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4 mai 2025
Développement
LE MALI DE GOÏTA EN PLEIN DÉNI
Maintenant que l’armée française s’est complètement retirée du pays, il va être difficile d’imputer à l’ancien colonisateur les revers des soldats de Bamako et l’avancée des groupes jihadistes
Jeune Afrique |
Marc-Antoine Pérouse de Montclos |
Publication 09/09/2022
Attachés à leur souveraineté, de nombreux Maliens ne semblent pourtant pas prendre la mesure de l’inefficacité de leur appareil militaire. Le décalage n’en est que plus saisissant avec la vision catastrophiste de la situation qui circule dans les capitales européennes, en l’occurrence sur la base d’un scénario d’effondrement à l’afghane.
Selon un sondage de la fondation allemande Friedrich-Ebert, plus de la moitié de la population malienne estime ainsi que le retrait de la force Barkhane va avoir un effet positif, les militaires français étant régulièrement accusés de complicité avec les groupes insurrectionnels. Dans le même ordre d’idées, 84 % des personnes interrogées pensent que le niveau d’insécurité a diminué dans leur région et que la situation générale du Mali s’est améliorée au cours de l’année passée. Dans les pays voisins, de nombreux Burkinabè et Nigériens ne cachent pas non plus leur admiration pour une junte qui a prétendument réussi à affirmer son indépendance en se débarrassant de la tutelle politique et militaire de l’ancienne puissance coloniale.
Les civils pris entre deux feux
Au Mali, le taux de satisfaction à l’égard des forces de défense et de sécurité est à l’avenant : jusqu’à 98 % si l’on en croit les résultats de l’enquête de la fondation Friedrich-Ebert. Sur le terrain, la réalité est pourtant moins plaisante à entendre. Gangrénée depuis plusieurs décennies par la corruption, l’indiscipline, le népotisme et l’impunité, l’armée malienne se révèle incapable de protéger les civils dans les zones rurales les plus reculées. Ces derniers doivent en conséquence négocier des ententes avec les jihadistes pour assurer leur survie. Pis encore, la soldatesque de Bamako nourrit le conflit en stigmatisant et en massacrant des Peuls qui, automatiquement suspectés de sympathies terroristes, vont rejoindre les rangs des insurgés pour essayer d’échapper aux exécutions extrajudiciaires ou à la torture en prison.
Depuis 1960, onze hommes politiques se sont succédé au perchoir. Il s’agit de Lamine Gueye (1960-1968), Amadou Cissé Dia (1968-1983), Habib Thiam (1983-1984), Daouda Sow (1984-1988), Abdou Aziz Ndaw (1988-1993), Cheikh Abdou Khadre Cissokho (1993-2001), Youssou Diagne (2001-2002), Pape Diop (2002-2007), Macky Sall (20 juin 2007 – 9 novembre 2008), Mamadou Seck (2008-2012) et Moustapha Niasse depuis 2012.
Le successeur de ce dernier sera élu après l’installation des 165 députés nouvellement élus le 12 septembre prochain. Et selon l’article 10 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, dès son élection, le président prend fonction. Ainsi, l‘élection des autres membres du Bureau se déroule sous sa présidence. « Ce n’est qu’en cas d’empêchement du Président que le plus âgé des députés présents, sachant lire et écrire la langue officielle, préside à l’élection des autres membres du Bureau », précise le Règlement intérieur.
Élu au scrutin uninominal à la majorité absolue des suffrages exprimés, le président de l’Assemblée nationale joue un rôle primordial dans l’organisation du travail parlementaire et du déroulement des débats lors des séances plénières. Il préside la séance, dirige les débats, fait observer le Règlement et maintient l’ordre. « Après avoir consulté l’Assemblée, il peut, à tout moment, suspendre ou lever la séance, sauf si une procédure de vote est engagée. Avant de lever la séance, le Président indique, après avoir consulté l’Assemblée, la date, l’ordre du jour et l’heure de la séance suivante. Il peut en laisser le soin à la Conférence des présidents », souligne le Règlement intérieur. Autre rôle du Président : il assure la police de l’Assemblée. Autrement dit, il est chargé de veiller à la sûreté intérieure de l’hémicycle.
« Il peut, à cet effet, requérir la Force armée et toutes les autorités dont il juge le concours nécessaire. Cette réquisition peut être adressée directement à tous officiers et fonctionnaires qui sont tenus d’y déférer immédiatement, sous les peines prévues par la loi », indique le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale ajoutant que le Président a les pouvoirs de faire expulser de la salle des séances ou faire arrêter toute personne qui trouble l’ordre. La même source renseigne que si l’Assemblée est troublée, il peut, par un rappel au Règlement, annoncer qu’il va suspendre la séance. Toutefois, le Président ne peut prendre la parole dans un débat que pour présenter l’état de la question et y ramener. S’il veut prendre part aux débats, il quitte son fauteuil et ne peut le reprendre qu’après l’épuisement de la discussion de l’affaire concernée sanctionnée par une décision de l’Assemblée.
Au-delà de la personne qui l’incarne, le président de l’Assemblée nationale est la deuxième institution du pays après l’exécutif. Par conséquent, il est la deuxième personnalité de l’Etat. C’est lui qui assure la suppléance en cas de vacance du pouvoir présidentiel. « En cas de démission, d’empêchement ou de décès, le Président de la République est suppléé par le Président de l’Assemblée nationale », indique l’article 39 de la Constitution. En montant au perchoir, le Président de l’Assemblée voit aussi son revenu s’élever. Il a des avantages que les autres députés n’ont pas. Il dispose de fonds propres pour le fonctionnement de l’Assemblée et a son propre cabinet. Il s’y ajoute que sa propre famille est toujours protégée. Et contrairement aux autres parlementaires, il est toujours sous escorte. L’accès à son domicile est réglementé par la puissance publique.
LE TRAIN DE VIE DES DÉPUTÉS EN AFRIQUE
La polémique en RDC autour du salaire des députés a réveillé les frustrations face au déséquilibre entre le niveau de vie des élus et celui de la population
En matière d’argent, il y a ceux qui en parlent et il y a les autres. Dans cette dernière catégorie, on trouve les pays francophones, y compris bien entendu la RDC.
La raison invoquée ? On ne parle pas d’argent, ça ne se fait pas, a laissé entendre un officiel congolais.
Bien sûr, cette pudeur serait louable si elle ne prenait pas place dans un pays où le revenu national brut par habitant est, selon la Banque mondiale, de 48 euros par mois. Soit plus de 400 fois moins que les 21.000 euros mentionnés.
Bénin, Cameroun, Niger et Gabon
Mais ce silence sur l’argent n'est pas une particularité de la RDC et c'est pourquoi nous avons eu recours à notre réseau de correspondants pour compiler ces informations.
Et puis dans le maquis des primes et indemnités dont bénéficient aussi les députés, il est souvent difficile de s’y retrouver. Comme au Niger par exemple, où le salaire mensuel est de 2.500 euros mais s’y ajoutent des indemnités de présence, une indemnité de transport, de logement, pour les frais de secrétariat, pour l’eau, le téléphone...
Ceci alors que le salaire d’un instituteur au Niger est d’environ 130 euros par mois avec une indemnité de craie de... huit euros.
Les pays anglophones
Enfin, il y a la catégorie de ceux pour qui l’argent semble moins tabou : ce sont plutôt les pays anglophones.
Ainsi peut-on trouver sans trop d’efforts sur internet qu’un député en Afrique du Sud touche un salaire mensuel de 5.700 euros, son homologue Kenyan bénéficie de 300 euros de plus tandis qu’un député nigérian atteint un des records sur le continent avec près de 10.000 euros par mois.
En termes de transparence toujours, il faut accorder une mention spéciale au Kenya qui dévoile aussi sur internet le salaire du président de la République qui est de... 12.000 euros par mois.
C'EST AU KENYA QU'ELIZABETH S'EST RÉVEILLÉE REINE
La princesse s'offrait une expérience unique d'observation de la vie sauvage depuis la cime des arbres, au coeur du massif des Aberdare, quand la mort de son père a été annoncée
La nouvelle est tombée au matin du 6 février 1952. Le roi George VI avait succombé pendant la nuit à un cancer du poumon à Sandringham House, une des résidences de la famille royale dans l'est de l'Angleterre. L'information mettra une journée de plus pour traverser l'épaisse forêt des Aberdare, à 7.000 kilomètres de là, et atteindre sa fille de 25 ans, héritière au trône.
La princesse Elizabeth était en visite au Kenya, alors colonie britannique, dans le cadre d'une tournée dans le Commonwealth, à la place de son père malade. Avec son mari, le prince Philip, elle s'était accordée une nuit loin de ses obligations officielles pour séjourner à Treetops, un pavillon d'observation de la faune unique en son genre, perché au sommet d'un figuier géant.
Cet épisode a été évoqué par une formule attribuée à Jim Corbett, le naturaliste et chasseur qui accompagnait le couple royal à Treetops, dans le livre d'or de l'établissement: "Pour la première fois dans l'histoire du monde, une jeune fille monta un jour dans un arbre en tant que princesse et, après avoir vécu ce qu'elle a décrit comme son expérience la plus excitante, elle est descendue de l'arbre le lendemain en étant reine".
"Expérience formidable"
En réalité, Elizabeth n'a appris la nouvelle qu'après son départ de Treetops, mais l'Histoire a retenu que c'est dans ce lieu qu'une princesse est devenue reine. Ouvert en 1932, Treetops était un lieu unique, juché dans le feuillage d'un figuier surplombant un point d'eau, qui offrait aux riches visiteurs une vue imprenable sur la faune.
Elizabeth et Philip ont fait un décompte manuscrit des animaux observés sur une feuille de papier encadrée à l'intérieur de Treetops: troupeaux d'éléphants – "environ 40" en une seule observation –, babouins, cobes à croissant, "des rhinos toute la nuit", peut-on notamment lire dans cet inventaire daté du 5-6 février 1952.
Un assistant du couple royal, chargé d'envoyer une lettre de remerciement aux propriétaires de l'hôtel, a décrit une "expérience formidable d'observation de la faune sauvage dans son environnement naturel" et une journée et une nuit "pleines d'intérêt".
"Je suis tout à fait certain que c'est l'une des expériences les plus merveilleuses que la reine ou le duc d'Édimbourg aient jamais vécues", peut-on lire dans cette lettre datée du 8 février 1952, également encadrée à Treetops.
Retour en 1983
Deux ans après cette visite, Treetops a brûlé dans ce qui fut présenté comme un incendie criminel des rebelles anti-coloniaux Mau Mau. Un nouvel établissement, beaucoup plus grand, a été construit sur pilotis de l'autre côté du point d'eau, où il se trouve encore aujourd'hui.
Qu'importe, la visite royale – et la légende qui l'accompagne – ont fait rentrer Treetops dans l'Histoire. Les invités pouvaient séjourner dans la suite Princess Elizabeth, parcourir les souvenirs royaux dans la salle à manger ou contempler un portrait de la reine encadré par les deux défenses d'un éléphant abattu dans les années 1960.
Elizabeth et Philip y sont revenus en 1983, dans des tenues plus formelles: robe jusqu'aux genoux pour la reine, blazer et cravate pour le prince. Treetops a fermé ses portes au début de la pandémie de coronavirus et n'a pas rouvert depuis. Deux ans plus tard, après le décès de sa plus illustre cliente, il apparaît désormais comme un vestige lointain d'une époque révolue.
par l'éditorialiste de seneplus, ada pouye
LE TRAUMA SYSTÉMIQUE DES SYSTÈMES POSTCOLONIAUX
EXCLUSIF SENEPLUS - Le comble de l’angélisme est de penser pouvoir maintenir les peuples dans la resquille et l’asservissement à perpétuité. La référence endémique aux (ex) colonisateurs montre l’ampleur de la soumission
La crise toujours actuelle de la forêt amazonienne rappelle les échanges épiques entre les présidents brésilien et français. Chose courante dans la dialectique des relations internationales.
Cependant, la dénonciation d’un esprit qui serait colonialiste faite par le président brésilien, dans ces circonstances, fait remonter en surface, les questions du leg colonial, de la situation coloniale. Bref, la question du système colonial en général et celle en particulier de ses incidences.
En effet, ce n’est sans doute pas anodin que deux siècles après l’indépendance du Brésil, le procès de la logique coloniale soit réinitialisé par son président.
Pour le moins, il ne paraît pas exagéré de suspecter une prévalence non négligeable d’un syndrome de trauma colonial dans les sociétés qui ont connu la situation coloniale (Georges Balandier, 1955).
Autrement dit, la cristallisation de la pensée sociale et des acteurs de l’espace public politique sur le "système", transpire une défensive contre les nouvelles versions du néocolonialisme.
Dans une perspective longitudinale (Cyril Lemieu, 2018), le raidissement anti-systémiste qui se diffuse dans le corps social, réactualise les contestations des intellectuels en situation coloniale et raffermit les ressorts politiques du débat sur la post-colonialité (Achille Mbembe, 2010 ; Jean-François Bayard, 2010).
L’intransigeance contre la reproduction (Pierre Bourdieu, 1964 ; 1970), des rudiments du mantra colonial par les différents pouvoirs publics post-coloniaux, est attisée par les stratégies de ruse et de ré-infiltration adoptées par les anciens "maitres".
Le comble de l’angélisme est de penser pouvoir maintenir les peuples dans la resquille et l’asservissement à perpétuité.
C’est pourquoi continuer à usurper et reproduire,de façon empirique les pratiques coloniales, de faire du "même en France c’est comme ça" l’argument-ciel et de psychiatriser la pensée critique (Michel Onfray, 2019), au-delà de l’aliénation morbide (Cheikh Anta Diop, 1984) qui les façonnent, expriment une faiblesse d’analyse et reposent sur l’illusion d’une crédulité des peuples.
La référence endémique aux (ex) colonisateurs montre l’ampleur de la soumission. Comme le dit Cheikh Anta Diop, « l’aliénation culturelle finit par être partie intégrante de notre substance, de notre âme, et quand on croit s’en être débrassée on ne l’a pas encore fait complètement.[1] ».
C’est pourquoi, l’anti-systémisme politique doit s’observer aussi comme une conséquence de l’initialisation disruptive du système colonial dans l’architecture et les dispositifs socio-culturels des sociétés colonisées.
Pour paraphraser Karima Lazali, (Karima Lazali, 2018) les systèmes politiques hérités de la colonisation doivent être observés comme des facteurs de cristallisation d’un trauma systémique dérivé du trauma colonial[2] encore en latence dans les « états collectifs[3] » des sociétés africaines.
Comme l’écrit Emile Durkheim :
« ce qui fait la force des états collectifs, ce n'est pas seulement qu'ils sont communs à la génération présente, mais c'est surtout qu'ils sont, pour la plupart, un legs des générations antérieures »[4].
Les systèmes politiques post-coloniaux ne sont donc pas des choses en apesanteur, soustraites des facteurs historiques et culturels. Ils respirent encore la violence symbolique (Pierre Bourdieu, Jean-Claude Passeron, 1970) de la colonialité, dont le système était l’un des principaux instruments d’intériorisation de la domination (Max Weber, 2013).
Dans cette perspective, les défiances aux systèmes politiques postcoloniaux font écho à une difficulté des détenteurs des pouvoirs à opérer une résilience (Boris Cyrulnik, Claude Seron, 2003).
En effet, l’essentialisation des systèmes politiques actuels revient à les soustraire de la possibilité de leurs transformations, donc de la résilience. Les systèmes politiques sont des structures dynamiques. Ils évoluent, régressent ou progressent, d’une manière ou d’une autre, dans un délai plus ou moins long.
La continuation des systèmes politiques actuels sur la base d’une démarche duplicative avec des savoirs empiriques, en éclipsant leur malformation originelle, leurs radiations psycho-sociales et la question de leur compatibilité avec les règles de socialisation communément admises dans les sociétés africaines, sont l’endroit d’une histoire qui cache un envers sédimenté par des résistances insidieuses à son changement.
La plupart des paradigmes relatifs aux systèmes politiques portent de manière explicite sur des réalités socio-politiques concrètes spécifiques et sur des archétypes institutionnels différents du type de système qui a émergé des cendres de la colonialité et de leur gouvernance postcoloniale.
En conséquence, il paraît peu utile de considérer les systèmes politiques post-coloniaux comme des entités ontologiques susceptibles d’être observés sans leur historicité, en les débarrassant des faits circonstanciels qui ont contribué à leur maturation, et en minimisant le pouvoir transformatif des déterminismes générés par ses différents contextes socio-historiques d’évolution et les modalités de leur gouvernance.
Comme tout est système et tout peut être conçu sous la forme d’un système (Ludwig von Bertalanffy, 1968), face aux déterminismes socio-historiques, le trauma systémique ne trouvera les chemins de la résilience qu’à travers le changement de la manière dont les systèmes fonctionnent (redessiner les systèmes, les procédures, les interactions, etc.) ou de leur remplacement par d’autres systèmes (opérer une mutation par la mise en place de systèmes totalement nouveaux).
Le point départ reste la contextualisation des systèmes par une désagrégation de l’emmurement de la pensée pour la libérer de ses différents revêtements coloniaux et néocoloniaux et ouvrir des perspectives systémiques de conceptualisation.
[1] Cheikh Anta Diop, Extrait de la conférence de Niamey, 1984.
[2]Le trauma colonial est le titre du livre de Karima Lazali, id.
[3] Emile Durkheim, De la division du travail social, 5è édition 1998, p.58.
Après le décès de sa mère la reine Elizabeth II, Charles hérite du trône mais aussi de sa fortune privée, un patrimoine colossal qu'il recevra sans avoir à s’acquitter de droit de succession, privilège réservé aux successions royales
Que possédait la reine? Si rien n'oblige les monarques britanniques à révéler leurs finances privées, elle était à la tête d'une fortune personnelle de 370 millions de livres en 2022 selon le Sunday Times, soit 5 millions de plus que l'année précédente.
Le palais de Buckingham, résidence royale londonienne, et le château de Windsor, à une trentaine de kilomètres à l'ouest de la capitale, sont propriétés de l'Etat, mais le château de Balmoral, villégiature d'été de la famille royale, et la résidence de Sandringham, où la famille royale célèbre traditionnellement les fêtes de fin d'année, étaient eux propriétés de la monarque et seront légués à Charles.
La reine possédait aussi un important portefeuille d'actions et une collection royale de timbres dont la valeur est estimée à 100 millions de livres, selon les auteurs du classement "Rich List" 2021 du Times.
La fortune de la reine vient s'ajouter à la fortune personnelle de Charles, estimée à 100 millions de dollars (87 millions de livres) par le site celebritynetworth.com.
Les célèbres joyaux de la Couronne, évalués à quelque 3 milliards de livres, appartenaient symboliquement à la reine et sont automatiquement transmis à son successeur.
Le prince Philip, mari d'Elizabeth, a laissé à sa mort en avril 2021 un patrimoine plus modeste de 30 millions de livres, selon celebritynetworth. Il possédait notamment une collection de tableaux et 3.000 ouvrages, dont l'essentiel aurait été légué à des amis et de la famille.
Duché de Lancaster
En devenant roi, Charles hérite du Duché de Lancaster, propriété de la royauté depuis le Moyen-Age, qui avait généré lors de l'année fiscale achevée en mars 24 millions de livres de revenus privés destinés au monarque britannique.
"L'argent de Lancaster revient au souverain, au roi ou à la reine, en vertu de son poste", explique David McClure, auteur d'un livre sur les finances royales.
Charles perd en revanche le Duché de Cornouailles, qui revient au fils aîné du monarque et génère environ 21 millions de livres par an. "Il reviendra directement (au prince) William", précise M. McClure.
Charles bénéficie aussi d'une allocation annuelle ("sovereign grant") du Trésor public, fixée à 15% des revenus du patrimoine de la Couronne, le "Crown Estate", qui comprend du foncier mais aussi un parc colossal d'éoliennes, entre autres, et dont les recettes sont restituées au Trésor public depuis un acte de loi de 1760.
Cette allocation avait atteint 86,3 millions de livres pour 2021-2022, en tenant compte d'une rallonge substantielle pour la rénovation de Buckingham Palace accordée pour dix ans (34,5 millions de livres au titre de 2021-2022).
Le sovereign grant permet de financer les dépenses liées aux activités officielles de représentation du souverain ou des membres de sa famille, notamment le salaire des personnels, l'entretien et le ménage des palais, les voyages officiels ainsi que des réceptions.
Succession royale
Si l'essentiel de la richesse de la reine est transmis à Charles sans droit de succession, c'est grâce à une exemption qui remonte à 1993 censée éviter que, si plusieurs monarques venaient à mourir à quelques années d'intervalle, le patrimoine du roi ou de la reine ne se volatilise, en étant réduit de 40% à chaque héritage.
"Les actifs privés tels que Sandringham et Balmoral ont un usage aussi bien officiel que privé", explique en outre le ministère des Finances, ajoutant que la monarchie doit aussi "avoir un certain degré d'indépendance financière vis-à-vis du gouvernement en place".
Mais cet avantage est limité aux transmissions entre un souverain et son successeur. "Il est probable que la reine laisse un testament et que de petites sommes" iront à des membres de la famille proche "mais pas l'essentiel de la richesse", qui reviendra à Charles, assure David McClure.
par Korassi Téwéché
QU’EST-CE QUE L’AFROPLANÉTARISME ?
Voir le monde, le sentir, le toucher, le vivre au quotidien, n’est-ce pas ça la relation ? Eux, ils en parlent ; l’Afroplanétaire le vit
L’important n’est pas d’où l’on vient, ni où l’on va, mais où l’on est. Que nous le voulions ou pas, nous sommes déjà là. Rendre compte de notre présence en ce monde ne veut rien dire. La terre est notre habitat.
Hier on demandait au Nègre : qui es-tu, d’où viens-tu, où vas-tu, et pourquoi es-tu ici et non pas là-bas, quelque part, n’importe où. Il s’efforçait de répondre. Il jouait au jeu, et cela plaisait à ses détracteurs. Il le voyait sur leurs visages : ils aimaient ça.
Désormais, il a décidé de faire les choses autrement. Il ne jouera plus au Nègre. Il vivra sa vie simplement. Il observera le monde sans efforts ; il comprendra les choses et aura des idées claires. Pour lui, la question n’est plus « qui suis-je ? », mais « que veux dire observer le monde et avoir des idées claires ? Que signifie voir, toucher, sentir, gouter, marcher, respirer et être ici sur terre ? Que veulent dire être vivant et devoir mourir un jour ? » Voilà où il en est. À quiconque l’accoste il répond gentiment : « Laissez-moi, je veux vivre ma vie en attendant l’Heure de mon départ. »
Oui, ils sont nombreux celles et ceux qui refusent de jouer au Nègre. Vivre pour eux n’est pas un slogan ; c’est un séjour fait de rencontres, de rires, de soupirs, de pleurs, mais aussi de travail intelligent et de danse. Ce mode d’existence s’enracine, non pas dans la mémoire courte d’une génération, mais dans la longue mémoire du vent, de la terre, du feu, de l’eau. Tenez, ma grand-mère par exemple. Tous les matins, elle doit affronter la rudesse de la terre ; elle défriche les mauvaises herbes dans son champ, va puiser de l’eau et chercher du bois pour son feu… économie villageoise dira-t-on. Soit ; mais qu’a-t-elle à envier aux ‘savants’ de l’école polytechnique ? Se lever chaque matin, affronter immédiatement la terre, la pluie, creuser un puits dans le sol, chercher du bois pour cuire son repas, aimer, pleurer ou rire…telle est l’architecture de ces vies millénaires : des choses simples !
Une telle vie doit faire frémir les détracteurs du Nègre. Je les entends déjà vociférer des propos du genre : « cette pensée tue la relation ! ». Comment répondre à ces accusations ? Il faut plutôt sourire. Car, qu’est-ce que la relation ? Voir le monde, le sentir, le toucher, le vivre au quotidien, n’est-ce pas ça la relation ? Eux, ils en parlent ; l’Afroplanétaire le vit. Quiconque voit les choses de cette manière, vit tranquillement. Il ne s’agite pas, ne vocifère pas, ne cherche aucune preuve pour justifier son existence. Il existe, voilà tout ! Fenosoa ma muse disait : « L´Afroplanétarisme est une manière d’observer le monde qui ne demande aucun effort. Nous comprenons les choses légèrement, tranquillement, calmement. Nous avons des idées claires. » Oui, elle avait raison. Elle est sage Fenosoa, sage comme ma grand-mère. Si seulement le monde pouvait imiter son exemple. Hélas, tous s’agitent. Ils ne peuvent ni voir ni comprendre ; ils n’en n’ont pas les moyens. Ils se contentent de parler du monde. Vivre pour eux se résume en une chose : questionner et répondre. Ils ne vivent pas, ils se défendent. Contre qui ? Des Ombres ; l’Ombre du Nègre. Triste ignorance !
DE LA JUDICIARISATION DES ERREURS MÉDICALES
Comment juger les médecins ? La question est posée, d’autant que leurs arrestations donnent toujours lieu à des levées de boucliers et des menaces de grève. L’idée de créer une juridiction spéciale fait son chemin
De plus en plus, les médecins sont traduits devant les juridictions nationales. Il y a une sorte de judiciarisation à outrance des erreurs ou supposées erreurs médicales qui interpelle. Pendant très longtemps, les médecins ont joui d’une certaine impunité. Mais, de plus en plus, les populations portent plainte devant les juridictions ; les magistrats instruisent les dossiers qui aboutissent à des procès et parfois à des condamnations, fussent-elles symboliques… Et, enfin, l’État prend de plus en plus des mesures disciplinaires pour sanctionner.
Du moins, c’était le cas sous le magistère du non-médecin Abdoulaye Diouf Sarr. L’on se rappelle encore les cas récents de Dr Abdou Sarr de l’hôpital Magatte Lo de Linguère, Amadou Guèye Diouf de l’hôpital régional de Louga.
Dans l’affaire Doura Diallo de Kédougou, la tutelle, sous la conduite cette fois d’un médecin, a préféré laver à grande eau ses agents. Contrairement au communiqué de l’autorité judiciaire qui parle de ‘’grave négligence’’, elle s’est évertuée à justifier des actes dits médicaux. Ce qui rend hypothétique la prise de mesures, ne serait-ce qu’à des fins conservatoires contre les médecins incriminés. À la grande désapprobation de la famille de la victime. Laquelle ne se fait aucun doute sur la culpabilité du personnel médical. Il en veut pour preuve leurs premières réactions. ‘’Quand j’ai dit à l’anesthésiste qu’ils ont tué ma femme et mon enfant, il était en larmes. Il ne pouvait même plus parler, car il sait très bien ce qui s’est passé. Le gynécologue était paniqué. Ils ont fait leur bêtise et exercent un chantage sur la justice’’. Bouillant de rage, il rétorque aux syndicalistes qu’ils font comme si Kédougou était le sacrifice suprême : ‘’Qu’ils restent à Dakar, si Kédougou est un sacrifice pour eux !’’
‘’Renforcement du tribunal des pairs’’
Ainsi, si des sanctions administratives ne sont pas attendues de Marie Khemesse, la justice sénégalaise pourrait sévir. Ira-t-elle jusqu’au bout de l’initiative qui a été prise par le parquet de Kédougou ? Rien n’est moins sûr. Déjà, les blouses blanches sont sur le pied de guerre, pour s’ériger en bouclier. Et si la volonté de l’Ordre national des médecins du Sénégal (ONMS) se matérialise, les médecins seront à l’avenir jugés par les médecins… Dans un communiqué publié avant-hier, le président de l’ordre estime que les autorités doivent apprendre de cette situation, ‘’pour adapter l’arsenal juridique par le renforcement du tribunal des pairs’’.
‘’L’ONMS, lit-on dans le communiqué, en appelle à la responsabilité de l’État pour qu’autant de pouvoir placé entre les mains d’un seul individu ne puisse nuire aux efforts déployés depuis de nombreuses années pour améliorer la santé des populations et demande le respect de la présomption d’innocence en cas de suspicion de manquements dans le cadre des actes médicaux pratiqués dans les formations sanitaires’’.
En fait, l’ordre a fait plus qu’exiger le respect de la présomption d’innocence. Dr Boly Diop et Cie déplorent tout simplement la démarche du procureur qui s’est, selon leurs termes, substitué à l’expertise des pairs. ‘’Cette attitude semble condamner les membres d’un ordre professionnel régi par la loi avant d’avoir épuisé tous les principes de prudence’’, dénoncent-ils, non sans appeler le parquet au respect de la procédure, notamment la saisine de l’ordre pour les besoins d’expertise.
En langage moins codé, l’ordre semble dire au procureur de se contenter de l’avis des experts qu’il avait mis à sa disposition. ‘’L’ONMS se désole de la tournure prise par cette affaire du seul fait de la volonté du procureur de passer outre l’expertise des sachants dûment désignés, le respect du principe de la présomption d’innocence et la mise à contribution du tribunal des pairs’’.
‘’Le rapport de l’Ordre des médecins ne peut lier l’autorité judiciaire’’
Mais l’avis des experts lie-t-il vraiment l’autorité judiciaire, à savoir le procureur ou le juge ? Interpellé, le juriste Amadou Khomeiny Camara précise d’emblée : ‘’Le rapport de l’Ordre des médecins ne peut lier l’autorité judiciaire. C’est juste à titre de renseignement. Le dernier mot appartient toujours au magistrat, en l’espèce, au procureur qui est seul maitre de l’opportunité des poursuites. S’il juge opportun de poursuivre, un rapport de l’Ordre des médecins ne peut l’en empêcher…’’
Revenant plus généralement sur la prise en charge des erreurs médicales dans le droit positif sénégalais, il explique : ‘’Comme vous le savez, le médecin n’a pas une obligation de résultat. Il a juste une obligation de moyens. Il doit donc se comporter en bon père de famille. Au cas contraire, on peut considérer qu’il y a une faute médicale. Maintenant, la question qui se pose est de savoir comment caractériser cette faute ? Est-ce qu’un simple juriste, un magistrat peut le faire ? Évidemment que non. Il faut forcément un homme de l’art, c’est-à-dire un médecin. L’on peut alors se demander sur quoi le juge ou le procureur peut se baser pour passer outre l’avis du spécialiste. Ce sera très difficile. En tout cas, devant le juge, l’avis du spécialiste est souvent décisif.’’
‘’Ce qui m’écœure, fulmine-t-il, c’est ce corporatisme…’’
À en croire ce procureur, le plus écœurant dans cette affaire, c’est cette posture des médecins à vouloir à chaque fois prendre en otage de pauvres innocents pour protéger un des leurs. ‘’Ce qui m’écœure, fulmine-t-il, c’est ce corporatisme qui les pousse à vouloir se faire justice eux-mêmes à chaque fois qu’il y a erreur médicale. J’ai l’impression qu’ils ne se soucient jamais du préjudice subi par les victimes. À chaque fois qu’un des leurs est arrêté pour nécessité d’enquête, on prend systématiquement en otage toute la population, avec l’arme fatale qu’est la grève. Qu’adviendrait-il si toutes les corporations faisaient la même chose ?’’, s’interroge le magistrat dépité.
Selon Khomeiny, certaines revendications des médecins ne manquent tout de même pas de pertinence. ‘’Certains, dit-il, en sont venus à demander tout simplement s’il ne vaut pas mieux d’avoir tout simplement un tribunal spécial pour les médecins, comme c’est le cas chez les militaires, compte tenu des spécificités de la matière’’.
MOBUTU OU LA MORT D'UN DINOSAURE
Mégalomanie, dépenses extravagantes, collaboration avec la CIA… À la mort de l’ex-président du Zaïre, Philippe Gaillard retrace son parcours dans les colonnes de JA. Avec une implacable lucidité
Jeune Afrique |
Philippe Gaillard |
Publication 08/09/2022
Déchu, abandonné de ses courtisans, le maréchal Mobutu Sese Seko, « président fondateur » du Zaïre, est mort à Rabat, en terre étrangère, « des suites d’une longue et pénible maladie », comme on disait naguère.
Le pire reproche que lui fera l’Histoire sera peut-être de s’être refusé à comprendre qu’il lui fallait transmettre un pouvoir réduit à un simulacre et aux moyens d’exercer encore sa munificence, depuis qu’il avait fui le pays réel pour se réfugier dans les décors de théâtre qu’étaient son palais de Gbadolite et le Kamanyola, son yacht fluvial. C’était en 1990, après qu’un déluge de mémorandums – qu’il avait suscités, croyant qu’il canaliserait ainsi le flot des récriminations – eut révélé la force du mécontentement dans toutes les classes de la société.
Le mur de Berlin venait de tomber. Ceci se conjuguant avec cela aurait pu entraîner alors la chute de l’homme qui avait « régné » à Kinshasa pendant un quart de siècle. En effet, Mobutu avait toujours trouvé en Occident le soutien que lui valait sa position ou son attitude de « plus fidèle défenseur de la démocratie contre le communisme en Afrique ». Le péril rouge disparu, le défenseur n’avait plus d’utilité.
On vit bientôt, effectivement, les trois capitales Bruxelles, Paris et Washington – soucieuses, dirent-elles, des droits de l’homme, qui ne les avaient pas préoccupées outre mesure jusqu’alors – décréter un boycottage d’un genre nouveau et assez ridicule, frappant d’interdiction de séjour un chef d’État étranger et les membres de sa famille. La rétorsion fut sans effet.
De Charybde en Scylla
La volonté de « chasser le dictateur » n’était d’ailleurs pas évidente de la part de ceux qui, tel Jacques Foccart, considéraient que le départ de Mobutu précipiterait le Zaïre de Charybde en Scylla. Encore moins de la part de George H. Bush, président des États-Unis et ancien patron de la CIA, laquelle gardait une certaine tendresse à l’égard du commandant en chef de l’armée congolaise qu’elle avait contribué à propulser, en 1965, à la tête de l’État.
L'opus est produit par le label Woti Production qui fait partie de la maison des humanités fondée par l'artiste. La sortie digitale de l'album est prévue ce vendredi 9 septembre 2022
Il est l'un des brillants intellectuels sénégalais. L'économiste Felwine Sarr est très connu dans le paysage culturel sénégalais grâce à ses écrits et ses pensées profondes. Dans la famille Sarr, la musique n'a pas de secret. Parmi les membres de famille, on trouve des auteurs, des compositeurs et des interprètes reconnus dans des styles très divers.
L'aîné, Felwine Sarr, vient de sortir son nouvel album avec des titres magnifiques à vous couper le souffle.
L’album ‘’Naïssan’’ est composé de titres intimistes composés dans la pure tradition du songwriting. Les textes et les mélodies y sont d’une grande puissance évocatrice. S’y côtoient et fusionnent l’afro-folk, la chanson à texte et les accents reggae. Les sels marins s’y mêlent aux rosées des mille collines et aux artères des bolongs. Dans cet album, résonnent ses langues de prédilection que sont les traces sensibles de la poésie et de la spiritualité.
L'album est produit par le label Woti Production qui fait partie de la maison des humanités imaginée et fondée par l'artiste Felwine Sarr. La sortie digitale de l'album est prévue ce vendredi 9 septembre 2022.