Autopsie
Le ministre de la Justice l’avait annoncé, samedi, au sortir de sa rencontre avec les détenus de Rebeuss : l’autopsie d’Ibrahima Fall, le jeune prisonnier tué dans la mutinerie à la prison centrale de Ndakaaru, mardi dernier, a été faite, hier lundi. Et il ressort des premiers éléments de cette autopsie qu’Ibrahima Fall a bien été tué par balle. C’est en tout cas, la conclusion à laquelle a abouti le médecin légiste de l’hôpital Aristed Le Dantec qui a pratiqué cette autopsie. Selon l’homme de l’art, Ibrahima Sall avait des plaies pénétrantes au thorax et au niveau du crâne et des perforations sur le poumon droit. Ce qui signifie qu’il a reçu de coups. Car, et ce n’est pas tout, Ibrahima Fall a aussi été victime de lésion cérébrale et de plusieurs hémorragies.
Autopsie (bis)
Toutefois, le légiste a estimé que c’est le coup reçu d’une arme à feu qui est la cause du décès. Pour dire qu’il a été donc tué par balle. L’autopsie terminée, son corps a été mis à sa disposition de sa famille qui peut désormais le récupérer afin de procéder à son enterrement. Une famille qui a pu prendre connaissance des résultats de l’autopsie et dont la journée d’hier s’est résumée en une valse entre l’hôpital Le Dantec, le bureau du Directeur de l’administration pénitentiaire, le Colonel Daouda Diop, et la Division des investigations criminelles (Dic) de la police pour les besoins des auditions, dans le cadre de l’enquête ordonnée par le procureur de la République. A Rebeuss où ils ont été reçus par le Colonel Diop, les parents du défunt ont eu la promesse ferme que toute la lumière sera faite sur cette affaire.
Aïda Mbodj…
Le député Aïda Mbodji pêche dans les eaux troubles de l’Alliance pour la République dans la commune de Mbacké. A peine la mouvance présidentielle a-t-elle savouré sa victoire à l’élection des Hauts conseillers des collectivités territoriale, que l’ancienne mairesse de Bambey entame un processus de démantèlement des bases de l’Apr à Mbacké pour massifier son mouvement, l’Alliance pour la démocratie. Aly Penda Diouf de l’Association pour le développement des quartiers périphériques, membre de l’Apr vient de quitter cette formation avec l’écrasante majorité des habitants de Senthiou Darou Salam. M. Diouf a descendu en flammes le maire de la ville et les responsables locaux pour leur mépris et le non-respect de leurs engagements. «Voilà une localité de 10 000 habitants qui est laissée à elle-même. Il n’y a ni eau, ni électricité, ni poste de santé encore moins de voies d’accès. Cette partie de Mbacké est le dépotoir des ordures de la ville», dénonce M. Diouf.
…Débauche à l’Apr Mbacké
Il regrette aussi «l’insécurité galopante à cause du manque d’éclairage». Et pourtant, dit-il, «nous détenons près de 50% de l’électorat à Mbacké. Le maire de la ville nous a utilisés pour accéder à la mairie avant de nous tourner le dos. Lors du référendum, nous avons soutenu Benno Bokk Yakaar qui nous a trahis. Moustapha Cissé Lo nous a même dit que ‘l’Apr est une formation sans leader je ne connais rien de ce parti et je ne peux rien faire pour vous débrouiller vous. Je ne peux pas être votre interlocuteur’». Les autres responsables, poursuit-il, «n’en parlons même pas. Nous avons décidé de rallier l’opposition avec Aïda Mbodji pour défaire Bby aux prochaines législatives et accompagner notre leader jusqu’au palais en 2019». A partir d’aujourd’hui, «nous allons combattre (SMS) jusqu'à sa chute en février 2019», clame-t-il devant une foule en extase. Il annonce pour la semaine prochaine, un grand meeting de rentrée politique dans le département en perspective des législatives de 2017.
Bilan accident
Le bilan de l’accident survenu avant-hier samedi sur l’axe Dahra-Touba s’alourdit. Un troisième cas de décès vient d’être enregistré dans la nuit du dimanche. Il s’agit d’un jeune garçon âgé de 18 ans répondant au nom de Cheikh Ndiaye qui a finalement succombé à ses blessures après son évacuation à Saint Louis. Ce qui porte désormais le nombre de décès à 3. Pour rappel, un Wopouya transportant l’équipe de football Diamdji de Diamdialé était entré en collision avec un car Ndiaga Ndiaye à hauteur du virage de Khatali, samedi après-midi vers 19h30. L’accident avait coûté la vie à deux jeunes supporters et occasionné 29 blessés dont 6 dans un état grave.
Un sous-préfet interdit…
Le sous-préfet de l’arrondissement de Sagatta Djoloff, Moussa Yatt dit s’opposer à toute forme de mariage précoce dans son arrondissement, mettant en garde les parents qui seraient tentés de se tourner vers cette pratique en donnant en mariage leurs enfants sans leur consentement et avant l’âge de 18 ans. Selon lui, les mariages sont fréquents dans cette zone où vivent exclusivement des Peuls. «Si on ne prend pas nos dispositions, il n’y aurait plus de filles dans les écoles», dit l’autorité administrative déterminée à lutter contre ce fléau qui plombe le maintien des filles dans les écoles rurales. Il lance un appel à tout le monde à l’aviser à chaque fois qu’un cas de mariage précoce se présente dans l’arrondissement de Sagatta. Désormais le sous-préfet Moussa Yatt n’acceptera plus qu’une fille qui a moins de 18 ans soit donnée en mariage.
…Les mariages précoces
Les parents qui refusent de se conformer à cette loi seront traduits devant la justice martèle-t-il. Il faut signaler qu’au Djoloff, le maintien des filles à l’école est un casse-tête pour les autorités en charge de l’éducation. Malgré les campagnes de sensibilisation, ce fléau demeure toujours un handicap chez les filles. Le sous-préfet Moussa Yatt s’exprimait en marge des journées culturelles organisées par l’Association pour le développement de Deck Vote. Les populations de cette localité, située dans la commune de Thiaméne-Pass, ont profité de la présence des autorités et du parrain de la présente édition, Moussa Sow professeur d’’anglais à l’Université Gaston Berger de Saint Louis et originaire de Deck Vote, pour réclamer de l’électricité, de l’eau et d’une piste de production qui relie le village à la route Nationale 3 distante d’un kilomètre.
Le Sytjust…
C’est parti, aujourd’hui, pour une nouvelle grève de 72h des travailleurs de la justice. Elle entre dans le cadre du 4ème plan d’actions du Sytjust et sera observée sur toute l’étendue du territoire national. Pour les responsables du syndicat, le déclenchement de ce 4e plan d’actions est «en réaction au non-respect des engagements auxquels le (nguurnement) avait souscrit dans le cadre des négociations avec le Sytjust le 8 août 2016 au ministère de la Justice». Ayé Boun Malick Diop & Cie rappellent que «le comité technique créé pour réfléchir sur la réparation du dommage causé aux Travailleurs de la Justice par le décret réduisant les frais de nantissement devait déposer ses recommandations avant le 29 août 2016». Ils ajoutent que «les travaux du second comité technique qui devait procéder, le 18 août 2016, à la relecture des projets de statuts produits par le ministère de la Justice et le Sytjust ont été sabotés par le ministre de la Fonction publique et le Directeur général de la Fonction publique».
…En grève pour…
En d’autres termes, disent-ils, «aucun des deux comités techniques n’a, à ce jour, accompli les tâches qui lui ont été assignées». Les responsables du Syjust renseignent aussi que «la décision d’observer cet arrêt collectif du travail est par ailleurs motivée par l’absence de réaction du (nguurnement) après le déroulement du troisième plan d’action du Sytjust, plus particulièrement le mutisme du ministre de la Justice sur les questions relatives à ce mouvement d’humeur des travailleurs exerçant sous sa tutelle». Pis, disent-ils, «le constat est que depuis son retour de voyage, le Garde des Sceaux ne s’est préoccupé visiblement que de la mutinerie des détenus de la Maison d’arrêt de Reubess. Et pourtant, le dysfonctionnement du service public de la justice devait enregistrer le minimum d’attention de sa
part».
…72 heures
«Malheureusement, jusqu’à cet instant, il n’y a eu aucune invite faite au Sytjust par les soins de la chancellerie pour renouer le fil du dialogue», regrettent-ils, se désolant en outre que «ce manque d’égard manifeste est caractéristique du dilatoire auquel le (nguurnement) fait recours pour esquiver la résolution des doléances des travailleurs de la justice dont la satisfaction est intrinsèquement liée à l’amélioration de la qualité du service public de la Justice». D’ailleurs, relèvent-ils, «les longues détentions dans les lieux de privation de liberté tels que les camps pénaux et maisons d’arrêt et de correction sont, dans une large proportion, liées à la qualité du service public de la justice, très souvent défectueuse. C’est dire qu’il serait illusoire de vouloir résoudre l’équation des longues détentions sans au préalable tenter d’apporter des solutions durables aux doléances des travailleurs de la Justice».
Plaidoyer
Le Pr Amsatou Sow Sidibe, invitée à la 23eme session de l'Assemblée générale des Nations unies, a fait une importante intervention devant environ 500 délégués venus des cinq continents. Elle a saisi cette occasion pour sensibiliser la communauté internationale sur la traite des êtres humains et la migration forcée. Le cas de Mbayang Diop, cette Sénégalaise de 22 ans condamnée à mort en Arabie Saoudite, a été au coeur de son plaidoyer qui a ému toute l'assistance, implorant la communauté internationale, l'ONU et l'Arabie Saoudite "pays frère", autour de cette jeune sénégalaise. Le Pr Amsatou Sow Sidibe a, à l'occasion de son séjour newyorkais, partagé avec la communauté sénégalaise d'importants moments de communion, ponctués de rencontres et d'échanges à travers les médias.
Kankouran
Saër Ndao, le préfet de Mbour qui craignait des incidents liés à la sortie du Kankouran, avait décidé de son interdiction, fin août dernier, avant de revenir finalement sur son arrêté, après des protestations et médiations intenses, rapporte seneweb. Ce dimanche, des affrontements entre membres de la communauté mandingue, organisatrice du kankourang, ont occasionné une quinzaine de blessés, dont 1 grave, informe la radio Rfm dans ses éditions du soir. «Je suis le garant de l’ordre public et je prendrai mes responsabilités chaque fois que l’ordre public est menacé. C’est ce que j’ai fait en prenant cet arrêté», avait déclaré Saër Ndao pour justifier sa décision. Avant d'ajouter: «Si on les laisse faire, avec les menaces sérieuses qui fusaient de partout, on pourrait arriver à une situation dramatique. Ce sont des traditions et coutumes et nous n’allons pas nous immiscer dans leur façon de faire. Ma décision est justifiée par une action qui s’est passée. Si cette situation n’existe plus, cette décision ne peut pas demeurer éternellement».
L'Association des maires du Sénégal (Ams) prend fait et cause pour son président Aliou Sall qui fait l'objet d'accusations sur les contrats pétroliers. C'est à son siège que la structure a fait face à la presse hier pour exprimer "toute sa solidarité" et renouveler "toute sa confiance" au frère du président de la République. Le secrétaire général de l'Ams dénonce des déclarations "calomnieuses, sans preuve, malsaines, pas courageuses" des accusateurs du maire de Guédiawaye.
Mbaye Dionne demande à leurs auteurs "d'arrêter les déclarations diffamatoires pour se mettre au travail, gage d'émergence et de réussite d'un Peuple". Il résume la colère de l'Ams par ces mots : "Halte à l'acharnement, halte au harcèlement !"
Et dans la déclaration liminaire, M. Dionne explique : "Quant à ses activités privées, il est loisible à tout citoyen sénégalais de s'investir dans des affaires pour gagner dignement sa vie dans le respect des lois et règlements de notre pays en toute honnêteté. Si tant est que Monsieur Aliou Sall est le frère du président de la République, il ne doit cependant pas être stigmatisé dans ses activités du fait de ce statut."
L'Ams salue le "dynamisme" et l'"esprit d'initiative" de son patron qui a mené "plusieurs actions dans le sens d'une décentralisation réussie et d'un plus grand respect des maires". Elle entend, d'ailleurs, s'engager à mener avec son président "tous les combats pour vaincre le sous développement, asseoir une bonne gouvernance locale, et accroître les compétences, les pouvoirs et les ressources des collectivités locales".
Karim Wade retrouve le sourire, après le rejet de la requête de l'État du Sénégal par la justice française. Confisquer ses biens en France ne sera pas ainsi un exercice auquel va se livrer l'État du Sénégal. Sur cette terre des droits de l'Homme, le juge français a dit le droit, alors qu'au Sénégal les familles des victimes du "Joola" peinent à obtenir justice de la part du même juge français. Hier, ces proches des disparus ont encore pleuré leurs morts et dénoncé 14 ans d'immobilisme de la part du même État du Sénégal. Jusqu'à encore quand, pour espérer voir leurs revendications aboutir ?
Dans les hôpitaux le vendredi, puis à la Maison d’arrêt de Rebeuss le samedi. Le ministre de la justice a rencontré les détenus et les blessés dans le week-end. D’après Me Sidiki Kaba, les mutins de mardi dernier ont présenté des excuses pour leurs actes, tout en formulant des doléances. Une série de mesures est annoncée allant dans le sens de rendre la vie carcérale plus humaine au Sénégal.
Le ministre de la Justice a été, samedi dernier, à la prison centrale de Rebeuss. Me Sidiki Kaba s’est entretenu avec les détenus, après avoir rendu visite, la veille, aux blessés de la mutinerie de mardi dernier qui sont toujours hospitalisés à l’hôpital Principal et au pavillon spécial, afin de les réconforter, dit-il. Face aux journalistes, le patron de la Justice a confirmé l’identité de la victime déjà révélée par Wal fadjri dans son édition du week-end. Le détenu décédé s’appelle donc bien Ibrahima Fall, déclare-t-il, sans plus de détails.
Selon la tutelle, le corps du défunt est en attente d’une autopsie qui aura lieu lundi (aujourd’hui). De même, une enquête est ouverte pour connaître les circonstances de la mort de M. Fall. Les résultats seront portés à la connaissance des médias, donc du grand public, promet l’autorité.
S’agissant du contenu de sa visite, d’après le ministre, les manifestants ont présenté leurs excuses pour ce qui s’est passé. Ce qui ne les a pas empêchés de formuler des exigences. Le ministre Sidiki Kaba, qui a rapporté leurs doléances, soutient qu’elles sont au nombre de trois essentiellement : la fin des longues détentions préventives, la permanence des chambres criminelles et la question du surpeuplement.
Sur ce dernier point, le ministre s’est livré à un aveu clair. ‘’La surpopulation carcérale est une réalité. Il faut reconnaître le mal et apporter une solution’’, admet-il. Même si pour lui, cette situation n’est pas exclusivement sénégalaise, puisque, ajoute-t-il, en France, son collègue en charge du même département a fait savoir récemment que le pays de Marianne a besoin de 10 000 à 20 000 places supplémentaires pour la population carcérale.
Mais le ministre sait que cette comparaison ne dédouane nullement le Sénégal. Place donc aux mesures prises par le gouvernement. D’abord la suppression des cours d’Assises. D’après l’ancien patron de la FIDH, le résultat de cette décision est que 4 sessions sont désormais organisées par an, depuis deux ans. Ce qui n’a pas suffi.
Ainsi, dans l’immédiat, Sidiki Kaba a promis aux prisonniers que 3 sessions seront organisées, d’ici la fin de l’année, après les vacances judiciaires. Dans la durée, il est prévu de rendre permanentes les chambres criminelles. Le ministre espère que le conseil des ministres du 28 septembre adoptera le projet de réforme du Code pénal et du Code de procédure pénale. Ce qui serait un pas décisif.
En plus, le 29 de ce mois, il procédera à l’inauguration et à l’installation de la Cour d’appel de Ziguinchor. En fait, jusqu’ici, les dossiers en appel dans les régions enclavées de Ziguinchor, Kolda et Sédhiou sont examinés dans la capitale sénégalaise, à des centaines de kilomètres. ‘’Avec l’installation de cette cour, ces affaires ne seront plus jugées à Dakar. C’est l’autonomie judiciaire, c’est la proximité des citoyens avec la justice. C’est un accès plus direct à la justice et un des points importants du programme de modernisation’’, fait-il remarquer.
44 gardiens pour 2 090 détenus
Ensuite, il y a le volet infrastructure. La prison de 1 500 places à Sébikhotane a du mal à trouver financement. L’autorité a déclaré que l’arbitrage budgétaire permettra d’avoir une partie des fonds pour procéder à la construction. Mais en attendant, ajoute-t-il, un pénitencier de 500 places est déjà construit dans l’ancienne prison.
Autant de faits qui, aux yeux du ministre, sont la preuve que le gouvernement n’a pas été attentiste. ‘’Nous n’avons pas attendu les évènements pour agir. Il y a une stratégie bien établie de lutte contre la surpopulation carcérale’’, soutient-il.
Sur le plan sanitaire, le président de la commission des Etats partie a indiqué que le centre médico-social inauguré en février dernier vient d’acquérir une chaise dentaire. Un équipement qui, souligne le ministre, peut paraître banal aux yeux de l’opinion. Mais, précise-t-il, 500 détenus attendent de recevoir des soins médicaux. ‘’Il fallait les amener à l’hôpital. Désormais, ils seront soignés sur place’’, se réjouit-il.
Revenant sur la mutinerie, Sidiki Kaba affirme que la situation était particulièrement grave. Et il le dit avec insistance. ‘’Retenez bien le chiffre ! Ils étaient 44 (gardiens) devant 2 090 détenus. S’il n’y avait pas de professionnalisme, il y aurait eu des morts. Ils ont eu à tirer en l’air. Ils ont usé de toutes les ruses, de tous les actes qui leur ont permis de maintenir le flot de détenus qui avait déjà cassé une porte pour sortir’’, interpelle-t-il.
Malgré tout, dit-il, il n’y a pas eu d’évasion. Ce qui, le cas échéant, mettrait tout le quartier de Rebeuss en danger. La mutinerie a eu lieu mardi dernier vers 11h. 600 détenus ont foncé vers la sortie à l’heure de visites et de promenade, d’après l’administration pénitentiaire. Il y a eu un mort et 27 blessés. Aujourd’hui il reste 6 parmi eux à l’hôpital Principal et 3 au pavillon spécial.
Sidiki Kaba, porte-parole des détenus
A l’origine, on pensait que ce serait un exercice de transparence. Mais à l’arrivée, il s’est révélé être une opération de communication. Dans le communiqué du département de la Justice, il est dit que le ministre rencontre les détenus à Rebeuss pour ensuite aller rendre visite aux blessés dans les hôpitaux. Annoncé à 9h, Sidiki Kaba est arrivé à la prison au-delà de 10h 30 mn. A l’intention de l’assistance, il souligne qu’il a fait, la veille, le déplacement à l’hôpital avec ses services. Un premier coup de bluff.
Pour rencontrer les détenus, Sidiki fait savoir aux cameramen qu’ils ne peuvent pas filmer pour des raisons de dignité. Ce qui se comprend aisément. On lui propose alors de ranger caméras et appareils photos pour écouter ce que diront les ‘’révoltés’’ de mardi dernier. Mais là aussi, c’est un refus certes courtois, mais catégorique.
L’entretien a donc eu lieu en huis clos. Et à la sortie, puisqu’il s’agit d’une rencontre bipartite, on s’attendait à ce que chaque camp parle pour son compte. Autrement dit, qu’il y ait un porte-parole des détenus pour parler aux médias. Mais non, le ministre a été le seul à s’être placé devant les micros. À l’absence des détenus, aperçus nulle part par les journalistes, le ministre s’est fait leur porte-parole. A-t-il rendu compte de tout ce qu’on lui a dit ? Allez savoir !
Derrière son aspect festif ou religieux, la fête de tabaski est aussi une opportunité pour faire des affaires. L’une des activités les plus en vogue le jour de la fête est devenue, depuis quelques années, la vente des peaux de moutons. Mais ce business âprement convoité par les professionnels du cuir devient de plus en plus un arbre qui cache la forêt.
Au moment où l’odeur alléchante de la viande de moutons s’échappe des toits des immeubles, de jeunes personnes font le tour des habitations, non pas pour prendre part au festin, mais pour quémander des peaux de béliers. Quoique concernés par la fête de l’Aïd el kabir, ils préfèrent d’abord profiter de l’aubaine pour collecter les peaux de moutons. Maison après maison, ils récupèrent gratuitement les bisquains, dont les propriétaires ne savent pas le plus souvent quoi en faire après le dépeçage, pour les embarquer à bord des charrettes.
Et pourtant, derrière ce geste de donation banal, se cache une chaîne de business. Mais cette activité, jadis très lucrative, est aujourd’hui, de mois en moins rentable pour les commerçants du cuir. Bientôt deux ans, les prix d’achat de cette matière première sont en chute libre dans le principal lieu d’approvisionnement de la capitale dakaroise.
Baisse du prix d’achat
Route de Seras. Dans ces environs du haut lieu de vente des petits ruminants, les activités ont timidement repris, après quelques jours de repos occasionnés par la fête. Aux abords de la route, des bouchers exposent, de part et d’autre, leur viande sur des étals noirâtres. Les rares gargotiers qui ont ouvert, se tournent les pouces, faute de clients. Mais, s’il y a des commerçants qui ne chôment pas en cette période de tabaski dans ces lieux, c’est bien les vendeurs de peaux de moutons. Des tas de peaux de béliers sont exposés à même le sol, çà et là, le long de la rue, sous l’œil vigilant de leurs propriétaires. Difficile de s’approcher sans se boucher les narines, tant l’odeur qui s’en échappe est méphitique.
‘’J’ai acheté la pièce entre 100 et 200 francs CFA pour le revendre à 400. Alors que l’année dernière, le prix d’achat à l’unité allait jusqu’à 700 francs FCFA. Nous les cédions à 1000 francs CFA’’, renseigne, sous le sot de l’anonymat, un collecteur qui dit avoir fait 19 ans dans le secteur. L’homme âgé d’environ 40 ans fait le tri des peaux devant son magasin. Etant préférées par les clients, il range soigneusement de côté toutes les peaux non trouées lors du dépeçage. Elles sont revendues, selon lui, à Sénégal Tannerie (Senta), une société spécialisée dans l’exportation du cuir. Les moins bonnes, explique le commerçant, sont écoulées dans le marché local pour la fabrication de chaussures en cuir, ceinture, sac, etc.
Monopole dans le secteur
De temps en temps, le collecteur grossiste fait des allers et retours dans son magasin, pataugeant au passage avec ses bottes noires sur le sol complètement détrempé du fait de la fonte du sel malaxé sur les peaux afin d’éviter la décomposition. ‘’Il y a en ce moment une seule société qui rachète les peaux. Les autres ont fermé depuis plusieurs mois. Actuellement, il n’y a pas de concurrence sur le marché. Nous sommes en position de faiblesse pour négocier des bons prix avec l’exportateur qui détient le monopole du marché. Ce qui n’était pas le cas auparavant’’, tente-t-il de justifier.
Non loin de là, devant un magasin, des ouvriers déchargent une camionnette à moitié remplie de bisquains. Avant même la fin de la décharge, un groupe de femmes se disputent les épidermes des ovins. ‘’Cette année, il y a beaucoup de peaux que nous avons été obligés de jeter pour défaut de sel. Les collecteurs nous ramènent des peaux en état de décomposition’’, informe Ismaël Diaw qui dit en avoir acheté moins cette année, par manque d’argent. Le sexagénaire poursuit : ‘’Nous avions des clients italiens, portugais, turcs, indiens… Ils ne sont pas venus depuis deux ans. Nous avions l’habitude de vendre des conteneurs, en cette période. La filière doit avoir des problèmes. Ce n’était pas comme ça auparavant’’, s’interroge le commerçant.
L’Etat interpellé…
A plusieurs dizaines de mètres de là, en face de l’entrée principale du foirail, d’autres commerçants recueillent des peaux des bêtes dans un magasin enclavé par les habitations. A bien des endroits, les fourrures blanches des bêtes et des cornes de bœufs demeurent encore visibles sur les lieux. Même si dès le lendemain de la fête, les services de la mairie ont pris le devant pour nettoyer les lieux. Sous un hangar recouvert d’une veille natte, trois hommes attendent d’hypothétiques vendeurs de peaux. ‘’La pluie a beaucoup contribué, cette année, à la dégradation rapide de la matière. D’habitude, toute la façade du magasin est remplie. Pour le moment, nous n’avons qu’une seule salle de stock pleine’’, explique Malang Koma.
Parlant au nom de Moussa Coulibaly alias Bambara, gérant de la société Jiguiya Teranga, ce commerçant pense que les difficultés rencontrées actuellement dans ce secteur sont dues à un manque de soutien de la part de l’Etat. ‘’Dans certains pays, l’Etat appuie financièrement les vendeurs de peaux de bêtes. Au Sénégal, rien n’est fait pour aider le secteur cuir à se développer. Alors que c’est un domaine qui peut absorber un nombre important des jeunes chômeurs. Nous demandons à l’Etat de tourner aussi le regard vers nous’’, sollicite-t-il.
UN JOURNALISTE PROPOSE UN LIVRE SUR LES RESCAPÉS DU JOOLA
Dakar, 26 sept (APS) - Le rédacteur en chef de Sud-Quotidien, Bacary Domingo Mané, a proposé, lundi à Dakar, la rédaction d’un livre sur les survivants du bateau "Le Joola" en vue de préserver l’histoire de la tragédie du naufrage de ce navire.
’’Il faudrait profiter que les rescapés du Jool soient vivants pour faire un livre sur eux en vue de préserver l’histoire’’, a-t-il dit lors d’un panel axé sur le thème "Le naufrage du Joola : presse et l’éducation citoyenne", organisé à l’occasion du 14ème anniversaire dudit naufrage.
Cette catastrophe maritime, qui s’est produite en septembre 2002, a vu périr 1.863 personnes, selon un bilan officiel.
’’Nous, journalistes, devons initier des enquêtes à ce sujet’’, a-t-il soutenu tout en reconnaissant le coût de ce genre de travail. Il a rappelé que les journalistes avaient travaillé avec professionnalisme à l’époque, en utilisant plusieurs genres journalistiques.
Il a toutefois reconnu des faiblesses autour de la couverture médiatique de ce drame, notamment sur la question de la citoyenneté, du renouvellement de l’élite casamançais ou encore du désenclavement de la Casamance.
D’après lui, la question du désenclavement devrait être prise à bras le corps en vue de montrer l’importance de relier cette partie du sud au pays.
LE JOOLA : LA LSDH COMPTE ATTAQUER L’ETAT DEVANT LA CEDEAO
Dakar, 26 sept (ASP) - La Ligue sénégalaise des droits de l’homme (LSDH) compte attaquer l’Etat du Sénégal devant la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans le dossier du Joola, a annoncé lundi son président.
’’Dans un avenir proche, nous comptons attaquer le Sénégal en justice au niveau de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), afin que justice soit faite pour les victimes du Joola’’, a soutenu Me Assane Dioma Ndiaye, avocat et président de la LSDH.
Me Ndiaye intervenait lors d’un panel axé sur le thème ’’Le naufrage du Joola : presse et éducation citoyenne’’, organisé à l’occasion du 14ème anniversaire du naufrage du Joola.
L’Etat et les familles des victimes commémorent en ce 26 septembre le 14ème anniversaire du naufrage du bateau le Joola, du nom de cette embarcation qui reliait Dakar au sud du pays et qui a chaviré au large de la Gambie.
La catastrophe avait fait 1.863 morts et disparus selon un bilan officiel et plus de 2000 pour les associations des victimes. Seules 65 personnes avaient survécu.
Après l’arrêt de la procédure en 2003 par la justice sénégalaise qui avait conclu à la seule responsabilité du commandant de bord disparu dans le naufrage, les familles des victimes avaient saisi la justice française. Mais la Cour d’appel de Paris a confirmé, en juin, le non-lieu rendu en première instance par le juge français, en 2014.
’’Nous sommes en train de discuter avec les responsables des associations des victimes (....)’’ avant d’enclencher une action en justice, a-t-il prévenu.
Cela permettrait de demander à la Cour d’inviter le pays à respecter le droit à un procès pour les victimes et lui donner une injonction en vue de définir la forme de ce tribunal.
’’Les familles de victimes ne feront pas leur deuil tant qu’elles ne sauront pas ce qui s’est réellement passé’’, a indiqué Me Ndiaye, ajoutant que seule une procédure judiciaire pourrait exorciser leur traumatisme.
’’Aujourd’hui plus qu’hier vous avez entendu le cri de cœur des victimes et nous n’avons pas le droit de ne pas les accompagner’’, a-t-il avancé, déplorant le fait que la politique a pris le dessus sur la justice française qui du reste était leur espoir.
Saly-Portudal (Mbour), 26 sept (APS) – Le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, a souligné lundi l’urgence de restaurer la confiance entre les partenaires de l’éducation, rappelant que la dégradation de la paix dans le système éducatif impacte ‘’négativement’’ sur les performances des élèves.
’’Pour inverser cette tendance, il urge de relever le défi de restaurer la confiance entre les différents acteurs et partenaires, parce que les défis liés à la stabilité du système éducatif sont multiples’’, a dit M. Thiam.
Il s’exprimait à Saly-Portudal (Mbour, ouest) lors du démarrage des concertations partenariales pour la pacification de l’année scolaire 2016-2017.
’’Il y a une impérieuse nécessité de s’accorder sur les conditions de sérénité, de confiance et d’écoute mutuelle pour instaurer un dialogue social de qualité permanent’’, a fait valoir le ministre de l’Education nationale.
Selon lui, il s’agit, ’’pour les acteurs, de s’engager dans une dynamique de partenariat fondée sur l’éthique, avec une responsabilité partagé envers les élèves et envers le pays’’.
’’L’enjeu c’est de rendre les parties prenantes capables de transformer les crises en opportunités, en opérant les changements qualitatifs au niveau des relations’’, a encore indiqué M. Thiam.
En agissant ainsi, le ministre de l’Education nationale a voulu accéder à une réclamation des acteurs de l’école, notamment les organisations syndicales visant à ‘’constituer une famille unie’’ pour porter ensemble les préoccupations de tous les acteurs de cette famille éducative.
C’est dans cette optique qu’il a annoncé la tenue, désormais, de rencontres périodiques qui se tiendront les premiers mardis de chaque mois pour instaurer ‘’un dialogue permanent’’ qui permettra de suivre régulièrement les préoccupations des uns et des autres pendant toute l’année scolaire.
’’Notre pays ne peut pas accepter la fatalité de dire que depuis des décennies, à chaque année, il y a des perturbations à des degrés divers. On ne peut pas l’accepter’’, a soutenu Serigne Mbaye Thiam.
UN COMPLOT POLITICO-JUDICIAIRE
Les droits de Karim Wade ont été piétinés par des fonctionnaires exclusivement mus par leur souci de plaire à Macky Sall - L'INTÉGRALITÉ DU COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous l'intégralité du communiqué de presse du collectif des avocats de Karim Wade fait à Dakar, ce 26 septembre 2016 :
La justice française vient de rejeter les demandes présentées par l'État du Sénégal pour obtenir la confiscation des biens appartenant à Karim Wade. L'État du Sénégal se prévalait de l'arrêt tant décrié de la Cour de Répression de l'Enrichissement Illicite (CREI), juridiction d'exception ressuscitée par le Président Macky Sall en violation de la Constitution et des conventions internationales signées par le Sénégal.
Ce jugement, solidement argumenté écarte l'une après l'autre les accusations portées contre Karim Wade en constatant qu'aucun des faits invoqués contre lui ne constituait une infraction.
Ce revers s'ajoute à une longue série de déconvenues judiciaires infligées à l'État du Sénégal, par la Cour de Justice de la CEDEAO, par le Procureur de Paris qui a classé sans suite la plainte déposée contre Karim Wade et par le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire. Ce nouveau désaveu cinglant confirme que les arrêts de la CREI et de la Cour Suprême du Sénégal visant M. Karim WADE sont dépourvus de toute valeur.
Ces arrêts, rendus dans des conditions gravement attentatoires aux droits et libertés fondamentales de M. Karim WADE, sous la houlette des magistrats Henry Grégoire DIOP, Mamadou Badio CAMARA et Abdourahmane DIOUF, ne sauraient désormais recevoir - comme vient de le prouver la décision de la justice française - aucun effet dans un État où la justice est rendue par des magistrats libres et indépendants du pouvoir exécutif, dans des procès justes et équitables comme le prévoit les Traités internationaux que tous les régimes démocratiques s'attellent à respecter.
M. Karim WADE, est la victime d'un complot politico-judiciaire, ses droits ont été piétinés par des fonctionnaires exclusivement mus par leur souci de plaire à Macky Sall. Il poursuivra sans relâche, son combat pour le respect de ses droits et libertés fondamentales notamment en saisissant les juridictions internationales en vue d'obtenir la réparation du préjudice politique, matériel et personnel qu'il a injustement subis.