Dakar, 21 oct (APS) – Le Parti socialiste (PS, mouvance présidentielle) entend participer aux prochaines élections législatives sous la bannière de la coalition "Benno bokk yaakaar" (mouvance présidentielle), au vu des consultations menées au sein de toutes ses coordinations, a indiqué son secrétaire national aux élections, Serigne Mbaye Thiam.
"Quelque 17.801 membres ont participé au vote sur 17.830 présents. 16.675 [personnes], soit 93,67%, ont voté pour que le PS aille aux élections en coalition avec le BBY", a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse.
Il y a eu 29 abstentions, à l'issue de ces consultations où la question de la participation du PS sous sous sa propre et seule bannière a obtenu 11,26 voix, soit 6,33% des suffrages exprimés, a relevé Serigne Mbaye Thiam.
En juillet dernier, le secrétaire général du PS, Ousmane Tanor Dieng, adressait une lettre circulaire aux secrétaires généraux des coordinations, pour lancer des consultations à la base, sur les perspectives politiques et électorales.
Les commissions administratives des coordinations se sont réunies pendant cinq mois pour statuer sur la situation du Parti socialiste.
"Les réponses apportées aux différentes questions ont été consignées dans les procès-verbaux transmis au secrétaire permanent du Parti, au fur et à mesure que se déroulaient les commissions administratives des coordinations", a précisé Serigne Mbaye Thiam.
Il a rappelé que cette procédure de consultation est celle habituellement menée depuis 2007, tant pour élire le secrétaire général du PS que pour investir le candidat du parti à l'élection présidentielle.
Au cours des commissions administratives, il a été demandé aux membres de décider si le PS doit aller dans une coalition différente de BBY et avec qui il doit s'allier. Cette consultation a obtenu 448 voix, soit 2,52%. "Il s'agissait aussi, pour ceux qui ont répondu à cette dernière question, de préciser les composantes de cette autre coalition", a rappelé le secrétaire national aux élections.
Quatre composantes ont été citées : il s'agit du Grand Parti, de Taxawu Dakar, de Benno ak Tanor et de Benno Siggil Sénégal, a-t-il précisé.
Le PS compte 138 coordinations dont deux n'ont pas été renouvelées en 2014. Il s'agit de Kaolack Commune et de la 11ème coordination, Patte d'Oie/ Grand Médine, à Dakar.
Dans une interview parue ce vendredi dans le quotidien L'As, le chef de l'Etat, Macky Sall, assure que les législatives se tiendront au plus tard le 29 juin 2017. Des rumeurs faisaient craindre un report de ces élections, surtout après la récente sortie du leader de l'Union pour le Renouveau démocratique (URD), Djibo Kâ, qui proposait leur couplage avec la présidentielle, prévue elle en 2019.
Abdoulaye Wilane, porte-parole du Parti socialiste et Maire de la ville de Kaffrine, parle de la situation interne du PS et de l'actualité politique du Sénégal dans un entretien accordé au magazine d'AFRICA24, LE TALK.
16 ans ! C'est le temps que Tanor est resté sans savourer les délices d'un décret. Ex-puissant patron de la Présidence sous Diouf, OTD travaille désormais pour Macky. Loin du slogan de campagne des Législatives de 1998 où c'était Ousmane travaille pour Diouf (OTD). Depuis hier, il est devenu le Haut conseiller de Macky, en route pour devenir le candidat du Ps de Tanor. Il marche désormais sous l'ombre de Niasse, qui a mis au placard ses ambitions présidentielles.
MACKY À PROPOS DE LA PRÉSIDENCE DE L'UEMOA
"Nous défendons naturellement les intérêts de notre pays comme le font tous les pays. Je dis simplement que je ne suis pas contre le fait que le Niger réclame l'application du Protocole additionnel signé en 2011 par mon prédécesseur"
Le président Macky Sall déborde d'énergie en cette journée du mercredi 19 octobre. passionné d'agriculture et très attaché au monde rural, il est dans son élément quand il quitte la gouvernance de Tambacounda pour se rendre dans les profondeurs des périmètres agricoles de Laboya, Gouloumbou et Médina Yarra. Entamée à 10 h sous un soleil ardent, la dernière journée de sa tournée économique ne s'achèvera que dix heures plus tard à la gouvernance de Kaolack par la remise de matériel du programme d'urgence de développement communautaire (Pudc) aux régions de Kaolack, Kaffrine, Tambacounda et Kédougou. tard dans la soirée, nous nous sommes entretenu avec lui sur son attachement à l'hinterland, les élections législatives et la présidence de la commission de l'union économique et monétaire ouest africaine( Uemoa).
Monsieur le président de la république, vous venez de boucler votre tournée économique de trois jours dans les régions de Kaolack, Kaffrine et Tambacounda. Quelles sont les raisons de votre passion pour l'agriculture ?
Si vous vous rappelez bien, le premier point de mon programme appelé Yoonu Yokkuté, c'était de mettre fin aux injustices sociales et de faire plus d'équité. Lorsqu'on regarde la carte de localisation des infrastructures sociales et de développement, on voit une disparité trop flagrante entre la partie occidentale du pays et la partie orientale. La façade maritime qui comprend les grandes villes draine l'essentiel de l'activité économique ; par contre, la ligne comprise entre Dagana et Kolda est dépourvue d'infrastructures et a de grands besoins en eau et en matériel d'allègement de travaux des femmes.
Pendant ma période d'opposition, lorsque j'ai parcouru durant trois ans le Sénégal des profondeurs, j'ai été particulièrement touché par le dénuement total des populations et des localités de l'intérieur du pays. A l'époque, j'avais parlé à l'Alliance pour la République (Apr) du Nouvel ordre des priorités à définir dans la gestion des ressources publiques si nous arrivions au pouvoir. Nous comptions revoir leur redistribution, nous occuper de nos terroirs de l'intérieur, faire une politique d'aménagement du territoire, sans oublier les difficultés de Dakar liées aux inondations et celles des autres grandes villes.
J'ai d'abord donné une réponse au monde rural par la mise à niveau du Pudc. Programme d'urgence parce qu'avant d'atteindre l'émergence en 2035, il faut que les gens vivent, qu'ils aient accès à l'eau. Autre programme d'urgence, c'est le Programme d'urgence de modernisations des axes frontaliers (Puma). En vérité, il n'y a aucune infrastructure sociale dans les zones frontalières. Il faut faire en sorte qu'elles se sentent entièrement sénégalaises.
En plus, il y a le Pôle prioritaire de développement de la Casamance (Ppdc). Il vise à relancer les activités économiques et sociales de cette région et à la doter d'un certain nombre d'infrastructures de développement en vue d'accompagner le processus de paix. Nous avons plusieurs projets aussi dans les ministères. J'ai lancé le Plan Sénégal Emergent (Pse) qui a repris l'essence du Yoonu Yokkuté et qui lutte contre les injustices sociales et vise à avoir une productivité développante. C'est ce que nous faisons actuellement avec l'agriculture en augmentant les superficies et les rendements, en enlevant la pénibilité pour la rendre attractive.
Ensuite, nous faisons des pistes d'accès au marché de consommation et travaillons pour la transformation des produits agricoles. Il faut donc une approche intégrée, globale ; une approche dans la chaîne de valeurs. Nous sommes toujours dans l'axe 1 du Plan Sénégal Emergent. Il faut, non seulement, à travers la décentralisation, donner davantage de contenu à nos territoires, mais aussi accompagner les producteurs dans la mécanisation, l'augmentation des capacités dans les intrants nouveaux pour que l'agriculture soit une agriculture de développement avec des objectifs d'autosuffisance en riz, en oignon, en tomate, mais aussi nos capacités d'exportation de produits horticoles. Pour chacune de ces spéculations, y compris la banane, nous avons fixé des objectifs précis et nous mettrons les moyens qu'il faut.
À titre d'exemple, en 2015 nous avons injecté 143 milliards F Cfa dans le secteur agricole et cela nous a rapporté 450, pratiquement donc un facteur multiplicatif par 3,5. Vous mettez un et vous récoltez presque quatre. Ce n'est pas une dispersion de nos ressources. Si le Sénégal parvient à enrichir ses producteurs au lieu d'importer du riz, si 200 milliards F Cfa restent ici et vont aux producteurs, on les enrichit. C'est cela le sens de la politique que je mène à travers le PSE et cela n'en est que l'axe 1.
Outre l'agriculture, vous misez aussi sur les infrastructures.
Nous avons aussi un programme pour les infrastructures de soutien au développement : autoroutes, routes, pistes, ponts, etc. Nous allons construire un grand pont à Foundiougne, l'un des plus grands d'Afrique de l'Ouest. Le financement a été accordé. Nous allons renforcer le projet autoroutier et le 24 prochain, nous inaugurons l'axe Diamniadio- Aibd-Sindia. Vous voyez donc avec quelle cadence nous avançons sur les autoroutes. J'y reviendrai lundi pour montrer toute la cohérence de notre politique de transport. Nous allons publier un livre blanc pour montrer secteur par secteur, l'évolution du budget.
Aujourd'hui, nous sommes à 3360 milliards F Cfa, alors que quand j'arrivais au pouvoir nous étions à 2.200 milliards F Cfa. En quatre ans, nous avons fait un bond de plus de 1.000 milliards. Sur le budget d'investissement qui assure réellement le développement, nous sommes à plus de 1.200 milliards alors que nous étions à moins de 600 milliards en 2012. C'est cela qui va nous permettre d'assurer nos objectifs de développement et d'atteindre l'émergence. L'autre axe et non le moindre, c'est la gouvernance qui est un des piliers du Pse, mai aussi l'Etat de droit, la sécurité. Nous devons veiller à ce que notre pays continue d'être sûr.
Nous avons lancé l'Office national de lutte contre la corruption (Ofnac), initié la politique de déclaration de patrimoine et adhéré à l'Initiative pour la transparence des industries extractives (Itie). Le Sénégal est le seul pays d'Afrique à avoir publié l'ensemble de ses contrats miniers et pétroliers. Nous allons bientôt passer d'un statut d'observateur à celui de membre à part entière de l'Itie. Je pense que tout cela est positif dans l'évolution de notre pays vers l'émergence. Par la grâce de Dieu, nous avons des perspectives heureuses et il faut que nous nous concentrions sur ces activités et c'est ce que j'ai demandé au gouvernement : c'est-à-dire de rester dans le temps de l'action, d'expliquer certes quand c'est nécessaire mais de rester dan le temps de l'action.
Avec les réalisations que vous êtes en train d'égrener, pourquoi voulez-vous reporter les législatives comme le laisse croire une certaine opinion ?
C'est de la spéculation et c'est prématuré de parler des législatives. Avec moi, la démocratie ne peut pas faiblir, car je suis un démocrate. Durant toute ma vie, j'ai lutté pour la démocratie, les libertés. Ce n'est pas aujourd'hui qu'on va nous donner des leçons de démocratie. Certes nous sommes humbles dans nos manifestations, dans nos actions, mais nous restons quand même des acteurs de premier plan pour la consolidation de la démocratie dans ce pays. Il n'y a d'ailleurs pas de raison qu'il n'en soit pas ainsi.
Le calendrier électoral est connu. Les élections législatives se tiendront au plus tard le 29 juin prochain, date à laquelle elles s'étaient tenues en 2012. La date sera fixée et il n'y a pas de débat possible sur cet agenda. Je ne suis pas dans la spéculation, dans les calculs politiciens. Le calendrier républicain sera respecté.
L'Uemoa va se choisir un nouveau président de commission en décembre prochain. comment le Sénégal prépare-t-il cette échéance ?
Le Sénégal ne fait pas sa diplomatie dans la rue ou à travers les médias. Ce que nous devons faire dans le respect des relations que nous avons avec les pays voisins, les pays amis, avec les pays membres des mêmes cercles d'amitié, nous le faisons dans le cadre de la diplomatie. Nous défendons naturellement les intérêts de notre pays comme le font tous les pays. Je dis simplement que je ne suis pas contre le fait que le Niger réclame l'application du Protocole additionnel signé en 2011 par mon prédécesseur. C'est son droit, mais mon droit aussi, c'est de faire en sorte que le Sénégal, deuxième économie de l'Uemoa, ne soit pas considéré comme quantité négligeable. Vous croyez que c'est logique !
À partir de là, on doit regarder les éléments de l'équation et trouver une solution juste. Il faut que les choses soient bien posées. Je reçois d'ailleurs l'envoyé spécial du Président Issoufou ce jeudi (Ndr : hier). Le Sénégal a toujours eu la présidence de la Commission de l'Uemoa puis de 2002 à 2010, elle a été dirigée par le Mali. Et depuis, elle est devenue instable. Le Sénégal a pu se rattraper mais pour un mandat seulement. C'est ce qu'avait signé mon prédécesseur. Je dis d'accord, on va respecter ce qui a été signé, mais le Sénégal, deuxième puissance de l'Uemoa, doit-il rester sans poste ? Si avec mon frère et ami le Président Issoufou et les autres chefs d'Etat de l'Uemoa, nous parvenons à trouver les bonnes combinaisons et que chacun y trouve son compte, le Sénégal est preneur.
Quitte même à ce que le Sénégal prenne le poste de vice-gouverneur de la banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (Bceao) ?
Tout cela peut participer comme consolation, mais il faut trouver des réponses appropriées, sinon c'est injuste. Et personne ne peut obliger un pays souverain et membre à avoir telle ou telle attitude. Ce n'est donc que dans le dialogue, la concertation et le respect mutuel que nous pourrons y arriver. Et je pense que c'est cet esprit qui anime aussi mon homologue, le Président Issoufou du Niger. J'ai beaucoup d'affection et d'admiration pour lui et c'est réciproque. Mais dans le cas de la présidence de la Commission de l'Uemoa, chacun défend les intérêts de son pays, mais nous le ferons aussi dans l'intérêt de la communauté.
L’OPPOSITION DENONCE UN RAPPORT NON CONSENSUEL
LE DOCUMENT DE LA COMMISSION DE REVUE DU CODE ELECTORAL REMIS AU MINISTRE DE L’INTERIEUR
L’opposition continue de dénoncer l’absence de consensus dans le rapport de la commission technique de revue du code électoral. d’autant que le document remis hier au ministre de l’intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, comporte 8 points de désaccords. Selon Déthié Fall de Rewmi, le ministre de l’intérieur a déjà montré ses limites.
L’opposition n’est pas satisfaite du rapport de la revue du code électoral remis hier au ministre de l’Intérieur. Déthié Fall et ses camarades dénoncent le comportement de Abdoulaye Daouda Diallo qui n’a pas voulu ouvrir le débat lors de la remise du document. Selon le numéro 2 du Rewmi, c’est un comportement particulièrement craintif pour quelqu’un qui veut rassurer. «Sa personne constitue le premier élément à problème dans le processus électoral. Son départ n’est plus une demande de l’opposition, mais une demande sociale. C’est quelqu’un qui a montré ses limites objectives, il n’est capable d’organiser une élection transparente dans ce pays. Ce qui s’est passé aujourd’hui le prouve ç suffisance pour ceux qui en doutaient », peste Déthié Fall qui relève des désaccords majeurs concernant des points essentiels.
Entre autres, il s’agit selon lui, de la confirmation et de la radiation d’électeurs non votants, et de l’augmentation du nombre de députés à l’Assemblée nationale de 150 à 160 pour la diaspora. «Ce quota doit être tiré du nombre de 150 déjà existants, car les populations s’interrogent sur l’utilité des députés de la diaspora. Il est important d’instaurer le bulletin unique pour des raisons économiques au lieu de deux bulletins par candidats», clame le rewmiste qui déplore le mode de scrutin, aux législatives, avec un seul tour à la place d’un scrutin majoritaire à deux tours. Compte tenu de tout cela, Déthié Fall pense que Abdoulaye Daouda Diallo doit cesser de gérer le plus rapidement possible le processus électoral.
A propos de la répression de la marche de l’opposition tenue le 14 octobre dernier, Déthié Fall fulmine : «au lieu d’encadrer la marche, ils nous ont gazé, ne voulant pas écouter ce que nous avions à dire. Ils n’ont qu’à se réapprovisionner de gaz lacrymogènes car ce que Macky Sall candidat avait refusé, nous n’allons pas l’accepter aujourd’hui».
AMSATA SALL, PRESIDENT DE LA COMMISSION TECHNIQUE DE REVUE DU CODE ELECTORAL «IL Y A EU CERTES DES DIVERGENCES…»
Selon le président de la Commission technique de revue du code électoral, Amsata Sall, cette structure est devenue par la force des choses un instrument essentiel d’évaluations de dispositions légales et réglementaires sur le mode d’élections et de propositions d’enrichissement du code électoral symbolisant l’option stratégique pour le dialogue politique et la concertation participative et inclusive. «La pluralité de la Commission de cette année résulte en partie de sa large composition, en plus de ses membres classiques. Ce qui a regroupé des experts électoraux et les différentes formations politiques», dit-il avant de reconnaître toutefois des divergences mais le seul fait de rester en conclave durant 45 jours pour échanger constitue un motif de satisfaction. «Les approches différenciées ont permis d’approfondir les questions et discussions marquées par l’expression de sensibilités différentes », dit-il.
Pour le ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, ce rapport est le fruit de beaucoup d’efforts, de réflexions intenses et croisées et provient d’acteurs divers et de spécialistes de la matière. « Le dialogue national autour des questions sociétales majeures apparaît comme un impératif au regard du contexte international marqué par des défis sécuritaires énormes. Le recours au dialogue politique transcende les contingences du moment et relève d’un choix optionnel stratégique de notre pays illustré par plusieurs versions du code électoral», argue le ministre.
BARTHELEMY DIAS SE LIVRE A DE FRACASSANTES REVELATIONS
Le député-maire socialiste de Mermoz-Sacré-coeur a fait feu de tout bois, hier, lors de son face-à-face à la presse, après que son procès a été renvoyé sine die. Barthélemy Dias a fait de fracassantes révélations.
Après le renvoi de son procès, dans l'affaire de la fusillade devant la mairie de Mermoz-Sacré-coeur, qui a coûté la vie à Ndiaga Diouf, Barthélemy Dias a fait face à la presse, hier, pour livrer ses sentiments. "Je souhaiterai rappeler à Moustapha Niasse, président de l'Assemblée nationale, que je lui ai adressé une correspondance, il y a de cela deux ans. Et j'ai adressé cette correspondance aux 149 députés de l'Assemblée nationale, leur demandant d'avoir l'amabilité et la courtoisie de lever mon immunité parlementaire, je peine à comprendre que jusqu'au moment, où on parle, que cette immunité n'ait pas été levée. On dirait que l'on semble vouloir me pousser à démissionner de l'Assemblée nationale pour faire face à la justice. Ce serait vraiment dommage", a déclaré M. Dias. Avant de poursuivre : "Si je dois démissionner pour faire face à la justice, je le ferai. Ce procès est plus important que ce mandat de député. On doit tenir ce procès par respect à la mémoire du défunt Ndiaga Diouf, par respect à sa famille, mais aussi par respect au peuple sénégalais. J'ai été jugé dans ce même tribunal dans l'affaire des panneaux publicitaires. J'étais député à l'Assemblée nationale".
«Nous n'accepterons pas un procès sans commanditaire»
A la question de savoir s'il estime qu'il y a des soubassements politiques dans cette affaire, Barthélemy Dias a asséné : "Il y a des problèmes politiques au Ps. Il y a certains responsables qui veulent donner des gages de soutien au président de la République, sans passer par les instances de décisions du parti. Je fais partie de ceux qui pensent qu'il y a des soubassements politiques. Il y a un complot politique qui ne passera pas". A son avis, "ce procès concerne l'intelligence des Sénégalais". "Ceux qui ont comploté sur le dos des Sénégalais, je leur demande d'aller revoir leur copie. Il ne peut pas y avoir de procès équitable sans commanditaire. La scène de crime a été tronquée. Je n'ai jamais été entendu et j'ai été mis sous mandat de dépôt. Parce que je ne devais pas participer à une élection présidentielle. C'est aussi simple que cela", a renchéri le député-maire de Mermoz-Sacré-coeur.
«Le moment venu, on vous donnera la preuve de qui est le commanditaire»
Sur sa lancée, M. Dias de rappeler : "J'ai obtenu une liberté provisoire après trois demandes. Il y a un élément du dossier qui a motivé le doyen des juges qui m'a donné la liberté provisoire. C'est que l'autopsie qui avait été fait sur le corps du défunt a prouvé que la personne qui a atteint le défunt était en position couchée ou accroupie. Et dans cette bagarre, à aucun moment, je ne me suis couché ou accroupi".
Faisant dans le déballage, il dira : "Ceux qui ont reçu un non-lieu étaient dans la sécurité présidentielle de l'époque. Les relevés téléphoniques sont là. Le doyen des juges a convoqué deux de ses gardes du corps qui ont été entendus au tribunal et qui ont été mis sous mandat de dépôt sur la base de relevés téléphoniques. Arrivés à Rebeuss, je les ai vus de mes propres yeux. Ils ont fait deux heures de temps, il ont été libérés le même jour. On a même pas bouclé l'enquête, ils ont obtenu un non-lieu". "Nous n'accepterons pas un procès sans commanditaire. Le moment venu, on vous donnera la preuve de qui est le commanditaire. Il parlera dans les radios. Vous entendrez sa voix sur les réseaux sociaux. Moi, je ne suis pas un criminel", a-t-il conclu.
LE MAIRE DE MERMOZ-SACRE-COEUR DRAINE UNE FOULE IMMENSE AU PALAIS DE JUSTICE
CITE A COMPARAITRE DEVANT LE TRIBUNAL CORRECTIONNEL
La forte chaleur à Dakar n’a pas entamé, hier, l'ardeur des nombreux souteneurs de Barthélemy Dias, qui ont envahi le Palais de justice de Dakar. Déjà, à 7 heures, la salle 3, où devait se tenir l'audience était archicomble. A cette heure, les forces de l’ordre avaient fini de quadriller la devanture de la salle.
Une barrière était installée et les entrées filtrées. Dans le hall, une forte présence des agents municipaux de la mairie de Mermoz- Sacré-Coeur attire l'attention. Ils distribuent des tracts sur lesquels on pouvait lire : «La convocation de Barthélemy Dias devant les tribunaux procède d’une volonté du régime du Président Macky Sall de neutraliser un adversaire politique redoutable, mais les Sénégalais n’acceptent plus une instrumentalisation de la justice pour des règlements de comptes».
Parmi les nombreux souteneurs du maire de Mermoz-Sacré-Coeur, on note la présence de responsables politiques, de députés et de maires. La plupart de ces responsables sont issus des rangs de l'opposition sénégalaise. Au sortir de l’audience, qui a été renvoyée sine die, des souteneurs du député-maire socialiste, surexcités, criaient à tue-tête : «Barth, Barth».
LE PROCUREUR RENVOIE BARTH A L’ASSEMBLEE
PROCES RELATIF AU MEURTRE DE NDIAGA DIOUF IMPLIQUANT LE MAIRE SOCIALISTE DE SICAP-MERMOZ
Le procès relatif au meurtre de Ndiaga Diouf pour lequel Barthélémy Dias comparaissait hier, jeudi 20 octobre, a été finalement renvoyé sine die. Le Procureur a en effet exigé, peu avant le début de l’audience, la levée de l’immunité parlementaire de Barthélémy Dias avant sa comparution.
La famille de feu Ndiaga Diouf, tué lors de l’attaque de la mairie de Mermoz-Sicap-Sacré Cœur le 22 décembre 2011, sous Abdoulaye Wade, doit encore patienter quelques jours voire des mois avant de connaitre la vérité autour de ce drame.
En effet, appelée à la barre du tribunal correctionnel de Dakar hier, jeudi 20 octobre, l’affaire du meurtre de Ndiaga Diouf dans lequel le maire de Mermoz-Sicap-Sacré Cœur, Barthélémy Dias, comparait n’a pas finalement été vidée. Malgré la présence de tous les acteurs à la salle 3 du Palais de justice Lat Dior de Dakar, prise d’assaut dès les premières heures de la matinée par des militants et responsables politiques pour cette première audience, Barthélémy Dias a vu son procès renvoyé à une date ultérieure sur demande du Procureur.
Le maitre des poursuites a, en effet, requis la levée de l’immunité parlementaire du député Barthélémy Dias, avant sa comparution. Et, pour motiver sa décision, le procureur de la République, estimant que cette affaire n’est pas une affaire de flagrant délit, mais un dossier d’instruction, a indiqué que le règlement intérieur de l’Assemblée nationale interdit la convocation d’un parlementaire sans l’accord au préalable du président de l’institution parlementaire.
C’est dans ce sens qu’il a requis un sursis à statuer jusqu’à ce que la levée de l’immunité parlementaire du député soit prononcée par l’Assemblée nationale qui est en session.
Vêtu d’un boubou blanc, Barthélémy Diaz, arrivé dans la salle où devait se tenir son procès quelques minutes avant 9 heures juste avant son camarade de parti, le maire de Dakar Khalifa Sall, visiblement pas d’accord avec ce rapport, a pris la parole pour signifier au juge Seck Diouf, qu’il a déjà renoncé à son immunité parlementaire. «Par voie épistolaire, j’ai saisi le bureau de l’Assemblée pour renoncement à mon immunité parlementaire. Je veux être jugé », a notamment lancé le maire de Mermoz-Sicap-Sacré Cœur au juge qui a répliqué : «Ce n’est pas au prévenu de renoncer à son immunité parlementaire pour être jugé, dans une affaire en justice». Toutefois, Dias n’est pas le seul à s’offusquer de ce renvoi. En effet, du côté des avocats de la famille du défunt, on est même allé jusqu’à convoquer le jugement du numéro 2 du Parti démocratique sénégalais (Pds), Oumar Sarr du Pds, jugé alors qu’il était député pour demander la poursuite de l’audience. Mieux, les avocats de la partie civile estiment que les faits pour lesquels Dias fils et co-prévenus comparaissent, ont été commis avant que ce dernier ne soit député.
Il faut souligner que lors de cette audience, Dias fils n’était pas seul à comparaitre devant la barre du tribunal correctionnel de Dakar lors de l’audience d’hier. À la barre, étaient également appelés ses co-prévenus poursuivis pour les délits d’association de malfaiteurs, rassemblement illicite suivi d’actions diverses, détention d’armes sans autorisation administrative, menaces verbales de mort, coups mortels, coups et blessures. Il s’agit de : Seydina Omar Mangane, Ameth Guèye, Abdoulaye Diène, Samba Diouf alias Ndiol, Babacar Sy Doucouré, Habib Dieng, Malick Thiombane, Badara Guèye, Boubacar Faye, Cheikh Makiyou Siby, Bocar Sy et Cheikh Diop. Lors de cette audience, plusieurs leaders du front Manko Wattu Senegaal ont effectué le déplacement au tribunal pour manifester leur soutien à Dias fils dont Malick Gakou, le professeur Malick Ndiaye, le député Mamadou Lamine Diallo, leader de Tekki pour ne citer que ceux-là.
REACTIONS… REACTIONS… REACTIONS…
ME EL HADJI DIOUF, AVOCAT DE BARTHÉLÉMY DIAS : «En le convoquant, il savait pertinemment qu’on ne pouvait pas le juger»
Comme vous le savez, la Constitution sénégalaise et le règlement intérieur de l’Assemblée nationale protègent les députés du peuple sénégalais. Barthélémy Dias bénéficie d’une immunité parlementaire. En le convoquant, il savait pertinemment qu’on ne pouvait pas le juger. C’est à la limite même une violation de la Constitution et de la loi sénégalaise. Le Tribunal était dans l’impossibilité de juger cette affaire. C’est pourquoi, il a ordonné le sursis et renvoyé sine die cette affaire.
Barthélémy Dias a toujours demandé à ce que son immunité soit levée pour qu’il soit jugé mais la loi est plus forte que lui. Barthélémy n’est pas au-dessus de la Constitution. L’immunité parlementaire est une disposition constitutionnelle d’ordre public qui protège tous les députés donc supérieure à sa volonté. C’est cette dernière qui le protège. Il veut être jugé certes mais ce serait une violation de la loi. Il doit attendre que cette immunité soit enlevée. Le poursuivant peut demander la levée de l’immunité parlementaire, mais seulement si ses arguments sont fondés. N’importe quel député peut demander mais c’est à l’Assemblée de voir.
PAPE MOR NIANG, AVOCAT DE LA FAMILLE NDIAGA DIOUF : «On n’a pas été vraiment surpris par cette position du parquet»
C’est une exception qui n’a même pas été soulevé par les avocats de Barthélémy Dias. C’est ce qui parait un peu bizarre, c’est l’immunité parlementaire de monsieur Dias. Ce dernier a toujours soutenu qu’il veut être jugé. Il s’est présenté lui-même devant la barre. Donc, rien ne s’opposait à ce que le jugement ait lieu. On a été vraiment surpris par cette position du parquet. Mais, nous gardons notre calme et nous avons toujours confiance en la justice. Nous attendons que cette affaire soit amenée devant la barre. Nous voulons l’éclatement de la vérité. Nous allons faire les démarches pour que l’immunité parlementaire de Dias soit levée.
MAMADOU LAMINE DIALLO, DÉPUTÉ DE TEKKI : «Il y a des relents politiques dans cette affaire»
Ma position par rapport à cette affaire est constante. À l’époque, nous nous battions pour l’approfondissement de la démocratie au Sénégal. Je continue ce combat. Je suis avec lui sur ce dossier. Et je crois que tous les démocrates devraient le faire parce que ce qui s’est passé, nous le savons, c’est une organisation visant à agresser les leaders de Benno Siggil Sénégal et du M23. Donc, ce qui s’est passé s’est passé, il y a eu des aspects regrettables mais en ce qui le concerne, nous le soutenons jusqu’au bout. C’est clair qu’il y a des relents politiques dans cette affaire. Macky Sall ne fait que ça. Moi-même, pour avoir dit, pendant la campagne électorale en tant député, que le directeur général du port a une ambition présidentielle, on m’a trainé en justice pour me condamner. Il faut être le régime de Macky Sall pour faire ce genre de chose. Il utilise la justice pour faire des règlements de compte politique. C’est inacceptable pour quelqu’un qui a signé la charge de gouvernance démocratique des Assises nationales. C’est une honte.
KHALIFA SALL, MAIRE SOCIALISTE DE DAKAR : «On a voulu un peu le mettre dans une posture de faiblesse»
D’abord, il faut rendre grâce à Dieu, prier sur le prophète, prier pour le défunt Ndiaga Diouf, renouveler nos condoléances à sa famille. Il faut aussi se féliciter de ce que Barthelemy Dias ait eu gain de cause. Il n’a de cesse depuis cet évènement à demander à être jugé. Quand il a été député, il a demandé à être jugé. Pourquoi a-t-on attendu jusqu’à maintenant ? C’est un procès politique, d’autant que depuis 2011, Barthélémy Dias a toujours demandé à être jugé et il a fait la prison pour cela. Maintenant, on l’attrait tout en connaissant sa situation spécifique. Si on laisse libre cours à notre esprit, on subodorerait une velléité, une volonté de casser un homme politique. Le contexte ayant changé, sa posture ayant évolué, on a voulu un peu le mettre dans une posture de faiblesse. Qui connait l’homme sait que ce sera vain.Le combat qu’il mène est un combat de conviction, un combat pour lequel nous sommes tous là. Nous ne voulons pas que la situation de Ndiaga Diouf reste non éclaircie. Il faut qu’on le fasse dans des conditions qui soient conformes avec la loi.
DÉPUTÉ SEYNABOU WADE DU PDS : «Depuis deux ans, il a demandé à ce qu’on enlève son immunité»
Depuis deux ans, il a demandé à ce qu’on enlève son immunité parlementaire. Il faut aussi que la justice nous permette de renoncer à notre immunité parlementaire si nous le voulons. Je pense que ce dossier doit être classé. Vous vous rappelez du contexte politique qu’il y avait en ce moment-là. Je ne parle pas de la situation actuelle car le problème de Bennoo Bokk Yaakaar est le cadet de mes soucis. En 2011, c’était vraiment la grande bataille entre politiciens et ce qui s’est passé s’est passé. C’est regrettable parce qu’il y a eu mort d’homme mais on doit classer ce dossier sans suite. Vous avez vu aujourd’hui, autant qu’ils ont convoqué Barthélémy Dias, ils ont convoqué aussi les gens du Pds. Et, ce n’est pas la première fois qu’un homme est mort dans des échauffourées.
BANDA DIOP, MAIRE DE LA COMMUNE DE PATTE D’OIE : «Il faut arrêter de politiser les institutions»
Cette affaire remonte en 2012 et l’opposition d’antan qui est aujourd’hui au pouvoir avait fait le serment d’en tirer toute la lumière. Aujourd’hui, ce balbutiement qui a eu dans ce dossier apparaitrait comme une mainmise du ministère public qui est une force régalienne sur cette affaire. Je lui adresse mon soutien en tant que collègue maire et lui apporte le soutien de l’ensemble des maires de Dakar. Malgré cette affaire, Barthélémy Dias avait été investi sur les listes des députés avec un casier judiciaire vierge. Il est aujourd’hui dans le parlement et avait même un poste de responsabilité au niveau du bureau de l’Assemblée nationale. Ils doivent laisser tranquille le maire Barthélémy Dias pour qu’il continue à vaquer à ses occupations. Il faut arrêter de politiser les institutions. L’avenir politique de Barthélémy ne dépend pas de son immunité parlementaire. Parce que connaissant son courage et son engagement, je sais que même si l’Assemblée voulait se prononçait sur cette affaire Barthélémy ne va pas laisser ce débat prendre place à l’Assemblée nationale. Il va lui même enlever sa casquette. Jusqu’à présent, nous pensons qu’il est innocent. Il a été victime d’une agression. Nous ne pouvons pas comprendre que ce dossier soit appréhendé de manière politique.