Au lendemain de la plainte de Maître El Hadji Diouf, défenseur de l'homme d'affaires Frank Timis, contre onze personnalités du monde politique et de la société civile, le Forum du Justiciable par l'entremise de son coordonnateur Babacar Ba a déposé une plainte auprès du procureur général contre l'avocat et son client pour trouble politique grave, atteinte à la sécurité publique et jet de discrédit sur les institutions.
Il dénonce par la même occasion la violence exercée sur les dirigeants de Manko Wattu Senegaal lors de leur marche du 14 octobre dernier.
Le collectif régional des producteurs de banane de Tamba (Corprobat) a profité de la visite de Macky Sall pour lister les difficultés qui, selon eux, plombent la filière.
Dans le cadre de sa tournée économique, le Président Macky Sall a visité hier, les plantations de banane de la capitale orientale. A cette occasion, les producteurs l'ont accueilli par un chapelet de doléances. En effet explique Adama Ndao, secrétaire général du Collectif régional des producteurs de banane de Tamba (Corprobat), la filière est confrontée à plusieurs difficultés dont leur solution contribuerait grandement à l'atteinte de l'autosuffisance en banane. Entre autres difficultés, il évoque la faible productivité. Actuellement indique M. Ndao, ils ne produisent que 15 tonnes/ha, alors dans les normes, ils devraient atteindre les 60 tonnes/ha.
"Il y a un réel gap", déplore le secrétaire du collectif. Et cela selon lui, "est dû à un manque de moyens". "Le système d'irrigation, déplore-t-il, est encore rudimentaire. Dans beaucoup de plantations, les producteurs arrosent toujours en utilisant les raccords. Il faut que le système d'irrigation soit modernisé et adapté à la réalité."
Aussi souligne M. Ndao, "la concurrence de la banane ivoirienne est aussi un réel frein. La banane locale est fortement concurrencée par celle ivoirienne, beaucoup plus présentable et de meilleure qualité. C'est parce qu'il manque considérablement de stations de conditionnement pour les producteurs. Ce sont des unités trop chères que les producteurs ne peuvent pas se procurer. Une station de conditionnement coûte au bas mot, 25 millions de francs. Les producteurs ne peuvent pas l'acheter".
A son avis, "il n'y a que l'État qui puisse aider les producteurs en leur procurant ces unités, trop importantes pour le secteur. La région n'en compte que trois que le Pademas (programme de développement des marchés) avait trouvés aux producteurs".
"Le système de transport est aussi à déplorer, rappelle, le secrétaire du Corprobat. Les bananes sont le plus souvent transportées par des charrettes et autres moyens non adaptés, jusqu'aux stations. Et ces moyens altèrent les produits et les rendent moins compétitifs. Il nous faut des tracteurs et des camions frigos, beaucoup plus adaptés pour le transport des produits. C'est seulement si ces conditions sont respectées, que la banane sénégalaise sera compétitive", martèle Ndao
Macky Sall annonce des investissements de 2,5 milliards dans la filière
Face à ces préoccupations, Macky Sall a promis un investissement de 2,5 milliards qui seront injectés dans la filière banane. Selon le chef de l'État, le Sénégal qui a une consommation annuelle de 50 mille tonnes de bananes, produit en moyenne, 28 mille tonnes. Ce qui lui fait dire qu'il y a encore du chemin à faire. C'est pourquoi, soutient-il, dès le mois de janvier 2017, 500 ha de terres seront aménagées et mises à la disposition des producteurs.
Les espaces seront bien aménagés avec tout ce que cela nécessite comme aménagement, promet encore Macky Sall. Il s'agit d'accompagner les producteurs dans l'atteinte de l'autosuffisance en banane du pays. Il sera attendu dans ces périmètres aménagés par l'État, de grandes productions, annonce le Président. "L'investissement que l'État y consentira, c'est pour essayer de combler le gap qui est noté entre la production nationale et les besoins du pays en banane", assure-t-il.
Dans ces nouvelles terres qui seront aménagées et données aux producteurs, il y sera attendu une production d'au moins 20 mille tonnes par an. Les investissements coûteront 2,5 milliards, selon le chef de l'État. Tout cela, pour accompagner le secteur et booster l'autosuffisance.
Toutefois, précise-t-il, "rien que pour la première année d'exploitation, les productions pourront générer jusqu'à 4,5 milliards de francs, le double des investissements consentis. C'est pourquoi, martèle le président, "ce ne sera pas des investissements à perte mais, bien rentables et très profitables".
Et de poursuivre : "Ces mêmes investissements qu'on aura à consentir dans le Tamba et le Vélingara permettront de créer 3.000 emplois directs, sans compter les autres débouchés. Et ça va permettre de lutter aussi contre le chômage dans la zone."
Le professeur Malick Ndiaye - qui considère que la prorogation du mandat de Malick Gakou à la tête du Front pour la défense du Sénégal/"Mankoo wattu Senegaal" est une violation du code de conduite de ladite plateforme - "brûle" la classe politique sénégalaise. Dans l'entretien qu'il nous a accordé, hier, le président du Comité d'initiative des intellectuels du Sénégal (Ciis) est allé jusqu'à assimiler l'attitude des politiciens à de "l'athéisme des valeurs".
Quel bilan faites-vous de la marche de "Mankoo wattu Senegaal" du 14 octobre dernier ?
L'opposition et le pouvoir ont terni l'image du Sénégal. Les opposants, parce que la Place Washington ne fait pas partie des objectifs. Le but de l'itinéraire à la Place Washington, c'était de montrer qu'il y a des zones de non-droit dans cette République, que les autorités du pouvoir empruntent, quand ils veulent, tandis que l'opposition est interdite de marche dans le même sens. Le but, c'était d'attirer l'attention. Mais, l'objectif est composé de trois éléments. Les libertés civiles et individuelles, comme celles d'Ousmane Sonko et de Nafi Ngom Keïta. Et la place Washington n'était pas un objectif. Ce n'était qu'un moyen d'éducation et d'information. Le deuxième objectif, c'était un fichier électoral commun, comme en 1992. Le troisième objectif était de contrôler "lep, niep, lune, kune". Une famille, un clan, un frère, ne peuvent pas monopoliser, de quelque manière que ce soit, les ressources communes. C'étaient ça les trois éléments.
Professeur, vous voulez dire que les deux camps, le pouvoir et l'opposition, se partagent la responsabilité des incidents du 14 octobre ?
L'opposition devait aller ensemble à la Place de l'Obélisque pour marcher. C'est là-bas que tout le monde était attendu pour communiquer sur les trois objectifs. C'est la raison pour laquelle, c'est une faute grave pour les opposants d'avoir rebroussé chemin, pour aller prétendument à la place Washington, qui n'était pas notre objectif. La faute de certains opposants, c'est le fait d'avoir indiqué la place Washington, comme un objectif, alors que cela ne faisait pas partie des objectifs. Maintenant, la faute du pouvoir, c'est d'avoir gazé ceux qui étaient à l'Obélisque, alors que ceux qui étaient à l'Obélisque avaient l'autorisation du préfet. Donc, ce sont des opposants et un pouvoir qui ont terni l'image du Sénégal.
La réunion d'évaluation de la marche tenue par les leaders de "Mankoo wattu Senegaal" n'aurait pas été de tout repos, du fait de divergences autour du mandat du coordonnateur. Qu'en est-il réellement ?
Nous avons reproché à Me Abdoulaye Wade de s'être dédit. Il avait dit deux mandats, et au bout de deux mandats, ils ont dit troisième mandat. On a dit "wax waxeet". Nous avons reproché à Macky Sall d'avoir dit : "Je réduis mon mandat de 7 à 5 ans, si je suis élu". Et une fois élu, il a dit : "Naxnaa leen". Ça, c'est du "wax waxeet". Maintenant, le Front n'est pas un Front d'opposants, mais un Front républicain, avec des opposants, des membres de la société civile, des syndicats et des associations. Ce front-là avait un code de conduite disant explicitement que le coordonnateur, son mandat est de un (1) mois non renouvelable, puisque nous l'avons tous voté devant la presse. Le mandat de Malick Gakou est terminé. Au lieu de considérer que quelqu'un d'autre va prendre le relais, il y a des magouilles de politiciens, les mêmes, qui ont décidé de lui accorder trois mois. C'est une illustration de l'identité entre le pouvoir et son "wax waxeet", et puis les opposants et leur "wax waxeet". C'est une illustration du fait que nous avons une même classe politique. Ces deux actes de "wax waxeet" montrent que nous avons affaire à des mêmes types de comportements qui ne sont pas démocratiques ni républicains, du côté du pouvoir, comme du côté des opposants. A cela maintenant, la société civile du Front et les syndicats disent : "Nous ne devons pas faire avant même d'atteindre nos objectifs, ce que nous reprochions à Me Wade, ce que nous reprochions à Macky Sall".
On vous sent très amer...
Au lieu de négocier sur un mois de plus ou deux mois, il aurait mieux valu supprimer la limitation du mandat du coordonnateur et laisser Malick Gakou continuer. Ça aurait été plus fin. Puisque, si on le fait, il s'agit de continuer l'article et non négocier un ou deux mois. Supposons qu'on fasse trois mois. Entre le moment où on sera face aux élections législatives, Malick Gakou va faire jusqu'à décembre un deuxième mandat. On aura seulement deux coordonnateurs possibles. Ça, c'est frustrer les partis. C'est une illustration du fait que cette classe politique, il faut la changer, et le plus tôt sera le mieux, parce que, quand elle est au pouvoir, et quand elle est dans l'opposition, elle a la même culture, c’està-dire l'athéisme des valeurs. Je pèse bien mes mots. Cela veut dire que les gens ne croient jamais en ce qu'ils disent et dans ce qu'ils font.
LA JDS DENONCE UN «COMPLOT POLITICO-JUDICIAIRE»...
CITATION A COMPARAITRE DE BARTHELEMY DIAS DANS L'AFFAIRE NDIAGA DIOUF
Cité à comparaître, aujourd'hui, dans l'affaire de la fusillade devant la mairie de Mermoz-Sacré-Coeur, Barhélemy Dias peut compter sur le soutien des membres de la Jeunesse pour la démocratie et le socialisme (Jds).
Dans un communiqué rendu public, hier, et intitulé "L’affaire Dias, un complot politicojudiciaire", Babacar Diop et ses camarades prennent la défense du député-maire socialiste. "L’instrumentalisation du système judiciaire à des fins bassement politiciennes révèle une fois de plus que le régime actuel s’inscrit résolument, malgré de nombreux sacrifices de notre peuple pour qu’il en soit autrement, ainsi que les promesses de rupture chantées partout, dans la dynamique anachronique d’enfoncer le pouvoir judiciaire dans le gouffre d’une 'justice aux ordres'", assènent ces jeunes socialistes. Et d'enfoncer le clou : "Nonobstant le combat de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums), touchés dans leur amour-propre par cette cruelle vérité, pour que l’indépendance de la justice soit désormais une réalité, les autorités issues de la deuxième alternance, à la surprise générale, s’entêtent à maintenir la troisième mamelle de notre démocratie sur la voie scabreuse de la manipulation aux fins de régler des comptes personnels et politiques".
En effet, la Jds estime: "La réouverture du dossier du meurtre de Ndiaga Diouf par la convocation, ce jeudi, de l’honorable député Barthélemy Dias, obéit tristement à une logique de chantage politico-judiciaire". "D’ailleurs, elle s’est, pendant un bon moment, déployée sur le terrain politique, avant de prendre maintenant des allures judiciaires. Ainsi, combien de fois a-t-on entendu des responsables de l’Alliance pour la République (Apr) brandir, comme une épée de Damoclès sur la tête de monsieur Dias, les menaces de réactiver le dossier précité, s’il ne regarde pas dans la direction indiquée par le pouvoir Apr-Benno ?
Étant tombées dans l’oreille d’un sourd, elles viennent de produire, à travers la machine judiciaire, les effets tant attendus et que tout le monde connaissait", indiquent Babacar Diop et compagnie. Selon eux, "le pouvoir actuel cherche à travers l’instrumentalisation de la justice à lui appliquer les dispositions suivantes de l’alinéa 7 de l’article 61 de la Constitution : 'Le député qui fait l’objet d’une condamnation pénale définitive est radié de la liste des députés de l’Assemblée nationale sur demande du ministre de la Justice'.
En clair, le régime actuel cherche à neutraliser un adversaire politique qui dérange en passant par des moyens peu honorables". La Jds appelle les démocrates de tout bord à 'faire face au monstre qui avance maintenant sans masque". Elle demande aux militants socialistes, "qui n’ont pas encore perdu leur âme", à "se mobiliser pour soutenir Barthélemy Dias". "Le complot politico-judiciaire doit être étouffé par la mobilisation du peuple", soutient ladite entité qui appelle "tous ceux qui hier défendaient monsieur Dias à venir au tribunal, ce jeudi, afin de le défendre et le soutenir". "Sinon, ils seraient dans l’incohérence et seraient tous les complices de cette forfaiture inacceptable. Car, c’est toujours le même combat, défendre un citoyen qui a été agressé dans son lieu de travail et qui a usé de la légitime défense pour sauver sa peau", conclut la Jds
«FAIRE COMPARAITRE M. DIAS EST UNE VIOLATION DE LA CONSTITUTION»
Le leader de la Convergence pour une nouvelle citoyenneté(Cnc) Me Alioune Abatalib Guèye a fait hier face à la presse. il s’est prononcé sur l’actualité dominée par la poursuite du député Barthélemy Dias. il condamne avec la dernière énergie, cette poursuite qu’il considère comme une violation de la Constitution et du règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
«Sur la poursuite judiciaire de Barthélemy Dias, pour coups et blessures volontaires, je pense que c’est une violation de la Constitution et du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. J’ai même introduit un
recours pour attirer l’attention du président de l’Assemblée nationale sur cette irrégularité. Lorsque le député est en session, il ne peut être poursuivi ou arrêté qu’avec l’autorisation de l’Assemblée», a déclaré Me Alioune Abatalib Guéye. «Au titre de cette immunité M. Dias a la pleine latitude de ne pas déférer à cette convocation », précise la robe noire. Très en verve, il estime que rien n’impose à M. Dias d’aller répondre à cette convocation. «La date pour sa comparution est prévue pour le 20 octobre. La justice n’a pas le droit de violer la Constitution, de faire comparaître M. Dias à cette date», rappelle-t-il.
A propos de la découverte du pétrole et du gaz, il s’insurge contre le flou qui entoure ce dossier. «Nous ne comprenons rien sur ce débat entretenu par la cacophonie des déclarations entre l’État et l’opposition. J’estime qu’à la suite des dernières sorties des deux camps, nous ne savons vraiment pas où nous en tenir. Il faut la mise en place d’une commission parlementaire associant des forces du pouvoir, de l’opposition et les non-alignés pour étudier le dossier et donner les éclaircissements nécessaires au peuple sénégalais qui a besoin de savoir », préconise Me Guèye qui parle d’incohérence dans la marche réprimée de l’opposition.
«Il y a un manque d’organisation. Les leaders de l’opposition avaient dit que le fichier électoral et le pétrole étaient les principaux points de revendications de cette initiative. Au finish, l’opposition s’est orientée exclusivement vers autre chose et c’est regrettable », se désole le député non aligné.
LE CONSEIL MUNICIPAL DE SACRE COEUR S’ERIGE EN BOUCLIER AUTOUR DE BARTHELEMY DIAS
Le Conseil municipal de Mermoz-sacré Coeur fustige la réactivation de l’affaire Ndiaga Diouf du nom de ce jeune tué lors d’une attaque à la mairie de Sacré-Cœur. en conférence de presse hier, les défenseurs de Barthélemy Dias parlent d’une volonté de museler un jeune responsable politique qui ne partage plus les idées de la mouvance présidentielle. Ils sont déterminés à défendre leur édile.
Prévue pour aujourd’hui, la tenue du procès de Barthélémy Dias ne laisse pas indifférents les membres du Conseil municipal de Sacré Coeur. En conférence depresse, ils ont manifesté leur indignation par rapport à ce procès qu’ils jugent politique. Le 1er adjoint de la commune, Aliou Tall soutient que «l’attaque de la mairie le jeudi 22 décembre 2011, qui a conduisant à mort d’homme, était un complot exécuté, pensé et planifié par des nervis recrutés et gracieusement payés par le régime d’alors. C’était une opération de liquidation d’un jeune leader politique en la personne de Barthélémy Dias, responsable de la jeunesse de l’opposition la plus significative ». Ces nervis, dit-il, n’avaient aucune crainte pour s’exécuter puisque l’Etat était derrière cet acte. «Les nervis ont perpétré la même opération devant le domicile de Ousmane Tanor Dieng et de Moustapha Niasse en plein jour. Ils étaient tous identifiables et rien ne les a inquiétés», tonne Aliou Tall qui rappelle que le Sénégal était considéré comme une grande démocrate et cité en exemple. Maintenant la justice est piétinée, dégarnie, et à la solde de l’exécutif et de ses affidés. «Ce n’est pas normal que des individus s’attaquent à un maire en fonction sans qu’il ait une intervention des forces de sécurité.
Barthélemy Dias n’a fait que se défendre et défendre l’honneur de diriger cette institution. Nous sommes surpris que ce dossier soit ressuscité», tonne-t-il tout en prévenant cependant : «nous allons suivre de très près ce dossier politique et attirons l’attention des autorités sur le fait que des gens utilisent des armes non conventionnelles pour museler un responsable qui ne fait que défendre ses idées. Nous voulons un procès juste et équitable pour que jaillisse la lumière». Le Conseil municipal réitère son soutien à son maire.
Embouchant la même trompette, le représentant des Imams de la commune, Khalifa Ababacar Ndiaye rappelle que Dias-fils avait demandé aux autorités de lever son immunité parlementaire et de le juger. «La réactivation de ce dossier montre que les autorités veulent le détruire, mais nous n’allons pas l’accepter. Il ne sera pas seul dans ce combat », peste l’Imam qui déplore par ailleurs la répression de la marche de Manko Wattu Senegaal. «Macky Sall qui était à l’époque dans l’opposition avait dénoncé l’attaque de la mairie de Mermoz Sacré Coeur.
Aujourd’hui, il réactive le dossier car Bathélemy Dias n’est plus en phase avec lui, et nous restons ferme sur cette question», argue le représentant des Imams de la commune.
PRISON AVEC SURSIS REQUIS CONTRE CHEIKH MBACKÉ SAKHO
Dakar, 19 oct 2016 (AFP) - Une peine de six mois de prison avec sursis a été requise mercredi à Dakar contre un marabout sénégalais, poursuivi pour avoir critiqué les puissantes confréries musulmanes du pays, en l'absence du prévenu qui a "peur pour sa vie", selon son entourage.
La présidente du tribunal a mis l'affaire en délibéré au 26 octobre. Cheikh Mbacké Sakho, 33 ans,ne s'est pas présenté à l'audience au Palais de justice de Dakar. "Il ne vient plus. Il a peur de venir.
Il a peur pour sa vie", a déclaré à l'AFP un de ses proches. Le parquet, "compte tenu des excuses présentées" par le prévenu, requiert une peine de "six mois avec sursis et une amende d'un million de francs CFA" (plus de 1.500 euros), a déclaré son représentant.
Il est poursuivi pour "injure commise par le biais d'un système informatique sur un groupe de personnes qui se caractérise ou se distingue par la religion".
Ni les avocats des parties civiles, regroupées dans une association religieuse, ni de la défense n'assistaient à l'audience, qui s'est déroulée en présence de fidèles de la confrérie mouride, une des plus influentes au Sénégal.
Lors d'une suspension d'audience lundi, des fidèles mourides avaient menacé physiquement l'accusé, avant que les gendarmes ne le fassent entrer dans le poste de sécurité, tandis que d'autres fidèles tentaient de les en dissuader.
Cheikh Mbacké Sakho avait accusé les marabouts sénégalais de faire du "business" avec la religion et de "tromper" les fidèles, dans une vidéo diffusée sur internet.
Il visait surtout les chefs religieux mourides, les accusant de s'être détournés de la voie du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba.
Il avait ensuite présenté ses excuses dans une autre vidéo, sous la contrainte de fidèles mourides dont certains, selon les médias, voulaient le lyncher.
Le Sénégal, réputé pour sa tolérance religieuse, est peuplé à plus de 90 % de musulmans appartenant pour la plupart à diverses confréries, très influentes dans la vie politique et sociale.
Barth' revient sur la scène politico-judiciaire. Aujourd'hui, le Tribunal sera inondé d'air de Dias. Car, il va repasser le film de l'attaque de la mairie de Mermoz-Sicap-Sacré-Cœur, qui a fait le buzz en 2011. Le député socialiste est désormais face à son destin judiciaire et politique, après 4 ans de tranquillité à l'Assemblée nationale. Mais, la rupture avec son "père politique", qui sera demain devant le tribunal populaire lors d'un point de presse, montre la fracture au sein du Ps où les divisions ne sont plus dans un isoloir. Le "Vert", qui s'est fané, veut désormais être teinté en marron-beige.
Dans le cadre du dialogue avec l'Union européenne, le gouvernement a rencontré hier sa délégation accréditée à Dakar. Le pétrole, le fichier électoral et la situation des prisons étaient au cœur des débats, qui passionnent le monde politique et la société civile.
Le gouvernement sénégalais a réuni hier, lors d'un déjeuner de travail, les diplomates de l'Union européenne afin de les rassurer sur les dossiers qui agitent le landerneau politico-médiatique : il s'agit de la polémique sur le pétrole, le gaz, le fichier électoral dont la fiabilité est contestée par l'opposition, les mauvaises conditions carcérales…
Bien évidemment, le climat politico-social est délétère, comme l'atteste la dernière marche de l'opposition, qui promet de sillonner les ambassades occidentales pour dénoncer les "dérives" du régime en place. Ainsi, les ministres Mankeur Ndiaye (Affaires étrangères), Me Sidiki Kaba (Justice), Abdoulaye Daouda Diallo (Intérieur), Thierno Alassane Sall (Énergie) et Birima Mangara (Budget) ont dressé aux diplomates de l'Ue la situation socio-économique du pays.
Sur la situation énergétique, le ministre Thierno Alassane Sall a livré toutes les informations aux diplomates sur les contrats pétroliers. Cette démarche rencontre l'adhésion de l'Ue. "C'est un débat social important que les autorités mènent déjà. Le pétrole et le gaz sont des ressources importantes qui nécessitent la mobilisation de tous les Sénégalais dans l'intérêt de tous", déclare Joaquim Gonzalez Ducay, chef de la délégation de l'Ue au Sénégal, qui salue la démocratie sénégalaise. "L'Union européenne est en phase avec le gouvernement sur cette question", se félicite Mankeur Ndiaye.
À son tour, Abdoulaye Daouda Diallo a exposé la situation du fichier électoral avec la confection des cartes d'identité. Le ministre de l'Intérieur a également juré la main sur le cœur que le calendrier républicain sera respecté avec la tenue des élections législatives en 2017 tandis que, assure-il, les Locales et la Présidentielle sont calées en 2019. Pour sa part, Me Sidiki Kaba a sollicité l'aide de l'Ue à l'endroit du Sénégal pour la fin des longues détentions préventives en milieu carcéral.
Reconnaissant devant la Délégation européenne que les prisons sénégalaises souffrent de surpeuplement, le Garde des Seaux a indiqué que le gouvernement entend construire d'autres maisons de détention. Initiateur de la rencontre, Mankeur Ndiaye s'est réjoui des succès de la diplomatie sénégalaise matérialisée, selon lui, par la présidence du Conseil de sécurité de l'Onu que doit occuper le Sénégal au mois de novembre. Pour rappel, le Sénégal siège dans cette prestigieuse instance de l'Onu en qualité de membre non-permanent pour la période 2016-2017.