Le président de la Commission de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), Cheikh Hadjibou Soumaré, a annoncé, avant-hier jeudi, sa démission de son poste, à compter du 1er décembre 2016. D'après lui, cette démission relève "d'une convenance personnelle". Sauf que derrière ce motif "diplomatique", se cache une autre réalité bien plus complexe.
"J'ai jugé, en mon âme et conscience, que je n'étais plus dans les dispositions de continuer les missions qui m'ont été confiées à la tête de la Commission. C'est pourquoi, j'ai demandé aux chefs d'Etats de prendre cette liberté à partir du 1er décembre. Le premier Conseil de notre union se tiendra après le 1er décembre. Or, je ne souhaitais pas aller devant ce Conseil après décembre. C'est pourquoi, j'ai tenu à présenter ma démission au président de la République et à ses pairs à partir du 1er décembre. C'est pourquoi, j'avais demandé à venir le voir et le remercier", avait déclaré M. Soumaré sur la Rts, au sortir d'une audience avec le président de la République, Macky Sall.
"Je ne souhaitais pas aller devant ce Conseil après décembre"
Mais dans sa déclaration, l'ancien Premier ministre du Sénégal sous Abdoulaye Wade, a prononcé une phrase qui mérite interrogation sur les vraies raisons de sa démission à la présidence de la Commission de l'Uemoa. "Le premier Conseil de notre union se tiendra après le 1er décembre. Or, je ne souhaitais pas aller devant ce Conseil après décembre. C'est pourquoi, j'ai tenu à présenter ma démission au président de la République et à ses paires à partir du 1er décembre", a-t-il en effet lâché.
Selon les informations relayées par la Rfm, le Sénégalais a décidé de quitter son poste à la suite d'un accrochage verbal qu'il aurait eu avec le ministre nigérien de l'Economie et des Finances. En effet, lors de la dernière Conférence des ministres de l'Economie et des Finances de la zone Uemoa, ce ministre nigérien aurait tenu des propos discourtois à son égard. Même s'il avait décidé, dans un premier temps, de passer l'éponge après que ce dernier ait retiré ses propos, la pilule était trop amère à avaler pour M. Soumaré, rapportent nos confrères. Raison pour laquelle, il a décidé tout bonnement de rendre le tablier.
Les contre coups de la décision de Me Wade
Il faut préciser que le Sénégal et le Niger se disputent le poste de président de la Commission de l'Uemoa depuis le sommet de Cotonou (Benin), fin janvier dernier. En effet, lors de ce somment, le Niger avait brandi un document qui stipulait que l'ancien président de la République du Sénégal, Me Abdoulaye Wade, avait accepté de céder le fauteuil de président de la Commission, au nom du principe de la rotation, au Niger. Au même moment, le Président Macky Sall avait maintenu une position de principe, à savoir que dans un tel cas de figure, le poste de vice-gouverneur de la Beceao, détenu actuellement par le Niger, revienne en contrepartie au Sénégal.
Pour rappel, Hadjibou Soumaré est à la tête de la présidence de la Commission de l'Uemoa depuis 2011. Il avait alors succédé au Malien Soumaïla Cissé qui, lui même avait pris la place d'un autre Sénégal, Moussa Touré. Ce dernier avait fait les frais de la décision de Me Wade d'instaurer un système de rotation au sein des instances communautaires, telles que la Cedeao, la Bceao et l'Uemao. Sauf que les autres pays, et principalement la Côte d'Ivoire qui n'entendait pas perdre la Bceao n'avait pas souscrit à cette décision.
Malgré tout, Wade avait cédé la Commission de l'Uemoa au Mali, avant de s'engager, après le mandat de 5 ans de M. Soumaré (2011-2016), de laisser le Niger en prendre la présidence. Seulement, en janvier dernier, à la fin du mandat de Hadjibou Soumaré, les chefs d'Etats ne se sont pas entendus sur sa succession. Son mandat avait alors été prolongé jusqu'en juin. A cette date, un accord n'avait pas non plus été trouvé. D'où la décision d'attendre début décembre pour évacuer la question. Mais entre temps, M. Soumaré a lâché le morceau, sous la pression du Niger qui a désormais la voie libre pour imposer son candidat. A moins que Macky Sall n'ait un joker dans sa manche pour inverser le cours de l'histoire.
Dakar, 30 sept (APS) - Seuls 25% du pain de singe (bouye en wolof) collecté au Sénégal est destiné à la transformation, dans un contexte pourtant marqué par une demande de plus en plus forte au niveau national et international.
Tel est l’un des constats que dresse les enquêtes socioéconomiques du projet régional ‘’Produits forestiers non ligneux (PFNL) au profit des petits producteurs" (4P).
Les résultats de ce rapport ont été présentés, vendredi, à Dakar, lors de la cérémonie de clôture du projet ‘’Amélioration des politiques de gestion durable des ressources naturelles basées sur les produits forestiers non ligneux en Afrique de l’Ouest et du Centre’’.
Ce projet régional, mis en place par le Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricole (CORAF), a été lancé en mai 2013, à Tambacounda.
Il regroupe cinq pays : Burkina Faso, Cameroun, Gabon, République démocratique du Congo et Sénégal. Son objectif général est de ‘’voir comment améliorer la gestion durable de l’exploitation des ressources naturelles basées sur le PFNL au niveau des pays concernés".
La production annuelle de pain de singe est estimée à 2.500 tonnes, dans les régions de Tambacounda et de Kédougou, par le Service national des eaux et forêts, rappelle le texte.
Soixante-quinze pour cent voire 80% de la production totale est commercialisée. Ce qui correspond à une valeur totale de plus 774, 323 millions de FCFA pour un volume de 5.500 tonnes de 2009 à 2012. Environ 7.200 personnes sont recensées dans la filière "bouye", dont plus de 4.000 femmes (56% exploitants).
Quant aux produits forestiers non ligneux, leur vente est estimée entre 3,1 et 6 milliards de FCfa, selon le rapport. Les fruits, les écorces, les résines, la sève et les fleurs sont séchés ou conserver au frais. Ces produits sont utilisés dans l’alimentation, la fabrication des médicaments ou des produits cosmétiques. Selon le rapport, les PFNL jouent un rôle majeur dans la sécurité alimentaire et la nutrition des populations.
Les résultats des enquêtes soulignent que la qualité de la transformation des PFNL est un élément important dans le développement de la filière.
Celle-ci tire tous les autres maillons (production, commercialisation, conditionnement et exploitation). L’exploitation des produits est fondamentalement liée à une transformation de qualité et au respect des normes de conservation et de stockage.
Les résultats des enquêtes invitent à explorer des modes de financement adaptés aux besoins (unités de stockage, de conservation et d’emballage).
Selon le texte, ce sont des créneaux porteurs de croissance et qui représentent des leviers importants à considérer pour le développement de la filière "bouye" et des PFNL en général.
CASAMANCE : DES EX-OTAGES RÉCLAMENT UN SUIVI PSYCHOLOGIQUE
Ziguinchor, 30 sept (APS) – Des membres du Collectif des ex-démineurs enlevés en mai 2013 par une branche du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC, rébellion) ont réclamé vendredi leur prise en charge par l’Etat et une assistance psychologique ‘’pour éviter de tomber dans la dépression’’.
‘’Nous n’avons bénéficié d’aucun accompagnement de la part des pouvoirs publics. Pourtant, le besoin est toujours là (…). Parmi le groupe des ex-démineurs enlevés, il y a quelqu’un qui est tombé dans la dépression. Nous réclamons de la part de l’Etat une prise en charge psychologique et psycho-traumatique’’, a alerté Sophie Aïdara qui fait partie du groupe des ex-démineurs.
Au total, 12 démineurs, neuf hommes et trois femmes, qui travaillaient pour une compagnie de déminage sud-africaine dénommée Mechem avaient été pris en otage par des hommes supposés appartenir au MFDC.
Ils étaient en opération de déminage dans le secteur de Nyassia (Ziguinchor) au moment de leur prise en otage. Ces ex-démineurs avaient été ensuite libérés, après trois mois de captivité, suite à de multiples interventions de personnalités et de bonnes volontés.
‘’Ce sont mes parents qui m’ont pris en charge personnellement en mettant à ma disposition un psychologue qui veille sur moi à chaque fois que de besoin’’, a confié Mme Aïdara dans un entretien avec des journalistes.
Depuis trois ans, le collectif des ex-mineurs enlevés a multiplié les démarches pour rencontrer ‘’les plus hautes autorités’’ en vue de leur exposer la ‘’situation difficile dans laquelle" vivent ses membres.
‘’Nous avons déposé plusieurs lettres d’audience pour voir le président de la République pour lui exposer notre problème de prise en charge et d’accompagnement après des moments difficiles, parce que nous avons frôlé la mort et les séquelles sont toujours là’’, a ajouté Oumar Diédhiou, un autre ex-démineur.
Ces ex-démineurs ont salué les projets annoncés et déroulés par les pouvoirs publics en Casamance. Mais pour eux, il y a un ‘’préalable’’ avant la mise en œuvre de ces programmes.
‘’La zone est infectée. Il y a beaucoup de localités encore minées. Il faut nettoyer d’abord avant de parler de relance économique’’, a estimé Oumar Diédhiou.
’’Il y a un réel impact sur l’économie, d’où la nécessité absolue de procéder au déminage en vue de relancer l’activité économique de la région du sud. Beaucoup de populations avaient été déplacées et des surfaces cultiuvables, abandonnées’’, a rappelé Sophie Aïdara.
PAR BOUBACAR BADJI DE SENEPLUS
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Il Y A PLUS DANGEREUX QUE METTRE UN JOURNALISTE EN PRISON
Le journaliste Mandiaye Thiobane de Nouvel Horizon fait le diagnostique de l'organe presse au Sénégal
Au lendemain du consensus trouvé entre les différentes parties dans le processus de validation du projet du nouveau code de la presse, Mandiaye Thiobane, journaliste à Nouvel Horizon, fait le diagnostique de l'organe presse au Sénégal.
Au micro de SenePlus.Com, il soutien que l'épée de Damocles qui pèse sur la viabilité des entreprises de presse est plus dangereuse que mettre un journaliste en prison.
Voir la vidéo.
LE SÉNÉGAL SORT DU LOT
Prévision par la Banque Mondiale du taux de croissance le plus bas en Afrique depuis 20 ans cette année
D’après la dernière édition du rapport Africa Pulse de la Banque mondiale, la croissance économique en Afrique subsaharienne serait de 1,6 % en 2016, son taux le plus bas depuis plus de vingt ans. Cela est «inquiétant», selon Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique car cette croissance est inférieure à la croissance démographique. Cependant, le Sénégal sort du lot avec une croissance continuant d’être dynamique et bénéficiant de la chute des cours du pétrole.
Ces dernières années, l’Afrique avait chaque année le taux de croissance le plus important dans le monde, mais pour 2016 la situation économique de l’Afrique semble connaître un coup d’arrêt.
Selon les explications du rapport Africa Puls de la Banque mondiale publié hier, la conjoncture est morose en général sur le continent noir. Après avoir chuté à 3 % en 2015, la croissance économique en Afrique subsaharienne devrait atteindre 1,6 % en 2016, son taux le plus bas depuis plus de vingt ans. Ce qui est inquiétant selon Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique car à ce moment la croissance démographique sera supérieure à la croissance économique, ce qui crée un rapport négatif. Cette chute de l’activité économique en Afrique s’explique selon les spécialistes de la Banque mondiale par les bas prix des matières premières et le resserrement des conditions financières, exacerbé par des difficultés à l’échelle nationale découlant de l’incertitude politique, des sécheresses et des tensions politiques et sécuritaires.
Le ralentissement général de la croissance de l’Afrique subsaharienne reflète la détérioration économique des plus grandes économies de la région. L’Afrique du Sud, le Nigéria et l’Angola sont trop dépendantes des ressources naturelles comme le pétrole. «Lorsque les pays sont excessivement dépendants des produits naturels, ils rencontrent des difficultés une fois que les prix de ces produits chutent. C’est le cas de plusieurs pays ayant des économies tributaires des ressources naturelles», analyse Punam Chuhan Pole, économiste et auteur du rapport. Cependant, certaines économies ont tiré leur épingle du jeu pour renouer avec la croissance. C’est le cas du Sénégal, de la Côte qui ont des «économies diversifiées et les plus performantes d’Afrique», mais aussi du Rwanda, de l’Ethiopie, de la Tanzanie. «Il ressort de notre analyse que les pays qui s’en sortent le mieux sont également ceux qui disposent d’un cadre de gestion macroéconomique plus solide et d’une réglementation plus favorable aux activités commerciales. Leurs exportations sont aussi plus diversifiées et leurs institutions plus efficaces», a souligné Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique.
LES BONNES RECETTES DU SENEGAL
Pour le Sénégal, la croissance devrait poursuivre son dynamisme noté ces dernières années. Après une croissance de 6,5% en 2015, les spécialistes de la Banque mondiale projettent ce même rythme en 2016. «La croissance du Sénégal est très bonne et après le taux de 6,5% de l’année dernière, meilleure performance depuis 2003, on attend pareil pour 2016. La chance du Sénégal c’est qu’il a une économie diversifiée. Au moment où les pays africains ont connu une baisse de leur croissance du fait de la baisse des prix des matières premières, le Sénégal a bénéficié de la baisse des prix du pétrole car est un importateur de cette ressource », soutient l’économiste en chef de la Banque mondiale au Sénégal, Julio Ricardo Loayza. Pour ce dernier, le contexte macro économique du Sénégal est très solide avec une dette publique assez soutenable. Les nombreuses réformes engagées dans le les secteurs de l’énergie, des transports, de l’environnement des affaires entre autres commencent aussi à porter leurs fruits. Soutenant la même thèse, Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique laisse entendre que le Sénégal appartient en Afrique au groupe des pays importateur net de pétrole ayant bénéficié de la chute des cours mondiaux, ce qui a permis au gouvernement d’avoir des marges budgétaires pour d’autres investissements.
L’économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique de rappeler ainsi que le Sénégal a entrepris plusieurs réformes dans le domaine de l’environnement des affaires, ayant attiré les investissements et que tout cela «explique la croissance robuste que connaît le pays ces dernières années». Une croissance qu’il faudra toutefois partager car le problème de l’Afrique a longtemps été une croissance non inclusive. M. Zeufack de confier aussi que pour atteindre des taux croissance qui pourront réduire la pauvreté, la volonté politique est primordiale et il faut que les Etats africains sachent que la Banque mondiale ne fait qu’encadrer mais ne peut pas les supplanter pour le développement. Africa’s Pulse indique, qu’en 2017, les performances économiques des pays du continent continueront d’être contrastées.
UN OBJECTIF DE 500 BIO-DIGESTEURS A L’HORIZON 2019 DANS LA REGION DE KAOLACK
Les activités du Programme national de biogaz domestique du Sénégal (Pnb) ont été lancées hier à la gouvernance de Kaolack. Présidée par le gouverneur adjoint chargé du développement, la rencontre a vu la participation des services déconcentrés de l’Etat et des acteurs du projet. Le coordonnateur du programme s’est appesanti sur le bio digesteur qui, selon lui, est un outil pour l’émergence. Mor Ndiaye, chargé de communication, annonce qu’il vise un objectif de 500 bio digesteurs dans la région de Kaolack d’ici 2015.
Le Comité régional de développement (Crd) tenu hier à la gouvernance de Kaolack était destiné à informer les populations sur le redémarrage des activités du Programme national de biogaz du Sénégal (Pnb) dans la région de Kaolack. A cet effet, les autorités administratives, les maires, les éleveurs, la direction de l’élevage et les acteurs du projet ont échangé sur les nombreuses opportunités du projet consistant à disséminer dans les ménages ruraux, des bio digesteurs. «L’activité agricole et l’élevage sont extrêmement développés à Kaolack.
Si on se réfère aux statistiques au niveau de l’Ansd, on se rendra compte que nous avons une densité d’agro-pasteurs très développée dans cette région. Ce qui fait un peu la particularité, c’est que l’élevage intensif est une réalité dans la zone. Et pour ces bio digesteurs, on a besoin de la stabulation. La région de Kaolack est une des régions où le taux de stabulation est très élevé. C’est ce qui justifie l’objectif de 500 bio digesteurs que nous nous sommes fixés à réaliser dans cette région à l’horizon 2015-2019», indique Mor Ndiaye, coordonnateur national du programme, qui rappelle que Kaolack a eu le privilège d’abriter la phase pilote.
A l’en croire, 200 à 250 jardins seront développés pour appuyer les femmes dans la diversification des activités agricoles, dans l’intensification de « la sécurité ou souveraineté alimentaire» et surtout dans le renforcement du pouvoir économique et décisionnel des femmes. « Nous cherchons à travers ce programme à créer des opportunités surtout d’employabilité des jeunes en les intéressant à des activités comme l’agriculture, le maraîchage, l’arboriculture, la pisciculture, l’aviculture, donc autant d’activités à forte valeur ajoutée qui devraient permettre aux femmes, jeunes mais aux producteurs d’engranger des revenus assez substantiels pour pouvoir non seulement subvenir correctement à leur besoin, mais pouvoir aussi investir sur d’autres créneaux de développement pour booster l’émergence économique », soutient-il. Il considère que le Programme national de biogaz domestique, à travers le bio digesteur est un outil pour la promotion du développement local.
Selon le coordonnateur, le bio digesteur peut créer les conditions pour autonomiser la personne sur le plan alimentaire à avoir des ressources additionnelles, à permettre aux enfants qui veulent étudier d’avoir un éclairage pour qu’ils soient dans les mêmes conditions que les enfants qui sont au niveau des centres urbains, à créer les conditions pour que les ménages vivent de meilleures conditions en disposant d’appareils électroménagers, même s’il n’y a pas d’électricité. «C’est un ensemble d’opportunités, un package que nous voulons apporter aux ménages pour leur permettre de vivre mieux, d’aspirer à plus de confort mais surtout d’aspirer à vivre mieux. Une manière de lutter contre la pauvreté et la déforestation. L’Etat du Sénégal tient à faire de ce programme, un outil pour l’émergence. L’émergence c’est d’abord régler les besoins primaires des Sénégalais. Mais pas seulement les Sénégalais des villes, mais le Sénégalais réel. Le Sénégalais du monde rural. C’est plus de 75 % des Sénégalais. C’est à ces citoyens là que nous cherchons à trouver des solutions à leurs problèmes quotidiens », ajoute-t-il avant d’expliquer : «Le bio digesteur n’est rien d’autre qu’une petite centrale à gaz, une technologie très simple, très facile à l’utilisation. Dans son format, c’est un ouvrage enterré comme une fosse septique, mais c’est une technologie hydraulique qui grâce à la matière composée de bouse mélangée à l’eau, permet de générer du gaz pour la cuisson, du gaz pour l’éclairage, mais le plus intéressant c’est le substrat qui sort après le recueil du gaz, c’est ce qu’on appelle l’effluent ou l’engrais mécanique».
De l’avis de Mor Ndiaye, cet engrais restructure le sol, permet d’arriver à des rendements importants. Il est aussi commercialisé. « La proximité de la région de Kaolack avec les frontières gambiennes fait que les producteurs gambiens viennent ici même se ravitailler en engrais bio. Les sacs sont vendus sur place à 6.000 Fcfa, parfois à 10.000 Fcfa», affirme-t-il. Le prototype de 10 m3 de bio digesteur permet à un ménage qui le remplit correctement selon Mor Ndiaye de «générer 52 tonnes d’engrais organiques qui constituent une richesse, un trésor pour le ménage ».
Le gouverneur adjoint chargé du développement a souligné l’importance du programme qui repose, selon lui, «sur le développement des ressources endogènes, sans quoi aucun pays n’est développé». Le projet d’un coût global de 10 milliards s’inscrit dans un partenariat multilatéral Sénégal-Union européenne. Il s’étend entre la période 2015-2019.
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LE SÉNÉGAL TIRE SON ÉPINGLE DU JEU
Afrique - Performances économiques dans un contexte morose
Pour cette année, la croissance a déserté le continent africain. Avec une croissance de 1,6%, l'Afrique subit les contrecoups de la chute des prix des matières premières. Mais le Sénégal s'en sort plutôt bien. Il est cité parmi les pays les plus performants du continent.
Le Sénégal fait partie des pays les plus performants en Afrique. Selon la dernière publication de la revue de la Banque mondiale, Africa Pulse, présentée hier par vidéoconférence, le Sénégal et la Côte D'ivoire sont parmi les rares pays qui ont su tirer leur épingle du jeu en tirant profit de la baisse des prix des matières premières. Selon Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Afrique, "le Sénégal a bénéficié des faibles coûts du pétrole pour aménager un espace budgétaire permettant au Gouvernement d'entreprendre davantage d'investissements publics".
Mais selon Mme Punam Chuhan Pole, également économiste de la Banque, cette performance du Sénégal s'explique aussi par les réformes qui ont été menées et qui sont à l'origine de la croissance robuste que connaît le pays. Ces réformes concernent l'environnement des affaires, le secteur de l'énergie, le capital humain et le renforcement de la gouvernance.
Albert Zeufack fait remarquer également que ces pays, qui ont su booster leur croissance, sont parmi les pays qui ont le plus diversifié leurs économies. "La différence entre les bonnes performances et les mauvaises performances tient à la qualité des politiques budgétaires et macroéconomiques. Ce sont aussi les pays qui ont les économies les plus diversifiées", souligne M. Zeufack.
Il faut dire que le contexte économique est tout sauf favorable sur le continent. Pour 2016, les prévisions de croissance accusent une forte baisse. "Après avoir ralenti à 3 % en 2015, le taux de croissance de l'Afrique subsaharienne devrait continuer de baisser à 1,6 % en 2016, son niveau le plus bas depuis vingt ans. Les difficultés économiques rencontrées par les principales économies de la région (le Nigeria et l'Afrique du Sud en particulier), qui subissent toujours les contrecoups de la chute des cours des matières premières, expliquent ce ralentissement", conclut la revue.
Selon M. Zeufack, la croissance économique est en deçà de la croissance démographique, ce qui entraîne une baisse du revenu par tête. Il ajoute que la "situation est fort préoccupante", puisque ce taux de croissance est le plus bas enregistré sur le continent depuis 20 ans.
Selon la Banque mondiale, les pays les plus touchés "doivent de surcroît s'adapter à des conditions de financement moins favorables et faire face aux incertitudes pesant sur leurs politiques économiques". Mais au moins 12 pays représentant 41% de la population dont le Sénégal, sont résilients sur le continent. Pour l'Ethiopie, le Rwanda et la Tanzanie, ces pays continuent d'enregistrer des taux de croissance supérieurs à 6%. Il faudra attendre 2017 et 2018 pour espérer une éclaircie avec des projections de croissance de respectivement 2,9 et 3,6%.
Miser sur l'agriculture
Pour remonter la pente, la banque préconise une augmentation de la production et de la productivité agricole. "Le Sénégal a l'avantage d'avoir un énorme potentiel agricole un peu partout. Il n'est pas nécessaire de se concentrer sur les petits producteurs ou les grandes exploitations. Les deux ont un potentiel mais avec l'avantage qu'un appui aux petits producteurs aide énormément à la lutte contre la pauvreté. N'importe quel effort qui permet d'augmenter la production et la productivité, contribue à la réduction de la pauvreté", explique Julio Ricardo Loayza, économiste principal au Bureau de la Banque à Dakar.
NÉCESSITÉ D’UNE GESTION ENVIRONNEMENTALE INTÉGRÉE ET INCLUSIVE
Saly-Portudal (Mbour), 29 sept (APS) – Une gestion environnement intégrée et inclusive est nécessaire pour un développement harmonieux du territoire national, a affirmé jeudi le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdoulaye Bibi Baldé.
‘’Il est nécessaire de repenser notre façon de construire et de vivre dans les centres urbains, en développant des approches globales et inclusives capables d’impulser un développement économique et rendre compétitive la destination Sénégal dans l’échelle mondiale’’, a indiqué M. Baldé.
Il s’expimait jeudi à Saly-Portudal (Mbour, ouest) où il présidait le démarrage officiel des travaux d’un atelier régional de deux jours sur les directives pour le développement des villes vertes, à l’initiative de l’Institut mondial pour la croissance verte (GGGI, en anglais).
Dans le cadre d’une initiative de développement des villes vertes, le GGGI entend mettre à profit son expérience et les bonnes pratiques internationales, en vue de formuler une série de directives concernant le développement des villes vertes au Sénégal.
‘’Cette initiative tombe à point nommé, puisque jamais les enjeux urbains, les questions d’urbanisation et de durabilité climatique n’ont été aussi préoccupantes [...]’’, a dit le ministre de l’Environnement et du Développement durable.
Selon lui, les secteurs de l’urbanisme, de l’habitat et de l’immobilier tiennent une place de choix dans le Plan Sénégal émergent (PSE) qui les a identifiés comme des leviers importants dans la transformation structurelle de l’économie et de la croissance.
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MACKY SALL BLINDE SON DISPOSITIF
Mise en place d'un Pôle anti-terroriste, nomination de juges, d'enquêteurs et de cabinets d'instruction spécialisés…
La lutte contre le terrorisme qui menace de plus en plus lesÉtats du Sahel est en train de pousser le Sénégal à renforcer son arsenal judiciaire. Selon ainsi Sidiki Kaba, le ministre de la Justice et Garde des Sceaux, l'État du Sénégal a pris des mesures diligentes pour mettre en place un nouveau Pôle anti-terroriste qui sera logé au Tribunal de grande instance de Dakar, en y nommant d'autorité des juges, des enquêteurs et des cabinets d'instruction spécialisés dans la lutte contre le terrorisme. Sidiki Kaba a fait la révélation à Ziguinchor hier, jeudi 29 septembre 2016, à l'occasion de l'installation officielle de la Cour d'appel de Ziguinchor.
"L'État va créer un Pôle anti-terroriste au Tribunal de grande instance de Dakar dans le cadre des modifications qui seront apportées dans le Code pénal et le Code de procédure pénale. Ce pôle disposera d'une section d'enquêteurs spécialisés", a ainsi expliqué le ministre Sidiki Kaba.
Et de poursuivre : "Nous allons réactualiser la législation en matière de lutte contre le terrorisme avec la création de ce Pôle anti-terroriste où des juges et des enquêteurs spécialisés seront affectés". Qui plus est, dira le ministre de la Justice qui s'exprimait en présence des autorités administratives et locales, des présidents de tribunaux, des avocats, des chefs de service et des personnalités coutumières et religieuses, a relevé que la création de ce Pôle anti-terrorisme place le Sénégal dans le rang des pays avant-gardistes en matière de lutte contre le terrorisme.
Les observateurs noteront que, dans sa stratégie de lutte contre le terrorisme, le Président Macky Sall ne manque pas de cohérence. Pour cause, quelques mois seulement après avoir mis en place un dispositif intergouvernemental logé au ministère de l'Intérieur, le chef de l'État vient de poser un acte majeur avec ce nouveau Pôle anti-terroriste, une première dans les annales de la lutte de notre pays contre le terrorisme.
Une initiative qui pourrait être perçu comme la réponse du Président au manque de coordination et au déficit de communication entre les services en charge de cette lutte que le premier des Sénégalais avait déploré en temps opportun, selon la presse.
L’État Sénégal n’est pas dans les dispositions de renoncer aux exonérations fiscales qu’il accorde à certaines entreprises qui doivent en bénéficier. C’est en substance ce qu’a annoncé hier, lors de l’Assemblée générale de la FAFAO, le secrétaire général du ministère de l’Économie, des Finances et du Plan, Cheikh Tidiane Diop. Le Fonds monétaire international (FMI), lors de la dernière visite à Dakar d’une de ses délégations, a demandé à l’État du Sénégal de lever les exonérations fiscales qu’il accorde à certaines entreprises.
L’Institution invite le gouvernement à faire payer tout le monde l’impôt, afin d’avoir les ressources nécessaires pour financer son développement. Cependant, si l’on se fie au Secrétaire général du ministère de l’Économie, des Finances et du Plan (MEFP), le Sénégal n’envisage pas de supprimer les exonérations fiscales accordées à certaines entreprises.
‘’Au sens de la déclaration du Fmi, on ne peut pas dire qu’on va arriver à une suppression des exonérations. Mais on va travailler naturellement à la rationalisation des mesures de faveurs fiscales pour que les secteurs qui doivent en bénéficier continuent d’en bénéficier et que ceux qui ne doivent pas en bénéficier arrivent à des mesures de correction, tout en maintenant les acquis au nom de la clause de la stabilité fiscale’’, a fait savoir hier Cheikh Tidiane Diop, lors de l’ouverture de l’Assemblée générale du Forum des administrations fiscales de l’Afrique de l’Ouest (FAFAO).
Par ailleurs, le secrétaire général du MEFP est en phase avec le Fmi dans sa proposition de faire payer tous les contribuables. Mais il estime que ‘’dans tous les pays du monde et au sein de toutes les administrations, et de tous les codes fiscaux, les exonérations sont présentes’’.
Cheikh Tidiane Diop est pour un traitement égalitaire, du point de vue de l’accès à tous les usagers du service fiscal. ‘’On va aller certes vers une rationalisation des exonérations de la dépense fiscale. Mais, en tout état de cause, nous aurons toujours des exonérations, au regard des orientations de politiques et des secteurs que nous voulons promouvoir pour le développement économique et social du pays’’, tranche-t-il.
Améliorer l’offre de service Cette 11ème Assemblée générale du Forum des administrations fiscales de l’Afrique de l’Ouest (FAFAO) a pour thème : ‘’la promotion des services aux contribuables comme outil de mobilisation des recettes domestiques’’.
A ce propos, M. Diop invite les différentes administrations fiscales de la région ouest-africaine à faire de l’amélioration de l’offre de services et de la mobilisation des ressources leur principal objectif. Cependant, pour y arriver, dit-il, il faut au préalable ‘’délivrer aux citoyens des services de qualité, mais aussi relever le niveau de mobilisation des ressources fiscales qui constituent, dans le contexte de nos Etats, l’une des principales sources de financement des politiques publiques’’.
Au Sénégal, la Direction générale des impôts et domaines (DGID) a déjà fait de cet objectif son sacerdoce, informe le Directeur de la DGID, Cheikh Ahmet Tidiane Ba. ‘’La DGID du Sénégal a fait de l’amélioration de la qualité des services rendus aux usagers son premier objectif et son premier engagement dans ses outils de pilotage’’, renseigne-t-il.
Ce changement de paradigme, dit-il, a entraîné, ces dernières années, des mutations profondes dans l’exécution des missions et de l’organisation des services de l’administration fiscale sénégalaise avec la mise en place d’une direction chargée du service au contribuable.