Le président Macky Sall a été reçu vendredi après-midi à l’Elysée par son homologue Emmanuel Macron avec qui il a abordé des ‘’questions de coopération bilatérale’’, a-t-on appris auprès de la présidence sénégalaise.
Parmi les questions abordées par les deux dirigeants figurent le Train express régional (TER), indique la même source dans un communiqué transmis à l’APS.
Macky Sall et Emmanuel Macron ont également échangé ‘’sur des sujets d’intérêt commun, africains et internationaux’’.
Les deux chefs d’Etat ont fait ‘’le suivi du Sommet de Paris pour un nouveau Pacte financier mondial’’.
Ce Sommet qui s’était tenu les 22 et 23 juin 2023 à Paris avait réuni 32 pays dont le Sénégal, 27 organisations internationales et institutions financières, ainsi que 54 représentants de la société civile.
Le communiqué rappelle que le Sommet avait pour objectif de ‘’proposer des pistes de réforme du système financier international et d’amélioration de la protection des biens publics mondiaux, de préserver la planète et de garantir aux plus pauvres des financements à faible coût’’.
Le président Macky Sall a pris part mercredi et jeudi, à Bruxelles, au premier forum de l’initiative Global.
L'ÉTAT SOMMÉ DE PROTÉGER LA SANTÉ DE SONKO
Les avocats de l'opposant accusent les autorités de nombreux manquements dans le traitement de leur client. Ils fustigent "l'indifférence" de la justice, le "refus d'exécuter une décision de justice" ou encore la dégradation de l'état de santé du détenu
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 27/10/2023
Le collectif d'avocats d'Ousmane Sonko a adressé vendredi 27 octtobre, un communiqué à la presse nationale et internationale dans lequel il pointe du doigt le traitement réservé à leur client par les autorités sénégalaises.
Les conseils de l'opposant dénoncent en premier lieu "l'indifférence" du procureur de la République lors de la diffusion en mai dernier sans son consentement de "photos et vidéos de son enlèvement, les images de ses effets personnels".
Ils relèvent que le parquet s'était pourtant illustré par son "ouverture prochaine d'une enquête en rapport avec la diffusion des données à caractère personnel de monsieur Ousmane Sonko".
Le collectif souligne également que l'administration "refuse d'exécuter une décision de justice, en portant atteinte aux droits civiques, crime prévu par l'article 106 du Code Pénal, sans information judiciaire à ce jour ouverte par le Parquet".
Enfin, les avocats demandent à l'État de "protéger la vie et la santé" de leur client détenu, dont "la situation sanitaire se dégrade de jour en jour".
Autant d'accusations graves lancées par le collectif d'avocats du maire de Ziguinchor, qui fustige le deux poids deux mesures de la justice sénégalaise dans le traitement réservé à leur client.
CHARLES III ATTENDU AU KENYA CE MARDI
Charles III entame mardi au Kenya sa première visite, à forte dimension sentimentale, en tant que roi dans un pays du Commonwealth, au moment où cette institution paraît fragilisée et où les appels se multiplient pour que le Royaume-Uni affronte son passé
Charles III entame mardi au Kenya sa première visite, à forte dimension sentimentale, en tant que roi dans un pays du Commonwealth, au moment où cette institution paraît fragilisée et où les appels se multiplient pour que le Royaume-Uni affronte son passé colonial.
Le Kenya est particulièrement lié à l'histoire de la famille royale: c'est là qu'en 1952, Elizabeth II avait appris la mort de son père, le roi Georges VI, faisant d'elle la nouvelle souveraine du Royaume-Uni. La visite de Charles III et de la reine Camilla aura lieu quelques semaines avant que ce pays d'Afrique de l'Est ne célèbre le 60e anniversaire de son indépendance, proclamée le 12 décembre 1963.
Le couple royal sera accueilli mardi par le président William Ruto dans la capitale Nairobi. Durant deux jours, il doit rencontrer des entrepreneurs, des jeunes, participer à un banquet d'Etat, visiter un nouveau musée dédié à l'histoire du Kenya et déposer une couronne de fleurs sur la tombe du soldat inconnu dans les jardins d'Uhuru.
Ensuite, Charles et Camilla doivent se rendre à Mombasa (sud), où le roi, attaché aux questions environnementales, visitera notamment une réserve naturelle et rencontrera des représentants de diverses religions.
Après avoir illustré la volonté de rapprochement de Londres avec ses alliés européens avec ses visites d'Etat en Allemagne et en France, Charles III, sur le trône depuis un peu plus d'un an, lance au Kenya sa "mission pour sauver le Commonwealth", a souligné le quotidien Daily Mail.
Cette institution regroupe 56 pays, pour la plupart d'anciennes colonies britanniques, et parmi eux, 15 royaumes (dont le Royaume-Uni, l'Australie, les Bahamas, le Canada ou la Nouvelle-Zélande) ayant toujours le monarque pour chef d'Etat. Mais dans certains d'entre eux, l'idée de devenir une République, à l'image de la Barbade en 2021, fait son chemin, comme en Jamaïque et au Belize.
Excuses attendues
Elizabeth II, qui avait effectué une visite d'Etat au Kenya en 1983, "était très attachée au Commonwealth et j'imagine que le gouvernement britannique s'attend à ce que le roi ait une approche similaire et essaye de le mettre en valeur et de préserver son unité", estime ainsi Poppy Cullen, historienne à l'Université de Cambridge.
Pour Londres cette visite au Kenya est l'occasion de "montrer une république indépendante au sein du Commonwealth, qui tire toujours des avantages de sa relation avec le Royaume-Uni", et de la présenter peut-être comme "un modèle potentiel pour d'autres" pays, ajoute l'historienne interrogée par l'AFP. Elle "illustre la profondeur de nos relations et notre partenariat aux bénéfices partagés", a d'ailleurs souligné le président Ruto sur X (ex-Twitter) en amont de la venue de Charles III.
L'histoire entre les deux pays n'est pas dénuée de moments sombres comme la répression de la révolte des Mau Mau, qui a fait plus de 10.000 morts entre 1952 et 1960, principalement de la communauté Kikuyu, l'une des répressions les plus sanglantes de l'empire britannique.
Après des années de procédure, Londres a accepté en 2013 de dédommager plus de 5.000 Kényans, mais certains attendent que le roi présentent des excuses officielles pour les actes passés du Royaume-Uni. Encore aujourd'hui, la présence de militaires britanniques suscite des tensions et le Parlement kényan a récemment lancé une enquête visant l'armée britannique.
Cette visite sera l'occasion d'évoquer "les aspects les plus douloureux" de l'histoire entre les deux pays et Charles III y "prendra le temps (...) d'approfondir sa compréhension des torts subis dans cette période par le peuple kényan", a assuré le palais de Buckingham en amont de sa venue.
Alors que la famille royale a été accusée de racisme par la belle-fille de Charles, Meghan Markle, le roi a déjà affiché une volonté d'apaisement depuis son accession au trône. D'autres visites de membres de la famille royale dans d'anciennes colonies ont suscité des remous. Dans les Caraïbes l'an dernier, le prince William et Kate avaient été appelés à s'excuser pour le passé esclavagiste du Royaume-Uni.
Ces propos "ont généré beaucoup d'attentes sur ce que cela pourrait signifier. Est-ce qu'il va présenter des excuses?", estime Poppy Cullen. "Ses mots seront écoutés très attentivement", et probablement au-delà du Kenya, note l'historienne: "Toutes les anciennes colonies regarderont (ce déplacement). Si le roi présente des excuses ou émet des regrets pour la période coloniale au Kenya (...) cela créera une sorte de précédent".
LE SÉNÉGAL À LA CROISÉE DES CHEMINS
Après deux mandats à la tête du Sénégal, Macky Sall s'apprête à quitter le pouvoir en 2024, laissant derrière lui un pays fragilisé selon de nombreux observateurs. L'alternance politique s'annonce délicate dans ce contexte préélectoral tendu
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 26/10/2023
Après deux mandats à la tête du Sénégal, Macky Sall s'apprête à quitter le pouvoir en 2024, laissant derrière lui un pays fragilisé selon de nombreux observateurs. L'alternance politique s'annonce délicate dans ce contexte préélectoral tendu.
Les critiques sont vives contre le bilan du président sortant. "Macky Sall a agi comme ses prédécesseurs en instrumentalisant la justice contre ses opposants", déplore Abdoul Mbaye, ancien Premier ministre devenu opposant, dans les colonnes du Point. Lui-même et Khalifa Sall, ex-maire de Dakar, ont subi des déboires judiciaires sous le magistère de Macky Sall.
Sur le plan politique, les opposants dénoncent un "recul démocratique". "Il va tenter de favoriser le candidat de son choix en 2024 pour sa protection personnelle", cingle Abdoul Mbaye. Alioune Tine, fondateur du think tank Afrikajom, évoque une "pathologie démocratique" au Sénégal, avec répression des manifestations et modification fréquente de la loi électorale.
La corruption gangrène également le pays. Abdoul Mbaye cite en exemple des surfacturations "70 fois la valeur réelle" de projets lorsqu'il était Premier ministre. Le scandale Pétro-Tim, avec des soupçons de pots-de-vin versés au frère du chef de l'Etat Aliou Sall, a éclaboussé le régime.
Sur le plan social, Macky Sall laisse un pays exsangue. Chômage des jeunes, précarité, inflations des prix minent le quotidien des Sénégalais. Plus de 50 personnes sont décédées lors des manifestations de 2021-2022.
Dans ce contexte de "fatigue démocratique" et de "défiance" envers la classe politique, selon les mots de politologues, la présidentielle de février 2024 s'annonce donc cruciale mais à hauts risques. Tous craignent une transition chaotique si le scénario d'une élection contestée se répète. Le Sénégal devra surmonter de lourds défis pour préserver sa tradition de stabilité.
UNE PRÉ-MALÉDICTION DES HYDROCARBURES ?
Après les reports du First Oil et du First Gas, les velléités de sortie de BP du champ Yaakaar Teranga viennent conforter les mises en garde des spécialistes contre toute attente démesurée basée sur ce secteur à l’avenir très incertain
Les nouvelles se suivent et se ressemblent pour BP au Sénégal. Après l’annonce, il y a quelques jours, de l’échec du First Gas initialement prévu pour la fin de l’année 2023, le géant anglais s’est encore illustré, ces derniers jours, avec son projet d’abandonner le champ gazier Yaakaar Teranga. Expert pétrolier, Ibrahima Bachir Dramé revient sur les possibles raisons d’une telle option. ‘’D’abord, il faut savoir que depuis la crise de Covid-19, les multinationales sont toutes en train de revoir certaines de leurs orientations. Pour certaines d’entre elles comme BP, la tendance est d’aller vers d’autres sources d’énergie et d’abandonner ‘les énergies polluantes’ comme ils les appellent. C’est une question de politique et d’orientation. Ils vont donc sortir de plus en plus des projets dans lesquels elles estiment avoir moins d’intérêts’’, relève le spécialiste.
Ce départ, en tout cas, risque de conforter les nombreuses inquiétudes de certains experts, par rapport aux perspectives des ressources en hydrocarbures. Il faut rappeler que depuis quelques années, le Sénégal tente d’attribuer de nouveaux blocs, mais peine à trouver preneurs sur le marché. De plus en plus, en effet, les investisseurs, sous l’impulsion des États riches, fuient l’industrie du pétrole et du gaz, se réorientant plus vers les énergies renouvelables. Ce, malgré les multiples plaidoyers du président Macky Sall et d’autres de ses pairs africains qui estiment que les pays riches n’ont pas le droit d’empêcher les pays pauvres d’utiliser de telles énergies pour leur développement.
Tout en insistant sur ces perspectives incertaines et la nécessité de trouver de nouveaux partenaires pour limiter les dégâts par rapport au départ de BP dans le développement du projet Yaakaar, Ibrahima Bachir Dramé tente de rassurer : ‘’Comme vous le savez, ils (les gens de BP) sont déjà dans GTA avec Petrosen et Kosmos. Sur ces projets, les choses sont verrouillées et l’État a mis en œuvre un ensemble d’innovations qui nous permettent d’exploiter ces ressources en bon père de famille. Il n’y a donc pas de craintes particulières à ce niveau. Et c’est pareil pour Sangomar. Le problème se pose surtout pour les projets, parce qu’on a quand même un potentiel énorme, avec des blocs qui sont encore dans l’attente’’.
En ce qui concerne le champ Yaakaar Teranga, il n’y a pas encore de décision finale d’investissement. Pour le moment, on est surtout dans les modélisations, dans les choix économiques, renseigne l’expert pétrolier, tout en rappelant que c’est l’un des projets les plus importants en termes de gisement. ‘’D’ailleurs, c’est sur la base de ce champ que reposent beaucoup de projets de l’État, notamment la stratégie Gas to Power ; l’objectif de réduire les prix de l’électricité… Je pense que si la sortie de BP se concrétise, les partenaires vont devoir travailler sur d’autres alternatives, pourquoi pas avec d’autres partenaires pour mener à bien cet important projet’’.
Pour rappel, BP détient jusque-là 60 % du champ Teranga, Kosmos 30 %, l’État, à travers Petrosen, 10 %.
Ibrahima B. Dramé, expert pétrolier : ‘’GTA et Sangomar sont sécurisés, le problème c’est les projets’’
Ces derniers développements confortent ceux qui n’ont eu de cesse d’exhorter l’État à une politique prudentielle dans la gestion de ces ressources d’hydrocarbures. Dans une tribune intitulée ‘’Le Sénégal réussira-t-il à échapper à la pré-malédiction des ressources’’ publiée sur ‘’Jeune Afrique’’, Wiliam Davis et Hervé Lado de l’organisation Natural Ressource Governance Institute (NRGI) avertissaient : ‘’Sur douze pays étudiés (pays africains qui venaient de faire des découvertes majeures), aucun n’a pu accomplir ses rêves. Pour certains, les ressources n’étaient finalement pas commercialement viables, pour d’autres, les recettes réelles étaient décevantes et, pour tous, le calendrier des projets a invariablement déraillé, causant en moyenne un quasi-doublement des délais. Le Sénégal demeure dans les temps pour pouvoir conjurer cette ‘pré-malédiction des ressources’ qui a été douloureuse pour ses prédécesseurs.’’
Dans la tribune, les spécialistes soutenaient que le Sénégal est certes épargné de la première menace liée à la non-viabilité des ressources, mais l’un des principaux risques qui menacent les nouveaux producteurs, c’est l’excès d’optimisme, avec un endettement à outrance.
‘’Au début de leur aventure, plusieurs pays ont exagérément emprunté en s’appuyant sur des attentes et prévisions démesurées. Ils ont ensuite dû laborieusement restructurer leur dette (Tchad), se résoudre à une faillite (Mozambique) ou solliciter en urgence l’aide du Fonds monétaire international (Ghana)…’’, préviennent MM Davis et Lado, qui notaient toutefois quelques motifs d’espoir.
Pour eux, le Sénégal apparaît plus prudent avec des emprunts qui, avant la pandémie, ont plutôt suivi la même tendance qu’avant les découvertes de pétrole et de gaz. ‘’Cela étant, le gouvernement s’est de plus en plus tourné vers la dette non concessionnelle (principalement les eurobonds), qui s’accompagnent généralement de taux d’intérêt plus élevés, d’échéances plus courtes et, par conséquent, augmente la vulnérabilité financière du pays’’.
Ce qu’il faut éviter
L’autre risque qu’évoquaient les experts du NRGI est lié justement au champ Yaakaar Teranga, avec le projet d’utiliser le gaz pour accroitre les capacités énergétiques. ‘’C’est ce qu’a fait le Ghana en s’engageant dans un contrat ‘take-or-pay’, qui est courant dans le secteur et contraint le pays à garantir le paiement de certaines quantités même s’il ne parvient pas à les absorber. Les infrastructures permettant d’utiliser le gaz n’étaient pas prêtes au début de la production, mais le Ghana a été malgré tout tenu de régler ses factures de gaz et consume ainsi jusqu’à présent une part significative de son budget chaque année de l’ordre de 7 % en 2020’’, expliquent les spécialistes.
Ils ajoutent : ‘’Au Sénégal, ces plans de conversion semblent désormais tourner autour du projet Yaakaar Teranga qui, s’il représente une réelle opportunité, n’a pas encore reçu de DFI. Il y a donc un risque à trop parier sur ce projet, mais c’est aussi une opportunité pour le gouvernement de travailler à échapper au piège ghanéen.’’
Last but not least, les experts préconisaient une attitude modeste des dirigeants pour une gestion efficiente des ressources. ‘’Alors que certains pays, plus riches en ressources, ont dû lisser l’utilisation de leurs importants revenus sur plusieurs années pour contrer l’inévitable volatilité, le Sénégal devrait se considérer comme un producteur modeste au vu des projections de revenus qui, sur la base des projets ayant déjà une DFI, se situent à moins de 3 % de son produit intérieur brut’’, lit-on dans la tribune.
BP SOUHAITE QUITTER LE CHAMP GAZIER DE YAKAAR-TERANGA
Yakaar-Teranga ne correspond plus à la stratégie de BP, d'où les discussions en cours pour quitter cet actif. Petrosen pourrait voir sa participation augmentée à l'issue de cette renégociation
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 25/10/2023
Selon des sources proches des discussions, BP Plc est en pourparlers afin de se retirer du champ gazier de Yakaar-Teranga au Sénégal, ce qui laisserait l'opérateur Kosmos Energy Ltd. et augmenterait la participation de l'État sénégalais.
Ce champ, identifié comme une source potentielle d'approvisionnement en gaz pour les projets de conversion en électricité du Sénégal, devrait aider à développer l'électrification et réduire les prix de l'énergie dans ce pays d'Afrique de l'Ouest. Il pourrait aussi permettre des exportations dans la région.
Cependant, Yakaar-Teranga ne correspond plus à la stratégie de BP, d'où les discussions en cours pour quitter cet actif, selon les sources interrogées par Bloomberg. La compagnie pétrolière sénégalaise Petrosen pourrait voir sa participation augmentée à l'issue de cette renégociation.
Le Sénégal comme de nombreux pays africains cherche des solutions pour mettre fin à la pauvreté énergétique touchant 600 millions de personnes sur le continent. L'Europe recherche aussi des sources alternatives de gaz auprès de l'Afrique pour remplacer les importations russes.
Le ministère sénégalais du Pétrole et de l'Energie n'a pas répondu dans l'immédiat aux demandes de commentaires. Kosmos Energy n'a pas non plus réagi dans l'immédiat. De son côté, BP a refusé de s'exprimer.
Les partenaires sont par ailleurs associés sur le champ transfrontalier Greater Tortue Ahmeyim en production commerciale dès l'année prochaine.
LA CEDEAO RECONSIDÈRE SON PROJET D'INTERVENTION MILITAIRE AU NIGER
Sous la pression de chefs religieux et se rendant compte d'aller trop vite, le président nigérian Bola Tinubu privilégie désormais les sanctions économiques pour faire plier la junte au pouvoir à Niamey
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 25/10/2023
Selon des informations obtenues par RFI ce mercredi 25 octobre 2023, l'option d'une intervention militaire de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) au Niger semble avoir été mise en veilleuse.
En effet, plusieurs pays comme la Guinée-Bissau, le Sénégal et la Côte d'Ivoire ont confirmé avoir démobilisé les troupes qui avaient été initialement mises à disposition pour cette éventualité. Même la date secrète qui avait été fixée pour l'intervention a désormais été dépassée, a indiqué un diplomate de la présidence de la CEDEAO.
Cette réorientation serait due au revirement de position du Nigeria, qui était censé mener l'opération militaire. Sous la pression de chefs religieux et se rendant compte d'aller trop vite, le président nigérian Bola Tinubu privilégie désormais les sanctions économiques pour faire plier la junte au pouvoir au Niger.
Devant les hésitations du Nigeria, locomotive de l'intervention, les autres pays contributeurs de troupes comme la Côte d'Ivoire et le Sénégal ont choisi de temporiser à leur tour. Le dossier nigérien est devenu secondaire pour Abuja et la CEDEAO semble donc avoir reconsidéré l'option militaire pour le moment.
LE FORUM CIVILE CRITIQUE SÉVÈREMENT LE FMI
"Nous constatons que l'opacité et la mauvaise gouvernance persistent, malgré les engagements pris devant le FMI", déplore Birahim Seck. Il a souligné le manque de volonté politique pour plus de transparence dans des secteurs clés
Le Forum Civil, section sénégalaise de Transparency International, a fait une déclaration à la presse, mercredi 25 octobre, pour interpeller le Fonds Monétaire International (FMI) sur les manquements du Sénégal dans la mise en œuvre des réformes de gouvernance exigées.
Récemment, le FMI a accordé au Sénégal une facilité de plus de 1,5 milliard de dollars, sous condition que le pays renforce la transparence et la lutte anticorruption. Or, aux yeux du Forum Civil, cette contrepartie n'est pas respectée.
"Nous constatons que l'opacité et la mauvaise gouvernance persistent, malgré les engagements pris devant le FMI", a déploré Birahim Seck. Il a souligné le manque de volontépolitique pour plus de transparence dans des secteurs clés comme les finances publiques.
Que ce soit sur la publication des rapports de la Cour des Comptes, sur l'accessibilité des statistiques de marchés publics ou sur la réglementation de la déclaration de patrimoine, le Sénégal ne montre aucun progrès, a estimé le Forum Civil.
Celui-ci appelle donc le FMI, en sa qualité de principal bailleur du pays, à "exiger le respect par le Sénégal de ses engagements initiaux". "Le FMI ne peut rester silencieux face à ces manquements répétés qui ruinent tous les efforts de bonne gouvernance", a insisté M. Seck.
Le Forum Civil souhaite ainsi alerter le Fonds sur les risques de voir les fonds octroyés détournés de leur objectif, si les réformes de transparence promise ne sont pas rapidement concrétisées.
par Nioxor Tine
L’HEURE DE L’ALTERNATIVE A SONNÉ
La déliquescence de nos institutions a atteint un tel niveau, que les acteurs politiques sérieux devraient d’abord se préoccuper de la sauvegarde de l’Etat de droit et de la démocratie avant la tenue d’élections
Autrefois présenté comme un havre de démocratie et de paix, notre pays est en train de se transformer en dictature, devant l’indifférence générale de la communauté internationale, la même, qui détourne le regard, quand l’armée israélienne pilonne les modestes demeures palestiniennes de Gaza.
Autre similitude avec l’oppression israélienne sur les territoires arabes occupés depuis 1948, le métier d’opposant est devenu périlleux en terre sénégalaise, où il est assimilé à une entreprise séditieuse, de la même façon que la lutte palestinienne est confondue à du terrorisme par l’Etat colonial, intolérant et raciste d’Israël et ses soutiens (ou complices) occidentaux.
Enfin, prenant prétexte des émeutes du 1er juin 2023 déclenchées par le verdict arbitraire de corruption de la jeunesse pris à l’encontre d’Ousmane Sonko, les autorités de notre pays renversant la devise de l’UCAD, Lux mea lex, ont choisi l’obscurantisme, c’est-à-dire de saboter l’enseignement dans nos Universités, sous prétexte de risques sécuritaires.
Dans cet ordre d’idées et devant le refus persistant des autorités d’ouvrir des enquêtes judiciaires, il ne serait pas superflu de s’interroger sur l’identité des casseurs ayant opéré à l’UCAD, et plus particulièrement de questionner les fausses accusations d’incinération de livres portées contre l’opposition !
En effet, le bon sens voudrait, que ceux qui instrumentalisent des secteurs de la Justice et du ministère de l’Intérieur pour emprisonner des centaines de militants politiques soient les mêmes, qui ferment les Universités et orchestrent des autodafés de livres, comme naguère Goebbels, sous le troisième Reich.
En réalité, le régime du Benno Bokk Yakaar, qui considère le campus comme un foyer de contestation par excellence, a pris la mauvaise habitude de fermer l’UCAD, chaque fois qu’il planifie des coups fourrés.
Ce fut le cas lors de l’arrestation, le 28 juillet dernier, du président Ousmane Sonko. Il s’agit, cette fois d’évincer, de la prochaine compétition électorale, en usant de procédures judiciaires ou du parrainage piégé, tous les candidats représentant une menace pour l’impossible victoire de leur camp.
Pour preuve, la manière cavalière dont le processus électoral est géré par le président sortant et ses acolytes du « Benno éparpillé », qui laisse augurer de lendemains incertains dans notre pays.
Devant le silence assourdissant et désapprobateur d’une opinion publique désabusée, les politiciens du Benno, qui semblent être venus d’une autre planète, se croient tout permis.
De fait, les prisons sénégalaises sont remplies à ras-bord de plus d’un millier de détenus politiques n’ayant fait qu’user de leurs droits constitutionnels d’expression, de manifestation et de résistance.
La déliquescence de nos institutions a atteint un tel niveau, que les acteurs politiques sérieux devraient d’abord se préoccuper de la sauvegarde de l’Etat de droit et de la démocratie avant la tenue d’élections, qui de surcroît portent les germes d’une désintégration du tissu national.
En effet, la récente posture de la Direction Générale des Elections, qui prétend pouvoir invalider une candidature, rôle dévolu au Conseil constitutionnel, éclaire d’un jour nouveau, les obscurs desseins d’un régime cherchant, coûte que coûte à éliminer ses adversaires les plus sérieux.
Jusque-là, le pouvoir apériste s’arrangeait, en usant, en amont, de divers procédés frauduleux, coercitifs ou corruptifs pour instrumentaliser l’administration territoriale ou la magistrature et leur faire prendre des décisions arbitraires ou rendre des jugements illégaux revêtus du sceau trompeur de l’impartialité.
Avec ce refus flagrant et manifeste d’appliquer une décision de justice, la personnalité centrale en charge de l’organisation des prochaines élections présidentielles, vient de franchir une nouvelle étape dans le coup d’Etat électoral en gestation.
En outre, il installe un profond malaise qui accentue le déficit de confiance au sein de la classe politique, qui a atteint la côte d’alerte. Pire, l’incapacité des partis d’opposition, à faire solidairement front contre cette stratégie du fait accompli du pouvoir, conduit à l’exacerbation des contradictions en leur sein.
Il y a, d’un côté, les forces modérées acquises au principe de la pérennisation d’un système prétendument républicain, ayant participé au pseudo-dialogue national et de l’autre des forces dites radicales prônant la rupture avec la soumission servile aux puissances étrangères et la gabegie ambiante depuis plus de 60 ans.
Il faut prendre en compte le fait que le contexte sous-régional et la géopolitique internationale (BRICS, Ukraine) militent pour des politiques de rupture d’avec le système obsolète de domination du monde par les puissances occidentales et pour des partenariats mutuellement avantageux.
La pléthore de candidatures observée, que certains considèrent, à tort, comme un signe de vitalité démocratique, outre qu’elle justifie et/ou réhabilite la loi scélérate sur le parrainage, risque de brouiller les cartes au profit exclusif du régime du Yakaar désenchanté.
Les nouveaux leaders de la scène politique commettraient une erreur fatale en jouant la carte de la neutralité dans la confrontation entre le régime de Benno Bokk Yakaar profondément inféodé aux intérêts de l’impérialisme occidental et les nouvelles forces politiques, qui sont en train de payer un lourd tribut pour leur engagement patriotique.
Ignorer cette évidence conduira soit à l’installation d’un pouvoir autocratique à la congolaise ou à l’avènement d’un nouveau régime ayant certes des desseins progressistes, mais qui aura des difficultés à les matérialiser, faute d’une base sociale suffisamment large.
Un vaste front pour le rétablissement de l’Etat de droit, l’organisation d’élections transparentes, régulières et inclusives doit être mis sur pied. A défaut, notre pays risque d’être plongé dans le chaos.
Les jeunesses africaines, font, d’ores et déjà, sous nos yeux et quotidiennement, à travers l’émigration clandestine, la démonstration qu’elles sont prêts à tous les sacrifices, pour s’extirper de l’enfer néocolonial.
Elles n’accepteront pas les combines de la vieille classe politique, sous quelque modalité que ce soit, pour perpétuer le système de domination françafricain. Ils ne veulent ni de restauration d’ordres anciens ni de nouvelle alternance trompeuse, car l’’heure de l’alternative a sonné.
LE SÉNÉGAL ANTICIPE SES BESOINS DE FINANCEMENT DE 2024
Dakar entend éviter une prime de risque liée à l'incertitude électorale. Une stratégie jugée prudente dans un contexte de tensions sur les marchés qui s'ajoutent aux enjeux du scrutin de février prochain
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 25/10/2023
Dans un contexte de tensions sur les marchés financiers et à quelques mois des élections présidentielles de février 2024, le Sénégal emprunte dès cette année une partie des fonds nécessaires à son financement l'an prochain, a indiqué mercredi 25 octobre, le ministre des Finances Mamadou Moustapha Ba.
Selon des informations obtenues par Bloomberg, le pays lève 604,8 milliards de francs CFA (976 millions de dollars) supplémentaires en 2023 pour couvrir les besoins de remboursement de sa dette au cours des quatre premiers mois 2024. "Nous mobilisons déjà ces fonds car l'accès aux marchés risque d'être difficile l'an prochain avec le contexte électoral et la hausse des taux d'intérêt", a déclaré le ministre.
Cette stratégie préventive se justifie puisque les obligations souveraines sénégalaises à long terme évoluent favorablement, gagnant près de 0,1% ces derniers jours selon Bloomberg. Cependant, la dégradation mondiale des conditions de financement fait peser un risque sur les émetteurs émergents.
Le directeur pays du FMI au Sénégal Mesmin Koulet-Vickot a confirmé qu'une "bonne part" du surfinancement a déjà été levée sur les marchés syndiqués et régionaux. Le FMI s'attend à ce que la dette atteigne 72,2% du PIB en 2022 avant de redescendre.
En anticipant une partie des besoins de 2024, Dakar entend éviter une prime de risque liée à l'incertitude électorale. Une stratégie prudente dans un contexte de tensions sur les marchés qui s'ajoutent aux enjeux du double scrutin de février au Sénégal.