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26 avril 2025
Politique
DIOMAYE DIT NON À LA PRÉSIDENCE DE LA CEDEAO
Le président sénégalais était courtisé pour prendre les rênes de l'organisation. Son profil prometteur faisait de lui un candidat idéal pour dénouer les crises secouant certains États. Mais il a finalement décliné l'offre d'après Africa Intelligence
(SenePlus) - C'est un scénario qui aura finalement fait long feu. Selon les informations du magazine Africa Intelligence, Bassirou Diomaye Faye, le président sénégalais, a décidé de décliner la proposition de plusieurs capitales ouest-africaines de se porter candidat à la présidence de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao).
Pourtant, le nom de Bassirou Diomaye Faye avait été ardemment poussé par plusieurs pays de la région. "En raison de son profil jeune et dynamique, pouvant potentiellement faciliter le retour des États suspendus comme le Mali et le Burkina Faso", écrit Africa Intelligence. Une candidature francophone séduisante, alors que la présidence aurait dû théoriquement revenir à un pays francophone, conformément à l'alternance établie au sein de l'organisation.
Malgré ces pressions, le chef d'État sénégalais a finalement renoncé, sur les conseils de ses proches conseillers. La situation politique délicate qu'il doit gérer au niveau domestique aurait également pesé dans la balance, le poussant à décliner cette opportunité régionale.
Ce refus de Bassirou Diomaye Faye laisse désormais la voie grande ouverte à la reconduction de Bola Ahmed Tinubu, l'actuel président nigérian de la Cedeao. Une perspective qui, bien que critiquée pour son bilan mitigé selon Africa Intelligence, semble se concrétiser "en l'absence d'autres candidats crédibles".
La succession du président Tinubu, dont le mandat arrive à échéance en juillet prochain, n'aurait en effet "suscité qu'un intérêt limité parmi les États membres". Des dirigeants comme Patrice Talon, Alassane Ouattara ou Faure Gnassingbé, bien qu'éligibles, n'ont pas non plus manifesté d'intérêt pour le poste.
Dès lors, sauf rebondissement de dernière minute, un nouveau mandat de Bola Ahmed Tinubu à la tête de la Cedeao semble se profiler. Une perspective qui, conclut Africa Intelligence, "est accueillie sans grand enthousiasme par les membres de l'organisation régionale".
Cet éclairage exclusif, basé sur les informations du magazine Africa Intelligence, met en lumière les défis et les atermoiements ayant entouré le choix du prochain leader de cette instance cruciale pour la stabilité et l'intégration en Afrique de l'Ouest.
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CAMP PÉNAL : LES SECRETS DERRIÈRE LES BARREAUX
Un téléphone caché dans un Coran évidé, des cuillères transformées en armes : bienvenue dans l'univers parallèle du Camp pénal de Liberté 6. Ici, la créativité des prisonniers n'a d'égale que la détermination des gardiens à maintenir l'ordre
Dans un reportage saisissant, la RTS nous emmène en immersion au cœur du Camp pénal de Liberté 6, à peine 24 heures après une mutinerie qui a secoué l'établissement. Sous l'œil vigilant des autorités pénitentiaires, les caméras ont pénétré pour la première fois dans ce lieu habituellement hermétique, dévoilant les séquelles encore fraîches d'une rébellion née, selon l'administration, d'un simple refus d'appel nominatif.
Le spectacle qui s'offre aux yeux est à la fois fascinant et effarant. Dans les couloirs encore imprégnés de l'odeur âcre des lacrymogènes, s'étalent les vestiges d'une ingéniosité carcérale poussée à son paroxysme. Des téléphones portables dissimulés dans les pages évidées du Coran, des cuillères métamorphosées en armes tranchantes : l'inventivité des détenues n'a d'égale que la détermination des gardiens à maintenir l'ordre.
La caméra s'attache sur ces "trophées de guerre", saisies lors d'une fouille minutieuse post-mutinerie. Téléphones, drogues, armes artisanales... Chaque objet raconte une histoire de ruse, de désespoir ou de violence latente. Le directeur de la sécurité pénitentiaire, visage grave, explique la gradation des moyens employés pour ramener le calme, insistant sur l'absence de victimes malgré la tension palpable.
Au fil du reportage, se dessine le portrait d'une prison en équilibre précaire, où la surpopulation attise les braises de la révolte. Les autorités, conscientes de marcher sur un fil, jonglent entre fermeté et dialogue. Le ministre de la Justice lui-même s'est déplacé, ordonnant une enquête dont les premiers résultats promettent sont attendus.
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PARIS ET DAKAR À L'ÉQUILIBRE
Le format choisi par Macron et Diomaye pour leur première entrevue soulève de nombreuses interrogations. En déjeunant en tête-à-tête, sans collaborateurs, les deux chefs d'État ont clairement affiché leur volonté de dialogue direct et franc. Décryptage !
Ce jeudi 20 juin 2024, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a effectué sa première visite en France depuis son élection. Cette rencontre avec Emmanuel Macron, scrutée de près par les observateurs internationaux, marque un tournant potentiel dans les relations entre la France et le Sénégal. Tidiane Dioh, consultant international, a livré son analyse sur TV5 Monde.
Un tête-à-tête révélateur
Contrairement aux usages diplomatiques, les deux chefs d'État ont choisi de déjeuner en tête-à-tête, sans collaborateurs. Ce format inédit témoigne d'une volonté de dialogue direct et franc. Selon Dioh, cette approche pourrait permettre de "jauger" mutuellement les intentions et les positions de chacun, dans un contexte politique complexe.
Entre non-dits et messages subliminaux
Le communiqué conjoint publié à l'issue de la rencontre reste étonnamment vague sur des sujets brûlants, notamment la présence militaire française au Sénégal. Cependant, Dioh souligne l'importance des termes employés : "respect mutuel" et "souveraineté" reviennent fréquemment, signalant une prise en compte des préoccupations sénégalaises par la partie française.
Un équilibre délicat à trouver
Le nouveau président sénégalais doit composer avec les attentes de sa coalition politique, favorable à une révision des relations avec l'ancienne puissance coloniale. Parallèlement, la France cherche à adapter sa présence en Afrique face à un sentiment anti-français grandissant. Ce ballet diplomatique s'annonce donc comme un exercice d'équilibriste pour les deux parties.
Le Sénégal, futur médiateur régional ?
Dioh évoque le potentiel du Sénégal à jouer un rôle de médiateur dans la région sahélienne. Le statut de jeune président démocratiquement élu de Faye, combiné à l'émergence du Sénégal comme producteur pétrolier, pourrait renforcer son influence diplomatique. Toutefois, le consultant note que le président semble pour l'instant privilégier les enjeux de politique intérieure.
Cette première rencontre Macron-Faye, bien que prudente dans ses déclarations officielles, semble avoir posé les jalons d'une relation franco-sénégalaise en pleine mutation. L'avenir dira si ce nouveau chapitre sera marqué par une coopération renouvelée ou par une distanciation progressive entre les deux nations.
par Aminata Touré
POURQUOI LE RASSEMBLEMENT NATIONAL NE DOIT PAS PARVENIR AU POUVOIR EN FRANCE
Malgré les tentatives de dédiabolisation de ses dirigeants, cette idéologie fasciste continue d’immerger l’action politique de l’extrême droite, qui voue une haine particulière aux Africains et aux noirs en général
Aux esprits chagrins qui me rétorqueraient : « De quoi te mêles-tu donc ? », ma réponse est simple : « Je me mêle de ce qui me regarde ». En tant que militante des droits humains, j’ai la conviction que la possible arrivée au pouvoir du Rassemblement national en France n’est plus une question franco-française. C’est une question civilisationnelle qui interpelle celles et ceux qui, à travers le monde, continuent à croire à l’amitié et à la solidarité entre les peuples et se battent pour le respect des droits des immigrés, en particulier africains, lesquels polarisent faussement le débat politique dans l’Hexagone.
Rhétorique perverse
Convoquons un instant les statistiques, qui contredisent l’argument, aussi absurde que dangereux, du « grand remplacement », cette thèse raciste qui a fait de la stigmatisation systématique des immigrés le fonds de commerce de l’extrême droite. Selon les statistiques officielles de l’Insee, 7 millions d’immigrés vivaient en France en 2022, soit 10,3 % de la population totale (67,97 millions). Parmi eux, 35 % – soit 2,5 millions – ont acquis la nationalité française. La population étrangère résidant en France s’élevait donc alors à 5,3 millions (7,8 %). Seuls 48,2 % de ces immigrés sont nés en Afrique. Or selon la rhétorique perverse de l’extrême droite, ces 1,2 millions d’étrangers particulièrement ciblés seraient en passe de « remplacer » 67,9 millions de Français. Relayé complaisamment par certains médias, cette construction intellectuelle fantaisiste finit par ancrer dans les esprits la crainte que « le Zambèze envahisse la Corrèze ». Trop d’intellectuels en France, y compris progressistes, ont laissé prospérer cette propagande, souvent accompagnée de stigmatisations publiques à l’encontre des Africains.
Parallèlement, des responsables politiques BCBG, au sein de partis politiques fascisants, comme le Rassemblement national de Marine Le Pen ou Reconquête, d’Eric Zemmour, ont compris l’importance qu’il y avait à adopter un look jeune et moderne pour lisser leur image et se rendre politiquement corrects dans un contexte de crise existentielle née de la reconfiguration des rapports de forces économiques mondiaux, qui inquiète nombre de pays européens naguère dominants.
Exit, le style vieillot de Jean-Marie Le Pen et bonjour les costumes bien coupés et les talons aiguille de ses héritiers et héritières politiques. Et voici qu’une bonne partie de l’électorat français, angoissé par le présent et mortifié par l’avenir, semble prête à basculer : « Et si on les essayait, après tout ! ».
« No pasaran ! »
En attendant de comprendre pourquoi et comment on en est arrivé là, empruntons aux partisans de la Seconde République espagnole en lutte contre le général- dictateur Franco leur fameux cri de ralliement : « No pasaran ! » L’occasion ne doit jamais être donnée au Rassemblement national et à ses satellites de diriger la France, pays de la première Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, adoptée le 26 août 1789, et qui consacre le caractère « naturel, inaliénable et sacré des droits individuels et collectifs ».
Rappelons aussi que c’est à Paris qu’a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies, le 10 décembre 1948, la Déclaration universelle des droits de l’homme. Le Français René Cassin, qui obtiendra le prix Nobel de la Paix en 1968, était alors aux commandes de la rédaction de ce texte – ratifié par la France en 1954 – aux côtés d’Eleanor Roosevelt et Charles Malik.
La Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale est quant à elle entrée en vigueur en 1969 et la France l’a ratifié en 1981. L’idéologie du Rassemblement national s’inscrit dans une violation constante de tous ces instruments de droit international ratifiés et parfois initiés par la France. Outre son projet d’instaurer la préférence nationale, Jean-Marie Le Pen, le père de l’extrême droite française moderne, a été plusieurs fois condamné pour « apologie de crimes de guerre et contestations de crimes contre l’humanité », « provocation à la haine, à la discrimination et à la violence raciales », « injures publiques » et « violences ».
La mort, le 1er mai 1995, de Brahim Bouraam, un Marocain de 30 ans agressé par des manifestants en marge d’une marche du Front national et jeté dans la Seine, nous rappelle les moments de terreur que nous, jeunes étudiants africains, vivions en France lorsque l’on annonçait une descente du Groupe Union-Défense (GUD), une organisation estudiantine violente qui se livrait régulièrement à des ratonnades contre des étudiants africains sur les campus universitaires. Certaines figures marquantes du GUD sont aujourd’hui de proches collaborateurs affichés de Marine Le Pen. Le 12 juin, quatre militants d’ultradroite ont été condamnés à des peines allant de six mois de prison avec sursis à sept mois ferme pour leur participation à une agression homophobe à Paris alors qu’ils « fêtaient » la victoire du RN aux élections européennes.
Chaque voix compte !
C’est pourquoi il est un devoir pour tous les militants des droits humains, partout où ils se trouvent, de se mobiliser pour éviter que la France ne connaisse la plus grande régression de son histoire récente. L’extrême droite, au quotidien, piétine la devise de la France : « Liberté, Egalité, Fraternité » ; et son accession au pouvoir ne ferait que charrier son lot de violences racistes, antimusulmanes, antisémites ou sexistes car depuis des décennies, celle-ci a bâti son discours sur la haine, l’exclusion et le racisme.
Malgré les tentatives de dédiabolisation de ses dirigeants, cette idéologie fasciste continue d’immerger l’action politique de l’extrême droite, qui voue une haine particulière aux Africains et aux noirs en général. Son accession au pouvoir consacrerait une rupture totale avec le continent africain, lequel entend plus que jamais se battre pour faire respecter sa souveraineté et imposer à tous le respect en vue d’un partenariat gagnant-gagnant.
Il est tout aussi impératif que tous les Français d’ascendance africaine et les binationaux africains-français aillent voter massivement pour que, à travers des lois fortes qui seraient adoptées par la prochaine Assemblée nationale, cessent en France les propos racistes débités à longueur d’émissions de télévision, les brimades mesquines infligées au quotidien et les discriminations de toutes sortes.
Dans l’immédiat, la lutte contre le racisme passe par une défaite cinglante du Rassemblement national aux prochaines législatives en France. Et chaque voix compte !
GUEUM SA BOPP EXPRIME SON DÉSAVEU À PROPOS DES DÉGUERPISSEMENTS DES COMMERÇANTS
Pour le mouvement politique dirigé par Bougane Gueye, ces jeunes entrepreneurs méritent d’être encadrés, organisés, formalisés et soutenus par l’État, qui, dans l'exercice de ses missions régaliennes, doit instaurer des conditions propices à l’emploi.
La Coalition Gueum Sa Bopp exprime avec une profonde affliction son désaveu face aux récentes initiatives de déguerpissements improductifs et asociales perpétrées par le nouveau régime, ciblant les jeunes commerçants de Colobane, Petersen, Keur Massar, et Sandaga (Rokhou Disquettes).
Cette décision unilatérale, dépourvue de mesures d'accompagnement, illustre une fois de plus la stigmatisation, la répression et le traitement arbitraire infligés aux marchands ambulants par les nouvelles autorités. Ces jeunes entrepreneurs méritent d’être encadrés, organisés, formalisés et soutenus par l’État, qui, dans l'exercice de ses missions régaliennes, doit instaurer des conditions propices à l’emploi et à l’employabilité des jeunes, et non l’inverse.
Par ailleurs, la Grande Coalition Gueum Sa Bopp condamne vigoureusement la réduction des prix imposée aux boulangers par le nouveau régime. En outre, la coalition déplore l’absence de concertation entre les autorités et les acteurs du secteur boulanger. Cette décision, contre-productive et non inclusive, contrevient aux principes de bonne gouvernance.
Par ailleurs, la Coalition Gueum Sa Bopp, ayant pris connaissance de la mutinerie au Camp Pénal de Liberté 6, exprime sa solidarité envers les familles des détenus victimes de répression et appelle à des sanctions disciplinaires contre les responsables. Dans cette optique, la coalition exhorte l’Observatoire National des Lieux de Privation de Liberté à améliorer les conditions de détention et à veiller au respect des libertés fondamentales des personnes incarcérées.
Aussi, la Coalition Gueum Sa Bopp dénonce avec vigueur l'approche populiste du ministre des Transports à l’encontre des transporteurs, observée à la veille de la Tabaski. La coalition fustige cette démarche isolée, menée sans concertation avec les acteurs du secteur, et souligne que le gouvernement porte l’entière responsabilité de la situation chaotique qui secoue divers secteurs d’activité du pays.
Enfin, la Coalition Gueum Sa Bopp a suivi avec attention les tensions observées à Médina Gounass. À ce titre, elle invite les parties prenantes à la retenue et à favoriser la cohésion sociale pour garantir une paix durable.
Texte Collectif
LE RN, ENNEMI DE L’AFRIQUE ET DES PANAFRICANISTES
Il ne faut pas se méprendre : le Rassemblement National est porteur d’une idéologie décliniste, ultralibérale, xénophobe, raciste et violente. Il ne renoncera pas à la politique de puissance de la France sur le continent
En choisissant de dissoudre l’Assemblée nationale après sa défaite aux élections européennes, Emmanuel Macron a fait de l’arrivée de l’extrême droite à Matignon non pas une hypothèse pour le printemps 2027, mais un sérieux risque pour le début de l’été 2024. À l’instar d’une frange de la population française qui estime que le moment de « tester » les recettes du Rassemblement national (RN) est arrivé, certains militants « panafricanistes » ethnocentrés proclament que cet événement est de nature à renouveler les relations entre la France et l’Afrique. Il faut méconnaître la nature, l’histoire et l’idéologie de l’extrême droite européenne pour abonder dans ce sens.
Le socle idéologique de l’extrême droite a évolué. À la hiérarchie raciale et l’antisémitisme s’ajoutent l’islamophobie, la théorie du « grand remplacement », la « guerre des civilisations », etc. Le RN de Marine Le Pen et Jordan Bardella est l’héritier des organisations et des groupes paramilitaires qui s’opposaient aux mouvements nationalistes africains – ceux qui ont soutenu le régime d’apartheid en Afrique du Sud. Les aventures coloniales et les luttes des peuples africains pour les indépendances nourrissent son idéologie. Des membres de l’OAS, Occident et Ordre nouveau, que l’on retrouvera plus tard dans l’encadrement et le service d’ordre du Front national-Rassemblement national, ont été mercenaires au Biafra, au Katanga, aux Comores… Vincent Bolloré, qui règne sur un empire médiatique où les thèses d’extrême droite occupent en permanence les antennes, doit sa puissance au continent africain, notamment aux « débris du capitalisme colonial français » sur lesquels il a fait main basse au début des années 1980.
La dynastie Le Pen fait de l’Afrique et de certains de ses chefs d’État des sources de financement. Marine Le Pen, tout en critiquant la Françafrique, y cultive des réseaux. En 2017, elle a été reçue par feu l’autocrate Idriss Déby. En janvier 2023, elle est allée au Sénégal pour y rencontrer un Macky Sall en pleine dérive dictatoriale. Comme en France, madame Le Pen signale à gauche mais tourne toujours à l’extrême droite. Elle promet des ruptures en matière de politique africaine de la France, tout en votant pour le maintien des instruments de la politique impérialiste française (opérations militaires, franc CFA/Eco, francophonie franco-centrée…). Elle veut bloquer les transferts d’argent des travailleurs immigrés à leur famille. En 2022, elle a obtenu d’Emmanuel Macron l’interruption de l’aide publique au développement au Mali.
Les progressistes africains doivent déconstruire le discours de l’extrême droite. Le RN est porteur d’une idéologie décliniste, ultralibérale, xénophobe, raciste et violente. Il ne renoncera pas à la politique de puissance de la France en Afrique. Les panafricanistes de gauche seront des cibles privilégiées d’une guerre renouvelée contre les aspirations de souveraineté des sociétés et de la jeunesse africaine.
FRANCE- SÉNÉGAL, LE PARI D'UNE COOPÉRATION RENFORCÉE
Macron et Diomaye se sont engagés à donner un élan décisif à leur partenariat, en phase avec leurs valeurs démocratiques partagées. Plusieurs secteurs stratégiques ont été identifiés comme prioritaires, à l'image de la transition énergétique, de la santé
(SenePlus) - Dans un contexte mondial de tensions géopolitiques, le président français Emmanuel Macron et son homologue sénégalais Bassirou Diomaye Diakhar Faye ont exprimé ce jeudi 20 juin 2024 leur volonté de renforcer les liens d'amitié et de coopération liant leurs deux pays. C'était lors d'un entretien en marge du Forum mondial pour l'innovation et la souveraineté vaccinales à Paris.
"Les deux chefs d'État ont exprimé leur volonté commune de donner une nouvelle impulsion au partenariat entre le Sénégal et la France, fondé sur un respect mutuel, un partenariat équilibré au service des intérêts réciproques des deux peuples, unis par des valeurs démocratiques partagées, par un lien humain et une relation d'amitié", selon le communiqué officiel.
Cette rencontre au sommet intervient à un moment charnière où les deux nations aspirent à approfondir leurs relations bilatérales. D'après les déclarations, l'objectif est de bâtir "un partenariat équilibré" respectueux des intérêts mutuels, dans un esprit de "respect" et d'"amitié" ancrés dans des "valeurs démocratiques partagées".
Au menu des discussions, plusieurs secteurs clés ont été identifiés pour catalyser une "plus grande souveraineté du Sénégal" à travers des "projets structurants". Parmi les domaines prioritaires figurent la transition énergétique, la santé, la formation professionnelle, la production locale de vaccins et l'agriculture.
"Les deux chefs d'État sont convenus de renforcer les projets structurants dans divers secteurs dont la transition énergétique, la santé, la formation professionnelle, la production locale de vaccins et l'agriculture", peut-on lire.
Cette volonté de coopération renforcée dans des secteurs stratégiques pour l'émergence du Sénégal témoigne d'une nouvelle étape dans le partenariat franco-sénégalais. Un partenariat que les deux présidents souhaitent porter à "un niveau de qualité" supérieur, comme l'affirme la dernière ligne du communiqué.
"Les deux présidents se sont félicités de leur volonté conjointe de renforcer la qualité du partenariat entre la France et le Sénégal."
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AIDE À LA PRESSE : JTI, UN CRITÈRE SUPPLÉMENTAIRE ?
Journalism Trust initiative (JTI), une norme mise en place par Reporters sans frontières a commencé à s’imposer dans l’environnement médiatique mondial à l’heure où les médias sont de plus en plus infestés par des fake news-
Le Fonds d’appui et de développement de la presse (ex-aide à la presse) est accordé aux media sur la base d’un certain nombre de critères connus. Avec l’avènement de la norme JTI promue par Reporters sans frontières, un critère supplémentaire pourrait s’y ajouter et impacter ainsi certains médias. C’est en tout cas le souhait de RSF dont la norme vise à crédibiliser les médias.
Journalisme Trust initiative (JTI), une norme mise en place par Reporters sans frontières, a commencé à s’imposer dans l’environnement médiatique mondial à l’heure où les médias sont de plus en plus infestés par des fake news et que grandit la baisse de confiance vis-à-vis des médias à cause, en partie, de la montée de l'extrémisme dans l'espace politique.
La crédibilité et la fiabilité d’un media sont d’une importance capitale aussi bien pour l’entreprise que pour les annonceurs et le public. Quel annonceur irait consciemment vers un media avec une mauvaise réputation ? C’est pour aller vers cette qualité que Reportes sans frontières 8RSF) a créé la norme Journalism Trust initiative (JTI) qui est une norme internationale de certification des médias qui est en train d’être mis en œuvre.
Les représentants de RSF Afrique subsaharienne ont pu rencontrer des autorises sénégalaises pour leur exposer ce que c'est Trust initiative journalisme et plaider la prise en compte de cet aspects dans les différentes possibilités de soutien dont peuvent bénéficier les médias de la part des pouvoirs publics. En marge de la publication de son dernier rapport sur le journalisme au Sénégal, Reporters sans frontières (RSF) a profité pour donner plus d'informations sur la norme JTI (Journalism Trust Initiative).
Le processus de certification a déjà commence au Sénégal, après des pays comme le Niger, le Ghana, le Nigeria, etc. Au Sénégal, deux (2) médias ont passé le cap en se faisant certifiés. Il s’agit de Pressafrik et Financial Afrik). Cinq (5) médias attendent leur certification éminente sur un total de cinquante (50) médias ayant postulé auprès de RSF Afrique Subsaharienne.
Marc Aboflan, le responsable Afrique de JTI au sein de Reporters sans frontières, donne les détails dans cette entrevue avec AfricGlobe Tv.
Selon lui, la norme JTI permet non seulement d’améliorer la qualité des médias, mais de redonner confiance au public et même de les rendre plus crédibles aux yeux des annonceurs, lesquels ont intérêt à collaborer avec des médias crédibles pour la préservation de leur propre image.
Par Amath Ndiaye
EST-IL NORMAL DE S’ENDETTER POUR PAYER DES DETTES ?
Les Etats en général s’endettent pour soutenir l’activité économique et financer le déficit budgétaire. Pour éviter une récession économique, ils ont tendance à accumuler les dettes au lieu de se désendetter.
Les Etats en général s’endettent pour soutenir l’activité économique et financer le déficit budgétaire. Pour éviter une récession économique, ils ont tendance à accumuler les dettes au lieu de se désendetter. C’est le cas des Etats-Unis dont la dette a atteint 123% du PIB en 2023 (76% pour le Sénégal). Cet endettement a été un moteur de la croissance américaine. De 2007 à 2023, le taux de croissance par habitant du PIB a atteint 19,2% aux Etats-Unis, contre seulement 7,6% en zone euro. Dans ces conditions, l’écart de niveau de vie entre Américains et Européens se creuse, et on peut considérer non sans raison que la politique budgétaire américaine explique une partie de cet écart de croissance avec l’Europe.
Si un Etat émet une Obligation Assimilable du Trésor (OAT) à 5 ans, il remboursera les intérêts (par exemple 5 % du montant de l’obligation émise) chaque année pendant 5 ans, mais remboursera le capital en une seule fois, à l’échéance. Le montant du capital à amortir est tellement élevé que l’Etat sera obligé de se réendetter.
Mais si, à l’échéance de l’OAT, il faudra se réendetter pour le même montant et si les taux d’intérêt ont fortement augmenté, cela pourrait engendrer des difficultés, pour l’Etat et son budget, à faire face à la charge de la dette (coût des emprunts). C’est une situation à laquelle sont souvent confrontés les Etats africains.
En période d’intérêts très faibles, il est avantageux de s’endetter, puisque cela ne coûte rien et parfois même rapporte (intérêts négatifs). En Fin novembre 2020, le taux d’intérêt moyen à l’émission des emprunts émis par l’Allemagne était de -0,56%, ce qui se traduit par 7,07 milliards d’euros de recettes. A titre de comparaison, en France, le coût de financement à moyen et long terme de l’Etat pour 2020 s’affichait à -0,14% mi-novembre. S’endetter pour payer des dettes, dans ces circonstances, est donc sans coût.
Par ailleurs, il y a deux concepts qui permettent de comprendre pourquoi les Etats s’endettent pour payer des dettes : le refinancement de la dette et le reprofilage de la dette. Ces deux termes sont presque des synonymes. On entend par refinancement, l’octroi, par les créanciers, de nouveaux crédits qui seront utilisés en remboursement anticipé de prêts déjà existants. Les emprunteurs peuvent choisir de refinancer un prêt pour de nombreuses raisons, mais l’une des plus courantes consiste à tenter de réduire le taux d’intérêt du prêt.
Le reprofilage de la dette consiste en la modification du calendrier global des remboursements futurs, par le biais d’un refinancement de la dette. Exemple, le Sénégal a procédé en 2021 à une émission d’Eurobonds, portant sur 775 millions d’euros, soit 508 milliards de FCFA, avec un taux d’intérêt fixe de 5,375 % et pour une maturité de 16 ans. Cet emprunt avait servi à rembourser par anticipation 70% de l’Eurobond de 500 millions dollars (10 ans à 6,25%) qui devait arriver à maturité en 2024. Un tel réendettement fut doublement bénéfique en abaissant le taux d’intérêt de la dette, de 6,25% à 5,375%, et en rallongeant la période de remboursement de 13 ans.
Quel que soit le montant de la dette publique, l’essentiel est de mener une gestion optimale qui en assure la soutenabilité. La soutenabilité de la dette publique dépend de sa trajectoire à long terme. Celle-ci dépend à son tour des politiques budgétaires (c’est-à dire de l’accumulation des soldes primaires annuels), et de l’écart entre le taux d’intérêt (r) et le taux de croissance du PIB nominal (g).Toutes choses égales par ailleurs, tant que l’écart entre le taux de croissance de l’économie et le taux d’intérêt (commissions + intérêts) reste positif le risque d’insoutenabilté est écarté.
L’Eurobond de 750 millions de dollars que le Sénégal vient d’émettre le 3 juin 2024, au taux de 7,75% pour une maturité de 7 ans reste soutenable, au vu des taux de croissance proches de 10% attendus ces prochaines années. L’espoir est fondé sur l’exploitation prochaine du pétrole et du gaz. Dans ce contexte s’endetter pour payer des dettes n’a rien de scandaleux, si c’est une nécessité pour assurer la croissance de l’économie sénégalaise.
L’ENGAGEMENT DE BASSIROU DIOMAYE FAYE EN FAVEUR DE LA CAMPAGNE DE GAVI POUR LA SOUVERAINETE VACCINALE
Le chef de l’Etat sénégalais, Bassirou Diomaye Faye s’est engagé, jeudi à Paris, à œuvrer pour la réussite de la campagne initiée par GAVI, l’Alliance du vaccin, pour promouvoir la souveraineté vaccinale du continent africain.
Le chef de l’Etat sénégalais, Bassirou Diomaye Faye s’est engagé, jeudi à Paris, à œuvrer pour la réussite de la campagne initiée par GAVI, l’Alliance du vaccin, pour promouvoir la souveraineté vaccinale du continent africain.
‘’Soutenir le financement de Gavi, c’est aussi investir stratégiquement et à un rythme plus soutenu dans la protection de nos enfants, des générations actuelles et futures. Je serai engagé dans cette campagne pour GAVI et vous y invite tous’’, a-t-il notamment déclaré.
Dans son discours dont l’APS a reçu une copie, Bassirou Diomaye Faye a expliqué que sa présence au Forum de Paris sur la souveraineté et l’innovation vaccinales, illustre son attachement personnel à la santé et la place qu’elle occupe dans l’action de son gouvernement.
“L’histoire récente de la pandémie Covid-19 nous a montré combien nous étions vulnérables, mal préparés face aux pandémies et que par conséquent la santé doit être une priorité permanente”, a-t-il fait valoir
Il a insisté sur le fait que la pandémie avait surtout mis en évidence les disparités structurelles qui existaient déjà, entre pays développés et pays en développement, en matière de vaccination”
“Bien que l’Afrique représente environ 20% de la population mondiale, son industrie des vaccins fournit à peine 0,25% de l’offre mondiale. Le Continent est encore largement tributaire d’autres régions pour couvrir ses besoins. C’est dire l’immensité de la tâche qui reste à accomplir pour la souveraineté vaccinale de l’Afrique”, a justifié Bassirou Diomaye Faye
Il n’a pas ainsi manqué de signaler que l’un des défis majeurs pour l’Afrique aujourd’hui, était de produire des vaccins, des médicaments et diagnostics, mais également accéder aux plateformes de commercialisation pour participer pleinement à la lutte contre les menaces sanitaires futures”
Le chef de l’Etat sénégalais a en même temps rappelé l’initiative lancée par l’Institut Pasteur de Dakar avec le soutien de l’Etat du Sénégal à travers un programme de développement industriel estimé à 252 millions de dollars dans la perspective de consolidation des acquis et de la réalisation de l’objectif de l’Union Africaine de produire sur le continent 60% des vaccins utilisés sur place d’ici 2040.
‘’La réalisation des infrastructures et l’acquisition des équipements sont en cours de finalisation et le site du vaccinopole de Diamniadio qui constitue une des entités du programme aura une capacité de production de 300 millions de doses de vaccins de routine, épidémiques ou pandémiques en utilisant trois (03) plateformes technologiques dont l’ARN messager’’, a-t-il fait savoir.
Bassirou Diomaye Faye a ainsi souligné la mise en place par le gouvernement sénégalais d’une Agence nationale de règlementation pharmaceutique (ARP) afin d’encadrer toutes ces initiatives.
Selon le président de la République, l’ARP s’est déjà beaucoup employée pour atteindre les phases de maturation et d’homologation requises.