Dakar, 29 sept (APS) – Le directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), Abdou Karim Sall a indiqué, mercredi à Dakar, qu’il sera procédé à une vérification de l’identification des abonnés aux services de la téléphonie mobile après le 11 novembre prochain, date butoir donnée à tout client pour faire identifier son numéro sous peine de résiliation.
"L’ARTP va procéder à une vérification auprès des opérateurs de téléphonie et de la Direction de l’autonomisation des fichiers (DAF), pour voir si les abonnés ont identifié leurs numéros. Nous allons procéder par appels téléphoniques et d’autres techniques’’, a-t-il confié à l’APS.
Abdou Karim Sall a exhorté cependant les usagers à faire identifier leurs numéros auprès des services de la téléphonie mobile pour pouvoir les conserver.
L’ARTP a lancé en mai dernier une solution technique d’identification des abonnés aux services de téléphonie mobile.
Cela fait suite à la mise en place effective de la solution technique de consultation en temps réel des fichiers de la Direction de l’automatisation des fichiers (DAF), qui permet aux opérateurs d’authentifier leurs bases de clients déjà identifiés et de vérifier la fiabilité des informations communiquées par les usagers lors de l’identification.
L’ARTP a fixé aux opérateurs un délai de 6 mois à partir de la date de lancement officiel de la solution afin qu’ils fiabilisent leurs bases clients et adressent les clients identifiés par la Carte nationale d’identité ou le passeport pour la régularisation de leur situation.
’’Nous avons utilisé tous les canaux de communication, de la radio en passant par la presse écrite et les spots publicitaires pour amener les abonnés à s’identifier. La communication s’est faite dans les six langues nationales’’, a souligné M. Sall.
Dakar, 29 sept (APS) - L’inculpation et le placement sous contrôle judiciaire du chanteur Wally Seck, est l’un des sujets majeurs évoqués par la livraison de jeudi de la presse quotidienne.
Wally Seck, un des artistes les plus en vue de la jeune génération, "est poursuivi pour association de malfaiteurs, escroquerie, faux et usage de faux", explique L’Observateur. Il a nié les faits qui lui sont reprochés mais son passeport a été confisqué par le juge, selon le journal.
"La grève du Syndicat des travailleurs de la justice (SYTJUST) n’a pas impacté le travail du juge", commente L’Observateur. Alors que beaucoup s’attendaient au renvoi de l’audience de comparution du chanteur, "Yakham Lèye a fait le job".
Le journal Le Quotidien précise que Wally Seck est poursuivi "dans le cadre de la vente présumée frauduleuse d’une Range Rover". Le chanteur n’a toutefois "pas encore été entendu dans le fond", si l’on en croit Le Populaire.
Il cite Me Abdou Dialy Kane, l’avocat du chanteur, selon lequel le passeport de son client n’a pas été confisqué, mais il doit "venir émarger sur le registre de contrôle judiciaire tous les mois. C’est-à-dire que chaque mois, il doit se rendre dans le cabinet du juge pour émarger".
Wally Seck "encourt jusqu’à 5 ans fermes", pour cette histoire "Range Rover volée" qui lui a valu son inculpation. La voiture en question a été "frauduleusement mise en circulation", note de son côté Le Témoin quotidien, qui parle de Wally Seck comme "le jeune chanteur chouchou des midinettes sénégalaises".
"Une famille d’inculpés", relève Libération, en allusion à Thione Seck, le père, Seydina et Wally, ses enfants, "tous les trois, mis en examen par le même juge, Yakham Lèye, dans des affaires différentes, mais pour le même chef d’inculpation : association de malfaiteurs".
D’autres quotidiens, parmi lesquels L’As, s’intéressent au projet de Train express régional (TER) devant relier Dakar à l’aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD), pour le financement duquel la Banque islamique de développement (BID) a accordé 211 milliards de francs CFA au Sénégal.
"C’est la rondelette somme que la Banque islamique de développement (BID) a octroyée au Sénégal, hier (mercredi), à la suite de la signature, à Djeddah, des accords de financement du Train express régional et du PALAM II", rapporte le même journal.
"La BID accorde 211 milliards de FCFA" au Sénégal pour le financement du TER et de la phase 2 du PALAM, le Programme d’alphabétisation et d’apprentissage de métiers pour la lutte contre la pauvreté, indique Le Soleil.
Ce journal se fait par ailleurs l’écho du dernier Conseil des ministres, au cours duquel le chef de l’Etat, Macky Sall, a souligné "la nécessité d’une réflexion sur les longues détentions provisoires".
"Les remèdes de Mack (Sall)" concernant les longues détentions et la surpopulation carcérale, affiche le quotidien Enquête. "Absent du territoire national au moment de la mutinerie de Rebeuss du 20 septembre dernier, qui a vu la mort du détenu Ibrahima Mbow, le chef de l’Etat a profité hier du Conseil des ministres pour aborder la question", avance le journal.
"Le chef de l’Etat a rappelé au gouvernement +ses directives relatives à l’accélération de la construction d’une nouvelle maison d’arrêt à Sébikhotane, à la réhabilitation de tous les lieux de détention, et à l’amélioration continue des conditions de séjour carcéral des détenus, dans le respect des normes nationales et internationales requises en la matière+", ajoute Enquête.
LE CLAN ALIOU SALL RÉCLAME DES SANCTIONS
Sortie de Mame Mbaye Niang dans l’affaire Petro-tim
Le maire de Guédiawaye a en travers de la gorge les récentes révélations fracassantes du ministre de la Jeunesse sur l’affaire Petro-Tim. Hier, ce sont les collaborateurs d’Aliou Sall qui sont montés au front pour réclamer des sanctions contre Mame Mbaye Niang, à qui ils reprochent également d’avoir soutenu que leur maire a rejoint l’APR à la veille du 2e tour. Ousmane Sonko, Abdou Mbaye et Malick Gackou en ont aussi pris pour leur grade.
La guerre est ouverte entre le ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Construction citoyenne, Mame Mbaye Niang, et le maire de Guédiawaye, Aliou Sall. Après la sortie musclée du premier nommé contre le frère du président de la République, dans l’affaire Pétro-Tim, dans les colonnes d’EnQuête, une réponse était attendue.
Elle est arrivée sous la forme d’un point de presse animé par les Collaborateurs du maire de la ville de Guédiawaye. Il a eu lieu dans la salle de délibération de la mairie pleine à craquer et chauffée à blanc. Dans l’entretien publié samedi passé, le ministre Mame Mbaye Niang a soutenu qu’Aliou Sall avait rejoint l’APR avec Air Macky, au deuxième tour de la Présidentielle 2012.
Cette déclaration a du mal à passer du côté de l’édile de Guédiawaye. Ses collaborateurs, qu’il a envoyés au front, la qualifient de ‘’propos malveillants’’ et ‘’inexacts’’. A ce propos, ils demandent au président de la République de remettre son ministre à sa place. ‘’Au lieu de se concentrer sur la lancinante question de l’emploi des jeunes, il se livre à des flagorneries et se permet de tirer sur ses camarades de parti qui ont réussi à faire de leurs localités de véritable bastion de l’Alliance pour la république (APR)’’, a déclaré Khalifa Guèye, leur porte-parole.
Selon le poulain du maire de Guédiawaye, Mame Mbaye Niang est un ministre qui n’a pas de base politique, de comité, encore moins de fief. ‘’Comment une trompette peut-elle se comparer à un maire qui a remporté les élections locales, le référendum et les élections du Haut conseil des collectivités territoriales. En conséquence, nous demandons à notre camarade secrétaire général du parti, Macky Sall, de traduire Mame Mbaye Niang en conseil de discipline, parce qu’il est coutumier des faits’’, a tonné M. Guèye.
‘’Pourquoi l’attitude de Sonko…’’
Durant ce face-à-face avec la presse, Ousmane Sonko, Abdou Mbaye et Malick Gackou n’ont également pas été épargnés. Selon toujours Khalifa Guèye, l’inspecteur des Impôts et Domaines, qui est riche comme Crésus, a commencé son déballage car il lorgnait le poste de directeur général qu’il n’a pas eu. Ses sorties s’expliqueraient donc par la frustration.
‘’Nous savons qu’il voulait profiter de sa position professionnelle pour extirper des terrains à Guédiawaye. Son attitude s’explique par sa déception et sa frustration envers le gouvernement, car il espérait également occuper le poste de Directeur général des Impôts et Domaines’’, a dit M. Guèye.
L’ancien Premier ministre, Abdou Mbaye, a lui été invité à donner des réponses sur les actions qu’on lui prête à Terrysco, une société spécialisée dans l’extraction de l’or. Les partisans d’Aliou Sall l’interpellent également sur les fonds de Hissein Habré qu’il avait reçus, à l’époque, en tant que directeur de banque.
Concernant Malick Gackou, ils ont soutenu qu’il a montré ses limites quand il a été nommé ministre, mais aussi en tant que président du Conseil régional de Dakar. Il a été incapable de gérer les destinées de la ville de Guédiawaye, en 2009.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, OUSMANE BLONDIN DIOP
GARE À LA MONTÉE DES PÉRILS !
Une médiation s'impose et ne peut être le fait que d'une personnalité indépendante, experte et insoupçonnable de partialité. Son mandat : mission exploratoire du dossier pétrole et gaz du Sénégal
Quelque six mois après le référendum remporté par la majorité présidentielle, le nouvel élan censé en résulter tarde à produire ses effets. Au contraire, le pays semble s'enfoncer lentement dans un climat délétère sur fond de soupçon de conflit d'intérêts visant des personnalités et des institutions de la république au point de suggérer un risque sérieux de crise politique. Il y a urgence à y répondre. Faute de quoi le gouvernement s'exposera à de nombreux périls tels que l'enlisement dans les affaires, le discrédit, en premier lieu, aux yeux de son opinion nationale, la défiance des acteurs économiques nationaux, étrangers et des partenaires au développement, sans oublier le double risque d'immobilisme et de perte de légitimité à terme.
En de pareilles circonstances, tout gouvernement doit utiliser les armes de la fermeté en même temps que les arguments de la persuasion à des fins d'apaisement. Face à la tournure prise récemment par les événements, une médiation s'impose et ne peut être le fait que d'une personnalité indépendante, experte et insoupçonnable de partialité.
Le mandat à lui confier serait celui d'une mission exploratoire du dossier pétrole et gaz du Sénégal consistant en une mise à plat et un état des lieux des engagements pris par le Sénégal. Il lui appartiendra surtout de faire des recommandations sur des points-clés tels que la place à réserver au capital privé national, y compris l'actionnariat populaire et au capital étranger, la répartition des revenus attendus en prévoyant un fonds de réserve pour les générations futures, les stratégies envisagées en matière environnementale, tant pour se prémunir des catastrophes écologiques que pour assurer des formations innovantes aux métiers des hydrocarbures afin de garantir une durabilité aux investissements. De telles personnalités existent dans notre pays.
Dans un passé récent, l'ancien Premier ministre Mamadou Lamine Loum avait élaboré pour le gouvernement tchadien un cadre remarquable pour une gestion optimale de ses ressources pétrolières, notamment par la création d'un fonds dédié aux générations montantes.
Un autre expert sénégalais, M. Moustapha Tall, ancien Directeur général des douanes, s'était lui aussi distingué dans la mise en place du processus de Kimberley visant à éviter que les diamants d'Afrique ne servent à financer les mouvements rebelles armés sur le continent.
C'est l'honneur de tout gouvernement démocratique de créer un environnement sécurisé et stable pour des investissements de cette importance stratégique. Cela concourt non seulement à éviter les conflits engendrés par le "démon" du pétrole mais surtout à engranger les dividendes d'une paix sociale durable après ceux "sonnants et trébuchants" découlant directement des revenus pétroliers et gaziers.
Enfin, tous les économistes du monde entier s'accordent pour constater que la croissance économique est bien plus forte dans un contexte de transparence des règles du jeu, y compris en économie libérale ; mais, au surplus, tout gouvernement engagé dans la voie de la transparence en matière de "Doing business" et de consolidation d'un cadre démocratique gagne en longévité politique.
A l'heure où les impatiences de la jeunesse se font pressantes et que la classe moyenne urbaine et le monde paysan fondent beaucoup d'espoir sur les promesses de l'agenda du "Plan Sénégal Emergent", il nous faut, à tout prix, faire partie du peloton de tête des pays qui auront réussi à atteindre une émergence durable et pour tous.
Notre cher Sénégal est capable de gagner un tel pari. Cela ne tient qu'à nous !
Kafountine (Bignona), 28 sept (APS) – Le secteur touristique a connu un ‘’léger mieux’’ cette saison dans la zone de Kafountine, ainsi qu’ à Cap-Skirring, qui a accueilli 8364 touristes internationaux contre 5752 touristes pour la saison écoulée, soit une hausse de 2500 touristes, a révélé Téhé Faye, chef du service régional du tourisme dans la zone Sud.
’’Si nous comparons cette saison par rapport à l’année écoulée, nous pouvons dire qu’il y a un léger mieux. L’année dernière, nous avions décompté 5752 touristes à l’aéroport de Cap-Skring, qui reste la référence, et cette année nous avons comptabilisé 8364 touristes, soit 2500 touristes de plus’’, a expliqué M. Faye.
Il s’exprimait au cours d’une cérémonie officielle de célébration de la Journée mondiale du tourisme présidée par le gouverneur Al Hassan Sall à Kafountine, dans le département de Bignona. Cette rencontre a réuni plusieurs maires de commune, des préfets et sous-préfets, des chefs de services régionaux et départementaux et plusieurs acteurs touristiques.
"Promouvoir l’accessibilité universelle en faveur d’un tourisme pour tous" est le thème de cette journée mondiale.
La rencontre de Kafountine a permis aux acteurs locaux et aux autorités administratives et locales d’échanger sur les potentialités touristiques de la zone de Kafountine-Abéné.
Selon le responsable du tourisme dans la zone sud (Ziguinchor, Kolda et Sédhiou), cette ’’progression ne veut pas dire que nous avons atteint notre vitesse de croisière, parce qu’en Casamance on décomptait beaucoup plus que cela dans les temps’’.
Il a admis que le secteur touristique local n’était plus plombé par le conflit armé qui sévissait dans le sud, les problèmes du visa biométrique ou encore la maladie à virus Ebola, autant de freins qui selon lui ‘’sont derrière nous’’.
Les acteurs touristiques ont remis un mémorandum aux autorités dans lequel ils demandent l’aménagement des sites touristiques, l’accès aux établissements par la construction de pistes de production, la réouverture des réceptifs en difficulté et la mise en valeur des 120 kilomètres de façade maritime de Kafountine.
Ils ont également exigé l’effectivité de la loi sur l’exonération des taxes touristiques, la mise à disposition du Fonds touristique, la réhabilitation de l’aérodrome d’Abéné, l’élargissement des aéroports de Ziguinchor et de Cap-Skring, entre autres doléances.
PAR SALIOU GUÈYE DE SENEPLUS
"LE HCCT EST PRÉMATURÉ"
Moussa Bala Fofana, Conseiller financier, ancien Conseiller technique du gouvernement du Sénégal (2012-2013)
Moussa Bala Fofana est Conseiller financier en Banque à Montréal, ancien Conseiller technique du gouvernement du Sénégal (2012-2013), Consultant en Planification, Gestion et Suivi-Évaluation des Politiques publiques et expert en Planification, ingénierie urbaine. Expert aussi en développement territorial, développement économique local et transfrontalier, il s'est prononcé sur le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT).
SenePlus : Beaucoup de Sénégalais disent que le HCCT est une institution inutile. En tant que spécialiste de la décentralisation, êtes-vous du même avis ?
MBF : Cette perception des Sénégalais est vraiment fondée et la cause en est l'absence d'une logique de planification étatique qui veillerait à la pertinence, à la cohérence et à l'efficience de nos instruments de gouvernance.
D'abord, le HCCT du Sénégal est prématuré aux vues des conséquences et du caractère inachevé de l'Acte 3 de la réforme de la décentralisation. Ensuite, sa fonctionnalité est réduite à l'émission d'avis de 150 hauts conseillers dont 70 sont nommés par le président. Enfin, le HCCT du Sénégal est financé directement par l'État. Je dois préciser qu'en décentralisation cette nomination et ce mode de financement direct ne respectent en rien les principes d'autonomie dans la gestion et le mandat électif. Or, ces deux principes de l'autonomie et du statut électif par les populations sont les fondements constitutionnels de l'esprit de notre politique de décentralisation.
Ainsi, c'est bien l'impertinence du modèle qui crée le rejet des populations et non le principe d'un cadre sélectif exclusivement constitué d'élus municipaux réélus par leurs pairs, avec une représentation des 3 ordres des collectivités territoriales (commune, département et région) et d'experts triés sur le volet. En plus, le HCCT devrait être financé par les collectivités locales elles-mêmes. C'est ce modèle de financement que le candidat François Hollande avait proposé en 2012. Cette méthode respecte mieux le principe sacro-saint de l'autonomie des collectivités locales. Cependant, pour se faire, il faut auparavant avoir une fiscalité locale et un financement sérieux des collectivités territoriales ce que la réforme de l'acte 3 a occulté jusque-là. Un tel modèle n'aurait pas posé de problèmes à personne.
Aujourd'hui, nous avons l'Association des Maires du Sénégal (AMS), l'Association des élus départementaux du Sénégal (ANED), Commission Nationale du Dialogue des Territoires (CNDT), la commission du développement territorial et local du Conseil Economique social et Environnemental. Ne pensez-vous pas qu'il y a trop de structures dans le même domaine ?
Ce diagnostic est juste et a été soulevé comme une situation que la réforme de la décentralisation devrait régler en dernier lieu. Et le comble de l'ironie est que c'est justement le HCCT qui est la solution face à cette situation. Je m'explique : le fait est que le HCCT est ce que l'on appelle une structure faitière, c'est un terme utiliser en architecture et qui signifie "placé au sommet". Car le rôle de ces structures est de chapeauter et de fédérer plusieurs acteurs.
En planification structurelle et globale, les structures faitières sont ainsi utilisées pour phagocyter, fédérer ou remplacer plusieurs structures différentes dont les missions sont convergentes. Si la réforme de l'Acte 3 avait suffisamment impliqué tous les acteurs du secteur de la décentralisation par un processus complété, itératif et participatif, la création du HCCT en bout de ligne aurait permis de les fédérer. Malheureusement, en lieu et place d'une telle logique de planification globale, le HCCT se retrouve à aggraver une situation qu'il était sensé résoudre en cohabitant avec des instituions et acteurs sectoriels qui ont les mêmes missions et qu'il devait remplacer. C'est incohérent, inopérant et c'est une dépense inutile, si l'on ne regarde que l'aspect planification, bonne gouvernance et économie de nos fonds propres.
N'était-il pas plus pertinent de créer le HCCT après l'aboutissement de la réforme de territorialisation et de décentralisation prônée par l'Acte 3 de la Décentralisation ?
Absolument. Le HCCT doit être la cinquième et ultime étape de la réforme de la décentralisation. D'abord, la priorité de notre politique de décentralisation doit être la viabilité de la municipalité sénégalaise (rechercher un équilibre entre la superficie, la démographie, la structure et le financement). Ensuite, nous devons travailler à l'érection des pôles éco-géographiques en région à travers la politique annoncée de territorialisation des politiques publiques que l'on attend toujours d'ailleurs. Une fois que les régions, qui sont les chefs de files des collectivités locales, sont installées, il va falloir maintenant appliquer le principe de la subsidiarité en faisant un partage différenciant les compétences de la commune, celles du département et de la région-territoire auquel devraient revenir les missions de planification et de développement économique. Par la suite, il va falloir régler la question du financement des collectivités locales avec une fiscalité locale mettant fin au principe archaïque de l'unicité des caisses de l'État. Ce principe veut dire que les taxes sur base fiscale doivent être reversées totalement à l'état. Et c'est à la suite de toutes ces étapes que le HCCT devrait être érigé pour boucler la boucle. Son rôle à partir de ce moment sera de pérenniser le dialogue des territoires, des acteurs, d'évaluer la gestion des compétences transférées et de nourrir, par ses études et propositions, la réflexion du gouvernement sur les grands enjeux de l'organisation territoriale. En plus, son financement devra être assuré par les collectivités locales.
On déplore que plusieurs membres de l'institution soient nommés par le président de la République. Pour une meilleure efficacité et pour une question de légitimité, ne fallait-il pas élire tout le monde en mettant l'accent sur la compétence et l'expertise des hauts conseillers en matière de décentralisation ?
L'esprit de la décentralisation voudrait que les populations décident elles-mêmes à qui confier leur mandat. Nous devons avoir le courage de dire que cela n'est pas équitable et juste de nommer des individus quand on est en décentralisation, y compris le président du HCCT qui doit être légitimé par ses paires et non choisi par le président à qui il dira ce qu'il a envie d'entendre.
Mais le plus grave encore est le fait que lors de ces élections, des maires et des conseillers ont quitté les listes sur lesquelles les populations les avaient mandatés pour aller sur d'autres, et cela avec la bénédiction de l'État. Par ailleurs, il y a le risque potentiel que le président se permette de nommer des individus qui ne seraient pas des conseillers municipaux élus lors des dernières élections locales. Ces derniers siègeraient et émettraient des avis au nom des populations sans avoir jamais gagné leur confiance. À bien y réfléchir, les populations sont en réalité les oubliées du HCCT et on peut franchement se demander si nous parlons toujours de décentralisation.
Puisque l'institution est créée, ses membres élus et nommés, que faut-il maintenant pour la rendre utile ?
Ce qui pourrait réduire l'inefficience technique du HCCT ne peut être que la finalisation et la réussite de la réforme de la décentralisation et de la territorialisation des politiques publiques, malgré le mauvais départ causé par une planification en deux phases. En effet, comme je l'ai dit en introduction, cette institution est prématurée, réduite a du conseil, va hériter des problèmes de l'acte 3 et sera concurrencée par d'autres institutions. Ainsi, il ne sera jamais trop tard pour trouver les moyens techniques idoines à la situation et adopter une logique de planification étatique si et seulement si la volonté politique est réelle. Mais, à l'inverse, aucune ingénierie de la planification ne peut pallier aux conséquences néfastes d'une volonté politique mue par autres choses que l'efficience et l'esprit de conformité au texte. Et je dois avouer que cette situation chaotique sème le doute sur la volonté politique et la conviction que nos dirigeants sont sensés démontrer que la décentralisation est la rampe de lancement de l'émergence de notre nation.
Le mot de la fin…
Mon mot de la fin est directement pour le président de la République et à ses pairs africains. Je veux leur rappeler que l'usage et la pratique des quatre dimensions d'une planification étatique, à savoir la planification spatiale, globale, stratégique et financière, ne sont pas des options en gouvernance, mais bien des obligations, car "la gouvernance est un ouvrage de raison et d'intelligence" comme disait Jean Bénigne Bossuet.
Nos dirigeants doivent recentrer leur vision du développement et des stratégies d'émergences en prenant conscience que l'Afrique ne peut se refaire que depuis ses territoires. Ces territoires naturels ont su sauvegarder nos identités, ils sont la base de l'économie réelle de l'Afrique de demain et ils sont la source de nos ressources humaines et naturelles.
Sur chaque mettre carré où vous pouvez vous tenir sur les 196.712 km2 du Sénégal, vous êtes en réalité sur une commune, d'où l'intérêt de la planification de leur viabilité spatiale, organisationnelle, stratégique et financière. En plus, cette commune subit les dynamiques territoriales du pôle éco-géographique qui l'englobe. Ce pôle-territoire détermine ainsi la qualité du milieu de vie, du cadre de vie, du mode de vie et du niveau de vie, bref de la condition de vie de nos populations. Nos dirigeants africains doivent donc comprendre que l'émergence commence depuis le territoire. Et pour preuves les pays de l'OCDE l'ont compris depuis belle lurette et c'est pour cela qu'aujourd'hui l'investissement public de ces États est confié à plus de 50% aux collectivités locales (les pays émergents sont à 35%, la moyenne mondiale est à 25%) au moment où les États d'Afrique francophone sont encore les derniers de la classe avec 6% seulement.
Pour clore, j'aimerais saluer le beau travail de la presse et vous remercier de l'opportunité que vous m'offrez pour saluer tous vos lecteurs et réserver un clin d'œil à mes frères Baol-Baol.
PAR AMEN HEDJI ET FODÉ MANGA DE SENEPLUS
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TILÈNE ENTRE OR ET ARGENT
Les bijoutiers sénégalais ne manquent ni talent, ni créativité, mais des Sénégalais semblent préférer les bijoux importés, au détriment des bijoux "Made in Sénégal"
Le bijou est l'un des accessoires les plus importants dans l'accoutrement des Sénégalais et surtout des Sénégalaises. La bijouterie, reste une vielle tradition du pays. Une profession respectable. A Dakar, le marché Tilène est l'un des hauts lieux de ce négoce qui occupe pas mal de Sénégalais.
Très prisé des Sénégalais, les prix de ces bijoux varient selon la qualité, la provenance et la taille. A ces différents critères, il faut aussi ajouter le grammage.
Les bijoutiers sénégalais ne manquent ni talent, ni créativité, mais des Sénégalais semblent préférer les bijoux importés, au détriment des bijoux "Made in Sénégal", fabriqués à Dakar et les régions du pays. Quelques bijoutiers se confient au micro de SenePlus.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole avait donné rendez-vous à la Russie pour une réunion informelle sur un éventuel gel des niveaux de production pour doper les prix.
LES DÉBARQUEMENTS DE LA FILIÈRE ARTISANALE ESTIMÉS 372.548 TONNES EN 2015
Dakar, 28 sept (APS) - Le total des débarquements de la pêche artisanale s’élève à 372 548 tonnes en 2015, pour une valeur commerciale estimée à 119, 69 milliards de francs CFA, apprend-on d’un rapport officiel.
Ces statistiques rendent compte d’une "baisse de 3%" du volume des débarquements de 2015, en comparaison de 2014, avec en revanche "une hausse de 28%" sur les valeurs commerciales, précise le rapport provisoire de la Revue conjointe du secteur agricole (RCSA).
Le volume des produits transformés artisanalement a pour sa part atteint 37.142 tonnes en 2015, "plus de la moitié de cette production", soit environ 66%, étant exportée principalement vers les pays de la sous-région ouest-africaine, indique ce document.
S’agissant de la pêche industrielle, le rapport fait état de 49.565 tonnes débarquées au cours de la même année, dont 39.344 par des navires sénégalais, 7.703 tonnes pars des navires européens et 2 518 tonnes par des capverdiens.
Il fait ainsi état baisse de 5% des quantités débarquées par rapport à 2014, ajoutant que la valeur commerciale des débarquements de la pêche industrielle est estimée à 41,3 milliards de FCFA soit une baisse de 12, 5% comparée à 2013.
Concernant la production avicole, elle est passée de 1095,3 tonnes en 2014 à 1215, 5 en 2015, soit une hausse de 11%. Une production dominée par les poissons de consommation (tilapias et poissons-chats) et les huîtres qui représentent respectivement 65% et 33% du total, selon le rapport.
Abordant la question de la commercialisation des produits de la pêche, il fait savoir que 189.149 tonnes ont été commercialisées sur le marché national en 2015, quantités provenant essentiellement des débarquements de la pêche artisanale.
Les quantités commercialisées à l’intérieur du pays (189 149 tonnes) ont enregistré une hausse de 7% par rapport à 2014, les marchés centraux de Dakar et Kaolack jouant "un rôle important" dans la collecte et la distribution du poisson, poursuit la même source.
Elle évalue les exportations à 188.462 tonnes, pour une valeur commerciale estimée à 194,61 milliards de FCFA, en même temps qu’il est noté une progression en termes de quantité (28, 89%) et de valeur commerciale (9,40%).
GRÈVE DES JOURNAUX PRIVÉS POUR ALERTER SUR LEURS DIFFICULTÉS
NOUAKCHOTT (AFP) - Les journaux privés mauritaniens étaient paralysés mercredi par une grève pour "sensibiliser" l'opinion sur leurs difficultés, aggravées selon eux par une mesure du gouvernement suspendant la publicité des services de l'Etat.
Le "mot d'ordre a été bien suivi par les quinze journaux, huit quotidiens et sept hebdomadaires qui devaient paraître mercredi", a affirmé à l'AFP El-Heiba Ould Cheikh Sidaty, directeur du journal privé Al-Akhbar, et l'un des porte-parole des grévistes.
Le mouvement d'une durée d'une journée a été observé par des journaux en français et en arabe, considérés comme faisant partie des plus importants de Mauritanie. Mais les deux quotidiens publics, Chaab et Horizon, et d'autres journaux privés étaient, eux, mercredi dans les kiosques.
Ce mouvement de grève vise à "sensibiliser" l'opinion sur "la situation chronique de la presse écrite qui se meurt à petit feu", affirme l'Initiative des Editeurs de la presse écrite, formée des syndicats des journaux en grève, dans un communiqué.
L'Initiative dénonce une circulaire du gouvernement adressée au début de l'année aux administrations publiques leur interdisant l'octroi d'annonces à la presse en attendant l'adoption d'un projet de loi sur la publicité qui doit être soumis prochainement au Parlement.
Ce projet de loi "a été élaboré sans concertation avec la presse, contrairement à ce qui s'est fait jusqu'à présent pour tous les autres textes de loi" dans le secteur, a déploré M. Ould Cheikh Sidaty.
Outre la faiblesse des ressources publicitaires, l'Initiative cite également parmi les difficultés de la presse écrite la diminution des abonnements, la mévente et les charges des journaux.
La nouvelle loi sur la publicité vise, selon le gouvernement, à réguler le secteur, contrôler les ressources publicitaires et mieux les partager entre les établissements de presse.
Le gouvernement a mis en place ces dernières années un "Fonds d'appui à la presse" de 200 millions d'ouguiyas (500.000 euros), dont près du tiers va à l'imprimerie nationale au titre d'"assistance à l'impression des journaux de la presse nationale".