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30 avril 2025
Développement
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"NOUS ALLONS RÉAJUSTER LES HORAIRES DU COUVRE-FEU"
Le président a envisagé, dans une interview à RFI et France 24, d'allonger la durée du couvre-feu à cause de la propagation des cas communautaires du covid-19. Concernant le moratoire sur la dette, il estime que cela ne peut s’agir que d’un premier pas
Dans un entretien exclusif accordé à RFI et France 24, le président de la République du Sénégal Macky Sall revient sur la pandémie de Covid-19, qui progresse en Afrique. Il annonce qu’une troisième victime est à déplorer dans son pays et affirme que ce taux très faible de mortalité - au regard des autres pays touchés en Europe, aux États-Unis et en Asie -, ainsi que le taux élevé de guérison de patients atteints du coronavirus dans son pays ne sont pas une sous-estimation, mais le résultat d’une prise en charge hospitalière précoce de tous les cas et de l’utilisation systématique de la chloroquine, habituellement utilisée contre le paludisme.
Le président sénégalais affirme que les polémiques entourant ce traitement et son défenseur, le professeur Didier Raoult, n’ont pas lieu d’être, étant donnés les résultats positifs de son application contre le Covid-19 au Sénégal.
Soulignant sa préoccupation face aux transmissions dites "communautaires", il n’exclut pas d’aller vers un confinement total du pays et, dans un premier temps, d’allonger la durée du couvre-feu nocturne. Concernant la décision du G20 d’appliquer un moratoire sur le paiement de la dette des pays les plus pauvres cette année, le chef de l’Etat sénégalais salue cet "effort préliminaire du G20", mais estime qu’il ne peut s’agir que d’un premier pas. Il exige ainsi l’annulation pure et simple de la dette publique africaine, qui s'élève à 365 milliards de dollars.
Interrogé sur les soupçons de favoritisme dans la distribution d’aide alimentaire à l’encontre de Mansour Faye, son beau-frère et ministre, Macky Sall s’en insurge et annonce que l’aide étrangère sera supervisée par un comité de pilotage.
Enfin, le chef de l'État sénégalais précise que l’ancien président tchadien Hissène Habré, condamné à la réclusion à perpétuité pour crimes contre l’humanité, et placé en résidence surveillée pendant deux mois par crainte qu’il ne contracte le coronavirus, retournera bien en prison à la fin de la pandémie.
LE CORONAVIRUS FAIT UN TROISIÈME DÉCÈS
Selon des sources de emedia.sn, il s’agit du cas diagnostiqué positif (transmission communautaire) mercredi dernier à Ziguinchor. Le ministère de la Santé indique que la victime âgée de 63 ans, a succombé ce vendredi
Le Sénégal enregistre son 3e décès lié à la pandémie de Covid-19. Selon des sources de emedia.sn, il s’agit du cas diagnostiqué positif (transmission communautaire) avant hier, à Ziguinchor. Selon le communiqué du ministère de la Santé, l’homme était hospitalisé depuis mardi, 14 avril 2020.
L’homme avait 63 ans. Il a succombé, ce vendredi, 17 avril, à l’hôpital régional de Ziguinchor, à 12H40mn. Ce décès survient après celui de Pape Diouf, ancien président de l’Olympique de Marseille (OM), première victime de la pandémie du coronavirus suivie de peu par une célèbre restauratrice, et propriétaire de "Chez Amy", qui était diabétique.
342 cas Ont été déclarés positifs, au Sénégal, dont 198 guéris, 2 décédés, 1 évacué (finalement décédé), et 141 patients sous traitement.
par Ibrahima Silla
INCORRIGIBLES
Comment se taire sur la fâcheuse tendance des politiciens à répéter inlassablement les mêmes réflexes ? L’argent soulève la polémique et une fois encore, va nous détourner de l’essentiel avec des profiteurs qui cherchent à se sucrer
Dans les situations de guerre, il convient, dit-on, d’éviter toute polémique qui pourrait briser le consensus. Certains y voient une manière de remuer le couteau dans la plaie ; d’autres, une tentative de jouer les pyromanes en jetant de l’huile sur le feu pour raviver l’incendie. La citoyenneté, entendue comme une solidarité effective d’existence, interdirait une telle posture qui pourrait mener, plus qu’à la désertion citoyenne à une diversion politique ou une division des troupes, énergies vives et vitales de la nation appelées à se serrer les coudes pour résister à la tyrannie virale.
Mais comment se taire sur l’incorrigible et fâcheuse tendance des politiciens à répéter inlassablement les mêmes réflexes habituels ? Comment arriver à se confiner dans une telle posture de refoulement du consensus quand l’infructueuse tentative de confinement du naturel revient au galop avec son lot de scandales qui nous détournent de l’essentiel ?
L’incapacité de ces incorrigibles politiciens à se remettre en question montre à quel point il y a des polémiques utiles. Des polémiques qui ne sont pas forcément des discussions dénuées de tout intérêt, mais des interpellations pour traquer l’ennemi de l’intérieur qui cherche à se substituer à l’ennemi de l’extérieur pour mieux subtiliser l’effort de guerre. Pire que le virus, il y a le vaurien. La CREI, les manifs, les rapports, rien ne semble pouvoir confiner l’incorrigible à bien se tenir ; à rester dans les rangs de la rigueur, de la transparence et de l’efficacité dans la gestion. L’argent soulève la polémique et une fois encore, va nous détourner de l’essentiel avec des profiteurs qui vont chercher à se sucrer sur le virus. L’argent est en train de devenir le nerf de la guerre. Le virus rend service à l’affairiste.
Les risques des soulèvements sont réels et il est de notre devoir d’alerter. Car, pire que le virus, un déferlement social des populations fatiguées d’être fatiguées par le confinement et l’insatisfaction des besoins vitaux, conduirait fatalement à une situation dont on ne peut que craindre l’issue. Les populations, dans leur écrasante majorité, pourraient rejeter la responsabilité de la situation de faillite économique, politique et sociale sur l’incapacité des gouvernants qui ont fait, fort de leur légitimité électorale, des choix de politiques publiques qui n’étaient ni nécessaires ni pertinentes. Elles pourraient aller plus loin en s’en prenant à tout signe extérieur de richesse, à toute symbolique du pouvoir et de l’avoir pour survivre en ces temps de guerre. Les pouvoirs publics devraient commencer à envisager le pire qui, s’il n’arrivait pas, aurait le mérite d’avoir un effet dissuasif sur les mauvais comportements. Tout amateurisme, toute improvisation, toute arrogance, toute légèreté, toute politisation négative face à ce virus, en plus de la vulnérabilité sanitaire, risque de mener à une vulnérabilité sociétale exposant la société à de terribles périls. Que Dieu nous en préserve !
Si le virus persistait au point de nous contraindre à un confinement total appelé à durer, il faudrait craindre les conséquences politiques qui en dérouleraient fatalement. Mieux vaut prévenir que guérir. Car, dans ce contexte rien n’est plus dangereux et suicidaire pour les gouvernants d’avoir des certitudes sur quoi demain sera fait ou défait.
Après avoir compté sur les réflexes citoyens habituels pour s’assurer la conservation du pouvoir, la classe politique devra se rendre compte qu’il faudra compter dans les mois et années à venir sur des comportements citoyens inhabituels. Il faudra s’attendre à une prolifération des attaques contre les autorités de la République. Pour celles-ci, l’enjeu n’est pas de tout savoir ou tout avoir, mais de bien comprendre ce que nous sommes en train de vivre aussi étrange soit-il. Comprendre. Prévoir. Rectifier. Corriger. Se corriger.
C’est pour éviter cet élan vers le pire que certaines voix se lèvent, sortent du silence et de l’indifférence pour vous demander de revoir votre copie et espérant que vous cesserez d’être incorrigibles pour une fois. N’oubliez pas qu’on peut être certes corruptibles, nuisibles et incorrigibles mais pas invincibles.
LA SOCIÉTÉ CIVILE SUGGÈRE UN COMITÉ DE PILOTAGE POUR LE FONDS FORCE COVID-19
Le comité de pilotage dès son installation à être ferme à l'égard de tous ceux qui de façon délibérée auront commis des actes de prévarication dans la gestion des deniers destinés à la lutte contre la pandémie - DÉCLARATION
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration conjointe de plusieurs organisations de la société civile, datéée du 16 avril 2020, relative à la gestion de la crise du coronavirus dans le pays.
« La société civile regroupée au sein du Forum social sénégalais et de la PACTE a analysé la situation créée par la crise pandémique du COVID 19 au Sénégal depuis le 02 mars 2020 et les graves conséquences qu’elle pourrait avoir dans tous les domaines de la vie nationale si elle n’était pas maîtrisée dans les meilleurs délais.
A cet égard, après avoir répondu positivement à la consultation fort opportunément organisée à cet effet par le président de la République, elle exprime son soutien sans équivoque aux mesures qui ont été prises jusqu’ici à l’initiative du président de la République dans le cadre de la gestion de la crise du COVID 19.
Elle salue l’engagement et la détermination du corps médical à relever le défi et appelle la population à observer strictement toutes les mesures de prévention édictées dans le cadre de la lutte contre la pandémie en vue de la préservation de la santé publique.
Dans le même sens, constatant l’absence de mécanisme de transparence dans la mise en œuvre des mesures d’accompagnement sociales en direction des couches les plus vulnérables de la population dans la passation des marchés aussi bien des produits alimentaires qui leur sont destinés que du transport desdits produits à la suite d’un appel d’offres qui suscite encore des interrogations, la société civile appelle le président de la République à mettre en place sur des bases inclusives et dans les meilleurs délais le comité de pilotage du fonds dédié à la gestion de la crise.
Enfin, elle invite le comité de pilotage dès son installation à être ferme à l'égard de tous ceux qui de façon délibérée auront commis des actes de prévarication dans la gestion des deniers destinés à la lutte contre la pandémie du covid19.
Ont signés :
- Pour la PACTE : Monsieur Abdou El Mazide Ndiaye
- Pour le Forum social sénégalais : Monsieur Mamadou Mignane Diouf
- Pour Afrika Jom Center : Monsieur Alioune Tine »
LES ETATS-UNIS VONT-ILS REBATTRE LES CARTES DU MONDIAL 2022 ?
En estimant que l’attribution de la prochaine Coupe du monde au Qatar a été entachée d’irrégularités, la justice américaine met une nouvelle fois sous pression la Fédération internationale de football
A 84 ans, Sepp Blatter reste un redoutable communicant. Mercredi 15 avril, l’ex-président suisse de la Fédération internationale de football (FIFA) a suggéré, dans le magazine allemand Bild, que les Etats-Unis pourraient organiser la Coupe du monde 2022 à la place du Qatar, « au lieu [d’organiser] l’édition 2026 ». Le pays avait été battu dans les urnes (14 voix contre 8) par l’émirat lors du vote d’attribution du tournoi en décembre 2010.
La déclaration de M. Blatter survient alors que le département de la justice américaine (DoJ) a accusé, pour la première fois, des dirigeants de la FIFA d’avoir reçu des pots-de-vin pour voter en faveur de la Russie et du Qatar, pays hôtes des Mondiaux 2018 et 2022. Dans un acte d’accusation publié le 6 avril, le procureur fédéral de Brooklyn estime – sans préciser la provenance des fonds – que le Brésilien Ricardo Teixeira, le Paraguayen Nicolas Leoz et l’Argentin Julio Grondona ont été corrompus pour apporter leur suffrage à l’émirat. Le Qatar a démenti « fermement les allégations contenues dans ces documents ».
Par ailleurs, les autorités américaines accusent le Trinidadien Jack Warner d’avoir perçu 5 millions de dollars pour voter pour la Russie et évoquent un intermédiaire décrit comme« un proche conseiller du président de la FIFA », à savoir… Sepp Blatter. Ces nouveaux éléments semblent avoir poussé l’octogénaire à prendre la parole et mettre ainsi sous pression son successeur, Gianni Infantino, avec lequel il est en conflit ouvert, et la FIFA.
« Un rappel à l’ordre très sévère des Etats-Unis »
Cinq ans après le coup de filet anticorruption initié en mai 2015 par la justice américaine, à l’hôtel Baur du lac de Zurich, qui l’a conduit à abdiquer, M. Blatter ne prend pas à la légère ce « rappel à l’ordre très sévère des Etats-Unis ». « Le Qatar est devenu le protégé du président actuel de la FIFA, déclare-t-il au Monde. Gianni doit mal dormir en ce moment. »
Laisse-t-il entendre que la justice américaine pourrait, dans les mois à venir, contraindre la FIFA à remettre en cause l’attribution du Mondial 2022 pour faits de corruption ? M. Blatter se garde de rappeler que c’est lui qui a incité, en 2008, l’émir du Qatar à être candidat à l’attribution du tournoi. Comme s’il anticipait de futurs griefs émanant de New York, le Suisse se targue d’avoir « défendu les Etats-Unis jusqu’au bout, discuté avec Obama la veille du scrutin » et « toujours eu pour stratégie d’avoir un plan B ».
Selon l’un de ses anciens proches, l’ex-président de la FIFA aurait déjà évoqué devant les dirigeants de Coca-Cola, l’un des sponsors de la fédération, avant le Mondial brésilien de 2014, la possibilité de retirer au Qatar l’organisation du Mondial 2022, « de manière opportuniste » et sans avoir réellement cherché un plan B.
M. Blatter aurait aussi abordé cette question du remplacement de l’émirat lors de sa rencontre, en 2012, avec le magnat australo-américain Rupert Murdoch, propriétaire du groupe télévisuel Fox. « Je ne me rappelle pas le contenu de cet entretien avec M. Murdoch. Il aurait été trop tôt pour parler déjà de la Coupe du monde 2022 en 2012 mais… la mémoire », dit M. Blatter.
« J’espère de tout mon cœur que c’est le calme avant la tempête », confie, à propos de l’acte d’accusation du DoJ, l’homme d’affaires australien Jaimie Fuller, cofondateur du groupe de pression New FIFA Now. « Le DoJ a toujours eu les Mondiaux 2018 et 2022 dans sa ligne de mire et il a fallu du temps pour rassembler des éléments », ajoute un fin observateur de la FIFA.
La FIFA rappelle son « statut de victime »
En novembre 2014, les autorités américaines ont accueilli avec scepticisme les conclusions de l’enquête interne de la FIFA sur l’attribution controversée des deux Mondiaux. L’Allemand Hans-Joachim Eckert, coprésident du comité d’éthique de la fédération, avait estimé que des comportements « douteux » ne pouvaient pas être qualifiés de faits de corruption et n’étaient « pas de nature à compromettre l’intégrité du processus d’attribution » des Mondiaux 2018 et 2022.
M. Eckert avait réalisé une synthèse d’un rapport d’enquête fait par l’ex-procureur américain Michael Garcia, longtemps gardé secret, puis publié par la FIFA en 2017. En décembre 2014, M. Garcia avait claqué la porte de la FIFA, contestant « la lecture incomplète et erronée » faite de son rapport par M. Eckert.
« Dans son rapport, M. Garcia a dit qu’il n’y avait pas de preuves de malversations. Il avait l’appui des Etats-Unis, sa femme travaille à la CIA, donc s’il avait pu obtenir des choses, il les aurait mises dans son rapport, observe M. Blatter. Je ne doute pas qu’il a fait un travail en profondeur. »
Après la parution de l’acte d’accusation du DoJ, la FIFA a rappelé son « statut de victime » dans le cadre des procédures ouvertes par les autorités américaines. Après la tornade judiciaire de 2015, l’instance avait confié la défense de ses intérêts au cabinet d’avocats californien Quinn Emanuel. La mission de ce cabinet terminée, la FIFA est-elle plus vulnérable dans ce contexte sensible, comme le suggèrent plusieurs sources ?
Les annonces de la justice américaine interviennent alors que le procureur général suisse Michael Lauber est fragilisé. Ce dernier, qui était censé prêter main-forte aux Etats-Unis dans le cadre des procédures liées à la FIFA depuis 2015, a été dessaisi de ces enquêtes par le Tribunal pénal fédéral et sanctionné par l’Autorité de surveillance du parquet helvétique en raison de ses rencontres informelles, en 2016 et 2017, avec Gianni Infantino.
La justice française suit attentivement les nouveaux rebondissements de l’affaire aux Etats-Unis. En novembre 2019, au terme de plus de trois ans d’enquête préliminaire sur l’attribution des Mondiaux 2018 et 2022, le Parquet national financier a ouvert une information judiciaire pour « corruption privée », « association de malfaiteurs », « trafic d’influence et recel de trafic d’influence ».
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LES MASQUES FAITS MAISON SONT-ILS EFFICACES CONTRE LE CORONAVIRUS ?
Les masques artisanaux en tissu ne sont pas équivalents aux masques utilisés en milieu médical. Il n’existe même aucune preuve scientifique de leur utilité. Pourtant, certains spécialistes les recommandent… faute de mieux
Depuis la mi-mars, les tutoriels pour fabriquer soi-même des masques se multiplient sur YouTube. Les études les plus poussées sur le sujet montrent toutefois que ces masques ne protègent pas du virus ceux qui les portent. Il n’existe aucune preuve scientifique non plus de leur efficacité quant au risque de contaminer l’entourage, car ces masques ne sont pas du tout équivalents aux masques FFP2 ou chirurgicaux. Alors, faut-il pour autant les abandonner ?
Une nouvelle situation épidémiologique se présente avec l’accroissement des cas de Covid-19 issus de la transmission communautaire, 30 au total, identifiés dans plusieurs communes du pays
Une nouvelle situation épidémiologique se présente avec l’accroissement des cas de Covid-19 issus de la transmission communautaire, 30 au total, identifiés dans plusieurs communes du pays, a admis, vendredi, le ministre de la Santé.
"C’est le lieu de reconnaître qu’une nouvelle situation se présente dans la riposte au Covid-19", a dit Abdoulaye Diouf Sarr, lors du point quotidien de l’épidémie.
"Chacun et chacune d’entre nous est à présent menacé par l’accroissement des cas communautaires. Les cas importés ont été maîtrisés, les cas contacts sont bien localisés et mis en quarantaine, cependant il faut admettre que les cas communautaires sont préoccupants", a-t-il ajouté.
A ce jour, "30 cas communautaires ont ceinturé le pays" en s’installant dans les communes de Louga, Saint-Louis, Ziguinchor, Touba, Mbour, Thiès, Keur-Massar, Diamniadio, Rufisque, Pikine, Thiaroye-Gare, Yeumbeul-Sud, Mbao, Médina, Dakar-Plateau, Gueule-Tapé-Fass-Colobane, Golf-Sud, Wakhinane Nimzatt, Ndiarème Limamoulaye, Yoff, Mermoz, a dit le ministre.
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale a signalé, ce vendredi, 7 nouveaux cas de contamination au Covid-19 sur les 287 tests de diagnostic effectués.
Il s’agit de 5 cas contacts suivis et de 2 cas issus de la transmission communautaire, a précisé Abdoulaye Diouf Sarr lors du point quotidien de l’épidémie.
Selon le ministre, 4 patients ont été déclarés guéris. L’état de santé des patients hospitalisés est stable, a-t-il assuré.
A ce jour, 342 cas ont été déclarés positifs au Sénégal dont 198 guéris. Deux patients sont décédés et un autre évacué en France. Au total, 141 patients sont sous traitement dans les établissements de santé.
Le ministre de la Santé a réitéré aux populations l’appel constant des autorités au respect strict des règles d’hygiène édictées contre la maladie à coronavirus et invité au port du masque dans les marchés, les transports, etc., avec l’accroissement des cas de transmission communautaire.
La transmission communautaire se produit lorsqu’une personne contracte le Covid-19 d’une source inconnue et qu’un lien épidémiologique ne peut être établi, ce qui laisse entendre que le virus se propage au sein d’une communauté d’une personne à une autre.
par Justin Corréa
FISCALISATION DU SECTEUR DE L’IMMOBILIER : DE LA RÉSILIENCE FACE AU COVID19 A L’AUBAINE
La crise sanitaire liée au coronavirus nous interpelle tous et met à rude épreuve, notre capacité de riposter mais aussi à réajuster nos politiques
Le Sénégal peine à mobiliser de manière optimale les recettes fiscales, principal instrument de financement de son budget.
La crise sanitaire liée au Corona virus nous interpelle tous et met à rude épreuve, notre capacité à riposter mais aussi à réajuster nos politiques.
Ce qui nous amène à repenser nos stratégies, dorénavant remises en question.
ET SI LE COVID19 ETAIT LA SOLUTION ?
D’un potentiel d’impôt foncier exploité à moins de 7% : l’exploitation des résultats du recensement général de la population et de l’habitat permet de constater que de 1.500.000 logements peuvent être potentiellement soumis à une imposition foncière, sous réserve d’exemption. Toutefois, en 2019, le nombre de propriétés soumis à la contribution foncière n’atteint pas 65.000 contre un potentiel estimé à 900 000 propriétés. Cela explique aisément les limites des collectivités territoriales à bénéficier de recettes propres pour le financement de l’Acte III de la décentralisation.
Ce gap est du reste confirmé par le rapport entre les recettes issues de l’impôt foncier sur le PIB qui classe le Sénégal derrière beaucoup de pays de la sous-région : Sénégal : 0,30%, Gambie : 0,53%, Maroc : 1,75%, Ile Maurice : 1,39%, Afrique du Sud : 1,60%.
Un manque à gagner estimé à des centaines de milliards chaque année.
Pour combler ce GAP, il n’existe pas mille solutions. Il faut élargir l’assiette fiscale, ce qui passera forcément par l’identification de nouveaux contribuables.
Par ailleurs, le 12 Mars 2020, la DGID a lancé un nouveau projet dénommé «YAATAL », dans le but de relever la contribution citoyenne à travers notamment l’élargissement de l’assiette fiscale et à la maitrise de l’assiette foncière pour la période 2020. Consciente de la responsabilité qui est la sienne dans la réussite des stratégies de croissance économique et sociale et soucieuse de trouver des réponses aux problématiques soulevées par la question fiscale et foncière, la DGID, sur la base des orientations du Directeur général, a élaboré un programme opérationnel quadriennal (2020-2023) dénommé Programme YAATAL.
Ce nouveau paradigme est né selon M Bassirou NIASS, Directeur des impôts et domaines du fait que : ‘’peu de citoyens contribuent mais tous les citoyens revendiquent le droit de bénéficier de biens et services publics de qualité’’.
Les défis majeurs auxquels l’état est confronté pour élargir son portefeuille contribuable demeurent :
➢ L’identification de nouveaux contribuables
➢ La mobilisation des ressources humaines et financières pour bien mener le projet.
➢ La stratégie.
COMMENT REBONDIR ET SE RECONSTRUIRE APRES LE COVID19?
Ceci passe par la prise en charge par l’État des loyers dans les deux prochains mois. (Le projet pourrait être financé par une partie des 155 milliards dédiés à la construction du Stade Olympique de Diamniadio), ce qui va soulager les locataires et les bailleurs qui, si la crise persiste, risquent de ne pas encaisser les loyers les prochains mois.
Pour ce faire, chaque bailleur, devra impérativement présenter sa déclaration d’enregistrement avant de recevoir son dû. Cette démarche permettra de les identifier par l’enregistrement de leur bail au niveau des services compétents de l’État, ce qui va enrichir la base de données et augmenter considérablement le portefeuille des contribuables de l’administration fiscale. Ainsi, dans un élan de solidarité, les droits d’enregistrements des loyers à usage d’habitation seront rendus gratuits.
Au sortir de cet exercice, la base de données connaitra une hausse exponentielle et permettra à l’état dans les mois suivants, de récupérer tout l’investissement dès la reprise d’activités.
L’objectif de relever le taux de pression fiscale à 20% à l’horizon 2023 (voir programme yaatal), sera vite atteint.
Ayons espoir en l’avenir.
Du chaos peut émerger l’ordre.
Derrière chaque crise, se profile une opportunité.
Jules était de ces jeunes qui ont tout donné au pays sans rien réclamer ni obtenir sinon la satisfaction d’avoir servi une noble cause. Que ton courage, ton ton esprit généreux inspirent dans le combat pour un monde meilleur
Sur le chemin escarpé des luttes démocratiques des dernières décennies nous avons, côte à côte, la main dans la main, gravi les obstacles avec de nombreuses cohortes de jeunes Sénégalais.
Les sacrifices, le don de soi et le dévouement à toute épreuve de ces jeunes ont marqué les plus belles pages de ce que d’aucuns ont appellé "l’exception démocratique sénégalaise".
En témoignent les péripéties des années 1980,1990, 2000, le 23 Juin 2011, le parcours épique inédit des Assises Nationales...
Souleymane Gueye Cissé dit Jules étaient de ces jeunes qui se sont distingués tout au long de ce parcours digne de tous les éloges.
J’ai le devoir de reconnaître que le courage physique de ces jeunes, l’audace de leur réflexion dans la formulation et la mise en œuvre des stratégies et tactiques de lutte m’ont procuré bonheur et inspiration dans mon propre itinéraire.
Jules était de ces jeunes qui ont tout donné au pays sans rien réclamer ni obtenir sinon la satisfaction d’avoir servi une noble cause. Ni les contraintes de l’âge adulte, souvent prétextes au renoncement ou au compromission, ni les sirènes invitant aux privilèges et avantages individuels n’ont eu raison de leur engagement primordial.
Souleymane Gueye Cisse je te salue !
Que ton parcours guidé par les valeurs de progrès et de justice sociale qui vient d’être brutalement interrompu par le destin continue de servir d’exemple à la jeunesse de notre pays en cette période de défis majeurs, en ces temps de calamité planétaire.
Que ton courage, ton humilité et ton esprit généreux inspirent dans le combat pour un monde meilleur pour tous les humains.
Que cette terre de Tenguedj nourrie par le souffle de l’océan et le limon des niayes, que tu as adorée te soit légère.
Que ta famille, tes amis et tes compagnons trouvent le réconfort dans la celebration continue du souvenir de ton engagement généreux sur cette terre.
RIFIFI AUTOUR DU BUSINESS DU RIZ
Entre un député rompu au business dans les arrière-cours de l’État, un ministre beau-frère du président omnipotent dans ses décisions et des fournisseurs inconnus du milieu des denrées alimentaires, un vrai scandale sénégalais éclate au cœur du covid-19
Sputnik France |
Momar Dieng |
Publication 16/04/2020
À peine débutée, la campagne de distribution de vivres initiée par le gouvernement pour venir en aide à un million de ménages sombre dans la pagaille. Et comme d’habitude, le riz, principale denrée de consommation de la population, est au cœur de la polémique. L’enjeu est de taille: 69 milliards de francs CFA (105,182 millions d’euros), structurés autour d’un dispositif politique dirigé par Mansour Faye, ministre du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale, et accessoirement beau-frère du Président de la République.
La première controverse porte sur l’identité du principal transporteur des 100.000 tonnes de riz mobilisées pour la campagne de distribution, Demba Diop Sy, plus connu sous le sobriquet de Diop Sy.
Celui-ci est député à l’Assemblée nationale. C’est aussi un homme d’affaires ayant la réputation de savoir flairer les bons coups grâce à sa capacité d’adaptation aux changements de régime politique. Plutôt connu comme spécialiste du transport de déchets avec sa société Urbaine d’entreprises (UDE), la surprise n’en a été que plus grande de le voir retenu par le ministre Mansour Faye.
«L’urgence de venir en aide aux populations n’abroge absolument pas les règles constitutionnelles de bonne gouvernance et les incompatibilités parlementaires. L’article 114 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale interdit à tout parlementaire d’être, en cours de mandat, actionnaire majoritaire d’une société, établissement ou entreprise…», s’indigne, dans une publication sur Facebook, Moustapha Diakhaté, ancien président du groupe parlementaire de la majorité présidentielle, ex-chef de cabinet du Président Macky Sall.
«Figurant, prête-nom, mule…», les soupçons fusent
Mais il faut croire que les super pouvoirs du chef de l’État en cette période d’exception ne sont pas une vue de l’esprit, note le juriste Papa Moussa Ndour, cité par le site Pressafrik.
«Le Président Macky Sall a pris en mars un décret qui dispose que les travaux, fournitures et prestations de services réalisés dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 ne sont pas soumis aux dispositions du décret n° 20141212 du 22 septembre 2014 portant Code des marchés publics modifié par le décret 2020-22 du 7 janvier 2020», explique-t-il.
Demba Diop Sy, le principal concerné, s’en tient aux faits et bombe le torse: «C’est une consultation et c’est tombé sur moi. Je suis né dans le transport et j’ai grandi dans le transport.» Mais pour Gora Khouma, lui aussi député et syndicaliste en chef dans le secteur du transport routier, la réalité est évidente.
«Nous savons tous que Diop Sy n’est qu’un figurant, voire un prête-nom. Ce ne sont pas ses véhicules qui sont sur les routes pour acheminer la marchandise. Il ne gère pas de transport. Il y a juste des pointures politiques qui veulent s’accaparer l’argent débloqué dans le cadre du fonds Force Covid-19», assure-t-il à Pressafrik.
La controverse porte également sur le coût du transport de ces marchandises. Pas plus de 1,5 milliard de francs CFA (environ 2,286 millions euros), a précisé urbi et orbi le ministre Mansour Faye. Sur la télévision publique, son collègue de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique avance, lui, le chiffre de 3,5 milliards de francs CFA (environ 5,335 millions d’euros). Qui croire? Sur les réseaux sociaux, les interrogations fusent de toutes parts.
Les incongruités ont également leur part dans cette opération nationale de distribution de vivres.
L’opérateur économique Moustapha Tall, pendant longtemps un des plus grands importateurs de riz au Sénégal, s’en est ému lors d’un bref entretien avec Sputnik.
«Deux des sociétés qui ont gagné le marché de la fourniture de riz sont de grandes inconnues sur le marché local. Elles sont logées à la même adresse à Dakar. À elles deux, elles ont capté 17,876 milliards de francs CFA (environ 27,250 millions d’euros). Et c’est d’autant plus suspect que ces deux entreprises sont des SUARL (société unipersonnelle à responsabilité limitée), c’est-à-dire une forme juridique peu contraignante et assez flexible pour des opérations peu transparentes», dénonce-t-il.
Ces imbroglios sont d’autant plus durs à avaler dans une opinion publique scandalisée que, bien avant la réception des denrées au port de Dakar, le Conseil des acteurs des transports routiers du Sénégal (CATRS) avait publié un communiqué dans lequel il mettait gratuitement à la disposition de l’État son parc de camions de marchandises afin d’assurer la distribution des vivres sur tout le territoire sénégalais. Une contribution à l’effort national qui ne semble pas avoir été entendue des autorités.
Le spectre d’une pénurie de riz
Au regard de tous ces éléments, c’est l’unité nationale affichée tant bien que mal depuis le début de la crise sanitaire qui vole en éclats. Les doutes et les suspicions montent en puissance alors que l’opération n’en est qu’à ses débuts.
«Le Président [Macky Sall, ndlr] a mis la charrue avant les bœufs. Le Comité de gestion du fonds appelé Force Covid-19 devrait être opérationnel en amont pour gérer tout le processus d’appels d’offres, d’achats, de convoyages ou autres. Il ne devrait en aucun cas être laissé entre les mains d’un seul ministère», analyse le Dr Cheikh Tidiane Dièye, spécialiste des questions de gouvernance et de développement, sur le plateau d’une émission télévisée diffusée sur Télé Futurs Médias.
À en croire Moustapha Tall, la démarche de l’État est incompréhensible et cela augure de lendemains difficiles pour la filière riz.
«Ces gens qui dirigent les opérations ne connaissent pas spécialement le secteur du riz. Ils auraient dû parler aux acteurs locaux, connaître les quantités en stock, leur durée de consommation avant d’en arriver là. Aujourd’hui, avec la crise du coronavirus, il est difficile de faire des approvisionnements, de faire bouger les navires. Pour un pays comme le Sénégal, c’est un risque énorme qui pourrait même engendrer des pénuries.»
Et en cas de pénurie, les producteurs locaux pourront-ils venir au secours des consommateurs? Pour l’heure, l’opinion scrute la réaction des plus hautes autorités. D’après Seydi Gassama, le directeur exécutif d’Amnesty International au Sénégal joint par Sputnik, il n’y a pas mille solutions.
«S’il y a des gens qui ont fauté, ils doivent être sanctionnés. D’où la nécessité de situer les responsabilités des uns et des autres sans exception. Ce n’est pas parce que des pleins pouvoirs ont été donnés au Président de la République pour mieux lutter contre le coronavirus qu’il ne doit pas rendre des comptes. Il appartient au chef de l’État de montrer qu’il n’est pas d’accord avec ces façons d’utiliser les deniers publics.»
À plusieurs reprises, Sputnik a tenté de joindre par téléphone et par SMS le porte-parole du gouvernement sénégalais, Seydou Guèye, sans succès.