Assane Ndiaye a enflammé la salle du grand Théâtre de Dakar, samedi 7 juin, lors de la célébration des 14 ans de son groupe musical, le Guéweul gui . Cette soirée placée dans le cadre des relations Sénégalo gambiennes a vu la participation d’une forte délégation venue de Gambie et de plusieurs artistes sénégalais tels que Mapenda Seck , Pape Diouf et Coumba Guawlo Seck.
C’est aux environs de 23 heurs 30 mm que le chanteur-compositeur Assane Ndiaye , lead vocal de Guéweul Gui a fait son entrée sur la scène de la salle archi comble du Grand théâtre de Dakar.
Drapé dans un grand boubou blanc avec des broderies vert jaune et rouge aux couleurs des drapeaux du Sénégal et de la Gambie, le chanteur interprète un morceau qui magnifie la fraternité Sénégambienne sous un rythme traditionnel lébou (Ndaw Rabine).Dans le cadre somptueux du Grand théâtre, les danseurs habillés en boubou traditionnel rivalisent d’ardeur. Le public surexcité chante en chœur avec l’artiste.
Les fans de l’artiste sont venus nombreux assister à cette soirée d’anniversaire du Gueweul gui. Malgré la chaleur accablante qui sévit sur les lieux, le public, à travers des pas de danse et des applaudissements, a témoigné sa fidélité et son amour au chanteur en savourant les mélodies distillées par Assane Ndiaye et son orchestre. Ils ont pendant plus de 3 tours d’horloge puisé dans leur répertoire pour satisfaire les fans. Après avoir entonné avec son frère Mapenda Seck la chanson « Ballago », un titre dédié à son autre frère Thione Seck, il a chanté entre autres morceaux, « Diw », « Soubali », « Yaye Nogaye ». Des artistes de renom ont aussi répondu à l’invitation de Assane Ndiaye, tels Mbaye Guèye Faye, Ousmane Seck, Fallou Dieng , Pape Diouf et Coumba Gawlo Seck qui sont successivement montés sur scène pour témoigner à l’artiste leur amitié.
L’artiste a reçu de ses fans, amis et proches, des cadeaux et des enveloppes dont une certaine Zeyna Sy qui lui a offert une maison et une somme de 5 millions de francs Cfa. La soirée s’est poursuivie dans une ambiance surchauffée pour ne prendre fin qu’aux environs de 3 heures du matin. Cependant certains fans de Assane Ndiaye obligés de rester désespérément derrière les grilles du grand théâtre, n’ont pas été satisfaits car ils ne pouvaient pas accéder à la salle qui était pleine à craquer.
PAR IBRAHIMA FALL ET BOUBACAR BADJI DE SENEPLUS
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MACKY SALL EST INQUIÉTANT
EXCLUSIF SENEPLUS TV - TROISIÈME PARTIE : BOUBACAR BORIS DIOP, CO-AUTEUR DE "LA GLOIRE DES IMPOSTEURS"
Le chef de l’État a de la "tenue", de la "retenue" et "semble à l’écoute", mais reste "inquiétant" aux yeux de Boubacar Boris Diop. Dans la troisième partie de l’entretien exclusif accordé à SenePlus TV, le co-auteur de "La gloire des imposteurs" s’interroge : qui est Macky Sall, à part "montrer qu’il n’est pas comme Wade" ?
Boris se dit sûr d’une chose : le successeur de Wade a été "surpris par son accession au pouvoir". Sinon, martèle-t-il, comment comprendre qu’il n’ait "pas de politique claire" ?
"Il (Macky Sall) me rappelle ATT (Amadou Toumani Touré, ex-président malien exilé au Sénégal, Ndlr). Il n’a pas pris conscience des dangers qui guettent le pays", estime l’écrivain. Qui, pour étayer sa thèse, cite l’Éducation nationale "en lambeaux", le retour de la "Françafrique économique", le bruit autour de la traque des biens mal acquis, au moment où la petite corruption fait son chemin, et les talibés errant dans les rues.
Pour l’auteur de "La gloire des imposteurs", ces enfants livrés à eux-mêmes sont des cibles potentiels des Jihadistes et des Islamistes qui écument le Sahel. Boris Diop affirmant que les éléments actuels de Boko Haram ont été recrutés parmi les enfants happés par la pauvreté, le manque d’éducation et le chômage, entre autres maux.
Saint Louis, 8 juin (APS) – Deux cas de séropositivité ont été enregistrés sur un total de 1.592 personnes dépistées par des équipes la Division de lutte contre le Sida et les IST (DLSI), dans le cadre de l'édition 2014 du Festival de Saint-Louis. Ces équipes, dont l'une a été installée place Faidherbe, sont parvenues à dépister samedi 604 personnes, ajoutées aux 988 autres dépistées entre jeudi et vendredi.
La stratégie avancée décidée par la DLSI a consisté également en une équipe mobile ciblant notamment les vendeurs et visiteurs de la foire, les commerçants et acheteurs des "loumas (marchés hebdomadaires), ainsi que les élèves et étudiants.
Ces activités placées sous le sceau de l'intégration des programmes, se déroulent en marge du Festival international de Jazz de Saint-Louis, à travers le Paquet intégré de service (PIS). La DLSI est lié au Festival de jazz de Saint-Louis par un partenariat datant de 2006.
Avec cette stratégie du PIS, les acteurs déroulent sur le terrain des actions de sensibilisation sur le paludisme, l'infection au VIH/Sida, la tuberculose et la santé de la reproduction, pendant tout le déroulement dudit Festival. Le dépistage du VIH/Sida et de la tuberculose entrent également en ligne de compte de cette stratégie.
Les partenaires du Festival, les pécheurs et groupes mobiles, les musiciens, mélomanes, la population de Saint Louis et ses environs de manière générale, ainsi que les enfants de troupe sont également ciblés par ces actions de dépistage.
LES MILLE ET UNE VIES D’UN JEUNE TALENT
ABDOUL KADER BOUGHALEB, BIG MAN, ARTISTE CHANTEUR, PRODUCTEUR, ÉTUDIANT ET INFOGRAPHE
C’est un touche-à-tout. Un homme avec des tranches de vie. Abdoul Kader Boughaleb, de son vrai nom, embrasse à la fois plusieurs métiers. Pas forcément complémentaires, mais il réussit à établir un lien lui permettant de se mouvoir entre ces différents emplois. Infographe au journal Le Quotidien, étudiant, artiste-chanteur et producteur, il se donne les moyens de remplir pleinement ses occupations.
Quand il déposait ses baluchons au journal Le Quotidien, nul ne se doutait qu’il avait plusieurs vies. En plus d’être infographe pour le compte de ce journal, Big man, Abdoul Kader Boughaleb à l’état civil, suit des études en Communication audiovisuelle dans une école privée de la capitale. Il a également d’autres tranches de vie.
Il est artiste-chanteur, producteur, réalisateur lead-vocal de son groupe New music galsen connect. Un rythme de vie presqu’impossible que ce bout d’homme au teint clair est obligé de suivre tous les jours. Conscient de la délicatesse de la tâche, Big man se donne les moyens nécessaires pour entretenir ces différentes occupations.
Ce qui n’est pas sans conséquence, confie le jeune homme à la chevelure ondulée. En six mois, il dit avoir perdu 6 kg de son poids. Surtout durant la période qui correspond à sa venue au journal Le Quotidien.
Le rythme de travail auquel il est soumis devrait normalement suffire à l’occuper. En effet, son travail d’infographe commence presqu’à 14 heures pour finir tard dans la nuit (parfois au-delà de 2 heures du matin).
Cela ne l’empêche toutefois pas le matin de bonne heure d’aller étudier. Le jour, il s’offre encore plusieurs heures de cours à l’école où il a déjà décroché sa licence pro en Multimédia communication audiovisuelle. «Pas même un temps pour satisfaire les besoins du palais» dit-il sourire aux lèvres.
Et ce n’est pas tout pour le jeune homme de 23 ans. Les samedis, les jours fériés pas de place au repos. Abdou Kader consacre ce temps pour exprimer un de ses talents les plus insoupçonnés par sa «famille» du journal Le Quotidien : la musique. Pourtant, très jeune kader est vite gagné par le virus de la musique. D’ailleurs tout dans son environnement naturel, dit-il, le prédisposait à devenir artiste chanteur.
Ses frères évoluent dans la musique, notamment au niveau international. Le jeune homme ne s’est pas limité à cette influence. Il a surtout décidé d’apprendre la musique au centre de formation Douta Seck.
Aujourd’hui, jeune musicien, il est en train de se frayer un chemin dans le milieu impitoyable du show-biz. Et après plusieurs titres à son actif, son premier single, intitulé Trust yourself (croire en soi) sorti depuis le 31 décembre dernier, fait l’effet d’un pavé jeté dans la mare de la musique variété, et dirty south.
Ce single a été bien accueilli par les mélomanes, à en croire le jeune musicien. Sa promotion a même commencé dans les boîtes de nuit de Dakar et dans la banlieue. Le jeune talent est également en train de peaufiner la réalisation de deux clips qui seront lancés avant le ramadan.
Toutes choses qui font croire que les indicateurs semblent être au vert pour ce jeune homme sympathique.
En plus de la gestion de sa jeune carrière, Big man coordonne les différentes activités de son groupe. C’est lui qui conçoit les spectacles et les évènements.
«C’est très dur, les idées me parviennent même au boulot. Je note et une fois à la maison, je les griffonne sur du papier avant de me coucher», grommelle-t-il.
Il a d’ailleurs un programme avec une télé privée de la place qui s’appelle Open mic holiday. Cet évènement est prévu pendant les grandes vacances et il promet à ses fans des spectacles, des compétions de danse, chant, top model sur les plages de Dakar. Un évènement qui sera retransmis sur cette chaîne privée.
Aussi débordé qu’il soit, kader s’appuie tout de même sur son staff. Une équipe de sept personnes dont la présidente et manager est Therese Mendy.
Producteur, concepteur, les talents de ce «jeune aux mille vies», devraient lui permettre à l’avenir de revendiquer un statut de valeur sûre de la musique sénégalaise à l’image des grands musiciens de ce pays.
Membre du groupe Setsima de 1995 à 2002 avant de s’installer en Angleterre pour y poursuivre sa carrière, Ibou Tall s’est battu pour vivre sa passion. Il est aujourd’hui auteur, compositeur, producteur, claviériste et musicien de jazz.
Avoir une carrière musicale et s’imposer n’était pas facile sous nos cieux. Ibou Tall a eu à faire l’amère expérience en subissant la pression de son entourage qui lui exigeait qu’il poursuive ses études.
Mais le jeune musicien a pu convaincre son père qui ne voulait en aucun cas qu’il se trace une voie dans la musique. «J’ai eu mon bac en 1993. J’ai été orienté à la Faculté de lettres à l’Université Cheikh Anta Diop en 1994 ; l’année a été malheureusement invalide. Mon père avait voulu que je m’inscrive l’année suivante. J’ai dit non ! Il est un ancien inspecteur d’académie de l’enseignement à la retraite. Il n’est pas facile d’être un fils et Toucouleur et ne pas être griot et pratiquer la musique», explique l’ancien
claviériste du Setsima groupe dont l’entourage s’intéresse de près à ce qu’il fait. Après avoir été pendant cinq ans chef d’orchestre du groupe de Alioune Mbaye Nder qu’il a intégré pour y remplacer un de ses anciens claviériste, Ibou Tall avait envie de vivre d’autres sensations.
«J’avais besoin de découvrir d’autres horizons. J’ai travaillé pendant 7 ans avec Alioune Mbaye Nder sur 10 albums. J’ai participé dans l’album Boule ma dioylo de Jant-bi et après avoir fait toutes ces expériences, j’avais besoin de m’exprimer sur le plan international. On avait besoin de voir autre chose que le mbalax», tente de convaincre le musicien qui s’est désormais installé en Angleterre depuis 2008.
En effet, c’est après une longue tournée au sein de l’orchestre de Alioune Mbaye Nder qu’il décida de faire cavalier seul. Se détournant du mbalax pour s’acoquiner avec le jazz, le jeune artiste est à présent à la tête d’un groupe qui s’appelle «Les copains du jazz».
Et le premier acte que posa Ibou Tall avec sa trouvaille a été de rendre hommage au musicien Adama Faye, décédé en 2005 et qui fait partie de ceux qui l’on influencé à adopter le style jazzy en compagnie d’autres monuments, à l’instar de Chic Corea. Call for Adama Faye est le nom du single qu’il a dédié au défunt chanteur.
Proposant un style de jazz au relent sénégalais, Ibou Tall admet que «c’est un hommage mérité» rendu au défunt Adama Faye qui est le père du Marimba, style musical dans les années 80 adopté par le Setsima groupe.
Ibou Tall a le jazz chevillé au corps depuis qu’il est au Lycée. Puisqu’il avait déjà pratiqué ce genre musical au sein d’un groupe dénommé Xamlé (qui veut dire enseigne), avant même d’intégrer le Setsima. Evoquant la mémoire de son «maître et ami», il affirme que «Adama Faye fut ma référence.
Et c’est un hommage mérité que je lui rends à travers ma musique. Non seulement il m’a influencé, il a influencé toute la musique sénégalaise. Parce que le jeu de Marimba, c’est lui qui l’a créé. Je lui ai rendu un hommage pour dire harmonique. Parce que son point fort c’était les harmonies». Le jazz-man poursuit très en verve : «Beaucoup de gens oublient cet aspect. C’est pourquoi je me suis dit qu’il fallait lui rendre un hommage. Parcequ’il a beaucoup contribué à la musique sénégalaise.»
Travaillant pour mettre sur le marché une première production jazz, Ibou Tall explique également sa vision en ces termes : «La production c’est comme la cuisine. Tant que la cuisine n’est pas prête, on ne peut pas dire quand on va la sortir. C’est quelque chose qu’on est en train de concocter».
«On peut prendre le temps de le faire dans la durée. Il n’y a aucune pression. Je ne peux pas donner de date exacte», fait remarquer le musicien.
Le 24 mai 2014, l’artiste El Hadj Ndiaye engage son plus grand chantier : le concept Chants aux Champs. Une expérience sans précédent qui fait naître un nouveau concept unissant agriculture, musique, littérature, arts plastiques, cinéma, etc.
Passé le portail noir, c’est un univers en ébullition. Les branches de manguiers vous arrivent à l’épaule. Les spotlights multicolores qui remplacent le soleil cinq heures par jour donnent à l’endroit un halo irréel. Ecouter les arbres, les vents, les animaux et apprendre à les comprendre. Créer une autre forme de rencontre entre l’environnement, le public et les diverses sonorités musicales du Sénégal. C’est le voyage auquel invite Kër Siggi, espace de rencontres et d’échanges par excellence.
«Développer un concept de Chants aux champs, c’est quelque chose de nouveau pour étaler toute la diversité et la richesse culturelle du Sénégal. Mais c’est aussi montrer qu’on est tous capables d’exercer nos métiers dans un environnement naturel. Parfois je me réveille, je joue avec ma guitare et des oiseaux chantent avec moi, ce sont des sensations uniques», se plaît à dire l’artiste El Hadj Ndiaye.
Au demeurant, l’atmosphère calme et reposante du site assure un séjour agréable dans cet espace magique où tout semble se trouver à sa place naturelle. Bien nommé, Kër Siggi cultive une douceur de vivre loin des tracasseries dakaroises. Également retirée du tumulte de Saly, cette niche écologique vibre au gazouillis des oiseaux.
La beauté féérique du cadre y est en harmonie avec un espace resté sauvage et dont tous les éléments sont en entière symbiose avec la nature. Le choix du site est donc particulièrement important : le champ s’étend sur quatre hectares et respire bien, loin de la pollution des centres urbains. Toutefois, il est aisément accessible au public.
Kër Siggi est situé dans le village de Ngerigne Bambara, à 80 km de Dakar et à 3 km seulement de Saly, ce qui sera un atout, assurent les initiateurs de l’événement, quand les touristes viendront de partout admirer toute la richesse culturelle du Sénégal. A l’origine d’un tel projet : «la Petite côte est aujourd’hui une zone très importante pour valoriser toute la diversité culturelle ; mais elle reste marquée par l’absence d’espace culturel adéquat où chacun, riche de ses différences culturelles, sociales, pourrait tendre vers la communion et le partage, dans un esprit d’entraide et de solidarité», relèvent les organisateurs.
Le concert Haut Chant, c’est d’abord une évasion. Le spectateur-acteur y traverse différentes couleurs sonores et musicales en plusieurs formes artistiques. Ici, le maître mot : liberté d’expression. Le public peut parcourir l’alphabet de la botanique, slalomer entre les cases-bambous, se poser sur les balançoires au milieu des arbres fruitiers, suivre la ligne de la bananeraie, revisiter de riches répertoires musicaux, jusqu’à un final en apothéose : la fusion, l’harmonie et l’interaction entre tous ces éléments naturels.
Haut Chant qui s’ouvre dès 10 heures, s’adresse à tous les publics, jeunes, adultes, familles, et sans jauge limitée. Le but du jeu ? Les invités y sont chez eux et s’y déplacent librement, fabriquant leur propre spectacle. «C’est d’abord un lieu d’expression, de liberté. Il y aura l’implication des populations locales avec la participation du village de Ngerigne. En plus des formations, nous avons sollicité le Ministère de la Santé pour des journées de sensibilisation, de dépistage de la tuberculose, du sida, etc.», renseigne le musicien.
Il y a quelques années, cet artiste qui a joué sa musique sur toutes les scènes internationales revient aux sources pour cultiver son jardin. Le cadre pastoral succède aujourd’hui au plateau des podiums.
Pour l’artiste, Chants et Champs vont très bien ensemble. Au-delà de la paronomase, il y a le retour de l’homme à la nature, à son environnement. Kër Siggi, se veut l’Eden de cette rencontre, le lieu de cette fusion du Donner mais surtout du Recevoir. Si la culture est à l’esprit ce que l’agriculture est à la terre, Kër Siggi est le point de jonction de cette symbiose. Technopole des fertilisations réciproques, le cadre a pour vocation de devenir un haut lieu d’échanges de toutes les formes d’expression que contiennent les arts particulièrement la musique.
«L’agriculture a toujours été une passion. J’ai toujours aimé les arbres parce que dans mon quartier populaire on cohabitait avec les animaux domestiques, cela m’a toujours fasciné. Je me dis aussi que l’homme, dès qu’il se détache de la nature, il se dénature. Plus on se rapproche de la nature on revient vers soi-même, vers les valeurs les plus sûres. Il ne s’agit pas de faire un château mais de vivre dans un environnement naturel pas trop pollué et qui est capable de produire des richesses ; pas dans le sens d’or ou de diamant, mais des richesses qui permettent d’avoir une certaine harmonie naturelle», précise-t-il.
Woodstock tropical, Mutuelle culturelle
Projet inédit, sans aucun appui extérieur, Chants aux Champs est une invitation à une promenade champêtre d’exception : un concert qui dépasse le spectacle, une expérience sensorielle unique. Un parcours au cœur de la musique, certes, mais aussi un retour aux vraies valeurs, loin de la jungle urbaine et de ses nuisances. Le spectacle est financé sur fonds propres et, pour autant, il reste entièrement gratuit et ouvert à tous.
«Nous ne disons pas non aux appuis externes mais nous les voulons sans contraintes. Aller demander de l’argent à des banques par exemple, cela ne colle pas avec nos objectifs. Peut-être sous forme de mécénat si d’autres sentent que c’est un beau projet et se joignent à nous. Mais il faut que les gens comprennent l’enjeu. En occident, nous avons perdu les valeurs du cœur. Moi, je suis là parce que c’est Kër Siggi, c’est important et j’y crois», rappelle Véronique, collaboratrice à ce projet. Comme quoi, avec la volonté et les moyens du bord, on peut arriver à quelque chose de grand.
Kër Siggi prévoit également de proposer des séances de cinéma en plein air -comme au bon vieux temps- qui feront profiter aux habitants de la localité des productions de nos cinéastes rarement projetées au Sénégal. «Il y aura des expos, de la littérature, et l’espace Samba Félix Ndiaye va abriter des projections de films africains méconnus du grand public. Siggi sera aussi un espace d’expression prenant en compte toutes les expressions artistiques», promet l’enfant de Thiaroye Gare.
Films, sculptures, peinture, chants, musique, danse, exploration botanique, l’espace est par essence un cadre d’échange inter artistique. L’aspect didactique n’est pas oublié avec la formation des jeunes de la localité, à la fabrication des composts et de la culture bio, en plus des journées de sensibilisation, de dépistage et de prévention. Bref, la programmation de Haut Chant n’est rien d’autre qu’un assemblage, un dialogue entre la résonance, l’espace, les êtres et les temporalités. Composer pour et avec tout ce qui nous entoure.
Woodstock à la sénégalaise, Kër Siggi compte ainsi révolutionner l’environnement musical avec ce concept novateur qui jette un regard neuf sur les arts, les hommes et les objets.
«C’est la continuité, le fruit de toutes les expériences vécues dans le passé et, tout naturellement, les choses ont convergé vers Kër Siggi. J’ai, avec Enda, mis en place le premier studio d’enregistrement numérique à Dakar ; mais quand Jacques Bugnicourt est décédé (1930-2002, ancien secrétaire exécutif de l’association Enda Tiers Monde basée à Dakar ndlr), le département Art a été complètement éliminé. Maintenant, je pense qu’on prend définitivement notre envol. Je ne pense pas que quiconque puisse tuer ce nouvel élan. J’ai envie de rencontres, je peux enfin me poser, écouter les autres, les découvrir et certainement faire beaucoup de fusions», assure-t-il.
En attendant le baptême du feu, le chanteur prend toujours le temps de savourer la mélodie des oiseaux, d’arroser sa bananeraie, de défricher les mauvaises herbes du champ, ou encore de regarder méditatif, les statuettes et les plants, comme de vieux amis. Il confie se sentir très bien dans cet endroit.
Aujourd’hui, il peut attaquer serein l’événement tout en se projetant déjà sur la suite. «Pour mes albums à venir, tout est en train de se préparer ici. Peut-être que mon prochain album sera toute une panacée culturelle, un mélange de musiques que l’on trouve dans mon pays», lance-t-il sous l’œil complice de ses collaborateurs.
L’artiste a ainsi trouvé le cocon idéal pour écrire et enregistrer ses prochains albums dont quelques morceaux seront sans doute présentés au public le 24 mai. La prochaine performance de ce précurseur de l’acoustique sénégalais est déjà fin prêt, véritable cocktail musical avec la collaboration de monstres sacrés de la scène internationale Ismaël Lô et Souleymane Faye entres autres. Une première, comme un nouveau départ à 50 ans…
C’est parti pour un mois d’expositions et de rencontres. Du 9 mai au 9 juin. Les «In» et «Off» de la 11e Biennale de l’art africain contemporain (Dak’art) rythment la vie artistique sénégalaise.
L’exposition internationale, c’est le must de la Biennale. Soixante deux artistes africains et de la diaspora, choisis par trois commissaires, y exposent. Le site se trouve cette année dans la zone industrielle. Ce sont d’anciens entrepôts de la société d’abattage, la Séras, qui appartiennent aujourd’hui à la chaîne privée 2S.
Le lieu a été magnifiquement relooké par le scénographe Khalifa Ababacar Dieng. Le visiteur en a plein la vue. Difficile de trouver une ligne directrice dans cette mosaïque éclectique qui concentre toutes les expressions et les tendances de l’art africain contemporain : les performances, les installations, la vidéo, le dessin, la céramique, la peinture… et même la danse !
La tunisienne Roussi Faten présente sans doute l’une des œuvres les plus curieuses de ce 11ème Dak’art. Née en 1967, diplômée en architecture, elle campe Le fantôme de la liberté ou Malla Ghassra, en arabe. C’est une installation saisissante, constituée d’assemblages de 17 chaises de toilettes en céramique avec du papier hygiénique et des micros. Faten Rouissi dénonce ainsi la confiscation de la révolution tunisienne.
Pour le Grand Prix du Dak’art, le jury a flashé sur les œuvres de l’Algérien Driss Oudahi et du Nigerian Olu Amoda. Ils sont co-lauréats, ex-æquo, du prix Léopold Sédar Senghor. Les travaux de Driss Ouadahi sont des compositions abstraites dont la densité évoque l’architecture des périphéries des grandes métropoles. Les vibrations de la lumière et la composition des couleurs rompent la rigidité et la monotonie des constructions.
Olu Amoda, lui, est un sculpteur nigérian, muraliste, concepteur de meubles et artiste multimédia. Son travail utilise des matériaux récupérés et du métal. Son œuvre est emblématique et exprime le meilleur de la sensibilité africaine moderne.
Un Sénégalais remarqué dans le «In» : c’est le peintre et sculpteur, Amary Sobel Diop. A 43 ans, il est lauréat du Prix «Oumar Ndao» décerné par Vive Voix. L’œuvre, Apologie pour la paix, présentée à cette onzième Biennale (Dak’art 2014) est une série de portraits de personnalités féminines charismatiques, comme Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Libéria, la résistante sénégalaise anti-coloniale Aline Sitoe Diatta ou Rigoberta Menchu, prix Nobel de la paix en 1992,… Le matériau de Sobel est un assemblage de tôles d’alu recyclées sur des tubes de déodorants, fils de cuivre.
Le musée Théodore Monod, à l’Ifan, est l’autre point focal de ce «In». Il abrite dans le jardin le salon de la sculpture africaine. Les œuvres exposées dans ce salon sont le résultat du Symposium sur la sculpture africaine, organisé en 2013 à Dakar. Il regroupe des sculpteurs sénégalais et d’autres en provenance du Ghana, du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Mali et du Burkina Faso.
A l’intérieur du musée est installée l’expo, intitulée «Diversité culturelle», qui accueille 33 artistes de différentes nationalités. Le créateur sénégalais, Mbaye Babacar Diouf, né en 83, y présente deux œuvres en peintures : Méditation sur l’humanité et Signes et symboles. Dans sa peinture, Diouf essaie de capter un langage pour déchiffrer les formes produites par les civilisations et «rappeler notre responsabilité individuelle face à l’humanité».
Palmarès du Dak’art 2014
- Grand prix Léopold Sédar Senghor : Driss Ouadahi (Algérie) et Olu Amoda (Nigeria)
- Prix ministre de la Culture : Justine Gaga (Cameroun)
- Prix OIF : Sidy Diallo (Sénégal)
- Prix ville de Dakar : Faten Rouissi (Tunisie)
- Prix Fondation Blancher : Milumbe Haimbe (Zambie)
- Prix Omar Ndao : Amary Sobel Diop (Sénégal)
- Prix UEMOA : Djibril André Diop (Sénégal)
- Prix ministre de la Culture : Justine Gaga (Cameroun)
FESTIVAL JAZZ DE SAINT-LOUIS : DEUX SÉROPOSITIFS SUR 1000 PERSONNES DÉPISTÉES DU SIDA
Saint Louis, 7 juin (APS) – Deux nouveaux cas de séropositivité ont été enregistrés sur un total de 575 personnes dépistées vendredi, au deuxième jour des séances de dépistage volontaire initiées par la Division de lutte contre le Sida et les IST (DLSI), en marge du Festival de jazz de Saint Louis.
A l'issue de la première journée, aucun cas de séropositivité n'avait été enregistré par le point de dépistage de la place Faidherbe et l'équipe de l'unité mobile de dépistage, sur 413 personnes dépistées. Le total des dépistés s'établit ainsi à 988 personnes en 2 jours.
La DLSI, liée au u festival de jazz de Saint Louis par un partenariat datant de 2006, a cette année placé sa participation sous le sceau de l'intégration des programmes à travers le Paquet intégré de service (PIS).
"Partenariat et intégration entre les programmes de lutte contre le sida, le paludisme, la Tuberculose et la santé de la reproduction" est le thème choisi cette année.
Selon un dossier de presse de la DLSI, cette stratégie permet de renforcer l'intégration des programmes de santé pour l'atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
Elle vise notamment à sensibiliser sur le paludisme, l'infection au VIH /sida, la tuberculose et la santé de la reproduction pendant tout le déroulement du festival de Jazz de Saint Louis.
Les populations ciblées par les dépistages sont les partenaires du Festival, les vendeurs et visiteurs de la foire, les commerçants et acheteurs des "loumas (marchés hebdomadaires), les élèves et les étudiants. Il y a aussi es pécheurs et autres groupes mobiles, les musiciens et autres mélomanes, la population de Saint Louis et ses environs, ainsi que les enfants de troupe.
Hormis les personnes dépistées du Sida, avec l'appui de la région médicale de Saint Louis, des stratégies avancées de conseil dépistage volontaire (CDV) ont permis au Programme national de lutte contre la tuberculose de dépister 82 tousseurs chroniques.
« NOTRE OBSERVATOIRE EST UNE SORTE DE MÉTÉO DE LA SOCIO-CULTURE SÉNÉGALAISE »
BABACAR DIOUF, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’OBSERVATOIRE DE LA DIVERSITÉ CULTURELLE
Militant convaincu de la culture, Babacar Diouf est aussi un acteur de la vie culturelle à travers l’Ong Ndef – Leng. Avec quelques acteurs de la vie culturelle dont l’ancien gouverneur de Dakar, M. Saliou Sambou , ils ont mis en place un Observatoire de la diversité culturelle. Le Témoin s’est entretenu avec Babacar Diouf à propos de cet observatoire.
Le Témoin : Vous êtes le secrétaire exécutif de l’ONG Ndef-Leng, secrétaire général de l’Observatoire de la Diversité Culturelle (ODIC) et vous êtes connu comme un grand militant de la culture. Comment analysez -vous la politique culturelle de l’Etat du Sénégal ?
Babacar Diouf : Depuis plus d’un an, nous avons travaillé sur le projet d’observatoire de la diversité culturelle. A cette occasion, nous avons produit un « document de présentation de l’observatoire de la diversité culturelle » qui est mon seul document de référence dans le cadre des réponses que j’apporterai à cette interview.
Cette précaution prise, je voudrais dire que le Sénégal est un pays de diversité culturelle : terroirs, ethnies, histoires locales, religions africaines et étrangères, confréries, langues, arts et expressions culturelles etc. Il s’efforce de parfaire son unité nationale. Depuis le début de l’indépendance, la politique culturelle est bâtie sur deux axes : l’enracinement dans les valeurs du patrimoine et l’ouverture sur le monde extérieur et le futur.
Elle se décline ensuite en lignes de force sur lesquelles se structurent et se développent les programmes, les initiatives et les réalisations selon le triptyque suivant : la culture comme fondement et ciment de la construction nationale ; la culture comme base, ferment et levier du développement et, enfin, la culture comme source de rayonnement donc composante majeure de la diplomatie et de la coopération internationale.
Le ministre de la Culture a initié une tournée pour la diversité culturelle. Quels sont, selon vous, les enjeux d’une telle tournée ?
La création et la contribution libre et appréciée, le partage et la jouissance de valeurs culturelles diversifiées procurent à tous les citoyens le confort de ceux qui se sentent intégrés harmonieusement dans la Nation. C’est la condition pour que tous et chacun se sentent bien à la fois dans leur tête et dans la communauté nationale.
C’est pourquoi le ministère de la Culture s’est fixé comme objectif prioritaire de promouvoir la diversité culturelle en s’appuyant sur un programme national de promotion et de stimulation de la créativité. Il vise, à travers cette tournée pour la diversité culturelle, « dans chaque département, dix produits culturels représentatifs qui seront documentés et promus sur différents supports de communication avec l’organisation d’une semaine destinée à la mise en valeur desdits produits ».
Ce programme suffit-il à promouvoir la diversité culturelle ?
Il n’existe nulle part sur le continent, d’institution ou d’organisme d’envergure pour analyser et prendre en charge ces défis qui menacent ou touchent pratiquement tous les pays africains. Probablement parce que l’appareillage institutionnel des pays occidentaux importé en Afrique ne comporte pas, et pour cause, des dispositifs pouvant prendre en charge ces catégories socio-politiques africaines.
Cela s’explique-t-il par des manquements que vous avez eu à constater ?
Seule probablement l’Afrique du Sud s’y essaie et pour cause. Les définitions et délimitations opérationnelles étriquées de la culture copiées sur celles des pays européens et les ministères chargés des seules « Affaires culturelles » résiduelles confinées en Afrique aux arts et loisirs n’y sont pas adaptés. C’est pourquoi ces ministères reçoivent la portion congrue des budgets nationaux, l’essentiel de la culture étant pris en charge de manière informelle par de multiples instances.
On a pu dire à cet égard que l’Afrique n’est pas sous-développée mais sous analysée. La diversité culturelle est un concept où s’entrecroisent la culture, l’économie, la politique et le droit. C‘est le sens du pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (1976).
C’est dans ce contexte national, africain et mondial qu’il est proposé la création d’un observatoire de la diversité culturelle, une sorte de « météo de la socio-culture sénégalaise ».
Pensez- vous cependant que la politique sur la diversité culturelle soit réelle au Sénégal ?
Il y a des acquis de la politique et des pratiques culturelles à préserver et développer. L’exemple qu’on peut citer c’est une certaine harmonie inter communautaire et une paix durable sur plus de 50 ans. Il y a aussi des figures marquantes, des initiatives majeures, des réalisations d’envergure et une créativité foisonnante qui ont fait de Dakar, une place forte de la culture en Afrique et dans le monde. Un rayonnement international sans rapport avec la taille, la démographie ou l’économie du Sénégal. Cependant, il y a malheureusement des échecs parmi lesquels nous pouvons citer une administration inadaptée dans ses attributions, une centralisation encore excessive, une perception de mépris culturels, et une frustration « des périphéries ».
Votre observatoire va-t-il faire la police de la culture ou, au contraire, vous présenterez-vous en laboratoire d’idées pour le gouvernement ?
La longue énumération des objectifs, des domaines de compétence et des destinataires traduisent le souci de ne laisser dans l’ombre aucun aspect de la problématique. Mais il est évident qu’il est impossible de tout embrasser. Pour faire un travail utile, il sera donc indispensable d’élaborer une stratégie basée essentiellement sur la définition de cibles, priorités et sur-priorités en l’occurrence : paix, unité nationale, respect de la diversité des identités, d’une part, et économie de la culture d’autre part.
Pouvez- vous décliner vos objectifs ?
Notre objectif général est d’informer, sensibiliser et mobiliser tous les milieux concernés et l’ensemble de la population pour que, grâce à son vaste éventail de ressources, la culture serve à atteindre une variété d’objectifs de construction de la paix, de l’unité nationale et d’intégration régionale, en veillant à ce que le plus grand nombre ait la possibilité de contribuer équitablement à la richesse et au développement de la culture pour en tirer les bénéfices attendus.
D’une manière spécifique, notre observatoire va collecter, analyser sur une base multisectorielle et pluridisciplinaire, diffuser les données de base et les informations sur la culture, les politiques et les pratiques culturelles au niveau national et local. Ce en ayant en perspective la promotion de la diversité comme facteur de participation, d’enrichissement, d’inclusion sociale et d’équilibre, pour un développement durable. Contribuer prioritairement aux moyens de construction et de renforcement de la paix, de l’unité nationale et de la renaissance africaine. Contribuer prioritairement aux moyens de construction et de renforcement de la paix, de l’unité nationale et de la renaissance africaine.
Collecter, analyser et diffuser les informations sur la culture ainsi que sur les orientations et les expériences culturelles y compris les bonnes pratiques développées dans d’autres contextes, susceptibles d’avoir un impact sur la culture nationale et locale au Sénégal ou qui peuvent inspirer la culture dans le pays, dans le sens d’une meilleure prise en compte de la diversité culturelle. Veiller à ce que tous les domaines du patrimoine, de la création et de l’activité culturelle en général soient partout explorés en vue d’enrichir la culture nationale.
Veiller à ce que la culture soit mieux articulée à une plus grande diversité de secteurs de développement: affaires sociales, sport, tourisme, éducation, média, information et communication, justice, environnement, santé, administration des communautés de base, gouvernance démocratique, religions, y compris les formes de croyances africaines. Veiller aussi à ce que les pratiques culturelles « dysfonctionnelles » présentes dans chaque secteur soient éradiquées. Nous visons aussi à accompagner et renforcer la démocratie en général à travers la démocratie culturelle en particulier en garantissant la contribution et l’accès de tous à tous les compartiments de la culture nationale et universelle.
Faire en sorte que soit favorisé l’accès sans exclusive de tous les créateurs à toutes les plateformes d’expression, à tous les canaux de diffusion, ainsi qu’aux marchés culturels nationaux et internationaux Contribuer à briser les carcans et monopoles des marchés captifs, afin que tous puissent bénéficier des emplois et retombées économique et moyens de réduction de la pauvreté. Faire en sorte que les droits de la majorité, quel qu’en soit le domaine ou secteur culturel, soient dûment reconnus et exercés sur des bases équitables dans le cadre normal d’un fonctionnement démocratique.
Développer des actions d’information, de sensibilisation et de plaidoyer en faveur de la prise en compte de la diversité culturelle ainsi que de l’exercice et du respect des droits et libertés culturels. Contribuer au renforcement de la bonne gouvernance administrative des communautés et collectivités, à travers une bonne connaissance des mécanismes et des ressorts culturels et humains des gouvernés. Promouvoir la connaissance, le respect mutuel et l’appréciation réciproque des diverses communautés.
Veiller au strict respect de la personne humaine en général et au respect des spécificités culturelles et identitaires ainsi que des droits et libertés culturels des personnes et groupes étrangers présents sur le territoire national à titre permanent ou transitoire, afin que le Sénégal « pays de la Téranga », ne soit pas un slogan creux. Rappeler constamment que toute forme de stigmatisation ayant pour fondement la spécificité de l’ethnie, de l’identité et la culture au sens large est une violation des conventions et traités signés et portant sur les droits de passage et d’établissement des étrangers.
Qu’en sera t-il des moyens et ressources humaines pour la réalisation de ces objectifs ?
L’observatoire fonctionnera en partenariat avec les institutions et organismes publics et privés, les associations, groupements et communautés, ainsi qu’avec les plateformes et réseaux divers concernés par son action, y compris ceux intéressés et concernés notamment par le respect et la promotion des droits et libertés culturels des individus et des communautés nationales et des étrangers. L’observatoire se propose d’être un centre de ressources et de services et un organe de suivi à travers un réseau d’institutions et d’experts impliqués dans la recherche, la collecte et l’analyse de données, la formulation de politiques et dans la prise de décision, dans l’administration et la gestion ainsi que dans la formation et l’information concernant la culture des communautés.
Seront sollicités en priorité, les institutions et organismes chargés des crises et des conflits en Afrique, ainsi que des administrations et instituts nationaux de même que des chercheurs ciblés dans les pays ayant connu des crises et conflits ayant une dimension culturelle identitaire. Certaines questions concernant la culture en général et les rapports entre les communautés en particulier sont par ailleurs extrêmement sensibles et complexes. Elles doivent être abordées et manipulées avec beaucoup de précautions.
Quid des stratégies et modalités d’action de votre observatoire ?
La stratégie consistera à faire appel aux meilleurs spécialistes des questions traitées et à des spécialistes confirmés de la communication. La culture couvre un vaste éventail de domaines, de thèmes, de contenus, d’activités et de productions. Elle concerne un grand nombre de groupes, de milieux, de communautés, de publics, de services, de professionnels, d’acteurs et de partenaires. Il est donc difficile de faire correctement et utilement l’observation d’un tel phénomène dans toutes ses manifestations, et d’en rendre compte, qui plus est, avec les moyens limités d’une association nationale africaine.
Et au terme de vos actions, à quoi vous attendez-vous en définitive?
A la préservation de la diversité ! La contribution à la production d’outils et de mécanismes appropriés d’analyse de la dynamique des rapports intercommunautaires. La réalisation d’une prise de conscience effective, partagée par le plus grand nombre, des enjeux, défis et opportunités du respect et de la promotion de la diversité culturelle. La contribution à une meilleure prise en compte effective de la diversité culturelle dans tous les milieux, les services et les sphères d’activités où elle constitue une exigence.
La définition et la mise en œuvre des politiques et des programmes culturels qui prennent en compte à la fois l’objectif de protection et de promotion de la diversité, sans préjudice cependant des exigences de la qualité et de la quantité des productions culturelles, du développement culturel en général et de l’ensemble du développement national. Un mécanisme de collecte, de production, d’analyse, d’échanges et de diffusion d’informations et de données, y compris par la mise sur pied d’un centre de ressources et de documentation.
Une mobilisation d’expertise et de compétences nécessaires pour dispenser des avis et services appropriés, y compris des rencontres, échanges, séminaires d’information et de sensibilisation et des modules de formation. Une production et une diffusion de rapports périodiques, bulletins d’information, publications éditoriales et électroniques et actions médiatiques, et offrir des produits et services culturels.
« JE SUIS PEINÉ QU’ON ME REPROCHE DE NE PAS JOUER SOUVENT À DAKAR ! »
Ismaël Lô était encore une fois la tête d’affiche du festival « Yakaar ». A cette occasion, « l’homme orchestre » a animé samedi dernier un concert très suivi à l’Institut Français Léopold Sédar Senghor. Nous avons profité de l’occasion pour échanger avec lui sur son parcours et ses projets.
Le Témoin - Quelle est la dernière actualité d’Ismaël Lô ?
Ismaël LO -Je suis là et je continue de vaquer à mes occupations. Comme à mon habitude, je suis très discret et j’aime rester dans l’ombre pour faire mon boulot sans pression.
Comment expliquez-vous votre seconde participation au festival « Yakaar » ?
C’est toujours avec un réel plaisir que je viens donner un petit coup de pouce à mes fils et jeunes frères. Nous avons le droit de les soutenir et c’est ce qui explique encore une fois ma participation à ce festival après 2008.
Oui mais, comment Pindra arrive-t-il à vous convaincre car vous ne jouez pas souvent au Sénégal ?
C’est vraiment dommage que mes compatriotes me reprochent toujours cet état de fait. Je suis là et bien là, la preuve Pindra n’a eu aucun problème à me faire jouer. Je ne réclame pas de cachets exorbitants mais j’avoue qu’il faut remplir certaines conditions comme disposer d’une bonne sono et d’une bonne installation scénique pour me convaincre. Il est vrai que je ne peux plus jouer dans certaines conditions.
Vous n’avez pas répondu à la question de votre absence…
(Il nous coupe) Vraiment, je suis désolé que mes compatriotes me fassent souvent ce reproche ! Cela ne veut dire nullement que je néglige mon pays. J’aime ce pays et j’y vis et cela veut tout dire. Il se trouve que je ne suis pas du genre à bomber le torse et je suis plutôt discret comme je l’ai dit tantôt. Je suis fier de pouvoir vaquer tranquillement à mes occupations comme le commun des Sénégalais sans gêner personne. C’est juste une question de style et je trouve que le mien me va à merveille.
A ce propos, quand allez-vous sortir un nouvel album après huit ans de diète pour les mélomanes ?
Encore une question récurrente. En toute franchise, je ne saurais le dire. Il se trouve qu’en un moment donné, il nous arrivait de sortir des albums tous les six mois, ensuite tous les ans et parfois tous les trois ans ou les quatre ans. Entre « Dabakh » et mon dernier opus, il y a exactement huit années d’intervalle. C’est une question qui doit faire plaisir à mon manager. Il ne cesse de me réclamer ce produit. En tous cas, j’ai fini d’enregistrer tous les titres depuis longtemps. Mais comme je suis perfectionniste, je ne veux surtout pas me précipiter. Je prends tout mon temps et je ne vais plus donner de date mais je peux vous assurer que l’album sortira bientôt.
A quand la première exposition de l’artiste-peintre Ismaël Lo ?
Je dois dire que là aussi j’avais tout calé avec le ministère de la Culture. Mais faute de temps cela n’a pas pu se faire. C’est pour vous dire que je suis fin prêt et tous les tableaux sont là. C’est juste un problème de calendrier mais cela finira par se faire un jour.
Comment voyez-vous l’évolution de la musique sénégalaise ?
J’ai toujours soutenu que notre musique est débordante de vitalité. Les talents sont bien là. Il se trouve que les jeunes ont beaucoup plus de moyens et de possibilités par rapport à nos débuts. Le monde évolue vite et ils ont su bien s’adapter. Je pense qu’il faut juste qu’ils se rapprochent de nous et qu’on échange car la musique n’a pas de frontières ou de barrières. Dans l’ensemble, je les encourage et constate qu’ils font de gros efforts pour le rayonnement de notre musique et c’est tant mieux.