Le pianiste, compositeur et arrangeur brésilien, Sergio Mendes vient de sortir son nouvel et 39ème album: "Magic". A l'occasion du Mondial-2014 qui se déroule dans son pays d'origine, il a décidé d'y consacrer une chanson: "One Nation" qui a été séléctionnée sur l'album officiel de la Coupe du Monde. A l'occasion d'une tournée européenne, l'artiste nous donne ses impressions sur la compétition.
Des artistes, surtout des rappeurs underground, rythment les différentes rencontres organisées par les candidats aux mairies et autres collectivités locales.
La campagne électorale pour les locales bat son plein depuis une dizaine de jours. Chaque candidat cherche des trucs et astuces pour attirer le plus d'électeurs et mobiliser le mieux possible. C'est dans cette optique que certains ont fait appel à des artistes qui leur ont concocté des titres qui rythment leurs meetings et autres caravanes. Ainsi par exemple, la voix du candidat malheureux au concours hip-hop feeling El Phénomeno raisonne lors des caravanes du leader de “Bés du niakk” de Mansour Sy Djamil. Fait rarissime puisque les rappeurs sont souvent dans la dénonciation et ne chantent presque jamais les louanges d'un homme. L'exception faisant la règle, les underground s'illustrent dans cette campagne. Le crew de Grand-Yoff est devenu le griot du candidat de “Taxawu ndakaru” de Khalifa Sall. Le maire sortant de Dakar peut aussi compter sur une étoile montante de la musique mbalax: Adiouza. Sur sa page Facebook, l'auteure de “samba mbalax” s'affiche avec un tee-shirt à l’effigie du maire de Dakar. Adiouza a déjà chanté Khalifa Sall et sa dame dans “ndanane” ainsi que d'autres hommes politiques. Mais elle affiche une position claire et ne s'en cache pas.
Prestataire
Des stars aux moins célèbres, on en voit de toutes les couleurs par ces temps qui courent. Cependant, il y a des artistes qu'on voit derrière des hommes politiques mais qui ne prennent part à leurs rencontres qu'en tant que “prestataires”. En effet, ils sont payés pour venir chanter. Ce qui n'est pas une chose nouvelle. L'on se rappelle le concert organisé par le PDS avant la campagne présidentielle. Beaucoup d'artistes parmi lesquels certains qui avaient fait des tubes pour dénoncer la vie chère et la mauvaise gouvernance à l'image de Mame Goor Jazaka y avaient pris part. Et comme l'avait précisé ce dernier à l'époque, “j'y étais pour travailler et non pour soutenir les organisateurs”. Il en est de même aujourd'hui pour certaines grandes figures très actives dans cette présente campagne électorale. A l'ouverture de celle-ci, on a vu des chanteurs comme Ngoné Ndiaye Guewel et Pape Thiopet accompagner Aminata Touré. Le même jour, la liste du Premier ministre à Grand-Yoff offrait un concert animé par Wally Seck. Au même moment, le Saint-Louisien Abdou Guité Seck était lui à Sangalkam en compagnie du ministre Oumar Guèye qui y tenait un meeting.
Coumba Diallo plus connue sous le pseudo Queen Biz, elle, bat compagne. Non pas pour un quelconque candidat mais pour la liste Benno Bokk Yaakaar de Guédiawaye sur laquelle elle est investie. Une investiture qui a fait couler beaucoup d'encre et de salive.
Charles Camara repose désormais au cimetière de Marmyal. Le professeur de Lettres et critique littéraire a enseigné plusieurs générations d’élèves à Saint-Louis, où il était en service dans plusieurs établissements scolaires, dont le prytanée militaire Charles Ntchoréré. Ses parents, amis, proches et admirateurs pleurent encore cette brutale séparation d’avec une belle âme.
Professeur de Lettres, homme de radio, brillant animateur, Charles Camara est décédé lundi dernier à l’âge de 57 ans. Il a été inhumé au cimetière de Marmyal (à Darou) où il repose désormais pour l’éternité, laissant derrière lui une famille et des amis, meurtris par la douleur et la tristesse. Ce décès est encore insupportable pour ses nombreux proches et amis.
L’écrivain Louis Camara, son ami de plus de 30 ans, n’arrive pas à trouver les mots pour dire sa tristesse. Dans une vidéo postée sur le site de Ndarinfo, M. Camara arrive à peine à contenir son émotion. Il pleure carrément son «petit frère».
Et lorsqu’il parvient enfin à dire quelques mots, il lâche entre deux sanglots : «...Ce qui me lie à Charles, c’est d’abord des sentiments. Pour moi, c’était un ami, un frère. Quand je dis un frère, c’est dans le sens profond du terme. Si je dis que c’est un ami, c’est dans le sens premier du terme, c’est-à-dire quelqu’un qui est toujours à vos côtés, qui partage avec vous les joies, les peines, les bonheurs. J’ai cheminé avec Charles pendant presque 30 ans. Je l’ai connu à l’Ecole Normale quand il était jeune et entre nous, est né une sympathie très forte qui nous a liés jusqu’au jour fatidique d’hier (Ndlr : lundi dernier).» Gagné par l’émotion, l’auteur de Vies de Chien termine en pleure : «Il m’a toujours appelé mon grand, moi je l’ai appelé mon petit frère.»
Même son de cloche avec son compagnon Alpha Sy. Celui-ci affirme : «Charles était quelqu’un qui a consacré toute sa vie au rayonnement de la culture et qui a fait beaucoup de choses au Prytanée Militaire de Saint-Louis. Et si le Prytanée Militaire de Saint-Louis enregistre d’excellents résultats aussi bien au Bfm, au Baccalauréat qu’au concours général, dans les compétitions de génie en herbe, c’est grâce à Charles Camara.»
«Durant sa vie, il a pratiquement consacré ses activités au rayonnement de la ville de Saint-Louis. Il n’y a pas une activité à laquelle j’ai assisté sans y voir le Professeur Charles Camara. Il était pratiquement dans toutes les activités en tant que conférencier, modérateur, animateur. Il a tout fait. C’est aussi une perte pour l’Armée sénégalaise parce que celle-ci est l’instance qui abrite le Prytanée Militaire de Saint-Louis. Tout le monde est chagriné par cette perte-là. Tout ce que nous pouvons faire, c’est lui souhaiter le paradis. Nous ne cesserons jamais de penser à lui et nous allons essayer de préserver le legs, l’intellect qu’il nous a laissés...» confie ému M. Sy
Charles, le maître du verbe
Zoumba Sow, l’éternel ami avec qui Charles Camara a partagé beaucoup de moments de culture n’en revient pas lui aussi. Le regard lointain et la mine grave, il raconte dans la video postée sur Ndarinfo son ami qui «danse en parlant».
«Aujourd’hui, ma douleur, elle est profonde. C’est tout Saint-Louis qui pleure Charles Camara. Il est avec les écrivains, les comédiens, les danseurs, les plasticiens, les musiciens. Il nous a montré qu’il y a un art de décéder, l’art de bien vivre avant de s’en aller. Aujourd’hui, tout le monde est unanime... » dit-il, malheureux de perdre cet ami cher.
Critique littéraire, maître du verbe, grand francophile, Charles Camara était professeur de Lettres au prytanée militaire Charles Ntchoréré de Saint-Louis. Président du Festival Duo Solo, Charles faisait partie des pionniers du Festival de jazz de Saint-Louis qu’il a accompagné jusqu’à son dernier souffle.
Son activisme et son engagement pour la promotion de la culture à Saint-Louis n’avaient pas de frontières et faisaient de lui un monument culturel. Il avait fait ses débuts en enseignement à Dakar au lycée Blaise Diagne avant d’être affecté à Saint-Louis en 1986.
L’animateur de l’émission Parlons Français, qui passait sur la Téranga Fm, était très suivi par les auditeurs et de nombreux Sénégalais qui aiment la littérature.
«Il était sur tous les fronts culturels», a également confié à Saint- Louis, Moustapha Ndiaye, le directeur du centre culturel régional. Ce dernier, comme beaucoup d’autres proches, n’a pas manqué de magnifier la générosité, la disponibilité et l’humanisme de celui que tous appellent affectueusement «Charles».
Le procès de l’animatrice de «100% people», Mame Maty Fall, s’est finalement tenu, malgré l’absence du témoin Ndèye Awa Diop, qui avait provoqué le report du procès. Maty 3 Pommes est ressortie de son audience au Tribunal avec une décision de mise en liberté provisoire, avant même d’être édifiée sur son sort demain.
Elle est presqu’à ... 100% libre. Maty 3 Pommes a bénéficié hier d’une liberté provisoire en attendant le délibéré de son procès fixé pour demain. Cette décision adoucit le cœur de l’animatrice qui est arrivée au Tribunal complètement effondrée. Triste. Anéantie par plusieurs jours d’incarcération.
A l’ouverture des débats, l’animatrice n’a pas pu écouter le juge qui lui communiquait le chef d’inculpation retenu à son encontre. Elle n’a pas croisé le regard froid du magistrat. La prévenue est attraite devant le Tribunal des flagrants délits de Dakar pour escroquerie. Devant la barre, elle était à côté de la nommée Ndèye Awa Diop qui a représenté la partie civile, la compagnie Trans-Air.
Mame Maty Fall, à l’état civil, a bien évidemment contesté les faits à elle reprochés quand le juge lui a demandé de donner sa version des faits. La présentatrice de l’émission «100% people» de la Sen Tv est revenue sur les détails de l’affaire sans chercher à altérer la réalité des faits : Elle a reconnu avoir pris à crédit 23 billets d’avion chez la compagnie aérienne Trans- Air, pour l’organisation d’une soirée de gala animée par l’artiste-compositeur, Pape Diouf, à Dubaï. Sans aucune volonté d’escroquer Trans-Air.
Et jusqu’à aujourd’hui, les dettes n’ont pas encore été régularisées. «Quoi qu’il advienne, je devais tenir ma parole», a dit la prévenue. Pour convaincre de sa bonne foi, la prévenue a insisté sur son innocence. Même si elle a peiné à apporter de solides preuves pour étayer son innocence au-delà de sa bonne foi.
A ce stade du procès, seule la comparution du témoin pouvait élucider l’assistance. Cette comparution discrédite davantage la défense de l’ex-journaliste. Elle bute sur le bon de commande servi à la compagnie Tans-Air. Cette confusion a poussé le juge à confronter le témoin Adama Soumaré, gérant de la société Aja Immo et Mame Maty Fall.
Même si la version des deux parties ne se recoupait pas, le juge a réussi à trancher dans le vif en libérant la dame. Si M. Soumaré estime qu’il n’a «jamais remis un bon de commande» à la mise en cause, Maty 3 Pommes pense le contraire. «Ce bon de commande, je l’ai vu pour la première fois à la gendarmerie. C’est un faut document, d’autant que l’entête de ma société a été scannée. Ma signature a été imitée», révèle le témoin, qui a main- tenu ses dépositions faites devant les gendarmes-enquêteurs.
DÉLIBÉRÉ FIXÉ À DEMAIN
Plus l’audience avançait, plus la défense de Maty 3 Pommes butait sur l’existence de manœuvres frauduleuses qui l’accablent. Habiles, ses conseils ont sollicité un règlement à l’amiable à la suite de laquelle ils ont pris l’engagement de réparer le tort causé. Les avocats de Maty 3 Pommes ont déjà remis à la partie civile la somme de 7 millions de francs Cfa, à titre d’acompte sur le principal, estimé à 14 millions 420 mille francs Cfa.
Devant cet engagement de la défense, la représentante du ministère public a refusé de requérir une peine ferme. Le procureur a requis une peine avec sursis de 3 mois.
Et le juge des Flagrants délits n’a eu d’autres choix que de lui accorder la liberté provisoire. Cette décision rendue découle de l’engage- ment pris par l’animatrice de «’’100% people’’ d’éponger la dette due à la compagnie aérienne Trans-Air». Le Tribunal a, après une suspension d’audience, demandé la mise en liberté provisoire de Mame Maty Fall, en attendant le délibéré fixé à demain.
A l’annonce de la «bonne nouvelle», une clameur est montée au Palais de justice en signe de soulagement. Les proches de la mise en cause, jusque-là murés dans le silence, ont jubilé devant de nombreux animateurs télé venus assister au procès de leur consœur.
Auparavant, les conseils de la prévenue ont tenté de dédouaner leur cliente, avant de plaider la relaxe. Ils demandent ainsi le rejet de la constitution de la partie civile, qui a réclamé 20 millions de francs de dommages et intérêts. En attendant, Maty 3 Pommes a retrouvé à 100 % la douceur de la vie.
La tristement célèbre animatrice de la Sen-TV, Mame Maty Fall alias Maty Trois Pommes, placée sous mandat de dépôt par le procureur de la République, est accusée d’escroquerie portant sur 14 420 000 F CFA. C’est le Directeur général de Trans-Air, le commandant Alioune Fall, qui a porté plainte après avoir donné, à crédit, 23 billets d’avion à Maty 3 Pommes lesquels devaient servir à acheminer à Dubaï musiciens et autres préposés à l’organisation d’un diner de gala dont l’entrée était fixé à 120 euros.
Malheureusement les dirhams de Dubaï n’ont pas été au rendez-vous. Finalement la montagne a accouché d’une souris et Maty a fait flop. Les parrains, marraines, soutiens, sponsors et autres bonnes volontés sur lesquels elles comptaient pour amortir ses charges n’ont pas mis la main à la poche comme Maty l’espérait. Aussi crie-t-elle au complot et rejette en grande partie la responsabilité sur ceux-là qui ont refusé d’honorer leurs engagements pécuniaires.
Certains prétendus journalistes, dans un réflexe corporatiste, ont voulu emboucher la même trompette que l’animatrice de «100% people de la Sen-Tv» en criant eux aussi au complot. Pourtant, de par ses propres aveux, Maty est bien coupable des faits qui lui sont reprochés.
Dire que quand on co-organise un évènement, les bénéfices comme les pertes doivent être partagés, cela est vrai lorsque tous les co-organisateurs ont signé les mêmes actes d’engagement. Et dans ce cas de figure, seule Maty a pris des engagements avec la compagnie Trans-Air. Par conséquent, la journaliste animatrice doit avoir les moyens de sa politique et assumer pleinement les conséquences de son fiasco dubaïote.
Le scandale de Dubaï n’est que le remake de celui d’Atlanta de 2009 où Maty était mêlée à un trafic de visa. Elle devait convoyer des artisans dans ladite ville pour l’organisation d’un festival. A l’arrivée, elle s’est retrouvée avec des dettes pour une histoire de billets non remboursés en plus d’un trafic de visa parallèle. Plusieurs de ses clients qui étaient convoyés au pays de l’Oncle Sam n’étaient pas en réalité des artisans mais de simples candidats à l’émigration clandestine. Il avait été établi que les documents de voyage se monnayaient entre 3 et 6 millions de francs CFA.
A l’époque, la gendarmerie aéroportuaire avait confisqué son passeport pour l’empêcher de fuir en Belgique sans avoir épongé ses dettes. Par la suite, l’alors animatrice des émissions « Show tout chaud » et « Emigrés Double Face » de la 2STV avait décidé de faire la grève de la faim et d’observer un sit-in devant le palais présidentiel. Comme aujourd’hui avec ce nouveau scandale qui défraie la chronique et alimente les faits divers, elle avait lamentablement demandé de l’aide financière pour éponger les dettes qui l’asphyxiaient.
Récidive
Au-delà du scandale financier et du délit d’escroquerie, on repose encore la problématique de la relation incestueuse entre le monde la presse et le monde des affaires. Aujourd’hui il est avéré que la plupart des animateurs et journalistes télés ou radios font des affaires lucratives qui n’ont rien à voir avec la vocation première d’un médium. Souvent ils s’appuient sur le prétexte d’une émission à réaliser pour effectuer des voyages d’affaires. L’animatrice Kebs Thiam au début de cette année a vu son émission « Diaspora » réalisée aux Etats-Unis être censurée par la TFM pour une supposée histoire de publicités non reversées au service commercial.
Un système de connivences et de compromissions
A y voir de près, c’est tout un système de connivences et de compromissions entre hommes d’affaires ou politiciens et monde des médias dont la recherche amorale du profit, le fil directeur de leurs activités quotidiennes, explique ces délits à répétition. Sinon comment expliquer cette course effrénée de soi-disant samaritains ou bonnes volontés qui se sont précipités pour tirer d’affaire Maty Trois Pommes. On est en pleine confusion entre le métier de journaliste-animateur et le monde du business.
Alors il se forme de façon systémique tout un réseau d’influence et de collusion qui fonctionne sur le mode de la complicité ou de la subordination. Aujourd’hui beaucoup d’animateurs ou journalistes utilisent leur statut en sus du label de leur organe médiatique pour faire des affaires.
Si Maty ose organiser des spectacles hors du Sénégal pour se faire de l’argent, c’est grâce à la place qu’elle occupe dans les médias et qu’elle exploite imprudemment. Et utiliser sa carte de presse pour organiser des spectacles qui n’ont rien à voir avec le métier de journaliste ou d’animateur va à l’antipode de l’éthique journalistique.
Les relations dangereuses pour ne pas dire incestueuses entre certains hommes ou femmes des médias et les milieux d’affaires entachent la profession journalistique et mettent en péril l'indépendance de la presse. Si aujourd’hui cette presse ne jouit pas d’une bonne presse auprès de bon nombre des Sénégalais, c’est parce que certains journalistes ou animateurs obnubilés par l’appât du gain n’hésitent pas de piétiner les principes qui fondent le socle de notre métier pour faire fortune.
Certains hommes politiques ou d’affaires invités par certaines télés ou radios versent souvent généreusement une obole dans la sébile de certains journalistes-animateurs à la fin de leur émission. Dès lors, il n’est pas surprenant de voir que ces chasseurs de primes, sous le maquignon de journalistes entretenant des liaisons dangereuses avec les hommes ou femmes d’affaires, finissent par mettre la main dans le cambouis de l’arnaque, de l’escroquerie ou des affaires maffieuses. Aujourd’hui, pour de nombreux médias, la dépendance économique s’est arrimée à l’assujettissement politique.
Affaire Cissé Lô-Serigne Abdou Fatah
Ces deux sphères conniventes que l’éthique sépare nous amènent à l’affaire qui oppose le député Moustapha Cissé Lô et Serigne Abdou Fatah Mbacké. Les talibés fanatiques de ce dernier, très remontés contre le 2e vice-président de l’Assemblée nationale qu’ils accusent d’insolence à l’endroit de leur marabout, ont cru devoir se faire justice dans la violence inouïe. Les conséquences de leur furie dévastatrice sont incalculables. Et pourtant leur marabout dont la frangine a dirigé les opérations de destruction et de pyromanie n’a trouvé rien à dire sinon qu’à appeler au calme.
Aucune condamnation de principe, aucune indignation des voix autorisées à Touba. Au contraire dans ses déclarations post-incendie, on y décrypte une certaine délectation de ces actes odieux forcenés. Le guide éclairé Serigne Touba n’a jamais recommandé la violence contre ses détracteurs, ses antagonistes et ses tortionnaires.
Sa seule arme a été sa foi en Dieu et son dévouement profond au prophète Mohamed (PSL). Et cette arme irrésistible qu’il a vaincu tous les Lucifer qui exercé vainement la violence sur lui. Quand, sous le magistère de Serigne Abdou Lahat, un journal français très réputé avait jeté sans aménités des insanités et des propos orduriers sur le mouridisme et ses khalifes, le successeur de Serigne Fallou s’en était remis à Dieu.
Pourtant une seule attitude de nervosité aurait compromis tout Blanc qui vit sur le sol sénégalais à plus forte raison son correspondant qui vivait à Dakar. On aurait aimé que ceux-là qui se sont déchaînés sur les biens de Cissé Lô maitrisent leurs haines viscérales, leurs pulsions mortifères et méditent sur la sagesse légendaire de Serigne Abdou Lahat, voire de Serigne Touba. Certes il n’est permis à personne de tenir des propos qui sécrète et charrie la violence. Mais il n’est pas non plus permis dans un Etat de droit que des citoyens se fassent justice.
Toutefois il faut flétrir l’implication de tous ces pseudo-journalistes du portail qui, en premier, ont mis en ligne ces propos prêtés à Cissé Lô ayant mis le feu aux poudres. Si le journaliste qui a mis en ligne ces propos insolents même proférés par Cissé Lô himself, était armé d’une certaine éthique, jamais on n’en serait arrivé à ces exactions.
L’éthique journalistique l’aurait invité en tant que professionnel au sens des responsabilités et à réfléchir, à peser et à sous-peser les conséquences désastreuses qui motivent sa décision de mettre à la disposition du public une discussion privée. Et sur cette base, le diffuseur aurait adopté la conduite la plus appropriée qui est celle de ne pas publier ces insanités débitées. Mais une fois l’enregistrement acquis, on le met sur le net sans avoir pris la précaution de mesurer les contrecoups.
«Journalistes» sans éthique
Aujourd’hui, même si l’incriminé sans vergogne verse dans le clair-obscur en déclarant qu’il « demande pardon pour les propos venant de politiciens comme lui et qui lui sont attribués pour le mettre en mal avec la famille de Serigne Touba », les « journalistes », qui se sont précipités sur la toile pour mettre en ligne ses propos dénués de toute valeur informative, ont failli à leur mission en voulant jouer aux boutefeux. Et loin d’être des boutefeux, ils ne doivent pas précipiter ou favoriser les tragédies mais les relater à défaut de les prévenir.
Les journalistes n’ont pas pour mission de reproduire telles quelles les déclarations de certains dirigeants politiques réputés pour leurs outrances discursives. Le faire sans réflexion éthique, c’est souvent entériner la mort de certains citoyens. Et dans l’affaire de Touba, n’eussent été les forces de l’ordre anticipatives, la famille du député insulteur aurait passé de vie à trépas dans cette fournaise qui a consumé ses deux domiciles et son unité de production pâtissière.
Dans cette affaire, il y a eu manifestement collusions et compromissions entre hommes des médias et hommes politiques tapis dans l’ombre dont le seul dessein est de se servir de journalistes véreux sans éthique pour combattre leurs adversaires. Malheureusement ces liaisons dangereuses ont abouti à ces violences incontrôlées qui dégradent davantage l’image de la presse.
Le ministre de la culture et du Patrimoine a présidé hier les travaux de la 38ème session du comité du patrimoine de l’Unesco qui se tient à Doha. Occasion saisie par Abdoul Aziz Mbaye pour plaider en faveur de la sauvegarde de l’île mémoire de Gorée.
Prenant part hier à la table ronde organisée par le Fonds pour le patrimoine mondial africain entre des ministres africains de la Culture à Doha, dans le cadre de la 38ème session du Comité du patrimoine de l’Unesco, le ministre de la Culture et du Patrimoine, Abdoul Aziz Mbaye, a plaidé pour la sauvegarde de l’île mémoire de Gorée dont « la survie est menacée par le phénomène de l’érosion qui guette tout le littoral Atlantique où aucune parcelle de terre n’échappe à la furie des eaux ».
Selon un communiqué du ministère de la Culture qui nous est parvenu, M. Mbaye a révélé à ses pairs que le Sénégal vient de terminer une étude d’impact très approfondie qui a permis d’évaluer, avec précision, l’ampleur de la menace et d’identifier les actions nécessaires à la protection de l’île et qui n’a pas tardé à engager des travaux de consolidation.
« Aidez- nous à sauver Gorée avant que les mémoires de la Traite Atlantique ne soient englouties par le « Ventre de l’Atlantique », a-t-il lancé.
Par ailleurs, Abdoul Aziz Mbaye a remercié la directrice générale de l’Unesco, Madame Irina Bokova, la princesse Sheikha Al Mayassa Bint Hamad Bin Khalifa Al Thani du Qatar et le directeur du Fonds pour « l’organisation de cette table ronde qui a permis à l’Afrique, sous-représentée au comité, de partager ses points de vue sur la mise en œuvre de la convention ».
Selon le document, le Sénégal est le seul pays africain membre du Comité du patrimoine mondial et vice-président du bureau. Ceci lui « confère la lourde tâche de défendre tous les dossiers africains lors de cette session ».
''JE VAIS PORTER PLAINTE CONTRE KOUTHIA ET SA NEKH, SI…''
IGNACE KRA KOBENAN KOUMAN ALIAS AMBASSADEUR AGALAWAL
«C’est les journalistes qui sont devant moi ça !! Je suis prêt à tout dire ici. Celui-ci, ce n’est pas un journaliste radio, mais presse écrite, ne déchargeons pas ces batteries... On peut le corrompre non ?... Je ne pense pas. Ça c’est Norbert Zongo bis qui est devant moi...» Le ton est ainsi donné dans le restaurant de l’hôtel Nema Kadior de Ziguinchor. L’humoriste ivoirien Ignace Kra Kobenan Kouman annonce la couleur pour un entretien à bâtons rompus. Sérieux sans jamais l’être en réalité, il se prête au jeu de questions- réponses, avec le ton et le comique au bout des lèvres.
Vous êtes venu à Dakar pour le spectacle 3e Mi-temps, quelle appréciation faites-vous de ce rendez-vous du quatrième art ?
J’ai trouvé ce rendez-vous assez intéressant. D’abord dans la forme. 3e Mi-temps fait référence au football. Et dans le football, il y a le fairplay. Il y a un brassage des peuples. Et ce brassage est tel que dans les tribunes, on ne sait pas qui est de tel pays et qui est de tel autre. Cela crée les contacts, non seulement spirituel mais physique aussi. J’ai découvert également, à travers cette initiative, l’intégration des peuples, des africains, des comédiens.
Je découvre pour la première fois le Sénégal et j’ai rencontré d’autres humoristes du Sénégal, Gabon, du Mali, du Burkina... C’est un bon esprit qui nous réunit et mon seul souhait est que cet évènement puisse durer dans le temps. Les gouvernants devraient appuyer cette initiative et donner plus de moyens aux initiateurs pour qu’ils puissent bien faire les choses.
Vous venez pour la première fois au Sénégal, mais aussi la première fois à Ziguinchor. Comment trouvez-vous cette région ?
Quand je suis arrivé ici à Ziguinchor, je rigolais avec les amis artistes en leur disant qu’ici, nous ne sommes pas au Sénégal. Ici à Ziguinchor, quand on t’appelle de Dakar c’est comme si tu es en rooming. D’ailleurs, on a fait près de 12 heures de temps pour arriver ici à Ziguinchor en quittant Dakar.
Pour dire vrai, c’est assez loin. Mais j’ai compris pourquoi c’est assez loin, c’est parce que c’est un cadre paradisiaque. Le décor, le paysage...Tout est beau. C’est tranquille. C’est un coin de repos.
Ce long voyage vous a-t-il per- mis de voir des choses qui peut- être feront l’objet de vos prochains spectacles ?
Bien sûr !! J’ai eu beaucoup de découvertes. Mais une chose particulière me fait rire et m’inspire déjà un spectacle : c’est la morphologie du Sénégal. Sur le plan cartographique d’abord, vous le remarquez : la Gambie vient faire quoi dans le Sénégal ? Cela me fait marrer.
Car j’ai, au regard de ce que j’ai vu, compris pourquoi le Président Obama a laissé tous les pays africains qu’il aurait pu visiter, pour venir proposer au Sénégal, le mariage pour tous. C’est parce que Obama en regardant la carte du Sénégal, s’est rendu compte que le Sénégal est un pays courbé et l’autre pays Gambie est en train de lui foutre la merde par derrière. C’est à croire même que le mariage entre la Gambie et le Sénégal est déjà scellé. Il y a longtemps que la Gambie n... le Sénégal par derrière.
Qui est véritablement Kra Kobenan Kouman Ignace ?
Je suis un jeune Ivoirien qui a fait des études primaires, secondaires et universitaires. J’ai obtenu une maîtrise en Anglais. Mais parce que trop mordu par le virus de l’humour, j’ai décidé de mettre de côté mes diplômes pour exploiter mon intellect au profit de l’humour, dans l’objectif de satisfaire et émerveiller le monde entier. J’ai l’habitude de dire que je suis un individu triangulaire. Je suis un individu 3 D.
Parce qu’en moi, se trouvent beaucoup de caractéristiques. J’ai ma personne, mon personnage et ma personnalité. Ma personne, c’est Kra Kobenan Kouman Ignace, qui vit tous les jours avec ses proches.
Le personnage, c’est l’humoriste Adagalawal qui vient sur scène et qui fait marrer les gens.
Et ma personnalité, c’est que je suis : l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire. Un homme assez important qui dit des choses assez sensées au point de bouleverser les politiques, leurs agissements et leurs idéologies.
Pourquoi avez-vous choisi le nom Ambassadeur et ça veut dire quoi ?
Je n’ai pas choisi ce nom. Je suis véritablement ambassadeur. Même si je n’étais pas un ambassadeur de l’humour, je reste convaincu que je suis un ambassadeur de mon pays. J’ai quitté la Côte d’Ivoire pour être à Ziguinchor et ici, je représente mon pays. J’incarne les valeurs de mon pays. Je suis la voix de la Côte d’Ivoire.
Je suis également assez outillé pour mener une diplomatie. La diplomatie par l’humour. Je suis un ambassadeur mais pas comme les autres. Je suis un ambassadeur hors pair, hors norme, hors hiérarchie, souvent hors série, hors réseau... Je suis itinérant et «plénipotentiel».
Mon nom Ambassadeur est finalement une abréviation qui veut dire : Apôtre de la médiation pour le bonheur de l’Afrique, et des sociétés au service des accords diplomatiques engagés dans l’union pour le rire.
Quel regard portez-vous sur le théâtre sénégalais ?
En toute franchise, je dis bien en toute franchise, il y a beaucoup d’humoristes et d’acteurs talentueux du 4e art. Je suivais dernièrement Sa Nekh que j’ai rencontré une fois à Abidjan et qui se produisait pour un spot publicitaire. J’ai découvert ici Kader Pichinini ou Kouthia qui est tout le temps sur le petit écran. Ils sont très adulés du public.
Mais ce que je veux leur dire, c’est qu’il faut absolument que les humoristes et comédiens sénégalais adaptent leurs créations en français. Le wolof est une langue intéressante. Le wolof fait bien sénégalais. Le wolof fait l’identité culturelle. Mais jouer tout le temps en wolof, cela isole un peu du monde. En tant qu’humoriste, il faut être ouvert sur le monde. Comédien de groupe, ou acteur de cinéma, cela peut passer avec le wolof.
Car il y a la possibilité de traduction. Mais lorsqu’il s’agit d’humour, on ne peut pas traduire vos propos sur scène pour le public qui ne comprend pas le wolof. Du coup, le wolof écarte et isole les humoristes sénégalais. C’est pour cela que personnellement j’aime Kader. Car il est un peu différent des autres humoristes sénégalais. Il joue en français et forcement cela lui ouvre beaucoup de portes.
Expliquez-vous mieux ?
Quand j’ai vu Sa Nekh joué en Côte d’Ivoire, c’était devant un public sénégalais. Il a donc quitté le Sénégal pour ne jouer que pour des Sénégalais de l’étranger. En réalité, c’est comme s’il n’a pas voyagé. Car il ne rencontre qu’un public sénégalais. Il faut s’ouvrir à tout le monde. Je ne le critique pas. Mais je parle en général. C’est le cas de beaucoup d’humoristes d’ici. Si moi, je ne jouais que dans mon patois en Côte d’Ivoire, on n’allait pas m’inviter ici au Sénégal.
J’invite donc les comédiens sénégalais à faire des efforts, de transcender leur amour pour la culture et la tradition sénégalaises, leur langue pour rester au service de tout le monde. Je suis frustré quand je vois ou j’entends Kouthia et les autres ne jouer leurs sketchs qu’en Wolof. Ce qu’ils font est très intéressant. Les gens aiment. Ils font assez marrer les gens. Mais il faut qu’ils nous permettent, nous aussi, d’en profiter. J’ai même envie de porter plainte contre eux.
Car il faut qu’ils nous permettent de rire aussi. Si Kouthia, Sa Nekh et les autres lisent cet entretien, il faut qu’ils sachent que moi Ambassadeur, je suis fâché contre eux et s’ils continuent avec le wolof, je vais porter plainte contre eux. Ils sont de bons chroniqueurs, de bons humoristes. Mais qu’ils nous égaient en français également.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué depuis 2009 où on vous a découvert à nos jours ?
C’est le fait de faire partie aujourd’hui des humoristes phare du continent. Je ne savais pas que j’allais y arriver. J’ai eu beaucoup de difficultés. Par manque de moyens, je marchais dans tous les coins impossibles pour jouer et me faire connaître. Certains se moquaient de moi.
Mais je tenais à atteindre mes objectifs. Et aujourd’hui, je rends grâce à Dieu. Je suis issu d’une famille pauvre. En temps normal, mes parents n’auraient pas eu les moyens pour me faire prendre un avion. Mais aujourd’hui, je voyage partout et je suis toujours entre deux avions.
La Côte d’Ivoire joue ce soir son premier match (l’entretien a eu lieu samedi dernier Ndlr). Est-ce que vous misez sur votre équipe pour la finale de la Coupe du monde ?
Oui !! Moi je crois en eux...Ils vont gagner. J’ai des raisons de le croire. Et ces raisons, c’est que l’Egypte et la Zambie sont absentes. Et ce sont ces équipes qui leur barraient la route. Cette année on aura la coupe. Heureusement que les matchs ne se jouent pas en Afrique. Car en Afrique, il y a beaucoup de jaloux qui nous empêchaient de prendre la coupe.
Il y a toujours des jaloux, comme les Sénégalais qui font toujours maraboutage et médicament pour nous empêcher de jouer. Et puis, les Sénégalais sont de mauvais perdants aussi. Quand on les gagne, ils ne veulent pas le reconnaître. Ils font palabres. Donc, comme les Sénégalais aussi ne sont pas là-bas, nous pouvons gagner. C’est le moment ou jamais pour prendre la coupe.
Si vous faites un spectacle et que personne ne rit, quelle sera votre réaction ?
Si cela arrive, c’est que les spectateurs me prennent au sérieux. Cela voudra dire qu’ils ont bien compris mon message. Parce que mon intention, ce n’est pas de toujours faire rire. Un ambassadeur donne des conférences. Donc si je fais ma conférence et que le public ne rit pas, c’est que j’aurais atteint mon objectif.
Vous êtes ambassadeur de l’humour...
Ce sont les Souké et Siriki qui sont les humoristes. Moi je suis un ambassadeur et je donne des conférences. Ça me met d’ailleurs mal à l’aise de voir des gens devant moi, quand je suis en train de parler, eux ils sont en train de rire. Ils ne me prennent pas au sérieux, quand je suis sérieux. Et c’est là le problème. Donc si je suis sur scène et que les gens ne rient pas, ça va me faire plaisir.
Mais je rêve de ce moment-là. Quand est-ce que je vais parler et les gens ne vont pas rire ? J’ai envie d’avoir cette occasion. J’ai souvent envie de me fâcher. Car les gens ne me prennent pas au sérieux. Pourquoi quand Macky Sall parle les gens ne rient pas ? Pourquoi quand on Obama parle les gens ne rient pas ? Ils le prennent au sérieux. Je suis comme eux, comme ces personnalités que les gens respectent. Alors, arrêtez de rire...
Votre femme doit mourir de rire à la maison...
Je ne suis pas marié. Mais j’ai une compagne.
Cela veut dire qu’une Sénégalaise peut encore prendre votre cœur ?
Bien sûr !!! La preuve, c’est que vous reconnaissez que j’ai beaucoup de fans au Sénégal. Je ne dis pas que je laisserai ma compagne. Mais je suis un artiste. Et je suis là pour tous mes fans.
La prochaine visite au Sénégal est pour quand ?
Là, je suis venue en visite privée pour la 3e Mi-temps. Bientôt je reviendrai en visite officielle où tout le Sénégal sera mobilisé pour m’accueillir à l’aéroport. J’aurai à cette occasion tous les honneurs possibles et bien entendu le Président Macky Sall va se déplacer. Et à côté, il y aura les Présidents Abdoulaye Wade et Abdou Diouf qui seront là pour coordonner.
Nous allons trouver un Burkinabè pour jouer le rôle de médiateur entre ces trois Présidents. Mais attention ! Partout où les Burkinabè font la médiation, ils le font pour que le Président quitte le pouvoir. J’ai beaucoup d’exemples : ils ont fait la médiation en Guinnée, Dadis Camara est parti, en Côte d’Ivoire Gbagbo Laurent est parti. Ils ont fait la médiation au Mali, Diocounda Traoré, Amadou Sanogo sont partis.
Et le Président Burkinabè, il est conscient que partout où il fait médiation, les gens partent. Lui-même il a des problè- mes chez lui et il a voulu faire sa propre médiation. Mais s’est finalement abstenu en disant : «Quelqu’un d’autre n’a qu’à venir ici pour faire la médiation. Sinon, je risque de partir.»
Ils sont sept artistes et se sont regroupés autour d'un collectif baptisé “Du benn”. Ils ont participé à leur manière à la biennale de l'art africain contemporain.
En collaboration avec le centre culturel italien Ariana, le collectif d'artistes sénégalais “Du benn” a organisé une exposition à l'école hôtelière Cheikh Amala Sy. C'était dans le cadre de la onzième édition de la biennale de l'art africain contemporain (Dak'Art). Mais les organisateurs sont allés au-delà des dates du Dak'art (NDLR la biennale de 2014 s'est tenue du 10 mai au 9 juin). Ils sont une dizaine d'artistes sénégalais et italiens à exhiber leurs œuvres. On découvre autant de techniques que d'artistes. Le prix “vive voix” 2014 de la sélection officielle de la biennale de Dakar, Amary Sobel Diop, propose une série d'impressionnantes sculptures. Des arbres noircis par la fumée qui rappellent le ravage d'un feu de brousse. Il parle ainsi de la dégradation de la nature. Il a travaillé avec des matières plastiques fondues, du sable et de la colle.
Les œuvres de Assane Sarr parlent elles aussi de problèmes d'environnement mais surtout des grandes problématiques qui minent l'Afrique. “Je suis dans une démarche de dénonciation”, a-t-il fait savoir. Avec de la toile de jute et à l'aide de jeux de société comme le damier sur lequel il représente la carte de l’Afrique il évoque les deals des dirigeants africains avec ceux des pays du nord. Des connections qui tournent autour du pétrole et du pillage des ressources financières du continent noir. “Je parle également d'armes car l'Afrique ne produit pas d'armes mais reste le continent où il y a le plus de conflits”, s'est-il indigné.
Le sujet traité par Pape Djibril Diop s'inscrit dans le même sillage à des degrés moindres. Car si Sarr parle de l’Afrique, Diop lui, dénonce ce qui se passe au niveau national. C'est ainsi qu'il évoque les dures conditions de vie des populations de la banlieue dakaroise avec diverses représentations architecturales. Avec du zinc et à travers l'acrylique, il essaie de reproduire ce qu'il voit dans ces quartiers caractérisés par une forte paupérisation. Et tout y est. Sa peinture semble dater de longtemps tellement les couleurs sont ternes. “Après avoir peint je gratte la toile. C'est pour montrer la saleté dans ces quartiers mais aussi dénoncer la latence de nos gouvernants”, a-t-il expliqué.
Pape Djiby Ndiaye et la dualité
Si les œuvres de ces artistes nous parlent, celles de Baye René Gomis ne laissent rien transparaître. Et c'était l'effet recherché selon son auteur. “En faisant ces tableaux je ne voulais pas que leur message soit perceptible à première vue. Je voulais que les gens réfléchissent. Je me cherche moi même. Je suis manjaque et je ne parle pas mes langues. Je fais des recherches sur ma culture”, a-t-il dit. Un autre artiste du collectif “du benn” qui travaille sur les fondements de la culture, c'est Moustapha Badiane. Il exploite la culture léboue. A travers une peinture figurative, il présente le mysticisme des “xamb” et rend hommage aux femmes et aux cultivateurs. Pape Djiby Ndiaye a travaillé sur un tout autre thème: la dualité. Pour lui, tout est binôme sur terre mais les humains doivent être capable d'aller au-delà de ce qu'il voit à l’œil nu. “Je propose une transcendance à travers la dualité. Je veux que les gens essaient de passer du figuratif à l'abstrait à travers une relation verticale”, a-t-il expliqué. C'est ainsi que le figuratif sort bien dans ses œuvres à travers des photographies éparpillées par-ci et par-là et plus ses dernières prennent de l'altitude plus elle deviennent floues et difficile à distinguer.
UNE PROCESSION FASHION ÉMINEMMENT ESTIVALE
12e ÉDITION DE LA DAKAR FASHION WEEK - DÉFILÉ FINAL
Le défilé final de la 12e édition de cette Dakar Fashion Week a eu lieu ce vendredi à l’hôtel des Almadies de Dakar. Quatorze stylistes (la reine de la fête incluse) ont présenté leurs modèles sous l’étendard Adama Paris.
Le défilé de cette présente édition de la semaine de la mode dakaroise, alias la DFW, s’est ouvert et clos dans la nuit du 20 juin, comme l’aurait fait une Belle de nuit. Fort de 14 collections distinctives, il a encore une fois transporté son public dans un monde onirique et glamour fait d’avalanches de soie, de montagnes de perles et de prairies d’Orgenza. Quelques habitués VIP étaient présents à cette fête de la mode comme, par exemple, le chanteur Idrissa Diop, ami d’Adama Paris, ou encore la femme du footballeur El Hadj Diouf, Valérie Bishop. L’invité surprise de la soirée était néanmoins l’ex-Premier ministre du Sénégal, Abdoul Mbaye, assis aux premiers rangs.
Question mode, on a eu droit à une succession cohérente de modèles qui pourtant n’étaient en aucun cas similaires. Le premier défilé était celui de Misswude, avec une touche ethnique faite de confections tribales rappelant des colliers Masaïs (cuir et perles, essentiellement), portées sur des robes fourreau de couleurs unies. Question tonalités, il y avait beaucoup d’or et de couleurs solaires (sienne, magenta, jaune)... Après lui, Stylena (marque sénégalaise), s’est chargée de revisiter le boubou traditionnel à la sauce “fabulous” : des motifs brodés énormes, des couleurs gaies... La “taille basse” a notamment été déclinée à l’Européenne avec des formes, coupes et matières fonctionnelles, parfois avec des sortes de capes portées sur le tout... Bref, beaucoup de volumes cassés et de transparence osée dans cette collection.
À sa suite, Otinguema a présenté des modèles fonctionnels et portables, tout en restant glamour. Satin, cuirs, jupes droites, robes à épaulettes, capuches, accents tribaux de par le tissu, volumes structurés... Le tout dans un camaïeu de gris, de blanc et de noir. 4e à passer, Barros a su capter l’attention du public avec une collection pour homme faite de vêtement déstructurés, voire appartenant à un univers alternatif aux tendances post-apocalyptiques et “gladiatoresques”.
Sexy et énigmatique
Rassana Couture (le fameux styliste venu de Dubaï), a su émerveiller son monde à coup de kaftans aux couleurs flashy dont les cols et les manchettes étaient rehaussés de broderies magnifiques et rappelant presque des bijoux. 6e sur la liste, Parfait Ikouba a su imposer l’élégance sophistiquée et tout en nuance qui fait si bien son style. Coupes parfaites pour des robes de princesse de couleur pastel et jupes gonflées et vaporeuses et tailles marquées. 10/10 !
Fanzy Couture, de la Tunisie, a quant à lui présenté des vêtements aux transparences sexy et énigmatiques... De l’or sous du noir ou, de manière similaire, une palette de tons pâles sous des couches de dentelles couleur de nuit et mousselines rebrodées composaient l’essentiel de ses créations. Ejiro Amos Tafiri, jeune styliste nigériane, a présenté une collection composée de robes du soir grand luxe qu’on aurait juré faites pour les tapis rouges. Signe distinctif ? Les coiffes pharaoniques portées par ses mannequins. Coté couleur, c’était tout en ton crème, ivoire et blanc cassé. L’ambiance était quelque part très Marie-Antoinette, avec quelques pièces pantalon malgré tout, et pudique dans ce sens où les vêtements étaient très couvrants.
Haute couture
Gis Gis, marque fondée au Sénégal par une Italienne, a exprimé sa différence, en présentant des vêtements axés sur le détail de ses coupes épurées, voire géométriques, déclinées dans des couleurs complémentaires... Tout était également, dans l’accessoire, avec l’essentiel de ses modèles ceints d’une sorte d’obi repensé. Versailles, quant à lui, a présenté des créatures fantasques, sexy et chatoyantes, en jouant beaucoup sur le relief des matières, broderies et transparences... Vert d’eau et bleu pâle ont semblé être ses couleurs fétiches. Les coupes étaient modernes, mais détournées de leur contexte habituel pour en faire quelque chose de plus fantastique. Les Robes, très dénudées...
Kenyas by Kentra, est passé en 11e position. Plus haute couture que le reste, il a décliné son savoir-faire en une série de pièces sorties d’une imagination glamour et surréaliste. Beaucoup de contraste entre le noir et couleur peps, présentes dans les doublures des vêtements, très mises en avant. Eric Raisina, le Malgache, a présenté une collection très plage faite de shorts, d’espadrilles et de converses mélangés à des vestes imprimées très haute couture aux motifs Tie-dye et ethniques. La collection était exclusivement masculine sauf pour un modèle pour femme, très remarqué.
Avant-dernier sur la liste, Martial Tapolo, un grand habitué de la DFW, a présenté une collection presque hollywoodienne faite de traînes interminables, de soie, de mousseline, de plumes... Bref, des robes bijoux ! Enfin, Adama Paris a quant à elle présenté une poignée de robes très longues de couleurs primaires et tout en volumes vaporeux et bustiers : moderne et sexy !
«J'ETAIS TELLEMENT HEUREUX QUE J'EN SUIS VENU A M'EMOUVOIR SUR SCENE»
Samedi soir, Liberté 6 était mis à l'honneur. Un concert organisé à l'occasion de la fête de la musique a réuni plusieurs artistes. Parmi eux, le rappeur Duggy-Tee, pour qui ce fut un moment spécial, lui étant originaire du quartier. Nous l'avons rencontré au lendemain de la fête. Liberté 6 n’a aucun secret pour Amadou Barry alias Duggy-Tee. En effet, l’ancien membre des Positive Black Soul (PBS) a grandi dans le quartier et y habite toujours. D’ailleurs le concert, organisé par la chaine 2STV, s’est déroulé sur le terrain de foot situé aux portes de son domicile. Au lendemain de sa prestation, Duggy nous a reçu pour une interview exclusive.
Comment vous sentez-vous au lendemain de cette grande soirée ?
Fatigué (il sourit), un peu épuisé mais très satisfait. Ça a été une réussite pour cette première édition. Dieu merci tout s’est bien passé. Ce qui m’a fait plaisir est qu’aucun incident n’est à déplorer. Pour une première édition c’est fantastique et j’en remercie le bon Dieu.
D’où vous est venue l’idée de ce concert ?
Il fallait que je fasse quelque chose dans mon quartier. J’ai sillonné le monde, j’ai été sur tous les continents mais paradoxalement je n’ai jamais fait quelque chose de grand pour les gens d’ici. Je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose. Depuis le début de ma carrière, je travaille avec 2STV, il y a des liens de parenté mais aussi une forte amitié qui nous lie. Il faut rappeler que c’est la première chaine privée du Sénégal. Au départ, 2STV est venu vers moi car j’en avais parlé à Abdoul Ndiaye (le directeur). De là, il m’a demandé si je faisais toujours mon festival, je lui ai répondu que oui. Puis nous avons décidé de fusionner les deux évènements. Désormais ce festival va se tenir chaque année.
Qu’est ce que ça vous fait de chanter à Liberté 6, chez vous, devant famille et amis ?
Ça m’a fait énormément plaisir. J’étais tellement heureux que j’en suis venu à m’émouvoir sur scène. À un moment, je me suis déversé sans savoir pourquoi. Avant tout, ce qui m’a fait chaud au cœur, c’est que les enfants, les personnes âgées étaient là jusqu’à quatre heures du matin. J’ai vu des gens habitant le quartier mais avec qui je n’ai pas forcément de contacts. Il y avait également des gens qui habitent très loin mais sont venus avec des cars rapides, que ce soit de Guédiawaye ou Thiaroye. Ça m’a renvoyé une image d’unité. Donc, j’ai été très ému.
Est-ce important pour vous de ne pas oublier d’où l’on vient ?
Il y a un proverbe de chez nous, qui dit « Si tu ne sais pas où aller, retourne d’où tu viens ». C’est un repère, si l’on oublie d’où l’on vient, nous sommes perdus. Je suis né et j’ai grandi à « Capsi ». C’est vrai que j’ai passé quelques années en France mais « Capsi » est en moi. C’est mon adresse, mon identité, ma famille, mes voisins, mes amis d’enfance… etc. C’est très important pour moi.
Qu’est ce que peut apporter la musique à la société ?
La musique est un vecteur de communication très puissant mais il faut savoir s’en servir. C’est un outil difficile à manipuler. Dans la musique, certains abordent des thèmes sociaux et d’autres le font uniquement par business. Dans le fond, on fait tous du business. Dès lors que nous gagnons de l’argent, comme lorsque nous vendons un CD, c’est commercial. La musique est un outil qu’il faut utiliser à bon escient pour sensibiliser les gens, aborder des thèmes objectifs et constructifs.
Parlez nous de votre initiative «Capsitude».
C’est quelque chose qui me hante depuis un moment. Il se nomme « Capsitude » mais est applicable dans tous les quartiers. C’est un mouvement social et citoyen que je vais créer. Il sera axé sur la sécurité, l’environnement et l’emploi des jeunes. Je me suis rendu compte que les jeunes sombrent de plus en plus dans l’alcoolisme et l’oisiveté. Je crois que le fait de tomber dans ces vices là c’est qu’ils n’ont rien à faire. Je me suis dit qu’on ne peut pas tout attendre du gouvernement. Nous tendons la main à plusieurs reprises à tel point que dès que nous tendons la main pour dire bonjour, cela passe pour une demande. Nous devons nous préoccuper de nous même, par nous même. Nous sommes les premières victimes de la délinquance et l’insalubrité. Ces jeunes boivent de l’alcool frelaté d’une très mauvaise qualité et qui peut être nocif pour la santé. Ils deviennent tous fous, ont des comportements bizarres et vieillissent vite… Je me suis dit qu’il fallait récupérer cette jeunesse, la responsabiliser. Mon plan est de recruter des jeunes qui sont dans la rue à discuter et se saouler toute la nuit. Nous allons former des équipes de sécurité et de nettoyage. Nous allons les payer nous même.
Comment ?
Prenons par exemple liberté 6, il y a près de 6000 logements. Si chaque maison daigne de donner, ne serait-ce que 1000 francs par mois pour sa sécurité et la propreté de son quartier, nous pourrons payer ces jeunes. Ils vont s’organiser, auront leur bureau, des comptes en banque mais plus important : un sens du devoir et de la responsabilité. Ils seront payés à chaque fin de mois. Tout le monde sera gagnant : eux seront payés et notre quartier sera propre et sécurisé. Ce qui me plairait c’est qu’il y ait une compétition nationale, que tous les quartiers en fassent autant, qu’il y ait un «battle» positive et là, le Sénégal en sera le grand gagnant : Tous les touristes vont revenir et tout le monde sera content.
Ne craignez-vous pas une récupération politique si ce mouvement venait à réussir ?
La personne que je suis, je ne pense pas qu’ils puissent me récupérer. Si un jour, je devais faire de la politique ce ne sera jamais par récupération mais par conviction. Quand les gens s’approprient un programme, c’est qu’il est de qualité. Donc, je le vois positivement. C’est vrai que le gouvernement n’aime pas que les gens fassent le travail à sa place. Ce sont des idées simples, ils auraient pu le faire mais ils ne se sentent pas concernés. Ils sont dans leurs belles villas, ont tout ce qu’ils désirent, leurs enfants étudient à l’étranger dans des universités qui coûtent des millions par an en frais de scolarité. Si les politiques trouvent que le programme est intéressant, ils peuvent l’appliquer mais je veillerais à ce qu’il n’y ait pas d’escroquerie envers les jeunes.
Personnellement, où en êtes-vous dans votre carrière ? Quels sont vos prochains projets artistiques ?
Mon prochain projet est album qui va se nommer Jom ce qui signifie honneur. En fait, c’est une trilogie : Ngom, (foi), Fit (courage) et Jom (honneur). Pour moi, ce sont trois choses dont tout homme à besoin pour avancer dans la vie. Fit est sorti juste avant la Présidentielle de 2012 et les évènements ont fait que l’album est passé inaperçu. C’est un excellent album, un double-album de 26 titres où l’on retrouve toute sorte de musique sénégalaise : Youssou N’dour, Baaba Maal, Omar Pene, Coumba Gawlo Seck., Soprano… etc. Jom ne sera pas un double-album, il y aura 12 titres et il en vaudra la peine.