Le ministre du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre de vie, Diène Farba Sarr a procédé, jeudi, à la réception provisoire de la place de l’indépendance de Bakel (est) réhabilitée à plus de 80% et rebaptisée Place Macky Sall, a constaté l’APS.
Diène Farba Sarr s’est rendu dans la cité orientale de Bakel, accompagné d’une délégation composée de techniciens de son département ministériel ainsi que d’autorités administratives régionales, le gouverneur de Tambacounda Bouya Amar en tête.
Cette visite s’inscrit dans une tournée de suivi et de contrôle des réalisations d’un projet d’aménagements paysagers dans toutes les villes du pays, dénommé Projet de rénovation urbaine- Villes vertes à haute intensité de main d’œuvre (PRO-HIMO).
Ce périple a démarré mardi à Dakar où six sites ont été visités, dont certains déjà achevés et d’autres en cours d’exécution.
Lors d’une cérémonie au cachet populaire, devant la place encore en chantier, et faisant face à la préfecture de Bakel, le ministre Diène Farba Sarr a mis en exergue le "symbole historique, social et culturel" que représente ce lieu pour la ville de Bakel.
"La réhabilitation de cette place de l’indépendance est une vieille préoccupation des populations, portée par votre inlassable maire", a rappelé M. Sarr, notant que c’est au cours d’un voyage à l’étranger que le premier magistrat de Bakel, Ibrahima Sall avait soumis la doléance au chef de l’Etat qui a instruit à son tour de s’en charger.
"Presque à peu près un an jour pour jour, la promesse est tenue", a-t-il relevé, espérant que ce "joyau" qui prend forme, "va subjuguer les cœurs des Bakélois".
Diène Farba Sarr qui s’est dit personnellement "séduit" par le site, a invité les populations à l’entretenir, pour en jouir avant beaucoup d’autres villes du pays.
M. Sarr s’est montré "rassuré" par l’annonce du président du conseil départemental d’affecter un agent qui sera chargé du contrôle et du gardiennage de la place.
Son ministère dépêchera "deux à trois éco-vigiles" pour accompagner la mairie dans la gestion de l’ouvrage, a-t-il annoncé.
D’un coût de 178 millions de francs CFA, l’ouvrage est composé de 3.300 mètres carrés de pavé, d’une grille de clôture, de jets d’eau, d’une cinquantaine de bancs en fer, d’une vingtaine de lampadaires solaires, de gazon, d’un tapis floral longeant le mur, d’un espace de jeux pour enfants.
En annexe, un espace dédié aux personnes du troisième âge a été rénovée et la devanture de la préfecture plantée de fleurs.
"On est dans les délais. Le projet était prévu pour huit mois, là on est à six mois et on est à pratiquement à plus de 80%", a dit le directeur du cadre de vie et des espaces verts, qui a assuré que les jets d’eau seront montés et le dallage complété vers le 20 janvier.
Il a salué la production de pavés au niveau local et l’utilisation de pierres extraites à Bakel pour l’embellissement de la façade.
Bakel n’a jamais obtenu un projet de cette envergure, a dit son maire Ibrahima Sall qui n’a pas tari d’éloges à l’endroit du désormais parrain de la place, et de son ministre, ainsi que de toute l’équipe qui l’exécute.
Il a salué la "rapidité" avec laquelle les travaux avancent. Diène Farba Sarr a annoncé qu’après la place de l’obélisque achevée, les promenades de Sacré-Cœur, l’allée Serigne Saliou Mbacké de Guédiawaye, la place Macky Sall de Bakel, d’autres sites suivront dans d’autres villes du pays dont Kaolack.
"Nous n’avons pas une politique qui divise, mais une politique qui réunit, et toutes les régions du Sénégal se valent", a-t-il martelé.
AFFAIRE KARIM WADE
Le délibéré du Tribunal de Paris attendu pour le 14 mars 2018
Le dossier opposant l’Etat du Sénégal et Karim Wade a été évoqué hier par la Cour d’appel de Paris. Selon le quotidien Les Echos lui par Senegal7.com, c’est appel du parquet financer de Paris concernant le jugement qui avait rejeté sa demande de confiscation de deux immeubles appartenant à Karim Wade et à Bibo Bourgi.
Pour rappel, le Tribunal de Paris avait rejeté l’appel du parquet financier au motif qu’il n’y a pas de texte de loi qui punit l’enrichissement illicite. Le délibéré de l’affaire est prévu le 14 mars 2018.
INDICES DE PAUVRETÉ
Selon le spécialiste de l’Observatoire de la Pauvreté et des Conditions de vie, Amazou, le seuil de pauvreté multidimensionnelle au Sénégal est de 28%
Toujours dans l’amphithéâtre de l’Ecole nationale de la statistique et de l’Analyse économique (Ensae), dans le cadre de la conférence de l’association sénégalaise pour la statistique (Astat), Mamadou Amazou, expert de l’Observatoire de la Pauvreté et des Conditions de Vie, a fait une présentation sur l'indice de pauvreté multidimensionnel au Sénégal.
«La pauvreté c'est l'incapacité pour l'individu à disposer de ressources pour satisfaire ses besoins essentiels. Cependant, en fonction des pays, les besoins essentiels ne sont pas les mêmes. En fonction des méthodologies, le taux de pauvreté peut augmenter ou baisser », dit Amazou. Pour le spécialiste, le Sénégal a mis en place un comité de pilotage pour le choix des indicateurs évaluant la pauvreté qui prend en compte pour l’essentiel les 5 dimensions que sont l’éducation, la santé, l’emploi, les conditions de vie et la gouvernance. Avec ces critères et après évaluation, Amazou révèle que le seuil de pauvreté multidimensionnelle au Sénégal est estimé à 28% des Sénégalais.
Donnant son avis sur le débat de la croissance, le docteur en économie du développement, Boubacar Camara, a soutenu : «il y a une différence entre l'augmentation des revenus et le développement. Souvent on pense que plus on a un taux de croissance élevé ou qu'on investit plus on se développe, mais ce n'est pas toujours le cas».
La conférence s’est déroulée en présence de Mamadou Niang, président de l'Astat qui plaide pour l’éradication de la pauvreté et de Babacar Ndir, Directeur général de l'Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), Babacar Ndir.
SECTEUR DES ASSURANCES
Le PSE offre des opportunités à saisir pour les assureurs selon le ministre de l’Economie et des finances Amadou Bâ
Face aux acteurs du secteur des assurances, le ministre de l’Economie et des Finances a réaffirmé toute l’importance que le gouvernement du Sénégal accorde aux assureurs. D’ailleurs, il a magnifié la dynamique dans laquelle le secteur s’est inscrit ces dernières années, avec un taux de croissance moyen supérieur à 10% sur les trois dernières années, tiré par l’assurance vie qui connait un taux de croissance supérieur à 20%.
Selon lui, ce dynamisme de l’industrie des assurances devrait rassurer davantage sur la capacité à contribuer efficacement au financement de l’émergence économique du Sénégal.
Au demeurant, souligne Amadou Ba, le financement de l’économie constitue une mission essentielle de ce secteur, et il est important de le rappeler dans un contexte marqué par la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent.
«A travers l’élaboration d’un plan stratégique quinquennal 2017-2021, votre corporation entend inscrire son action dans une vision de transformation du secteur des assurances, pour accélérer sa croissance et profiter des opportunités offertes par la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent», soutient-il.
Il a rappelé aussi les mesures incitatives, notamment sur le plan fiscal, qui ont été déjà prises par les pouvoirs publics ces dernières années, pour renforcer la capacité du secteur et inciter les entreprises à souscrire dans les produits d’assurance de la branche vie, collecteur de ressources à long terme.
«Les travaux d’élaboration de la Phase II du PSE (2019-2023) viennent juste de démarrer au niveau de mon département, et je voudrais vous réaffirmer les attentes qui pèsent sur le secteur privé, dont le dynamisme devrait permettre de conforter la croissance de façon durable, pour une transformation structurelle de notre économie», note-il.
Par ailleurs, poursuit-il, le Sénégal constitue aujourd’hui un important gisement d’affaires et de croissance, notamment avec les découvertes récentes de pétrole et de gaz, qui ouvrent de belles perspectives autour d’une industrie pétrolière. Une nouvelle industrie pétrolière qui suscitera de nouveaux besoins d’assurances, avec des risques aussi variés que les activités d’exploration, de production et de distribution pétrolière et gazière.
DÉVELOPPEMENT LOCAL
Malém Hodar organise un forum de réflexion pour une bonne campagne arachidière et la cohésion entre agriculteurs et éleveurs
Un forum départemental de réflexion sur un bon déroulement de la campagne arachidière et pour la prévention des conflits entre agriculteurs et éleveurs a été organisé, jeudi, à Ndiobéne Sambalamo (Malèm Hodar, Kaffrine), a constaté l’APS.
"Ce forum de départemental de développement avait pour l’objectif de passer au peigne fin l’ensemble des problématiques auxquelles nos territoires sont confrontés à l’heure actuelle" a expliqué le préfet de Malèm Hodar, Mamadou Guèye.
Qui ajoute, à l’endroit des journalistes présents à l’ouverture, que "des conclusions consensuelles propres à apporter des solutions durables" sont attendues de ces assises.
Cette manifestation organisée par l’administration territoriale a réuni des services techniques décentralisés, les collectivités territoriales, les projets et programmes, des partenaires au développement et des populations à travers leurs différentes sensibilités.
Elle a permis, selon M. Guèye, d’assurer "un bon déroulement de la présente campagne arachidière, de prévenir les conflits entre agriculteurs et éleveurs et de lutter efficacement contre les feux de brousse et les fléaux liés à la déforestation massive".
L’objectif de ce forum, a-t-il ajouté, était "d’engager un dialogue direct avec les populations, leur donner la parole, les écouter et enregistrer leurs préoccupations et de voir comment apporter la réponse".
Il est opportun pour l’autorité locale, de multiplier les initiatives de rencontre avec les populations et d’engager avec elles un dialogue franc et direct sur les questions de développement qui interpellent le développement des terroirs.
Mamadou Guèye a signalé que le département de Malém à travers l’ensemble de ses collectivités locales espère beaucoup de la deuxième phase du PUDC en termes de pistes de production, en termes de réalisation d’ouvrages hydrauliques et en termes de matériels d’allégement des travaux.
Il a par ailleurs, remercié le chef de l’Etat, Macky Sall d’avoir pris la décision de suspendre la taxe de l’exportation de l’arachide qui était la requête des populations.
Le maire du département de Malém Hodar, Abdou Ndao a, pour sa part, magnifié la pertinence des thèmes développés lors de ses assises et qui vont "permettre à tout un chacun de prendre ses responsabilités et de réfléchir pour le développement de Malém Hodar".
Lors de ce forum, les collectivités territoriales du département de Malém Hodar se sont engagées à jouer pleinement dans la prévention des conflits agriculteurs-éleveurs en termes d’ouverture de parcours de bétail, de création de fourrières municipales et de mise en place des comités d’accueil des transhumants.
CONSOMMER LOCAL
La comune de Sandiara va distribuer du pain fait à base de céréales locales pour booster la performance de ses élèves
Les autorités municipales de Sandiara (Mbour, ouest) veulent contribuer à l’amélioration des performances scolaires des élèves à travers la distribution de pain fait à base de céréales locales, a appris l’APS.
Il est retenu pour ce faire de mettre en place de cantines scolaires conformément aux orientations du Programme d’amélioration de la qualité de l’équité et de la transparence (PAQUET) initié par l’Etat, a dit le maire de Sandiara, Serigne Guèye Diop.
Ce projet qui est une "innovation majeure" va démarrer dès le mois de janvier et touchera environ 4 500 élèves des écoles de la commune a informé M. Diop qui attend une "participation symbolique" des apprenants mais aussi des autorités municipales.
Ce projet présenté par le maire de Sandiara est une initiative de l’Association sénégalaise pour la promotion du développement à la base (ASPRODEB), de l’Institut de technologie alimentaire (ITA) et du Conseil national de concertations rurales (CNCR).
Il est mis en oeuvre en relation avec la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (FNBS) qui va aider à la production du "pain doolé" fait à base de céréales locales, permettant ainsi de réduire de 15% les importations en farine de blé, a-t-il expliqué.
"(...) ce projet va permettre aux enfants d’avoir de meilleurs résultats scolaires, augmenter la fréquentation et le maintien à l’école mais aussi et surtout permettre une meilleure réussite aux examens et de meilleures performances", a soutenu Dr Serigne Guèye Diop, par ailleurs ministre-conseiller auprès du président de la République en charge de l’agriculture, industrie et recherche agricole.
Pour le directeur des relations extérieures de l’ITA, Fallou Sarr, cette technologie développée par l’ITA consiste à "incorporer de la farine de céréales locales dans le processus de fabrication de produits de boulangerie et de pâtisserie, avec 15% de farine locale pour la boulangerie et, au moins, 30% pour les produits de pâtisserie".
"Nous invitons le maire de Sandiara, qui est un ministre-conseiller du président de la République à faire un plaidoyer auprès du chef de l’Etat pour la généralisation de cette innovation technologique à travers la signature d’un décret", a lancé M. Sarr.
«Construire, c’est satisfaire un besoin sur la duree…»
Entretien avec Youga Sow, directeur général de la Sococim
Aujourd’hui, le Sénégal s’est résolument tourné vers des programmes d’infrastructures de grande envergure. Quelle est le niveau d’implication de SOCOCIM ?
Notre place dans les infrastructures, c’est d’abord une place qui y est enracinée depuis très longtemps. L’histoire de SOCOCIM se confond avec celle du Sénégal… SOCOCIM construit le Sénégal depuis 70 ans.
Le Programme Sénégal Emergent est pour nous un nouveau chapitre de l’implication des ciments SOCOCIM dans la construction des infrastructures du pays. La construction de ce pays, pour ce qui est du bâtiment et des infrastructures, a été faite avec nos ciments. C’est un enracinement très fort.
Maintenant, il est heureux que dans le développement du pays, avec des besoins de plus en plus importants en infrastructures, l’Etat ait des projets très ambitieux auxquels nous contribuons pleinement. Nous sommes présents sur tous les grands projets de l’Etat. Aussi bien sur les routes et autoroutes, Ila Touba, la plateforme de Diamniadio et les projets de logements sociaux. Nous sommes présents dans le PSE en tant que fournisseur de matériaux qui garantissent la durabilité et la fiabilité des infrastructures.
«Les grands travaux ont le mérite d’être structurants…»
Soulignons que lorsque vous construisez, c’est pour satisfaire un besoin spécifique dans la durée. Et dans ce domaine, nous sommes les seuls, au Sénégal et en Afrique de l’Ouest, à offrir la garantie que nous apportons par la qualité de nos ciments. Nos labels et certifications ne nous sont pas tombés du ciel. Ils sont une garantie offerte aux consommateurs d’avoir du ciment de qualité, contrôlé par des organismes totalement indépendants et qui, à tout moment, peuvent accéder à nos productions qui sont documentées, enregistrées. Des contrôles peuvent être faits même a posteriori. C’est un engagement volontaire de notre part. Nous avons compris qu’un Sénégalais, qui investit toutes ses ressources pour construire sa maison, doit vraiment pouvoir mettre sa famille en sécurité. Cela, nous le mettons en avant.
Que représentent les grands projets dans les chiffres d’affaires des cimenteries ?
C’est vrai, on parle beaucoup des infrastructures. Mais quand vous regardez les grands projets, ils représentent entre 10 et 15% du volume de ciment. Le plus grand consommateur de ciment au Sénégal, c’est le consommateur lambda. C’est celui qui prend sa décision de construire une maison, une villa ou un immeuble à Dakar, Diamniadio ou dans les coins les plus reculés du pays. Ces Sénégalais lambda consomment entre 85 et 90% du volume des ventes. Le marché du ciment au Sénégal tourne autour de 3 millions de tonnes. Celui qui tire les ventes, c’est le consommateur ordinaire. C’est pourquoi nous sommes sensibles à des facteurs comme la bonne pluviométrie, le pouvoir d’achat, la tranquillité des gens… Néanmoins, les grands travaux ont le mérite d’être structurants. Parce que si vous mettez des infrastructures là où il n’y en avait pas, les gens vont commencer à faire des lotissements, donc c’est intéressant pour le secteur. Mais l’effet de ces projets n’est pas immédiat, même s’ils sont cruciaux pour l’économie.
Avec l’arrivée d’une troisième cimenterie, on craignait le pire pour l’avenir du secteur. Comment le vivez-vous ?
Pour bien comprendre, je vous donne des éléments de contexte. Au Sénégal, nous avons une consommation nationale qui tourne autour de 3 millions de tonnes. Les capacités installées des trois cimenteries sont à 8 millions de tonnes. Vous voyez où se situe le hic. Il y a certes une capacité d’exportation vers le Mali qui varie entre 1,5 et 1,8 million de tonnes. Les cimentiers réunis n’arrivent pas à vendre plus de 5 millions de tonnes par an.
♦ Alors, quelle est la part de marché de SOCOCIM en 2016 ?
Sur le marché domestique, avec trois acteurs, SOCOCIM a terminé l’année 2016 avec plus de 55% des parts du marché. Nous sommes le leader et de loin du marché. Si nous peaufinons l’analyse, SOCOCIM est leader par sa capacité de production, leader par la qualité de ses produits car restant la seule cimenterie sénégalaise à produire du ciment labélisé et leader en termes de volume et de parts de marché. Pour m’en arrêter là, car il y a aussi d’autres segments sur lesquels nous sommes leader.
J’estime, avec mon expérience dans le domaine, que les équipes et travailleurs de SOCOCIM sont les plus performants et les plus valeureux d’Afrique. Les meilleurs ingénieurs et les meilleurs techniciens sont à SOCOCIM. Vous ne les verrez jamais ailleurs et il y a une raison à cela. Il y a des ingénieurs qui sont débauchés, par-ci, par-là, mais à SOCOCIM, nous avons un personnel fidèle et nous les traitons bien. L’entreprise permet à tous ses employés de s’épanouir et de satisfaire leurs aspirations. C’est la raison pour laquelle ils nous sont fidèles.
Mais, certains pays qui constituaient un marché secondaire ont érigé des unités de cimenterie…
Absolument. Certains pays qui constituaient un marché pour SOCOCIM sont en train d’ériger des barrières à l’entrée. Ce qui exacerbe la question de la surcapacité de production. Avec le marché sénégalais qui connait une croissance annuelle de 4 à 5%, on pourrait imaginer que les cimenteries se rabattent sur l’exportation mais depuis une dizaine d’années, on note une prolifération d’unités de production ou des centres de broyage de ciment dans la région. Par le passé, nous avons exporté au Bénin, au Burkina Faso, en Guinée Conakry, au Congo, en Angola, en Sierra Leone. Quelqu’un est revenu de la première Coupe d’Afrique à Johannesburg en me disant qu’il avait vu un sac de SOCOCIM sur le sol dans ce pays… Pour vous dire jusqu’où notre produit a été… Mais le contexte a changé. Tous ces pays sont en train d’inonder leur propre marché. Donc, les tonnes qui partaient ailleurs, ne partiront plus. Pour nous SOCOCIM, les exportations se limitent à certains pays limitrophes. Nous savons que tous les pays vont essayer de conserver leur marché et même le Mali va suivre la tendance avec l’installation d’unités de broyage et la montée en puissance d’une ancienne usine. Si en plus, il y a des pratiques de verrouillage des marchés, le ciment va devenir, dans quelques années, un produit à vocation de consommation locale. On exportera de moins en moins au vu de cette tendance.
«Le ciment va devenir un produit à vocation de consommation locale…»
Rappelons que le ciment est une industrie à très forte valeur ajoutée sur le territoire national, plus que n’importe quelle autre industrie minière. L’extraction, la transformation des matières brutes, la production, la vente constituent une contribution très importante à l’économie nationale.
PERSONNES HANDICAPÉES
Le CNLS privilégie dans son nouveau plan stratégique les personnes vivant avec un handicap
Les personnes vivant avec un handicap seront prioritaires dans le nouveau plan stratégique (2018-2022) du Conseil national de lutte contre le sida (CNLS) à travers le projet ‘’VIH et Handicap’’.
’’Nous allons vers un nouveau cycle de notre projet avec le Plan stratégique 2018-2022 qui sera bientôt lancé avec une priorité pour les personnes vivant avec un handicap’’, a annoncé la secrétaire exécutive du CNLS, Dr Safiétou Thiam, lors de l’ouverture, jeudi, à Dakar, de la 2ème réunion de la Palateforme ‘’VIH et Handicap’’.
‘’Le CNLS est plus expert dans la lutte contre le Vih, mais pour la prise en charge des personnes vivant avec un handicap, les experts ont besoin des acteurs de la plateforme qui œuvrent à leurs côtés pour des réponses spécifiques’’, a expliqué Dr Thiam.
C’est pourquoi, elle a encore invité les membres de la plateforme à ‘’continuer à travailler avec le CNLS, pour intégrer toutes les actions essentielles à développer afin d’avoir une inclusion des questions liées au handicap dans le Plan stratégique avant sa validation’’.
Pour le président de la Fédération des associations de personnes vivant avec un handicap, Yatma Fall, le handicap doit être pris en compte dans toutes les stratégies de développement et dans tous les domaines.
‘’Une récente étude comportementale réalisée au Sénégal a montré que le taux de prévalence du VIH dans le groupe des personnes handicapées est deux fois supérieur à la moyenne nationale de 0,7%. C’est inquiétant’’, a relevé Yatma Fall.
‘’S’il en est ainsi, c’est parce que jusque-là, toutes les stratégies n’avaient pas pris en compte ce groupe victime parfois de violences’’, a-t-il précisé.
Il s’y ajoute qu’il y a ‘’un conflit de chiffres et de statistiques sur le nombre de personnes vivant avec un handicap’’. Là où le dernier recensement général du Sénégal fait état de 5% de la population générale, l’OMS et la Banque mondiale font état de 15%, selon Yatma Fall.
‘’C’est un groupe important qu’on ne peut pas mettre à côté dans l’élaboration des politiques et programmes de développement’’, a-t-il encore relevé.
Coordonnateur de la Plateforme ‘’VIH et Handicap’’, Dr Daniel Sarr, a souligné qu’il y a ‘’des progrès à faire dans la prise en charge des personnes vivant avec un handicap’’.
‘’C’est par le VIH que nous sommes partis pour mettre en place la plateforme, mais toutes les stratégies de développement sont ciblées dans ce programme’’, a souligné Dr Sarr.
Il a cité des actions essentielles à faire pour faciliter l’accessibilité des personnes vivant avec un handicap aux services de santé, à l’école, aux infrastructures publiques et à l’ensemble des services sociaux de base.
La Plateforme ’’VIH et Handicap’’, mise en place en mars 2017, regroupe l’ensemble des organisations qui interviennent dans la lutte contre le Vih, notamment les organisations de la société civile, l’ONUSIDA, le CNLS, les Associations de personnes vivant avec le VIH et la Fédération des associations de personnes vivant avec un handicap.
INFRASTRUCTURES TRANSFRONTALIÈRES
La région de Tambacounda va bénéficier de 38 milliards de F CFA du Programme d’urgence de la modernisation des axes et territoires frontaliers (Puma)
Le Soleil |
Pape Demba Sidibé |
Publication 22/12/2017
Avec plus de 25 communes, la région de Tambacounda va bénéficier d’infrastructures socioéconomiques de base du Programme d’urgence de la modernisation des axes et territoires frontaliers (Puma). Au cours du Comité régional de développement spécial présidé par le gouverneur El hadji Bouya Amar, en présence du générale Abou Thiam, président du comité de pilotage, de Moussa Sow, le coordinateur national du Puma, il est annoncé une enveloppe de plus de 38,285 milliards de FCFa qui sera investie dans la région de Tambacounda. Il est prévu de mettre en œuvre plus de 35 actions. 4,916 milliards de FCfa seront investis dans le secteur de la santé. Il est annoncé la construction d’un hôpital de dimension sous-régionale dans la ville de Bakel, des postes de santé, des maternités, entre autres. Pour l’éducation, 2,437 milliards de FCfa seront dégagés pour la construction du lycée de Maka Coulibantang, deux collèges et de salles de classe pour la résorption des abris provisoires.
Pour l’hydraulique, l’assainissement et l’électrification, il est annoncé la construction de plus de cinq forages, des mini-forages et l’électrification de nombreux villages pour un montant de prés de 1,270 milliard de FCfa. Les jeunes figurent en bonne place dans ces projets du chef de l’Etat avec plus de 250 millions de FCfa. Ce sont les activités génératrices de revenus sont ciblées avec une enveloppe de plus de 4,339 milliards pour des agropoles, des fermes modernes, des bergeries et des unités de transformation de lait. De grands marchés transfrontaliers et des marchés régionaux seront construits dans la région et des lignes de crédits sont prévues pour la promotion des métiers.
La région de Tambacounda bénéficiera également, dans le cadre de ce programme, de 36 pistes de production pour une linaire de plus de 421 kilomètres et des ouvrages de franchissement pour un financement de 20,642 milliards de FCfa. La poche de la Falémé dans l’arrondissement de Kéniéba verra ses premières pistes de désenclavement avec à la clé les liaisons téléphoniques et l’électrification des villages contigus aux frontières avec les trois pays que sont le Mali, la Mauritanie et la Gambie. Dans le domaine sécuritaire, le Puma prévoit des brigades de gendarmerie, des brigades fluviales et une compagnie des voltigeurs de l’armée à Kéniéba et autres des infrastructures sociales de base nécessaires à l’épanouissement des populations et la sécurité de ces zones.
Le gouverneur El hadji Bouya Amar a qualifié d’aubaine pour la région la déclinaison de la matrice d’actions prioritaires du Puma. Il s’est félicité de l’annonce des infrastructures qui seront réalisées dans les villages frontaliers en sus des réalisations du Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc) dans le domaine de l’hydraulique rurale, des pistes de production. Le général Abou Thiam, président du Comité de pilotage du Puma, a expliqué que ce programme découle de la volonté du chef de l’Etat de faire bénéficier aux populations des zones frontalières des infrastructures sociales et économiques indispensables à leur épanouissement. Ces investissements visent également à promouvoir le développement de ces zones par le financement d’activités génératrices de revenus tout en assurant la sécurité.
SAHEL OUEST-AFRICAIN
Les fortes températures de ces derniers temps pourraient faire chuter les rendements de la production rizicole
Le riz irrigué de contre-saison dans la région du Sahel d’Afrique de l’Ouest, qui a ‘’atteint le seuil critique de 37 degrés Celsius’’, pourrait voir ses rendements chuter en cas d’‘’une augmentation subséquente de la température.
Le recul des rendements devrait être entraîné par ‘’la baisse de la photosynthèse qui survient avec la hausse des températures’’, explique une étude rendue publique par le Centre du riz pour l’Afrique (AfricaRice).
‘’Il s’agit là d’un signe inquiétant, et la baisse des rendements se traduira par une grande pénurie alimentaire dans une région très vulnérable’’, s’alarme Africa Rice, selon qui ‘’le riz est devenu l’aliment préféré des pays du Sahel – capital pour la sécurité alimentaire et la stabilité politique de la région’’.
Il fait en effet état d’une augmentation considérable de la consommation de riz ‘’principalement du fait des changements des habitudes alimentaires et de la croissance démographique rapide’’.
Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le Sahel sera confronté à des températures moyennes de plus en plus élevées, de même qu’aux changements de la pluviométrie au cours du 21e siècle.
‘’Notre modèle montre que sans des mesures d’adaptation adéquates, les rendements du riz irrigué dans la région du Sahel d’Afrique de l’Ouest pendant la contre-saison vont diminuer de près de 45 %, mais avec l’adaptation ils vont diminuer significativement moins – de près de 15 %’’, a expliqué le premier auteur Dr Pepijn van Oort, spécialiste de la modélisation des cultures au Centre du riz pour l’Afrique.
Dr van Oort a expliqué qu’il était important de garder à l’esprit qu’il s’agit d’une moyenne propre à l’Afrique de l’Ouest, et qu’il existe d’importantes disparités au sein même de cette région. ‘’La situation est meilleure dans les régions côtières plus fraîches, et bien pires sur les sites plus chauds dans les zones intérieures’’, a-t-il ajouté.
Il estime qu’il faut ‘’envisager plus d’options d’adaptation telles que le décalage des dates de semis jusqu’à la saison froide. ‘’
Bien que le riz a une bonne performance dans les climats chauds, des températures supérieures à 35 degrés Celsius peuvent endommager les processus de la plante et aboutir à des rendements plus faibles. Le riz est également vulnérable aux températures fraîches qui peuvent ralentir sa croissance.
L’étude de modélisation prévoit qu’en Afrique de l’Est, la hausse des températures va créer de nouvelles opportunités pour le riz. En Afrique de l’Est, le riz est principalement cultivé sur les hautes terres qui sont actuellement souvent trop fraîches pour la culture, et cela va s’améliorer avec des températures plus élevées. Aussi, le riz pourrait bénéficier de la hausse des émissions de CO2. Cependant, une gestion améliorée de l’eau et des nutriments sera requise pour en tirer un bénéfice maximum.
L’étude a révélé que le déclin global des rendements est présent dans tous les scénarios si les producteurs continuent d’utiliser les variétés de riz actuelles. Mais la tendance reste positive, si les producteurs adoptent des variétés qui peuvent tolérer des températures en hausse.