Après trois jours de concertation (jeudi, vendredi et samedi derniers), un consensus a été trouvé autour du nouveau projet de code de la presse. Mais en attendant, il faut un toilettage des textes car certains points relatifs surtout aux sanctions inquiètent les journalistes.
‘’Le Code est maintenant adoptable’’. Le président du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar, Moustapha Diakhaté, s’est exprimé ainsi samedi dernier, à Saly Portudal, à l’issue du séminaire de restitution des travaux du comité scientifique chargé de présenter la nouvelle mouture du projet de Code de la presse. D’après le parlementaire, n’eût été la session parlementaire, le projet de Code serait voté avant la fin de l’année. Compte tenu, de cette situation, Moustapha Diakhaté promet que le texte sera présenté pour adoption au plus tard dans le premier trimestre de l’année 2017. ‘’Dès la rentrée, on pourra envisager le jour pour aller en commission, puis en plénière pour l’adopter’’, a laissé entendre le parlementaire non sans avancer qu’il reste convaincu que le texte sera voté à l’unanimité. Car, argue-t-il, ‘’c’est une grande valeur ajoutée à la qualité de notre presse et celle-ci en sortira vainqueur autant que le Sénégal et la démocratie’’.
Malgré cette disponibilité exprimée par le parlementaire, le ministre de la Communication, Mbagnick Ndiaye, a émis des réserves. Il ne veut pas que ce projet dorme dans les tiroirs comme c’est le cas avec la première mouture esquissée depuis 2005 et oubliée sur la table du gouvernement depuis octobre 2010. ‘’Un pas de géant a été franchi. Si nous n’y prenons garde, le document ne sera pas validé par les députés, c’est un appel à tous les professionnels. Le code, c’est le vôtre. Il faut un consensus fort et nous ferons en sorte que le document puisse être transmis très rapidement au gouvernement car il ne faut pas que le décret d’application du Code soit comme celui de la charte des sports qui date de 1984 ; évitons de tomber dans ce travers’’, a-t-il insisté. Toutefois, avant que le projet ne soit déposé sur la table du gouvernement, des réaménagements devront se faire par le biais d’une commission. Composée du comité scientifique et des représentations des organisations de la presse, la commission se chargera de polir la nouvelle mouture.
En effet, au cours des trois jours de concertations, les professionnels des médias ont décelé des points qui, selon Bakary Domingo Mané, le président du Comité pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie (Cored), peuvent conduire à des dérives ‘’liberticides’’. C’est pourquoi, ils ont attiré l’attention de la tutelle et du comité scientifique tout en faisant des amendements. Il s’agit des articles liés à la sanction, notamment les articles 198 et 199 qui confèrent à l’autorité administrative de fermer un organe de presse sans même passer par la voie judiciaire. ‘’Nous sommes certes dans un contexte d’insécurité mondiale, mais il ne faut pas donner l’arme qui va tuer la presse à des représentants de l’administration qui sont sous les ordres d’un homme politique’’, a soutenu M. Mané. Face à cette crainte, les journalistes proposent que cette fermeture n’intervienne qu’en cas de menace sur la sécurité nationale.
Par ailleurs, il faut relever que plusieurs innovations ont été apportées à la nouvelle mouture. Elles portent globalement d’une part sur le statut du journaliste, l’accès à la profession et les sanctions pour éviter certaines dérives. D’autre part, face à la précarité qui affecte les organes de presse, un statut juridique sera conféré à l’entreprise de presse. ‘’Le régime juridique applicable à l’entreprise de presse est fixé par décret’’, préconise l’article 24 du projet de Code qui indique que l’aide à la presse ne sera plus octroyée dans les conditions actuelles, mais plutôt suivant de nouvelles modalités. D’abord, une partie fixe sera attribuée à tous les bénéficiaires, une partie destinée à appuyer les projets innovants. Enfin il est prévu un mécanisme de garantie.
Concernant la presse en ligne, le projet préconise l’obligation de modération des forums, l’identification des éditeurs et la conservation des données. ‘’Sur les espaces de contribution personnelle des internautes, l’éditeur met en œuvre les dispositifs appropriés de modération. Ces dispositifs doivent permettre à toute personne de signaler la présence de tels contenus illicites et à l’éditeur de les retirer promptement ou d’en rendre l’accès impossible’’, lit-on à l’article 153 du projet de Code. Au-delà de la presse en ligne, le code comporte une nouvelle disposition visant la diligence dans la réponse et la rectification en ce qui concerne le Droit de réponse et de rectification. Ces innovations ont, après concertations, fait dissiper certaines appréhensions exprimées le premier jour.
Au finish, le consensus a prévalu ; ce qui fait que le rapport général a été approuvé par acclamation par les différentes organisations de la presse.
MBAGNICK NDIAYE (MINISTRE DE LA COMMUNICATION)
‘’ Le Code est au profit de la presse’’
‘’L’ancien texte a été rejeté par l’ensemble des parlementaires car il y avait des dispositions pratiques qui disaient que le journaliste ne doit pas aller en prison. Ces dispositions ont bloqué le Code pendant 10 bonnes années. Des rencontres ont eu lieu entre le ministère et les parlementaires et après ces trois jours de concertation avec les acteurs, nous sommes arrivés à une mouture consensuelle. Cette mouture sera finalisée par le comité scientifique mis en place, ensuite elle sera transmise au gouvernement pour examen en Conseil des ministres. C’est après cela qu’elle sera envoyée au Parlement dont vous avez vu la forte délégation conduite par Moustapha Diakhaté qui a été toujours à nos côtés pour que ce Code puisse être validé. L’essentiel, c’est le réaménagement d’un certain nombre de dispositions qui partent de l’entreprise de presse à la responsabilité du journaliste. Toutes les dispositions relatives à la dépénalisation et à l’emprisonnement ont été transférées au code de procédure pénale. Les autres aspects concernent la formation, l’accès à la profession.
Il faut savoir qui est journaliste et qui ne l’est pas. Il faut le dire, la profession est aujourd’hui envahie par des gens qu’on a ramassés à droite et à gauche et qui sont devenus les grandes terreurs des médias. Je crois que tout cela mérite que nous puissions réorganiser le secteur et c’est au profit de la presse. La délivrance de la carte de la presse sera codifiée et cela permettra d’avoir une presse plus responsable. Nous avons aussi pensé au financement car toutes les entreprises de presse sont en difficulté. Pour cela, il faut réglementer car vous allez dans une rédaction, vous trouvez 30 à 40 personnes qui se réclament journalistes alors qu’ils ne le sont pas.’’
IBRAHIMA KHALILOU NDIAYE (SG SYNPICS)
‘’Maintenant il faut que l’autorité joue le jeu’’
Il faut saluer l’esprit qui a animé en amont et en aval ce séminaire, c'est-à-dire que les gens puissent faire prévaloir le consensus, d’autant plus que les discussions vont se poursuivre pour avoir un texte beaucoup plus consensuel. Certains se sont réjouis en se disant que le texte va passer vu que la question des peines privatives de liberté a été réintroduite. Maintenant il reste à poursuivre le travail et à être dans la même dynamique tout en disant que la question de la dépénalisation était une tendance nationale et non une obsession nationale. S’il le faut, on va poursuivre la question mais l’essentiel est de faire passer les bonnes dispositions qui se trouvent dans le texte. Je parle notamment de l’entreprise de presse, l’accès à la profession, le financement du service public, la publicité et sa réglementation surtout… Donc nous sommes optimistes car après le travail de polissage qui sera fait, il va falloir que les autorités jouent le jeu pour qu’on puisse avoir un Code avant la fin de l’année.’’
DOCTEUR BACAR DIA (ANCIEN MINISTRE DE LA COMMUNICATION)
‘’Je rêve que Mbagnick réussisse là où nous avions échoué…’’
‘’Je suis très fier de ce que j’ai vu. C’est le moment de féliciter le ministre de la Culture et de la Communication, plus globalement le gouvernement, pour cette démarche inclusive et participative. C’est tellement important de réunir tous les acteurs. Depuis 10 ans, nous parlons du Code de la presse. Aujourd’hui des consensus forts sont trouvés. Il y a eu une adoption des résolutions par acclamation. Le comité devra se réunir pour finaliser les travaux et je caresse le rêve de voir le ministre Mbagnick réussir là où nous autres, n’avions pas réussi, c’est-à-dire que ce Code puisse être adopté par l’Assemblée et qu’enfin, nous puissions passer à autre chose. Donc vive la discussion. Vive le consensus. Merci pour les journalistes qui ont fait preuve de beaucoup de flexibilité et merci au ministère qui a compris que tout ce qui se fait sans les acteurs est contre les acteurs.’’
MAMADOU IBRA KANE (PDT CDEPS)
‘’Nous avons déjà gagné une bataille’’
‘’Avant la tenue de ce séminaire, nous étions confrontés à la non-adoption du Code. Depuis 6 ans, il a été déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale, en octobre 2010. A ce jour, il n’a pas été adopté parce que la majorité présidentielle sous Wade, puis Macky, refusait systématiquement de voter le texte parce que les sanctions pénales n’étaient pas privatives de liberté. Pour parler trivialement, pour les députés, il faut que les journalistes aillent en prison. C’est cela qui a bloqué le Code. Donc le ministre a pris l’initiative de réunir les acteurs et de voir s’il était possible d’aller à la rencontre des députés pour qu’on rétablisse les sanctions pénales. Nous acteurs de la presse, nous nous sommes réunis pour nous dire que le Code introduisait trois changements fondamentaux dans la législation sénégalaise : l’accès à la profession, nous en souffrons tous.
Tout le monde est journalistes au Sénégal, cela décrédibilise notre profession. Nous sommes en danger face à l’envahissement. Le second changement, c’est l’entreprise de presse surtout avec la crise qui frappe les médias. La fermeture d’un organe de presse, aujourd’hui, ce n’est plus un évènement, c’est fréquent. Il n’y a pas un environnement juridique, fiscal et économique favorable à l’entreprise de presse qui est le nouvel concept. Le troisième volet, c’était la dépénalisation mais maintenant, si nous pouvons avoir les deux, ce serait déjà une avancée extraordinaire. Donc après la cérémonie de clôture, nous pouvons marquer notre satisfaction car le consensus a été trouvé. Avec la commission qui va se réunir le week-end prochain, nous allons tenter d’alléger certaines sanctions mais au moins, on aura déjà gagné une bataille. Peut-être que demain, une autre le sera.’’
VIDEO
L'OPPOSITION ESTIME QUE LA COUR CONSTITUTIONNELLE EST AUX MAINS DE BONGO
Crise post-électorale au Gabon: l'opposition, à tort ou à raison, soutient que la cour constitutionnelle est aux mains d'Ali Bongo. Le parti de Jean Ping demande à contrôler à nouveau, l'ensemble des procès verbaux de l'élection.
Au sommaire de l'Édition ''Demain à la une'' sur France 24, le premier face à face d'Hillary Clinton et Donald Trump aux États- Unis. Les 2 principaux candidats à la présidentielle se retrouveront et d’après la presse américaine, jamais les enjeux de cet exercice, à priori classique, n'auront été aussi importants.
"ABDOUL MBAYE EST À L'ORIGINE DE TOUS MES PROBLÈMES…"
L'ancienne sénatrice libérale a accordé une longue interview à nos confrères de Direct Info. Une occasion pour la lionne du Walo revenir sur l'origine de sa fortune et lever quelques équivoques à propos de ses relations avec le chef de l'Etat et certains de ses collaborateurs. Au cours des discussions, Aïda Ndiongue a exclu, sans détours, toute collaboration avec l'ancien Premier ministre Abdoul Mbaye qu'il accuse d'être la cause de tous ses malheurs.
Selon certaines indiscrétions, renseigne le journal qui revient sur l'origine de ce conflit entre les deux personnalités politique, leur problème émane d'un emprunt de 300 millions de FCfa qu'aurait voulu le banquier auprès de Aïda Ndiongue. Une amie commune à eux en avait fait la demande. Abdoul Mbaye avait appelé l'ex-mairesse des Hlm pour ledit prêt. Celui-ci n'a pas été honoré par la responsable libérale. Ce que l'ancien banquier ne lui aurait pas pardonné et lui tiendrait rancune. Une fois à la Primature, l'ex-conseiller de Aïda Ndiongue aurait fuité ce qui est assimilable à des "secrets bancaires".
Toujours est-il que, rapportent nos confrères, sa présence au sein du gouvernement aurait accéléré les choses. Ainsi, le fils de Kéba Mbaye mena une bataille sans merci contre la dame du Walo. Une chose aisée pour l'ex-banquier car connaissant de fond en comble les arcanes des capacités financières de l'ex-députée libérale. Rien ne l'échappait dans la situation bancaire de Aïda. Abdoul Mbaye n'a donc pas hésité à s'attaquer à son ancienne cliente.
D'ailleurs, Mme Ndiongue est catégorique : "Ce n'est pas avec Abdoul Mbaye que je vais collaborer politiquement. Il est à l'origine de tous les problèmes qui m'assaillent. Tout le monde sait le rôle qu'il a joué dans l'affaire Karim Wade
Ouverture officielle de la campagne des législatives pour les élections du 07 octobre 2016 au Maroc. Le scrutin s'annonce comme un duel serré entre le Parti de la Justice et du Développement (PJD) et son grand rival du Parti Authenticité et Modernité (PAM).
Le croissant pétrolier libyen est menacé par les troupes du général Haftar, officier supérieur de l'armée nationale, qui veut prendre le contrôle de l'or noir libyen. Ibrahim Jadhran, chef de garde des installations pétrolières du centre du pays vit sous la menace d'une attaque de Khalifa Haftar mais affirme s’être bien préparé face à l'état d'urgence actuelle pour empêcher l'homme fort de l'Ouest de faire main basse sur les terminaux pétroliers et détruire le gouvernement de coalition. Le terminal d'Al Sedra était le fer de lance de l'industrie pétrolière libyenne avec une capacité de 500 000 barils par jour, au temps de sa splendeur mais aujourd'hui, la plupart des réservoirs a été détruite par le groupe État Islamique les 4 et 5 janviers derniers. Jedhran, accusé de détournement de fonds pétroliers, vit les derniers instants de son regne sur les terminaux.
VIDEO
"IL NOUS FAUT UNE RÉVOLUTION DES ATTITUDES POUR UNE RÉVOLUTION AGRICOLE"
Papa Abdoulaye Seck, ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural
Dakar, 26 sept (APS) - Le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Papa Abdoulaye Seck, a appelé lundi à "une révolution des attitudes et des comportements" pour enclencher "la révolution agricole" au Sénégal.
"Nous devons accepter qu’une révolution agricole est toujours précédée d’une révolution des attitudes et des comportements", a-t-il déclaré à l’ouverture, à Dakar, de la deuxième édition de la Revue conjointe du secteur agricole (RCSA).
"Si on veut faire du secteur agricole la force motrice pour l’avènement d’un Sénégal émergent, nous lançons indirectement l’idée d’une révolution agricole", a indiqué le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural.
"Ce préalable est incontournable. Il nous faut une révolution des attitudes et des comportements pour tirer une révolution agricole. Il faut donc cerner les contours de changements de comportements et des attitudes devant permettre cette révolution agricole", a insisté Papa Abdoulaye Seck.
Selon lui, le gouvernement sénégalais est conscient du fait que dans le secteur agricole sénégalais, "il faut certainement plus de transparence, plus d’équité territoriale, organisationnelle (...) dans le management de l’agriculture, plus d’obligation de résultats".
"Nous ne sommes plus en face d’une agriculture que nous considérons comme un secteur social, mais comme un secteur économique", a souligné Pape Abdoulaye Seck, avant de plaider pour "plus d’innovations" dans le secteur agricole, avec des semences certifiées, une bonne mécanisation, entre autres.
Le ministre de l’Agriculture a par ailleurs demandé un accès plus facile à la terre pour les jeunes, femmes et handicapés, ajouté à une massification de l’investissement privé et davantage de soutien pour les exploitations familiales.
"Une bonne agriculture se développe avec une hétérogénéité des systèmes de production, de transfert et de consommation", a-t-il fait valoir.
«AU-DELA D'UN GROUPE PARLEMENTAIRE, NOUS VOULONS AVOIR UNE MAJORITE PARLEMENTAIRE»
BAMBA FALL SUR LES AMBITIONS DU CAMP DE KHALIFA SALL AUX LEGISLATIVES
Khalifa Sall et ses souteneurs ambitionnent d'avoir la majorité à l'Assemblée nationale, au terme des Législatives. L'annonce a été faite, avant-hier, par Bamba Fall, en marge du Conseil national du mouvement "And dolel khalifa (Adk).
Le camp du maire de Dakar compte faire une razzia aux prochaines élections législatives, à en croire Bamba Fall, un des lieutenants de Khalifa Sall. " Au-delà d'un groupe parlementaire, nous voulons avoir une majorité parlementaire. Il y a beaucoup de choses qui doivent être changées au Sénégal. Raison pour laquelle, il faut que nous fassions une très grande Coalition. C'est à partir de l'Assemblée nationale, que nous allons préparer notre route vers la Présidentielle. Khalifa Sall ne se prononcera pas avant les Législatives. On veut avoir, d'abord, de bons résultats à ces élections", a dit l'édile de la Médina, en marge du Conseil national du mouvement "And dolel khalifa".
Bamba Fall d'ajouter : "Aujourd'hui, Khalifa Sall leur pose problème. Pour le problème d'un parti, où il y a ni blessé ni mort, on continue à convoquer des responsables qui sont membres du Comité central, et les nervis ne sont pas inquiétés. Dans les films, on voit les nervis. Mais, aucun nervi n'est convoqué".
A son avis, les enquêteurs devraient "porter leurs enquêtes sur ce qu'on appelle l'envol immobilier, sur Petro Tim, sur les rapports de Nafi Ngom Keïta relatifs au Coud, sur les marchés de la Cour des comptes". "S'ils sont de vrais enquêteurs, on les attend sur ces sujets. On attend qu'ils fassent la lumière sur les déclarations d'Ousmane Sonko, mais pas prendre des enfants pour les intimider", a souligné M. Fall.
Selon lui, le Conseil national dudit mouvement a exigé la candidature de Khalifa Sall à la Présidentielle de 2019 et a remercié le guide religieux, Serigne Moustapha Sy, d'avoir exprimé son soutien au leader de "And Taxawu Dakar".
"Nous exigeons du Premier ministre qu'il présente des excuses"
Le lieutenant de Khalifa Sall a également dénoncé la mise en place du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) qu'il juge "budgétivore". "Si à cause des inondations, nous avons jugé nécessaire d'annuler le Sénat, aujourd'hui, il y a assez de problèmes au Sénégal qui méritent que le Haut conseil des collectivités territoriales soit dissout rapidement, dans les meilleurs délais", a affirmé Bamba Fall.
Par rapport aux menaces du chef de gouvernement, le premier magistrat de la commune de Médina dira : "Nous exigeons du Premier ministre qu'il présente des excuses. Parce que, dans ce pays, on ne menace plus. Nous sommes dans un pays démocratique. On s'est battu pour que Macky Sall soit notre Président. On avait entendu Abdou Latif Coulibaly et Mody Niang sous Wade. Ce n'est pas parce qu'un fonctionnaire fait des révélations, qu'il doit être exclu, limogé ou menacé". "Il (ndlr : Ousmane Sonko) a des arguments. S'il ne dit pas la vérité, que le procureur s'auto-saisisse et lui demande des explications. On n'acceptera pas les menaces. On ne nous avait pas promis 25 ministres. On en a plus. On a combien de ministre-conseillers? On nous avait promis un mandat de 5 mandat, et on a 7 ans maintenant. Donc, des choses qui ne sont pas vraies existent depuis toujours", a-t-il fulminé.
"On est en train de piétiner les conclusions des Assises nationales. On avait demandé dans les Assises à ce que le président de la République ne soit plus chef de parti, que le ministre de l'Intérieur ne soit plus membre d'un parti politique, qu'on dissolve le Conseil économique, social et environnemental. On met en place le Hcct, au moment où les femmes continuent à accoucher sur les charrettes, au moment où les inondations font des dégâts, au moment où les jeunes ne travaillent plus et les femmes sont fatiguées", a conclu Bamba Fall.
«ON N'ACCEPTERA PAS D'ETRE ECRASES PAR DES GENS QUI, PARCE QU'ILS ONT DES MOYENS FINANCIERS, SE CROIENT TOUT PERMIS»
La guerre de positionnement au sein du parti présidentiel risque de connaître une nouvelle tournure dans les jours à venir, du fait de la radicalisation de certains compagnons de la première heure du chef de l'État. Lat Diop, membre fondateur de la Coalition qui a porté Macky Sall au second tour de la Présidentielle de 2012, annonce la couleur : «On n'acceptera pas d'être écrasés par des gens qui, parce qu'ils ont des moyens financiers, se croient tout permis».
Bataille de positionnement à l'Apr
«Il faut que les gens sachent raison garder. On ne peut pas donner des responsabilités dans le parti à des gens qui ne sont jamais allés à des élections. Il y a des gens qui sont avec le Président Macky Sall depuis le début et qui sont allés aux élections. Je peux concevoir qu'on puisse confier à ces gens-là des responsabilités dans le parti. Mais, des gens qui ne sont jamais allés au front, et dont on ignore le poids politique, ne doivent pas diriger quoi que ce soit. Nous nous y opposerons. Par exemple, à Dakar, si je devais choisir, je choisirai Abdoulaye Diouf Sarr, Mimi Touré ou Seydou Guèye, qui sont des responsables légitimes, et qui ont fait leurs preuves. Il ont bavé pour que Macky Sall soit au pouvoir. Ils n'ont pas été parachutés. Ils ont été de tous les combats aux côtés du Président Macky Sall. On sait tous ce qu'ils valent d'un point de vue politique. Ce n'est pas parce que certains ont des moyens financiers qu'ils peuvent faire ce qu'ils veulent. Ça ne passera pas. C'est trop facile. Nous disons non. Mettre en place des équipes collégiales serait pour moi une très bonne chose. Nous, les compagnons de la première heure du président de la République, et qui sommes toujours avec lui, même si nous ne sommes pas ministres dans un gouvernement, on ne nous écrasera pas. Je le dis à qui veut l'entendre. On n'acceptera pas d'être écrasés par des gens qui, parce qu'ils ont des moyens financiers, se croient tout permis. Que ce soit très clair. Ceux qui essayeront de nous écraser, nous trouverons sur leur chemin. Nous avons les moyens politiques pour faire face. Et nous ferons face».
Marche de l'opposition du 14 octobre
«Nous sommes en démocratie. Le pouvoir gouverne, l'opposition s'oppose. Cette opposition ne nous inquiète pas. Ni sa nouvelle plateforme. Que ses membres veuillent marcher le 14 octobre prochain, cela ne me pose aucun problème. C'est la démocratie. Si j'étais à la place du ministre de l'intérieur et du préfet, je les aurais laisser marcher. Ils vont marcher, et après ils vont rentrer chez eux. La vie va continuer. Rien ne va changer dans le pays. Les Sénégalais ne sont pas dupes. Ils ont déjà fait leur choix en la personne du Président Macky Sall. Je pense qu'il faut les laisser marcher et les encadrer. Nous sommes dans une démocratie. Les laisser marcher ne changera pas le cours des choses au Sénégal. Un pays bien tenu par le Président Macky Sall. Les institutions fonctionnent à merveille. Je les ai entendus dire qu'ils vont marcher pour dénoncer les dérives et les abus du régime. De quelles dérives et abus parlent-ils ? Il n'y pas de dérives et d'abus dans ce pays. Depuis que Macky Sall a été porté à la tête du pays, il n'y a pas eu de scandales, contrairement au précédent régime. Il n'y a plus de scandales qui animaient le quotidien des Sénégalais. Le Président Macky Sall est dans une bonne trajectoire. Tous les Sénégalais doivent faire bloc autour de lui».
Révocation d'Ousmane Sonko
«Concernant l'affaire Ousmane Sonko, ce que je regrette profondément et qui m'a fortement déplu, c'est le fait que le président de la République, Macky Sall, ait été exposé. Parce qu'il y avait d'autres personnes qui étaient mieux habilitées pour régler ce problème-là et éviter ainsi l'implication du président de la République. Ces personnes-là n'ont pas pris leurs responsabilités. Elles ont préféré exposer le Président Macky Sall. Et ça, je le dénonce fortement. Ce n'est pas normal. En dehors de ça, Ousmane Sonko, c'est quelqu'un que je connais depuis l'École nationale d'administration (Ena). Le voir comme ça, être radié de la Fonction publique, ne peut plaire à aucun fonctionnaire. Toujours est-il que, lui aussi, devait prendre ses responsabilités. Il doit savoir qu'un fonctionnaire qui fait de la politique ne doit pas dépasser certaines limites. Moi-même, avant Sonko, je dirigeais un parti. Je m'étais toujours évertué à ne pas dépasser certaines limites. Je pense que Sonko a agi en toute connaissance de cause et la sanction est tombée. On ne peut pas tout dire dans une République. Si tout le monde se mettait à dire ce qu'il sait, mais ce serait la fin de la République».
Affaire du pétrole et du gaz
«Par rapport au débat sur cette affaire du pétrole et du gaz, on a comme l'impression qu'il y a une caste d'hommes politiques qui sont décidés à mettre ce pays dans l'instabilité. Je pense que le parti au pouvoir devrait prendre ses responsabilités en envoyant des missions auprès des chefs religieux et des chefs coutumiers pour les sensibiliser sur la démarche subversive de l'opposition qui tend à installer le chaos dans le pays. Les accusations contre Aliou Sall sont gratuites. C'est un Sénégalais comme nous autres. Il n'accapare rien du tout. Il n'a aucun contrat d'exploitation. Qu'on le laisse en paix. Tout ce qu'on raconte sur lui n'est pas vrai. Les gens l'attaquent pour atteindre le Président Macky Sall. S'il ne s'était pas investi, les gens allaient lui tirer dessus en disant qu'il devait soutenir son grand-frère. Il s'investit pour appuyer son grand-frère, les gens le lui reprochent. Mais, c'est à ne rien comprendre. Je me suis opposé à sa candidature à la mairie de Guédiawaye. Finalement, les populations ont décidé de lui faire confiance. Il n'a rien à voir avec cette affaire du pétrole et du gaz. Il faut qu'on remette les choses à l'endroit. Tous ceux qui colporteront de fausses informations sur les institutions de la République, devront être mis devant leurs responsabilités».
Dans le dossier du jour d'AFRICA NEWS ROOM de ce 26 septembre 2016, le parcours politique et économique de Joseph Kabila Kabangé a été retracé depuis 15 années de pouvoir en RDC, en remplacement de son pere assassiné. Aujourd'hui en 2016 dans les perspectives de la présidentielle, c'est l'heure du bilan pour le président sortant.