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26 avril 2025
Economie
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CINQ ANS D'AVEUGLEMENT VOLONTAIRE
Alors que le pays découvre une dette de 7 milliards de dollars cachée par l'ancien régime, l'économiste Demba Moussa Dembélé pointe la responsabilité d'un FMI qui n'aurait rien vu... ou aurait choisi de ne rien voir
L'affaire de la dette cachée sénégalaise de 7 milliards de dollars secoue actuellement le pays, mais au-delà de la responsabilité de l'ancien président Macky Sall, c'est le rôle du Fonds Monétaire International qui est sévèrement remis en question par des experts financiers africains.
Demba Moussa Dembélé, économiste reconnu et directeur du Forum africain des alternatives, ne mâche pas ses mots concernant la responsabilité de l'institution internationale. "Comment se fait-il que pendant 5 ans une telle fraude ait échappé à la vigilance du FMI et de la Banque mondiale qui ont des représentants résidents au Sénégal depuis de nombreuses années?", s'interroge-t-il.
Pour l'économiste, membre du conseil du Forum social africain à Dakar, le constat est accablant : avec tous les moyens dont dispose le FMI, travaillant étroitement avec tous les ministères clés et ayant accès à l'ensemble des données économiques du pays, il est impensable que l'institution n'ait rien détecté pendant cinq années consécutives.
"Si pendant 5 ans ces institutions avec tous les moyens dont elles disposent n'ont pas été capables de détecter des fraudes [...], ça veut dire que quand même il y a un problème avec la façon dont ils gouvernent l'économie mondiale", affirme-t-il.
Dembélé évoque une possible complicité délibérée, motivée par des considérations géopolitiques : "Le régime de Macky Sall était un des chouchou de l'Occident et comme nous sommes dans une région où le souverainisme avec ce qui se passe dans les pays du Sahel inquiète l'Occident [...], le Sénégal comme la Côte d'Ivoire d'ailleurs réputé stable et démocratique, il fallait les épargner."
Le chef de la mission du FMI a d'ailleurs récemment commencé à reconnaître une forme de "responsabilité partagée" dans cette affaire, selon Dembélé, qui y voit un aveu partiel de complicité.
La situation place désormais le nouveau gouvernement sénégalais dans une position délicate. Le FMI exige que le déficit budgétaire, actuellement proche de 12%, soit ramené à 3-4% d'ici 2027, ce qui impliquerait des mesures d'austérité drastiques : réduction des subventions énergétiques, gel des recrutements dans la fonction publique, et restructuration des agences gouvernementales.
"Ce sera la croix et la bannière", prévient l'économiste, qui s'inquiète de voir le peuple sénégalais, non responsable de ces dérives, en payer le prix. Selon lui, les nouvelles autorités, notamment le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko, tentent de préserver la population en concentrant les efforts sur la réduction des dépenses étatiques.
Cette affaire révèle les failles profondes de la gouvernance financière internationale appliquée à l'Afrique. Demba Moussa Dembélé souligne que ces institutions internationales "existent surtout à cause de l'Afrique" et que "si l'Afrique n'avait pas de programme avec la Banque mondiale et le FMI, la moitié de leur staff serait licencié".
Alors que l'opinion publique sénégalaise réclame des comptes aux responsables de cette situation, y compris à l'ancien président Macky Sall qui vit désormais au Maroc, le débat s'élargit aux responsabilités des institutions internationales censées surveiller et garantir la stabilité financière mondiale.
Cette crise de confiance envers le FMI n'est pas sans rappeler celle qui a suivi la crise financière mondiale de 2008, où l'institution avait également été prise au dépourvu malgré ses prétentions à anticiper les risques systémiques.
AMADOU BA DRESSE LE BILAN DE L’AN UN DE DIOMAYE FAYE
S'exprimant à l'occasion de l'Aïd-el-Fitr à Thiès, le parlementaire a évoqué les "actions énergiques" engagées par le gouvernement malgré l'héritage d'une "dette cachée" considérable, tout en lançant un appel à la mobilisation collective
La première année d’exercice du pouvoir bien que “difficile” a été “profitable” parce qu’ayant permis de jeter les bases d’un véritable programme de développement, a estimé, dimanche, le président du groupe parlementaire du Pastef (majorité au pouvoir), Amadou Bâ.
“Cette année est profitable à plusieurs niveaux. A partir d’une situation budgétaire réelle connue, on peut jeter maintenant les bases d’un véritable programme de développement”, a dit l’honorable député Amadou Ba.
Le parlementaire s’adressait à la presse, après avoir effectué, au Terrain Tound de la Cité Ousmane Ngom de Thiès, la prière de l’Aïd-el-Fitr marquant la fin du ramadan pour une partie des musulmans sénégalais.
“Nous avons pris le pays dans une situation très difficile, vu le contexte politique et électoral qui a précédé l’accession au pouvoir du président Diomaye Faye”, a dit Amadou Bâ.
Cette difficulté est liée, selon lui, au “déficit abyssal” trouvé sur place, avec une “dette cachée de près de 5.000 milliards (de FCFA)”, donnant “très peu de marge budgétaire” au nouveau gouvernement.
“Néanmoins, des actions énergiques ont été engagées dès le départ, (pour) maîtriser les dépenses, empêcher la corruption”, a-t-il relevé.
Ces mesures ont permis au gouvernement de faire preuve de “résilience, malgré les difficultés”, a-t-il dit.
Il a pu ainsi “soutenir les populations en maintenant les subventions, au moment où les partenaires techniques et financiers demandaient leur suppression”, et baisser les prix, poursuit le député.
Selon le parlementaire, tout le gouvernement s’attelle à poser les jalons d’un programme de développement.
“Il reste, a-t-il dit, l’appui et la participation du peuple sénégalais”, le développement étant “une affaire de chacun”.
Soulignant la responsabilité individuelle de chaque Sénégalais dans l’atteinte de cet objectif, il a ajouté que c’est la “convergence de toutes les énergies” qui permettra d’y arriver.
Il a insisté sur le “message d’espérance et d’espoir”, qu’il souhaite livrer aux Sénégalais et selon lequel, “la première année a été difficile, mais chaque année, les difficultés vont s’amoindrir jusqu’à la fin du mandat” de Bassirou Diomaye Faye.
Amadou Bâ a profité de l’occasion pour formuler des prières pour “le peuple frère palestinien qui subit actuellement les foudres d’un État criminel, avec des meurtres d’enfants et de femmes”.
“Nous prions qu’Allah, seul détenteur de la puissance, leur vienne en aide”, a-t-il dit. Il a aussi adressé ses félicitations aux musulmans sénégalais après un mois dévotion.
LES STARS TEXTILES DE LA KORITÉ
L'effervescence règne dans les ateliers de couture dakarois à la veille de l'Aïd el-Fitr. Les maîtres tailleurs, débordés par les commandes, révèlent les tendances de cette année : bazin riche, super cent et lafaya se déclinent en différents modèles
L’ambiance de fête à l’approche de l’Aïd el-Fitr ou Korité, marquant la fin du mois de ramadan, est perceptible chez les tailleurs, où les clients se pressent, certains pour passer leurs commandes, d’autres récupérer leurs habits déjà confectionnés avec les tissus en vogue.
Dans la capitale Dakar, à la Médina, près du centre-ville, par exemple, les ateliers ne désemplissent pas. On constate le volume de travail des tailleurs ces derniers jours au vu des tas d’habits trouvés sur des tables et des chaises à l’entrée des ateliers.
Des tailleurs interrogés par l’APS assurent avoir confectionné des tenues avec pour la plupart des tissus en super cent, en bazin riche très prisés. La dentelle et le coton brodé dit ”Lafaya” ne sont pas en reste, alliant modernité et tradition pour satisfaire les besoins de la clientèle.
A la rue 5 x Corniche, à la maison de couture d’Alpha Diallo, le maître tailleur et spécialiste d’habits pour hommes exprime déjà sa satisfaction.
Trouvé dans son atelier entrain de donner des directives à ses apprentis, Alpha Diallo souligne que les tissus comme le super cent ou encore le bazin sont les plus commandés par sa clientèle.
Il note que ces tissus sont mis en valeur selon le goût de chaque client, avec une attention très soutenue. La tendance actuelle les pousse à proposer des tenues modernes sur lesquelles ils ajoutent plusieurs décorations, selon la technique de ‘’fil à fil’’.
‘’Nous utilisons des bons tissus que les clients apportent et nous les valorisons avec une bonne décoration à la technique de fil à fil par exemple’’, indique le maître tailleur.
Pour cette Korité, il déclare que les hommes font très souvent la commande de costumes africains dont les prix varient entre 10.000, 25.000 et 50.000 Fcfa, l’unité.
‘’Tout dépend du modèle choisi par le client’’, a-t-il expliqué.
De l’autre côté de la rue 6 x 3, se trouve l’atelier de Seynabou Diop. Trouvée en plein repassage, cette dame, la trentaine révolue, fait savoir que les modèles sont réalisés, selon le choix de la cliente.
Spécialisée uniquement en tenues pour femme, elle témoigne que les robes en tissus comme Lafaya, le voile et la dentelle, font l’affaire actuellement.
Quand la tradition se marie à la modernité
‘’Actuellement les gens n’ont pas d’argent, quand ils apportent leur bazin par exemple, ils ne viennent plus avec les bazin riches. Il faut savoir que nous recevons beaucoup plus de commande pour les enfants, car ce sont eux qui sont plus mis en avant lors de la Korité’’, explique t-elle.
Habillé en trois pièces, Lamine Seye, ancien président de l’association des tailleurs sénégalais, affirme pour sa part que les nouvelles tendances pour cette Korité se réalisent dans un ‘’mariage entre la modernité occidentale et les tenues traditionnelles’’.
‘’Actuellement, on présente à nos clients pour cette Korité, des modèles qui sont en coupes modernes, qui sont entre le style européen et celui africain, surtout avec les Sénégalais. Les tissus sont modernisés avec la coupe’’, précise-t-il, ajoutant que ces derniers sont beaucoup plus prisés par des jeunes.
Lamine Sèye estime que les jeunes préfèrent des modèles à leur reflet. D’où, l’obligation pour les tailleurs de s’adapter à leur préférence en ‘’alliant modernité et tradition’’.
‘’Ils viennent parfois avec du super cent ou du bazin riche, avec lesquelles nous essayons de rassembler le côté traditionnel et celui moderne. Nous leur proposons des costumes tailleurs, avec des garnitures, etc.’’, a-t-il expliqué.
Hormis les jeunes, M. Sèye confectionne également des tenues pour enfants, notamment des filles, qu’il propose à 5000 ou 10.000 Fcfa pour la main d’œuvre, selon le choix du modèle.
Grande de taille, Babacar Diop, ce tailleur qui comptabilise 40 ans d’expérience, confectionne uniquement des tenues d’adultes pour cette Korité.
Selon lui, son expérience lui permet d’offrir un ‘’bon rendu’’ à ses clients de plusieurs nationalités. Pour cette Korité, il affirme que son atelier fait tout pour rendre ses clients étrangers notamment maliens et ivoiriens ”heureux”.
‘’Nous proposons et créons des modèles qui sont rares et différents pour nos clients, avec des tissus comme le bazin geztner, le super cent, lafaya’’, a-t-il poursuivi.
PETROSEN E&P EN QUETE D’AUTONOMIE OPERATIONNELLE
Filiale de la Société des pétroles du Sénégal, Petrosen E&P aspire à devenir un acteur clé du secteur des hydrocarbures grâce à la détention et à l’exploitation d’actifs dans le sous-secteur pétrolier et gazier national.
Lors de la cérémonie de passation de service, tenue hier vendredi 28 mars 2025, à Dakar, le nouveau directeur général de Petrosen E&P, M. Talla Guèye, a exprimé sa volonté de renforcer l’autonomie de l’entreprise en assurant une gestion directe des futurs actifs pétroliers et gaziers du Sénégal. Cette ambition repose sur une approche fondée sur une prise de décision stratégique éclairée, le développement du contenu local et la formation des jeunes talents.
Filiale de la Société des pétroles du Sénégal, Petrosen E&P aspire à devenir un acteur clé du secteur des hydrocarbures grâce à la détention et à l’exploitation d’actifs dans le sous-secteur pétrolier et gazier national.
« Nous allons activement préparer la prise en main directe de nos futurs actifs afin de nous établir en tant qu’opérateur », a affirmé M. Guèye. Pour concrétiser cette vision, il prône une politique de gestion proactive dans les prises de décisions techniques et stratégiques en collaboration avec les partenaires de l’entreprise.
Le nouveau directeur général souligne que cette stratégie vise à optimiser l’exploitation des ressources nationales en intégrant l’ensemble de la chaîne de valeur, de l’extraction à la transformation, tout en mettant l’accent sur le développement du contenu local et la formation des jeunes. « Au-delà des chiffres et des équations techniques, notre objectif ultime demeure l’amélioration des conditions de vie des Sénégalais », a-t-il déclaré, insistant sur l’importance de travailler avec discipline, engagement et dans l’intérêt national.
Estimant que le contexte politique actuel est propice à cette transformation, M. Guèye a exhorté ses collaborateurs à embrasser une nouvelle dynamique axée sur l’intégrité et la cohésion nationale. Il succède ainsi à M. Thierno Seydou Ly, qui, en lui passant le témoin, a salué ses compétences et son engagement à mener Petrosen E&P vers son ambition ultime : devenir un opérateur pétrolier de premier plan sur le continent africain et un employeur majeur au Sénégal. M. Ly, qui a dirigé l’entreprise depuis mai 2022, a rappelé que la société devra poursuivre ses projets en cours avec la même rigueur et innover pour relever les défis futurs. Le président du conseil d’administration de Petrosen a, quant à lui, rendu hommage au travail accompli par M. Ly et souligné le rôle fondamental du personnel, dont le dévouement et le professionnalisme seront des atouts essentiels pour la réussite de cette nouvelle ère.
En s’engageant sur cette voie, Petrosen E&P ambitionne d’accroître son influence dans le paysage énergétique national et africain, affirmant ainsi son rôle stratégique dans l’exploitation des ressources naturelles du Sénégal.
CES PROJETS POLÉMIQUES
Derrière la façade rutilante des infrastructures inaugurées ces dernières années se cache une réalité troublante. Qu'il s'agisse du TER, du BRT ou du Prodac, ces chantiers révèlent un schéma récurrent de dépassements budgétaires et de financements opaques
De nombreux projets d’infrastructures de grande envergure ont été initiés au Sénégal sous la présidence Macky Sall. Leurs budgets, évalués à des centaines de milliards n’ont pas laissés les Sénégalais indifférents tant et ont suscité des interrogations et des débats parfois vifs quant à leurs modes de financement, leur utilité.
Au Sénégal, la réalisation des infrastructures de grande envergure a souvent l’objet de nombreuses controverses. Ce, en raison des sommes d’argent annoncées pour les réaliser mais surtout les interrogations qu’elles suscitent relativement à leur utilité et leur impact sur l’économie nationale. C’est le cas du Train Express Régional (TER). Dans ce projet tout ou presque a été sujet de discordes. Plusieurs montants avaient été annoncés sur le coût réel de l’infrastructure devant relier dans un premier temps Dakar à Diamniadio, soit 36 Km, avant d’être prolongé jusqu’à l’ aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD).
A la cérémonie de lancement de l’infrastructure, l’ancien président de la République, Macky Sall, avait soutenu que le montant du financement était de 568 milliards de F CFA. Plus tard, un prix contradictoire avait été avancé. Sur le site officiel du Bureau d’information gouvernementale (Big), il est indiqué que le TER a coûté 656 milliards de F CFA : 568 milliards au début du projet et un avenant de 88 milliards, soit 15% du coût de départ, signale-t-on. Aussi, selon la même source, il est mentionné que 5 milliards de F CFA ont été prévus pour l’indemnisation des impactés. Mais, finalement, 50 milliards F CFA avaient été payés. Quid des délais de livraison qui étaient venus s’ajouter aux sources de discorde.
A côté de ce Train Express Régional, existe aussi le projet de Bus Rapid Transit (BRT) qui relie Guédiawaye et le centre-ville de la capitale. Si le coût estimatif annoncé au départ du projet en octobre 2019 était de 300 milliards. Le financement total a atteint 419 milliards de F CFA dont 69% supportés par l’Etat et ses partenaires au développement, et 31% par le secteur privé, soit 130 milliards de F CFA. Selon le Cetud, la structuration du financement s’établit ainsi qui suit : la réalisation des infrastructures routières et des équipements connexes du Brt est un financement de la Banque mondiale (61, 5%) et de la Banque européenne d’investissement (38, 5%).
Une autre infrastructure à milliards, Air Sénégal. Créée en 2016 sur les cendres de la défunte compagnie Sénégal Airlines, la nouvelle compagnie Air Sénégal est depuis quelque temps confrontée à des ennuis interminables qui sapent l’élan bien enclenché depuis 2018 avec l’acquisition d’une flotte composée de deux ATR72-600. La compagnie Air Sénégal a du mal à tenir, à cause de son surendettement, de ses mauvais choix stratégiques et surtout de ses investissements massifs dans des Airbus pourtant flambants neufs. À cela, s’ajoutent des retards interminables déplorés par les clients tant pour les vols internes qu’externes, ainsi que les coûts élevés des vols, les détours par divers pays et des escales de plusieurs heures sur le continent africain. Même s’il faut le reconnaitre, depuis quelques temps, la compagnie semble retrouver une bonne santé.
Prodac, un projet mort-né
La polémique autour du financement du Programme des Domaines Agricoles Communautaires (Prodac) a aussi beaucoup défrayé la chronique au Sénégal. Ce programme était prévu pour une durée 5 ans (2014-2018), avec un budget estimatif à mobiliser de 100 milliards de Francs CFA. Il inclut les DAC de Séfa dans la région de Sédhiou, de Itato, dans la région de Kédougou, Keur Momar Sarr dans la région de Louga, Keur Samba Kane dans la région de Diourbel, Dodji, dans la région de Louga, Boulel dans la région de Kaffrine, de Fafacourou, dans la région de Kolda, de Niombato, dans la région Fatick, de Notto Diobass, dans la région de Thiès, de celui d’Axe Ourossogui-Bakel dans la région de Matam et de la Zone des Niayes dans la région de Dakar.
Selon la Cour des Comptes, le schéma de financement des DAC de Séfa, Itato, Keur Momar Sarr et, Keur Samba Kane fait intervenir la compagnie ouestafricaine de Crédit-bail plus connue sous le nom de Locafrique qui a conclu, en février 2016, avec l’Etat du Sénégal àune convention de financement d’un montant total de 29.600.536.000 FCFA. Il s’agit d’une convention de crédit à moyen terme d’une durée de 60 mois aux termes de laquelle Locafrique, bénéficiaire d’une ligne de crédit dédiée octroyée par Afreximbank, s’engage à payer les factures présentées par Green 2000 et validées par le Prodac.
Tous les paiements doivent faire l’objet d’une retenue de garantie de 5% libérable après la réception définitive, afin de garantir l’exécution des ouvrages.
Mais la Cour des Comptes a noté de nombreux dysfonctionnements qui affectent le mécanisme de financement et de remboursement de la dette envers LOCAFRIQUE.
A cet égard, la Cour souligne un dispositif complexe de couverture financière du remboursement de la dette, un dépassement du montant des créances cédées par rapport au reliquat à verser, la violation d’une disposition budgétaire relative au remboursement de la dette de l’État, le non-respect des paiements effectués via le compte de dépôt, un surplus de paiement sur les effets cédés à la BNDE et une absence de maitrise de la situation de remboursement de la dette, entre autres.
UNE RECETTE CONTRE L’AUGMENTATION DES TARIFS DE L’ELECTRICITE
Des sources exerçant dans le domaine énergétique proposent la scolarisation des bâtiments administratifs pour pallier à l’augmentation des tarifs de l’électricité. Cette recommandation fait suite à la suppression annoncée des subventions sur l’électricité
Des sources exerçant dans le domaine énergétique proposent la scolarisation des bâtiments administratifs pour pallier à l’augmentation des tarifs de l’électricité. Cette recommandation fait suite à la suppression annoncée des subventions sur l’électricité par le gouvernement.
Face à la situation économique morose du pays, le gouvernement du Sénégal a annoncé plusieurs mesures dont la suppression de la subvention sur le secteur de l’électricité. Une décision qui n’est pas sans conséquences sur toute la chaine de valeur du secteur de l’énergie d’une manière générale et celui de l’électricité en particulier. C’est pourquoi des sources exerçant dans le domaine énergétique recommandent au gouvernement des solutions palliatives pour amortir cette éventuelle hausse des tarifs. Selon elles, « plusieurs opportunités se présentent et ne manquent pas mais résident essentiellement sur la volonté du gouvernement de se décider à accompagner les investisseurs nationaux vers l’énergie durable ».
« L’objectif étant naturellement d’exploiter le vaste potentiel d’énergies renouvelables que possède le Sénégal et d’utiliser les ressources énergétiques actuelles dont nous disposons de manière plus efficace et de garantir le vœux d’un accès universel à l’énergie réaliste et réalisable », nous confie-t-on.
Selon nos sources, il appartient alors au Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, au Premier Ministre, Ousmane Sonko de promouvoir le déploiement et la production de systèmes énergétiques d’énergie propre sur l’ensemble des bâtiments administratifs et autres sites énergivores.
« Je crois que la solarisation peut nous servir de levier pour amortir une éventuelle hausse des tarifs de l’électricité », conseille un expert en énergie renouvelable qui pense que «le gouvernement pourrait alors s’orienter vers un engagement systémique avec la diversification de la production de l’électricité et à améliorer la sécurité électrique et à progresser vers des sources d’énergie plus propre comme le solaire sur certains édifices comme les ministères, les universités, les hôpitaux, etc. »
Cette option pourrait aider le gouvernement à faire des économies énormes sur la facture de l’électricité et soulager l’opérateur national qui peine, assez souvent à recouvrer ses factures. «Il suffit de se promener à l’Université et se rendre compte du manque à gagner avec des factures électriques qui ne sont presque jamais payées», s’énerve Moustapha Faye, Expert en énergie.
Pour endiguer ce phénomène, conseille-t-il, il est important de soulager Senelec qui peine toujours à recouvrer ses factures et qui ne peut pas couper l’électricité à un hôpital ou une université avec les conséquences que cela pourrait engendré. C’est pourquoi, il croit savoir que l’essentiel est de favoriser les opportunités d’investissement, de faciliter les partenariats public-privé pour garantir une sécurité et une souveraineté électrique certaine et concrète qui accompagnera naturellement la vision «Sénégal 2050 » dans tous ses axes de développement passant de la souveraineté alimentaire avec la modernisation de l’agriculture, au soutien de la transformation digitale et à la souveraineté numérique du pays avec le «New Deal Technologique», la transformation industrielle, entre autres. Et ce d’autant plus que des propositions d’alternatives crédibles et efficaces existent avec des solutions rapides avec la solarisation de ces bâtiments extrêmement énergivores. Les manifestes ne manquent pas pour le déploiement de nouvelles formes d’énergie par une démarche déjà amorcée par certaines structures privées bien sénégalaises qui ne cachent pas seulement leur enthousiaste pour l'essor de l'énergie solaire.
La crise de l’électricité pourrait être évitée avec la mise en place rapide des projets de solarisation de grande envergure au niveau des bâtiments de l’administration centrales et décentralisées comme les mairies, l’éclairage public
Il demeure important d’engager des négociations de partenariats avec les investisseurs privés nationaux et/ou internationaux déjà dans des projets d'énergie renouvelable pour renforcer et faciliter la mobilisation de l'investissement privé qui aiderait le gouvernement à mettre en place très rapidement un levier d’accompagnement et d’assouplissement de la levée prochaine des précieuses subventions.
MARCHÉ DE LA POMME DE TERRE, L’ARM IMPOSE UNE NOUVELLE RÉGULATION
L’Agence de Régulation des Marchés a annoncé la suspension temporaire de la commercialisation par les agrobusiness. Un dispositif de surveillance du transport sera également mis en place afin d’assurer la traçabilité des produits.
Dans un communiqué officiel, l’Agence de Régulation des Marchés (ARM), sous l’égide du ministère de l’Industrie et du Commerce, a annoncé une série de mesures visant à mieux encadrer la commercialisation de la pomme de terre locale.
L’ARM a décidé de suspendre temporairement la mise en marché des pommes de terre par les agrobusiness. Cette décision vise à favoriser la commercialisation de la production locale issue des petits producteurs et à garantir une valorisation équitable de leurs produits.
Un dispositif de surveillance du transport des pommes de terre sera mis en place. Grâce à un suivi des véhicules de transport, cette mesure a pour objectif d’assurer la traçabilité des produits et de garantir un approvisionnement régulier du marché.
Les autorités préviennent que des sanctions seront appliquées aux acteurs ne respectant pas ces nouvelles dispositions. L’ARM appelle ainsi à la collaboration de tous les acteurs du secteur pour la bonne mise en œuvre de cette régulation.
Ces mesures s’adressent principalement à l’Interprofession Pomme de Terre (IPDT), aux agrobusiness et aux commerçants.
LE DRAGON CHINOIS S'EMPARE DU MARCHÉ SÉNÉGALAIS
En 2024, la Chine a détrôné la France comme premier partenaire commercial du Sénégal, avec des importations atteignant 848,242 milliards FCFA (+8,3%), tandis que celles en provenance de la France ont chuté à 725,252 milliards FCFA (-17%)
Le paysage du commerce extérieur du Sénégal a connu un changement significatif en 2024, avec la Chine supplantant la France en tant que premier fournisseur du pays. Selon les données publiées par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), les importations en provenance de la Chine ont enregistré une hausse de 8,3 %, atteignant un montant de 848,242 milliards FCFA (soit environ 1,3 milliard d’euros). Parallèlement, celles en provenance de la France ont connu une baisse de 17 %, s’établissant à 725,252 milliards FCFA (environ 1,1 milliard d’euros).
Un nouveau classement des partenaires commerciaux
Ce basculement place désormais la France en deuxième position des principaux partenaires commerciaux du Sénégal. Elle est suivie par la Russie, les Émirats arabes unis et la Belgique, qui occupent respectivement les 3e, 4e et 5e places avec des importations s’élevant à 578,966 milliards FCFA, 408,962 milliards FCFA et 397,632 milliards FCFA.
D’autres pays renforcent également leur présence dans le classement des dix premiers fournisseurs du Sénégal : l’Inde (329,816 milliards FCFA), le Nigeria (314,782 milliards FCFA) et la Turquie (238,935 milliards FCFA) occupent respectivement les 6e, 7e et 8e positions. Le Nicaragua et les États-Unis ferment le top 10 avec des importations estimées à 229,696 milliards FCFA et 198,234 milliards FCFA.
Ensemble, ces dix pays représentent 60 % des importations du Sénégal en 2024, pour un volume total de 4 270 milliards FCFA.
Un recul du déficit commercial
Dans le même temps, le Sénégal a enregistré une baisse de son déficit commercial, qui s’établit à 3 252,3 milliards FCFA en 2024, soit une diminution de 731,06 milliards FCFA par rapport à l’année précédente (3 983,4 milliards FCFA en 2023). Cette amélioration s’explique en partie par une légère diminution des importations, qui ont reculé de 0,6 % pour atteindre un total de 7 161,4 milliards FCFA.
Ces performances illustrent l’évolution des dynamiques commerciales du Sénégal, marquées par la montée en puissance de nouveaux partenaires et la diversification des sources d’approvisionnement du pays.
DERRIÈRE LA DETTE CACHÉE
Face à la polémique suscitée par le débat autour de la dette cachée, ‘’EnQuête’’ a sollicité l'avis de plusieurs experts pour en déterminer les contours et la portée de cette notion technique qui ne renvoie pas forcément à des qualifications pénales
Face à la polémique suscitée par le débat autour de la dette cachée, ‘’EnQuête’’ a sollicité l'avis de plusieurs experts pour en déterminer les contours et la portée de cette notion technique qui ne renvoie pas forcément à des qualifications pénales.
“Ne tombons dans aucune diversion. La confirmation du FMI de la dette cachée par le régime de Macky Sall de 2019 à 2024 doit faire l’objet de tous les lives, post Facebook, tweets, débats dans les groupes WhatsApp, conférences et thé-débats dans les coordinations et cellules”. Le peuple, poursuit Amadou Ba, doit définitivement comprendre les enjeux et conséquences de cette confirmation. Le député, juriste de surcroit, ne s'en limite pas.
Pour lui, l'argent de ce peuple “a été volé et qu’il faut tout récupérer”. La justice, peste-t-il, “doit maintenant immédiatement s’activer pour identifier les responsables”.
Le verdict d'Amadou Ba est sans équivoque. Le Premier ministre Ousmane Sonko, selon lui, avait raison. Les opposants avaient tort. Il en résulte la déduction suivante : premièrement, “il est urgent de criminaliser le détournement de deniers du peuple pour empêcher la récidive. Deuxièmement, il estime que “tout le peuple doit être patient et se mobiliser derrière le gouvernement pour redresser le pays. Tous les contrefeux, faux débats et diversions de l’opposition et de leurs sbires médiatiques ne doivent plus faire l’actualité”, décrète le porteur de la loi portant interprétation de l'amnistie.
Nos tentatives d'entrer en contact avec lui pour plus de clarifications sont restées vaines.
Ce qui est clair, c'est que, comme lui, ils sont nombreux, les observateurs, à confondre ou à faire l'amalgame entre “dettes cachées” et malversations. Ce, malgré les précisions diplomatiques du chef de la délégation du Fonds monétaire international qui a effectué une mission au Sénégal ces derniers jours.
Sur RFI, la journaliste lui a demandé : “Des sources parlent de sept milliards de dollars qui auraient été détournés. Vous confirmez ?” À cette question, le chef de la délégation, M. Gemayel, avait répondu sans hésiter : “25 % du PIB, c'est à peu près 6-7 milliards de dollars. Je ne dirais pas détourné ; c'est un endettement qui n'a pas été dévoilé. Et donc le stock de la dette a été sous-estimé de 6-7 milliards de dollars à peu près.” À la journaliste qui demande si l’on peut parler de mensonge par rapport à ce qui est arrivé, le fonctionnaire du FMI s'est voulu bien plus mesuré. “Il y a une sous-estimation”, rétorque-t-il net, avant d'expliquer : “Donc, une partie de la dette qui a été cachée. Ce qui a permis aux autorités de s'endetter plus sur les marchés, de donner un signal plus positif aux marchés financiers et aussi de pouvoir s'endetter à des taux plus favorables que ce que ces taux auraient été, si la dette était plus élevée.”
Selon certaines estimations, la dette cachée a atteint 1 000 milliards de dollars au niveau mondial
‘’EnQuête’’ a essayé d'en savoir plus sur les dettes cachées. Qu'est-ce que c'est ? Quelles en sont les implications ? Dette cachée renvoie-t-elle forcément à une malversation ?
D'abord, dans le blog du FMI, dans un article rédigé avec la contribution de Kika Alex Okoh - agent au Département juridique du FMI - la définition suivante est donnée à cette notion qui défraie la chronique : “La dette cachée est un emprunt dont un État est redevable, mais qui n’est pas divulgué à ses citoyens ou aux autres créanciers.” Cette dette, par nature, renchérit la cadre du FMI, “est souvent exclue du bilan comptable public, mais elle est bien réelle et atteint 1 000 milliards de dollars au niveau mondial”, informe la source qui renvoie au rapport “Hidden Debt Revelations” (en français Révélations sur la dette cachée) 2022-2023.
Ce qu'il faut comprendre par dette cachée
Qu'en pensent les experts ? Plusieurs économistes ont été interpellés par ‘’EnQuête’’ pour mieux cerner cette notion de dette cachée. Pour Dr Ndongo Samba Sylla, chercheur très respecté pour ses nombreux travaux scientifiques, il faudrait comprendre par dette cachée “des dettes contractées sans autorisation parlementaire et qui n'ont pas été reportées comme faisant partie de la dette publique officielle”.
Pour sa part, le professeur Malick Sané de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar donne la définition suivante : “Je ne pense pas qu'il y ait une définition consacrée, mais on peut comprendre par-là toute dette qui n'a pas été officiellement déclarée.” Rappelant que souvent, la notion est mise entre guillemets, il est revenu sur le fait que cette dette n'est pas totalement cachée. “Ce n'est pas pour rien qu'on le met souvent entre guillemets. Entre guillemets parce qu'il y a quand même des traces. Mais comme c'est consigné quelque part de manière plus ou moins officieuse, on dit que c'est caché. Mais on connait qui sont les créanciers, on connait les montants’’.
Alors, dette cachée vaut-elle forcément malversations ? Le professeur est catégorique : “Pas du tout. Ça ne rime pas du tout avec malversations. En tout cas pas de manière systématique.”
Dans le même sillage, le professeur Mounirou Ndiaye est d'avis qu'une dette ne peut pas être cachée. “Il y a toujours une institution financière ou un partenaire qui accorde cette dette et elle fait toujours l'objet d'une écriture. Maintenant, pour ce que l'on appelle communément dette cachée, il y en a deux catégories. Il y a, d'une part, des dettes qui ne figurent pas dans les documents budgétaires. D'autre part, les dettes qui sont expressément dissimulées par l'État pour éviter que la signature internationale soit ternie ou que sa crédibilité soit entamée” a-t-il détaillé.
Pour le cas de nos États, souligne-t-il, les deux catégories existent. “Il y a le cas des lettres de confort et les lettres de garantie qui permettent de financer des choses sous la garantie ou sous la responsabilité de l'État, sans pour autant que ces dettes transparaissent dans les documents budgétaires. Il y a également cette volonté de dissimuler, une tendance débridée à l'endettement qui pousse à vouloir dissimuler une partie de la dette pour continuer à bénéficier de meilleures conditions”, précise le spécialiste.
Mais, alors que le Pr. Sané indique que cela ne rime pas forcément avec détournement, le Pr. Mounirou Ndiaye semble un peu plus nuancé. À la question de savoir si dette cachée renvoie forcément à vol ou autre acte de malversation, voici sa réponse : “Je pense qu'on peut nuancer. Parce que dans certains cas, on peut se demander valablement où est passé l'argent ? Parce que de l'argent a été emprunté pour des projets et on ne voit pas que ces projets ont été réalisés. Il revient à la justice d'en déterminer les tenants et aboutissants, et de situer les responsabilités. Le parquet financier est en train de travailler dans ce sens.”
Dette cachée ne rime pas forcément avec vol ou détournement
Depuis quelques jours, le cas du Sénégal défraie la chronique. Chacun y allant de son commentaire. Ce qui nous pousse à demander si la pratique est rare ou fréquente à l'échelle internationale. Selon le Dr Ndongo Samba Sylla, “les dettes cachées existent dans les pays où les contrôles démocratiques sont défaillants”. L'économiste donne l'exemple du Mozambique, avec le scandale emblématique des Tuna bonds. “Cependant, la pratique consistant à maquiller les comptes du gouvernement pour les présenter à leur avantage est assez répandue (les dettes cachées étant un exemple extrême et illégal)”, souligne le spécialiste.
À la question de savoir dans quelle catégorie il rangerait l'exemple du Sénégal, il rétorque : “C'est un mélange des deux. La dette contractée auprès du système bancaire sans autorisation du Parlement est un cas clair de violation de la loi.” Sur les prêts projets financés sur ressources extérieures, il est moins tranché. “J'imagine qu'il faut entrer dans les détails. Mais c'est sans doute plus difficile de gruger les chiffres qui concernent la dette extérieure auprès des partenaires bilatéraux et multilatéraux occidentaux”, a-t-il précisé.
Pour sa part, le Professeur Sané estime que la pratique de la dissimulation est assez fréquente à travers le monde. “C'est sûr que dans les États, il y a toujours des choses qu'on ne dit pas officiellement. Quand vous traitez avec des institutions comme le FMI qui sont très contraignantes, parfois, on peut être tenté de ne pas tout déclarer. Même dans les entreprises, il y a des choses qu'on ne déclare pas. Vous embellissez votre bilan en sachant qu'il y a des éléments que vous gérez en toute discrétion. Et l'émissaire du FMI l'a clairement dit. Il a dit que ce n'est pas une première. C'est aussi ça la réalité”, souligne le Dr Malick Sané.
Il faut rappeler que lors de la conférence de presse du gouvernement ayant suivi la publication du rapport de la Cour des comptes, le ministre de la Justice avait précisé ce qui suit à propos des menaces de poursuites : “L'exploitation du rapport a permis de relever, qu'en dehors des taux anormalement élevés de la dette, des manquements graves, qui pourraient revêtir diverses qualifications pénales : du faux en écriture, faux en informatique, détournement de deniers publics, escroquerie portant sur des deniers publics, blanchiment d'argent et enrichissement illicite, complicité et recel de ces chefs”, avait-il clamé.
À ceux qui voulaient plus de détails, il avait dit que les éléments en sa possession ne lui permettent pas d'en dire plus et qu'une enquête serait ouverte pour situer toutes les responsabilités.
Récemment à l'Assemblée nationale, à ceux qui réclamaient des poursuites contre l'ancien président, il avait précisé que le rapport ne mentionne pas le délit de haute trahison, seul chef pour lequel un chef d'État peut être poursuivi. “Je ne vais pas entrer dans des considérations que je ne maitrise pas. Nous sommes dans une dynamique d'enquête et rien n'est exclu” s'était-il limité à préciser.
Interpellé sur la question sur RFI, l'émissaire du FMI avait laissé entendre que cette question relevait exclusivement de la compétence des autorités judiciaires du Sénégal. “Il faut laisser la justice suivre son cours. Cela permettra de déterminer si ces faits ont eu lieu ou non”, avait-il précisé, tout en reconnaissant l'existence de “manquements graves”.
Le verdict
En résumé, à propos de la dette cachée, il faut retenir qu'il n'y a pas de définition consacrée. Mais les différentes définitions données par le FMI et les experts se recoupent par rapport au critère de la dissimulation.
Pour le Dr Ndongo Samba Sylla, il s'agit de “dettes contractées sans autorisation parlementaire et qui n'ont pas été reportées comme faisant partie de la dette publique officielle”. Pour le Pr. Sané, “il faut plutôt mettre des guillemets à dette cachée. Parce que la dette n'est pas totalement cachée ; il y a des traces. On connait les créanciers, on connait les montants. C'est juste que la dette ne fait pas l'objet d'une déclaration officielle”.
Cela rejoint les déclarations de Mounirou Ndiaye qui estime que dettes cachées, ça n'existe pas, puisque les dettes en question figurent forcément dans des écritures. “Maintenant, s'empresse-t-il d'ajouter, pour ce que l'on appelle communément dette cachée, il y en a deux catégories. Il y a, d'une part, des dettes qui ne figurent pas dans les documents budgétaires. D'autre part, les dettes qui sont expressément dissimulées par l'État pour éviter que la signature internationale soit ternie ou que sa crédibilité soit entamée”.
Par rapport à la confusion dette publique-malversation, il faut noter qu'il y a des cas où la dette cachée peut effectivement déboucher sur des qualifications pénales, si elle a permis de commettre des actes délictuels. Ce qui n'est pas forcément le cas, selon la plupart de nos interlocuteurs.
FADIGA, 76 ANS D'ISOLEMENT
Malgré son intégration comme quartier de Kédougou, ce village souffre d'un manque criant d'infrastructures de base. La pénurie d'eau constitue le problème le plus aigu, avec une borne-fontaine pour ses 1200 habitants
Le village de reclassement social de Fadiga, dans la commune de Kédougou (sud-est), souffre aujourd’hui de plusieurs maux, dont le manque d’infrastructures sociales de base, près de 76 ans après sa création en 1949, pour accueillir les populations atteintes de la lèpre, une maladie tropicale négligée.
Au départ, une partie de la population du village Fadiga, devenu un quartier de la commune de Kédougou, vivait de manière isolée à Woumbaré. Cette localité est située sur la route de Fongolimbi, à une quinzaine de kilomètres environ de la ville de Kédougou.
A Woumbaré où Alamouta Cissokho était le chef de village, les populations atteintes de la lèpre, en plus d’être isolées, étaient dépourvues de moyens de défense face aux attaques des hyènes.
Malgré leur handicap physique, elles ont élaboré des stratégies de lutte contre ce phénomène qui perdurait. Elles ont ainsi incendié leurs cases afin de pousser les autorités à prendre des décisions urgentes et adéquates à propos de leur situation.
Après cet évènement, ces populations furent déplacées de Woumbaré pour être installées sur un site du quartier Fadiga, à cheval entre l’aérodrome et la ville de Kédougou.
Deux versions pour expliquer l’origine du nom Fadiga
Selon la première version, Fadiga viendrait de “ifandinkha”, ce qui signifie en mandingue ‘’ta propre tombe’’. Cette appellation n’est pas fortuite, indique Boubacar Traoré, un notable du village. Elle fait référence à la souffrance que les personnes atteintes de la lèpre ont vécue à Woumbaré, leur premier site d’accueil, dit-il.
‘’Elles étaient laissées à la merci des hyènes dans un endroit sans aucune mesure de protection contre ces fauves et les autres prédateurs’’, fait-il savoir.
La seconde version, renseigne le notable Traoré, serait liée à leur recasement à plusieurs reprises vers d’autres sites. ‘’Fadiga, leur dernier site de recasement, est pour elles l’endroit où elles finiront leur dernier jour’’, dit-il.
Bambo Dramé, un autre notable du village de Fadiga, opte pour la deuxième version ‘’Fakhadiya’’ signifie en mandingue ‘’mourir facilement sans gêner personne’’, tente-t-il d’expliquer l’origine du village Fadiga.
‘’Les morts étaient enterrés hors du village et les défunts n’avaient pas droit aux rituels religieux, à savoir le lavage et la prière mortuaires, l’utilisation de linceul et l’inhumation’’, a-t-il rapporté.
Il indique que l’ancien chef de village de Fadiga, Nouhoun Sylla, a mis un terme à cette pratique, suite au décès de son frère à l’époque.
”Il a mobilisé la population du village pour dire non à cette injustice humaine. Depuis ce jour, les morts sont enterrés à Fadiga sans l’aide des habitants de Kédougou’’, a-t-il raconté.
Sur le plan démographique, le village de Fadiga a commencé à évoluer dans le temps, note pour sa part, le notable Djiguiba. Selon lui, 4 ans (1953) après sa création, le village de reclassement social ne comptait que 9 personnes atteintes de la lèpre.
Des maisons construites en briques de banco ou en dur, les rues au sol rouge : telle est la carte postale de ce village devenu un quartier de la ville de Kédougou en 2008.
La localité fait face à la route nationale (RN7) qui mène vers le département de Salémata. Pour y accéder, il faut passer par une petite descente qui conduit à la grande mosquée et à la place publique du village.
En ce samedi, il règne un calme dans ce quartier où la majorité des habitants parlent le mandingue. Dans les maisons, sauf le bruit des enfants jouant au football vient perturber ce silence.
Le manque d’infrastructures sociale de base déploré
Le quartier de Fadiga est confronté à d’énormes difficultés parmi lesquelles le manque de l’eau et d’infrastructures sociales de base.
La vente de charbon de bois était l’activité principale des habitants du village. Mais depuis l’interdiction de cette activité par les autorités locales, il n’y a pas de mesures d’accompagnement en leur faveur, déplore Boubacar Traore, un jeune.
Doura Keita, un habitant, déplore aussi le manque de mesures d’accompagnement depuis que Fadiga est devenu un quartier de la commune de Kédougou en 2008. ‘’Vraiment nos femmes sont fatiguées et nos enfants ne travaillent pas jusqu’à présent’’, dénonce-t-il.
Debout au milieu des périmètres maraîchers du village, les femmes observent l’horizon avec enthousiasme. Ici, les récoltes de choux, d’oignon, des feuilles d’oignon ou de salade sont prometteuses. Les populations vivent grâce au maraîchage qui se développe à un rythme effréné.
Selon Doura Keita, les femmes de Fadiga n’ont jamais bénéficié d’accompagnement technique et financier.
‘’Les femmes de Fadiga surtout celles qui travaillent au niveau du jardin n’ont pas bénéficié d’appuis économiques et sociaux de l’Etat du Sénégal. Pour conserver les légumes qu’elles vendent au marché, c’est un problème’’, a-t-il fustigé.
Il a invité l’Etat et les collectivités territoriales à prendre en charge la formation des jeunes, surtout des femmes du village de reclassement social de Fadiga.
‘’Nous voulons que les autorités nous aident avec des bons de formation pour insérer nos jeunes et on a constaté que beaucoup d’entre eux ne travaillent pas, malgré toutes les opportunités de la région de Kédougou’’, a-t-il dit.
Toutes les maisons impactées par la pénurie d’eau
Depuis 2008, la population fait face à un problème d’approvisionnement en eau potable. Le groupe ‘’Yellitare’’ de la famille Sall a installé une pompe solaire pour alimenter le village en liquide précieux.
Sur place, le visiteur est frappé par cette longue file de récipients, de baignoires qui attendent d’être remplies sous les yeux de leurs propriétaires, des hommes et des femmes, venus s’approvisionner en eau à l’unique borne fontaine du quartier.
‘’Le problème de l’eau se pose avec acuité à Fadiga et sincèrement nous sommes fatigués et surtout nos femmes. Elles sont complètement fatiguées et depuis de nombreuses années, elles font la queue pour avoir de l’eau’’, déplore Boubacar Traoré.
Ces derniers jours, c’est pratiquement tout le village qui fait face à cette pénurie en eau, parce que la pompe solaire ne peut pas satisfaire tout le monde, selon Traoré.
Selon la première version, Fadiga viendrait de “ifandinkha”, ce qui signifie en mandingue ‘’ta propre tombe’’. Cette appellation n’est pas fortuite, indique Boubacar Traoré, un notable du village. Elle fait référence à la souffrance que les personnes atteintes de la lèpre ont vécue à Woumbaré, leur premier site d’accueil, dit-il.
‘’Elles étaient laissées à la merci des hyènes, dans un endroit sans aucune mesure de protection contre ces fauves et les autres prédateurs’’, explique-t-il.
La seconde version, renseigne le notable, serait liée à leur recasement à plusieurs reprises sur d’autres sites. ‘’Fadiga, leur dernier site de recasement, est pour elles l’endroit où elles finiront leur dernier jour’’, dit-il.
Bambo Dramé, un autre notable du village de Fadiga, penchse pour la deuxième version, celle de ‘’Fakhadiya’’ qui signifie en mandingue ‘’mourir facilement sans gêner personne’’.
‘’Les morts étaient enterrés hors du village et les défunts n’avaient pas droit aux rituels religieux, à savoir le lavage et la prière mortuaires, l’utilisation de linceul et l’inhumation’’, raconte-t-il.
Il indique que l’ancien chef de village de Fadiga, Nouhoun Sylla, a mis un terme à cette pratique, suite au décès de son frère à l’époque.
”Il a mobilisé la population du village pour dire non à cette injustice humaine. Depuis ce jour, les morts sont enterrés à Fadiga sans l’aide des habitants de Kédougou’’, confie-t-il.
Sur le plan démographique, le village de Fadiga a commencé à évoluer dans le temps, indique Djiguiba, un de ses notables. Selon lui, quatre ans (1953) après sa création, le village de reclassement social ne comptait que neuf personnes atteintes de la lèpre.
Des maisons construites avec des briques en banco ou en dur, des rues au sol rouge : tel est le décor qu’offre ce village devenu un quartier de la ville de Kédougou, en 2008.
La localité fait face à la route nationale (RN7) qui mène vers le département de Salémata. Pour y accéder, il faut emprunter une petite descente menant à la grande mosquée et à la place publique du village.
En ce samedi, il règne un calme dans ce quartier où la majorité des habitants parlent le mandingue. Dans les maisons, seul le bruit des enfants jouant au football vient perturber ce silence.
Manque d’infrastructures sociale de base
Le quartier de Fadiga est confronté à d’énormes difficultés, parmi lesquelles le manque d’eau et d’infrastructures sociales de base.
La vente de charbon de bois était l’activité principale des habitants du village. Mais, depuis l’interdiction de cette activité par les autorités locales, il n’y a pas de mesures d’accompagnement en leur faveur, déplore Boubacar Traoré, un jeune.
Doura Keita, un habitant, déplore aussi le manque de mesures d’accompagnement depuis que Fadiga est devenu un quartier de la commune de Kédougou, en 2008. ‘’Vraiment nos femmes sont fatiguées et nos enfants ne travaillent pas jusqu’à présent’’, dénonce-t-il.
Debout au milieu des périmètres maraîchers du village, les femmes contemplent l’horizon, l’air visiblement enthousiastes. Ici, les récoltes de choux, d’oignon, de feuilles d’oignon ou de salade sont prometteuses. Les populations vivent grâce au maraîchage qui se développe à un rythme effréné.
Selon Doura Keita, les femmes de Fadiga n’ont jamais bénéficié d’accompagnement technique et financier.
‘’Les femmes de Fadiga, surtout celles qui travaillent au niveau du jardin, n’ont pas bénéficié d’appuis économiques et sociaux de l’Etat du Sénégal. Pour conserver les légumes qu’elles vendent au marché, c’est un problème’’, déplore-t-il.
Il invite l’Etat et les collectivités territoriales à prendre en charge la formation des jeunes, surtout des femmes du village de reclassement social de Fadiga.
‘’Nous voulons que les autorités nous aident avec des bons de formation pour insérer nos jeunes et on a constaté que beaucoup d’entre eux ne travaillent pas, malgré toutes les opportunités de la région de Kédougou’’, dit-il.
Toutes les maisons impactées par la pénurie d’eau
Depuis 2008, la population fait face à un problème d’approvisionnement en eau potable. Le groupe ‘’Yéllitaré’’ a installé une pompe solaire pour alimenter le village en liquide précieux.
Sur place, le visiteur est frappé par un long alignement de récipients qui attendent d’être remplis sous les yeux de leurs propriétaires, des hommes et des femmes, venus s’approvisionner en eau à l’unique borne-fontaine du quartier.
‘’Le problème de l’eau se pose avec acuité à Fadiga et sincèrement nous sommes fatigués, et surtout, nos femmes. Elles sont complètement fatiguées. Et depuis de nombreuses années, elles font la queue pour avoir de l’eau’’, déplore Boubacar Traoré.
Ces derniers jours, c’est pratiquement tout le village qui fait face à cette pénurie d’eau, car la pompe solaire ne peut pas satisfaire les besoins en eau de tout le quartier, explique-t-il.
‘’Vous avez vu les charrettes chargées des bidons de 20 litres ainsi que les femmes qui viennent avec des seaux et des baignoires vers un seul robinet. C’est pour vous dire le problème que nous vivons pendant des années, et les gens ne s’occupent plus de savoir si l’eau est potable ou pas’’, martèle-t-il.
En ce samedi, c’est la ruée vers le robinet public à cause du manque d’eau en cette période de forte chaleur, coïncidant avec le mois de ramadan. Dans cet espace communément appelé robinet ‘’Sall Sall’’, Mamita Camara attend patiemment, pour espérer remplir ses bassines.
Elle s’est réveillée sans la moindre goutte d’eau à domicile. Un foulard blanc sur la tête, un pagne autour des reins assorti d’un t-shirt blanc, la dame d’une trentaine d’année a fini par s’habituer à cette situation.
‘’La situation a toujours été comme ça et je ne pense pas que le problème de l’eau sera réglé à Fadiga’’, dit-elle sur un ton de désespoir.
Le maraîchage, principale activité des femmes
A Fadiga, 130 femmes regroupées autour de quatre groupements féminins issus des familles victimes de la lèpre, ont emblavé deux ha de périmètres maraîchers. Elles cultivent de la salade, de l’oignon, des carottes et d’autres légumes.
‘‘Nous avons un grand rendement, parce que c’est nous qui approvisionnons tous les jours une partie du marché central de Kédougou en légumes frais. Et nous mangeons l’autre partie, parce que nos maris ne travaillent plus. Ils s’activaient dans la vente du charbon, maintenant cette activité a été interdite’’, lance Mamy Camara, rencontrée dans le jardin maraîcher de Fadiga.
Elle déplore le manque d’eau et d’espace arable au niveau du jardin maraîcher des femmes de Fadiga.
‘’Notre grand problème ici, c’est l’eau. Pour arroser nos plantes, il faut que tu te réveilles à 5h du matin, car à midi les puits sont à sec. Nous voulons travailler, mais on n’a pas d’eau et d’espace pour cultiver’’, déplore-t-elle.
Mamy Camara plaide pour un financement en faveur du groupement afin que les femmes du village puissent agrandir leur périmètre maraîcher.
‘’On n’a jamais eu de financement ni bénéficié d’actions des autorités locales de Kédougou et on se débrouille avec les moyens du bord. Pourtant, on doit en bénéficier comme tout le monde, parce que nous faisons partie de la société’’, revendique-t-elle.
Pourtant, la direction générale de l’action sociale a initié un vaste programme d’accompagnement de ces populations victimes de lèpre, selon Mamadou Saliou Sall, directeur régional de l’action sociale de Kédougou.
‘’Nous les avons regroupées en association des personnes vivant avec la lèpre du village de reclassement de Fadiga. Et c’est une association très dynamique et très organisée qui, aujourd’hui, est en train de travailler pour améliorer les conditions de vie des populations victimes de la lèpre’’, assure-t-il.
Mamadou Saliou Sall ajoute que l’Etat du Sénégal a initié également le Programme pour l’autonomisation des personnes atteintes de lèpre et familles (PAPALF).
‘’Il s’agit de fonds qui sont destinés à subventionner des activités génératrices de revenus au profit des populations de Fadiga. On finance des petits commerces tels que l’aviculture et l’élevage’’, a-t-il détaillé.
Il signale que l’école élémentaire de Fadiga a bénéficié également de fournitures scolaires dans le cadre du programme PAPALF.
‘’Nous avons construit deux salles de classe au niveau de l’école élémentaire et réhabilité la case des tout-petits de Fadiga avec notre partenaire, la DAHW [l’association allemande de lutte contre la lèpre et la tuberculose]. Et nous choisissions chaque année des jeunes adolescents de Fadiga pour les inscrire dans les écoles de formation de métiers et de réinsertion’’, indique-t-il.
Il signale aussi que son service a initié un plateau de soins médicaux pour les personnes vivant avec la lèpre.
‘’Des gens ont été bien formés et sont en train de les accompagner sur place. Maintenant, quand le cas devient grave et nécessite une évacuation au niveau de l’hôpital régional, là aussi nous avons mis en place des fonds pour accompagner ces malades qui ont besoin des soins coûteux’’, poursuit-il.
Il précise que tous les lépreux du village de reclassement social de Fadiga sont bénéficiaires de la carte d’égalité des chances.
‘’L’avantage de cette carte, au-delà de l’identification, elle permet au bénéficiaire d’avoir la bourse de sécurité familiale. Et aussi d’être enrôlé pour la couverture maladie universelle, et cela va leur permettre d’accéder très facilement aux soins de santé’’, indique-t-il.
Le village compte aujourd’hui 1200 personnes, selon les statistiques de la Direction régionale de l’action sociale de Kédougou. Elle dit avoir recensé 54 personnes vivant avec la lèpre à Fadiga.
‘’Au total, 54 personnes vivant avec la lèpre se trouvent dans 48 ménages à Fadiga. (…), mais il se trouve que les enfants ne sont pas atteints de la maladie de la lèpre’’, explique-t-il.
Le directeur régional de l’action sociale de Kédougou invite les collectivités territoriales de Kédougou à appuyer le village de Fadiga pour la construction d’habitations et dans la fourniture d’eau et d’électricité.