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28 avril 2025
Economie
par Thierno Alassane Sall
LA GRANDE SUBSTITUTION POLITIQUE
Licencier des Sénégalais par la main droite, en recruter d’autres par la main gauche, avec comme critère discriminant l’appartenance politique. Et si le Projet n'était rien d'autre que de se partager le Sénégal conçu comme un butin de guerre ?
J'ai reçu ce jour le Rassemblement des Travailleurs Sénégalais (RTS) licenciés par les nouvelles autorités (CDC, DDD, FONGIP, PAD).
Plusieurs centaines de personnes concernées et un objectif commun à toutes ces sociétés : faire de la place aux militants du Parti qui a conquis le Sénégal. Licencier des Sénégalais par la main droite, en recruter d’autres par la main gauche, avec comme critère discriminant l’appartenance politique. Pire détournement - ou plutôt instrumentalisation - de la demande sociale d’une rationalisation. Et si le Projet n'était rien d'autre que de se partager le Sénégal conçu comme un butin de guerre ?
Les concernés déplorent, faits et preuves à l'appui, une brutalité sauvage dans la sélection des personnes à licencier, la violence dans l'annonce des décisions, la gestion inique de tous le processus : violations caractérisées de leurs droits avec un ultimatum (accepter le licenciement aux conditions fixées sans négociations ni préavis par l'entreprise ou le licenciement immédiat sans droits ni compensation financière d'aucune sorte).
Dans les deux cas, la misère retardée de quelques maigres mois ou la misère immédiate. À la clé, des enfants renvoyés de l'école, des mois de loyer impayés, les affres des jours sans pain. Ils disent : "ils nous parlent de Jub, jubal, jubbanti, nous on est victimes du Dëŋ, dëŋal,dëŋŋalaat."
par Abdoul Aziz Diop
LE COTISATIONNISME OU LA FIN DU NUMÉRAIRE DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES
EXCLUSIF SENEPLUS - Que vaut Diomaye-Moy-Sonko face à Trump-Moy-Musk ? Ce n’est pas en attisant les tensions internes par la désignation de boucs émissaires que notre pays donne le sentiment d’être assez préparé aux mutations en cours
Le député non inscrit Thierno Alassane Sall, auteur de la première proposition de loi d’intérêt général portant abrogation de la loi d’amnistie n° 2024-09 du 13 mars 2024, a pris l’initiative du débat national sur la « guerre commerciale » annoncée par le président américain Donald Trump. Voici, in extenso, la réflexion que le parlementaire a publiée sur sa page du réseau professionnel LinkedIn et à laquelle nous avons réagi.
Nous citons Thierno :
« La nouvelle guerre commerciale déclenchée par les États-Unis, qui n’épargne même pas ses alliés traditionnels, nous concerne également. Le monde peut basculer dans une crise dont les premières victimes seront ceux qui ne s’y sont pas préparés. Aucun pays, aussi périphérique soit-il, ne peut échapper aux secousses des grandes plaques tectoniques de l’économie mondiale.
Le Sénégal, en apparence éloigné de ce tumulte, risque de subir des contrecoups économiques majeurs : chaos économique mondial, ralentissement des échanges, perturbation des chaînes logistiques, hausse des prix des biens importés. Et malheureusement, comme toujours, les répercussions sociales toucheront en premier les populations les plus vulnérables.
Mais le plus grave est ailleurs. Alors que le monde entre dans une phase de reconfiguration brutale des rapports de force, nous restons spectateurs : désorganisés, souvent mal informés, et sans vision cohérente. La situation mondiale actuelle exige de notre gouvernement une stratégie claire, fondée sur l’anticipation géopolitique, la préparation du pays à d’éventuelles crises, et un engagement fort en faveur de la justice sociale.
Le Sénégal n’est pas hors du monde, et nous ne sommes certainement pas les mieux protégés. Cela doit nous inciter à plus de vigilance, de lucidité et de sérieux. » Fin de citation.
Bataille des idées
Trump et Musk sont les deux principaux locuteurs étasuniens dont les atouts financier, militaire et technologique justifient le chantage commercial auquel il expose le reste du monde à travers une remise en cause brutale des accords commerciaux patronnés par l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
L’effondrement du multilatéralisme sous les coups de boutoir des Etats-Unis coïncide avec l’arrivée au pouvoir de régimes dits souverainistes dont celui du Sénégal depuis un an déjà.
Une union souverainiste mondiale est-elle en préparation ? Si oui, de quoi est faite la contribution sénégalaise à la donne qui vient ?
Pour l’instant, tout indique que ce n’est pas en attisant les tensions internes par la désignation de boucs émissaires au niveau le plus élevé de l’État que notre pays donne le sentiment d’être assez préparé face aux mutations violentes qui s’opèrent sous nos yeux.
Qu’on le veuille ou pas, une bataille des idées est inévitable. Dans l’actuelle phase préparatoire que vaut vraiment Diomaye-Moy-Sonko face à Trump-Moy-Musk ?
Le post de Thierno Alassane Sall pose en filigrane la même question dont je nous invite à trouver la réponse décomplexée qui suppose, elle, une union sacrée par-dessus les clivages artificiels.
L’antidote du souverainisme
Interrogé (BFMTV, 3 avril 2025) sur la guerre commerciale déclarée au monde entier par Donald Trump, le journaliste français et éditorialiste politique Alain Duhamel dit de Trump qu’il est « une calamité, mais pas un idiot » avant d’ajouter que le locataire de la Maison-Blanche est « un sanguin, mais pas un crétin ». Nous en déduisons qu’il y a une chance pour les idées d’adoucir les mœurs calamiteuses et sanguinaires du milliardaire qui n’a que du mépris pour les pauvres du monde entier en commençant par ceux de l’Afrique encore spectatrice de son propre destin.
Écoutons d’abord les souverainistes d’ici :
« Il n’est pas normal que notre or, notre zircon, notre fer et que sais-je encore ne nous rapportent pas autant qu’on voudrait faute de les avoir transformés par nous-mêmes et pour nous-mêmes. Il est temps que nous soyons autosuffisant en riz… »
Mais qu’attendent-ils pour répondre concrètement à nos besoins internes. Et pendant qu’on y est, qu’ils fassent tout pour nous permettre de fabriquer nos ordinateurs, smartphones, voitures, avions, bateaux et j’en oublie.
Qu’ils fassent ce qu’ils disent qu’ils doivent faire pour être enfin souverains.
Et quand tout sera là, que faire du surplus ? Autrement dit, quel marché de consommateurs est suffisamment grand pour consommer les surplus souverainistes ?
Et même si le marché existe, mais n’est pas suffisamment grand, où stocker et comment stocker l’excès de zèle souverainiste ? Aucun territoire n’est assez vaste pour.
L’impasse indique une autre direction : le cotisationnisme.
L’antidote du souverainisme, signifie une division juste du travail qui transforme le monde en une association dont les nations qui en sont membres cotisent en se singularisant par autre chose que le numéraire à bout de souffle partout pour cause de surendettement. C’est le cotisationnisme.
Dans son exégèse publique (Tivaouane, avril 2006) du Saint-Coran, le savant soufi sénégalais Cheikh Ahmed Tidiane Sy conforte les bases théologiques du cotisationnisme à travers deux versets dont l’interprétation indépassable par le conférencier fustige l’échange inégal (verset 20:131) et l’accumulation (verset 10:58) auquel conduit le souverainisme outrancier. Les voici :
Et ne tends point les yeux vers ce dont Nous avons donné jouissance temporaire à certains groupes d’entre eux, comme décor de la vie présente, afin de les éprouver par cela. Ce qu’Allah fournit est meilleur et plus durable (20:131)
Dis: « [Ceci provient] de la grâce d’Allah et de Sa miséricorde; Voilà de quoi ils devraient se réjouir. C’est bien mieux que tout ce qu’ils amassent » (10:58)
Samir Amin (1931-2018) a longuement décrit un système d'échange inégal dans lequel « la différence de salaires entre les forces de travail de différentes nations est supérieure à la différence entre leurs productivités ».
S’agissant du nouveau mouvement d’idées que nous proposons ici, il tire ses ressorts économiques internes de l’économie institutionnelle ou institutionnalisme qui articule la théorie économique et les politiques économiques en faisant de l’institution son objet là où les autres théories économiques définissent la valeur.
Présentée à ses débuts par Thorstein Bunde Veblen (1857-1929), John Rogers Commons (1862-1945) et Wesley Clair Mitchell (1874-1948), l’institutionnalisme est illustré, au début du XXe et jusqu’au commencement du XXIe siècle, par les économistes John Kenneth Galbraith (1908-2006), Gunnar Myrdal (1898-1987) et François Perroux (1903-1987) à travers le néo-institutionnalisme juste après la Seconde Guerre mondiale.
De nos jours, la performance, illustrée par, entre autres, l’efficience, l’efficacité, la rationalisation et la gestion de la rareté, est au cœur de l’économie politique. De la même manière, les institutions efficientes et les réformes institutionnelles, pour toujours plus d’efficience desdites institutions, sont au cœur de l’économie politique institutionnelle.
Dans les relations internationales, la fin de la valeur coïncide avec la fin du numéraire, correspondant au postulat de base de l’institutionnalisme universel ou cotisationnisme.
Concrètement ?
À défaut d'une juste rémunération des efforts déployés au Sud, l'Impôt des droits fondamentaux (IDF), payé par le Nord et auquel sont assujetties les grosses fortunes au Sud, devrait permettre de rendre l'équilibre de la balance des paiements socialement plus juste. La satisfaction des demandes sociales incompressibles en dépend. L'équilibre obtenu grâce à l'Impôt des droits fondamentaux permet de combler les déficits, voire de créer un surplus et d'asseoir durablement la parité des fondamentaux. Celle-ci corrige les distorsions entre l'effort au Sud et sa rétribution sur le marché mondial des biens et services. Il suffit de s'en tenir ensuite, explique l’économiste sénégalais Makhtar Diouf, « à la nomenclature classique des biens de consommation (alimentation et boissons ; habillement et linge ; habitation ; hygiène et santé ; transport, télécommunication, information ; culture et loisirs) qu'on trouve dans tous les manuels d'économie politique » pour évaluer l'impact de la parité sur la population. Le but de la parité est d'asseoir partout un développement durable qui, comme chacun le sait, permet de conjuguer la croissance économique avec le souci d'équité sociale et la protection de l'environnement. La Conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement (ou Sommet de la Terre) de 1992 a débouché sur un consensus international quant à la nécessité d'un développement durable.
En cas de baisse ou de suppression pure et simple de l'IDF, une parité des fondamentaux, auto entretenue est nécessaire. Celle-ci peut être gagée sur une croissance paritaire, résultat d'une diversification des produits, de la diversité des producteurs et de la suppression des subventions de toute sorte versées aux producteurs du Nord.
L'abandon par les individus de leurs identités rigides s'ils sont appelés à faire partie de sociétés diverses et à épouser les valeurs cosmopolites de tolérance et de respect pour les droits de l'homme universels est un puissant facteur d'équité sociale. Il permet, entre autres, d'éradiquer les discriminations à l'embauche. Au Sénégal notamment depuis le changement de régime. Une protection réussie de l'environnement passe, elle, par la sauvegarde de la diversité des espèces animales et végétales.
La diversité des produits et des producteurs, la promotion des modèles de démocratie multiculturelle ou consociative (Michalon, Le Monde diplomatique, janvier 2004) -, prévoyant des mécanismes efficaces de partage du pouvoir politique entre groupes culturellement divers -, et la biodiversité constituent les trois volets de la diversité durable, stade suprême du cotisationnisme.
Abdoul Aziz Diop est le fondateur de Pacte institutionnel (Pi, π) pour la défense de la démocratie et des institutions de la République…
AWA SECK, UNE LINGEER DU MOUSSOR
De juriste victime de discrimination en France à créatrice de mode reconnue. Cette Sénégalaise de 46 ans originaire de Diourbel a bâti une marque qui célèbre l'héritage culturel tout en modernisant ce couvre-chef traditionnel
Awa Seck se proclame « l’ambassadrice du moussor ». Originaire de Diourbel, elle s’est fixée comme objectif de faire de ce bout de tissu une tendance, aussi bien au Sénégal qu’à l’international.
Le style vestimentaire d’Awa Seck est simple. Vêtue d’une chemise blanche, d’un jean bleu clair et de sandales, elle ajoute une touche d’authenticité à cette modernité en arborant son fameux « moussor ». C’est son identité. Alliant vacances et travail pour quelques jours, cette Sénégalaise résidant à Bruxelles a pris dans ses bagages ses accessoires indispensables. Les moussors font partie de son quotidien et sont aussi imposants que les boucles d’oreilles qu’elle porte. À 46 ans, elle réalise des tutoriels et des démonstrations chez elle, à Keur Massar. En lin, en coton, en wax ou en chantoum, Awa Seck propose plusieurs matières : « Je fais différents motifs pour chaque occasion, avec des moussors qui ressemblent à mes clientes. » Les tarifs varient entre 10 000 FCFA et 15 000 FCFA. Un business « lucratif » dans lequel elle s’épanouit pleinement.
Rien ne prédestinait Awa Seck à devenir « l’ambassadrice du moussor ». Après des études de droit à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, elle poursuit son cursus à Bordeaux auprès de sa sœur. « J’y suis allée avec beaucoup d’enthousiasme, mais j’ai vite déchanté car j’ai dû faire face au racisme », se souvient-elle avec émotion. Encouragée par son aînée, Awa obtient un master en droit du travail en 2004. Toutefois, son insertion professionnelle est difficile : « J’avais du mal à trouver du travail dans mon domaine. Il fallait un carnet d’adresses bien fourni, sans compter la discrimination », dit-elle avec amertume. Elle décide alors d’entreprendre un second master en ressources humaines à Paris tout en enchaînant de petits boulots dans la restauration. « Il m’a fallu du temps avant de travailler dans mon domaine », confie-t-elle. Coiffure, onglerie… Awa Seck touche à tout. »J’ai appris à me battre, à travailler dur et à m’intégrer afin que ma présence ait un impact positif sur la vie des gens. », estime-t-elle. Un véritable sacerdoce.
En 2005, elle s’installe à Bruxelles auprès de son mari. Là-bas, elle apprend le néerlandais et le flamand, qu’elle parle couramment aujourd’hui. Elle travaille d’abord dans le service à la clientèle, puis dans une chaîne de fitness. Après quelques années et deux enfants, elle décide de tout quitter pour rentrer au Sénégal. « J’ai été victime d’une agression raciste dans un bus en 2011. Cela a précipité mon retour », avoue-t-elle peinée. Afin de préparer sa reconversion, elle entame un troisième master en marketing et communication.
De retour au Sénégal en septembre 2012 avec ses enfants, elle trouve rapidement un emploi dans le département des ressources humaines d’un opérateur mobile. Son expérience professionnelle y est bien différente de celle vécue à Bordeaux.
Les débuts de « Moussorma »
Le destin de cette « Baol-Baol » est étroitement lié au moussor. Ce petit bout de tissu qu’elle portait au travail devient, à sa grande surprise, un élément phare de son identité. « C’était ma petite touche traditionnelle dans une tenue moderne. Mes collègues étaient admiratifs, et c’est ainsi que j’ai commencé à leur montrer comment bien attacher le moussor », explique-t-elle. En 2016, elle lance ses premiers tutoriels. « À l’époque, cela suscitait beaucoup d’intérêt », dit-elle avec un sourire.
En juillet 2017, elle organise son premier atelier payant, proposant des cours à 5 000 FCFA par personne. Le succès est immédiat. Elle commence alors à consacrer une partie de son temps à cette activité, tout en travaillant dans une maison de production comme directrice commerciale et marketing. « C’était une activité indépendante qui me permettait de développer mon projet », confie-t-elle. Ainsi naissent les « Moussors d’Awa ». « Je voulais cette connexion avec mon pays, d’où le nom ‘Les Moussors d’Awa’ », affirme-t-elle. Son objectif : inciter les jeunes Sénégalaises à porter le moussor avec fierté, notamment dans le cadre professionnel. « Elles étaient complexées à l’idée de le porter en rendez-vous d’affaires », explique-t-elle.
En juillet 2017, pour des raisons familiales, elle retourne à Bruxelles tout en poursuivant son activité. Afin de perfectionner son art, elle suit des formations en couture et en chapellerie en 2018. « J’ai appris à créer moi-même les moussors », précise-t-elle. Elle enchaîne également les ateliers de coaching sur l’estime de soi, notamment pour les femmes sous chimiothérapie et les enfants. D’ailleurs, elle devient ambassadrice de la Ligue Sénégalaise Contre le Cancer (Lisca), pour laquelle elle organise la première collecte #200millionschallenge #Pourlesmaladesducancer.
Avec quelques économies, elle ouvre sa boutique quelques mois plus tard. » Je vends aussi bien au Sénégal qu’en Belgique des « moussors » prêts-à-porter, appelés « Moussormas’ », renseigne-t-elle fièrement. En collaboration avec des boutiques sénégalaises, Awa Seck assure la distribution et développe aussi la vente en ligne. L’entrepreneure confectionne une vingtaine de foulards toutes les deux semaines et assure la livraison.
En décembre 2018, Awa élargit sa marque en lançant une ligne de vêtements pour hommes, femmes, enfants et articles pour la maison sous le nom AWA B.AOL. Elle valorise la broderie traditionnelle de sa région, le SOR, qui devient sa signature. Une manière de rendre hommage à sa mère, une brodeuse renommée décédée lorsqu’elle avait huit ans. Elle collabore avec des artisanes locales pour préserver ce savoir-faire et les aider à acquérir une indépendance financière.
Altruiste et engagée
Awa Seck ne se contente pas de lutter pour la valorisation du « moussor ». Elle mène également un autre combat : la défense des droits des femmes. « Beaucoup s’opposent au mot féminisme, mais moi, je l’assume pleinement. Je me considère même comme radicale lorsqu’il s’agit des droits et de la protection des femmes. Il n’y a pas de demi-mesure », affirme-t-elle d’un ton catégorique.
Son amie de longue date, Ndieme Amy Varore, la décrit comme « une voix pour les sans-voix, une femme prête à se battre comme une lionne pour un changement positif ». Elle témoigne de sa générosité et de son engagement sans faille.
Moustapha Ndiaye, un autre proche, la qualifie de « femme africaine, et plus précisément sénégalaise, décomplexée, qui, après avoir réussi à l’étranger, met ses compétences au service de sa communauté ».
Aujourd’hui, Awa Seck est devenue une véritable ambassadrice du Sénégal. Elle emmène son « moussor » aux quatre coins du monde, participant à des missions économiques dirigées par la princesse Astrid de Belgique, qui porte fièrement ses créations.
RSF ALERTE SUR LA CRISE DES MÉDIAS
Reporters sans frontières appelle les autorités à intensifier les réformes pour assurer la viabilité économique d'un secteur médiatique fragilisé par des suspensions de contrats publicitaires et des redressements fiscaux
(SenePlus) - Un an après l'élection de Bassirou Diomaye Faye à la présidence, Reporters sans frontières (RSF) salue les premières réformes engagées mais appelle à "accélérer" les mesures pour garantir la survie économique d'un secteur médiatique en difficulté.
Dans un communiqué, l'organisation internationale de défense de la liberté de la presse reconnaît les avancées comme "l'enregistrement des organes de presse sur une plateforme dédiée" et "l'actualisation de la loi sur la publicité", tout en soulignant que ces initiatives restent insuffisantes.
"L'enregistrement des médias et l'actualisation de la loi sur la publicité sont des mesures salutaires", affirme Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF, qui ajoute cependant que "la question de la soutenabilité économique des médias doit être davantage prise en charge".
Le secteur traverse une crise majeure, marquée par "des suspensions de contrats publicitaires, l'accumulation d'impayés et la fragilisation générale", selon RSF. Certains titres emblématiques comme Stades et Sunu Lamb, "deux des quotidiens sportifs les plus lus du pays", ont suspendu leur parution fin juillet 2024 "après plus de vingt ans d'existence", invoquant "des difficultés économiques insurmontables".
Si le président s'était engagé à "soutenir une presse libre et diversifiée" dès son arrivée au pouvoir, les réformes entreprises ont provoqué des tensions. Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS) a dénoncé "une tentative de museler la presse" et organisé "une journée sans presse" massivement suivie le 13 août 2024.
La cartographie des médias lancée en août 2024 a particulièrement déstabilisé le secteur. Sur 639 médias ayant soumis un dossier, "seuls 258 ont été officiellement déclarés conformes par l'État en février 2025", rapporte RSF.
Mahamadou Baldé, fondateur du site Kolda News, témoigne auprès de RSF de la "décision collégiale d'arrêter les publications à partir de fin février" car son média n'est "pas en mesure de recruter trois journalistes avec les exigences en années d'expériences requises" par le Code de la presse.
Face à ces difficultés, RSF formule plusieurs recommandations, notamment de "renforcer la réforme des aides à la presse via l'accompagnement des médias vers plus de professionnalisation" en soutenant les travaux de la commission d'examen et en revalorisant le budget des aides publiques.
L'organisation suggère également de promouvoir "la certification Journalism Trust Initiative (JTI), avec des incitations fiscales pour les médias et leurs partenaires", tout en appelant à "adopter un nouveau Code de la publicité adapté aux réalités actuelles".
RSF s'inquiète par ailleurs des "enjeux sécuritaires" qui persistent, citant plusieurs cas de journalistes convoqués par les autorités et des attaques informatiques inédites contre des médias en ligne comme Seneweb, Dakaractu et PressAfrik Group en février et mars 2025.
SANGOMAR ATTEINT 3,08 MILLIONS DE BARILS EN MARS
Avec déjà 25,79 millions de barils extraits depuis le début de l’exploitation, dont 24,74 millions écoulés sur le marché international, les prévisions pour 2025 tablent sur une production de 30,53 millions de barils.
iGFM - (Dakar) Le ministère du Pétrole et des Energies a livré, ce lundi, le rapport sur le niveau de la production au niveau du gisement de Sangomar.
En mars dernier, Sangomar a produit 3,08 millions de barils de pétrole brut. C’est ce qu’a publié le ministère du Pétrole ce lundi. Il renseigne qu’au cours du mois, trois cargaisons, représentant un volume total de 2,85 millions de barils, ont été expédiées et commercialisées sur le marché international. Et sur une production cumulée de 25,79 millions de barils jusqu'ici, ce sont 24,74 millions de barils qui ont été vendus. Soit 26 Cargaisons.
«Les prévisions de production pour l’année 2025 devraient se chiffrer à environ 30,53 millions de barils de pétrole brut, avec un objectif de stabilisation de la production à 100 000 barils par jour», indiquent Birame Souleye Diop et ses hommes. Ils indiquent que la production du champ de Sangomar continue dont, de montrer de bonnes performances.
DIOMAYE ACCUSE, L'APR RIPOSTE
Face à ces allégations concernant de supposées "manœuvres souterraines" que mènerait Macky Sall, son parti dénonce une stratégie de victimisation du nouveau régime qui chercherait des boucs émissaires pour justifier son "immobilisme"
La dernière sortie médiatique du chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, accusant son prédécesseur, Macky Sall, d’user de manœuvres souterraines pour mettre en échec sa politique, est désapprouvée par le Sen de l’Apr. Cette instance exige de la part des autorités, des clarifications au sujet des manœuvres constitutionnelles annoncées lors de l’adresse à la Nation du président de la République.
Le Secrétariat exécutif national de l’Apr a réagi aux propos tenus le 4 avril par le président de la République Bassirou Diomaye Faye, lors d’une interview, accusant son prédécesseur de manœuvres souterraines. Dans un communiqué, les membres de ce parti font savoir que «les propos et insinuations du président de la République à l’égard du Président Macky Sall sont inqualifiables et manquent d’élégance et de tenue».
Il faut noter que lors de cet entretien, Bassirou Diomaye Faye a fait état de «choses» qui seraient en train d’être faites par Macky Sall, sans toutefois les qualifier. «Après notre passation de service, le 2 avril 2024, on s’est fait des accolades, pour ma part, avec le cœur vide. Ensuite, je lui ai donné l’avion présidentiel pour qu’il aille à La Mecque faire le petit pèlerinage. Mais je sais qu’il est en train de faire des choses», a-t-il dit, sans donner plus de détails.
Analysant cette sortie, les partisans de l’ancien chef de l’Etat soulignent qu’en «lieu et place de mesures concrètes pour poursuivre l’œuvre de transformation du Sénégal, le régime célèbre son premier anniversaire au pouvoir par des apitoiements, des complaintes et une recherche de boucs émissaires, afin de justifier son immobilisme, son incompétence et son inertie». Dans son document, l’ancien parti au pouvoir soutient que «le défilé a rendu hommage à la vision et au bilan du régime du Président Macky Sall, qui a doté le pays d’un outil de défense et de sécurité à la mesure de l’ambition que» l’Apr a «pour le Sénégal».
Par ailleurs, l’Apr exige des autorités «une clarification immédiate sur les réformes institutionnelles annoncées, afin d’en évaluer l’opportunité au moment où l’urgence relève plutôt du faible pouvoir d’achat des ménages, des milliers de licenciements abusifs de jeunes, de l’insécurité galopante et des arrestations arbitraires d’hommes politiques et de chefs d’entreprise». Dans la même veine, il demande à ce que «le Peuple souverain soit consulté par référendum pour toute modification concernant la nature du régime politique sénégalais, notamment l’ordonnancement institutionnel».
LA MAFIA DES VISAS SOUS ENQUÊTE
300 000 FCFA pour un simple rendez-vous visa : c'est la dénonciation portée par Guy Marius Sagna qui a poussé les autorités à lancer une investigation sur les pratiques de VFS Global, gestionnaire des demandes de visa pour plusieurs ambassades à Dakar
(SenePlus) - Le ministère de l'Intégration africaine et des Affaires étrangères a saisi les ministères du Commerce et de la Justice concernant des allégations de revente illégale de rendez-vous visa par VFS Global, le prestataire mandaté par plusieurs ambassades pour la gestion des demandes de visa.
Cette enquête fait suite à une question écrite adressée au gouvernement par le député Guy Marius Sagna, qui a alerté sur des pratiques potentiellement frauduleuses. Selon le parlementaire, "certains agents [de VFS Global] bloqueraient et/ou vendraient les rendez-vous visa aux plus offrants" avec des tarifs pouvant atteindre "300 000 FCFA voire plus pour décrocher des rendez-vous visa."
Dans sa réponse datée du 6 mars 2025 consultée par SenePlus, le ministère des Affaires étrangères, par la voix du Dr Khare Diouf, confirme avoir sollicité des "avis techniques" sur plusieurs aspects préoccupants, notamment :
Le mandat reçu par VFS Global de la part des ambassades
Le montant des frais appliqués par la société
Le caractère non remboursable des frais de traitement en cas de refus de visa
La lettre ministérielle, qui répond également à des préoccupations concernant les difficultés d'obtention de visas pour les réfugiés mauritaniens résidant en France, précise que ces derniers sont classés en "catégorie C" nécessitant une "consultation obligatoire". Par conséquent, leur admission sur le territoire sénégalais est soumise à "l'autorisation préalable obligatoire du MINTSP" (ministère de l'Intérieur et de la Sécurité publique).
"Le délai de traitement des demandes de visa sollicitées par les réfugiés mauritaniens résidant en France est indépendant de la volonté des MDC [Missions diplomatiques et consulaires] et des services centraux de mon Département", précise le document officiel.
Face à l'ampleur du phénomène, le ministère des Affaires étrangères annonce qu'une rencontre est prévue entre ses services compétents, les responsables de VFS Global et les représentants des ambassades et consulats concernés.
Par ailleurs, "une réunion est également envisagée entre mon Département et les missions diplomatiques et consulaires des pays de l'Union européenne accréditées au Sénégal sur les procédures de demande de visas", ajoute la lettre ministérielle.
Dans sa question écrite, le député Guy Marius Sagna avait exprimé son inquiétude quant aux conséquences de ces pratiques, affirmant que "ce genre de pratique contribuent, si elle est avérée, à l'émigration irrégulière."
Le ministère précise également que cette problématique est prise en compte "dans la réflexion en cours sur la réciprocité dans les modalités de délivrance des visas d'entrée au Sénégal aux ressortissants de certains pays."
PÉTROSEN DÉMANTÈLE TERANGA NAVAL SERVICES POUR DÉRIVE DANS L’ACTIONNARIAT
Initialement créée pour participer à la sécurisation des champs pétroliers et gaziers du Sénégal, la société TNS vient de connaître un tournant important.
La société Teranga Naval Services SA (TNS), initialement créée pour participer à la sécurisation des champs pétroliers et gaziers du Sénégal, vient de connaître un tournant important.
Le Directeur général de Pétrosen Holding, Alioune Gueye, a pris la décision de « démanteler » l’actionnariat de cette structure, suite à des révélations sur une domination étrangère dissimulée dans sa gouvernance. Selon les informations rapportées par le journal Libération, TNS, présentée comme une entreprise devant servir d’instrument pour promouvoir le privé national sénégalais, aurait en réalité été structurée au profit d’un mystérieux partenaire stratégique français, Philippe Jaunard, jusque-là inconnu du grand public. Ce dernier aurait bénéficié d’un pouvoir disproportionné au sein de la société, au détriment des intérêts nationaux.
Fin d’une gouvernance opaque dominée par un partenaire étranger
L’affaire remonte à fin 2023, lorsque TNS s’était vue accorder une autorisation exclusive de 25 ans pour fournir des navires de patrouille destinés à la sécurisation des installations pétrolières et gazières du pays. Une opération cadrée dans la stratégie de contenu local prônée par l’État, qui prévoyait une participation de 51 % de Pétrosen Holding dans le capital de TNS. À terme, 17 % de cette part devaient être cédés au secteur privé sénégalais, afin de faire de l’entreprise un véritable champion national dans le domaine stratégique de la sécurité maritime.
Cependant, cette ambition a été sérieusement dévoyée. TNS, sous son modèle initial, s’est éloignée de son objectif de servir les intérêts locaux. Devant cette dérive, Alioune Gueye a donc décidé de remettre les compteurs à zéro et de revoir entièrement la structuration de l’entreprise, conformément aux directives des nouvelles autorités en place. L’objectif : recentrer TNS sur le privé sénégalais, en garantissant une gouvernance transparente, équitable et réellement tournée vers la souveraineté économique. Une décision importante qui marque une volonté claire de l’État de reprendre le contrôle sur les secteurs sensibles liés à l’exploitation des ressources naturelles, tout en respectant les principes de contenu local et de développement endogène.
LE PRIX DU KILOWATT HEURE VA PASSER DE 117 A 60 FCFA
L’annonce est du ministre de l’énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Soulèye Diop qui était l’invité de l’émission «en vérité» de RSI. Une bonne nouvelle pour les Sénégalais même s’il faut être un peu patient !
Le prix de l’électricité au Sénégal connaîtra une baisse de près de 60 f. L’annonce est du ministre de l’énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Soulèye Diop qui était l’invité de l’émission «en vérité» de RSI. Il a révélé que le prix du kilowatt heure (KWh) va passer de 117 FCFA à 60 FCFA, soit une baisse de 57 francs.
Une bonne nouvelle pour les Sénégalais même s’il faut être un peu patient ! Il s’agit de la baisse du prix de l’électricité qui va passer de 117 à 60 F CFA. Selon le ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines, cette baisse de 57 F CFA sera effective après les réformes structurelles du secteur lancées il y a quelques mois. «Nous avons lancé une étude sur le plan de production de la Senelec 2025-2040. Cette étude vise à évaluer les besoins de la société en termes de production et d’infrastructures. Elle permettra d’identifier les leviers pour baisser les coûts», a fait savoir Birame Soulèye Diop invité de RSI. En cours depuis 4 mois, ce processus de réforme a déjà connu 17 réunions techniques, notamment pour discuter des révisions tarifaires en faveur des ménages à faibles revenus. Cette réduction est présentée comme une solution conjoncturelle, en attendant des réponses plus structurelles avec pour objectif final l’accès universel à l’électricité.
A en croire le ministre, cette baisse annoncée du KWh s’inscrit dans une réforme globale du secteur énergétique. Elle repose sur une rationalisation de la gestion, une optimisation des coûts de production et une amélioration de l'efficacité des infrastructures. «Nous voulons éliminer les dépenses inutiles et rendre la gestion plus saine», a précisé Birame Soulèye Diop, soulignant l’importance de l’efficacité énergétique dans la stratégie nationale.
Une bonne nouvelle pour les Sénégalais même s’il faut être un peu patient ! Il s’agit de la baisse du prix de l’électricité qui va passer de 117 à 60 F CFA. Selon le ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines, cette baisse de 57 F CFA sera effective après les réformes structurelles du secteur lancées il y a quelques mois. «Nous avons lancé une étude sur le plan de production de la Senelec 2025-2040. Cette étude vise à évaluer les besoins de la société en termes de production et d’infrastructures. Elle permettra d’identifier les leviers pour baisser les coûts», a fait savoir Birame Soulèye Diop invité de RSI.
En cours depuis 4 mois, ce processus de réforme a déjà connu 17 réunions techniques, notamment pour discuter des révisions tarifaires en faveur des ménages à faibles revenus. Cette réduction est présentée comme une solution conjoncturelle, en attendant des réponses plus structurelles avec pour objectif final l’accès universel à l’électricité. A en croire le ministre, cette baisse annoncée du KWh s’inscrit dans une réforme globale du secteur énergétique. Elle repose sur une rationalisation de la gestion, une optimisation des coûts de production et une amélioration de l'efficacité des infrastructures. «Nous voulons éliminer les dépenses inutiles et rendre la gestion plus saine», a précisé Birame Soulèye Diop, soulignant l’importance de l’efficacité énergétique dans la stratégie nationale.
Le ministre s’est également exprimé sur les contrats pétroliers et gaziers. À ce jour, le Sénégal compte trois contrats majeurs dont celui avec Woodside, sur le projet pétrolier de Sangomar, le projet GTA (Grand Tortue Ahmeyim), partagé avec la Mauritanie et Forteza, sur un autre gisement gazier. Le coût d’investissement pour Sangomar étant à 3 800 milliards de FCFA, tandis que celui de GTA s’élève à 4 800 milliards, soit presque l’équivalent du budget national de 2023. Pour ce qui est des retombées, il annonce que les deux pays (Sénégal et Mauritanie) se partagent 70 millions de MSKF (millions de pieds cubes de gaz) dans le projet GTA, soit 35 millions chacun. M. Diop a précisé que ce volume permettrait seulement d’alimenter une centrale à gaz de 150 MW. Or, pour atteindre une baisse durable du coût de l’électricité, le Sénégal a besoin d’environ 300 millions de M SKF. C’est pourquoi, dira-t-il, notre pays est en pleine négociation, via Petrosen et le ministère, pour obtenir ce volume supplémentaire.
A rappeler que le Sénégal n’a pas encore commencé la commercialisation de son gaz.
L’UEMOA RENFORCE SA GOUVERNANCE ET SON INCLUSION FINANCIERE
La première réunion ordinaire du conseil des ministres de l’UEMOA au titre de l’année 2025 s’est tenue à Dakar avant-hier. il a été question du rapport sur la situation économique et monétaire de la BCEAO, l’examen du document cadre de politique
La première réunion ordinaire du conseil des ministres de l’UEMOA au titre de l’année 2025 s’est tenue à Dakar avant-hier. il a été question du rapport sur la situation économique et monétaire de la BCEAO, l’examen du document cadre de politique ainsi que l’analyse de la stratégie régionale d'inclusion financière dans l’UEMOA. Au titre de la Cour des comptes de l'UMOA, le conseil s’est prononcé sur le projet de règlement portant approbation des comptes financiers des organes de l'union au titre de l'exercice 2023.
Réunis dans la capitale sénégalaise pour leur première session ordinaire de l’année, les ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont adopté une série de décisions stratégiques visant à renforcer la résilience économique de la région et à favoriser une croissance inclusive et durable. En effet, les travaux du Conseil ont permis d’adopter le rapport sur la situation économique et monétaire de l’UEMOA au 31 décembre 2024. Le document met en lumière le dynamisme de l’activité économique, avec des perspectives encourageantes en matière de croissance et de maîtrise de l’inflation. Ce rapport constitue désormais une référence majeure pour l’orientation des politiques économiques des États membres. L’autre décision importante porte sur l’adoption du document-cadre de stratégie régionale d’inclusion financière. Ce plan quinquennal vise à faciliter l’accès aux services financiers pour toutes les franges de la population, en particulier les plus vulnérables. Il met l’accent sur l’éducation financière, la protection des consommateurs et l’innovation responsable, dans l’optique de bâtir un secteur financier robuste, équitable et durable. Le Conseil a également désigné l’Autorité macro-prudentielle de l’UEMOA, qui sera chargée de définir et mettre en œuvre un cadre de surveillance destiné à prévenir les risques systémiques au sein de l’Union. En parallèle, les membres ont appliqué les dispositions de l’article 68 des statuts de la BCEAO, renforçant la gouvernance du Comité de politique monétaire de la Banque centrale.
Selon le Président Adama Coulibaly, l'approbation des comptes 2024 de la BCEAO, ainsi que des comptes de la BOAD (Banque Ouest-Africaine de Développement), témoigne de la volonté d’assurer une gestion rigoureuse et transparente des finances publiques. En outre, le Conseil s’est également penché sur la situation de la position intérieure de l’Union, en appelant à une démarche concertée entre la BCEAO et les États membres pour la résorber progressivement. Au titre de la Commission de l’UEMOA, les membres du Conseil ont donné un avis favorable à l’adoption d’un projet d’Acte additionnel relatif au pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité. Ce texte vise à renforcer la discipline macroéconomique et à favoriser l’harmonisation des politiques publiques au sein de l’espace communautaire. Enfin, la Cour des comptes de l’UEMOA a vu ses comptes 2023 approuvés, marquant un nouveau jalon dans le processus de redevabilité et de transparence financière des organes de l’Union.
DYNAMISME DE L'ACTIVITE ECONOMIQUE AU SEIN DE L’UNION
Le Président du conseil des ministres s’est également félicité de la consolidation de l'activité économique mondiale marquée par une baisse de l'inflation dans la plupart des régions du monde. Au sein de la zone, l'activité économique est restée dynamique. Alors que la croissance économique est estimée à 6,2% en 2024, après 5,3% en 2023. Un dynamisme qui, selon Adama Coulibaly, a été porté par l'accélération de la production dans les secteurs extractifs, manufacturiers et agricoles. À l'instar des autres régions du monde, le taux d'inflation est ressorti en baisse à 2,9% au 4 mai 2024 contre 4,1% le trimestre précédent. Un recul qu’il impute principalement à l'atténuation des pressions sur la crise des produits alimentaires.
Concernant la situation budgétaire, il relève une baisse du déficit global comprise à 5,1% du PIB à fin décembre 2024 contre 6,2% un an auparavant. Le profil des échanges extérieurs des pays de l'Union s'est amélioré en 2024. Le déficit du monde courant est ressorti à 6,4% du PIB après 9,4% en 2023 en relation avec la bonne orientation des termes d'échange et la hausse des ventes d'hydrocarbures à l'étranger. On note également le retour de certains États membres sur les marchés internationaux des capitaux.
UN EXCEDENT DE 13,9 MILLIARDS DE LA BALANCE DES PAIEMENTS
Abordant le point sur les transactions financières, Adama Coulibaly annonce un seuil global de la balance des paiements excédentaires de 13,9 milliards. Toutefois, il annonce de bonnes perspectives au titre de l’année 2025 notamment une progression du PIB à 6,3% impulsée notamment par la bonne tenue des productions agricoles extractives et manufacturières. Le taux d'inflation devrait ressortir en baisse à 2,7% en 2025 en raison de la détente des cours mondiaux des produits alimentaires et pétroliers importés. Au niveau des finances publiques, le déficit budgétaire devra s'établir à 3,7% en lien avec la poursuite par les États des efforts de consolidation budgétaire. Concernant le secteur extérieur, le sort global de la balance des paiements devrait ressortir à 1702,3 milliards en 2025 en lien avec l'amélioration continue des termes de l'échange, la hausse des productions agricoles et pétrolières dans la région, ainsi que la mobilisation de ressources à l'extérieur par les États membres.