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25 avril 2025
Politique
LES PRÉCISIONS DE L'ADMINISTRATION À PROPOS DES ÉVÉNEMENTS DU CAMP PÉNAL
Des détenus auraient délibérément mis le feu à leurs effets de couchage, refusant de se soumettre à l'appel nominatif. Une enquête a été ouverte pour déterminer la provenance des téléphones portables ayant servi à filmer la scène
(SenePlus) - L'Administration pénitentiaire du Sénégal a publié un communiqué de presse apportant des précisions sur les événements survenus ce mercredi 19 juin 2024 au Camp pénal de Liberté 6. Des images et vidéos choquantes, prises illégalement par les détenus eux-mêmes à l'aide de téléphones portables, ont en effet circulé sur les réseaux sociaux.
Selon les explications officielles, l'incident a débuté lorsque les pensionnaires de la chambre 8 ont refusé de se soumettre à l'appel nominatif, une procédure de sécurité obligatoire. "Ils ont par la suite délibérément mis le feu à leurs effets de couchage", précise le communiqué.
Si ces scènes violentes ont suscité l'émoi et heurté la sensibilité du public, l'Administration pénitentiaire tient à rassurer : "Aucun blessé n'est à déplorer encore moins une perte en vie humaine." Elle affirme que "la situation a été vite maîtrisée par le personnel en service".
Cependant, des questions se posent sur la provenance de ces téléphones portables utilisés pour filmer les événements. Une enquête a d'ores et déjà été ouverte à ce sujet par les autorités carcérales. "Nous condamnons ces actes d'insubordination envers les règles de sécurité", a déclaré un porte-parole, avertissant que "de tels comportements auront des conséquences disciplinaires sévères".
L'Administration appelle également les détenus et l'opinion publique à "respecter les dispositions sécuritaires régissant le fonctionnement des établissements pénitentiaires". Des mesures seront renforcées, avec davantage de fouilles et de surveillance, pour prévenir ce type d'incident.
Si aucune perte en vie humaine n'est à déplorer cette fois, cet événement remet en lumière les défis auxquels sont confrontées les prisons sénégalaises en matière de sécurité et de contrôle.
BISSAU FERME PARTIELLEMENT SA FRONTIÈRE AVEC LE SÉNÉGAL
Le président Umaro Sissoco Embalo dit avoir pris cette mesure par crainte d'une escalade des violences sur son territoire après les affrontements meurtriers entre deux communautés à Médina Gounass lundi dernier en marge de la célébration de l'Aïd
(SenePlus) - Les violents affrontements survenus lundi à Médina Gounass, une ville sainte du sud du Sénégal, entre deux communautés musulmanes rivales ont poussé le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo à prendre une décision forte. Selon des informations rapportées à l'AFP, le chef d'État a ordonné mercredi la fermeture d'une partie de la frontière entre son pays et le Sénégal voisin.
Les heurts sanglants ont éclaté le jour de l'Aïd el-Fitr dans cette localité accueillant chaque année un important pèlerinage de la confrérie tidiane. Ils ont opposé les fidèles du khalife Thierno Amadou Tidiane Ba, appelés les "Futankés", à ceux du marabout Thierno Mounirou Baldé, dénommés les "Gabunkés". Un mort et une vingtaine de blessés ont été déplorés selon les autorités sénégalaises.
"L'une des communautés avait appelé en renfort des peuls Gabunkés vivant en Guinée-Bissau", a expliqué le président Embalo pour justifier sa décision de fermeture partielle de la frontière. "J'ai aussitôt pris cette mesure pour empêcher toute escalade de violence", a-t-il ajouté, précisant que "les forces de sécurité de mon pays veillent au respect scrupuleux" de ces restrictions.
Cette décision vise à circonscrire un conflit aux racines anciennes. Comme le souligne un observateur local cité par l'AFP, "les deux communautés s'opposent de longue date pour le contrôle de la grande mosquée" de Médina Gounass. "Elles s'accusent mutuellement d'être à l'origine des tensions qui ont fait plusieurs morts par le passé".
Rares sont de telles confrontations communautaires d'une telle violence au Sénégal, réputé pour sa tradition de paix entre confréries musulmanes. Médina Gounass, à une soixantaine de kilomètres de la Guinée-Bissau, voit pourtant converger chaque année des milliers de pèlerins tidianes, l'une des plus importantes confréries du pays.
La décision musclée du président bissau-guinéen a ainsi pour objectif de circonscrire un foyer de violences susceptible de dégénérer au-delà des frontières. Elle rappelle les liens étroits entretenus de part et d'autre de la longue frontière de près de 300 km séparant les deux États voisins.
NOUS AVONS COMBATTU UN HYPER PRESIDENT QUI EST L’ALPHA ET L’OMEGA DE TOUT LE PAYS
Madièye Mbodj était l’invité du Jury du dimanche sur iRadio. Le vice-président de Pastef a démonté les arguments qui font état de rivalité entre le président de la République et son Premier ministre qui empièterait sur certaines de ses prérogatives.
Bés Bi le Jour |
Cheikh Moussa SARR & Pape Doudou DIALLO |
Publication 19/06/2024
Madièye Mbodj était l’invité du Jury du dimanche sur iRadio. Le vice-président de Pastef a démonté les arguments qui font état de rivalité entre le président de la République et son Premier ministre qui empièterait sur certaines de ses prérogatives. Or, souligne-t-il, Diomaye et Sonko ont «toujours été complémentaires». Un des hommes de confiance du leader de Pastef, M. Mbodj donne les raisons de la suspension de la vente des cartes du parti et annonce un «grand congrès pour le Sénégal et pour l’Afrique».
Comme Avec Alla Kane et Dialo Diop, il est l’autre voix de la Gauche très écoutée par le leader de Pastef. Madièye Mbodj était l’invité du Jury du dimanche sur iRadio. Face au journaliste Assane Guèye, il est revenu sur les conditions de création de leur parti jusqu’à son accession à la magistrature suprême. Il y a beaucoup de bruit sur les relations entre le président de la République, Bassirou Diomaye Faye et son premier ministre, Ousmane Sonko, malgré les démentis. Il en parle : «Après la création de Pastef, nous avons combattu ce que nous appelons le présidentialisme. C’est à dire un hyper président qui est à la fois l’alpha et l’oméga de tout le pays, de toute la République. Ce n’est pas possible. Donc, il n’y a pas un hyper-président qui s’appellerait Bassirou Diomaye Faye. Maintenant, le Président a des prérogatives qui sont prévues par la Constitution. Nous les respectons. Le Premier ministre aussi. Donc, chacun sait exactement où commence et où finit son domaine de compétences. Et ils le respectent. Ils travaillent en parfaite intelligence. Comme ils se connaissent très bien, ils ont confiance l’un vis-à-vis de l’autre, il n’y a aucun problème.»
«Ils essaient de créer des rivalités entre le Président et son Pm»
Il considère, cependant, que ce sont leurs adversaires qui tentent d’entretenir ce débat autour de l’empiétement supposé des prérogatives présidentielles. «Ils essaient de créer des zizanies, des bisbilles, ou soi-disant des rivalités entre le Président et le Premier ministre du genre. ‘’Sonko en fait trop’’. ‘’Sonko étouffe le Président’’. ‘’Sonko marche sur les plates-bandes du Président’’… Ça, c’est des histoires, encore une fois. Nos deux principaux leaders que sont Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye, l’un étant le président de la République, l’autre étant son Premier ministre, travaillent la main dans la main, en bonne intelligence, au bénéfice du peuple sénégalais. Et c’est ça, pour nous, le plus important. Donc, je pense que ce que nous, nous constatons en tout cas, c’est qu’ils ont été toujours complémentaires dans la direction du parti», a-t-il dit.
«La rédaction du règlement intérieur de Pastef n’est pas terminée»
Le vice-président de Pastef s’est aussi prononcé sur l’arrêt de la création de ses comités ou cellules un peu partout à travers le pays. Madièye Mbodj explique : «Vous savez la réalité des pays comme le nôtre avec non seulement la mauvaise gouvernance qui est devenue endémique depuis 1960 jusqu’à maintenant, il y a des pratiques auxquelles les Sénégalais sont habitués. Ils pensent que ça va toujours se passer comme ça. Un parti au pouvoir devient immédiatement attractif. Même ceux qui étaient hostiles de façon frontale trouvent les moyens de le rejoindre, ce qu’on appelait malheureusement la transhumance qui est très connue sur le champ politique sénégalais. Donc, nous, nous avons dit, nous ne pouvons pas reproduire ces façons de faire. Il faut avoir une vision, y croire et se battre pour des principes, pour un projet de transformation sociale. Si on y croit, on s’y engage jusqu’au bout.» Avant d’enchaîner : «Donc, nous avons voulu travailler avec ces gens qui, effectivement, sont engagés pleinement dans ce projet de transformation sociale au bénéfice de l’Afrique et du Sénégal. Nous avons dit, dans cette période où nous venons d’arriver au pouvoir, il faut faire attention. Et nous avons voulu avoir un principe de précaution pour dire, au lieu de continuer à vendre des cartes comme ça, au lieu de nous lancer dans des procédures de renouvellement qui peuvent créer des problèmes, qui peuvent créer le chaos, essayons de réfléchir pour vraiment donner des directives claires, non seulement sur les procédures de vente des cartes, les procédures de renouvellement, sur la finalisation de la rédaction de notre règlement intérieur, qui n’est pas encore jusqu’à présent terminée, et sur la préparation de notre congrès.»
«Nous voulons faire un grand congrès pour le Sénégal et l’Afrique»
Le professeur de lettres principal à la retraite, a indiqué, en outre, que ce sera le premier congrès de Pastef qui, depuis sa création en 2014. Selon lui, il faut travailler à «finaliser les documents, les textes de base et à mettre en place des structures viables, démocratiquement, pour qu’ils puissent, de la base au sommet, arriver à la tenue d’une instance qui s’appelle congrès, qui est l’instance suprême du parti et qui va démocratiquement mettre en place les instances définitives du parti». Il ajoute : «C’est cela le challenge aujourd’hui et nous avons voulu effectivement mettre de l’ordre dans ce processus de réorganisation du parti et dans ce processus de préparation du congrès pour en faire un grand congrès, pas seulement pour le Sénégal, pas seulement pour l’Afrique, mais nous voulons aussi en faire un modèle de fonctionnement démocratique qui puisse être, en tout cas, apprécié partout dans le monde.»
«Si nous devons nous ouvrir, ce serait à nos alliés qui nous ont accompagné jusqu’ à la victoire»
Depuis l’accession du Président Bassirou Diomaye Faye à la magistrature suprême, on entend de moins en moins parler de la coalition Yewwi askan wi (Yaw). Madièye Mbodji a tenu à apporter quelques éclairages sur ce sujet. «Nous avons d’excellentes relations avec nos alliés de Yewwi askan wi. Jusqu’à présent, la coalition existe. Le groupe parlementaire que nous avons à l’Assemblée, c’est le groupe de Yaw. Donc, Yaw continue de fonctionner. Maintenant, pourquoi nous n’avons pas choisi telle ou telle personne quand on a voulu faire un gouvernement ? Parce qu’il y a eu aussi une liberté. Il y a eu des choix d’une stratégie pendant ces élections-là. Ceux qui sont partis avec leur propre candidature, ils ont proposé un projet. Nous aussi, nous avions notre candidature, nous avons proposé un projet. Certains sont venus à nous bien avant les élections. D’autres sont venus à nous pendant la campagne et nous avons gagné ensemble avec ces gens-là, avec ces camarades là. Donc, si nous devons vraiment nous ouvrir, nous allons nous ouvrir en direction du parti et des alliés du parti qui l’ont accompagné jusqu’à la victoire. Ça, c’est en toute logique. Je ne pense pas qu’on puisse nous reprocher quoi que ce soit», a-t-il déclaré. Par ailleurs, certains parlent également de déficit de cadres au sein du Pastef. Mais pour Madièye Mbodji, c’est mal connaître le parti. «Ceux qui le disent, je ne sais même pas sur quoi ils se basent. Parce que celui qui connaît un tant soit peu le Pastef sait que c’est le parti qui a le plus de cadres au Sénégal», a-t-il conclu.
A PARIS, LE PRÉSIDENT FAYE PLAIDERA POUR LA SOUVERAINETÉ VACCINALE DE L’AFRIQUE
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, mettra à profit le Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinales, prévu jeudi, à Paris, pour plaider pour la production de vaccins en Afrique
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, mettra à profit le Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinales, prévu jeudi, à Paris, pour plaider pour la production de vaccins en Afrique, en particulier au Sénégal et en Afrique du Sud, a déclaré le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Ibrahima Sy.
“Le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye est appelé à être un champion pour assurer un plaidoyer par rapport à la production de vaccins, surtout dans un pays comme le Sénégal ou l’Afrique du Sud, qui vont se charger après d’alimenter tous les autres pays africains”, a-t-il dit dans un entretien accordé mardi à l’APS.
“Le monde a eu à faire face à différentes épidémies comme l’Afrique avec Ebola et récemment la Covid-19, et le problème majeur, c’était la vaccination, l’accès au vaccin, surtout pour les pays africains”, a-t-il rappelé. Selon lui, “il a fallu assurer la couverture des pays européens, américains avant qu’on ne commence à approvisionner les pays africains”.
Pour inverser cette situation, dit-il, il est nécessaire de changer de paradigme, à travers une relance de la production de vaccins sur le continent. “On s’est dit qu’il fallait un changement de paradigme qui passerait par la relance de la vaccination, de la production de vaccins au niveau des pays africains”, a-t-il précisé.
Selon le ministre, ‘’c’est cet objectif qui est à la base de la rencontre qui va se tenir le 20 juin à Paris, sous la houlette du gouvernement français, de l’organisme GAVI qui s’occupe des vaccins, de l’Union africaine (UA), des partenaires techniques et financiers”.
Le Forum de Paris est co-organisé par Emmanuel Macron, président de la République française, et Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, président de la République islamique de Mauritanie et président de l’Union africaine.
Le Forum sera l’occasion du lancement de l’Opportunité d’investissement de Gavi pour la période 2026–2030, en soutien à la prochaine campagne de reconstitution des ressources. L’Opportunité d’investissement de Gavi est une levée de fonds destinés à la vaccination dans les pays à faible revenu durant la sixième période stratégique de Gavi (Gavi 6.0).
Le Forum marquera aussi le lancement de l’Accélérateur de la production des vaccins en Afrique (AVMA, pour African Vaccine Manufacturing Accelerator), un mécanisme financier innovant conçu par Gavi en étroite collaboration avec les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique).
‘’L’AVMA contribuera de manière significative à l’ambition portée par les Partenariats pour la production des vaccins en Afrique (PAVM, pour Partnership for African Vaccine Manufacturing) de l’Union africaine, qui prévoient de fabriquer localement, d’ici 2040, au moins 60 % des doses de vaccins nécessaires au continent.’’
A Paris, le chef de l’Etat sénégalais effectuera sa première visite officielle en dehors du continent africain
UNE RENCONTRE À FORTS ENJEUX
Bassirou Diomaye Faye débarque à Paris avec l'ambition de remodeler l'héritage postcolonial encombrant avec l'ancienne métropole. Son face-à-face avec Macron s'annonce tendu, sur fond de vieilles rancœurs à dissiper
(SenePlus) - Le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye effectue sa première visite en France depuis son élection. Une visite hautement attendue, dans un contexte de relations tendues avec l'ancien allié français, selon l'expert Pape Ibrahima Kane interrogé par RFI.
Pour Kane, cette rencontre avec Emmanuel Macron est cruciale car "ils ont quand même beaucoup de choses à se dire". D'autant que le président français "traverse quelques difficultés politiques" tandis que le Sénégal connaît "une situation économique pas du tout bonne".
Avant d'envisager l'avenir, il faudra d'abord "purger le passé", estime Kane. Un mois plus tôt, le Premier ministre Ousmane Sonko avait violemment chargé Macron, l'accusant d'avoir "fait le jeu du régime répressif" de l'ex-président Macky Sall. Pour l'expert, "cela doit servir de leçon" afin que les dirigeants occidentaux traitent l'opposition "avec déférence".
Malgré ces récriminations, Kane assure que "les relations ne vont pas être compliquées". Car si Sonko, en tant que chef de parti, peut s'exprimer, "celui qui est aux manettes, c'est Diomaye Faye". Un président réputé posé qui "ne parle pas trop", qualité appréciable "en diplomatie".
Plusieurs dossiers brûlants attendent les deux hommes, à commencer par la base militaire française à Dakar qui fait tousser l'opposition. "La souveraineté du Sénégal est incompatible avec la présence de bases étrangères", martèle Sonko. Une position que partage Kane : "Un État revendique une certaine façon de tisser des rapports avec l'extérieur".
La fermeture de cette base pourrait donc être actée rapidement selon l'expert. "S'ils s'entendent demain, la procédure peut s'accélérer", affirme-t-il, tout en soulignant la complexité logistique d'une telle opération.
Autre épine dans le pied : le franc CFA, hérité de la colonisation. "Le Sénégal est dans une démarche de réforme dans le cadre de la CEDAO", explique Kane, visant à créer une monnaie unique régionale. Mais si cette option échoue, "le Sénégal va revoir sa position".
Enfin, la situation au Sahel et les régimes militaires malien et burkinabè seront abordés. Profitant de ses bonnes relations avec ces juntes, Diomaye Faye pourrait "avoir le point de vue français" et faciliter un dialogue, estime l'expert.
Si Kane écarte un rôle de médiateur, le président sénégalais devra composer avec ces dossiers sensibles. Son objectif : recadrer une relation française jugée à sens unique, mais sans rompre des liens séculaires.
LE JUB JUBEUL JUBANTI QUI DOIT DEBOUCHER SUR LE JUBOO
A la Grande mosquée Moussanté où il a prié derrière l’imam ratib Tafsir Babacar Ndiour, le maire de la ville de Thiès, Dr Babacar Diop, s’est réjoui du fait que «le guide religieux, dans son sermon, nous parle, à nous-mêmes
Le «Jub, Jubeul, Jubanti», slogan du Président Bassirou Diomaye Faye, est un vaste chantier, au regard du maire de la ville de Thiès. Il estime que cela devrait déboucher sur la réconciliation entre les membres d’une même famille qu’est la Nation sénégalaise. D’où les encouragements du Dr Babacar Diop au Président Bassirou Diomaye Faye.
A la Grande mosquée Moussanté où il a prié derrière l’imam ratib Tafsir Babacar Ndiour, le maire de la ville de Thiès, Dr Babacar Diop, s’est réjoui du fait que «le guide religieux, dans son sermon, nous parle, à nous-mêmes, hommes politiques, en nous rappelant nos responsabilités devant Dieu, devant le Peuple, parce qu’il nous rappelle que tôt ou tard nous rendrons compte ici même, mais aussi devant Dieu». Une opportunité qu’il a mise à profit pour encourager le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye. «Dans la dynamique qu’il a indiquée, qui est une dynamique de travail, de rigueur, aussi de construction d’un Etat de Droit, j’encourage vivement, en tant que maire de cette ville, le «Jub Jubeul Jubanti», qui doit déboucher sur le «juboo»», indique Dr Babacar Diop. Aussi de poursuivre : «Oui, la vérité, mais la vérité doit aboutir à la réconciliation. Vérité et réconciliation, donc justice et paix. La justice précède la paix, et je pense que c’est un vaste chantier, un chantier «Jub Jubeul Jubanti», pour réconcilier le pays, le reconstruire et réunir, donc, à nouveau, la grande famille, la grande Nation sénégalaise.»
Le maire de Thiès de dire qu’il ne peut qu’encourager vivement le chef de l’Etat parce que, remarque-t-il, «nous sommes dans un temps nouveau qui est un temps de construction d’une société nouvelle, d’un Sénégal nouveau, qui se fera avec, évidemment, de nouvelles valeurs autour de la justice et la paix». Sur la position de l’imam Ndiour par rapport à la sortie, à l’Ucad, du leader politique français, Mélenchon, le maire de Thiès de souligner : «L’imam est dans son rôle, il assume une mission prophétique. Je pense qu’il n’y a pas un Sénégalais qui soit d’accord avec ce discours de Mélenchon, quelle que soit la religion à laquelle on appartient. Je pense que ce soient les religions révélées, l’islam et le christianisme, et même les religions traditionnelles que nous avons ici, qu’il y a, au sein du Peuple sénégalais, l’unanimité sur cette question de l’homosexualité.»
Considérant l’importance capitale qu’il accorde à la jeunesse dans la société à l’échelle locale, Dr Babacar Diop de souligner être en train de faire de son mieux pour subvenir aux besoins de cette frange, malgré ses moyens très limités. «Lorsque je suis arrivé, j’ai trouvé des subventions accordées aux étudiants à hauteur des 7 à 8 millions de francs Cfa. Aujourd’hui, nous sommes à 230 millions de francs Cfa consacrés à la formation, ce, sans tenir compte des subventions accordées aux étudiants thiessois de Dakar, Bambey, Ziguinchor.»
Au niveau du domaine du sport, Dr Babacar Diop, revenant sur les critiques de l’imam Ndiour en direction du mouvement Navétane, de souligner que le guide religieux est dans son rôle et n’a fait que rappeler ce qui doit être corrigé, surtout sur la lutte contre la violence.
Par Hamidou ANNE
ÉLOGE DE LA PUDEUR
Il y a désormais dans notre pays une fâcheuse tendance à se mettre en spectacle. Les dossiers de l’Etat sont exhibés partout. Ce qui devait rester strictement privé est dévoilé, anéantissant la confiance entre les uns et les autres
Lors de la prière de la Tabaski, l’imam de la mosquée Massalikoul Jinan, Serigne Moustapha Mbacké Ibn Serigne Abdoul Khadre, a consacré son sermon à cette valeur inestimable qu’est la pudeur. Il est revenu sur les trois dimensions de la pudeur : vis-à-vis de Dieu, de son prochain et de soi-même.
Revenant sur les enseignements du Prophète et des grands érudits musulmans dont le fondateur du mouridisme, il a exhumé tous les bienfaits relatifs à la pudeur pour un croyant.
«La pudeur fait partie de la foi en Dieu. Elles sont indissociables», assura-t-il avant de préciser que dans les relations humaines tout court, elle est aussi gage de sagesse et d’équilibre. Cette prêche de l’imam de la Grande mosquée mouride de Dakar est une confirmation une nouvelle fois de ce que la religion est au cœur de notre société. Elle a toujours sécrété une morale et des valeurs dont le rappel est un devoir pour celles et ceux qui guident les fidèles vers les chemins de la félicité.
Cheikh Moustapha est dans son rôle en rappelant cette valeur en disparition dans notre pays. En trônant dans son minbar pour s’adresser aux fidèles présents mais au-delà à toute la Oummah, il a la responsabilité d’enseigner et de rappeler les textes sacrés. Dans son hadith célèbre rapporté dans les volumes du Sounan AtTirmidhi, et authentifié par Cheikh Al-Albani, le Prophète (Psl) a dit : «Les savants sont les héritiers des prophètes.» Les Envoyés n’ont laissé ni argent ni biens matériels mais le savoir qui seul libère, enrichit et élève le croyant.
Le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne rappelle à longueur de livres et de conférences que le plus grand défi de l’islam demeure la lutte contre l’obscurantisme, qui conduit des musulmans à des comportements contraires à la morale religieuse et à la vie harmonieuse en société. Parmi les éléments-clés que confère notamment le savoir, il y a la valeur de la pudeur, surtout dans une époque où la vulgarité devient une quasi norme. Cette époque aussi est celle de l’exubérance, de l’absence de tenue et la volonté de toujours se mettre en spectacle. Des personnalités politiques aux hommes de médias ou dans les milieux religieux, il y a désormais dans notre pays une fâcheuse tendance à se mettre en spectacle dès que la caméra d’un smartphone est allumée. Les dossiers de l’Etat sont exhibés partout, par ceux-là dont l’armature intellectuelle et morale est si faible qu’elle ne met en exergue que leur impudeur et leur banalité. Ce qui devait rester strictement privé est dévoilé, anéantissant la confiance entre les uns et les autres. Ceci donne une société où toutes les digues explosent, où la limite est sans cesse repoussée pour un gain d’attention parfois très fugace.
Une heure à suivre les médias, notamment sur internet, renseigne assez sur le caractère désormais éculé de la pudeur, suppléée dans la conversation médiatique par le bruit, l’outrance et les coups d’éclat. Les politiques, sur qui repose pourtant la responsabilité de proposer des idées émancipatrices, rivalisent d’ardeur dans la médiocrité et l’absence de tenue. Mais ils sont les produits d’une société qui désormais normalise cette posture. Des émissions entières sont proposées à la radio (surtout le matin) pour que des Sénégalais appellent pour exposer leurs problèmes les plus intimes aux oreilles de millions de gens. Problèmes de couple, de famille, d’héritage, de santé, de pouvoir d’achat, etc. Tout est étalé sur la place publique avec une irresponsabilité fascinante. Nos oreilles curieuses et indiscrètes accueillent la misère du pays au quotidien, et tout le monde ou presque en prend un goût malsain et à terme terrifiant.
Dans son homélie, l’imam Cheikh Moustapha Mbacké s’adresse à nous tous et nous invite à une introspection, à une remise en question sur nos mœurs et sur nos rapports sociaux. Il insiste sur le fait qu’un individu sans pudeur s’enfonce dans l’irresponsabilité car il ne mesure ni les actes qu’il pose ni l’émotion que ceux-ci provoquent. Il finit en rappelant que la pudeur est un marqueur fort de l’humanisme par ces mots : «Si tu es dépourvu de pudeur, c’est comme si tu manquais d’humanisme.» Je souhaite que son sermon si plein de sens et si puissant soit entendu et suivi d’actes par ceux-là qui font au quotidien preuve d’une extrême impudeur alors qu’ils doivent servir d’exemple.
Sur un plan plus personnel, c’est toujours avec une grande joie que j’écoute l’imam Moustapha Mbacké dont j’apprécie l’esprit de sagesse et l’ouverture. C’est un homme religieux qui ne se contente pas de sa natte de prière et de son chapelet. Il est ouvert sur le monde, au cœur des conversations et des bruits qui agitent la société et préfigurent le présent et l’avenir.
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LE DISCOURS RELIGIEUX À L'ÉPREUVE DE LA MODERNITÉ
Aspirant à plus d'ouverture et de tolérance, les jeunes Sénégalais utilisent les réseaux sociaux pour exprimer leurs questionnements. Une fracture générationnelle se creuse, appelant les autorités religieuses à se réinventer
Dans une intervention remarquée sur RFI, Bakary Sambe, directeur régional du Timbuktu Institute, a partagé les résultats d'une étude révélatrice menée par son institut sur "La place et le rôle des acteurs religieux dans le jeu électoral au Sénégal". Un constat fort se dégage : la jeunesse sénégalaise prend ses distances avec le discours religieux classique.
Selon M. Sambe, une véritable fracture générationnelle se creuse. Les jeunes Sénégalais aspirent à un islam progressiste, en phase avec leur réalité contemporaine. Lassés des interprétations traditionnelles, ils remettent en cause certaines pratiques établies et réclament une vision réformiste de la religion, prônant l'ouverture et la tolérance.
Cette soif de modernité se manifeste notamment sur les réseaux sociaux, devenus une tribune pour exprimer leurs opinions et leurs questionnements. La jeunesse sénégalaise appelle de ses vœux un discours religieux renouvelé, accessible et en adéquation avec ses préoccupations actuelles.
Face à ce vent de changement, le rôle des leaders religieux s'avère crucial. Bakary Sambe souligne l'importance de leur engagement pour transmettre un islam modéré, promoteur de valeurs telles que la tolérance et le vivre-ensemble. Une modernisation du discours s'impose pour maintenir un lien fort avec la nouvelle génération.
Cette prise de distance des jeunes vis-à-vis du discours religieux classique témoigne d'une évolution sociétale profonde au Sénégal. La jeunesse, porteuse d'aspirations nouvelles, réclame une réinterprétation de la religion, en phase avec son époque. Un défi de taille pour les autorités religieuses, appelées à se réinventer pour rester en phase avec cette génération avide de changement.
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PERCÉE INÉDITE DE L'EXTRÊME DROITE CHEZ LES FRANÇAIS D'AFRIQUE
Les listes de Le Pen et Bardella sont arrivées en tête dans une dizaine de capitales, dont Libreville, Kinshasa et Antananarivo, supplantant la gauche. Cela pourrait s'expliquer par leur proximité idéologique avec la mouvance souverainiste panafricaine
Dans une intervention remarquée, François Soudan, directeur de la rédaction du magazine Jeune Afrique, a disséqué la percée inattendue de l'extrême droite française lors des élections européennes du 9 juin dernier auprès des expatriés résidant sur le continent africain.
Contre toute attente, les listes retenues par Marine Le Pen et Jordan Bardella sont arrivées en tête dans une dizaine de capitales majeures comme Libreville, Kinshasa ou Antananarivo, délogeant la gauche traditionnellement préférée. Un phénomène d'autant plus paradoxal que ces partis à la rhétorique xénophobe ont séduit les Français établis à l'étranger.
Selon François Soudan, ce vote protestataire s'explique par "le désarroi" et "le sentiment de déclassement" d'une partie de cette diaspora face à "l'illisibilité de la politique d'Emmanuel Macron" en Afrique. Les retraités se sentiraient particulièrement précarisés.
Mais au-delà de ce rejet, l'analyste pointe aussi la proximité idéologique entre l'extrême droite et la mouvance souverainiste panafricaine. Si Marine Le Pen et Jordan Bardella ont une « connaissance approximative » du continent, essentiellement par le prisme migratoire, certaines de leurs propositions font écho localement.
Le RN prône ainsi la dénonciation des accords migratoires avec l'Algérie, remet en cause le franc CFA, réclame un siège permanent pour l'Afrique à l'ONU, et dénonce les ingérences militaires françaises passées. Un discours anti-impérialiste qui trouve une audience chez les nationalismes africains, malgré les relents racialistes du RN.
Pour se faire entendre, l'extrême droite mise notamment sur quelques relais d'influence comme Louis Aliot, focalisé sur l'Afrique centrale ou l'homme d'affaires Philippe Bonne qui a organisé le voyage controversé de Marine Le Pen au Sénégal en 2022 .
Une dynamique inattendue qui bouleverse les rapports de force traditionnels et pose la question du positionnement de la France vis-à-vis d'une partie de sa diaspora en Afrique, séduite par une rhétorique souverainiste aux accents xénophobes et racialistes.
DIOMAYE-MACRON, L'HEURE DE VÉRITÉ
Les liens complexes entre Dakar et son ancienne puissance coloniale mettront à l'épreuve les ambitions réformatrices du président en déplacement à Paris ce mercredi. Les dossiers de la monnaie et du partenariat militaire sont de vrais tests
(SenePlus) - Dans sa première visite officielle hors d'Afrique depuis son investiture en avril, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye se rend à Paris ce mercredi pour afficher sa vision souverainiste, mais dans un contexte de liens profonds et complexes entre le Sénégal et son ancienne puissance coloniale, rapporte l'AFP.
"Le chef de l'État sera convié à un déjeuner par son homologue français", a indiqué la présidence sénégalaise, précisant que M. Faye participera au préalable au Forum mondial pour la souveraineté et l'innovation vaccinales à l'invitation de Gavi et de l'Union africaine.
Cette visite revêt un symbole fort pour le dirigeant panafricaniste de gauche de 44 ans, élu en mars sur la promesse d'une "rupture" avec l'ancien système. "Se déclarant panafricaniste de gauche, il a affirmé sa volonté de partenariats mutuellement bénéfiques à l'international", souligne l'AFP.
Pourtant, les relations entre Dakar et Paris sont historiquement denses, la France revendiquant d'être "le premier investisseur et bailleur d'aide publique au développement au Sénégal". Une présence remise en cause par le camp présidentiel, à l'image du Premier ministre Ousmane Sonko, ancien mentor de Faye.
"M. Sonko a accusé en mai l'Elysée d'avoir incité à la "persécution" d'opposants sous l'ancienne présidence sénégalaise", rapporte l'AFP, ajoutant que "MM. Sonko et Faye étaient encore en prison 10 jours avant la présidentielle".
Au cœur des discussions à venir, l'avenir du partenariat militaire franco-sénégalais cristallise les tensions. "M. Sonko a également jugé la présence de bases étrangères au Sénégal "incompatible" avec la souveraineté nationale", alors que "la France dispose de plusieurs emprises militaires à Dakar" et a entamé un désengagement sur le territoire.
Au-delà, la réforme de la monnaie, le franc CFA, héritage colonial, ou encore l'alignement du Sénégal sur le Mali et le Burkina Faso, qui ont "tourné le dos à la France", selon l'AFP, pourraient être sources de frictions.
Quelques mois après son accession au pouvoir, ce déplacement à Paris de Bassirou Diomaye Faye s'annonce comme un véritable test pour mesurer l'équilibre qu'il compte trouver entre ses ambitions souverainistes et le poids des réalités sur le terrain avec l'ancienne puissance tutélaire.