Situé à 37 km au nord-ouest de Linguère, la capitale départementale, Yang Yang est érigé chef-lieu de l’arrondissement éponyme en 1976. Capitale mythique qui a vu séjourner d’illustres figures princières du Sénégal féodal, d’érudits charismatiques de la résistance pacifique et d’administrateurs coloniaux, il est aujourd’hui un petit village de moins 500 âmes qui a perdu de sa superbe et dont on a beaucoup de mal à imaginer les fastes qu'y organisait la célèbre dynastie régnante. Retour vers le passé au cœur et dans la cour du royaume de Ndiadiane Ndiaye.
Le légendaire Ndiadiane Ndiaye est arrivé sur place au début du 14e siècle, ainsi que le raconte la tradition orale. Quand le prince walo-walo, aigri, s’exile des berges du fleuve Sénégal vers le sud, il découvre cette immense plaine où il rencontre un certain Jolof Mbengue, d’où le nom de la contrée. Séduit par cette terre hospitalière et prospère, il crée alors une nouvelle dynastie : celle des Ndiaye.
Le royaume devient prospère. Avec ses successeurs, l’empire atteint son apogée au 15e siècle et couvre désormais la majeure partie du Sénégal. Le Grand-Djolof domine alors le Fouta Toro, le Walo, le Cayor, le Baol, le Sine et le Saloum. Il avait pour vassales les cités de Mboul, Lambaye, Nder, Diakhao, Kahone qui payaient un tribut.
Dans la foulée, l’ancienne capitale Thiengue est délocalisée à Ouarkhokh. Plus tard, elle est transférée à Yang Yang sous le règne du 38e Bourba Djolof, en l'occurrence Bakane Tam Khary Dialor. Cela se passe entre 1863 et 1871. Yang Yang est certainement la capitale la plus connue et peut-être la plus mythique. Mais d’où tient-elle cette célébrité ?
Peut-être des envolées lyriques des fouriés, sortes d’aubades entonnées pour réveiller le roi, ou bien des illustres batailles dont elle a été le théâtre. Ou encore des chevauchées fantastiques de Capitaine, l’un des coursiers préférés de Aly Saynabou, au galop singulier. Qui sait ?
En cette aube dominicale de fin de mai, votre serviteur quitte Dahra, le poumon économique du Djolof, pour Yang Yang, bourgade distante de 37 km vers le nord. Sur la piste latéritique rouge qui soulève la poussière et réduit la visibilité, c’est le chassé-croisé sans fin. En effet, plusieurs dizaines de “opouya” (NDLR : laisserfiler en pulaar) convergent vers le célèbre louma de Dahra.
Ces taxis-brousse, des véhicules 4x4 remplis à ras bord d’une vingtaine de passagers assis à même des bancs taillés sur des troncs d’arbres et d’un ensemble hétéroclite composé de bovins, ovins, caprins, de seaux de lait caillé, etc.
Le chauffeur, Boy Diop, se montre très prudent. Après une heure de route, c'est l'arrivée à Yang Yang. Notre guide nous attend et décline vite le programme concocté pour la visite des lieux historiques. Le musée, le tata, le cimetière royal, le champ de bataille de Guilé, le site d’exploitation du calcaire. Pas de temps à perdre, il faut profiter de la fraîcheur avant la canicule de midi.
La résidence de Bouna Ndiaye, un musée qui croule sous le poids de l’âge
À son arrivée, le visiteur est frappé par la gigantesque résidence royale construite en 1899 pour le dernier Bourba Djolof, Bouna Ndiaye. Devant le mur d’enceinte, à droite, trônent des rails symbolisant le chemin de fer LougaDahra-Linguère long de 130 km.
Pour la construction de ce chemin de fer à partir de 1927, premier chantier grandiose du terroir, il se dit que l'atypique Bourba Djolof a injecté une grande partie de sa solde. C'était une sorte de vision heureuse, dirait-on. Le bâtiment devenu “Musée d’Histoire du Djolof et de l’Amitié France-Sénégal” défie encore le temps malgré les balafres de l’Harmattan.
À l’intérieur, des armes à feu. Conservées dans une mallette couverte de vitrine cassée. Mais aussi visibles qu'impressionnantes, les amulettes du Bourba Alboury Ndiaye. Non loin, une pile de correspondances ainsi qu'une natte de prière appartenant à Bouna Ndiaye (voir photos).
À l’étage, se trouvent un vieux lavabo, un balcon aéré, des baignoires pour les bains rituels. “Ce site est classé patrimoine mondial de l’Unesco”, explique fièrement Mame Aly Ndiaye, petit-fils de Bouna Ndiaye.
Il faut dire que c’est l’historien et non moins fils du Bourba, Mansour Bouna qui a fondé et administré le musée. En tant que premier conservateur, il a rassemblé beaucoup d’objets et de reliques familiaux pour exhumer ce patrimoine immatériel.
Le “Tata”, lieu de refuge
Le Tata d’Alboury Ndiaye, servant de palais royal, est une infrastructure militaire traditionnelle dont l’architecture est inspirée de celle qui faisait la fierté des Mansa mandingues et de Maba Diakhou Bâ du Rip.
En effet, le prince Alboury et son jeune oncle maternel, Lat Dior Ngoné Latyr, ont fourbi leurs armes sous les ordres de l’Almamy. Pour réaliser l’ouvrage, nous confie un habitant des lieux, “un contingent de 3000 hommes avait été mobilisé à travers tout le Djolof”.
Les attaques successives d’Ahmadou Cheikhou et de Samba Laobé Fall avaient pris par surprise Yang Yang. Ce dernier a livré sa dernière bataille au tamarinier de Guilé (1 km à l’ouest de Mbeuleukhé en allant vers Mboynane) en 1886.
Le Tata est bâti stratégiquement sur une butte afin que les combattants puissent apercevoir l’ennemi de loin et défendre avec succès la place. Long de 100 m et large de 80m, le tata est une enceinte fortifiée dans laquelle vit un chef africain avec sa famille, sa cour et ses biens. Haut de 6 m et large de 2,5 m, avec deux barrages, le mur était percé de meurtrières sourcilières.
Le tata accueillait la case du “Bourba”, celle des femmes ainsi que celle de la reine mère. En temps de guerre, le lieu servait de refuge pour les enfants, les vieillards et les infirmes. Cimenté à l’argile, le mur en état de délabrement très avancé garde encore les pierres blanches extraites de la vallée et de forme ovoïde, le fameux calcaire de Yang Yang qui va faire l’objet d’une exploitation industrielle (voir notre article paru dans EnQuête du 14 avril 2014). À 50 m du Tata, se trouvait la Poste coloniale, lieu de dépôt des missives venant du Gouverneur général de Saint-Louis.
La cité des Bourba a été le théâtre de plusieurs guerres dont celle dite de la surprise de Yang Yang.
La surprise de Yang Yang
Selon notre guide, Ndiombane Ba, enseignant de formation, “Alboury Seynabou, intronisé en 1875, eut soin de créer une mosquée à proximité de son Tata. Il ordonna le retour de tous les habitants peuls et wolofs qui avaient quitté le pays sous la domination “scandaleuse” de Amadou Cheikhou.
À peine commence-t-il son installation que Tègne Tanor Gagne et Bara Dème, frère de Amadou Cheikhou, signalent de façon surprenante leur présence à Yang Yang qu’ils attaquent par des fusillades nourries, autour du Tata principalement.
Tègne Tanor Gagne, réputé pour sa bravoure comme son compagnon, le frère du marabout, cherchent alors à se mesurer au bras invaincu d’Alboury Seynabou pour accéder à la plus haute dignité héroïque en Afrique, mais aussi pour entrer en possession des richesses du Djolof dont le cheptel. Ils tendirent un guet-apens le long de la route Mboynane. Alboury, fin stratège, éventa le stratagème. Il vainquit Bara à la première bataille de Diamé Ndiaye (près de Ouarkhokh).
L’on rapporte que le vénéré Cheikh Ahmadou Bamba (de 1904 à 1912), fondateur du mouridisme, El hadji Malick Sy, Mame Mor Anta Saly, Ahmadou Cheikhou, Lat Dior Diop et Samba Yaya ont tous séjourné à Yang Yang. De l’autre côté du Tata, se trouvent des tombeaux dont ceux de la mère d’Alboury Ndiaye, la nommée Seynabou Diop, la Linguère Madjiguène Bassine, Alboury Penda Mboyo, Samba Laobé Penda Toubé, Mbaba Ngouille, Ablaye Diégane...
Incendié par le colonel Dodds !
L’ancienne capitale du Djolof qui a vu naître outre des Bourba et princes, les Généraux Abdoulaye Niang et Abdoulaye Fall, se modernise peu à peu avec des infrastructures politiques et sociales modernes : une école (la première du Djolof créée en 1897), une sous-préfecture en 1976, un poste de santé, un poste avancé de gendarmerie, un collège d’enseignement moyen (CEM) en 2014. Sans oublier, pour le volet économique, l’exploitation du calcaire qui a démarré sa phase d’industrialisation en générant une centaine d’emplois.
Mais à Yang-Yang, un souvenir demeure impérissable : la mise à feu de la contrée en 1890 par le colonel Alfred Dodds, métis franco-sénégalais né à Saint-Louis, commandant des troupes françaises au Sénégal. Aujourd’hui, une petite rue porte son nom à Dakar. Comme un hommage.
La bataille de Guilé
À 1 km à l’ouest de Mbeuleukhé, sur le sentier de Mboynane, notre véhicule s’arrête sur un site à jamais gravé dans la mémoire des Djolof Djolof. Le guide, remuant et serviable, nous propose de descendre. Nous voilà à Guilé. Lieu de la terrible bataille de 1886 entre Alboury Ndiaye et Samba Laobé Fall. Alboury Ndiaye effectuait une tournée dans la province de Pass Baxal, lorsqu’il fut rejoint par l’un de ses parents du Cayor. Celui-ci l’informa alors des préparatifs du Damel Samba Laobé Khourédja et de Samba Laobé Penda.
Prudent et méfiant, le “Bourba” rentra aussitôt à Yang Yang. Assane Niang, arrière-petit-fils du dernier Bourba Djolof, nous rapporte les propos tenus par Alboury sous l’arbre à palabres. “Samba Laobé n’a pas à en vouloir au royaume du Djolof. Nous sommes liés par Sakhéwar Fatma et Khourédja Mbodj. S’il se comporte en téméraire, en face à face ou par corps à corps, ce poignard que je porte l’éventrera.”
Certaines indiscrétions nous confient, sous le sceau de l'anonymat : “après l’exil d’Alboury Ndiaye, Bouna Ndiaye a été déporté en France. Mais à son retour, il avait hypothéqué son salaire pour la construction du chemin de fer en 1927, l’aménagement du Lac de Guiers dont les eaux en saison des pluies s’écoulaient ; jusqu’à “quatre-vingts puits ont été forés par Bouna Ndiaye, un acte qui lui a valu une chanson dénommée “Bouna Ndiaye Madjiguène”. Ses champs servaient de modèle eu égard à la diversification des cultures, leur étendue et leur propreté.
VIDEO
MONDIAL-2014: L'ÉQUIPE D'ANGLETERRE S'ESSAYE À LA CAPOEIRA
Des footballeurs de l'équipe d'Angleterre ont échangé quelques pas de danse avec un groupe de capoeira dans un complexe sportif de Rocinha, la plus grosse favela de Rio de Janeiro.
Les musiciens en herbe du Prytanée militaire Charles N’Tchoréré ont fait montre de leur talent samedi soir, lors de la restitution d’un Master Class financé par la Bicis et animé par Abdoulaye Cissokho.
Pas plus hauts que trois pommes, la plupart des membres de l’orchestre du Prytanée militaire de Saint Louis semblent trop petits face aux instruments qu’ils manient. La guitare paraît trop grande entre les mains de l’Ivoirien David Guei. Mais le son est quand même net. C’est un véritable régal de voir ces chérubins sur scène. Ils ont égayé le public venu assister à la restitution du Master Class que leur a offert la Bicis, samedi soir, dans l’enceinte de leur établissement.
Avec au micro l’enfant de troupe Mouhamed EL Bachir Diouf, les protégés du professeur de musique Mamadou Ndiaye ont d’abord servi au restreint public l’hymne de leur école. Ensuite, ils ont interprété une chanson populaire sénégalaise “gaal gui”. Enfin, ils ont terminé avec une reprise de “diarabi” du chanteur et koriste Abdoulaye Cissokho, qu’ils ont mixée à leur manière. C’est avec ce dernier qu’ils ont fait cette année leur Master Class et c’est avec lui qu’ils ont joué le dernier morceau proposé.
Composée d’une quinzaine de musiciens, la formation musicale du prytanée militaire a 24 ans cette année. En effet, “c’est en 1990 qu’on a monté cet orchestre. Moi je suis arrivé à l’école en octobre 1986 et j’ai commencé à jouer. Mais c’est 4 ans après que le premier orchestre a été monté. L’objectif était d’animer les fêtes de l’école, mais il nous est arrivé de jouer pour l’état-major ou à des soirées d’officiers où nous sommes invités”, a informé l’enseignant encadreur de ces chérubins, M. Ndiaye. Le groupe a naturellement un lead-vocal, des choristes, un bassiste, deux pianistes, un batteur, un préposé aux drums, des flûtistes et deux percussionnistes. Tous sont encadrés par le seul Mamadou Ndiaye.
“Avant de venir au Prytanée militaire, je ne savais pas trop ce qu’était la musique. Quand j’ai vu M. Ndiaye jouer de la flûte, j’ai voulu en faire autant. J’ai acheté une flûte et appris les sept notes”, a témoigné Jean Ousmane Bodian, l’un des flûtistes du groupe. Les camarades de chambre de Mouhamed El Bachir, élève en classe de seconde, sont bien servis, de gré ou de force, tous les jours. Aussi, les membres de l’orchestre ne répètent qu’une fois par semaine et c’est en dehors des heures de cours.
Les répétitions sont programmées les mercredis après-midi. Et c’est toujours un plaisir pour eux de retrouver non seulement leurs instruments, mais également de se retrouver entre eux. “Au sein de l’orchestre, on est comme des frères. On est au Prytanée militaire où on vit en fraternité”, a expliqué d'un ton fier et très sérieux le très jeune Ousmane Bodian.
Nombreux ont été les anciens enfants de troupe à être passés dans cette formation musicale tenue depuis sa création par Mamadou Ndiaye. Aujourd’hui, ce dernier compte dans le paysage musical d’ici et d’ailleurs des instrumentistes confirmés, qui ont fait leurs premiers pas chez lui. Parmi ceux-ci, le très talentueux Zeinoune Sow, bien connu des musiciens sénégalais. Il a joué avec divers artistes dont Abdou Guité Seck.
Que retenir de cette édition, en dehors des polémiques désolantes internes à l’organisation ? Mon premier DaK’Art date de 1996, suivi de bien d’autres… La Biennale s’est refermée et j’ai classé mes clichés préférés. Choix très personnels, n’ayant pu voir toutes les expositions proposées en Off.
Je redécouvre des géants comme Abdoulaye Konaté et son travail éblouissant sur les textiles. Expression des tensions politiques et religieuses avec ces couteaux volants.(1).
Un autre géant commémoré à travers l’exposition rétrospective de Moustapha Dime, ma révélation en 1996. Emotion, poésie des patines des bois par la mer et support d’un ésotérisme universel.(2)
Une confirmation parmi les grands avec les Masques de Moussa Tine. Plasticien déjà apprécié au Cameroun. Suite de masques en pied de toile géante à fond ocre.(3).
Cette édition fit la part belle à la photographie : celle solennelle et d’actualité : Fabrice Monteiro Holy 1 & 2 (4), celle grave; Ingrid Mwangui Robert Hutter,Voile (5), ou gaie et impertinente, Myette Fauchère –Portrait Caméléon (6).
Les installations sont nombreuses telle que l’empilement de bonbonnes de gaz, porteuses de messages : Justine Gaga –Indignation (7).
Les matières sont révélées : Terres de Popenguine d’Ulrike Arnold-Matériaux de travail et Terre en toile(8.1-8.2)). Peinture d’aspect rupestre à partir des pigments terreux.La toile parait vivante. Coton tissé avec des câbles de cuivre.Johanna Bramble –Pensées tissées (9). Un savoir traditionnel, très technique, évoluant à partir du mélange de graphisme et matériaux nouveaux.
Et puis, je remarque quelques toiles surprenantes de fraîcheur aux techniques précises : Ange Sawa et son Penchant(10), magistral, ou encore déroutant comme Ismaîla Manga et ses femmes arbres (11).
Et pour conclure une ouverture reliant les monde avec Imago Mundi. Archivage de graphismes et de couleurs des différents continents. Explosion de vie. Une motion spéciale pour l’Australie (12) dont l’idée que les rêves chers aux aborigènes soient arrivés jusqu’à Dakar m’émeut.
Je confirme, le Dak’Art se doit de continuer avec enthousiasme.
J’ai ressenti lors de cette édition, l’émergence d’une nouvelle génération (Les petites Pierres) qui doivent se faire leur place face aux confirmés devenus des institutions. Il m'apparaît également, la franche reconnaissance et l’ouverture par les sénégalais aux plasticiens d’autres pays. Et puis je ne peux m'empécher de noter la grande liberté des thèmes abordés.
Pour terminer, je dois dire que cet évènement qualifiant la ville doit réussir à mieux intégrer les résidents de Dakar. La biennale ne doit pas se limiter à n'être qu’une rencontre d’initiés étrangers saupoudrée d’un petit milieu dakarois. Heureusement, la rencontre d’élèves studieux menés par des instituteurs visitant les expositions de la place du Souvenir m’a presque fait oublier cette même place, désertique lors de spectacles le jour d’avant et les salles d’exposition fermées à plusieurs reprises.
Danièle Diwouta-Kotto est architecte à Douala au Cameroun
Il a su gagner la sympathie des Sénégalais et se faire un large public, surtout au niveau de la gent féminine. Il est à l’affiche des plus grandes soirées de gala au Sénégal et a de la cote dans la diaspora. Wally Ballago Seck, fils du rossignol Thione Ballago Seck, n’a pourtant que deux albums sur le marché et moins d’une dizaine d’années de présence sur la scène musicale sénégalaise. Ce progrès fulgurant et surprenant d'un jeune chanteur au look bizarre suscite des interrogations. EnQuête vous propose son portrait afin de mieux cerner la personnalité du nouveau chouchou du public sénégalais.
Frêle, avec un visage d'enfant. C'est ainsi que les Sénégalais ont découvert pour la première fois Wally Seck. C'était à travers “yow”. Une chanson de Thione Seck dont son fils semblait être l’auteur, dans le clip. Une manière pour le pater d'introduire son fils. Une entrée réussie, car la polémique s'était bien installée. C'est Ballago qui chante ou son fils, se demandaient les gens. Au père de répondre que c'est lui, mais que Wally arrivait.
Le public n'aura pas attendu longtemps. Fin 2007, Wally Seck signe officiellement son entrée sur la scène musicale sénégalaise avec un single titré “bo dioudo”. Il y justifie son choix. “Bo dioudo fekk baye dieule yonou mame, diémala khole no sa topé, waw (si tu trouves Papa sur le chemin tracé par Grand-père, essaie de suivre)”, dit-il dans la chanson. Cette dernière est bien accueillie par le public. Ce qui dope le débutant et le pousse à sortir son premier album en 2009.
Pourtant, si ce ne sont les liens de parenté qui le lient à Thione Seck, rien ne prédestinait le tout nouveau chouchou des Dakaroises à une brillante carrière de chanteur. En effet, comme il aime le rappeler souvent, il se voyait plus sur un terrain de football. “Je n'ai aucun regret. J'étais bon footballeur. Demandez à ceux qui m'ont connu. J’ai fait ce que je pouvais, mon père a tout fait, mais cela n’a pas abouti”, se confessait-il dans un entretien accordé à Walf GrandPlace à ses débuts.
Le jeune prodige a tenté sa chance dans divers clubs. Il s'était finalement installé en Italie pour tenter de trouver un point de chute, afin de réaliser son rêve de devenir footballeur pro.
Cependant, le destin lui avait réservé autre chose. Encore qu'une méchante blessure, survenue au cours d'un match de navétanes au Sénégal, avait fini de briser tout espoir chez Wally de devenir un international du ballon rond.
Ancien pensionnaire du Cem de Grand-Yoff, Wally Seck est décrit par ses camarades de classe de l'époque comme un garçon plaisant et aimable. Le capital sympathie dont il bénéficie auprès des jeunes filles ne surprend pas du tout ces derniers. “Wally a toujours été proche des filles. Il a été autant aimé et adulé quand on était au collège”, se souvient l'un d'entre eux sous le sceau de l'anonymat. Aujourd'hui, il n'a gardé aucun contact avec lui. “Il a arrêté en classe de 5e ou 4e. Après il est parti en Italie et depuis, je n'ai pas eu de ses nouvelles avant de le revoir sur le petit écran”, a-t-il témoigné.
Bientôt trentenaire, Wally Ballago est considéré comme “le nouveau phénomène” de la musique sénégalaise. “C’est une personne qui a beaucoup de dispositions pour être présent sur la scène musicale. L’environnement dans lequel il a baigné ne lui laissait aucune chance de faire autre chose que de la musique. Aujourd’hui, il a pu asseoir un style, il a une belle voix et il chante juste. C’est tout ce dont a besoin un chanteur”, analyse le secrétaire général de l’association des métiers de la musique, Guissé Pène.
Entre son premier single “bo dioudo” et le dernier “beggeleen”, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Il a connu un rapide et fulgurant progrès. Il a vite gravi les escaliers pour se faire une place de choix dans le landerneau musical sénégalais. En effet, qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, il faut reconnaître que Wally Seck sait mobiliser. La preuve : dernièrement, à l'occasion de l'anniversaire de son groupe, il s'est vu obliger de livrer deux spectacles pendant deux jours de suite dans l'imposante salle du Grand-théâtre.
Une réussite qui lui vaudrait de la jalousie de la part de ses... pairs. Si l'on en croit ceux qui ont pris part à ces deux soirées, des tentatives de sabotage ont été notées. Intox? La question a tout son sens. Car si le fils de Ballago et de Kiné Diouf est le plus adulé de la scène musicale sénégalaise actuellement, il n'en est pas moins le plus grand créateur de fausses nouvelles. C'est fou ce qu'il sait manipuler la presse qui guette ses moindres faits et gestes. Qu'on l'eût rebaptisé “le roi du buzz”, personne n'aurait trouvé à redire.
Et cela ne date pas d'aujourd'hui. L'on se rappelle des “dits” et “dédits” sur son mariage avec le mannequin Sokhna Aïdara. C'étaient des affirmations du genre : on est marié tel jour et divorcé le lendemain, alors qu'il n'en était rien. La presse surtout écrite et en ligne donnait une info aujourd'hui et son contraire le lendemain. Wally les faisant tourner à sa guise.
Après cet épisode, suivit une supposée agression de Wally par des “baye fall”; et tout dernièrement : un kidnapping. Que nenni ! Rien de tout cela n'était vrai. Tout est monté pour faire parler de ce père de 3 enfants. Même s'il n'a pas encore 30 ans, Wally Seck est déjà père de trois bouts de bois de Dieu. Les deux sont nés de son union avec Sokhna Aïdara et la troisième d'une liaison infidèle avec Penda Niang, son amour d'adolescent.
Toutefois, s'il y a du vrai dans ce que la presse a raconté, c’est le cas d’une agression du chouchou des midinettes à hauteur de la police des Parcelles Assainies, ou encore quand il a été cité dans le vol de 150 millions perpétré chez un douanier aux Almadies.
Fan de son chanteur de père, l'auteur de “louné” est aussi un aficionado de Céline Dion et de la chanteuse sénégalaise Amy Collé Dieng. Aussi fier que soit le fils de son pater, ce dernier l'est encore beaucoup plus vis-à-vis de sa relève (?). Il ne tarit pas d'éloges à son égard. “Je suis très content de mon fils. Il me respecte et suit mes conseils. Waly sait que je gagne beaucoup d’argent et que j’ai de belles voitures, mais il a acheté un véhicule tout neuf à 50 millions qu’il m’a offert”, disait “Papa Thione” sur la scène du Grand-théâtre lors de la dernière soirée anniversaire de son fils. Joint par EnQuête, Mapenda Seck, oncle de Wally, s’est contenté de balancer : “Wally est mon fils, c’est tout ce que je peux vous dire.”
Auteur de deux albums et d'une vingtaine de chansons, Wally Seck n'est pas arrivé à faire parler de lui que grâce à sa musique. Maigre, avec des jambes longilignes, tel un mannequin, le chanteur adore les pantalons et chemises trop serrés. Encore que s'il s'arrêtait à cela, l'on n'aurait pas à en redire. Des jeans perlés, des hauts et pulls, l’époux de Sokhna Aïdara en porte souvent.
Et malgré les multiples critiques de la presse et même d'acteurs du mouvement hip-hop, il n'a pas varié dans son style vestimentaire. Dans un premier temps, il a tenté d'expliquer ses choix par son séjour en Europe. “C'est parce que j'ai vécu en Italie et c'est leur style. Et j'aime bien cela. Ils sont les plus stylés du monde”, disait-il alors.
Mais plus il montait, plus Wally devenait arrogant dans son discours. Excédé par les critiques, il a trouvé une formule toute simple pour élaguer la question sur son port efféminé: “Je porte ce que je veux et ce qui me plaît. Ce que je porte, je l'ai acheté avec mon argent, donc c'est moi que cela concerne.” Du Wally Seck pur jus, trop grisé par le succès. Lequel lui fait perdre de temps à temps la tête. Le fils a donc intérêt à se rappeler ce conseil du père Thione : “un coq ne donne pas un coup de tête”. Le cas échéant, le réveil peut être brutal.
Pour commémorer l’anniversaire du décès de Sembène Ousmane, sa fille adoptive, Hadja Maï Niang, a projeté son film intitulé Mon fils était un écrivain, en hommage à Lamine Coura Guèye. Un film très sensible qui plonge le cinéphile dans une histoire réelle, émouvante et très actuelle.
Des émotions intenses, des cœurs fragilisés en visionnant cette histoire sensible et triste à la fois. C’est la sensation qui se ressentait hier dans la salle du Théâtre Daniel Sorano, après la projection du film Mon enfant est un écrivain de Hadja Maï Niang.
Le film, selon la réalisatrice, véhicule deux symboles : le premier relie les trois dames de cœur et de fer que sont Tata Annette Mbaye D’Erneville, Ndèye Coura Diop et Ndèye Siga Guèye ; le second porte sur la date du 9 juin qui coïncide avec l’anniversaire du décès du grand cinéaste Sembène Ousmane, «père adoptif» de la réalisatrice, qui essaie de préserver de l’oubli l’œuvre de ce géant du 7e art.
Mon fils était un écrivain est en réalité une fiction tirée d’une histoire réelle. Ce film évoque les souvenirs du défunt écrivain Lamine Coura Guèye, qui jeune, était considéré comme «un fou», du fait qu’il se refugiait tous les jours dans la forêt du village de Ngellèle (région de Saint-Louis) pour écrire.
Cet homme avait un amour démesuré pour la littérature. Mais Lamine, suite à l’effondrement d’un bâtiment à la Médina, n’aura pas eu le temps de finir son manuscrit.
Il meurt peu de temps après cet accident tragique. Mais sa mère Ndèye Coura Diop, aujourd’hui octogénaire, confia le manuscrit à un homme qui avait promis de l’éditer, mais qu’elle n’a plus jamais revu...
Sombrant dans une déception totale et une douleur profonde, la vieille dame rencontra un jour une journaliste à qui elle confia l’histoire de son fils et de son livre. Cette plume culturelle incarnée dans le film par Madeleine Ngandoul organise un point de presse pour retracer l’histoire de la dame par le biais de questionnements à propos de ce manuscrit qui finira par être édité en 2004 par la réalisatrice Hadja Maï Niang. C’est d’ailleurs par la lecture de quelques passages de cet ouvrage posthume de Lamine Coura Diop qui s’intitule Le coût de l’évasion que prend fin le scénario du film. Une lecture heureuse et joyeuse qui donne à ce récit triste, par endroit, tout le sens du combat de cette réalisatrice considérée par ses proches comme «une dame de cœur, le symbole de la générosité...».
Interpelée au terme de la séance, Hadja Maï Niang, qui a été très ovation- née par les cinéphiles, confie : «Ce film est une fiction qui s’inspire de la réalité à l’image de Mame Coura qui, elle, n’est pas fictive, mais réelle... Ce manuscrit très intéressant que la dame avait entre ses mains je l’ai acheté et publié en 2004, et quand je faisais la promotion du livre, j’ai eu l’idée d’en faire un film.»
Et c’est avec le consente- ment de la mère de Lamine Coura Guèye que ce film qui fait intervenir le chanteur Abdou Guitté Seck comme acteur a été tourné. Un beau film qui sonne comme une invitation à la générosité d’esprit.
Se prononçant en outre sur l’anniversaire du décès de son «père adoptif», Hadja Maï Niang a affirmé : «Je me suis dit que tous les ans je célébrerai la mémoire de Ousmane Sembène qui a porté les images du continent africain dans le monde entier... Et je pense que le pari a été gagné. Mais cela ne s’arrêtera pas là.»
ASSANE NDIAYE ENFLAMME LA SALLE ARCHIE COMBLE DU GRAND THEATRE
Assane Ndiaye a enflammé la salle du grand Théâtre de Dakar, samedi 7 juin, lors de la célébration des 14 ans de son groupe musical, le Guéweul gui . Cette soirée placée dans le cadre des relations Sénégalo gambiennes a vu la participation d’une forte délégation venue de Gambie et de plusieurs artistes sénégalais tels que Mapenda Seck , Pape Diouf et Coumba Guawlo Seck.
C’est aux environs de 23 heurs 30 mm que le chanteur-compositeur Assane Ndiaye , lead vocal de Guéweul Gui a fait son entrée sur la scène de la salle archi comble du Grand théâtre de Dakar.
Drapé dans un grand boubou blanc avec des broderies vert jaune et rouge aux couleurs des drapeaux du Sénégal et de la Gambie, le chanteur interprète un morceau qui magnifie la fraternité Sénégambienne sous un rythme traditionnel lébou (Ndaw Rabine).Dans le cadre somptueux du Grand théâtre, les danseurs habillés en boubou traditionnel rivalisent d’ardeur. Le public surexcité chante en chœur avec l’artiste.
Les fans de l’artiste sont venus nombreux assister à cette soirée d’anniversaire du Gueweul gui. Malgré la chaleur accablante qui sévit sur les lieux, le public, à travers des pas de danse et des applaudissements, a témoigné sa fidélité et son amour au chanteur en savourant les mélodies distillées par Assane Ndiaye et son orchestre. Ils ont pendant plus de 3 tours d’horloge puisé dans leur répertoire pour satisfaire les fans. Après avoir entonné avec son frère Mapenda Seck la chanson « Ballago », un titre dédié à son autre frère Thione Seck, il a chanté entre autres morceaux, « Diw », « Soubali », « Yaye Nogaye ». Des artistes de renom ont aussi répondu à l’invitation de Assane Ndiaye, tels Mbaye Guèye Faye, Ousmane Seck, Fallou Dieng , Pape Diouf et Coumba Gawlo Seck qui sont successivement montés sur scène pour témoigner à l’artiste leur amitié.
L’artiste a reçu de ses fans, amis et proches, des cadeaux et des enveloppes dont une certaine Zeyna Sy qui lui a offert une maison et une somme de 5 millions de francs Cfa. La soirée s’est poursuivie dans une ambiance surchauffée pour ne prendre fin qu’aux environs de 3 heures du matin. Cependant certains fans de Assane Ndiaye obligés de rester désespérément derrière les grilles du grand théâtre, n’ont pas été satisfaits car ils ne pouvaient pas accéder à la salle qui était pleine à craquer.
PAR IBRAHIMA FALL ET BOUBACAR BADJI DE SENEPLUS
VIDEO
MACKY SALL EST INQUIÉTANT
EXCLUSIF SENEPLUS TV - TROISIÈME PARTIE : BOUBACAR BORIS DIOP, CO-AUTEUR DE "LA GLOIRE DES IMPOSTEURS"
Le chef de l’État a de la "tenue", de la "retenue" et "semble à l’écoute", mais reste "inquiétant" aux yeux de Boubacar Boris Diop. Dans la troisième partie de l’entretien exclusif accordé à SenePlus TV, le co-auteur de "La gloire des imposteurs" s’interroge : qui est Macky Sall, à part "montrer qu’il n’est pas comme Wade" ?
Boris se dit sûr d’une chose : le successeur de Wade a été "surpris par son accession au pouvoir". Sinon, martèle-t-il, comment comprendre qu’il n’ait "pas de politique claire" ?
"Il (Macky Sall) me rappelle ATT (Amadou Toumani Touré, ex-président malien exilé au Sénégal, Ndlr). Il n’a pas pris conscience des dangers qui guettent le pays", estime l’écrivain. Qui, pour étayer sa thèse, cite l’Éducation nationale "en lambeaux", le retour de la "Françafrique économique", le bruit autour de la traque des biens mal acquis, au moment où la petite corruption fait son chemin, et les talibés errant dans les rues.
Pour l’auteur de "La gloire des imposteurs", ces enfants livrés à eux-mêmes sont des cibles potentiels des Jihadistes et des Islamistes qui écument le Sahel. Boris Diop affirmant que les éléments actuels de Boko Haram ont été recrutés parmi les enfants happés par la pauvreté, le manque d’éducation et le chômage, entre autres maux.
Saint Louis, 8 juin (APS) – Deux cas de séropositivité ont été enregistrés sur un total de 1.592 personnes dépistées par des équipes la Division de lutte contre le Sida et les IST (DLSI), dans le cadre de l'édition 2014 du Festival de Saint-Louis. Ces équipes, dont l'une a été installée place Faidherbe, sont parvenues à dépister samedi 604 personnes, ajoutées aux 988 autres dépistées entre jeudi et vendredi.
La stratégie avancée décidée par la DLSI a consisté également en une équipe mobile ciblant notamment les vendeurs et visiteurs de la foire, les commerçants et acheteurs des "loumas (marchés hebdomadaires), ainsi que les élèves et étudiants.
Ces activités placées sous le sceau de l'intégration des programmes, se déroulent en marge du Festival international de Jazz de Saint-Louis, à travers le Paquet intégré de service (PIS). La DLSI est lié au Festival de jazz de Saint-Louis par un partenariat datant de 2006.
Avec cette stratégie du PIS, les acteurs déroulent sur le terrain des actions de sensibilisation sur le paludisme, l'infection au VIH/Sida, la tuberculose et la santé de la reproduction, pendant tout le déroulement dudit Festival. Le dépistage du VIH/Sida et de la tuberculose entrent également en ligne de compte de cette stratégie.
Les partenaires du Festival, les pécheurs et groupes mobiles, les musiciens, mélomanes, la population de Saint Louis et ses environs de manière générale, ainsi que les enfants de troupe sont également ciblés par ces actions de dépistage.