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27 avril 2025
Economie
L'APR CONTRE-ATTAQUE AUPRÈS DU FMI
L'ancien parti au pouvoir a formellement saisi le Fonds pour contester ce qu'il qualifie "d'allégations mensongères" du gouvernement actuel concernant une prétendue dette cachée. Il n'exclut pas de poursuivre sa démarche jusqu'à Washington si nécessaire
Le Fonds monétaire international (Fmi) a accusé réception de la lettre de l’Alliance pour la République relative à la dette cachée dont fait cas le rapport de la Cour des comptes et contestée par le régime sortant. L’information est de Hamidou Anne, membre du Secrétariat exécutif national de l’Apr, qui renseigne que son parti est dans l’attente d’une réaction du Fmi au sujet d’une rencontre avec les responsables de l’institution financière pour démonter les arguments avancés par le régime actuel, avec des preuves à l’appui selon lui.
La lettre de l’Alliance pour la République (Apr) adressée au Fonds monétaire international (Fmi) relative à la dette cachée sous l’ancien régime a fait l’objet d’un accusé de réception de la part du Fmi. C’est Hamidou Anne de l’Apr qui donne l’information au sujet de cette lettre envoyée au Fmi pour «contredire» les allégations contenues dans le rapport de la Cour des comptes faisant état de «dette cachée». «Il y a eu d’abord des premiers contacts qui ont été très positifs et rassurants. Et puis la lettre a été bien envoyée et bien reçue par le Fonds monétaire international. Nous sommes en contact et nous sommes en attente d’une réponse définitive afin, avec nos experts économiques et techniciens, de nous rendre au bureau du Fonds monétaire international à Dakar avec 150 kg de documents et rapports divers à notre disposition pour tenir cette séance de travail avec des responsables du Fonds», a fait savoir, hier sur la Rfm, Hamidou Anne. Ce dernier revient sur le processus ayant trait à l’envoi de cette lettre au Fmi et les motivations qui expliquent la nécessité de l’adresser à l’institution financière.
«Nous avons, en toute responsabilité, saisi le Fmi, par lettre, le 26 mars dernier, pour présenter des débuts de preuves sur les allégations mensongères du gouvernement. Et nous avons sollicité une réunion de travail avec les responsables du Fonds à Dakar afin de présenter nos preuves factuelles qui contredisent les allégations du gouvernement», mentionne Hamidou Anne. Des documents publics comme aussi des documents confidentiels à l’attention du Fonds monétaire international figurent parmi ces données-là, selon M. Anne.
«Mais dans le cadre d’une séance de travail sereine, sérieuse et responsable», a-t-il précisé.
Le membre du Secrétariat exécutif national de l’Apr affirme que les responsables de l’Apr n’excluent pas d’aller à la rencontre des responsables du Fmi à l’étranger. «S’il le faut, nous ne nous arrêtons pas seulement au représentant résident du Fonds à Dakar. Nous sommes aussi disposés à organiser une mission à Washington pour rencontrer les dirigeants du Fonds», indique-t-il. Déjà, une liste de cette délégation devant se rendre à Washington est établie, si l’on suit les explications de Hamidou Anne. «Au-delà de la lettre, nous avons aussi envoyé aux responsables du Fonds, la liste de la délégation déjà disponible, avec un partage équitable et respectable des responsabilités afin d’organiser et tenir cette séance de travail là», a dit le responsable de l’Apr.
L’Alliance pour la République reste suspendue à la réponse du Fmi
«Le Fmi a accusé réception de la lettre de l’Alliance pour la République et de la liste de la délégation que nous avons soumise, et nous sommes en attente de la réponse définitive du Fonds pour tenir la séance de travail», souligne M. Anne, qui vient d’intégrer les instances de l’Apr. Il avait auparavant réagi par rapport à la polémique de la dette dite cachée par le précédent régime. Le néo-apériste réfute cette thèse et accable le Premier ministre Ousmane Sonko qui, selon lui, a «sciemment mis en danger la souveraineté nationale de par ses accusations grossières».
«Dans une entreprise constante visant à salir l’ancien régime et à nuire à la réputation du Sénégal, le gouvernement sort de son chapeau une nouvelle accusation ridicule de «dette cachée»», disait-il, avant de poser une question : «Comment peut-on cacher une dette de 7 milliards de dollars dont les créanciers existent, dont le remboursement est effectif et dont les montants sont traçables dans des comptes à la disposition de tous les corps de contrôle ?» «Dans cette polémique», le Fmi, «qui n’a aucun moyen de confirmer ou d’infirmer l’encours de la dette du Sénégal, ne valide rien et contribue à établir un constat en pointant «l’incompétence» des tenants du pouvoir en leur imputant «la responsabilité de la dégradation de la note du Sénégal». «Le Sénégal est désormais l’otage du Fmi, avec des conséquences sociales graves pour nos concitoyens, notamment les plus précaires. Avec l’abaissement de la note souveraine, la suppression annoncée des subventions et la cure d’austérité en cours, le Sénégal voit sa crédibilité et sa signature ruinées par des incompétents dont la seule volonté est de justifier leur immobilisme par une diffusion de la haine et du ressentiment vis-à-vis du président Macky Sall et son régime», releve t-il.
Intellectuel et écrivain, Hamidou Anne, qui vient de rejoindre tout dernièrement l’Apr, a animé des chroniques dans le journal Le quotidien, entre autres.
LE FRANC CFA BIENTÔT RELÉGUÉ AU PASSÉ ?
"Le Franc CFA n'est plus adapté à nos ambitions" : le Sénégal, par la voix d'Aminata Touré, annonce la fin programmée d'une monnaie controversée au profit de l'Eco, tandis que les préparatifs s'accélèrent au niveau régional
Un an après l'élection du président Bassirou Diomaye Faye, la question de la souveraineté monétaire s'impose comme un enjeu majeur au Sénégal et plus largement en Afrique de l'Ouest. Aminata Touré, haute représentante du chef de l'État et ancienne Première ministre sénégalaise, n'y est pas allée par quatre chemins lors d'un entretien accordé à Russia Today (RT) en français. « Le Franc CFA, de toute façon, ça va bientôt être, à mon avis, de l'histoire ancienne, parce que ce n'est plus adapté aux ambitions de nos économies », a-t-elle déclaré sans ambages.
Cette position s'inscrit dans une dynamique régionale plus large. Depuis plusieurs années, de nombreux dirigeants ouest-africains plaident pour une indépendance monétaire accrue, estimant que le Franc CFA, héritage de l'époque coloniale, constitue un frein à leur développement économique et à leur souveraineté politique.
Face à cette volonté de changement, l'alternative se dessine progressivement autour de l'Eco, projet de monnaie unique porté par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Le Sénégal figure parmi les soutiens actifs de cette initiative.
Aminata Touré a d'ailleurs réaffirmé la détermination du gouvernement sénégalais à voir cette monnaie se concrétiser rapidement : « C'est pour ça que la Cédéao réfléchit sur la question pour que, dans les meilleurs délais, cette monnaie qui s'appellerait l'éco verrait le jour ».
Le 12 novembre 2024 a marqué une étape significative dans ce processus, avec la tenue de la 3ème réunion du Comité de Haut Niveau pour le lancement de l'Eco. Abdoulaye Diop, président de la Commission de l'UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine), y a participé activement.
Cette rencontre virtuelle, présidée par Wale Edun, ministre de l'Économie et des Finances de la République Fédérale du Nigeria, a rassemblé plusieurs hauts responsables régionaux, dont Adama Coulibaly, ministre ivoirien des Finances et du Budget etpPrésident du Conseil des ministres de l'UEMOA.
Les membres du comité ont notamment échangé sur « les modalités pratiques de sélection des pays candidats à l'Union monétaire », point crucial pour déterminer quels États pourront intégrer ce nouveau système dès son lancement.
Ont également été abordés « le projet d'Acte additionnel relatif à la participation des États membres à l'Union monétaire, les coûts, les sources et les modalités de financement de la mise en œuvre des réformes et des institutions nécessaires au lancement de l'ECO ».
Ce Comité de Haut Niveau, mis en place en 2023 par les chefs d'État de la région, a précisément pour mission de « proposer les modalités pratiques pour le lancement de l'ECO ». Il réunit des acteurs clés du paysage économique ouest-africain : le président du Conseil des ministres de l'UEMOA, les ministres des Finances de Cap-Vert, du Ghana et du Nigeria, les présidents des Commissions de la CEDEAO et de l'UEMOA, ainsi que les gouverneurs de la BCEAO et des Banques Centrales de Cap-Vert, du Ghana et du Nigeria.
Si la volonté politique semble désormais affirmée, les défis restent nombreux. Le projet de l'Eco a déjà connu plusieurs reports. Initialement prévue pour 2020, son adoption a été repoussée à plusieurs reprises en raison de divergences économiques et politiques entre les pays membres de la Cédéao.
L'hétérogénéité des économies concernées, les différences de niveaux de développement et les intérêts parfois divergents constituent autant d'obstacles à surmonter pour aboutir à une monnaie commune viable.
Les conclusions des récents travaux du Comité de Haut Niveau seront présentées lors de la prochaine Conférence des chefs d'État et de gouvernement de la CEDEAO, où pourraient être prises des décisions déterminantes pour l'avenir monétaire de la région.
En attendant, les propos d'Aminata Touré résonnent comme un signal fort : pour le Sénégal, l'ère du Franc CFA touche à sa fin, et celle de l'autonomie monétaire se profile à l'horizon.
Par Chérif Salif SY
LE FMI À L’ÉPREUVE DES CRITIQUES
Les fausses notes du Fonds révèlent une culture de l'impunité. Ses projections erronées sur l'inflation au Sénégal et l'absence d'enquête sur les erreurs commises au Mozambique illustrent un système où les échecs ne génèrent ni corrections ni sanctions
Depuis sa création en 1944, le Fonds Monétaire International (FMI) a été un acteur central de la gouvernance économique mondiale, mais aussi la cible de critiques persistantes. Ces remises en cause, particulièrement vives depuis l’avènement des programmes d’ajustement structurel (PAS) dans les années 1980, interrogent sur sa légitimité, son efficacité et ses priorités géopolitiques. En Afrique, ces critiques se cristallisent autour d’un modèle d’ajustement perçu comme unilatéral, déconnecté des réalités locales et au service d’intérêts extérieurs.
Contrairement à une idée répandue, le fonds ne produit pas lui-même les statistiques nationales des États membres. Son travail consiste à analyser les données fournies par les gouvernements, à en évaluer la cohérence et à élaborer des projections dans le cadre de ses programmes de surveillance ou d’assistance financière ainsi que pour la publication de ses « perspectives annuelles ». Cette nuance, essentielle pour appréhender ses limites et ses responsabilités, invite à réexaminer les critiques récentes à son égard, notamment dans le cas du Sénégal, sous un angle plus équilibré.
1. Les ajustements structurels : un modèle uniforme aux conséquences dévastatrices Les programmes d’ajustement structurel (PAS), emblématiques du « consensus de Washington », ont imposé aux économies africaines un triple carcan : austérité budgétaire drastique, privatisations massives et libéralisation forcée des marchés. Conçues comme des remèdes universels aux déséquilibres macroéconomiques, ces mesures ont fréquemment aggravé les crises qu’elles prétendaient résoudre. La réduction abrupte des dépenses publiques, présentée comme un gage de rigueur, a précipité l’effondrement des services essentiels – santé et éducation en tête – tout en approfondissant la paupérisation de la société. Au Sénégal, dès les années 1980, les PAS ont engendré une contraction économique durable, avec sept années de croissance négative sur les seize années qui ont suivi l’accès à la souveraineté internationale. Loin de stimuler un développement inclusif, ces politiques ont enfermé les États dans un cycle de dépendance : entre 2019 et 2023, le Sénégal a vu sa dette publique bondir de 74 % à 99 % du PIB, selon le récent rapport de la cour des comptes, en partie à cause de décaissements du FMI conditionnés à des critères de performance mal évalués. Parallèlement, la suppression des subventions agricoles et l’ouverture précipitée aux importations ont sapé les bases productives locales. En Côte d’Ivoire et à Madagascar, les PAS ont accentué la spécialisation dans l’exportation de matières premières, fragilisant les industries naissantes et verrouillant les économies dans un rôle de pourvoyeurs de ressources brutes. 2. Une gouvernance asymétrique au service des puissances historiques Le système de quotes-parts, hérité des accords de Bretton Woods en 1944, institutionnalise la domination des économies occidentales : les ÉtatsUnis et l’Europe détiennent collectivement plus de 45 % des droits de vote au FMI, contre moins de 5 % pour l’ensemble de l’Afrique subsaharienne. Ce déséquilibre structurel se traduit par des pratiques discriminatoires. Alors que des pays comme la Grèce ont bénéficié de marges de manœuvre lors de la crise de la dette de 2010, les États africains se voient imposer des conditionnalités strictes, même face à des chocs exogènes majeurs tels que les pandémies ou les catastrophes climatiques. Cette asymétrie nourrit des conflits d’intérêts patents : lors de la crise financière asiatique de 1997, les plans de sauvetage du FMI ont priorisé le remboursement des créanciers occidentaux, sauvant des banques étrangères au détriment des populations locales, précipitant des récessions profondes et des émeutes sociales. Par ailleurs, l’opacité des négociations entre le FMI et les gouvernements africains, souvent conduites sans consultation des parlements nationaux ni de la société civile, alimente un sentiment d’ingérence économique. Ce déficit démocratique, couplé à une concentration du pouvoir décisionnel entre les mains des pays riches, perpétue un néocolonialisme financier où les intérêts des créanciers priment sur les besoins des populations. 3.Un héritage social délétère et l’étouffement des alternatives Les programmes d’ajustement structurel (PAS) ont systématiquement alimenté une spirale d’inégalités et d’affaiblissement démocratique, comme en attestent plusieurs décennies d’expériences continentales. Au Sénégal, les coupes budgétaires imposées entre les années 1980 et 1990 ont drastiquement réduit l’accès aux services de santé et d’éducation, creusant un fossé socioéconomique entre zones urbaines et rurales (un apartheid silencieux sanctionné par les conditionnalités du FMI). Ces mesures d’austérité ont égale ment servi de catalyseur à des crises politiques aiguës : en Jamaïque, durant les années 2010, l’application rigide des PAS s’est traduite par une augmentation de 20 % du taux de pauvreté, provoquant des mobilisations sociales historiques contre le pouvoir en place. Parallèlement, le FMI a ignoré les modèles de développement alternatifs, pourtant éprouvés en Asie de l’Est, où l’interventionnisme étatique et une libéralisation progressive ont permis une croissance inclusive. Ces approches, jugées incompatibles avec l’orthodoxie néolibérale, ont été écartées au profit de réformes standardisées, privant les économies africaines de trajectoires adaptées à leurs réalités locales. 4. Des erreurs stratégiques récurrentes et une culture de l’impunité Le FMI cumule les critiques pour son incapacité persistante à anticiper les crises et à adapter ses prescriptions aux réalités complexes. Son aveuglement analytique historique, illustré par l’impréparation face à la crise des subprimes (2008) et à la débâcle asiatique (1997), découle d’une sous-évaluation systématique des risques liés à la financiarisation des économies (une lacune méthodologique dénoncée par des experts internes et externes). Les projections erronées, comme celles concernant l’inflation au Sénégal (-13,4 % prévu en 2025 contre 0,8 % réel fin 2024), révèlent des déficiences chroniques dans le traitement des données, malgré des alertes répétées sur leur fiabilité. Ces approximations s’inscrivent dans un cadre plus large d’irresponsabilité institutionnelle : le FMI ne rend aucun compte des impacts socio-économiques de ses programmes, comme en témoigne l’absence d’enquête approfondie sur les erreurs commises au Mozambique en 2016, où 10 % du PIB en « dette cachée » avaient été ignorés. Cette impunité systémique, protégée par son statut juridique, perpétue un cercle vicieux où les échecs ne génèrent ni corrections ni sanctions, fragilisant davantage les pays déjà vulnérables. 5 - Une légitimité érodée et des réformes en demi-teinte Malgré les critiques persistantes, les réformes engagées par le FMI peinent à restaurer sa crédibilité, tant elles évitent les remises en cause structurelles. La démocratisation limitée de sa gouvernance en est l’illustration : la révision des quotes-parts en 2010 n’a pas corrigé la surreprésentation des économies occidentales, qui conservent un monopole sur la direction générale, marginalisant l’Asie et l’Afrique malgré leur poids économique croissant
La persistance de l’austérité comme réponse universelle souligne cette inertie : après la pandémie de Covid-19, le FMI continue d’exiger des excédents budgétaires drastiques, à l’image du projet controversé visant à imposer au Sénégal un surplus primaire de 4 % du PIB en 2024 (un objectif inatteignable pour un pays déjà étranglé par une dette représentant 99 % de son PIB).
Enfin, les alternatives progressistes portées par la société civile, telles que la taxation des transactions financières ou l’annulation des dettes illégitimes, sont systématiquement écartées au profit d’une orthodoxie néolibérale. Ce refus d’innover, malgré l’urgence climatique et sociale, confirme l’emprise des logiques de marché sur l’institution, au détriment d’un multilatéralisme réellement inclusif.
“Si les critiques structurelles à l’égard du FMI – gouvernance archaïque, austérité dogmatique, responsabilité éludée – restent pleinement légitimes, elles ne sauraient occulter la co-responsabilité des élites africaines dans l’échec des réformes. Des exceptions notables, comme le Botswana des années 1990 ou le Rwanda post-2000, démontrent que des États visionnaires peuvent négocier avec le FMI des ajustements socialement inclusifs, combinant rigueur budgétaire et investissements prioritaires dans l’éducation ou la santé. À l’inverse, dans des contextes marqués par la prédation des ressources (Angola, Congo Brazzaville), les PAS ont souvent servi de caution à des politiques clientélistes, soulignant combien l’absence de volonté politique locale peut pervertir même les outils techniques les mieux conçus. Ainsi, l’émancipation économique de l’Afrique exige une double exigence : une réforme radicale du FMI pour rompre avec le néolibéralisme autoritaire, et une refondation des pactes sociaux nationaux, où les dirigeants assumeraient enfin leur devoir de reddition envers les peuples plutôt qu’envers les créanciers.
SOURCES ET RÉFÉRENCES
Remarque : Certains documents internes du FMI cités (exemple : certains rapports sur le Mozambique ou le Sénégal) ne sont pas accessibles au public, mais ont été évoqués dans des audits nationaux ou des travaux de chercheurs affiliés à l’institution. Les analyses critiques s’appuient sur des études universitaires et des rapports d’ONG reconnus pour leur expertise sur les politiques publiques africaines.
1. Banque mondiale (1981). Rapport sur les ajustements structurels en Afrique subsaharienne. Document de travail sur les impacts socio-économiques des PAS.
2. FMI (2016). Évaluation ex post du programme mozambicain : le cas de la dette cachée. Rapport interne non publié, mentionné dans les audits publics de 2017.
3. Sylla, N. S. & Doyle, P. (2024). Erreurs de projection et opacité : le cas du Sénégal. International Development Economics Associates (IDEAs).
4. Stiglitz, J. (2002). La Grande Désillusion. Fayard. Analyse critique des conditionnalités du FMI et de la Banque mondiale.
5. Cour des comptes sénégalaise (2024). Audit des comptes publics 2019-2023. Rapport officiel commandité par le gouvernement sénégalais.
6. Oxfam International (2020). L’austérité, un choix politique : impacts des PAS sur les services publics en Afrique. Rapport sur les coupes budgétaires en santé et éducation.
7. Nkrumah, K. (1965). Le Néocolonialisme, dernier stade de l’impérialisme. Réflexions prémonitoires sur la dépendance économique postcoloniale.
8. Nations Unies (2021). Rapport sur la dette insoutenable en Afrique. Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).
9. Mkandawire, T. (2005). “Maladjusted African Economies and Globalization”. African Development Review. Critique des politiques d’ajustement et alternatives.
10. FMI (2010). Réforme des quotes-parts : enjeux et limites. Document de réflexion sur la gouvernance institutionnelle.
11. Hussain, I. (1999). La Crise asiatique de 1997 : échecs et leçons pour le FMI. Brookings Institution.
12 Guttal, S. (2007). “La Mondialisation des inégalités”. Focus on the Global South. Analyse des impacts des prêts conditionnés.
13. Ghana Statistical Service (1995). Effondrement des subventions agricoles postPAS. Étude de cas sur la désindustrialisation.
14. Transparency International (2018). Corruption et opacité dans la certification des dettes publiques. Rapport annuel sur l’Afrique de l’Ouest.
15. Pigeaud, F. & Sylla, N. S. (2018). L’arme invisible de la Françafrique. La Découverte. Décryptage des liens entre politiques françaises et conditionnalités du FMI.
16. CNUCED (2023). Pour un New Deal financier africain. Plaidoyer pour l’annulation des dettes illégitimes.
17. FMI (2023). Perspectives économiques régionales : Afrique subsaharienne. Données sur la croissance post-Covid et l’endettement.
18. Médicins Sans Frontières (1990). Impact des PAS sur les systèmes de santé en Côte d’Ivoire. Témoignages et données sanitaires.
19. Rodrik, D. (2006). “Goodbye Washington Consensus, Hello Washington Confusion?”. Harvard University. Critique des modèles économiques uniformisés.
20. African Union (2022). Stratégie de développement alternatif pour l’Afrique. Proposition de mécanismes régionaux d’ajustement.
LA CHINE, PREMIER FOURNISSEUR DEVANT LA FRANCE
Longtemps principal pourvoyeur du marché sénégalais, la France cède désormais sa position dominante à la Chine qui s’impose en 2024 comme le premier partenaire commercial du Sénégal.
Longtemps principal pourvoyeur du marché sénégalais, la France cède désormais sa position dominante à la Chine qui s’impose en 2024 comme le premier partenaire commercial du Sénégal. Selon les données publiées par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), les importations sénégalaises en provenance de la France ont enregistré une baisse significative de 17 % en 2024, s’établissant à 725,252 milliards FCFA, soit environ 1,1 milliard d’euros.
À l’inverse, les importations en provenance de Chine ont connu une hausse notable de 8,3 %, atteignant 848,242 milliards FCFA (environ 1,3 milliard d’euros). Cette progression consolide la position de la Chine en tant que principal fournisseur du Sénégal, marquant ainsi un tournant dans la structure des échanges commerciaux du pays. Ce renversement de tendance relègue la France à la deuxième place du classement des fournisseurs du Sénégal. Derrière elle, la Russie, les Émirats arabes unis et la Belgique occupent respectivement les troisième, quatrième et cinquième places, avec des volumes d’importations estimés à 578,966 milliards FCFA, 408,962 milliards FCFA et 397,632 milliards FCFA. Trois nouvelles nations intègrent par ailleurs le classement des dix premiers fournisseurs du Sénégal ; il s’agit de l’Inde (329,816 milliards FCFA), le Nigeria (314,782 milliards FCFA) et la Turquie (238,935 milliards FCFA), occupant respectivement la sixième, septième et huitième position. Enfin, le Nicaragua et les États-Unis ferment ce classement, avec des importations respectives de 229,696 milliards FCFA et 198,234 milliards FCFA. À eux seuls, ces dix pays totalisent 60 % des importations sénégalaises en 2024, pour un montant global de 4 270 milliards FCFA.
CONTEXTE ET IMPLICATIONS ÉCONOMIQUES
Ce basculement traduit une redéfinition stratégique des partenariats commerciaux du Sénégal, visant à diversifier ses sources d’approvisionnement et à réduire sa dépendance historique vis-à-vis de la France. La montée en puissance de la Chine dans les échanges bilatéraux s’explique notamment par son engagement croissant dans les infrastructures, la technologie et la fourniture de biens de consommation.
Parallèlement, le Sénégal a enregistré une réduction de son déficit commercial en 2024, lequel s’établit désormais à 3 252,3 milliards FCFA, en baisse de 731,06 milliards FCFA par rapport à 2023, où il atteignait 3 983,4 milliards FCFA. Toutefois, les importations globales ont connu un léger fléchissement de 0,6 %, s’élevant à 7 161,4 milliards FCFA. Ce tournant illustre une évolution majeure de la dynamique commerciale en Afrique de l’Ouest, où l’influence historique des puissances européennes tend progressivement à s’effacer au profit de nouveaux acteurs économiques émergents.
PRINCIPAUX PRODUITS EXPORTÉS PAR LA CHINE VERS LE SÉNÉGAL
Les exportations chinoises à destination du Sénégal sont essentiellement composées de biens manufacturés et d’équipements, répondant à une logique de développement économique et de renforcement des infrastructures. Parmi les principales catégories de produits importés figurent en bonne place les équipements électroniques dominés par les smartphones, les tablettes et divers appareils électroniques, en adéquation avec la demande croissante en nouvelles technologies. Pour les machines et équipements industriels on note du matériel de construction, engins lourds et machines agricoles, soutenant les chantiers d’infrastructures et la modernisation du secteur agricole. S’agissant des textiles et habillement ; les vêtements, chaussures et textiles à bas coût, destinés à satisfaire un marché de consommation en expansion dominent.
Pour les matériaux de construction on note l’acier, le ciment et autres fournitures essentielles aux projets immobiliers et d’infrastructures.
Pour les produits chimiques on note les engrais, plastiques et matières premières utilisées dans les industries agricoles et manufacturières. Et enfin pour les véhicules et moyens de transport, on note les automobiles, motos et autres engins motorisés, adaptés aux besoins de mobilité du pays. Ce repositionnement du commerce extérieur sénégalais reflète une réorientation stratégique de ses relations économiques, avec un accent mis sur des partenariats diversifiés et une intégration accrue dans les dynamiques commerciales mondiales.
DAKAR, LABORATOIRE SPORTIF À CIEL OUVERT
De l'aquagym sur les plages aux entraînements de lutte à la tombée du jour, la capitale vibre au rythme du sport populaire malgré l'urbanisation croissante. Un phénomène qui s'amplifie à l'approche des JOJ 2026
(SenePlus) - À l'approche des Jeux olympiques de la jeunesse de 2026, la première compétition olympique jamais organisée sur le continent africain, Dakar confirme sa position de métropole sportive majeure en Afrique. Selon un reportage de Jeune Afrique, la capitale sénégalaise voit ses pratiques sportives se diversifier et conquérir un public toujours plus large, malgré les défis de l'urbanisation galopante.
Dans les premières heures de la journée, la plage de Ngor s'anime déjà d'une activité intense. Comme le rapporte JA, des centaines de Dakarois s'y retrouvent pour des séances d'aquagym et d'exercices physiques. Ndiambé Samb, ancien militaire et pionnier de l'aquagym dans la capitale, explique comment cette pratique s'est développée : "Lorsque j'ai ouvert l'école, il y a quinze ans, nous n'étions qu'une poignée. Aujourd'hui, nous avons entre 250 et 300 participants par jour, et deux autres clubs ont ouvert depuis."
Le succès de ces initiatives repose en grande partie sur leur accessibilité économique. Le magazine précise que les cours sont proposés à un tarif modique de "300 F CFA (0,46 euros) la séance, 10 000 F CFA l'abonnement mensuel, gratuité pour tous ceux qui ne peuvent pas payer." Cette politique tarifaire inclusive permet à une large population d'accéder à ces activités, transformant le sport en véritable pratique sociale.
L'une des caractéristiques remarquables de la culture sportive dakaroise est sa capacité à transformer chaque recoin de la ville en espace d'entraînement. Jeune Afrique observe que "les Dakarois savent investir tous les espaces de la ville. Un bout de terrain vague devient un stade de foot ; les marches du Monument de la renaissance africaine, un moyen de faire du cardio."
À la plage de la Mosquée-de-la-Divinité, dans le quartier de Ouakam, les séances collectives attirent chaque soir de nombreux jeunes. Moussa Diop, un habitué, témoigne de l'attrait de ces pratiques informelles : "C'est à côté de chez moi et c'est gratuit. On peut profiter de l'expérience des lutteurs, mais on peut arrêter l'entraînement dès qu'on le souhaite. Pas de pression !"
Cette appropriation de l'espace public par le sport s'observe partout dans la capitale. Le magazine note qu'"à la fin de la journée, la ville tout entière semble convertie en terrain de sport, ouvert aussi bien aux hommes qu'aux femmes, de plus en plus nombreuses dans l'espace public, en dépit de la privatisation accrue de ce dernier."
Au-delà des pratiques quotidiennes, Dakar s'est imposée comme un lieu d'accueil pour des compétitions internationales majeures. En 2019, la ville "a abrité pour la première fois une étape du championnat mondial de surf, le World Surf League Championship Tour." Le marathon Eiffage attire chaque année près de 10 000 participants, tandis que la traversée Dakar-Gorée représente un événement incontournable pour les nageurs.
L'attribution des Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) qui se tiendront du 31 octobre au 13 novembre 2026 marque une reconnaissance internationale de cette dynamique sportive. Ibrahima Wade, coordonnateur général de Dakar 2026, souligne que "ces infrastructures seront d'une grande utilité pour la jeunesse dakaroise et les sportifs sénégalais. Nous avons saisi l'opportunité des JOJ pour améliorer ces équipements, mais aussi d'autres infrastructures de proximité dans les villes hôtes."
La préparation des JOJ 2026 s'accompagne d'importants travaux d'infrastructure. Le reportage de Jeune Afrique mentionne la rénovation de la piscine olympique de Dakar et du stade Iba-Mar-Diop, complétant les infrastructures récentes comme "l'arène nationale de lutte à Pikine, le Palais des sports Dakar-Arena et le stade olympique Abdoulaye-Wade à Diamniadio, ainsi que le skate-park de Grand Yoff."
Cependant, les autorités municipales expriment certaines réserves quant à l'héritage olympique. Pathé Ba, deuxième adjoint à la mairie de Dakar chargé des infrastructures, regrette que "les propositions de la municipalité, par exemple un aménagement urbain sur le boulevard de la Gueule-Tapée, n'aient pas été retenues." Il déplore un manque de coordination : "Nous aurions voulu arrimer notre politique sportive à celle du Comité, pour permettre à Dakar d'avoir une part d'héritage dans les JOJ, mais nous avons constaté un blocage."
Malgré ces désaccords, la municipalité poursuit ses propres projets d'aménagement urbain favorisant la pratique sportive : un parcours sportif sur la corniche Ouest, des pistes cyclables sur plusieurs kilomètres, et la construction de 19 terrains de football synthétiques "aux normes Fifa" dans les différentes communes de la ville. Un accent particulier est mis sur la promotion de la lutte traditionnelle en milieu urbain, pour que cette pratique culturelle emblématique puisse s'épanouir dans la capitale.
À travers ces multiples initiatives, tant populaires qu'institutionnelles, Dakar s'affirme comme une véritable capitale africaine du sport, où la pratique sportive s'inscrit profondément dans le quotidien des habitants et dans l'aménagement de la ville. Les JOJ 2026 représentent une opportunité historique de consolider cette position et de laisser un héritage durable pour les générations futures de sportifs sénégalais.
UNE REFORME DU CODE DES INVESTISSEMENTS RECOMMANDEE
Pour repositionner le secteur privé comme moteur de la territorialisation du développement, une étude du ministère de l’Économie recommande la réforme du Code des investissements ainsi que d’autres dispositifs législatifs.
Pour repositionner le secteur privé comme moteur de la territorialisation du développement, une étude du ministère de l’Économie recommande la réforme du Code des investissements ainsi que d’autres dispositifs législatifs.
Construire une économie compétitive et attractive pour les investissements privés, tant domestiques qu’étrangers, demeure l’une des priorités des autorités. L’objectif est de mieux positionner le secteur privé dans la conduite du développement en recentrant l’action de l’État sur la création de conditions favorables à l’émergence d’initiatives productives. L’étude, intitulée « Territorialisation de l’investissement privé au Sénégal : enjeux et perspectives du dispositif juridique d’incitation » et menée par le ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération, recommande une réforme du Code des investissements en coordination avec celles du Code général des impôts, du Code des douanes, du Code du travail, de la législation foncière, de l’Acte III de la décentralisation, de la Charte de la déconcentration ainsi que du Plan national d’aménagement et de développement territorial (Pnadt).
Concernant la réforme du Code des investissements, les recommandations portent sur l’élargissement de sa portée stratégique ; l’alignement du ciblage des investisseurs et des secteurs d’activités avec les nouvelles priorités définies dans la Stratégie nationale de développement (Snd) 2025-2029 ; l’optimisation des incitations fiscales et le renforcement des mesures incitatives non fiscales ; la mise en place d’un mécanisme de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre du Code et le renforcement de la composition et du déploiement territorial des instances de gouvernance. Pour accroître les investissements privés nationaux et étrangers, ajoute le document, l’opérationnalisation du Code des investissements devra s’accompagner de réformes touchant les facteurs de production ; le modèle économique des zones dédiées à l’investissement ; les infrastructures de connectivité ; la gouvernance des institutions.
Dans cette perspective, poursuit la note, la révision du cadre juridique d’incitation devient une nécessité « pour corriger les insuffisances et renforcer l’attractivité du pays vis-à-vis des investisseurs privés qui procèdent à des arbitrages stratégiques entre les différentes économies du monde ». L’étude recommande également l’introduction de mesures incitatives pour l’accès au foncier en faveur des investissements, en cohérence avec la politique foncière de l’État, dont la réforme est en suspens depuis 2016. Par ailleurs, le document souligne la nécessité de mener des études complémentaires sur « l’effet multiplicateur » des incitations en matière de croissance, de création d’emplois et de développement des pôles territoriaux afin d’affiner le ciblage sectoriel et territorial de ces mesures. Dans son message introductif, le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, se dit convaincu que ces recommandations apporteront « une plus-value » à la révision du Code des investissements, de la législation fiscale et du Code du travail, « pour catalyser durablement l’investissement productif ». Il réaffirme l’engagement de son département à faire des investisseurs de véritables acteurs du développement endogène porté par les pôles territoriaux.
LE FRANC CFA APPARTIENDRA BIENTÔT AU PASSÉ
Aminata Touré, haute représentante du chef de l’État et ancienne Première ministre, a affirmé dans un entretien accordé à Russia Today (RT) en français que le Franc CFA est en voie de disparition
Un an après l’élection du président Bassirou Diomaye Faye, la question de la souveraineté monétaire est plus que jamais au centre des débats au Sénégal et en Afrique de l’Ouest. Aminata Touré, haute représentante du chef de l’État et ancienne Première ministre, a affirmé dans un entretien accordé à Russia Today (RT) en français que le Franc CFA est en voie de disparition.
Une monnaie jugée inadaptée
Selon Aminata Touré, le Franc CFA ne correspond plus aux ambitions économiques du Sénégal et des pays de la région. « Le Franc CFA, de toute façon, ça va bientôt être, à mon avis, de l’histoire ancienne, parce que ce n’est plus adapté aux ambitions de nos économies », a-t-elle déclaré.
Ce constat rejoint les préoccupations des dirigeants africains qui plaident depuis des années pour une indépendance monétaire accrue, afin de mieux contrôler leur politique économique et monétaire sans influence extérieure.
L’éco, une alternative en gestation
Le Sénégal soutient activement le projet de l’éco, la monnaie unique de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), censée remplacer le Franc CFA. Aminata Touré a réaffirmé la volonté du gouvernement de voir cette nouvelle monnaie entrer en vigueur le plus rapidement possible : « C’est pour ça que la Cédéao réfléchit sur la question pour que, dans les meilleurs délais, cette monnaie qui s’appellerait l’éco verrait le jour ».
Si le projet de l’éco est soutenu par plusieurs pays de la région, sa mise en œuvre reste un défi de taille. Initialement prévue pour 2020, l’adoption de cette monnaie a été repoussée à plusieurs reprises en raison de divergences économiques et politiques entre les pays membres de la Cédéao.
LE SÉNÉGAL POSE SES CONDITIONS POUR DE NOUVEAUX ACCORDS DE PÊCHE AVEC L’UE
Le gouvernement, par la voix de la ministre de la Pêche, Fatou Diouf, a réaffirmé sa position : un éventuel renouvellement ne se fera que sous des conditions strictes garantissant les intérêts du pays.
Depuis l’expiration du protocole de pêche entre le Sénégal et l’Union européenne (UE) le 17 novembre dernier, aucune reconduction officielle n’a été signée. Face à cette situation, le gouvernement sénégalais, par la voix de la ministre de la Pêche, Dr. Fatou Diouf, a réaffirmé sa position : un éventuel renouvellement ne se fera que sous des conditions strictes garantissant les intérêts du pays.
Un partenariat sous conditions
Invitée de l’émission Opinion sur Walf TV, Dr. Fatou Diouf a tenu à clarifier la posture de l’État sénégalais. Tout en restant ouverte à une coopération, elle a insisté sur la nécessité d’un accord plus équilibré. « Je ne dirai pas que c’est définitivement fini, un croyant ne dit jamais jamais… Ce que je veux souligner, c’est que notre gouvernement est prêt à coopérer, mais uniquement dans l’intérêt du Sénégal et de notre économie. »
La ministre a souligné l’importance de mettre en place un partenariat gagnant-gagnant, où le Sénégal ne serait pas seulement un fournisseur de ressources, mais aussi un acteur majeur de leur exploitation et de leur valorisation.
« Tant que c’est une coopération gagnant-gagnant qui profite au Sénégal, nous sommes ouverts. Mais il est impératif que les intérêts du pays soient véritablement pris en compte. Le Sénégal doit également être bénéficiaire et non seulement spectateur d’une exploitation de ses ressources. »
Vers une nouvelle approche de la coopération internationale
Cette déclaration marque une volonté de l’État de renforcer sa souveraineté sur ses ressources halieutiques, en veillant à ce que la pêche locale et la préservation des stocks soient au cœur des discussions. Le Sénégal affiche ainsi une ligne plus stricte dans ses négociations avec l’UE, mettant en avant la nécessité d’un modèle durable et équitable. Cette position, soutenue par les acteurs du secteur, vise à éviter l’exploitation abusive de ses eaux et à garantir que la pêche profite davantage à l’économie locale. Si un nouvel accord devait voir le jour, il devra impérativement répondre aux exigences du Sénégal et ne plus reproduire les déséquilibres du passé.
L’ENGAGEMENT PATRIOTIQUE EN MARCHE
À l'aube de l'ère pétro-gazière, l'opération de levée de fonds de 150 milliards FCFA transforme l'épargne nationale en véritable instrument de résilience et de solidarité collective. Elle constitue un acte de foi en l'avenir économique du pays
Le vendredi 28 mars 2025, le Sénégal a officiellement lancé une opération de mobilisation de fonds d’un montant de 150 milliards de francs CFA, destinée au financement des investissements inscrits dans le budget national. Par cette initiative, la Société Générale Sénégal (SGS) encourage l’État à ériger l’emprunt obligataire en un véritable levier de citoyenneté économique et de solidarité nationale.
Dans un contexte marqué par la raréfaction des ressources financières et la nécessité impérieuse de diversifier les sources de financement, cette émission obligataire constitue un axe stratégique majeur visant à renforcer l’autonomie budgétaire du pays. Tout en reconnaissant la complexité du cadre économique actuel, le ministère des Finances et du Budget (MFB) assure que la situation demeure maîtrisée, grâce à une politique rigoureuse de gestion des finances publiques. Les conclusions des audits financiers et les recommandations de la Cour des comptes soulignent l’urgence d’une action concertée en vue de redresser durablement l’économie nationale et de l’orienter vers une trajectoire de croissance soutenue.
À cet égard, cette levée de fonds offre aux citoyens et aux acteurs économiques une occasion unique de participer activement au développement du Sénégal, en contribuant directement à la concrétisation de projets structurants. Cette mobilisation revêt une dimension stratégique d’autant plus significative qu’elle intervient à l’aube de l’exploitation des ressources gazières et pétrolières du pays. Plus qu’une simple opération financière, elle s’affirme comme un acte de foi en l’avenir du Sénégal, illustrant une ambition de souveraineté économique et un engagement patriotique sans faille.
Un placement sécurisé et avantageux
Interrogé sur le choix du marché local comme cadre privilégié de cette émission obligataire, M. Alioune Diouf, directeur de la dette publique, a mis en exergue la volonté des autorités de diversifier les sources de financement tout en consolidant le marché financier national. « La libération de ces titres en francs CFA permet d’atténuer les risques inhérents aux fluctuations des devises et d’assurer ainsi une plus grande stabilité financière », a-t-il affirmé.
Cette initiative offre aux investisseurs plusieurs avantages notables : Une rentabilité optimisée, avec des rendements compétitifs sur le long terme ; une exonération fiscale, garantissant aux souscripteurs sénégalais un rendement net particulièrement attractif ; une liquidité garantie, les titres étant librement négociables sur le marché secondaire et éligibles au refinancement auprès de la Banque centrale. L’ambition affichée est de susciter une adhésion massive de la population et des acteurs économiques à cette dynamique de financement participatif. Banques, sociétés de gestion et d’intermédiation, compagnies d’assurance et investisseurs individuels sont ainsi conviés à s’associer à cette initiative qui, au-delà d’un placement financier avantageux, s’inscrit dans une démarche de solidarité et de résilience nationale.
Vers une autonomie financière renforcée
S’exprimant sur la crédibilité financière du Sénégal, M. Diouf a rappelé que le pays bénéficie d’une réputation solide auprès des investisseurs, comme en témoignent le succès de ses émissions précédentes sur le marché monétaire. Par ailleurs, la mise en œuvre de réformes structurelles en matière budgétaire et institutionnelle contribuera à renforcer la gouvernance financière et à consolider la confiance des partenaires économiques.
Concernant les relations avec les bailleurs de fonds internationaux, le directeur de la dette publique a tenu à préciser que cette levée de fonds ne vise nullement à supplanter les financements extérieurs, mais plutôt à diversifier les sources de financement du pays. Le Sénégal demeure ainsi résolument ouvert aux opportunités qui s’alignent avec sa stratégie d’endettement et qui permettent une optimisation des coûts et des risques financiers.
Un appel à la mobilisation nationale
Cette initiative historique témoigne de la volonté inébranlable des autorités sénégalaises de bâtir une économie plus résiliente et inclusive, en conférant aux citoyens la possibilité de jouer un rôle central dans la dynamique de développement du pays. Dans cette perspective, M. Diouf a lancé un vibrant appel à la mobilisation de l’ensemble des Sénégalais : « Nous convions chaque citoyen, selon ses capacités contributives, à s’engager dans cette entreprise de solidarité nationale. Il s’agit de réunir les ressources nécessaires pour concrétiser des projets structurants inscrits dans la loi de finances 2025, notamment dans les domaines des infrastructures, de la santé, de l’éducation et de l’amélioration du cadre de vie. » Cette levée de fonds constitue ainsi une étape décisive vers la consolidation de la souveraineté économique du Sénégal et l’instauration d’un avenir prospère pour les générations futures.
L'IMAM DE KOLDA MET EN GARDE CONTRE LE FLÉAU DES ACCUSATIONS GRATUITES
Thierno Alassane Tall a insisté sur l'importance de la responsabilité dans la prise de décision, exhortant les fidèles à toujours mettre en avant leur créateur
L’imam de la grande mosquée de Kolda (Sud), Thierno Alassane Tall, a invité, lundi, les musulmans à promouvoir la paix et œuvrer pour la cohésion sociale et la concorde nationale, tout en s’en efforçant d’agir avec responsabilité.
”Nous venons de sortir du mois béni [de ramadan]. Nous devons promouvoir la paix, travailler pour la cohésion sociale entre communautés de toutes religions confondues, gage de la stabilité sociale et la cohésion’’, a-t-il exhorté, dans son serment à l’occasion de la prière de l’Aid-el-Fitr, la fête marquant la fin du mois du jeûne musulman.
Selon lui, ‘’chaque personne, homme ou femme, ayant des responsabilités et/ou qui dirige des institutions, doit mettre en avant son créateur sur toute prise de décision”.
Le guide religieux a en outre exhorté les fidèles à éviter les calomnies et les accusations gratuites, notamment à travers les réseaux sociaux. ”Il faut suivre les recommandations divines, et chaque musulman doit éviter l’individualisme, les calomnies et accusations gratuites portées sur des gens. En somme, éviter de juger les autres, surtout à travers les réseaux sociaux. Nous devons promouvoir l’esprit de solidarité et de partage”, a souligné l’imam Thierno Alassane Tall.
Le gouverneur de la région de Kolda, Moustapha Ndiaye, a saisi l’occasion pour féliciter la Ouma islamique et saluer l’esprit de cohésion sociale ayant marqué tout le mois béni de ramadan.
”Nous venons de procéder à la prière qui marque la fin du jeûne à Kolda dans la cohésion sociale, et je félicite toute la Ouma islamique. Nous avons également entendu le message de l’imam à travers son sermon axé sur deux points essentiels, à savoir la promotion de la culture de la paix, la cohésion sociale, la concorde nationale, et surtout, le sens des responsabilités pour chacun d’entre nous”, a indiqué le gouverneur de la région de Kolda.
A Kolda, la grande majorité des fidèles ont célébré la fête de la korité ce lundi.
Pour l’essentiel, les sermons ont été axés sur la paix et la cohésion sociale au Sénégal et en particulier dans la région de Kolda, frontalière à trois pays de la sous-région : Gambie, Guinée Bissau et République de Guinée.