, à l’image de leur collègue Abdou Ndaw, pensent qu’ils n’ont ‘’pas besoin de maîtriser la langue de Molière mieux que Molière.»
Selon Fatima Diallo qui croit que c’est de l’utopie de croire que l’on peut se développer avec le français, «Decroix aurait dû plutôt orienter sa réflexion sur le pourquoi la langue française nous retarde». Et non pas sur le niveau des enseignants en français. A en croire l’enseignant Babacar Seck, il n’y a personne pour tenir la dragée haute aux enseignants en termes de maitrise du français. «Je dis bien qu’il n’y en a pas. Qui qu’il soit et quel que soit le piédestal à partir duquel il semble s’être installé pour les observer «, a-t-il martelé. Des enseignants qui plaident pour la valorisation de nos langues nationales.
A en croire Abdou Fall, l’un d’entre eux, «il est temps de revoir la place de nos langues nationales dans le système éducatif. «Le français est certes très utile, mais nos langues, surtout le wolof, peuvent avoir un impact considérable dans l’éducation et la formation de nos jeunes compatriotes», a-t-il dit.
MAMADOU DIOP DE DECROIX : «MES PROPOS ONT ÉTÉ MAL COMPRIS»
Des acteurs de l'éducation, notamment la cellule pédagogique du ministère de l'Education nationale (MEN), ont vite réagi pour fustiger la sortie de Mamadou Diop de Decroix. Mais, à en croire le député et leader du parti And Jëf, la réaction des membres de cette plateforme a "malencontreusement désorienté les enseignants à propos de ma position sur la langue française comme véhicule par lequel les savoirs sont dispensés dans nos écoles.’’ "Le problème que j'ai abordé est très sérieux. Il s'agit d'une longue histoire d'abandon. Abandon de la formation et de la mise à niveau permanente des enseignants. Abandon ou grave négligence de la formation en français tout en continuant à enseigner en français, c'est-à-dire à dispenser les savoirs dans cette langue. Ce n'est pas seulement à l'école. C'est toute la société qui se trouve dans une impasse en matière de communication", a-t-il tenté de recadrer le débat. Toujours dans sa mise au point, Decroix affirme que, d'une part, "on administre le pays dans une langue (le français) qu'on maitrise de moins en moins, d'autre part, "nos langues maternelles qui sont le véritable levier de communication dans la société ne sont guère mieux loties". Il s'agit là, d'après ses dires, d'une "incohérence et un réel et grave problème qu'il faut avoir le courage de redresser". " Je suis un militant de longue date de la promotion de nos langues maternelles pour dispenser les savoirs à l'école. Mais pour l'instant, ce n'est pas le cas. Que fait-on? Continuer à se lamenter ou trouver une solution?", s'est-il interrogé tout en considérant que tous sont victimes de cet état de fait. Mais il persiste en disant que le phénomène est "plus lancinant chez les enseignants" parce que, dit-il, "ce sont les responsables de la formation dans nos écoles". Comme pour dire, je campe sur ma position mais mes propos ont été mal interprétés. Voulant être plus clair dans ses explications, le parlementaire fait savoir que, dans cette affaire, les enseignants et leurs élèves ne sont que des victimes. D'où sa proposition d'un plan quinquennal de mise à niveau. Lequel programme, dit-il, profitera à la société tout entière, particulièrement aux enseignants et leurs apprenants.