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1 mai 2025
Opinions
par Alassane Niang
IL ÉTAIT UNE FOIS, CE BEAU PAYS !
Cette intelligentsia de cour, de science, de foi, finit par transformer ce « masla » qui garantissait la paix sociale en un « masla » de tabou, qui exclut les plus misérables, les plus faibles rendant leurs espoirs naïfs et leur avenir incertain
Il fut un temps où le Sénégal était un beau pays, un pays où les contradictions les plus profondes s’échouaient autour d’un bol de riz, de l’humour oui de la tolérance comme toujours. De ce sénégalais bavard qui préférait d’abord le dialogue à la violence, la solidarité à l’égoïsme.
Un sénégalais qui préférait une paix douillée à une tension vaine. Un « masla » solide et sincère, qui fit la force de sa société et qui fut le fondement qui allait asseoir une nation soudée.
Le sénégalais était ancré dans ces principes, sa croyance aussi forte qu’elle puisse être, s’adossait à la science, à l’humanisme et à la tolérance. Elle ne laissait pas place à l’obscurantisme, qu’elle soit religieuse, politique, et même ethnique. Le Sénégalais avait foi à sa liberté, à cet Etat auquel il n’hésitait pas à donner sa vie lorsque les principes qui en constituaient les colonnes, risquaient de s’écrouler. Oui, le sénégalais croyait à la démocratie, à la liberté. Ce n’était pas pour rien qu’on appelait sa terre, terre de la Teranga, une terre d’hospitalité.
Nostalgique de cette époque où cette terre était paisible, où même les plus misérables se contentaient malgré leur misère, d’une paix sincère. Ils vivaient heureux, ils vivaient en paix avec eux-mêmes, espérant que demain, leur tour viendra. Ces brises soyeuses et cette terre bénie qui enveloppait chaleureusement d'une argile légère et d'une boue moelleuse d’illustres érudits, de braves guerriers, de pacifistes et de saints qui par leur piété rendirent un si petit pays aussi grand, admiré de tous. Ce pays où les gouverneurs aussi tyranniques qu’ils pouvaient être, savaient aux moins ce qu’était une nation. Ce pays ou de preux chevaliers, de religieux sanctifiés conscients de leurs responsabilités, n’hésitaient pas à monter sur leurs grands chevaux pour défendre ce peuple et prôner l’éthique et la probité dans la gouvernance. Ce pays avec ses robins de bois héroïques, aussi sanglants, aussi truands, mais surtout aussi populistes, leurs petits larcins aux moins étaient plus sobres et plus humains.
Mais les temps passèrent, ces souvenirs si lointains s’effacèrent de la mémoire des Sénégalais. Ils oublièrent leur passé, leur valeur et se tournèrent vers la cupidité, la recherche effréné de la richesse, du voyeurisme au risque d’y laisser leur honneur, leur liberté et leur quiétude. Leur soif de connaissance fut remplacée par la soif de richesse, de paraître qui corrompirent même ceux qui étaient considérés comme les garde-fous, censés leur rappeler leur passé. Leur bavardage innocent, laissa place aux bavardages de bornes fontaines, de haines inutiles qui attisèrent la désunion et étouffèrent les crimes et les injustices les plus ignobles. La vie de leurs saints, de leurs érudits et de leurs valeureux, qui par leur sang donnèrent un sens à ce pays, furent oubliés et effacés. Oubliant de se surpasser afin de consolider et enrichir les acquis, ceux, sensés suivre leur pas se muèrent en de conteurs d’histoires. Ils donnèrent un caractère mythique aux actes et à la vie de leurs illustres aînés, ils installèrent l’obscurantisme, freinant ainsi toute volonté de suivre les pas de nos illustres aïeuls, n’est-ce pas là le sens de leur combat ? Cette intelligentsia de cour, de science, de foi, finit par transformer ce « masla » qui garantissait la paix sociale en un « masla » de tabou, qui excluait les plus misérables, les plus faibles rendant leurs espoirs naïfs et leur avenir incertain.
Un avenir que même les plus optimistes prophètes de l’après Covid-19 ne peuvent prédire, avec un brouillard sombre, aussi aveuglant que l’incertitude. Le Sénégal ne doit pas avoir peur de ce Covid-19, mais des démons qu’il ne cesse de repousser. Le Sénégal doit arrêter de courir, il doit affronter ses démons qui le pourchassent. Il ne peut plus courir, il est à bout de forces, sous ses pieds, les épines de la haine, de l’injustice et de l’ignorance la handicapent et le font souffrir. Il se doit de s’arrêter et d’y faire face, armé de son histoire, de sa tolérance, de ces valeurs et de son amour. Ce beau pays ne doit pas demain, devenir un pays autrefois, riche, qui s’appauvrit au fur et à mesure que ses puits de pétrole dont il n’avait pas profité, tarissent.
Sa jeunesse ne doit plus connaître le chômage, le désespoir. Fatiguée de l’incompétence de ces dirigeants, elle ne doit pas demain, trouver l'espoir dans la haine et la violence à l’égard des étrangers pour assouvir sa souffrance.
Le Sénégal ne doit pas accepter que demain, ses fils et ses filles oublient la tragédie des Tutsis et des Hutus. Que la vie de leur frère, ne soit valorisée pas que seulement par la race, l'ethnie, la religion ou la confrérie, mais qu'elle ait de la valeur par le seul fait d'être d'abord une vie.
Par David Theis
LES CONSÉQUENCES DE LA COVID-19
Une crise sans précédent pourrait faire basculer jusqu’à 60 millions de personnes dans l’extrême pauvreté
Le groupe de la Banque mondiale a indiqué aujourd’hui que ses opérations d’urgence en réponse à la pandémie de COViD-19 (coronavirus) concernaient dorénavant 100 pays en développement, qui représentent 70 % de la population mondiale. Depuis mars, il est parvenu à mobiliser en un temps record un volume d’aide exceptionnel pour permettre aux pays de protéger les populations pauvres et vulnérables, renforcer leurs systèmes de santé, préserver l’activité du secteur privé et stimuler le redressement économique.
Cette assistance, d’une ampleur et d’une rapidité inédites dans l’histoire du groupe de la Banque mondiale, s’inscrit dans l’engagement pris par l’institution de débloquer 160 milliards de dollars de dons et d’aide financière sur une période de 15 mois pour accompagner la riposte des pays en développement face aux conséquences sanitaires, économiques et sociales de la crise du coronavirus et de la mise à l’arrêt des économies avancées. « Cette pandémie et la mise à l’arrêt des économies avancées pourraient faire basculer jusqu’à 60 millions de personnes dans l’extrême pauvreté, gommant la plupart des progrès récents de la lutte contre la pauvreté, souligne David Malpass, président du groupe de la Banque mondiale.
Le groupe de la Banque mondiale s’est mobilisé rapidement et résolument pour organiser des opérations de riposte d’urgence dans 100 pays, assorties de mécanismes permettant aux autres donateurs d’étendre sans délai les programmes. Pour renouer avec la croissance, nous devons apporter des réponses rapides et modulables qui permettront de faire face à l’urgence sanitaire, mais aussi de fournir un appui financier et d’autres ressources extensibles dans le but de protéger les plus démunis, préserver l’activité du secteur privé et renforcer le redressement et la résilience économique. » trente-neuf des 100 pays concernés sont situés en Afrique subsaharienne et pratiquement un tiers des projets sont déployés en faveur de pays en situation de fragilité et de conflit, comme l’Afghanistan, Haïti, le Niger ou le Tchad.
La Société financière internationale (iFC) et l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MigA) ont également accéléré leurs opérations de soutien aux entreprises des pays en développement, y compris à travers des crédits commerciaux et le financement des fonds de roulement pour préserver l’activité privée, les emplois et les moyens de subsistance. Le moratoire sur le service de la dette bilatérale, approuvé par les gouverneurs du groupe de la Banque mondiale, viendra compléter les dons, les prêts et les participations déployés en soutien aux pays. Les pays éligibles à l’Association internationale de développement (iDA) qui en font la demande récupéreront ainsi des ressources pour gérer la pandémie de COViD-19 et financer des mesures d’urgence destinées à sauver des vies. « La suspension du remboursement du service de la dette bilatérale va permettre de libérer des moyens vitaux pour financer la riposte d’urgence face à la pandémie, précise David Malpass.
De leur côté, les pays doivent au plus vite renforcer la transparence autour de leurs engagements financiers. Ce faisant, ils renforceront la confiance des investisseurs, qui seront davantage enclins à s’engager dans des opérations plus bénéfiques et à mobiliser des ressources supplémentaires. » La réponse opérationnelle du groupe de la Banque mondiale va venir consolider les systèmes de santé, protéger les ménages les plus pauvres et installer les conditions propices à la préservation des moyens de subsistance et de l’emploi des populations les plus durement touchées.
Les opérations menées à l’échelle des pays s’attacheront à apporter une aide aux familles les plus démunies, à travers des transferts monétaires et un soutien à l’emploi ; préserver la sécurité alimentaire, la nutrition et la continuité des services essentiels, comme l’accès à l’eau potable et l’éducation ; cibler les groupes les plus vulnérables, parmi lesquels les femmes et les communautés déplacées qui risquent d’être particulièrement éprouvées ; et associer les communautés en vue de soutenir les ménages vulnérables et favoriser la cohésion sociale.
L’envergure et la rapidité de la riposte du groupe de la Banque mondiale sont déterminantes pour permettre aux pays d’atténuer les effets négatifs de la crise et privilégier les investissements dans le capital humain susceptibles d’accélérer le redressement. 100 pays concernés ! Les opérations menées par le groupe de la Banque mondiale dans 100 pays ont pour objectif de sauver des vies, protéger les moyens de subsistance, renforcer la résilience et accélérer le redressement, en agissant sur plusieurs fronts : consolider les systèmes de santé, la surveillance et la protection, en particulier dans les pays à faible revenu et dans les pays en situation de fragilité et de conflit : la riposte du groupe de la Banque mondiale dans le domaine sanitaire couvre les besoins liés à l’endiguement de la pandémie, y compris en améliorant la capacité des systèmes de santé à traiter des cas sévères et sauver des vies.
La priorité doit aller à la mise en place et au soutien des initiatives dans les pays en situation de fragilité et de conflit, face à l’explosion du nombre de cas. Des décaissements sont déjà en cours en faveur du Sénégal (20 millions de dollars) et du ghana (35 millions), pour financer notamment le renforcement des dispositifs de veille épidémiologique, les laboratoires publics et les capacités de dépistage précoce. Un don de 20 millions de dollars de l’iDA en faveur de Haïti a été approuvé pour améliorer les capacités de tests, atténuer la propagation du virus grâce au suivi des cas confirmés et fournir au personnel soignant des équipements de laboratoire et de protection.
Etendre la protection sociale : le groupe de la Banque mondiale s’appuie sur les systèmes existants de protection sociale pour aider les familles et les entreprises à récupérer un revenu, préserver leurs moyens de subsistance et compenser la hausse des prix ainsi que des dépenses médicales imprévues. Ces filets de sécurité devront être renforcés par la distribution directe et sécurisée de denrées alimentaires et, en parallèle, la diffusion d’informations clés sur la nutrition, la distanciation sociale et l’hygiène.
En Ouzbékistan , une enveloppe de financement de 95 millions de dollars couvre des transferts monétaires aux familles à faible revenu et une allocation chômage exceptionnelle. En tunisie, 100 millions de dollars ont été réaffectés au financement d’allocations sociales supplémentaires et de subventions pour les petites et moyennes entreprises. Soutenir les entreprises et préserver les emplois : la Société financière internationale (iFC) poursuit le déploiement de son mécanisme de financement accéléré de 8 milliards de dollars (a), dans le but de maintenir l’activité des entreprises et préserver les emplois.
Près de 300 clients ont sollicité son soutien, faisant craindre que le dispositif ne soit insuffisant. Forte de cette mobilisation et de la demande des marchés, iFC envisage de mobiliser 47 milliards de dollars de financement en faveur des pays en développement sur 15 mois. à travers son programme mondial de financement du commerce, qui cible les petites et moyennes entreprises opérant dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, les engagements cumulés d’iFC pour lutter contre le coronavirus ont représenté 1 200 transactions dans 33 pays pour 1,4 milliard de dollars, dont 51 % en volume en faveur des pays à revenu faible et des pays fragiles.
Se procurer des produits et équipements médicaux : de nombreux pays en développement importent l’essentiel, voire parfois la totalité, des fournitures médicales vitales pour combattre la pandémie, ce qui les expose particulièrement aux perturbations des chaînes d’approvisionnement et aux restrictions frappant les exportations
Au Pakistan, les premières livraisons d’équipement personnel de protection (masques, gants, combinaisons, blouses et casaques de protection, protège-chaussures, lunettes et visières notamment) sont parvenues aux médecins et au personnel paramédical. Cette assistance fait partie d’une enveloppe plus large, prévoyant 25 millions de dollars de transferts monétaires d’urgence en faveur des ménages pauvres et vulnérables. Le 23 avril, la Banque mondiale a approuvé un projet de 100 millions de dollars aux Philippines pour organiser la fourniture d’équipement personnel de protection, de médicaments essentiels, de kits de tests et de matériel essentiel comme les respirateurs mécaniques, les appareils de surveillance cardiaque et les appareils de radiographie portables.
En iraq , la Banque mondiale a redéployé 33,6 millions de dollars pour financer l’approvisionnement en fournitures et équipements essentiels et renforcer les capacités des unités de soins intensifs dans les hôpitaux publics. Le groupe de la Banque mondiale aide les pays à accéder à des produits et équipements dont ils ont un besoin urgent, en identifiant par exemple des fournisseurs intéressés et en négociant les prix et les conditions d’achat.
par Oumar Kamara
POINT DE VUE SUR LE NOUVEAU CORONAVIRUS
EXCLUSIF SENEPLUS - Vouloir attendre la fin totale de la pandémie, pour relancer son économie me parait suicidaire, l’angoisse d’un peuple engendre le désespoir et peut mener vers le chaos. Il n’y a pas de solutions toutes faites
Apparue en décembre 2019 en Chine, la maladie du Covid-19 née de l’acronyme anglais (coronavirus disease 2019) a commencé dans la province de Hubei à Wuhan n’en finit toujours pas de poursuivre son élan sinistre au fur et à mesure de sa progression. C’est une maladie qui se manifeste généralement par une forte fièvre, de la toux et des difficultés respiratoires. La contamination reste insidieuse et très élevée, le bilan macabre constamment mis à jour, il se différencie d’un point du monde à un autre. De l’Asie, en Amérique en passant l’Europe et l’Afrique et l’Océanie, le nouveau coronavirus a fini de faire le tour du monde en moins de six mois à la faveur des voies aériennes principalement. Ce qui est arrivé, on le voyait venir. La communauté internationale n’a pas su avoir l’intelligence et la diligence de le prévenir en prenant des mesures idoines pour stopper le mal à la source préférant parler de maladie chinoise.
Le Covid-19 se particularise surtout par la rapidité de contagion qui lui donne son statut de pandémie. On n’a pas encore compris la maladie du fait de ses mutations spontanées, de ses spécificités complexes induisant en erreurs beaucoup de spécialistes. On note qu’il y a beaucoup d’espace pour la spéculation et très peu de certitudes, les rumeurs les plus folles circulent (théorie du complot, manipulation ratée de produit chimique, plan de dépopulation, etc.) parfois escortées par une mauvaise foi. Pendant ce temps, la maladie continuait sa propagation mondiale.
Curieusement, la possession du matériel médical n’est pas suffisante pour autant pour combattre le COVID 19, car il y a tout une stratégie technique qu’on doit creuser, apprendre, connaitre pour faire un traitement de qualité. Les grandes puissances semblent impuissantes face à cette crise sanitaire malgré leurs grands moyens (infrastructures sanitaires de qualité, plateau médical relevé, personnel soignant qualifié…). Les petites économies semblent moins affectées, les raisons demeurent encore mal connues et les hypothèses sont nombreuses.
Présente en Afrique depuis plus de deux mois, la maladie progresse timidement, la même situation est constatée au Sénégal, elle reste généralement pareille et se heurte à une forte résilience. Cela peut s’expliquer du fait que les pays africains ont certainement une expérience plus récente des crises et des épidémies (tuberculose, sida, choléra, ébola…). Le continent africain présente une évolution optimiste et rassurante même si elle offre des variabilités que certains offices occidentaux activent pour tirer la sonnette d’alarme, en versant malheureusement dans des jugements tendancieux qui traduisent beaucoup plus des relents de racisme que des opinions rationnelles et logiques.
On ignore certainement à quand la fin de la pandémie ? C’est la raison pour laquelle : on doit apprendre à vivre avec le virus et à s’habituer de sa présence. Il ne s’agit pas de laisser propager le virus mais de le cloîtrer, de l’isoler, de le barricader de sorte qu’il se désagrège doucement. Cela doit passer par un changement des rapports sociaux, en évitant de fréquenter les zones à risque, coupant ainsi la chaine de transmission en usant des gestes barrières (lavage systématique des mains, port obligatoire du masque, écart physique, tousser ou éternuer dans le creux du coude, éviter les accolades et de serrer la main lors des salutations …). Par conséquent, il faudra être discipliné, ingénieux, prudent, responsable, pour rompre la chaine de transmission. Le lien social sera simplifié pour un temps, ce sera le sacrifice certainement. C’est un combat quotidien pour une bonne hygiène et une lutte de tous les instants, aucun individu n’a le droit de contaminer le restant de la communauté pour satisfaire une convenance personnelle.
Il est fondamental de respecter les consignes sanitaires. Dans les pays sous-développés où le secteur informel est la trame principale de l’économie, il sera important d’innover et de développer d’autres stratégies encore intelligentes. C’est là qu’on attend le leadership de l’Etat, notamment sa compétence, sa pédagogie, la psychologie et sa capacité de résolution des obstacles, d’offres de solutions innovantes et émergentes pour traverser cette période.
L’Afrique n’est pas l’Europe, les réalités ne sont pas les mêmes, les solutions de sortie de crise ne seront pas identiques évidemment. Les conditions de précarité et de promiscuité dans lesquelles vivent les populations africaines n’épousent pas totalement le respect des mesures de distanciation sociale. Les pays africains ne peuvent pas se permettre le luxe de se confiner au risque de créer d’autres difficultés, nos modes de vie n’officient pas les conditions d’une restriction sérieuse, le confinement n’a de sens et d’efficacité que si les environs immédiats de la région concernée ne sont pas infectés, la porosité de nos frontières demeure une problématique majeure. Les populations se déplacent sans prendre en considération les réalités des frontières. Autrement dit, tant qu’il reste un bastion de la maladie quelque part dans le globe, le risque de contamination restera réel, nous vivons dans un monde ouvert et interdépendant.
L’Afrique devra gérer la pandémie en tenant compte de ses réalités socioculturelles, religieuses et économiques, et essayer de mettre à profit cette lenteur encore énigmatique de propagation de la maladie. Egalement, profiter de nos atouts (la jeunesse, l’environnement) qui sont des avantages non négligeables qui restent encore mal exploités par nos experts. Certainement, l’occident n’en ferait pas de même si le schéma inverse était constaté. Ces instants restent difficiles pour les autorités politiques parce que leurs décisions pourraient avoir des glissements profonds pour leurs populations. La situation n’est pas facile, il faut le dire, c’est une étape compliquée qui demande du courage, de la retenue, de l’humilité, de la documentation et la capacité à faire face à la pression avant de se prononcer.
Il est urgent de développer rapidement des plans de relance tout en renforçant évidemment les mesures barrières proposées par les acteurs de la santé. De toute façon, même après la maladie, on ne se débarrassera pas de sitôt des mesures de restriction. Vouloir attendre la fin totale de la pandémie, pour relancer son économie me parait suicidaire, l’angoisse d’un peuple engendre le désespoir et peut mener vers le chaos. On risquerait malencontreusement de dégrader le tissu social et vivre des situations désastreuses (émeutes, révoltes, insurrections…).
Il faut que l’autorité centrale déroule courageusement son protocole sanitaire sans tomber dans l’autoritarisme naturellement et en tenant compte des avis des médecins. Au regard de nos modestes moyens, le dépistage massif semble à la limite une option utopique mais on pourra certainement faire un dépistage ciblé qui reste moins onéreux et plus efficient principalement dans les zones les plus touchées.
Il n’y a pas de solutions toutes faites. Il y a des forces en marche : il faut les secouer par la conception, le réajustement, le réalignement et les résultats suivent avec le temps. De la même manière, les autorités locales doivent appuyer pleinement les stratégies communautaires notamment par l’implication du conseil de sages dans les quartiers, les associations de jeunes, les groupements de femmes… qui peuvent de manière digeste interpréter la maladie au niveau de la base. Ces relais communautaires doivent être associés dans la lutte pour que les solutions puissent prendre vie peut être au début dans une certaine confusion avant que la mouvance ne puisse se bonifier avec le temps.
Cette stratégie va facilement permettre de conduire les grandes orientations et les plans d’action pour les prochains jours voire mois. Cette crise n’est pas une fatalité. C’est un état qui peut être surmonté si tout le monde s’y met. Cette lutte contre ce fléau doit être portée individuellement et collectivement.
Cette pandémie n’est pas la première dans l’histoire de l’humanité, elle ne sera pas la dernière certainement. On doit se préparer à voir d’autres émerger naturellement. L’espèce humaine doit apprendre en réalité à respecter son environnement pour bien s’adapter aux contingences naturelles.
Par ailleurs, il est intéressant de remarquer que tous les Etats du monde partent à chance égale dans la course vers la découverte du traitement et près d’une centaine d’études sur le Covid-19 ont été menées. Il y a une carte à jouer, l’enjeu pour le pays qui trouvera le vaccin, c’est la production à peu près de 8 milliards de doses. Imaginé ! La Chine s’engage dans la recherche, l’Amérique mise sur ses puissants laboratoires, l’Allemagne lance des essais cliniques, la France opte sur le pragmatisme de ses professeurs à l’exemple de Didier Raoul.
J’encourage les pays africains de bien travailler pour trouver un remède, le monde a changé, brisons les chaines de la dépendance pour un monde nouveau : c’est une question de survie. Les Etats-Unis et la France s’empoignent déjà pour l’exclusivité d’un éventuel traitement prophylactique du Covid-19 proposé par le laboratoire Sanofi sous le regard médusé de l’OMS. La santé n’a pas de prix, elle doit s’éloigner totalement de ce service stipendié et de groupe de pression.
Je salue surtout le courage de Madagascar et le leadership de son président Andry Rajoelina d’avoir lancé le COVID-Organics. L’option de la tisane et de la quinine comme adjuvant semble efficiente. Cette crise doit rompre in fine les fantasmes historiques des grandes puissances et de ce chauvinisme attaché à une perspective purement monogéniste. La recherche scientifique n’est pas figée, elle reste dynamique. La solution pourrait venir d’Afrique !
Oumar Kamara est professeur d’histoire-géographie, aux C.P. Limamoulaye
Par Mamadou Oumar NDIAYE
AU TRAVAIL, PARESSEUX !
Il n’y a aucune situation sanitaire au Sénégal qui exige certaines mesures ubuesques de suspension des activités économiques et professionnelles, notamment commerciales. Les enseignants n’ont aucun prétexte pour refuser de reprendre le travail
En principe, le 2 juin prochain, un peu plus de 500.000 élèves — sur les plus de trois millions que compte notre pays — devraient reprendre le chemin de l’école. Ce demi-million d’apprenants fréquente des classes d’examens et est donc soit en Cm2 pour l’élémentaire, soit en troisième pour l’enseignement moyen et en terminale pour le secondaire. Le gouvernement assure qu’il a pris toutes les dispositions — et les mesures d’accompagnement nécessaires, notamment sanitaires — pour que cette nouvelle rentrée des classes se déroule correctement. Si la Fédération nationale des parents d’élèves est d’accord pour cette réouverture des classes à la date indiquée, élèves et enseignants ne semblent pas partager le même enthousiasme. On sait que pour l’écrasante majorité des premiers, l’idéal, c’est tout simplement que les vacances durent toute l’année et que cette vieille institution qu’est l’Ecole soit remisée au rayon des vieux souvenirs
Autrement dit, plus le fait de rester à l’école pour cause de confinement durera, et mieux ce sera pour ces chers chérubins. Quant à leurs enseignants, ils développent à peu près la même philosophie. Car c’est peu dire qu’ils multiplient les conditionnalités et les prétextes pour ne pas avoir à reprendre la craie le 02 juin prochain ! Un peu à la manière des « si » du mauvais chasseur…Entre les exigences de conditions sanitaires maximales, avec notamment dotation en thermoflashs et gels antiseptiques en quantité, de transports en commun sécurisés, désinfectés, aseptisés, garantis non susceptibles de favoriser la transmission du virus, la doléance de dispatching adéquat des effectifs pléthoriques des classes, et la demande de tenir compte de l’hivernage et de ses effets sur les abris provisoires des écoles de brousse, mais surtout, surtout, la revendication radicale d’une suspension des cours jusqu’à la disparition de la pandémie dans notre pays (et quoi encore !), les enseignants font tout pour ne pas reprendre le travail. A les en croire, il faudrait attendre que le coronavirus ne tue plus dans notre pays pour qu’enfin ils consentent à faire ce pourquoi ils sont payés !
Quand on sait que, avec un taux de létalité de 1 % à peine, ladite pandémie Covid-19 fait moins de morts dans notre pays que le paludisme, autant donc dire qu’il ne faudrait plus jamais rouvrir nos établissements scolaires étant entendu que le « zéro mort » qu’exigent nos honorables enseignants n’existe nulle part dans le monde. Pendant qu’ils y sont, pourquoi ne disent ils pas aussi que tant que le paludisme sévira à l’état endémique dans notre pays, tant qu’il y aura des cas de « sibirou » donc, il est hors de question pour eux de rejoindre les salles de classes ?
A vrai dire, et comme le « Témoin » ne cesse de le soutenir depuis le mois de mars dernier, dès l’apparition du premier cas positif au coronavirus, il n’y a aucune situation sanitaire au Sénégal qui exige certaines mesures ubuesques de suspension des activités économiques et professionnelles, notamment commerciales. Et si le manque de connaissances sur la maladie avait pu justifier au début une fermeture des écoles, il est largement apparu depuis que cette mesure ne se justifie plus. Car si même en Europe où la pandémie a fait plus de 100.000 morts, l’heure est à la reprise des cours, à plus forte raison au Sénégal qui totalise moins de 3.000 cas pour 30 morts seulement. Les enseignants, ou le bataillon de la peur ! Encore une fois, les enseignants n’ont aucun prétexte pour refuser de reprendre le travail.
Dans la fonction publique de ce pays, grosso modo, les enseignants constituent le plus gros bataillon suivi par celui des forces armées puis les personnels de santé. Eh bien, ces deux derniers bataillons sont sur le front ! Celui des personnels de la santé, surtout, est courageusement en première ligne contre la maladie et lui paye déjà un lourd tribut. Policiers, gendarmes et militaires sont également sur le terrain, nuit et jour, veillant à faire appliquer les mesures restrictives prises dans le cadre du couvre-feu sanitaire. Malgré les risques sanitaires encourus. Je ne sais plus qui de Jean Jaurès ou de Jules Ferry disait que dans chaque village de France, à côté du curé, devait se trouver un instituteur pour faire passer le message de la république. Hélas, en ces temps de guerre contre la pandémie, nos enseignants, eux, on déserté le front. Contestataires et grévistes en diable, ils multiplient les chichis de vieille dame pour ne pas avoir à retourner en classe ! Contrairement aux personnels de santé et notamment aux teigneux syndicalistes de « And gueusseum » qui, eux, bien que très revendicatifs, ont accepté de mettre en berne toutes leurs doléances pour combattre la pandémie. Voilà des gens qui, avec nos braves forces de sécurité, méritent bien leurs salaires et plus encore de la nation. Contrairement à nos hardis enseignants qui veulent bien continuer à être payés… tout en restant confinés, pour ne pas dire terrés, chez eux. Cela doit prendre fin et ils doivent aller travailler au lieu de paresser ! Après moi, le Déluge…
par Mamadou Sakine
PAPE MOUSSA THIOR, RAOULT LOCAL
On l’avait connu au Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) avec des avis de scientifique tranchés, mais modérés. On le retrouve avec le Covid-19 avec un style incisif, des positions controversées
Depuis sa première sortie le 28 avril dernier pour apporter une autre stratégie de lutte contre le Covdi-19, Dr Pape Moussa Thior, expert en santé publique, multiplie les interviews-chocs qui peuvent choquer. A l’image du Pr Didier Raoult de Marseille, il casse les codes, assume des positions «controversées» pour anéantir la méthode uniformisée par la plupart des pays pour endiguer le coronavirus.
On l’avait connu au Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) avec des avis de scientifique tranchés, mais modérés. On le retrouve avec le Covid-19 avec un style incisif, des positions controversées. Lui c’est le Dr Pape Moussa Thior, l’homme qui rame à contre-courant des décisions classiques prises par le Comité de gestion de la pandémie à Covid-19. Il déconstruit le plan de riposte calqué sur le modèle occidental. Il construit son argumentaire avec des idées iconoclastes. Dr Thior est une sorte de Didier Raoult sénégalais. Mais loin de la prise en charge des patients. Contrairement au Marseillais. Seul contre tous, le natif de Dakar avait dû affronter une campagne de diabolisation menée par certains de ses pairs dans les médias. Face à la tempête, il avait tenu pour son protocole pour soigner les malades du Covid-19. Un traitement fait par l’association de l’hydroxychloroquine et de l’azithromycine, à laquelle ont recours plusieurs pays comme le Sénégal.
Meilleur des juges, le temps lui donna raison. En Europe, aux Etats-Unis, en Chine d’où est parti le coronavirus, en Afrique, tout le monde applique ce protocole. Au Sénégal, après avoir administré ce traitement aux patients malades du Covid-19, le chef du Service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann, Pr Moussa Seydi, admet que l’utilisation du protocole Raoult a donné des résultats positifs.
Dans son pays natal, il y a aussi un homme qui casse les codes qui ont fait consensus jusque-là. Dr Thior dit qu’il ne va pas «répéter» tout ce que tout le monde dit. Il n’est pas pavlovien et livre une autre perception de la maladie qui a pourtant mis le monde à genoux. «Le Covid-19 n’est pas une maladie très contagieuse. Ce sont les chiffres qui le disent. Pourquoi on continue à dire qu’elle est très contagieuse ? Lorsqu’une personne est testée positive, on identifie toutes les personnes qui ont eu à être en contact avec elle. Sur un test de 100 contacts, 7 à 12 deviennent positifs. Alors, ce n’est pas une maladie très contagieuse», a fulminé l’expert en santé publique, dimanche devant le «Grand jury» de la Rfm.
Comme l’autre, il n’est pas un adepte du confinement. Il plaide même une immunité collective, ravivant le sentiment d’incompréhension de certains experts. Mieux ou pis, il plaide la levée de l’Etat d’urgence, l’interdiction de circulation des personnes entre région. Alors qu’il y a encore des gens qui tremblent de peur, après la levée des mesures de restriction prise par le chef de l’Etat qui semble conforter sa thèse. «L’Etat d’urgence et les mesures restrictives qui l’accompagnent ont créé un drame souterrain dans notre pays», analyse l’ex-coordonnateur du Pnlp, qui a une liberté de parole retrouvée loin du ministère de la Santé. «J’estime qu’on ne peut pas empêcher les gens de circuler entre les régions. Dakar a la particularité de concentrer l’essentiel des structures de santé du pays. Les malades qui sont pris en charge dans les centres anticancéreux et les centres chirurgicaux ne viennent pas de Dakar. Ils viennent de Matam, de Podor, de Ziguinchor etc. Et pour venir à un rendez-vous médical, ils rencontrent des difficultés parce que les transports publics ne marchent pas. On est en train de vivre un drame souterrain causé par ces mesures. Pourquoi continuer à faire l’Etat d’urgence», dit le médecin. Aura-t-il raison sur les autres comme Didier Raoult qui a réussi à imposer ses idées contre vents et marées ? Wait and see !
par Ousmane Sonko
EN FINIR AVEC LA COLONISATION TERRITORIALE FRANÇAISE !
Il est inadmissible qu’à notre époque, la France continue de posséder en Afrique des territoires coloniaux. Chaque centimètre carré terrestre, maritime ou aérien de sa superficie doit être entièrement rendu à l’Afrique
Exploitant le contexte mondial et la cristallisation de tous les efforts par la lutte contre la pandémie de la Covid-19, la France accélère son projet de classification d'une partie des Îles Éparses en réserve naturelle. Cela sonne comme une contre-attaque à l’exigence exprimée la semaine dernière, par le Président Andry Rajoelina, de la restitution de ces îles à Madagascar.
Les Îles Éparses recouvrent un ensemble de cinq îles dans l'océan Indien: Bassas da India, Europa, Juan da Nova et Glorieuses dans le canal de Mozambique, puis Tromelin, plus isolée dans l'océan Indien, occupées depuis 1950 par la France qui y a implanté des stations météorologiques. Leur valeur économique est importante parce qu'elles donnent à la France des eaux territoriales d'une plus grande superficie.
Cependant, ces îles, situées à 9 000km de Paris, n’appartiennent pas à la France qui les occupe illégalement en parfaite violation de la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée Générale de l’ONU du 14 décembre 1960, contenant la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.
Ces îles sont malgaches et doivent sans délais être restituées à Madagascar par la France.
Il est inadmissible qu’à notre époque, la France continue de posséder en Afrique des territoires coloniaux. Chaque centimètre carré terrestre, maritime ou aérien de sa superficie doit être entièrement rendu à l’Afrique.
C’est pourquoi, et dans la perspective des États-Unis d’Afrique :
1- j’apporte tout mon soutien au Président et au peuple malgaches dans ce bras de fer diplomatique qui a démarré avec la France coloniale ;
2- j’appelle tous les présidents africains à apporter individuellement et publiquement ce soutien à Madagascar et exiger la restitution de tous les territoires africains encore illégalement occupés ;
3- je demande à toutes les organisations sous régionales du continent, et surtout à l’Union Africaine, d’exprimer la même position et les mêmes exigences
”Une famille unie mange dans la même assiette”.
Proverbe africain
Vivement une Afrique forte et unie !
Par Maroufa DIABIRA
ADIEU MEDOUNE LO, UN GRAND MAURITANIEN DE CŒUR
Premier Ingénieur des Techniques Aérospatiales et Maritimes de la Mauritanie, Médoune Lo est l’Homme qui a donné à Radio Mauritanie, un visage et une voix qui porte loin.
Ce dimanche 17 Mai 2020, en toute discrétion, à l’Hôpital Principal de Dakar, Médoune Lo nous quittait dans sa dignité habituelle, habillé de la douleur du déni de la Nationalité Mauritanienne qu’il a choisie, il ya 58 ans.
L’Enfant de Darou Mousty né le 08 Février 1941 en Pays Baol, berceau du Mouridisme et de Diaguily par Amitié, a été élevé depuis sa tendre enfance par le Commandant Ismail SY, premier Administrateur Africain en poste en Mauritanie dans la période coloniale, un grand ami de son père.
Avec son parrain, Commandant Sy, et au gré de ses affectations, Médoune a parcouru la Mauritanie, tout en effectuant ses études. A l’indépendance, il était donc en Mauritanie, Pays qu’il aimait profondément.
Par choix, fondé sur son attachement à ce Pays qui a été le réceptacle de son adolescence et son éducation, il a librement exercé le 01 Novembre 1962, conformément à la loi, devant le Président du Tribunal de première Instance de Nouakchott, son Droit à une déclaration d’OPTION pour la Nationalité Mauritanienne.
Médoune Lo a fondé un Foyer avec Mme SATA NDIAYE, une sœur cadette de SIDI EL MOCTAR NDIAYE, un des pères fondateurs de l’Etat de la Mauritanie. De cette union sont nés quatre enfants tous élevés en MAURITANIE. Médoune Lo était un père aimant, un mari attentionné, responsable et un aîné rassembleur, solidaire d’une grande fratrie au Baol.
Premier Ingénieur des Techniques Aérospatiales et Maritimes de la Mauritanie, Médoune Lo est l’Homme qui a donné à Radio Mauritanie, un visage et une voix qui porte loin.
Directeur Technique de Radio Mauritanie pendant plusieurs années, les infrastructures essentielles de génie civil et du matériel technique sont ses œuvres.
En 1980, par arrêté N° 0519 du 26 Aout, Médoune Lo a été détaché par le Gouvernement de la Mauritanie, en qualité de Directeur du Centre Technique de l’Union des Radiodiffusions et Télévisions Nationales d’Afrique (URTNA), une Institution Multinationale régionale dont le siège est au Mali.
Médoune Lo était dans cette position, lors des douloureux événements pour tout notre Peuple et nos voisins du Sénégal en 1989.
A sa grande surprise, alors que son mandat était en cours, le Gouvernement de la Mauritanie a introduit une requête auprès des Pays membres de l’URTNA, pour obtenir son remplacement par un autre cadre Mauritanien.
A l’unanimité, les autres Pays membres de l’Organisation qu’il dirigeait, se sont opposés à son remplacement. Outre les qualifications techniques requises, la condition pour occuper le Poste, est celle d’avoir la Nationalité d’un Pays membre de l’URTNA. En dehors du Sénégal, plusieurs Pays lui ont proposé leur Nationalité, offre qu’il a rejetée par fidélité et attachement à son Pays de CHOIX, la MAURITANIE.
C’est dans ce contexte, au moment où le Gouvernement de la Mauritanie, déportait des Mauritaniens au Sénégal, du seul fait de leur lieu de naissance dans ce Pays frère et voisin, qu’il a été invité par l’Ambassade de Mauritanie au Mali, sur instructions des Autorités, à revenir en Mauritanie avec sa famille.
Profondément bouleversé, meurtri et indigné par les manœuvres de son Pays, la Mauritanie pour organiser sa déportation ainsi que celle de sa famille à partir de Nouakchott, il s’y est opposé.
A sa place qui aurait accepté pour lui-même et sa famille de subir l’humiliation de la déportation dans un Pays qui n’est pas le sien ?
Dans un geste traduisant son indignation, sous la contrainte, la mort dans l’âme, il a été obligé de restituer ses passeports diplomatiques à l’Ambassade de Mauritanie au Mali, en déclarant préférer renoncer à la Nationalité qu’il avait volontairement adoptée par choix personnel, plutôt que de subir l’avanie.
Dans cette atmosphère hystérique, sans souci du respect des dispositions de la loi N°61112, en son article 68, qui dispose que la renonciation à la Nationalité Mauritanienne ne peut être valable que si, elle intervient dans les formes définies par le code des nationalités, Médoune Lo a été radié des cadres de la Fonction Publique, sans droit à pension, et ce malgré plusieurs décennies de vie de fonctionnaire.
Par cynisme, la décision de radiation qualifie de démission, le refus de revenir en Mauritanie pour être déporté avec sa famille dans un Pays étranger.
Pour la dignité de ses enfants et son épouse, Médoune a refusé d’accompagner les Autorités de l’époque dans leur aveuglement, surtout que les Pays membres de l’URTNA, satisfaits de son travail, lui ont maintenu leur confiance en le gardant à son Poste où il faisait honneur à la Mauritanie.
A sa retraite, comme ancien fonctionnaire, victime des événements de 1989, il n’a jamais pu recouvrer ses droits qu’il n’a cessé de réclamer. Confiant dans les nouvelles Autorités qui ont suscité l’Espoir, Médoune Lo, a saisi en Octobre 2019, le Ministre de la Fonction Publique, du Travail et de la Modernisation de l’Administration pour obtenir Justice.
Installé à Saint Louis en face de la Mauritanie et non à Darou Mousty, il se préparait à venir soutenir son dossier auprès des Hautes Autorités Mauritaniennes, lorsque Dieu l’a rappelé à Lui.
Qu’il repose en Paix, et qu’ALLAH dans sa Miséricorde l’accueille dans son Saint Paradis.
Nos condoléances à toute sa famille éplorée et la Mauritanie qu’il a tant aimée
Médoune était un Mauritanien de CŒUR, un homme droit, humble, généreux, fidèle en amitié et fraternité, comme en témoignent, les Populations de Diaguily qu’il a toujours accompagnées dans les moments de joie, comme l’inauguration de la mosquée en 2016, et dans les périodes de peines, comme les inondations subies et les deuils familiaux.
Adieu grand frère et ami, avec la douleur de n’avoir pas pu me recueillir et prier sur toi pour le repos de ton âme. Que la Terre de Darou Mousty te soit légère.
Que ta mort soit pour la Mauritanie, une lumière pour nous éclairer sur le chemin de l’Unité Nationale, dans le respect et l’enrichissement de nos diversités fécondes. Que ta soudaine disparition à jamais, soit l’occasion pour la Mauritanie de t’honorer en te rétablissant dans tes droits et ta dignité bafouée en cette terrible année de 1989, et ainsi te réconcilier avec un Peuple et un Pays que tu as choisis et aimés jusqu’à ton dernier souffle.
Pour ta mémoire et par Amitié
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
CNGE, LE DÉSAVEU DE MACKY
EXCLUSF SENEPLUS : Mais qui sont ces mandarins mystérieux que le président consulte, laissant en rade ceux qui ont la légitimité de lui servir de conseillers en cette période de pandémie ?
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 19/05/2020
Qu’est-ce qui se passe entre le Comité national de gestion des épidémies (CNGE) et l’instance décisionnelle (président de la République et ministre de la Santé) ? Au vu et au su de la gestion de la crise sanitaire, le CNGE, qui fait office de comité scientifique, est écarté dans plusieurs prises de décisions de l’autorité politique. De plus en plus, on découvre beaucoup de décisions prises et mises sur le dos du CNGE notamment celle concernant le déni du jus soli post-mortem de nos compatriotes morts du Covid-19 à l’étranger. Les ministres de la Santé et des Affaires étrangères ont soutenu respectivement, les 7 et 9 avril, sur la base d’un soi-disant avis du CNGE, que « compte tenu dufort risque de contagion liée à la manipulation des dépouilles, aucun transfert de corps provenant de pays infectés ne devra être permis » et que « ne pouvant plus rapatrier de corps, l’Etat a décidé que les Sénégalais décédés du Covid-19 dans les pays touchés soient inhumés là-bas.» Il est avéré aujourd’hui, après la 3e prise de parole présidentielle depuis le début de la pandémie, que ladite structure dont la vocation est d’éclairer la lanterne du président sur toute décision relative au Covid-19 n’a jamais émis un avis (contrairement aux déclarations des autorités) qui s’opposât au rapatriement des dépouilles des Sénégalais victimes du Covid-19. Et l’allocution du chef de l’Etat du 11 mai dans laquelle il déclare que « sur la base d’avis motivés en ce qui concerne les conditions sanitaires, il sera désormais possible de procéder à ces rapatriements », dénote que les experts du CNGE ne sont pas liés encore une fois à cette rétractation sur le retour post-mortem de nos compatriotes émigrés morts de Covid. Et quand le président Macky Sall décide d’assouplir les mesures restrictives prises le 23 mars, il affirme qu’il « a consulté à cet effet une équipe pluridisciplinaire d’éminents experts nationaux ».
Mais qui sont ces mandarins mystérieux que le président consulte en laissant en rade ceux qui ont la légitimité de lui servir de conseillers en cette période de pandémie ? Et pourquoi le chef de l’Etat enjambe l’expertise des membres du CNGE pour s’attacher les services d’autres sachants qui apparemment ne font que le caresser dans le sens du poil ? Même sur la question de la reprise des enseignements et apprentissages, le Professeur Seydi et ses collègues du CNGE n’ont jamais donné un avis favorable. C’est pourquoi, ces derniers doivent briser l’omerta en clarifiant aux Sénégalais qu’ils n’ont jamais donné leur onction pour la reprise des cours le 2 juin. Au moment où la courbe épidémique est dans une phase ascensionnelle, au moment où le nombre de morts du Covid-19 s’accroit anxieusement, il serait aberrant que les experts du CNGE conseillent au président Macky Sall de jeter en pâture les élèves et leurs enseignants au Sars-Cov2. Et le jour où une catastrophe sanitaire liée au Covid se produira dans un seul établissement scolaire, l’Etat ponce-pilatiste ne tergiversera pas à se défausser sur les lampistes du CNGE. In fine, le président et son ministre de la Santé ne se servent-ils pas des experts du CNGE pour valider toutes leurs exactions et couvrir leur fuite de responsabilité dans la gestion de cette crise sanitaire ? En ce qui concerne l’ouverture des lieux de culte et de commerce, la reculade manifeste et pusillanime du chef de l’Etat est un pare-feu pour contrer ces velléités de révolte incendiaire qui sourdaient de plus en plus chez certains chefs religieux et organisations commerçantes.
Double jeu du président et du ministre de la Santé
Personne ne comprend pourquoi le chef de l’Etat, dans la lutte contre le Covid-19, a pris la personnelle décision de passer des commandes de décoctions de l’artemisia annua chez son homologue malgache sans requérir l’avis de ses experts du CNGE. En le faisant, Macky Sall minimise ou désavoue la bithérapie (hydroxychloroquine /azithromycine) du Pr Seydi qui pourtant fait chaque jour ses preuves dans la prise en charge thérapeutique des malades. Et l’on sait que le Professeur Daouda Ndiaye, qui avait remis en cause l’utilisation de l’hydroxychloroquine par le Docteur Raoult directeur l’IHU de Marseille, s’est engagé avec des spécialistes dans un projet phytothérapique et d’essais cliniques du remède malgache « Covid Organics » contre le Covid-19. Ce projet « scientifique » ne fait qu’attiser le différend latent et incandescent qui existe déjà entre Seydi adepte de la bithérapie raoultienne et Daouda Ndiaye contempteur du directeur de l’IHU de Marseille. Pourtant, cet expert de l’OMS, activiste ou politicien maquignonné derrière son mouvement citoyen « Actions », était, il y a un peu plus d’un an, à la poubelle l’Artemisia pour le traitement antipaludique. Voici ce qu’il déclarait : « Il y a une raison qui justifie aujourd’hui l’interdiction de la plante par l’OMS... Mais tout de suite, je vous dis que je suis contre cette plante… Tout ça est lié à ce qu’on appelle les phénomènes de résistance. Cette plante pourrait guérir tout de suite mais est-ce qu’on doit traiter des patients, traiter toute la population et demain compromettre l’éradication du paludisme. Je dirai non ». Aujourd’hui, c’est ce spécialiste en parasitologie qui adoube la potion artémisienne malgache et se met en première ligne pour parler avec autorité d’une maladie (Covid-19) et de son traitement thérapeutique qui requièrent une expertise en infectiologie, en virologie, en botanique voire en pharmacognosie. Voilà, en un laps de temps, Daouda, guidé par on ne sait quel tropisme obscur, a déposé un protocole de recherches au Comité national d’éthique pour la recherche en santé (CNERS) en brûlant bien des étapes. Et pourtant, il ne lui appartient pas de faire un tel travail puisqu’il incombe au Comité d’Ethique de la Recherche (CER) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar de transmettre au secrétariat du CNERS tout protocole de recherche pour validation. L’avis définitif du CER est émis après cette consultation institutionnelle. Rien de tout cela, et Daouda envisage avec ses spécialistes de faire hâtivement ses essais cliniques en voulant passer outre certaines normes procédurales (qualité, innocuité et efficacité).
Déjà le 4 mai, dans un entretien accordé à I-radio, le Pr Moussa Seydi, dont la liberté de ton indispose le Dr Aloyse Diouf et son ministre, a été catégorique dans l’utilisation de la potion malgache. « Moi, en tant que médecin, je ne l’utiliserai pas. En tant que chercheur, il faut que le médicament puisse agir au niveau du laboratoire, mais également que ce médicament puisse agir aussi chez l’être humain avant que je ne puisse prendre de décision. C’est ce que j’ai fait avec l’hydroxychloroquine et l’azithromycine. En laboratoire, on sait depuis longtemps, que ça agit sur des virus. Mais là (avec l’Artemisia), je n’ai pas tous les éléments. Je ne peux pas l’utiliser comme ça. Il me faut une étude, avec des tests réalisés sur des êtres humains… Je n’ai pas le droit de donner comme ça un médicament à un patient... La rigueur de mon métier ne me permet pas d’agir ainsi. Si je le fais, j’emprunte une autre voie différente de celle de la médecine ».
Mais cette précaution scientifique ne semble guère ébranler le professeur Daouda Ndiaye puisque, dans l’Obs du 7 mai, il déclare que le Sénégal va tester l’Artemisia malgache parce qu’« on ne doit plus perdre du temps du fait de l’évolution rapide de la maladie à coronavirus ». La mise au point d’un nouveau médicament obéit à une longue procédure. Et le chef du service de parasitologie pharmaceutique de la Faculté de Médecine, Pharmacie et Odonto-stomatologie de l’UCAD semble vouloir danser plus vite que la musique. A y voir de plus près, rien dans ce protocole n’évalue les bénéfices potentiels qu’on pourrait tirer de sa recherche.
Ces deux positions antithétiques sur l’utilisation de l’Artemisia annua remettent sur le tapis le différend en sourdine entre Seydi et Daouda. Une autre dualité transparait dans le discours du président de la République quand, directif, ce dernier martèle que les Sénégalais doivent apprendre à vivre avec le virus. Une telle position est défendue par le tonitruant et disruptif Dr Pape Moussa Thior, qui se transbahute de média en média, pour discréditer la gestion de la pandémie par ses pairs du CNGE et du ministère de la Santé. Cet ancien Coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), itérativement, théorise dans des médias la libre circulation du virus aux fins d’atteindre l’immunité collective de la population. « Quand le virus circule, surtout si vous avez une population très jeune, ce qui est notre chance en Afrique, il y a ce qu’on appelle le développement d’anticorps chez cette population jeune. Et, cela va constituer un frein au réseau de distribution de la maladie, et protéger les personnes qui sont vulnérables », dixit Dr Thior à I-Radio. Réplique du Pr Seydi : « Étant donné que cette maladie a l’air non-immunisante, on risque d’aller vers l’hécatombe si on tente cette expérience. Mais une maladie où il y a une possibilité de rechute, si on ne limite pas sa propagation, ça sera une catastrophe ».
Tout laisse croire à l’analyse du laïus présidentiel que Macky Sall penche plutôt vers l’idée de Thior qui opte pour la liberté de circulation du virus en défaveur de celle des experts du CNGE qui prônent une démarche plus prudentielle. A ce désaveu lâchement inavoué du président s’ajoute celui des politiciens tapis au sein du ministère de la Santé qui s’activent à vouloir valider hâtivement le simulacre de protocole de recherche de Daouda Ndiaye et affaiblir Seydi.
Ainsi, le Général, perdu dans le brouillard d’un jeu duplice, navigue à vue et la cacophonie qui règne entre le palais et le ministère de la Santé n’est que le reflet de la cacophonie et du cafouillage qui sous-tendent la gestion bancale et ubuesque de la crise (pardon !) de la guerre sanitaire que le Sars-Cov2 a déclarée à notre pays depuis le 2 mars 2020.
Certains ont fait de cette aide à la presse un moyen d’enrichissement temporaire. En hibernation durant presque toute l’année, de nombreux titres de presse sortent de leur torpeur dans la dernière ligne droite, empochent les fonds pour ensuite disparaître
Qui, au Sénégal, connaît le thème général de la dernière journée mondiale de la presse célébrée le 3 mai passé ? Personne ou presque. Pourquoi ? Parce que le sujet n’a intéressé personne. Et si cela n’a intéressé grand monde c’est parce que nous, acteurs de la presse, n’en avons pas parlé, occupés que nous étions à polémiquer sur la distribution de l’aide à la presse. C’est devenu de saison. Un mauvais film où se donne à voir la face cupide de notre secteur dont le rôle principal est tenu par les patrons de presse. Quand il s’agit de réclamer cette manne offerte par l’Etat ou de dénoncer la répartition qui en est faite, on peut compter sur eux. Ils ont les arguments et la répartie qui fait mouche. Mais quand il s’agit d’évoquer la destination de cet argent et de son impact sur les entreprises de presse, ils sont muets comme des carpes.
L’aide à la presse, telle qu’elle est distribuée au Sénégal, a souvent soulevé polémiques et frustrations. Mais cette année, c’est monté d’un cran. En atteste la passe d’armes entre le patronat réuni au sein du Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (Cdeps) et le Ministère de la Communication. La tension est telle que le Comité d'Observation des Règles d'Ethique et de Déontologie (Cored) a été obligé de prendre son bâton de pèlerin pour tenter de concilier les deux parties. Apparemment, cette médiation n’a pas porté ses fruits. La ligne de fracture s’est même creusée si l’on se fie à la tonalité du communiqué du Cdeps publié ce 10 mai. On y parle de détournement de l’aide à la presse par la tutelle.
Pour calmer les esprits, la meilleure option serait de publier l’arrêté de répartition de l’aide à la presse. Combien de groupes et d’organes de presse ont perçu ? Combien chacun a reçu ? Mystère et boule de gomme. Donner les chiffres globaux par catégories de médias comme l’a fait le Directeur de la Communication (sur la Rts, il a fait savoir que les « sept grands groupes médiatiques » de la place se sont partagés 225 millions de Fcfa ; les sites en ligne 270 millions de Fcfa; les radios communautaires et associatives 280 millions de Fcfa…) n’est que poudre de perlimpinpin qui épaissit le voile de flou.
La publication de la liste des bénéficiaires et des montants reçus doit être un exercice de transparence établi. Depuis 1996 que l’aide à la presse existe (elle était de 40 millions de Fcfa à l’époque avant d’être portée à 700 millions de Fcfa sous le président Abdoulaye Wade), cette liste n’a été publiée qu’une seule fois. C’était en 2013, quand Cheikh Bamba Dièye était ministre de la Communication. A l’époque, 149 organes de presse en avaient bénéficié. Ainsi, l’argent est remis aux patrons de presse sans pour autant qu’on vérifie son utilisation. Une porte béante vers le détournement d’objectif. D’ailleurs, beaucoup de patrons de presse sont accusés, par leurs employés, d’en faire un usage personnel et somptuaire. Ce qui est sûr, c’est que certains ont fait de cette aide à la presse un moyen d’enrichissement temporaire. En hibernation durant presque toute l’année, de nombreux titres de presse sortent de leur torpeur dans la dernière ligne droite (entre septembre et novembre, sachant que, sauf cette année, l’aide à la presse tombe entre décembre et janvier), empochent les fonds pour ensuite disparaître des rayons des kiosques. Un subterfuge annuel. De même, il n’est un secret pour personne que beaucoup de sites en ligne ne sont, en réalité, que des moyens de capter une part de cette manne.
Tout ce désordre s’explique par le non-respect des critères d’attribution. Les organes de presse qui remplissent les conditions exigées par la loi 96-04 du 22 février 1996 peuvent être comptés sur les doigts d’une main. Cela n’a pas échappé à la vigilance de la Cour des Comptes. Dans son rapport de 2014 portant sur la période 2008-2010, elle a relevé que les soumissionnaires ne remplissaient pas les critères édictés qui sont, entre autres, le tirage des journaux ou la diffusion sur au moins l’étendue d’une région administrative pour les médias audiovisuels. Pis, la Cour avait noté l’absence d’un encadrement juridique de l’utilisation de la subvention accordée au secteur des médias. « Pour certains organismes de presse, la subvention allouée est intégrée au budget de fonctionnement ou d’investissement. Pour beaucoup d’autres, l’aide est versée dans des comptes privés autres que celui de l’organe bénéficiaire où elle peut faire l’objet d’utilisation difficilement contrôlable », avaient relevé les vérificateurs. La Cour des Comptes s’était également étonnée de voir que certaines entreprises de presse, de tailles très différentes, percevaient parfois la même somme ; de même de petites entreprises recevaient des enveloppes plus importantes que des entreprises plus grandes.
Et pourtant, avec le Code de la presse adoptée en 2017, il est prévu que l’aide à la presse soit remplacée par un fonds d’appui et de développement du secteur de la presse. Sauf que les décrets d’application tardent à être publiés. Tant que ce ne sera pas fait, la polémique sur la répartition de l’aide à la presse ne s’estompera jamais.
par le chroniqueur de SenePlus, Hamadoun Touré
COVID-19, LE DEVOIR DE VIGILANCE
EXCLUSIF SENEPLUS - La pédagogie du déconfinement doit s’appuyer sur une communication simple et claire, constituer une action en amont des mesures au lieu de rester au niveau d’un simple catalogue d’informations quotidiennes sans implication de la cible
Hamadoun Touré de SenePlus |
Publication 19/05/2020
« Après avoir gravi une colline, tout ce que l’on découvre c’est qu’il y en a encore beaucoup d’autres à gravir ». Mandela
Par son caractère inédit et coercitif, le confinement imposé en raison de la pandémie du coronavirus a créé des frustrations chez bon nombre d’entre nous. Bien souvent, c’est le cas dans les situations inattendues et contre-nature. Aussi, si le déconfinement est perçu comme le temps de la liberté retrouvée, d’une parenthèse fermée de la maladie vaincue, alors il risque d’être source d’embarras. L’un ne doit pas être l’inverse de l’autre.
Il faut se garder de baisser la garde en temps de déconfinement et de croire autorisé tout ce que son pendant, le confinement, interdisait : sorties récréatives, promiscuité sociale, culturelle ou religieuse, regroupement sportif, absence de distanciation, laissez-aller et laissez-faire incontrôlés. Le déconfinement doit servir à amortir l’impact des conséquences sociales, psychologiques, économiques, culturelles et même cultuelles. En le pratiquant progressivement, il ajoute à nos autres raisons de vivre.
Certes, par une conjonction de facteurs multiples sur lesquels se penchent les scientifiques, les pays africains demeurent encore relativement épargnés par la pandémie en comparaison de celle qui frappe d’autres nations du monde. Mais les taux de létalité ne doivent pas faire illusion et amoindrir notre vigilance car nous sommes moins bien lotis pour faire face à la Covid-19. L’indigence de nos structures sanitaires et notre dépendance à l’aide financière extérieure nous le rappellent chaque jour.
Nous ne sommes pas à l’abri de l'explosion tant redoutée de la maladie, même si nous avons eu notre part de douleurs et de malheurs éloignée pour le moment de la catastrophe prédite par certains professionnels de l’alarmisme. L’orage n’est pas encore passé. Comme ailleurs, nos secteurs d’activités ont été plombés par cette crise. Un chiffre indique bien l’ampleur du phénomène : avec moins de 1,5% des cas de Covid au niveau mondial, un mois de confinement coûte à l’Afrique 2,5 % de son PIB (Produit Intérieur Brut) soit 65 milliards de dollars, indique la CEA (Commission Economique des Nations unies pour l’Afrique).De même, la Banque Mondiale prévoit que le taux de croissance en Afrique subsaharienne, qui était de 2.4% l’année dernière, sera négatif entre -2.1 et -5.1 % en 2020. L’UEMOA (Union Economique et monétaire ouest-africaine) redoute un recul de 4% du taux de croissance, selon son président en exercice, le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara. Ces chiffres, dans leur sécheresse, annoncent davantage de précarité pour les Africains.
La maladie à coronavirus est donc toujours parmi nous. Vivre avec n’induit pas sa banalisation à l’image de notre vieux compagnonnage avec le paludisme ou d’autres maladies toujours mortelles. Elle ne doit pas nous priver du confort de citoyen du 21è siècle mais au contraire nous inciter à renforcer notre arsenal de protection.
Les mesures pour la combattre, à présent qu’elles sont allégées, doivent être plus exigeantes et plus strictes. Nous devons rester en alerte même si la pression a baissé à certains endroits de la planète, et conserver un sens de responsabilités. S’interroger sur notre civisme et notre sens de l’intérêt général en regard de ce véritable enjeu n’est pas un exercice superfétatoire. Nos habitudes ancrées qui font de notre seule conscience la force qui nous rappelle à l’ordre en témoignent.
Même partiel, le déconfinement est un pari optimiste sur la capacité de l’homme à se prendre en charge en dehors de l’obéissance à l’autorité. C’est également un pari sur ses ressorts intellectuels et psychologiques, ses capacités à transformer son environnement pour mieux vivre. Les mesures barrières ne sont pas fantaisie médicale. Elles sont les nouveaux mots d’ordre d’un monde en devenir et les directives de l’après Covid-19.
Les premiers instants du temps d’après sont comme une phase d’évaluation de la distance prise vis-à-vis de nos vilains comportements d’avant Covid-19. Nous devons prouver que la période d’arrêt a été bénéfique en matière d’acquis de bonnes pratiques concernant notre hygiène quotidienne de vie, y compris le port du masque, ce nouveau bouclier qui a clos nos sourires et ouvert nos yeux.
L’Afrique doit agir dans le déconfinement comme elle l’avait fait lors de l’irruption de la pandémie en adoptant les bonnes pratiques mises en œuvre ailleurs mais adaptées aux réalités locales. Un des plus grands défis sera la gestion des frontières à l’aune de laquelle se mesurera l’engagement de nos autorités à protéger les populations et en privilégiant leur intérêt avant celui des autres. Parallèlement, la pédagogie du déconfinement doit s’appuyer sur une communication simple et claire, constituer une action en amont des mesures au lieu de rester au niveau d’un simple catalogue d’informations quotidiennes sans implication de la cible principale.
De cette façon, les populations cesseront d’avoir l’impression d’obéir à des instructions qu’elles ne comprennent toujours pas, avec la fâcheuse impression d’une gestion de leur avenir sans consentement. Ainsi s’estomperont les actes de défiance et la résistance silencieuse aux directives de l’autorité. La dénonciation du caractère superflu des restrictions et la violation du couvre-feu font partie des comportements trahissant le même esprit frondeur.
Aussi, faut-il aller au déconfinement avec une extrême prudence en s’imprégnant de l’expérience de ceux qui s’y sont engagés avant nous pour tirer les leçons de leur expérience et évoluer en conséquence. Car, en la matière, rien n’est définitivement acquis, et selon les cas, rien n’interdit de revenir au confinement si le laxisme prend le pas sur la responsabilité et la maturité. Avec cette maladie, nous entrons dans une nouvelle phase de longue haleine jalonnée d’obstacles prévisibles à chaque étape cruciale. Comme nous l’apprend l’icône Mandela « Après avoir gravi une colline, tout ce que l’on découvre c’est qu’il y en a encore beaucoup d’autres à gravir ».
Le chemin est encore long, sans doute escarpé. Le maintien des précautions préconisées dès l’éclatement de la pandémie et la maîtrise de nos réalités nous permettront de gravir ces collines sans dommages.
Post Scriptum :
Un Général d’Armée de mes amis m’a dit qu’il fallait dire et écrire la COVID-19 et non le COVID-19 comme je le faisais. Vérification faite, il avait raison, en plus avec l’Académie française de son côté. Donc la maladie et non le virus dicte le genre féminin de l’acronyme anglais. Mea Maxima Culpa.