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26 avril 2025
International
LA CHINE CONDAMNE DES BOMBARDEMENTS ISRAÉLIENS
La Chine a condamné mercredi, les bombardements israéliens qui ont visé mardi les maisons des réfugiés palestiniens dans le camp de Jabalia, dans la bande de Gaza et s'est dite "profondément choquée".
La Chine a condamné mercredi, les bombardements israéliens qui ont visé mardi les maisons des réfugiés palestiniens dans le camp de Jabalia, dans la bande de Gaza et s'est dite "profondément choquée".
C'est ce qu'a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d'une conférence de presse au cours de laquelle il a appelé les parties au conflit à mettre fin aux affrontements, à protéger les civils et à ouvrir des couloirs humanitaires.
Et d'ajouter : "Nous avons été profondément choqués par les attaques perpétrées contre les camps de réfugiés à Gaza et nous les condamnons".
Une série de frappes aériennes israéliennes sur le camp de réfugiés de Jabalia, dans la bande de Gaza, a fait mardi des centaines de victimes, selon le ministère de l'Intérieur de l'enclave assiégée.
Mardi, le ministère palestinien de l'Intérieur dans la bande de Gaza a annoncé qu'un bombardement israélien avait fait au moins 400 victimes entre morts et blessés et détruit tout un quartier résidentiel du camp de Jabalia, au nord de la bande de Gaza.
"L'occupation israélienne a commis un massacre en bombardant tout un quartier résidentiel dans la zone du camp de Jabalia par le biais de 6 bombes. La bombe pesait une tonne d'explosifs", a souligné le porte-parole du ministère, Iyad Al-Bazm, expliquant que la plupart des victimes étaient des enfants et des femmes.
Depuis 26 jours, l'armée israélienne mène une guerre dans la bande de Gaza, faisant des milliers de morts et de blessés parmi les civils palestiniens et provoquant une situation humanitaire catastrophique, selon les avertissements émis par les institutions internationales.
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a rejeté les appels à un cessez-le-feu, affirmant que cela équivaudrait à une «capitulation» face au Hamas et que «cela n’arrivera pas».
Le 7 octobre à l'aube, le mouvement de résistance Hamas et d'autres factions palestiniennes ont lancé depuis Gaza l'opération "Déluge d'Al-Aqsa", en réponse aux "attaques incessantes des forces israéliennes et des colons contre le peuple palestinien, ses biens et ses lieux saints, en particulier la mosquée Al-Aqsa dans la partie occupée de Jérusalem-Est".
De son côté, l'armée israélienne a lancé l'opération "Épées de fer" et continue de mener des raids intensifs sur plusieurs districts de la Bande de Gaza, où vivent plus de deux millions de Palestiniens qui souffrent de la détérioration de leurs conditions de vie.
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SORTIR DE L'ISOLEMENT OCCIDENTAL
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MESSI PLUS GRAND FOOTBALLEUR DE TOUS LES TEMPS ?
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DES CRIMES COLONIAUX AU REPENTIR
Avant les récents discours du roi Charles III au Kenya et du président allemand Frank-Walter Steinmeier en Tanzanie, d'autres pays européens ont présenté des excuses pour les exactions commises pendant la période coloniale en Afrique
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 01/11/2023
Avant les récents discours du roi Charles III au Kenya et du président allemand Frank-Walter Steinmeier en Tanzanie, d'autres pays européens ont présenté des excuses pour les exactions commises pendant la période coloniale en Afrique, rapporte l'Agence France Presse.
En 2013, le Royaume-Uni avait exprimé des "regrets sincères" au Kenya sans s'excuser totalement pour la répression des Mau Mau dans les années 1950. La même année, le Premier ministre britannique David Cameron avait qualifié de "profondément honteux" un massacre perpétré en 1919 en Inde.
L'Allemagne a reconnu en 2021 un "génocide" contre les Namas et Hereros en Namibie colonisée de 1884 à 1915. En visite en Tanzanie cette semaine, le président Frank-Walter Steinmeier a demandé "pardon" pour les victimes de la domination coloniale allemande, dont le massacre Maji-Maji au début du XXe siècle.
La Belgique a exprimé en 2020 et 2022 ses "plus profonds regrets" pour les "blessures" infligées au Congo belge, ainsi que des excuses en 2019 pour les enfants métis arrachés à leur mère.
La France a reconnu en 2017 que la colonisation de l'Algérie était "un crime contre l'humanité", avant de s'engager en 2021 à des "actes symboliques" de réconciliation sans "repentance" ni "excuses".
Quant à l'Italie, Silvio Berlusconi a présenté en 2008 ses excuses à la Libye pour la colonisation de 1911 à 1942.
RÉVÉLATIONS SUR LE COMPLOT AMÉRICAIN VISANT À ÉLIMINER LUMUMBA
Dans un livre-enquête publié récemment, le journaliste américain Stuart Reid dévoile de troublantes archives sur le rôle joué par la CIA dans l'assassinat de l'ancien chef de l'État congolais
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 01/11/2023
Dans un livre-enquête publié récemment, le journaliste américain Stuart Reid dévoile de troublantes archives sur le rôle joué par la CIA dans l'assassinat de Patrice Lumumba. Interrogé par RFI, l'auteur indique que son ouvrage intitulé "Le complot Lumumba" fait la lumière sur un véritable complot visant à renverser puis tuer le Premier ministre congolais dès les premiers mois de l'indépendance.
Selon ses révélations, la CIA aurait encouragé dès le mois d'août 1960 le président américain Eisenhower à se débarrasser de Lumumba, perçu comme instable et trop proche des Soviétiques. L'agence financera alors des manifestations anti-Lumumba et soutiendra le putsch de Mobutu portant Joseph-Désiré au pouvoir. "La CIA a également recommandé à Mobutu d'organiser la 'liquidation définitive' de Lumumba", souligne l'auteur.
Plusieurs tentatives d'empoisonnement de Lumumba échouent. Mais c'est le silence de la CIA face à l'information qu'il sera transféré au Katanga, fief de ses ennemis, qui scelle son sort selon Reid. Lumumba sera alors assassiné peu après son arrivée. Un meurtre rendu possible par les liens étroits tissés entre le chef de poste de la CIA Larry Devlin et le "groupe de Binza" regroupé autour de Mobutu.
Pour le journaliste, la CIA cherchait avant tout à peser sur les intrigues politiques congolaises en soutenant les hommes qu'elle jugeait pro-américains. "Elle a soudoyé les politiciens pro-Mobutu et sapé ceux qui ne l'étaient pas", assure Reid. Pendant des décennies, l'agence américaine exercera une importante influence occultée sur la politique congolaise. Ces révélations jettent une lumière nouvelle sur le complot ourdi par Washington pour éliminer Lumumba dès les premiers mois de l'indépendance du Congo.
par Hamidou Anne
DANS MON PAYS, L'HUMANITÉ A DISPARU
L’acte de Léona Niassène ne me surprend en rien. Depuis des décennies, une lame de fond obscurantiste parcourt notre pays dans l’indifférence. C'est le prolongement d’un sentiment de puissance des intégristes face à la mollesse de l’Etat
Des Sénégalais ont exhumé un corps, l’ont brûlé et ont chanté et dansé autour du bûcher. Les images sont insoutenables, et je pense avoir rarement vu quelque chose d’aussi affreux. Sous prétexte que le défunt serait un homosexuel, des badauds se sont érigés en policiers de la vertu pour décider de qui a droit à être inhumé ou pas dans un cimetière qui relève, pour rappel, de la commune. Les mots du procureur de Kaolack sont justes : cet acte relève de la «barbarie» pure et simple. L’ouverture d’une information judiciaire est salutaire pour traquer les auteurs et leurs complices présumés et les présenter devant un juge. En 2023, au Sénégal, pays de grands intellectuels, d’artistes, de juristes, cet acte d’une telle cruauté, qui rappelle les heures sombres du Moyen-âge, vient d’être commis par des gens qui, conscients qu’il ne leur arrivera rien, ont filmé leur sinistre forfait. La Justice sénégalaise est souvent décriée, de manière fondée ou infondée, mais elle sera à nouveau attendue sur cette affaire pour laquelle elle devra aller au bout, au risque de saper encore sa crédibilité et de donner prime aux agissements les plus barbares.
Cheikh Fall était un homme. Il avait un prénom, un nom et une famille. Il a une mère dont je n’ose imaginer la souffrance. Il n’était pas qu’une orientation sexuelle présumée comme le relaient les médias, profanant la mémoire d’un disparu qu’on ne peut soustraire de l’immensité de la miséricorde divine. Comment de simples pécheurs peuvent-ils s’arroger un droit sans limite sur des hommes, pécheurs comme eux ? Ces gens n’ont pas beaucoup lu les Ecritures saintes pour profaner le corps d’un homme à peine retourné auprès de Son Créateur. «Certes, Nous avons honoré les fils d’Adam. Nous les avons transportés sur terre et sur mer, leur avons attribué de bonnes choses comme nourriture, et Nous les avons nettement préférés à plusieurs de Nos créatures.» (17 :70)
Je dois confesser que si l’acte de Léona Niassène me choque, il ne me surprend en rien. Depuis des décennies, une lame de fond obscurantiste parcourt notre pays dans l’indifférence générale, notamment celle de l’Etat du Sénégal qui ne fait rien pour préserver et raffermir la laïcité républicaine face à ses adversaires qui pullulent dans tous les segments de la société. L’Etat ne prend aucune mesure radicale pour lutter contre deux grands fléaux qui menacent notre vivre-ensemble : le populisme et l’islamisme.
Des officines dangereuses comme Jamra et And Samm Jikko Yi ont à plusieurs reprises attaqué les libertés fondamentales et menacé la dignité de citoyens, intellectuels, artistes sans que l’Etat ne les arrête. Ces mouvements intégristes et leurs alliés, adversaires irréductibles de la laïcité, ont fait reculer le gouvernement lors du référendum de 2016, qui voulait inclure la laïcité dans les clauses d’éternité. Face à la pression des islamistes, l’Exécutif a malheureusement reculé. Or, à chaque pas de recul des démocrates et des républicains soucieux de la liberté, le camp obscurantiste avance et grignote sur nos libertés. Ces officines ont fécondé des jeunes biberonnés à l’islamisme qui eux aussi, dans un récent communiqué rendu public, souhaitent régir le port vestimentaire des étudiantes à l’université de Saint-Louis. Quelle a été la réaction du Rectorat et du ministère vis-à-vis de cette nouvelle police autoproclamée des mœurs ? Il n’y en a eu aucune à ma connaissance.
L’horreur à Léona Niassène n’est pas un acte isolé, il est le prolongement d’une culture d’intolérance et du désordre et d’un sentiment de puissance des lobbies intégristes face à la mollesse de l’Etat du Sénégal sur des questions relevant de la liberté de conscience et de la laïcité. Elle a un soubassement profond qu’on retrouve dans des actes graves ces dernières années, qui renseignent non seulement sur le délitement social, mais aussi sur l’indifférence de l’Etat et la force émergente du mouvement conservateur sénégalais.
Elle dit aussi quelque chose de la lâcheté des élites qui ne défendent plus des questions principielles, si ce n’est en matière électorale. La Gauche est divisée et un pan chez elle a rallié les intégristes et les obscurantismes, pourtant nos plus vieux et nos plus virulents adversaires.
Les universitaires préfèrent discourir sur «l’élection inclusive» et les péripéties des politiciens avec la Direction générale des élections plutôt que défendre les droits des simples citoyens qui eux, n’ont ni parti ni agenda politique.
Les organisations politiques et les intellectuels se taisent, voire soutiennent, quand Jamra et And Samm Jikko Yi tentent depuis une décennie de régir le Code pénal sénégalais et d’imposer de manière mensongère l’existence d’un agenda Lgbt au cœur de l’appareil d’Etat.
Des coalitions dont Yewwi askan wi, ont signé à la veille des Législatives de 2022, un mémorandum qui remet en question la nature laïque de l’Etat du Sénégal. Des députés fanatiques ont agressé leur collègue au sein de l’Hémicycle, au motif qu’elle aurait été discourtoise avec leur guide religieux. Ils ont été soutenus par leurs collègues parlementaires, notamment de gauche.
Des étudiants avec leurs complices ont brûlé des parties de l’université de Dakar et dansé autour des flammes. Les universitaires, journalistes et intellectuels, qui rivalisent pourtant de pétitions et de tribunes sur la matière électorale, se sont tus, donnant ainsi implicitement carte blanche à cette horreur. Amnesty Sénégal, la Raddho, etc. ont réagi à l’horreur de Léona Niassène. Eux, avec leurs alliés, si prompts à dénoncer la «dictature» au Sénégal, ont eu des accointances complaisantes avec des populistes et des islamistes des dernières années. Au fond, outre des communiqués pour faire bonne figure, il ne faut rien attendre de ces hémiplégiques de la pensée, adeptes de la loterie politicienne plutôt que de la défense du simple exercice d’humanité. Ils ont depuis longtemps sacrifié les principes et les causes humanistes au profit de l’agitation permanente et de la petite politique et vivent ainsi sur une rente.
Mais sur le drame de Léona Niassène, la responsabilité incombe pleinement à l’ÉEtat du Sénégal, qui a violé sa promesse de défendre la laïcité, la liberté et le vivre-ensemble. Depuis 25 ans, les gouvernements ont fait le choix politique du rattrapage infrastructurel. Les routes et autres échangeurs sont certes nécessaires, mais la paix civile, la conscience républicaine et l’exercice d’une citoyenneté civique qu’on acquiert par l’école leur sont supérieurs. Et ce sont des valeurs abstraites qui seules peuvent préserver notre société face aux agressions fanatiques et aux menaces islamistes et populistes.
L’Etat du Sénégal a choisi l’irresponsabilité en faisant le choix de ne pas élever la conscience de ses citoyens et de ne pas encourager leur montée en humanité.
On a brûlé un homme mort. On a brûlé sa maison. On a harcelé sa famille en violation des lois de la République et au mépris de toute humanité.
C’est avec tristesse et gravité que je me résous à porter ce jugement sur mon pays.
Le monde entier doit savoir que dans mon pays, le Sénégal, qui se dit modèle démocratique et social, on brûle vif des cadavres devant une foule excitée.
Dans mon pays, le Sénégal, on refuse même aux morts le repos de leur âme.
Dans mon pays, au Sénégal, quand on brûle une université, les intellectuels et les universitaires se taisent, mais quand on juge un homme politique, se remarque une inflation de tribunes et de pétitions.
Ils ont brûlé des livres, nous n’avons rien dit ou si peu. Ils ont brûlé un cadavre. Si nous ne faisons rien, demain ils brûleront vifs des gens dont ils ne partagent pas les idées.
Dans mon pays, le Sénégal, l’humanité a disparu.
TOUR DE VIS DE LA JUNTE AU BURKINA
Depuis son coup d'État il y a un an, le capitaine Ibrahim Traoré dirige le pays d'une main de fer et accentue la répression contre les voix dissidentes. Dans le même temps, les groupes terroristes poursuivent leur progression dans les campagnes burkinabè
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 01/11/2023
La junte militaire au pouvoir au Burkina Faso renforce son emprise sur le pays en muselant l'opposition, d'après des sources citées par le quotidien français La Croix. Depuis son coup d'État il y a un an, le capitaine Ibrahim Traoré dirige le pays d'une main de fer et accentue la répression contre les voix dissidentes. Dans le même temps, les groupes terroristes poursuivent leur progression dans les campagnes burkinabè.
Désormais, la primature à Ouagadougou s'apparente à "une forteresse" d'après La Croix. Des véhicules blindés quadrillent les abords, surveillés par des militaires encagoulés et armés jusqu'aux dents. La circulation a été interdite la nuit dans le périmètre par crainte de troubles. Dans la capitale, "on fuit (...) les 'brigades de veille', les groupes de partisans du régime qui patrouillent le soir tombé et fouillent les véhicules".
Selon le journal, la répression s'intensifie depuis le putsch avec "arrestations, exécutions sommaires, enrôlements forcés, disparitions mystérieuses". Ibrahim Traoré a promis une "guerre totale" contre les djihadistes mais mène aussi une "politique de la peur" pour réduire au silence toute contestation. Ceux qui appellent publiquement au respect des libertés sont désormais considérés comme des "ennemis infiltrés" par la junte.
Pour La Croix, les médias d'État et réseaux sociaux sont devenus les principaux outils de propagande du régime, n'hésitant pas à menacer de mort les opposants. Après une conférence de presse syndicale critiquant les "pratiques liberticides", des vidéos ont montré des habitants menaçant les organisateurs. Plusieurs défenseurs des droits humains affirment également avoir été arrêtés et interrogés de façon anonyme.
Le journal rapporte le cas d'un médecin enrôlé de force après avoir critiqué le pouvoir sur les réseaux sociaux. Depuis, il n'a plus donné signe de vie. "Une chape de plomb s'est abattue sur le pays", affirme La Croix, avec des disparitions et intimidations quotidiennes. Dans le même temps, l'escalade de la violence djihadiste ne faiblit pas, faisant plus de 6 000 morts cette année selon une ONG.
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BRAS DE FER JURIDIQUE DEVANT LA COUR DE LA CEDEAO DANS L’AFFAIRE SONKO
À son audience ce mardi 31 octobre, les avocats de l'opposant ont demandé un procès rapide sans nuire à sa candidature présidentielle. L'État sénégalais s'y est opposé, contestant un de ses conseils. La Cour reporte sa décision au 6 novembre prochain
Le leader de l'opposition sénégalaise Ousmane Sonko était attendu ce mardi 31 octobre 2023 devant la Cour de Justice de la CEDEAO pour obtenir un procès rapide dans l'affaire l'opposant à l'État du Sénégal. Ses avocats, dont le célèbre pénaliste français Juan Branco, entendaient faire valoir l'urgence d'un jugement afin de ne pas compromettre la candidature de leur client à l'élection présidentielle de 2024.
Mais l'audience a tourné au bras de fer juridique avec les représentants de l'État sénégalais, qui ont contesté la régularité de la constitution de Maître Branco. Après des échanges tendus, la Cour a décidé de reporter sa délibération au 6 novembre, se donnant le temps d'examiner le fond du dossier et de lever les doutes sur la légitimité de l'un des avocats de Sonko.
Pour la défense, il s'agit d'une nouvelle manœuvre dilatoire du pouvoir visant à empêcher leur client de se présenter à la magistrature suprême. Alors que le camp Sonko crie à l'acharnement politique, l'État sénégalais se retranche derrière des questions de procédure. La décision très attendue de la Cour dans dix jours viendra démêler la complexité juridique de cette affaire au parfum de lutte politique.
En attendant, Ousmane Sonko demeure dans les limbes judiciaires.
REFUS ROYAL D'EXCUSES POUR LES ATROCITÉS COLONIALES AU KENYA
"Il ne peut pas y avoir d'excuse" aux "actes de violence odieux et injustifiables" commis contre les Kényans par le pouvoir colonial britannique lors de leur "lutte pour l'indépendance", affirme le roi Charles III
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 31/10/2023
Arrivé lundi au Kenya pour sa première visite en tant que souverain britannique dans un pays du Commonwealth, le roi Charles III était très attendu sur la question des violences commises pendant la colonisation. Pourtant, s'exprimant à Nairobi ce mardi lors d'un dîner avec le président William Ruto, Charles III a refusé de présenter des excuses comme le réclamaient de nombreuses organisations kényanes.
"Il ne peut pas y avoir d'excuse" aux "actes de violence odieux et injustifiables" commis contre les Kényans par le pouvoir colonial britannique lors de leur "lutte pour l'indépendance", a affirmé le monarque. Une déclaration qui a déçu, alors que la Commission kényane des droits humains demandait publiquement des "excuses publiques inconditionnelles et sans équivoque".
Parmi les épisodes les plus dramatiques, la rébellion Mau Mau dans les années 1950 s'est soldée par plus de 10 000 morts kényans lors de sa répression par les Britanniques. Malgré les mises en cause récurrentes, le Royaume-Uni n'a présenté jusqu'à présent que de simples "regrets sincères" en 2013.
Le président Ruto a qualifié la réaction coloniale de "cruauté monstrueuse" et salué le "courage" de Charles III à évoquer cette période, tout en regrettant l'absence d'"excuses" selon lui nécessaires. Le roi s'est contenté d'affirmer sa volonté de faire "la lumière" sur ces "vérités inconfortables", refusant d'aller plus loin dans la condamnation du passé colonial britannique.
Son refus déclaré de présenter des excuses pour les atrocités commises risque d'atténuer le caractère historique de cette visite au Kenya.
L'HUMANITÉ EN PÉRIL
Jusqu'où ira la dérive violente au Sénégal ? L’universitaire et islamologue Abdoul Azize Kébé constate effaré, qu'un nouveau seuil a été franchi avec l'exhumation et l'incinération publique à Kaolack, d'un défunt présumé homosexuel
L’universitaire et islamologue sénégalais Abdoul Azize Kébé, analysant l’affaire défrayant la chronique à Kaolack (centre) où le corps d’un présumé homosexuel a été exhumé et brûlé, attire l’attention sur ‘’l’accroissement effrayant de la violence’’ dans la société sénégalaise, qui s’est départie de son humanité à force de relativiser et de se détourner de la lumière de la foi et de la raison.
‘’Les derniers événements qui ont défrayé la chronique, l’acte barbare consistant à déterrer la dépouille d’un concitoyen pour la brûler autour d’un feu de joie, interpellent notre conscience’’, écrit M. Kébé dans une contribution, ajoutant : ‘’Que sommes-nous devenus ? Pourquoi désormais jouer avec le feu nous est si banal au risque d’y consumer notre humanité et notre héritage ?’’
‘’Avec ce que le Sénégal a vécu, nous savons maintenant que nous, Sénégalais, sommes capables de monstruosité. Et cela doit nous effrayer et nous alerter sur notre rapport à la violence et les limites que nous avons semblé franchir’’, analyse-t-il.
Abdoul Azize Kébé semble regretter l’éloignement du ‘’temps du foyer ardent où, à la lumière des flammes et au reflet de leur danse, le talibé déchiffrait le secret des lettres et mémorisait le solfège des versets’’. ‘’Ce feu est éteint dans notre pays, laissant la place à celui des violences urbaines, qui se sont développées au fil des revendications démocratiques ou subversives.’’
‘’Dans un premier temps, relève l’universitaire, le feu des revendications urbaines s’alimentait des pneus et autres matériaux usés, allumés dans les rues pour faire barrage aux forces de défense et de sécurité. Et subitement, on ne sait par quelle fascination ce feu a commencé à se propager aux propriétés et bien privés appartenant à des adversaires politiques, la plupart du temps aux personnalités de premier plan de l’Etat.’’
Il a ensuite ‘’consumé les commerces de simples entrepreneurs qui tirent leur subsistance de l’exploitation d’une licence française’’, a constaté Abdoul Azize Kébé.
‘’Nous sommes des témoins distraits de l’accroissement effrayant de la violence’’
‘’Jusque-là, les Sénégalais observaient plus ou moins amusés, spectateurs d’un mauvais spectacle qu’ils croyaient être temporaire puisque lié au calendrier électoral. Mais voilà qu’avec une force irrésistible, avec la rapidité de la langue des flammes, le feu a surpris les temples et leurs gardiens. Les temples de foi et de savoir, les sanctuaires des lumières de la raison et de l’âme, les mosquées et universités exhalent encore le souffre des autodafés’’, a observé M. Kébé.
À partir de ce moment, ‘’nous avons été témoins, peut-être distraits, de l’accroissement effrayant de la violence dans notre société et des limites que nous avons franchies allègrement. Mais nous n’avons pas mesuré à sa juste valeur le danger qui se profilait à l’horizon’’, a-t-il signalé.
M. Kébé renchérit : ‘’Nous n’avons pas perçu que symboliquement on a tenté de brûler le Sénégal en offrant à l’appétit vorace des flammes les sanctuaires de la mémoire, les bibliothèques et les archives des universités et des services d’état civil, mais aussi nos représentations consulaires et diplomatique à l’étranger. Nous avons encore considéré qu’il s’agissait de simples débordements politiques. Or, tout cela cumulé aurait dû nous réveiller et nous amener à nous poser la question : où allons-nous ? Est-ce donc que le Sénégal n’est plus Sunugaal ?’’
L’islamologue estime que par ‘’crainte d’être jugés ou classés dans un camp ou dans l’autre, nous avons simplement gesticulé’’, et pour faire ‘’bonne figure, nous avons tenté une explication contextuelle, et nous avons cru exorciser le mal’’.
‘’Et voilà que le feu nous a encore surpris, en déployant ses flammes sur les voitures de transport public, prenant au piège de vieilles personnes qui garderont, jusqu’à la tombe, sa signature sur leurs corps’’, a-t-il écrit.
‘’La gravité des choses nous rattrape aujoud’hui’’
D’après Abdoul Azize Kébé, devant de telles situations, l’attitude générale adoptée par la communauté nationale a été de manifester ‘’timidement notre malaise, car nous ne nous reconnaissions plus face à de telles cruautés’’, ou de relativiser les choses.
‘’Hélas, aujourd’hui, la gravité des choses nous rattrape, de plein fouet elle nous assène un coup foudroyant, puisque le feu, cette fois-ci, est descendu dans le couloir de l’au-delà pour disputer à Dieu ce qui Lui est exclusif, le châtiment infernal’’, fait observer l’ancien délégué général au pèlerinage aux lieux saints de l’islam.
‘’Nous avons osé ! Nous avons mal agi ! Trop mal agi ! Refuser une sépulture à un concitoyen en supposant qu’il fût un homosexuel, puis s’en aller hardiment déterrer sa dépouille et la brûler ! Nous avons dépassé les bornes, or au-delà des bornes, disait l’autre, il n’y a plus de limites. Et c’est cela qui est effrayant. Il est clair qu’avec cet acte innommable, la violence et l’intolérance ont franchi un seuil que nous étions loin d’imaginer’’, a remarqué l’universitaire, actuellement ministre conseiller auprès du chef de l’État, chargé des Affaires religieuses.
Il est d’avis que ‘’les ‘comportements énergumènes’ […] sont désormais considérés comme héroïques dans notre pays, et cela conduit à stimuler la montée aux extrêmes dans l’usage de la violence’’. ‘’Nous y voilà ! Nous avons gravi le sommet lorsque nous nous sommes départis de notre humanité, lorsque nous ne sommes plus éclairés par la lumière de la foi ni, par celle de la raison. Que sommes-nous devenus ? Le risque est grand que ce soit des monstres’’, a analysé Abdoul Azize Kébé.
‘’L’acte de déterrer une dépouille pour y mettre le feu est ignoble, il est innommable. Je n’invoquerai aucun verset du Coran, ni de la Bible pour exprimer ma rage devant cette folie, je laisse cette partition aux théologiens de l’islam et du christianisme. J’invoque seulement l’esprit d’humanité, qui est supposé nous animer et nous distinguer des autres créatures. Et je m’interroge : au nom de quoi ? Parce que ce n’est pas au nom d’Allah, Le Miséricordieux’’, a-t-il écrit.
Le 28 octobre dernier, les vidéos d’une dépouille exhumée, sortie d’un cimetière puis brûlée devant une foule ont choqué le Sénégal.
Le procureur de la République a ordonné l’ouverture d’une enquête. Le défunt, supposément homosexuel, avait été enterré le même jour à Kaolack (centre).