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25 avril 2025
Politique
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AYIB DAFFÉ, NOUVEAU PRÉSIDENT DU GROUPE PARLEMENTAIRE DE YEWWI ASKAN WI
Après la nomination de Birame Souleye Diop comme ministre du Pétrole et des Mines dans le gouvernement 1 d’Ousmane Sonko, il a perdu d’office sont statut de député et de président du groupe parlementaire de YAW
Après la nomination de Birame Souleye Diop comme ministre du Pétrole et des Mines dans le gouvernement 1 d’Ousmane Sonko, il a perdu d’office sont statut de député et de président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi.
Deux mois après, les députés du groupe ont un nouveau président. Selon Abass Fall, le secrétaire général intérimaire du PASTEF a été nommé à ce poste.
Ayib Daffé remplace Birame Souleye DIOP au sein de Yewwi Askan Wi.
LES NOUVEAUX HABITS DE LATIF COULIBALY
L'ex-SG du gouvernement se livre à cœur ouvert. Dans un réquisitoire impitoyable, il dénonce les dérives du régime déchu et l'humiliation subie lors de la présidentielle. Engagé aux côtés d'Amadou Bâ, il appelle à une opposition "républicaine" (1/2)
Propos recueillis par :Zaynab SANGARÈ |
Publication 21/06/2024
En retrait de la scène publique nationale depuis l’annonce de sa démission du gouvernement, à la veille de la présidentielle du 24 mars dernier, l’ancien Secrétaire général du gouvernement, sous le magistère du président Macky Sall, Abdou Latif Coulibaly, a accordé cette interview au Témoin. L’occasion pour l’ancien journaliste d’effectuer un large tour d’horizon de l’actualité politique marquée notamment par l’avènement de nouvelles autorités à la tête de notre pays.
Dans la deuxième partie de cet entretien, que nous publierons mardi prochain, il aborde sa pratique du journalisme, son œuvre littéraire, les faits et les hommes qui l’ont inspiré pour le mener à la pratique d’une passion et d’un métier, alors qu’il n’avait que sept ans. Depuis lors, le virus ne l’a plus jamais quitté alors pourtant que Latif aurait pu choisir de faire une carrière de juriste, en particulier de magistrat ou d’avocat, vu ses études de droit. Encore une fois, l’attrait du journalisme a été plus fort pour cet enfant du Saloum dont le grand-frère siège au Conseil constitutionnel après avoir été président de la Cour Suprême !
Le célèbre journaliste d’investigation reconverti en homme politique a, en outre, levé un coin du voile sur une initiative politique portée sur les fonts baptismaux par un groupe d’hommes et de femmes ayant fini de dessiner les contours et les objectifs politiques majeurs d’une opposition responsable et républicaine. Grand entretien avec un éminent journaliste et un brillant homme politique pas adepte de la langue de bois pour un sou !
Le Témoin : Depuis votre démission du gouvernement, vous vous exprimez peu. Pourquoi parlez-vous si peu, pour ne pas dire presque pas, vous que l’on a connu plutôt loquace ?
Croyez-bien que mon attitude ne marque nullement -j’insiste bien sur ce point -, un désintérêt par rapport à la chose politique et encore moins l’activité politique. Je dois reconnaître qu’après mon départ de l’équipe gouvernementale, je me suis un peu réservé, après avoir parlé dans les médias pour expliquer les raisons de ma décision. Je suis toutefois resté actif en politique, en soutenant de toutes mes possibilités la campagne électorale du candidat Amadou Bâ. Nous avons perdu la bataille électorale. Seulement, il faut en convenir, là où notre candidat a subi un échec électoral, notre régime, quant à lui, a connu une débâcle politique, sans précédent sûrement dans le pays. Cette débâcle n’est pas le fruit d’un hasard. En tant que collectif politique, nous avons au contraire, par moments et en certaines occasions, volontairement travaillé à rendre inévitable cette débâcle.
On notera dans l’autocritique ce qui s’est passé dans la gouvernance des affaires publiques, en particulier, dans les orientations politiques définies, dans le secteur judiciaire et dans celui de la sauvegarde de l’intégrité dans la gestion des deniers publics. On a cru pouvoir nous dispenser dans ces domaines d’une extrême rigueur, sous le prétexte fallacieux, pensait-on, que nous étions des champions en matière de réalisations économiques. Et pour conclure que ce sont de telles réalisations qui intéresseraient prioritairement les populations. Le réveil de nos illusions aura été brutal et fatal. Nous avons manqué de jugement dans notre gouvernance, particulièrement au cours des trois dernières années.
Il s’y ajoute la qualité de la prise en charge plus que défaillante des intérêts de la candidature portée par Amadou Bâ. A l’arrivée, le comportement global de certains dirigeants de l’Alliance Pour la République (APR), dans leurs localités respectives, ainsi que l’attitude hostile de Macky Sall envers « son candidat », à la fin de la campagne électorale, auront ajouté à l’humiliation subie, pour la transformer en une terrible débâcle politique.
Pourquoi parler d’humiliation ?
Je parle d’humiliation, en considérant l’écart enregistré entre le candidat de Benno et celui de l’opposition, mais en pensant également à la volteface du président de la République qui s’est ostensiblement mis au service du PASTEF. Je voudrais dire qu’en effet, depuis la proclamation des résultats du scrutin, j’avais décidé de geler toutes mes activités dans Benno et dans l’APR, en attente d’une initiative politique majeure dans laquelle je pourrai éventuellement continuer mon engagement politique. J’ai été trop blessé par tout ce qui a été fait au nom de notre alliance, selon le bon vouloir de l’intérêt d’un clan, redoutant tant la perte du pouvoir que ses conséquences.
Si ce n’est pas secret, pouvez-vous nous dire si l’initiative dont vous venez de parler est en voie d’être mise sur les rails ?
Bien sûr que oui ! D’ailleurs, un des membres notoires du collectif des initiateurs, en l’occurrence, l’ancien ministre Cheikh Oumar Hanne en a déjà parlé devant des journalistes de la chaîne ITV. Je me sens aujourd’hui soulagé de savoir qu’elle va bientôt être portée sur les fonts baptismaux par un groupe d’hommes et de femmes décidés à continuer à mener des activités politiques autour de personnalités dignes de confiance à cet égard. Je m’honore d’y avoir été associé dès le début des discussions pour dessiner les contours et les objectifs politiques majeurs. L’initiative va se réaliser autour de celui qui incarne, par la posture de leader, par les compétences et l’expérience, le profil d’un dirigeant qui pourrait assumer cette nouvelle responsabilité. Tous ceux qui ont pris part aux réflexions ayant abouti à la mise en place de cette initiative, ont pensé à Amadou Bâ. Il en assurera le leadership. Il l’accepte avec enthousiasme et détermination et s’apprête à assumer cette mission avec d’autant plus d’ardeur que c’est le suffrage universel même qui l’a indiqué aux initiateurs. N’oublions pas que l’ancien Premier ministre a fait un score de 36% à la dernière élection présidentielle. C’est, entre autres, ce score qui valide son choix et lui confère naturellement sa qualité de chef de l’opposition politique nationale. Une telle initiative ne peut manquer à son devoir de s’ouvrir à tous les démocrates sincères, à tous ceux qui sont en politique dans d’autres entités ou désireux d’en entreprendre. Cette nouvelle initiative se construit avec un leadership intégrant parfaitement l’idée d’un dirigeant qui assume ses charges avec la pleine conscience qu’il ne saurait être un chef majestueusement assis sur un trône, comme maître absolu disposant à sa guise d’un droit de vie et de mort politique sur tous ses camarades. Il s’agira de conduire une dynamique politique autour d’un chef qui ne pense pas que tout doit partir de lui, se ramener à lui, avant de se conclure, comme, lui-même et seul, en a le désir.
Est-ce que vous citez d’autres personnes: femmes et hommes, jeunes et adultes prenant part à cette initiative.
Je comprends votre impatience, mais je souhaiterais être compris également. Je crois en avoir un peu trop dit. Je préfère laisser l’avantage et le soin aux initiateurs réunis dans un cadre officiel pour vous en faire l’annonce. L’opposition devrait davantage se structurer et mieux définir ses objectifs et les priorités de l’action politique à mettre en œuvre, pour espérer conduire une dynamique oppositionnelle efficace et efficiente, sans rancune, ni ressentiment, afin d’incarner une alternative au pouvoir en dépassant l’idée d’une simple alternance si jamais elle arrive à réussir sa mission.
Comment appréciez-vous les accusations de corruption qui ont été portées contre des juges du Conseil Constitutionnel à la veille de la dernière élection présidentielle ?
Je ne voudrais pas revenir sur cette accusation tant je la trouve ridicule. J’ai vécu cela avec sérénité car je les savais fausses et mensongères. Je ne cesserai jamais d’opposer un mépris souverain aux accusateurs qui, avec le ou leurs commanditaires, cherchaient à légitimer maladroitement un coup d’Etat constitutionnel que les juges ont fait avorter. Et heureusement pour ce pays.
En son temps aviez-vous eu l’occasion d’échanger avec Amadou Bâ sur les accusations portées sur deux juges et sur les événements que nous connus ?
Ce n’est pas que je soutenais. C’est nous qui l’avionsinvesti comme candidat. Mon devoir était d’aller avec lui jusqu’à la fin, avec responsabilité et loyauté. En sa qualité de Premier ministre et moi Ministre Secrétaire général du Gouvernement, j’étais son premier collaborateur dans la hiérarchie administrative. Aucune question n’était tabou dans nos discussions. Au besoin nous parlions de tout.
Comment jugez-vous les premiers pas du président Bassirou Diomaye Faye sur la scène internationale ?
Je dirai que, sur la scène internationale, le Sénégal s’est taillé une place diplomatique certaine dont l’envergure dépasse depuis longtemps le gabarit et la taille réelle de notre poids économique. C’est une réalité qui bénéficie aux nouvelles autorités si toutefois ces dernières se montrent à la hauteur pour pouvoir préserver ces acquis indéniables qui ont été construits depuis des décennies par leurs prédécesseurs. Sur la scène internationale, ces nouvelles autorités n’existent pas encore, considéré autrement, sinon que placé sous le parapluie de la diplomatie, celle de l’Etat du Sénégal. Ces autorités doivent maintenant travailler à exister par elles-mêmes, mais aussi et toujours par la diplomatie du Sénégal. Dans son état actuel, cette diplomatie se présente comme une sorte d’objet très fragile ne s’accommodant nullement de rhétoriques conflictuelles ou d’approximations qui lui seraient fortement préjudiciables.
Si on vous demandait de citer les principaux défis auxquels le président Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko sont confrontés, que diriez-vous ?
Ces défis tournent autour d’une bonne organisation de la gouvernance ; la justesse et la mesure des décisions à mettre en œuvre pour lancer leur politique parla construction, la définition d’un cadre théorique et opérationnel de mise en œuvre de nouvelles politiques publiques, qui ne saurait nullement se suffire de slogans, de pétitions de principe faites sur une base idéologoque, aux contours encore assez approximatifs, du point de vue conceptuel. Elles doivent aussi prendre conscience, je crois que c’est déjà fait, à en croire du moins le chef de l’Etat, On peut le croire en relisant certains communiqués du Conseil des ministres dans lesquels le président de la République revient souvent sur cette question.
Pensez-vous, à l’instar de certains acteurs politiques ou observateurs nationaux et internationaux qu’il y ait actuellement un bicéphalisme au sommet de l’Etat sénégalais ?
Nous avons d’autant plus des raisons de nous interroger que le bicéphalisme en développement est certainement voulu et désiré par les deux têtes de l’Exécutif. Seulement, il n’est pas organisé, juridiquement s’entend par des textes clairs. C’est le président de la République élu qui l’a librement consenti. ;Et, lui, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, tant que rien ne le gêne dans la pratique et qu’il s’en accommode sans aucun souci, ni orgueil, on peut alors ne pas nourrir trop de craintes. Pour l’instant du moins, disons-nous !
Quelles sont vos relations actuelles avec l’ancien président Macky Sall ? Pourquoi aviez-vous démissionné de vos fonctions de ministre ?
Je n’entretiens aucune relation avec Macky Sall, depuis le jeudi 8 février. Il m’a reçu dans la nuit du jeudi 8 février 2024, soit cinq jours après avoir déposé ma lettre. La cause de ma démission relève aujourd’hui du passé. Je l’avais déjà dit, quand je constatais que le chef de l’Etat croyait, à tort, pouvoir suspendre l’histoire de ce pays, en tentant de faire annuler l’élection, pour se donner ainsi dix mois de prolongation de mandat. Il en voulait, d’ailleurs, au début de l’opération, vingt-quatre mois. Je ne supportais pas cette méprise totale sur ses comme je ne l’avais pas supporté quand, en 2012, Abdoulaye Wade avait voulu cette même prolongation dont l’annonce aux Sénégalais fut confiée à l’ancien président du Nigéria, Olosegun Obasanjo. Macky Sall disait à ce sujet : « le président de la République ne pouvait augmenter même d’une journée son mandat ». Devenu certainement amnésique après douze ans de pouvoir grisant, Macky Sall pensa que cette augmentation envisagée, qu’il avait lui-même refusée à Wade, était un dû pour lui.
A l’aune de la politique de souveraineté et rupture intergénérationnelle mise en œuvre par les nouvelles autorités, comment entrevoyez-vous l’avenir de ce pays ?
Je ne crois absolument pas à cette notion qui, pour moi ne rime à rien. « Les générations se suivent dans un pays, et chacune d’elles découvre, dans une relative opacité, sa mission la remplit ou bien la trahit », disait Fanon.
Votre analyse sur la position de l’Afrique par rapport aux conflits de la géopolitique ?
L’Afrique essaie d’exister, tant bien que mal. Pour l’Afrique sûrement sa place dans ce contexte est intéressante et même importante. Il faut cependant se montrer réaliste. Pour ce qui concerne l’AES (Ndlr, Alliance des Etats du Sahel constitue du Mali, du Burkina et du Niger), j’ai envie de dire que chaque Etat a le droit de se trouver des alliances et des cadres de coopération à la seule condition que ces cadres servent et fassent faire des pas qualitatifs à la cause des peuples. Si c’est pour satisfaire des égos, faire dans le populisme afin de tromper les peuples, ce serait déplorable.
Et sur le souhait du président Diomaye Faye de faire revenir ces pays de l’AES dans la CEDEAO ?
Je pense que ce n’était pas une mauvaise chose d’aller voir des voisins. Je suis conscient que, pour les démocrates, la visite dans les pays de l’AES peut susciter des interrogations légitimes. Mais enfin, en Afrique, si on doit choisir des interlocuteurs en fonction de critères démocratiques, on n’en aura pas beaucoup. Ayant entendu le président Faye dire qu’il n’était dans ces pays avec les habits d’un médiateur, la précision était à mon avis opportune. De toutes façons une médiation de sa part n’aurait servi à rien. Laissons le temps faire son œuvre pour que chacun revienne à la raison. Vous savez, dans des pays vivant les circonstances politiques qui sont les leurs, il est presque impossible de s’y faire entendre.
N’êtes-vous pas avis que les discours radicaux des jeunes leaders populaires africains ont une bonne part de responsabilité dans les nombreuses morts de jeunes lors de révoltes populaires ?
Ce ne sont pas que les discours mais c’est le comportement en totale rupture avec les règles élémentaires et les règles de base de la vie en société qui sont souvent bafoués qui en sont les causes. Ces discours ne sont parfois rien d’autre que de terribles aveux d’impuissance et d’échecs que l’on tente ainsi de dissimuler par des discours enflammés et radicaux. Pour certains, il s’agit de produire des discours pour tenter d’embrigader les masses sous-informées, en vue d’en faire du bétail politique. Pour d’autres dirigeants, il s’agit d’utiliser des techniques de propagande politique pour mystifier les électeurs. Les populistes en action politique peuvent se révéler dangereux pour un peuple.
En quoi les populations peuvent-elles être amenées à avoir des regrets en portant des populistes au pouvoir suprême ?
Instruit par les leçons tirées de l’histoire, en particulier des enseignements tirés de la pratique politique de certains Etats, comme l’Allemagne et l’Italie, à la fin des années 30, jusqu’au milieu des années 40 (39-45), j’ai appris à me méfier des populistes. Je me souviens avoir écrit un article dans lequel j’alertais en attirant l’attention sur un type de communication qui se mettait savamment en branle dans notre pays et qui empruntait beaucoup ses méthodes à la stratégie de mise sous hypnose des peuples. Je disais qu’il y avait matière à réflexion à ce sujet.
Pourquoi aviez-vous cru devoir alerter et dire qu’il y avait matière à réflexion à ce sujet ?
J’alertais d’abord en étant conscient que cette méthode de communication opérait par un travestissement translucide monumental qui partait d’un ou de plusieurs faits réels autour du ou desquels on construit astucieusement une montagne de contrevérités. Aussi, tente-t-on par cette méthode de communication politique d’émerveiller, de séduire, en vue d’embastiller les consciences, en embrigadant les opinions. Par là, la posture de sauveur du peuple affichée opère bien et développe ses pleins effets du fait de l’énormité des choses dites ponctuées d’accusations mensongères et de calomnies n’épargnant personne parmi les dépositaires de l’autorité publique. On joue avec le paroxysme de l’invraisemblable. Comme dans un scénario de film fantastique, on s’amuse avec un désarmant aplomb avec la naïveté, l’ignorance des masses, ainsi que sur la crédulité, supposée ou réelle, d’une opinion publique qui reste encore moyennement formée à la complexité de la gouvernance, à la subtilité de la conduite des affaires publiques. On escompte produire des effets politiques massifs pour dresser des fanatiques chauffés à blanc qui aideront à renforcer les moyens de la propagande bien élaborée pour embarquer l’opinion publique.
Je pense ici à tout ce que nous dit l’excellent ouvrage publié en 1937 à Paris par Hünenberg, un homme d’Etat et intellectuel allemand. Il a expliqué ce que signifie « la propagande en tant qu’arme en politique ». En Allemagne nazie et en Italie fasciste, c’est bien cette méthode qui aidera à produire les atrocités de la deuxième guerre mondiale. Pour ceux qui l’ont suivie, la conférence à laquelle le Premier ministre avait convié la jeunesse de son parti rappelait par endroits et en des séquences précises certaines clés de la méthode. Un propagandiste de l’époque : « je considère la radio comme le moyen de conditionnement des masses le plus moderne et le plus important ». Apparemment, le Pastef utilise des codes et méthodes avoisinant beaucoup celles d’il y a un peu plus de 70 ans dans sa volonté d’embarquer les masses.
Aujourd’hui, le discours politique construit par la direction de ce parti et par ses partisans veut faire sonner dans l’oreille de certains citoyens l’idée que le politicien Ousmane Sonko signifie la bonne gouvernance, la transparence et la droiture. Et comme pourrait dire l’autre : « l’Internet est le moyen de conditionnement des masses le plus moderne et le plus important ». Pour saisir le mode opératoire de la propagande de Sonko, il suffit de revisionner le film du dernier épisode projeté lors de sa dernière conférence devant la jeunesse de son parti qui entra en transe quasi hystérique, pour ponctuer chaque parole du chef par des tonnerres d’applaudissements. Cela a bien marché le 24 mars 2024. Pourquoi alors arrêter une méthode qui fonctionne, au grand bonheur du parti et de celui de ses militants ? Ceux-ci en redemandent, à juste raison, d’ailleurs !
DIOMAYE DIT NON À LA PRÉSIDENCE DE LA CEDEAO
Le président sénégalais était courtisé pour prendre les rênes de l'organisation. Son profil prometteur faisait de lui un candidat idéal pour dénouer les crises secouant certains États. Mais il a finalement décliné l'offre d'après Africa Intelligence
(SenePlus) - C'est un scénario qui aura finalement fait long feu. Selon les informations du magazine Africa Intelligence, Bassirou Diomaye Faye, le président sénégalais, a décidé de décliner la proposition de plusieurs capitales ouest-africaines de se porter candidat à la présidence de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao).
Pourtant, le nom de Bassirou Diomaye Faye avait été ardemment poussé par plusieurs pays de la région. "En raison de son profil jeune et dynamique, pouvant potentiellement faciliter le retour des États suspendus comme le Mali et le Burkina Faso", écrit Africa Intelligence. Une candidature francophone séduisante, alors que la présidence aurait dû théoriquement revenir à un pays francophone, conformément à l'alternance établie au sein de l'organisation.
Malgré ces pressions, le chef d'État sénégalais a finalement renoncé, sur les conseils de ses proches conseillers. La situation politique délicate qu'il doit gérer au niveau domestique aurait également pesé dans la balance, le poussant à décliner cette opportunité régionale.
Ce refus de Bassirou Diomaye Faye laisse désormais la voie grande ouverte à la reconduction de Bola Ahmed Tinubu, l'actuel président nigérian de la Cedeao. Une perspective qui, bien que critiquée pour son bilan mitigé selon Africa Intelligence, semble se concrétiser "en l'absence d'autres candidats crédibles".
La succession du président Tinubu, dont le mandat arrive à échéance en juillet prochain, n'aurait en effet "suscité qu'un intérêt limité parmi les États membres". Des dirigeants comme Patrice Talon, Alassane Ouattara ou Faure Gnassingbé, bien qu'éligibles, n'ont pas non plus manifesté d'intérêt pour le poste.
Dès lors, sauf rebondissement de dernière minute, un nouveau mandat de Bola Ahmed Tinubu à la tête de la Cedeao semble se profiler. Une perspective qui, conclut Africa Intelligence, "est accueillie sans grand enthousiasme par les membres de l'organisation régionale".
Cet éclairage exclusif, basé sur les informations du magazine Africa Intelligence, met en lumière les défis et les atermoiements ayant entouré le choix du prochain leader de cette instance cruciale pour la stabilité et l'intégration en Afrique de l'Ouest.
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CAMP PÉNAL : LES SECRETS DERRIÈRE LES BARREAUX
Un téléphone caché dans un Coran évidé, des cuillères transformées en armes : bienvenue dans l'univers parallèle du Camp pénal de Liberté 6. Ici, la créativité des prisonniers n'a d'égale que la détermination des gardiens à maintenir l'ordre
Dans un reportage saisissant, la RTS nous emmène en immersion au cœur du Camp pénal de Liberté 6, à peine 24 heures après une mutinerie qui a secoué l'établissement. Sous l'œil vigilant des autorités pénitentiaires, les caméras ont pénétré pour la première fois dans ce lieu habituellement hermétique, dévoilant les séquelles encore fraîches d'une rébellion née, selon l'administration, d'un simple refus d'appel nominatif.
Le spectacle qui s'offre aux yeux est à la fois fascinant et effarant. Dans les couloirs encore imprégnés de l'odeur âcre des lacrymogènes, s'étalent les vestiges d'une ingéniosité carcérale poussée à son paroxysme. Des téléphones portables dissimulés dans les pages évidées du Coran, des cuillères métamorphosées en armes tranchantes : l'inventivité des détenues n'a d'égale que la détermination des gardiens à maintenir l'ordre.
La caméra s'attache sur ces "trophées de guerre", saisies lors d'une fouille minutieuse post-mutinerie. Téléphones, drogues, armes artisanales... Chaque objet raconte une histoire de ruse, de désespoir ou de violence latente. Le directeur de la sécurité pénitentiaire, visage grave, explique la gradation des moyens employés pour ramener le calme, insistant sur l'absence de victimes malgré la tension palpable.
Au fil du reportage, se dessine le portrait d'une prison en équilibre précaire, où la surpopulation attise les braises de la révolte. Les autorités, conscientes de marcher sur un fil, jonglent entre fermeté et dialogue. Le ministre de la Justice lui-même s'est déplacé, ordonnant une enquête dont les premiers résultats promettent sont attendus.
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PARIS ET DAKAR À L'ÉQUILIBRE
Le format choisi par Macron et Diomaye pour leur première entrevue soulève de nombreuses interrogations. En déjeunant en tête-à-tête, sans collaborateurs, les deux chefs d'État ont clairement affiché leur volonté de dialogue direct et franc. Décryptage !
Ce jeudi 20 juin 2024, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a effectué sa première visite en France depuis son élection. Cette rencontre avec Emmanuel Macron, scrutée de près par les observateurs internationaux, marque un tournant potentiel dans les relations entre la France et le Sénégal. Tidiane Dioh, consultant international, a livré son analyse sur TV5 Monde.
Un tête-à-tête révélateur
Contrairement aux usages diplomatiques, les deux chefs d'État ont choisi de déjeuner en tête-à-tête, sans collaborateurs. Ce format inédit témoigne d'une volonté de dialogue direct et franc. Selon Dioh, cette approche pourrait permettre de "jauger" mutuellement les intentions et les positions de chacun, dans un contexte politique complexe.
Entre non-dits et messages subliminaux
Le communiqué conjoint publié à l'issue de la rencontre reste étonnamment vague sur des sujets brûlants, notamment la présence militaire française au Sénégal. Cependant, Dioh souligne l'importance des termes employés : "respect mutuel" et "souveraineté" reviennent fréquemment, signalant une prise en compte des préoccupations sénégalaises par la partie française.
Un équilibre délicat à trouver
Le nouveau président sénégalais doit composer avec les attentes de sa coalition politique, favorable à une révision des relations avec l'ancienne puissance coloniale. Parallèlement, la France cherche à adapter sa présence en Afrique face à un sentiment anti-français grandissant. Ce ballet diplomatique s'annonce donc comme un exercice d'équilibriste pour les deux parties.
Le Sénégal, futur médiateur régional ?
Dioh évoque le potentiel du Sénégal à jouer un rôle de médiateur dans la région sahélienne. Le statut de jeune président démocratiquement élu de Faye, combiné à l'émergence du Sénégal comme producteur pétrolier, pourrait renforcer son influence diplomatique. Toutefois, le consultant note que le président semble pour l'instant privilégier les enjeux de politique intérieure.
Cette première rencontre Macron-Faye, bien que prudente dans ses déclarations officielles, semble avoir posé les jalons d'une relation franco-sénégalaise en pleine mutation. L'avenir dira si ce nouveau chapitre sera marqué par une coopération renouvelée ou par une distanciation progressive entre les deux nations.
par Aminata Touré
POURQUOI LE RASSEMBLEMENT NATIONAL NE DOIT PAS PARVENIR AU POUVOIR EN FRANCE
Malgré les tentatives de dédiabolisation de ses dirigeants, cette idéologie fasciste continue d’immerger l’action politique de l’extrême droite, qui voue une haine particulière aux Africains et aux noirs en général
Aux esprits chagrins qui me rétorqueraient : « De quoi te mêles-tu donc ? », ma réponse est simple : « Je me mêle de ce qui me regarde ». En tant que militante des droits humains, j’ai la conviction que la possible arrivée au pouvoir du Rassemblement national en France n’est plus une question franco-française. C’est une question civilisationnelle qui interpelle celles et ceux qui, à travers le monde, continuent à croire à l’amitié et à la solidarité entre les peuples et se battent pour le respect des droits des immigrés, en particulier africains, lesquels polarisent faussement le débat politique dans l’Hexagone.
Rhétorique perverse
Convoquons un instant les statistiques, qui contredisent l’argument, aussi absurde que dangereux, du « grand remplacement », cette thèse raciste qui a fait de la stigmatisation systématique des immigrés le fonds de commerce de l’extrême droite. Selon les statistiques officielles de l’Insee, 7 millions d’immigrés vivaient en France en 2022, soit 10,3 % de la population totale (67,97 millions). Parmi eux, 35 % – soit 2,5 millions – ont acquis la nationalité française. La population étrangère résidant en France s’élevait donc alors à 5,3 millions (7,8 %). Seuls 48,2 % de ces immigrés sont nés en Afrique. Or selon la rhétorique perverse de l’extrême droite, ces 1,2 millions d’étrangers particulièrement ciblés seraient en passe de « remplacer » 67,9 millions de Français. Relayé complaisamment par certains médias, cette construction intellectuelle fantaisiste finit par ancrer dans les esprits la crainte que « le Zambèze envahisse la Corrèze ». Trop d’intellectuels en France, y compris progressistes, ont laissé prospérer cette propagande, souvent accompagnée de stigmatisations publiques à l’encontre des Africains.
Parallèlement, des responsables politiques BCBG, au sein de partis politiques fascisants, comme le Rassemblement national de Marine Le Pen ou Reconquête, d’Eric Zemmour, ont compris l’importance qu’il y avait à adopter un look jeune et moderne pour lisser leur image et se rendre politiquement corrects dans un contexte de crise existentielle née de la reconfiguration des rapports de forces économiques mondiaux, qui inquiète nombre de pays européens naguère dominants.
Exit, le style vieillot de Jean-Marie Le Pen et bonjour les costumes bien coupés et les talons aiguille de ses héritiers et héritières politiques. Et voici qu’une bonne partie de l’électorat français, angoissé par le présent et mortifié par l’avenir, semble prête à basculer : « Et si on les essayait, après tout ! ».
« No pasaran ! »
En attendant de comprendre pourquoi et comment on en est arrivé là, empruntons aux partisans de la Seconde République espagnole en lutte contre le général- dictateur Franco leur fameux cri de ralliement : « No pasaran ! » L’occasion ne doit jamais être donnée au Rassemblement national et à ses satellites de diriger la France, pays de la première Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, adoptée le 26 août 1789, et qui consacre le caractère « naturel, inaliénable et sacré des droits individuels et collectifs ».
Rappelons aussi que c’est à Paris qu’a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies, le 10 décembre 1948, la Déclaration universelle des droits de l’homme. Le Français René Cassin, qui obtiendra le prix Nobel de la Paix en 1968, était alors aux commandes de la rédaction de ce texte – ratifié par la France en 1954 – aux côtés d’Eleanor Roosevelt et Charles Malik.
La Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale est quant à elle entrée en vigueur en 1969 et la France l’a ratifié en 1981. L’idéologie du Rassemblement national s’inscrit dans une violation constante de tous ces instruments de droit international ratifiés et parfois initiés par la France. Outre son projet d’instaurer la préférence nationale, Jean-Marie Le Pen, le père de l’extrême droite française moderne, a été plusieurs fois condamné pour « apologie de crimes de guerre et contestations de crimes contre l’humanité », « provocation à la haine, à la discrimination et à la violence raciales », « injures publiques » et « violences ».
La mort, le 1er mai 1995, de Brahim Bouraam, un Marocain de 30 ans agressé par des manifestants en marge d’une marche du Front national et jeté dans la Seine, nous rappelle les moments de terreur que nous, jeunes étudiants africains, vivions en France lorsque l’on annonçait une descente du Groupe Union-Défense (GUD), une organisation estudiantine violente qui se livrait régulièrement à des ratonnades contre des étudiants africains sur les campus universitaires. Certaines figures marquantes du GUD sont aujourd’hui de proches collaborateurs affichés de Marine Le Pen. Le 12 juin, quatre militants d’ultradroite ont été condamnés à des peines allant de six mois de prison avec sursis à sept mois ferme pour leur participation à une agression homophobe à Paris alors qu’ils « fêtaient » la victoire du RN aux élections européennes.
Chaque voix compte !
C’est pourquoi il est un devoir pour tous les militants des droits humains, partout où ils se trouvent, de se mobiliser pour éviter que la France ne connaisse la plus grande régression de son histoire récente. L’extrême droite, au quotidien, piétine la devise de la France : « Liberté, Egalité, Fraternité » ; et son accession au pouvoir ne ferait que charrier son lot de violences racistes, antimusulmanes, antisémites ou sexistes car depuis des décennies, celle-ci a bâti son discours sur la haine, l’exclusion et le racisme.
Malgré les tentatives de dédiabolisation de ses dirigeants, cette idéologie fasciste continue d’immerger l’action politique de l’extrême droite, qui voue une haine particulière aux Africains et aux noirs en général. Son accession au pouvoir consacrerait une rupture totale avec le continent africain, lequel entend plus que jamais se battre pour faire respecter sa souveraineté et imposer à tous le respect en vue d’un partenariat gagnant-gagnant.
Il est tout aussi impératif que tous les Français d’ascendance africaine et les binationaux africains-français aillent voter massivement pour que, à travers des lois fortes qui seraient adoptées par la prochaine Assemblée nationale, cessent en France les propos racistes débités à longueur d’émissions de télévision, les brimades mesquines infligées au quotidien et les discriminations de toutes sortes.
Dans l’immédiat, la lutte contre le racisme passe par une défaite cinglante du Rassemblement national aux prochaines législatives en France. Et chaque voix compte !
GUEUM SA BOPP EXPRIME SON DÉSAVEU À PROPOS DES DÉGUERPISSEMENTS DES COMMERÇANTS
Pour le mouvement politique dirigé par Bougane Gueye, ces jeunes entrepreneurs méritent d’être encadrés, organisés, formalisés et soutenus par l’État, qui, dans l'exercice de ses missions régaliennes, doit instaurer des conditions propices à l’emploi.
La Coalition Gueum Sa Bopp exprime avec une profonde affliction son désaveu face aux récentes initiatives de déguerpissements improductifs et asociales perpétrées par le nouveau régime, ciblant les jeunes commerçants de Colobane, Petersen, Keur Massar, et Sandaga (Rokhou Disquettes).
Cette décision unilatérale, dépourvue de mesures d'accompagnement, illustre une fois de plus la stigmatisation, la répression et le traitement arbitraire infligés aux marchands ambulants par les nouvelles autorités. Ces jeunes entrepreneurs méritent d’être encadrés, organisés, formalisés et soutenus par l’État, qui, dans l'exercice de ses missions régaliennes, doit instaurer des conditions propices à l’emploi et à l’employabilité des jeunes, et non l’inverse.
Par ailleurs, la Grande Coalition Gueum Sa Bopp condamne vigoureusement la réduction des prix imposée aux boulangers par le nouveau régime. En outre, la coalition déplore l’absence de concertation entre les autorités et les acteurs du secteur boulanger. Cette décision, contre-productive et non inclusive, contrevient aux principes de bonne gouvernance.
Par ailleurs, la Coalition Gueum Sa Bopp, ayant pris connaissance de la mutinerie au Camp Pénal de Liberté 6, exprime sa solidarité envers les familles des détenus victimes de répression et appelle à des sanctions disciplinaires contre les responsables. Dans cette optique, la coalition exhorte l’Observatoire National des Lieux de Privation de Liberté à améliorer les conditions de détention et à veiller au respect des libertés fondamentales des personnes incarcérées.
Aussi, la Coalition Gueum Sa Bopp dénonce avec vigueur l'approche populiste du ministre des Transports à l’encontre des transporteurs, observée à la veille de la Tabaski. La coalition fustige cette démarche isolée, menée sans concertation avec les acteurs du secteur, et souligne que le gouvernement porte l’entière responsabilité de la situation chaotique qui secoue divers secteurs d’activité du pays.
Enfin, la Coalition Gueum Sa Bopp a suivi avec attention les tensions observées à Médina Gounass. À ce titre, elle invite les parties prenantes à la retenue et à favoriser la cohésion sociale pour garantir une paix durable.
Texte Collectif
LE RN, ENNEMI DE L’AFRIQUE ET DES PANAFRICANISTES
Il ne faut pas se méprendre : le Rassemblement National est porteur d’une idéologie décliniste, ultralibérale, xénophobe, raciste et violente. Il ne renoncera pas à la politique de puissance de la France sur le continent
En choisissant de dissoudre l’Assemblée nationale après sa défaite aux élections européennes, Emmanuel Macron a fait de l’arrivée de l’extrême droite à Matignon non pas une hypothèse pour le printemps 2027, mais un sérieux risque pour le début de l’été 2024. À l’instar d’une frange de la population française qui estime que le moment de « tester » les recettes du Rassemblement national (RN) est arrivé, certains militants « panafricanistes » ethnocentrés proclament que cet événement est de nature à renouveler les relations entre la France et l’Afrique. Il faut méconnaître la nature, l’histoire et l’idéologie de l’extrême droite européenne pour abonder dans ce sens.
Le socle idéologique de l’extrême droite a évolué. À la hiérarchie raciale et l’antisémitisme s’ajoutent l’islamophobie, la théorie du « grand remplacement », la « guerre des civilisations », etc. Le RN de Marine Le Pen et Jordan Bardella est l’héritier des organisations et des groupes paramilitaires qui s’opposaient aux mouvements nationalistes africains – ceux qui ont soutenu le régime d’apartheid en Afrique du Sud. Les aventures coloniales et les luttes des peuples africains pour les indépendances nourrissent son idéologie. Des membres de l’OAS, Occident et Ordre nouveau, que l’on retrouvera plus tard dans l’encadrement et le service d’ordre du Front national-Rassemblement national, ont été mercenaires au Biafra, au Katanga, aux Comores… Vincent Bolloré, qui règne sur un empire médiatique où les thèses d’extrême droite occupent en permanence les antennes, doit sa puissance au continent africain, notamment aux « débris du capitalisme colonial français » sur lesquels il a fait main basse au début des années 1980.
La dynastie Le Pen fait de l’Afrique et de certains de ses chefs d’État des sources de financement. Marine Le Pen, tout en critiquant la Françafrique, y cultive des réseaux. En 2017, elle a été reçue par feu l’autocrate Idriss Déby. En janvier 2023, elle est allée au Sénégal pour y rencontrer un Macky Sall en pleine dérive dictatoriale. Comme en France, madame Le Pen signale à gauche mais tourne toujours à l’extrême droite. Elle promet des ruptures en matière de politique africaine de la France, tout en votant pour le maintien des instruments de la politique impérialiste française (opérations militaires, franc CFA/Eco, francophonie franco-centrée…). Elle veut bloquer les transferts d’argent des travailleurs immigrés à leur famille. En 2022, elle a obtenu d’Emmanuel Macron l’interruption de l’aide publique au développement au Mali.
Les progressistes africains doivent déconstruire le discours de l’extrême droite. Le RN est porteur d’une idéologie décliniste, ultralibérale, xénophobe, raciste et violente. Il ne renoncera pas à la politique de puissance de la France en Afrique. Les panafricanistes de gauche seront des cibles privilégiées d’une guerre renouvelée contre les aspirations de souveraineté des sociétés et de la jeunesse africaine.
FRANCE- SÉNÉGAL, LE PARI D'UNE COOPÉRATION RENFORCÉE
Macron et Diomaye se sont engagés à donner un élan décisif à leur partenariat, en phase avec leurs valeurs démocratiques partagées. Plusieurs secteurs stratégiques ont été identifiés comme prioritaires, à l'image de la transition énergétique, de la santé
(SenePlus) - Dans un contexte mondial de tensions géopolitiques, le président français Emmanuel Macron et son homologue sénégalais Bassirou Diomaye Diakhar Faye ont exprimé ce jeudi 20 juin 2024 leur volonté de renforcer les liens d'amitié et de coopération liant leurs deux pays. C'était lors d'un entretien en marge du Forum mondial pour l'innovation et la souveraineté vaccinales à Paris.
"Les deux chefs d'État ont exprimé leur volonté commune de donner une nouvelle impulsion au partenariat entre le Sénégal et la France, fondé sur un respect mutuel, un partenariat équilibré au service des intérêts réciproques des deux peuples, unis par des valeurs démocratiques partagées, par un lien humain et une relation d'amitié", selon le communiqué officiel.
Cette rencontre au sommet intervient à un moment charnière où les deux nations aspirent à approfondir leurs relations bilatérales. D'après les déclarations, l'objectif est de bâtir "un partenariat équilibré" respectueux des intérêts mutuels, dans un esprit de "respect" et d'"amitié" ancrés dans des "valeurs démocratiques partagées".
Au menu des discussions, plusieurs secteurs clés ont été identifiés pour catalyser une "plus grande souveraineté du Sénégal" à travers des "projets structurants". Parmi les domaines prioritaires figurent la transition énergétique, la santé, la formation professionnelle, la production locale de vaccins et l'agriculture.
"Les deux chefs d'État sont convenus de renforcer les projets structurants dans divers secteurs dont la transition énergétique, la santé, la formation professionnelle, la production locale de vaccins et l'agriculture", peut-on lire.
Cette volonté de coopération renforcée dans des secteurs stratégiques pour l'émergence du Sénégal témoigne d'une nouvelle étape dans le partenariat franco-sénégalais. Un partenariat que les deux présidents souhaitent porter à "un niveau de qualité" supérieur, comme l'affirme la dernière ligne du communiqué.
"Les deux présidents se sont félicités de leur volonté conjointe de renforcer la qualité du partenariat entre la France et le Sénégal."
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AIDE À LA PRESSE : JTI, UN CRITÈRE SUPPLÉMENTAIRE ?
Journalism Trust initiative (JTI), une norme mise en place par Reporters sans frontières a commencé à s’imposer dans l’environnement médiatique mondial à l’heure où les médias sont de plus en plus infestés par des fake news-
Le Fonds d’appui et de développement de la presse (ex-aide à la presse) est accordé aux media sur la base d’un certain nombre de critères connus. Avec l’avènement de la norme JTI promue par Reporters sans frontières, un critère supplémentaire pourrait s’y ajouter et impacter ainsi certains médias. C’est en tout cas le souhait de RSF dont la norme vise à crédibiliser les médias.
Journalisme Trust initiative (JTI), une norme mise en place par Reporters sans frontières, a commencé à s’imposer dans l’environnement médiatique mondial à l’heure où les médias sont de plus en plus infestés par des fake news et que grandit la baisse de confiance vis-à-vis des médias à cause, en partie, de la montée de l'extrémisme dans l'espace politique.
La crédibilité et la fiabilité d’un media sont d’une importance capitale aussi bien pour l’entreprise que pour les annonceurs et le public. Quel annonceur irait consciemment vers un media avec une mauvaise réputation ? C’est pour aller vers cette qualité que Reportes sans frontières 8RSF) a créé la norme Journalism Trust initiative (JTI) qui est une norme internationale de certification des médias qui est en train d’être mis en œuvre.
Les représentants de RSF Afrique subsaharienne ont pu rencontrer des autorises sénégalaises pour leur exposer ce que c'est Trust initiative journalisme et plaider la prise en compte de cet aspects dans les différentes possibilités de soutien dont peuvent bénéficier les médias de la part des pouvoirs publics. En marge de la publication de son dernier rapport sur le journalisme au Sénégal, Reporters sans frontières (RSF) a profité pour donner plus d'informations sur la norme JTI (Journalism Trust Initiative).
Le processus de certification a déjà commence au Sénégal, après des pays comme le Niger, le Ghana, le Nigeria, etc. Au Sénégal, deux (2) médias ont passé le cap en se faisant certifiés. Il s’agit de Pressafrik et Financial Afrik). Cinq (5) médias attendent leur certification éminente sur un total de cinquante (50) médias ayant postulé auprès de RSF Afrique Subsaharienne.
Marc Aboflan, le responsable Afrique de JTI au sein de Reporters sans frontières, donne les détails dans cette entrevue avec AfricGlobe Tv.
Selon lui, la norme JTI permet non seulement d’améliorer la qualité des médias, mais de redonner confiance au public et même de les rendre plus crédibles aux yeux des annonceurs, lesquels ont intérêt à collaborer avec des médias crédibles pour la préservation de leur propre image.