Dakar, 12 janv (APS) - Les médias sont "au cœur du processus" du dialogue social, de par leur rôle consistant à orienter le débat public et à donner "des éléments constitutifs d’une opinion", a soutenu, mardi à Dakar, le journaliste Diatou Cissé Badiane, ancienne secrétaire générale du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (SYNPICS).
Les médias peuvent contribuer à "apaiser le débat public sans toutefois chercher à l’étouffer", a-t-elle fait valoir, au cours d’un panel organisé dans le cadre d’un atelier sur le dialogue social et la négociation collective, organisé à l’intention des journalistes.
Au cours de cette rencontre organisée par le Haut conseil pour le dialogue social, l’ancienne secrétaire générale du SYNPICS a revisité "les modalités de production de l’information avec un tout un processus qui n’est pas forcément neutre ou objectif."
Selon Diatou Cissé Badiane, "tout ce que le journaliste dit est éminemment chargé, puisqu’il participe à la vie sociale". "On peut contribuer à apaiser le débat avec le choix des mots, sans mettre la pression et ce n’est pas d’étouffer le débat", a-t-elle indiqué, au cours de son intervention axée sur le rôle des médias dans la promotion du dialogue social.
Cette perspective consiste à "mettre en exergue les efforts accomplis des uns et des autres dans la perspective d’un dialogue", a souligné Mme Badiane.
"Tous les journalistes ont un filtre dans la tête, le filtre se fait selon nos convictions, nos valeurs, notre culture, notre éducation et cela impacte de façon inconsciente dans notre fonction de journaliste. C’est pourquoi c’est un métier qui doit nous confiner à l’humilité", a-t-elle fait valoir.
Si l’on en croit le directeur de publication du quotidien Le Témoin, Momar Seyni Ndiaye, intervenant au cours des débats, "le journaliste est appelé chaque jour à connaitre des choses nouvelles, d’où l’importance pour lui de prendre le temps de comprendre les enjeux afin d’éviter de dérouler les stratégies de communication d’un protagoniste au détriment d’un autre".
"Il faut éviter, dans le cadre d’un dialogue, de céder à l’amplification tous azimuts, mais susciter le débat autour des idées pour aller vers des arguments forts des uns et des autres", a-t-il dit.
"On ne peut pas couvrir le dialogue social comme on couvre un match de football, parce qu’il y a beaucoup d’enjeux que le journaliste doit maîtriser pour ne pas être un éléphant dans un magasin de porcelaine", a renchéri le modérateur, Mame Less Camara, également journaliste.
L’équidistance "est fondamentale dans le métier de journaliste", a noté M. Camara, insistant sur la nécessité de "développer une capacité pour comprendre et analyser les arguments avancés par les uns et des autres pour ne pas tomber dans un parti pris".
D’autres panélistes ont mis l’accent sur la nécessité de "comprendre les enjeux liés au dialogue social pour ne pas amplifier les antagonismes", à l’image de l’ancienne directrice du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, Eugénie Rokhaya Aw.
Les médias étant "au cœur de la problématique du dialogue social" à travers leur contribution à la citoyenneté, le dialogue social doit leur permettre "d’être le reflet des idées de tout le monde, de la visibilité de divers acteurs pour encourager le débat public", a souligné Mme Aw.
De l’avis général des panélistes, il sera difficile de demander aux journalistes d’accompagner le Haut conseil du dialogue social, s’ils ne maîtrisent pas les enjeux du dialogue social.
Le Haut conseil du dialogue social table sur la mise en place d’un Réseau de journalistes en dialogue social et en négociation sociale, à l’issue de cet atelier.
REDUCTION DU MANDAT PRESIDENTIEL EN COURS - PRESIDENCE COMMISSION UEMOA, GOUVERNEUR BCEAO… : Macky Sall, à l’épreuve de l’Apr
Décidément, l’engagement à réduire le mandat présidentiel de 07 à 05 années ne sera pas une épreuve de tout repos pour le président de la République et chef de file de l’Alliance pour la République (Apr). Et pour cause, alors que l’opposition et la société civile militent ouvertement pour le référendum devant non seulement ramener le quinquennat mais encore l’appliquer au mandat en cours, la famille politique du Président plaide, urbi et orbi, pour que Macky Sall aille jusqu’au bout de son septennat et du mandat en cours. Contre l’avis du patron du parti ! Comme si l’Apr était une éternelle armée mexicaine !
AUDIENCE SOLENNELLE DE RENTREE DES COURS ET TRIBUNAUX : Magistrature et barreau à couteaux tirés
La cérémonie de rentrée solennelle des Cours et Tribunaux (sénégalais) pour l’année 2016 a eu lieu hier, mardi 12 janvier, sous la présidence du chef de l’Etat, Macky Sall. Celle-ci qui avait comme thème «Collectivités locales et contrôle de légalité» était comme une tribune de transposition des divergences au sein de la justice sénégalaise, entre magistrats et avocats, accentuées depuis la sortie de Me Mame Adama Guèye sur la corruption dans la magistrature. En effet, le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Sénégal, Me Amath Ba, dans sa prise de parole, a peint un tableau noir de la justice sénégalaise. Un constat que ne partage pas le Premier président de la Cour suprême, Mamadou Badio Camara, qui estime que dame justice fait l’objet de «critiques outrageantes». Le président de la République, Macky Sall et son ministre de la Justice, Sidiki Kaba, appellent à la sérénité
LIBRE PROPOS - PAR ABDOULAYE THIAM : PRESIDENCE COMMISSION UEMOA, GOUVERNEUR BCEAO… : « Nécessité d’un turnover »
«(…) Un poste communautaire où l’on gère les biens de tout le monde, il est bon de faire de l’alternance. C’est la raison pour laquelle, je n’ai pas hésité à retirer la candidature du Sénégal, pour laisser la place à un candidat malien qui, de surcroît, est compétent. (…) Je suis pour l’alternance, la rotation et je crois que même au niveau des autres structures communautaires comme la BCEAO, cette dynamique doit être suivie pour certains postes.» Ces propos sont de l’ancien président de la République du Sénégal, Abdoulaye Wade, en marge du 8ème sommet de l’Union économique et monétaire ouestafricaine (UEMOA), tenu à Niamey samedi 10 janvier 2004. Cette attitude de l’ancien Chef d’Etat sénégalais à l’encontre de son propre compatriote avait été diversement appréciée. Très vite, les supputations étaient allées bon train. D’aucuns y avaient vu un «deal» que Me Wade voulait sceller avec le Mali pour casser l’accord tacite – qui a duré 40 ans - entre les présidents Léopold Sédar Senghor (Sénégal) et Félix Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire). Certains avaient estimé que Me Wade avait agi ainsi pour empêcher la candidature de Soumaïla Cissé face à Alpha Oumar Konaré qui briguait un second mandat
Moustapha Diakhaté…
Moustapha Diakhaté, le prési du groupe parlementaire Bennoo bokk yaakaar et ex-Coordonnateur d'Alc waa Sopi (du temps où il était encore chez le chef des libéraux du Sunugaal) tire rageusement sur le pape du Sopi. Selon lui, "(3W) pète encore les plombs". C'est pourquoi il estime que "la ridicule et irresponsable demande d’invalidation de la Présidentielle de 2012 par l’ancien Président est un monument d’abjectes fanfaronnades politiciennes". Diakhaté prévient et menace : "la campagne immonde de (3W) contre la Première institution de la République du (Sunugaal) sera combattue avec la plus grande fermeté" parce que "(3W) et ses courtisans doivent comprendre, une fois pour toutes, que démocratie n’est ni licence, ni permis d’insulter. L’injure comme l’offense et les autres détestables propos de bornes fontaines ne sont pas des opinions".
…Tape sur 3W
Il faut noter d'ailleurs que chef de la majorité parlementaire fait une révélation de taille en voyant l'ombre du N°1 du Pds derrière les déboires d'Oumar Sarr N°2 de la formation libérale. En effet, dit-il, "(3W), le rédacteur courageusement anonyme du pamphlet injurieux qui a valu à Oumar Sarr son arrestation, doit faire preuve de dignité, de grandeur, de courage pour reconnaître son ignoble forfaiture et présenter ses excuses au Président (SMS) et aux (Sunugaaliens) qui l’ont élu, à l’instar de Messieurs Louis Dreyfus et Jérôme Fenoglio respectivement Président du Directoire et Directeur du Monde". Seulement pense Diakhaté, "(3W), politicien en crise, politicien de crises n’a qu’une seule obsession : salir les institutions de la République et installer dans l’imaginaire des populations l’idée factice d’un (Sunugaal) en crise".
Procès des libéraux…
Prévu pour hier, le procès du coordonnateur du mouvement des élèves et étudiants libéraux, Victor Sadio Diouf et Ahmadou Bamba Bâ pour incendie d'un bus n’a pas finalement eu lieu. Il a été renvoyé jusqu’au 26 janvier prochain par le juge de la 3e Chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Ndakaaru pour plaidoirie. Une décision que ses camarades de parti n’ont pas appréciée. Venu soutenir son patron, le Secrétaire général adjoint du Meel, El Hadji Diaw a crié toute son indignation face à cette détention qu’il juge “arbitraire”.
… Renvoyé au 26 janvier
“La place d’un étudiant en ce moment, ce n’est pas la prison”, s’est désolé l’adjoint de Victor Diouf qui reste convaincu que dans cette affaire, “le Meel encore moins son secrétaire général n’est impliqué ni de près ni de loin”. “Le président (3W) ne nous a pas enseigné ça. Nous ne sommes pas des incendiaires de bus. Ce pays, c’est nous qui l’avons construit, nous ne le consumerons jamais. Dans cette affaire, il n’y a absolument rien et malheureusement dans ce pays, il suffit d’être militant du Pds pour aller en prison”, conclut M. Diaw. Pour rappel, ces libéraux ont été arrêtés par le commissariat du Point E, déférés au parquet et placés sous mandat de dépôt après l'incendie d'un bus de Dakar dem dikk (Ddd), le 21 janvier 2015 devant l’Université Cheikh Anta Diop de Ndakaaru.
Préavis de grève
Risque de paralysie dans le secteur du transport. Le Syndicat des transports routiers affilié à la Cnts/Fc a déposé un préavis de grève couvrant la période du 1er au 3 février prochain. Une décision du syndicat dirigé par Gora Khouma à laquelle adhère le Syndicat des professionnels des transports routiers du Sunugaal (Sptrs), dirigé par le Secrétaire général Fallou Samb. Cette réaction de ces acteurs du secteur du transport fait suite à la non-effectivité de la baisse du prix du carburant promise par le chef de l’Etat. Fallou Samb a par ailleurs demandé une consultation au préalable avec leurs camarades syndicalistes. Dans ce sens, il a rappelé qu’une coordination des professionnels des transporteurs a été mise sur pied dans un souci d’harmoniser leurs positions. Le syndicaliste a déploré, en outre, l’absence de communication entre acteurs du secteur du transport. Dans cet ordre d’idées, il a évoqué la question du permis à points qui, selon lui, mérite une concertation.
10 000 apprentis…
Pour assainir et formaliser le secteur, le ministère de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage a organisé, hier, un atelier de validation technique du document de politique nationale pour un apprentissage rénové. L’objectif, c’est de mettre un outil de formation pour permettre, dans un délai court, aux jeunes et apprentis des ateliers de la place de recevoir une formation de qualité qui va être sanctionnée par un diplôme. "Nous allons former 10 000 jeunes par an. Cela veut dire que nous allons former 10 000 et donner un diplôme niveau Ceap à ces jeunes-là et du point de vue de la méthode", explique Siré Bâ, conseiller technique N°1 du ministre de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage.
…Vont être formés
Sur la méthode, il souligne : "Nous identifions des maîtres artisans, nous sélectionnons des ateliers qui sont dans les quartiers. Si vous prenez 2 000 maîtres artisanats et vous demandez à chaque maître de former cinq élèves, ça fait donc 10 000 élèves. Donc ce sont 10 000 apprentis que nous allons prendre en charge dans une formation qui sera clairement identifiée et nous voulons le faire par l’approche à travers les compétences", selon le conseiller technique N°1 du ministre de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage. Une rencontre qui a vu la présence de tous les acteurs de la formation professionnelle.
Production agricole
Pape Banda Dièye, président du Cadre régional de concertation des ruraux (Crcr) de Tamba, ne partage pas le même avis que certains de ses camarades du cadre national de concertation des ruraux (Cncr) qui battent en brèche les chiffres annoncés de productions agricoles. Pape Banda Dièye pense simplement que "les motivations sont plutôt basées sur des ambitions politiques inavouées" avant de souligner qu'au moment où sont attendues des offres record, il est très tôt pour contester les chiffres du ministère de l’Agriculture surtout qu’"il y a eu beaucoup de pluies et que les intrants ont été rétrocédés dans de meilleures conditions". Il souligne que le Pracas, volet consacré à l’agriculture dans le Pse, a permis d’atteindre le 1 121 474 tonnes, "une production record". Il conseille donc à ses camarades d'"attendre la fin de la campagne pour spéculer et remettre en cause les données qu’avancent les techniciens du ministère, données réalisées sous le contrôle de la Fao, du Pam, du Cilss"...
Fête de la moisson
Qui plus est, dit-il, il n'y a plus de bons impayés : "le producteur attend dans son village les meilleures offres. Les camions font le tour et discutent du prix". Quoi qu'il en soit, Pape Banda Dièye annonce qu'eux producteurs de Tambacounda veulent "organiser la fête de la moisson pour mettre en exergue les performances et records jamais égalés dans la région, en termes de riz, avec des emblavures qui ont triplé, en maïs, arachide, tout comme en mil, sorgho". Il explique que "cette fête de la moisson va permettre de saluer les efforts du président de la République ainsi que ceux du ministre (Seck Ndanaan) réussis avec brio". Parce que, selon lui, "depuis deux ans l’agriculture est en train de sortir de l’ornière aux profits des producteurs".
Un conducteur de «Jakarta»…
Attention ! Les «Jakarta» tuent. Hier, aux environs de 7 heures et quelques minutes, un choc brutal a eu lieu sur la route, à hauteur du tribunal régional de Louga, entre un «Jakarta» et un camion. Selon les témoignages recueillis de part et d'autre, le conducteur du «Jakarta» roulait à vive allure, pour dire qu'il faisait la course avec un autre conducteur de «Jakarta» à la recherche de clients. Car, à cette heure matinale où les enfants vont à l'école, les adultes au travail et certaines femmes au marché, c'est le rush. Malheureusement pour le jeune conducteur du "Jakarta", il est venu s’encastrer dans un camion rempli de sacs de ciment qui venait en sens inverse. Ce fut l'horreur : le jeune conducteur du «Jakarta» a alors été écrasé par le camion et n'a pas pu s'en sortir. Le camion est passé sur lui. Visez la suite…
…Ecrabouillé par un camion
Ventre ouvert et sang giclant de partout, il venait de perdre la vie de façon atroce, du fait de son inconscience. Pour éviter que cette image ne choque les passagers et les personnes présentes sur le lieu de l'accident, le corps de la victime a été recouvert d'un drap. Les sapeurs-pompiers arrivés sur place ont fait le constat et évacué le corps sans vie du jeune garçon. Trouvé à la caserne des sapeurs-pompiers et interpellé sur l'accident, le commandant Mamadou Pouye a déclaré qu'une enquête est ouverte pour en connaître les causes. Toutefois, il reconnaît que les «Jakarta» font «beaucoup d'accidents ces jours-ci» à Louga. Accidents qui, à l'en croire, peuvent être causés par l'étroitesse des routes, le comportement des conducteurs, mais aussi l'état d'ébriété de certains d’entre eux, entre autres.
LE PDS RÉCIDIVE
Le parti de Wade reprend intégralement le communiqué ayant valu à Oumar Sarr son emprisonnement
"Le comité directeur, unanimement, a assuré le frère Oumar Sarr de son total soutien et assume l’intégralité du communiqué qu’il a publié en son nom le 25 décembre 2015 et intégré au présent comme en faisant partie", annonce les libéraux dans la déclaration parvenue à SenePlus et que nous vous proposons en intégralité.
En reproduisant le même acte qui coûte au maire de Dagana des poursuites, Wade et Cie souhaitent visiblement pousser à la "faute" le régime de Macky Sall. Celui-ci tombera-t-il dans le panneau, si c’est l’objectif visé par le PDS ? Difficile de le dire. Car, à la différence du communiqué signé par Oumar Sarr, celui-ci ne porte aucune signature personnalisée.
LE COMMUNIQUE DU COMITE DIRECTEUR DU PDS
Le Comité Directeur du Parti Démocratique Sénégalais (PDS), s’est réuni ce lundi 11 janvier 2016 à la permanence nationale Oumar Lamine BADJI sous la présidence du frère Cheikh Tidiane SY, désigné à cet effet par le frère Secrétaire Général National, Me Abdoulaye WADE, à l’effet d’examiner le seul point à son ordre du jour :
Message du frère Secrétaire Général National au comité directeur.
Le Secrétaire Général National a d’abord adressé ses vœux de bonne et heureuse année à tous les sénégalais, tous les militantes et militants du parti et particulièrement à tous les otages politiques privés de liberté et dont le seul tort est de demeurer combatifs et ancrés dans le PDS.
Il a renouvelé sa confiance au Coordonnateur National et Secrétaire Général National Adjoint, Oumar SARR, et exhorté les jeunes, les femmes, les cadres et les anciens du parti à s’investir davantage dans l’animation, la mobilisation et l’organisation du parti, des militants et citoyens sur tout le territoire national et participer au renforcement de notre démocratie et à l’élargissement des espaces de liberté.
Le frère Secrétaire Général National invite à l’unité, la solidarité et surtout à la patience, à la retenue et au sens des responsabilités dans ces moments où le parti a besoin de beaucoup de sérénité pour faire face avec courage et détermination aux vaines tentatives de déstabilisation par un pouvoir qui n’hésite pas à instrumentaliser la justice en arrêtant puis emprisonner le plus grand nombre possible de militants et responsables. Il a informé et rassuré l’ensemble des militants et militantes que la lutte pour la démocratie et la victoire de notre parti sont au centre de ses préoccupations et qu’il a entrepris de mener les plus larges consultations pour recueillir tous les avis et prendre le moment venu toutes les mesures pour renforcer notre famille politique.
Le frère secrétaire général a rappelé que l’argent d’origine illicite, injecté dans le processus électoral en 2009 et 2012, a conduit à l’avènement d’un régime qui manque de légitimité. Les citoyens sont en droit d’exiger que toute la lumière soit faite sur les circonstances et l’origine de ce financement.
Après avoir attentivement écouté le message et les recommandations du frère secrétaire général national, le comité directeur engage les militants et les militantes, dans l’unité et la sérénité, à animer toutes les instances horizontales comme verticales du parti, à mobiliser et organiser tous les sénégalais en vue de renforcer notre système démocratique et faire face aux multiples agressions d’un régime revanchard qui tente mais vainement de s’imposer par la force.
Le comité directeur félicite le frère Cheikh Tidjane SY pour sa présidence sereine et responsable et pour la clarté du message qu’il a délivré au nom du frère secrétaire général national.
Le comité directeur félicite les populations du Walo qui ont exprimé leur soutien au frère Oumar SARR par une forte mobilisation montrant la voie à suivre.
Le comité directeur, unanimement, a assuré le frère Oumar SARR, secrétaire général national adjoint et coordonnateur du parti, de son total soutien et assume l’intégralité du communiqué qu’il a publié en son nom le 25 décembre 2015 et intégré au présent comme en faisant partie.
Communiqué du 25 décembre 2015
Un journal français révèle, en confirmant ce que nous dénoncions déjà à l’époque, le financement des campagnes de Macky SALL par l’argent sale et par des puissances étrangères qui ne pouvaient pardonner à Abdoulaye WADE de défendre d’abord les intérêts de notre pays.
L’argent sale, l’argent de la triche, l’argent du dopage dans l’athlétisme, l’argent de la drogue du sport, l’argent de la corruption est au cœur des différentes campagnes de Macky SALL. Cet argent a financé sa campagne pour les élections municipales et locales de 2009, comme il a financé sa campagne pour l’élection présidentielle de 2012.
Les deux victoires qu’il a obtenues sont des victoires malpropres.
Celui qui a déclaré solennellement aux Sénégalais que le socle de nos valeurs de sobriété, de vertu, de transparence et d’efficacité guidera sa gouvernance vient, par les révélations qui nous sont faites, d’être pris la main dans la poubelle où il s’est copieusement servi.
Les dénégations et autres cris au complot seront vains et notre peuple est en droit de s’interroger et de demander à Macky SALL de rendre compte et de s’expliquer devant les juges lorsqu’il lui sera demandé de le faire et il ne lui sera accordé aucune faveur ni immunité, puisqu’il y va de l’honneur de notre nation.
Habitué à l’argent facile qu’il garde pour lui même, sa famille et son clan, tout indique que les pratiques de corruption et d’accaparement continuent avec et par la multiplication et la quasi généralisation des marchés de gré à gré.
Aujourd’hui que les masques sont tombés, notre parti exige la libération immédiate et sans condition des prisonniers politiques, notamment Karim WADE notre candidat désigné à la prochaine élection présidentielle et que les nations unies ont déclaré arbitrairement détenu pour n’avoir pas bénéficié d’un procès équitable, respectant ses droits.
Ceux dont tous les mandats sont marqués du sceau de l’ignominie et de l’argent sale, qui organisent des procès déclarés non équitables, qui condamnent et détiennent arbitrairement en prison un opposant politique et qui mettent notre pays au ban de la communauté mondiale par le non respect de sa signature internationale ne peuvent espérer avoir droit à un minimum d’honneur en restant aux commandes de notre pays.
La démission reste la seule porte de sortie pour les corrompus et les incompétents.
Fait à Dakar, le 11 janvier 2016
Le Comité Directeur
WADE BRAQUE SES MILITANTS CONTRE MACKY SALL
Pour la libération de Oumar Sarr, Karim Wade et cie
À travers une lettre transmise au Comité directeur d'hier et lue par le porte-parole du parti, Babacar Gaye, Abdoulaye Wade a exhorté ses militants à rester mobilisés pour défendre les "frères" et "sœurs" victimes de l"'arbitraire" du régime de Macky Sall.
Le Comité directeur du Parti démocratique sénégalais (Pds) s'est réuni hier pour la première fois depuis l'arrestation de son secrétaire général national adjoint, Oumar Sarr. La rencontre présidée par l'ancien ministre de la Justice sous le régime d'Abdoulaye Wade, Cheikh Tidiane Sy, a été une occasion saisie par le Pape du Sopi pour galvaniser ses troupes. Abdoulaye Wade, à travers une lettre adressée aux membres du Cd et lue par le porte-parole du parti, Babacar Gaye, a en effet, exhorté ses militants et différents lieutenants à rester mobilisés autour d'un même objectif, celui de défendre les "frères" et sœurs victimes de l'arbitraire d'un régime qui a juré non seulement de combattre le Pds mais de le détruire".
L'ancien président de la République a ainsi tenu à rappeler que ce soit pour Oumar Sarr, Toussaint Manga, Karim Wade, Victor Sadio Diouf, Cheikh Ahmadou Bamba Ba, Ousseynou Ngom, Moussa Mané, Abdourahmane Ly, Serigne Abo Mbacké Thiam, Abou Aziz Ba, Cheikh Ibra Biaye, ou encore Babacar Thiam, et tous les autres, leur seul tort est d'appartenir au Pds. A cet égard, "leur incarcération procède d'une instrumentalisation évidente de l'appareil judiciaire décriée par tous les sénégalais épris de valeurs de démocratie et de justice", dénonce le pape du Sopi.
Partant de là, Abdoulaye Wade a tenu à renouveler toute sa confiance à Oumar Sarr. Le secrétaire général du Pds dit ainsi consacrer toute son énergie au combat pour la libération de "tous les détenus politiques". Ainsi, de l'avis de Me Wade, "il n'est nullement question de procéder, pour l'instant, au remplacement de Oumar Sarr".
Coupant court aux rumeurs d'un probable remplacement du maire de Dagana de son poste de Sg national adjoint du Pds, Abdoulaye Wade a invité ses militants à faire preuve de plus de sens de responsabilité et de retenue. En outre, il les a également invités à se serrer les coudes et demeurer vigilants face à un "adversaire qui a fait de l'appareil d'Etat un moyen de répression de l'opposition républicaine".
Revenant sur l'affaire Lamine Diack, Abdoulaye Wade n'a pas manqué de préciser que "le vrai débat réside dans le fait que de l'argent d'origine illicite a été injecté dans le processus électoral de 2012 qui a conduit à l'avènement du régime actuel".
Dès lors, "les sénégalais sont en droit d'exiger que la lumière soit faite dans la mesure où ce financement effectué par Lamine Diack pose non seulement la question de l'utilisation de l'argent de la corruption (ce qui est du domaine judiciaire) mais surtout celle de la légitimité même de l'élection présidentielle de 2012, qui est un problème politique, une affaire d'Etat, des dispositions de notre Constitution ayant été violées". "Il est quand même curieux que nos éminents juristes qui débattent, en ce moment, de la réduction de la durée du mandat présidentiel, ne se soient pas posé cette question qui, pourtant, devrait nécessiter un débat de fond", s'étonne le Pape du Sopi.
Babacar Gaye : "Macky Sall doit se taire"
Sur la question de la réduction du mandat présidentiel, les libéraux n'ont pas varié dans leur position. Même si la question n'a pas été débattue au cours de cette réunion du Cd, le porte-parole du parti s'est quand même invité au débat. Et c'est pour appeler le président de la République, Macky Sall à se taire.
"Le président de la République devrait se taire. Il n'a pas le droit de procéder au musellement de l'opposition. Il l'a déjà fait en emprisonnant les principaux responsables du parti. Aujourd'hui, il veut mettre un cadenas sur nos bouches, il faut qu'il comprenne qu'il perd son temps", a martelé Babacar Gaye qui fulmine : "aussi longtemps qu'existera le Sénégal, ses dignes fils se prononceront toujours sur les questions nationales".
"Macky Sall devrait inviter son entourage à plus de retenue plutôt que demander les sénégalais à se taire. Il doit commencer par demander à son très spécial conseiller, à ses militants et responsables de se taire et de procéder très rapidement, à l'organisation d'un référendum pour que les Sénégalais comprennent qu'il doit partir en 2017", rumine-t-il.
INCLURE LE CALENDRIER CULTUREL DANS LA PROMOTION TOURISTIQUE
Amadou Tidiane Fassa, économiste
Mamadou Gueye et Benjamin Ndiaye |
Publication 12/01/2016
Amadou Tidiane Fassa évolue dans le secteur du tourisme depuis plus de 25 ans, dont 20 ans dans le secteur privé et 5 ans en tant que conseiller technique dans différents cabinets ministériel en charge du tourisme. Titulaire d'un MBA de l'Université du Québec à Montréal et d'un MBA spécialisé en management du tourisme et de l'hôtellerie de l'École Supérieure de Gestion de Paris. M. Fassa a soutenu une thèse de Doctorat en Sciences économiques intitulé : « Stratégies de développement du tourisme et la lutte contre la pauvreté. Quels défis pour le Sénégal ? », à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) avec la mention Très Honorable. Dans cet entretien, il fait un état des lieux et préconise une série de mesures pour relancer un secteur aux atouts énormes mais mal exploités. En professionnel du secteur qu’il est, il lance un cri du cœur aux autorités en leur demandant « de porter un autre regard sur ce secteur et de veiller à ne pas rater cette belle opportunité qu’est l’ouverture prochaine de l’Aibd pour faire du Sénégal une grande Destination Touristique ».
Après plus de vingt ans passés dans le secteur du tourisme, qu'est-ce qui vous a poussé à soutenir une thèse de Doctorat ?
Avant d'être un métier, le tourisme est pour moi une passion. Le Sénégal renferme d'énormes potentialités. J'ai soutenu cette thèse dans l'optique de pousser les pouvoirs publics, les acteurs et les Sénégalais à réfléchir à la situation du tourisme et de son impact sur l’économie nationale.
Quelle est la situation du tourisme au Sénégal ?
Difficile. Comme l'ont bien dit les professionnels du secteur. Le taux de remplissage dans les différentes zones touristiques varie entre 15 et 25 %, hormis Dakar qui, grâce au tourisme de « congrès », affiche un taux entre 60 et 65 %. Cette situation est dramatique, compte tenu des potentialités géoculturelles du Sénégal. Et malheureusement, nous n'avons pas profité de ce que l'on a appelé le « Printemps Arabe », en essayant d'attirer les touristes qui avaient déserté les plages du Maghreb.
En mesurant l'importance du secteur touristique dans une économie et au moment où le débat tourne autour du Plan Sénégal émergent, une attention particulière devrait être portée à ce secteur afin qu'il puisse jouer son véritable rôle de vecteur de développement économique et social. L'exemple du Maroc est assez éloquent pour montrer ce que le tourisme peut apporter dans une économie Grâce à ces deux plans stratégiques « Vision 2001-2010 » et le « Plan Azur 2010-2020 », le Maroc a réalisé trois nouvelles stations touristiques.
Le tourisme au Maroc, c’est près de 505.000 emplois soit 5% des emplois dans l'ensemble du pays, plus de 4.600 milliards de FCFA de recettes, en 2014. Le Maroc, en orientant sa politique de transports aériens, a signé avec l'Europe des accords en février 2004(Open Sky) qui a provoqué une explosion de la desserte aérienne sur les 18 plateformes aéroportuaires couvrant presque toutes ses grandes villes, faisant ainsi du transport aérien un véritable levier de son tourisme.
Aujourd'hui, Casablanca est un hub du transport aérien, en Afrique.
Qu'est-ce qui fait que le tourisme au Sénégal marque le pas ?
Beaucoup de facteurs dont la cherté de la destination, un label qualité et la promotion qui nécessite beaucoup de moyens financiers. Par exemple, le Maroc a ouvert 15 bureaux de promotion touristique dans le monde : en Europe, en Asie et en Amérique. La volonté du gouvernement de relancer le secteur est réelle mais nous pensons qu'il faudrait définir des actions et des moyens avec un échéancier précis dans lequel sera décliné, entre autres, une gouvernance du secteur avec de profondes réformes de l’administration touristique et un système de veille stratégique ainsi que des équipes de projets performantes ;
la réalisation des aménagements touristiques dans les zones identifiées et validées en prenant en compte les tendances du marché des investisseurs et des consommateurs ; le positionnement de la destination Sénégal sur les principaux marchés émetteurs et le marché intérieur en s’appuyant sur une diversification de l’offre touristique (golf, les croisières l’écotourisme, la culture.), en mettant un accent particulier sur l’E-tourisme ; le financement du secteur afin de permettre une amélioration des infrastructures hôtelières et des services ; une réflexion appropriée sur la fiscalité touristique et les taxes aéroportuaires.
N'y a-t-il pas aussi un manque de professionnalisation et de formation du secteur touristique sénégalais ?
C'est justement une des raisons qui m'a motivé à soutenir ma thèse afin de pousser les jeunes à rejoindre les formations dans les métiers du tourisme. Malheureusement, depuis les indépendances, nous n’avons qu'une seule école de formation dans cette filière. Il existe, cependant, des écoles privées mais la question est de savoir si l'enseignement qui y est dispensé correspond aux véritables besoins des professionnels ?
Il faudrait qu'on arrive à harmoniser les curricula dans toutes les écoles de formation touristique et hôtelière. Cela n'est pas le cas et cela constitue un gros handicap. Il faut réfléchir sur comment installer des écoles de formation dans les principales zones touristiques : Mbour, Saint-Louis, Ziguinchor ou même Tambacounda et Kédougou.
Quel est l’impact du conflit en Casamance sur le tourisme au Sénégal ?
L’impact est négatif. La Casamance était une destination touristique très prisée au Sénégal, surtout de décembre à mars. Les divers événements dans la région ont ralenti la croissance du secteur touristique.
Les professionnels se plaignent aussi du coût du transport aérien, du manque de promotion mais aussi de l’aéroport du Cap Skirring. Le président de la République avait abordé le coût du transport aérien, en révélant que les taxes représentent plus de 45 % du prix du billet d'avion.
Le prix d'un billet d'avion Paris-Dakar-Paris permet à un Européen de faire un séjour d'une semaine tout compris en Tunisie, au Maroc ou dans les Caraïbes. Mais, dans sa vision de relancer la destination Casamance, le président de la République a fait de la Casamance une Zone d’Intérêt touristique prioritaire avec des avantages pour l’investissement.
En 2015, l'État avait l’ambition d'attirer 2 millions de touristes aux Sénégal. Où en sommes-nous avec cet objectif ?
Ce chiffre est loin d’être atteint et il y a beaucoup de raisons. L'épidémie de la fièvre Ebola, et bien d'autres facteurs qui ont plombé la saison touristique 2014-2015. Les professionnels du secteur à Saly, vous le diront, s'il n'y avait pas de séminaires et de congrès, la situation serait intenable.
Vous avez indexé la promotion dans le domaine du tourisme. Quelles politiques faudrait-il mettre en place ?
Il faut rouvrir les bureaux de promotion touristiques à l'extérieur. Il faut aussi professionnaliser ce secteur et créer un partenariat dynamique entre le secteur privé et l’administration publique touristique et confier certains secteurs clefs de notre tourisme à de véritables professionnels, à ceux qui ont étudié le tourisme et qui connaissent ses différents rouages.
Après les indépendances, pourquoi n’y avait-il pas eu une véritable politique dans ce domaine, compte tenu de ses potentialités ?
Il existait une politique touristique. A partir de 1970, l’Etat avait un programme ambitieux d’investissements dans le secteur touristique. De 700 millions de FCFA dans le 2eme plan de développement économique et social, les investissements ont atteint 21 milliards de FCFA dans le 5éme plan. Les recettes sont passées de 2 milliards de FCFA en 1973 à plus de 100 milliards en 1998.
Cette orientation économique avait l’objectif d’accroître les recettes en devises étrangères dans le but d’arriver à l’équilibre de la balance des paiements et à la réduction de la dette extérieure afin d’éviter une dépendance aux seuls produits agricoles et miniers aux cours fluctuants. La situation actuelle du Tourisme est la conséquence d’une mauvaise politique et d’un manque d’accompagnement du secteur, après l’alternance de 2000.
Comment expliquez-vous cette situation après une alternance historique qui devait pousser beaucoup à vouloir découvrir le Sénégal?
C’était un atout. Malheureusement, nous n’avons pas été très attentifs sur l’évolution du marché touristique international. D’où la nécessité d’une politique de veille stratégique.
Que faut-il faire pour fouetter le tourisme au Sénégal ?
Les actions sont multiples et comme indiqué plus haut, je pense que le gouvernement, en collaboration avec tous les acteurs, devrait insister sur certains axes stratégiques, entre autres : la réalisation des projets de Mbodiène, de Joal Finio et de Pointe Sarène sur la petite côte, des plans d’aménagement du Sine-Saloum et de la Zone nord.
Une meilleure gouvernance du secteur touristique par une synergie entre le public et le privé afin de rendre efficace les actions initiées en direction du secteur puisque le pilotage du tourisme intègre des acteurs qui relèvent d’une part, des départements comme la sécurité, la santé, le transport, les infrastructures, l’environnement, l’assainissement, la culture, l’artisanat, et, d’autre part, des organisations du secteur privé.
La révision des textes règlementaires et législatifs est nécessaire. En effet, leur inadaptation par rapport à l’évolution du secteur ne favorise pas une gouvernance efficace du secteur. Ainsi, un assainissement du secteur et un renforcement de l’encadrement et du dispositif de pilotage territorial tenant compte du contexte de la décentralisation s’imposent.
Un financement adéquat du développement du tourisme par des mécanismes souples compte tenu de la lourdeur des investissements pour une remise aux normes des infrastructures hôtelières et l’accès au crédit des nationaux qui désirent investir dans le secteur. Une politique de promotion axée sur la promotion de la destination sur les marchés internationaux, le marché interne et régional. Enfin, une nouvelle offre touristique.
Quels doivent être les contours de cette nouvelle offre ?
L’offre existe. Il suffit de la valoriser et de bien la vendre. Après l’alternance de 2012, l’Agence nationale de promotion touristique a été supprimée. Je faisais partie de ceux qui disaient que c’était une erreur. Par la suite, l’Agence sénégalaise de promotion touristique a été mise sur pied. Malheureusement, ces actions ne sont pas encore très visibles. Ce n’est pas une critique mais un constat.
Quelle politique pour développer le tourisme intérieur et culturel ?
Le ministère du tourisme doit travailler en étroite collaboration avec le département de la culture pour faire la promotion de ce secteur sur le plan international. Dans la promotion touristique, le calendrier culturel doit être inclus. C’est le cas pour le festival de jazz de Saint-Louis, de Lompoul. Il y a beaucoup d’évènements culturels qui se déroulent au Sénégal comme le festival de Foundiougne. Il faudrait également de l’information et de la publicité sur les différents sites touristiques au Sénégal.
Les professionnels doivent également jouer le jeu, en organisant des circuits pour les nationaux avec des tarifs compétitifs. Au Maroc, par exemple, le tourisme intérieur est très développé parce que les tarifs sont intéressants pour les nationaux. Il faut réfléchir sur des tarifs qui permettent aux Sénégalais de visiter leur pays.
Que faut-il faire pour assurer la tranquillité des touristes qui est un facteur important pour l’attrait du Sénégal ?
Il faut renforcer la police touristique en effectifs et en moyens. Au Maroc que j’aime bien cité, si vous allez à Casablanca où dans les différents sites touristiques, à chaque coin de rue, la police touristique est présente. Apostropher un touriste ou l’agresser est passible d’une peine d’amende ou de prison. Les touristes circulent librement et vous ne verrez jamais quelqu’un les perturber.
Mais pour terminer, je voudrais lancer un cri de cœur aux autorités pour leur demander de porter un autre regard sur ce secteur et de veiller à ne pas rater cette belle opportunité qu’est l’ouverture prochaine de l’Aibd pour faire du Sénégal une grande Destination touristique.
2.000 UNITÉS POST-RÉCOLTE ATTENDUES
Programme d’urgence de développement communautaire
Le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc) est en train de mettre les bouchées doubles pour accélérer le rythme de livraison des équipements destinés aux femmes du monde rural. Environ 2.000 unités sont en cours de fabrication dans les unités industrielles contractantes et pourront être livrées durant le premier trimestre de l’année, a déclaré, hier, le directeur général du Pudc, Cheikh Diop, à la fin d’une visite effectuée auprès des soumissionnaires.
Accompagné de son staff et de certains responsables du Pnud, le directeur national du Programme d’urgence de développement communautaire, Cheikh Diop, a effectué, hier, une descente dans les unités industrielles chargées de la fabrication des équipements post-récolte destinés aux femmes du monde rural. Il s’agit, comme il l’a souligné, de venir constater, de visu, l’état d’avancement des travaux dans les différents chantiers.
Du Pôle de développement industriel (Pdi), une entreprise sise au môle 10 du Port autonome de Dakar, à la Société industrielle sahélienne de mécanique, de matériels agricoles et de représentation, plus connue sous le nom de (Sismar), à Pout, en passant par la société « Negodis » dans la banlieue dakaroise, les unités de fabrication sont à pied d’œuvre pour respecter les délais, c’est-à-dire faire tout pour livrer les commandes dans le premier trimestre de l’année.
Et c’est à un rythme soutenu que les engins tournent dans les différents ateliers de fabrique, pour répondre aux exigences de délai du programme et satisfaire, dans la foulée, l’espoir nourri par les populations du monde rural en particulier la gent féminine, depuis les premières livraisons d’équipements post-récolte effectuées dans le Pudc, dans certaines contrées du pays.
La qualité, principale critère
Un peu partout, l’ampleur de la tâche et les exigences de délai à respecter n’ont pas occulté la nécessité de veiller à la qualité telle que recommandée dans ce programme, exécuté par le Programme des nations-unies pour le développement (Pnud) sur fonds propres de l’Etat du Sénégal. Selon les contrats en cours d’exécution dans les différentes entreprises contractantes, d’ici à la fin mars prochain, environ 2.000 équipements seront injectés dans les zones Centre, Est et Nord du pays.
Il s’agit notamment de batteuses à mil, de séchoirs mixtes qui peuvent fonctionner au solaire comme au gaz, d’égreneuses de maïs, des décortiqueuses à riz sans oublier les moulins et autres presses à huile pour un budget global de près de 6 milliards de FCfa. « Un vaste programme de fourniture d’équipements pour diminuer la pénibilité des travaux des femmes en milieu rural », a indiqué le directeur du Pudc.
Selon lui, ce programme mis en œuvre au Sénégal par le Pnud grâce à la vision du chef de l’Etat vient à son heure, dans un contexte marqué par des récoltes record enregistrées dans le monde rural pour cette campagne agricole. Si pour le Sismar, il s’agit de confectionner 408 équipements post-récolte composés, entre autres, de décortiqueuses et de moulins, au Pôle de développement industriel (Pdi), ce sont 155 unités qui sont attendues compte non tenu des 1.384 que doit livrer l’entreprise Negodis.
Aucune crainte n’a été exprimée par les entreprises par rapport au délai de livraison. Pour certaines, la tâche a été déjà accomplie à hauteur de 50 % en terme de fabrication et d’assemblage dans les différents ateliers.
Faire travailler les entreprises locales
Outre le respect du délai imparti, le directeur général du Pudc s’est réjoui également de la qualité qui a été un critère fondamental retenu dans toute la chaîne de production. « On se réjouit du fait que les entreprises veillent sur la qualité car le Pudc a mis la barre très haut pour amener les soumissionnaires à respecter ce critère », a déclaré M. Diop.
Il n’a pas manqué de souligner l’attention particulière accordée aux entreprises locales dans la fabrication de ces équipements destinés aux femmes rurales. « C’est une instruction du président de la République car le fait de faire travailler les entreprises locales permet de renforcer non seulement le tissu économique national et aussi les aptitudes techniques des Pme/Pmi et créer des liens avec les artisans locaux à la base », a souligné Cheikh Diop.
Abondant dans le même sens, les responsables des trois entreprises visitées ont été unanimes à saluer cette démarche imprimée par l’Etat et le Pnud, dans la mise en œuvre du Pudc. Selon Sérigne Mody Touré du Pôle de développement industriel du môle 10, « c’est une véritable opportunité économique et sociale pour ces petites et moyennes entreprises ».
Il estime que la commande que son entreprise vient de bénéficier du Pudc est perçue comme un défi à relever pour une entreprise locale comme la tienne. « Il nous permettra non seulement de contribuer à l’effort de développement national mais aussi, conformément à la démarche de notre entreprise, d’assurer un transfert de compétences aux jeunes artisans », a déclaré M. Touré. Il partage cet avis avec le directeur général de la Sismar, Moussa Guèye.
Ce dernier estime que ce programme a permis à son entreprise de résoudre, en partie, le problème du chômage des jeunes dans sa sphère d’influence, c’est-à-dire Thiès et Pout. « Près de 300 jeunes ont pu être recrutés dans nos différents ateliers grâce à l’intervention de ce programme », a indiqué M. Guèye.
Outre ce volet insertion des jeunes dans la chaîne de production, les termes de contrats qui lient les entreprises au Pudc retiennent également le suivi et le renforcement des capacités des futurs utilisateurs des équipements post-récolte attendus. « C’est un aspect fondamental retenu par le Pudc et qui permettra d’assurer la pérennité des équipements à la base », a soutenu Cheikh Diop.
« Des équipes de formation seront mise à la disposition des groupements de femmes durant une année pour veiller au suivi et au bon usage des équipements », souligne-t-on du côté du môle 10.
Forte implication de l’artisanat local dans la production
Si la jonction entre les Pme et les Pmi n’est plus une réalité à démontrer dans la mise en œuvre du Pudc, la confection des équipements post-récolte a eu ce mérite d’assurer aussi l’implication des artisans locaux dans la chaîne de production. Dans toutes les entreprises visitées, hier, en compagnie du directeur national du Pudc, on a pu constater la présence de jeunes artisans dans les différents ateliers de fabrication. Ils sont venus des différentes zones cibles du programme.
De la Sismar où ils s’activent dans l’assemblage du matériel au Pdi du môle 10, les jeunes artisans se sont réjouis du renforcement de capacités dont ils bénéficient grâce à cette démarche imprimée à la mise en œuvre du volet équipements post-récolte du Pudc. Venu de son Thiès natal pour officier au Pôle de développement industriel (Pdi), Habib Sané améliore ses connaissances en soudage et chaudière depuis 2 mois.
« C’est un aspect positif qui nous permettra d’assurer le transfert de compétences », a déclaré Serigne Mody Touré du Pdi.
«Il ajoute que des modules de formation ont été créés pour prendre en compte l’ensemble des préoccupations du Pudc en termes de formation et de fabrication de machine. En contrat d’essai pour la plupart, ces jeunes artisans bénéficieront d’une qualification au terme de leur séjour dans les différents unités industrielles retenues par le Pudc pour ce programme de fabrication d’équipements post-récolte.
(SenePlus.Com, Dakar) -Macky Sall a présidé ce mardi la rentrée des cours et tribunaux. Cette cérémonie marque l’ouverture de l’année judiciaire 2016. Pour cette audience, le chef de l’État, président du conseil supérieur de la magistrature, a choisi comme thème : "Les collectivités locales et le contrôle de légalité".
SenePlus vous propose l’intégralité du discours du président de la République. Qui, dans son allocution, a aussi rappelé le sens du projet de révision constitutionnelle dont certains points concernent le pouvoir judiciaire et promis la contribution du gouvernement pour l’érection prochaine de l’École de formation des avocats.
LE DISCOURS DE MACKY SALL
J’ai le plaisir de présider l’audience solennelle de rentrée des Cours et Tribunaux, et de me prêter, ainsi, à cette tradition républicaine, qui constitue un moment fort dans la vie de l’institution judiciaire.
Permettez-moi avant tout d’avoir une pensée pieuse à l’endroit des illustres disparus de la famille judiciaire. Puisse le Bon Dieu les accueillir dans son Paradis.
Je voudrais également, en ce nouvel an, adresser à tout le monde judiciaire mes vœux les meilleurs, de santé, de bonheur et de réussite.
Je saisis l’occasion pour vous réaffirmer mon engagement à poursuivre les réformes allant dans le sens du renforcement de l’Etat de droit en général et de l’amélioration qualitative du fonctionnement du service public de la justice en particulier.
Approfondissement de l’Etat de droit, c’est le sens et l’objectif de la révision constitutionnelle qui est envisagée pour cette année, et dont une importante partie est relative au pouvoir judiciaire, notamment à la justice constitutionnelle.
En effet, il faut compter parmi les quinze innovations du projet de révision :
l’augmentation du nombre des membres du Conseil constitutionnel de 5 à 7 ;
la désignation par le Président de l’Assemblée nationale de 2 des 7 membres du Conseil constitutionnel ;
et l’élargissement des compétences du Conseil constitutionnel pour donner des avis et connaître des exceptions d’inconstitutionnalité soulevées devant la Cour d’Appel.
Avec cette nouvelle voie de droit les justiciables sénégalais n’attendront plus l’étape de la Cassation pour invoquer la garantie de leurs droits à valeur constitutionnelle.
Sont à inscrire dans le même registre les actes concrets rappelés par Monsieur le Bâtonnier qui participent aussi de ma volonté de renforcer les performances du service public de la justice dont le ministère d’avocat est une composante essentielle.
Aussi, la réflexion sur la profession d’avocat, dans un monde en mutation que vous avez évoquée, mérite d’être approfondie dans le contexte de notre pays afin de concilier l’ouverture et l’attractivité du métier.
Pour ce qui est de l’Ecole de formation des avocats, le Gouvernement vous fera parvenir très bientôt sa contribution.
Mesdames, Messieurs
La cérémonie de rentrée solennelle des cours et tribunaux de ce matin me donne, à nouveau, l’occasion de partager avec l’institution judiciaire la réflexion sur la justice au Sénégal, une justice devant toujours être, en dernière instance, au service du développement de notre pays.
Pour la présente audience, j’ai retenu, le thème : « Les collectivités locales et le contrôle de légalité ».
Ce thème, qui s’inscrit dans celui plus général de la décentralisation, revêt un intérêt majeur.
Dès mon accession à la magistrature suprême, j’ai engagé la réforme de la politique de décentralisation pour matérialiser mon ambition de territorialisation des politiques publiques.
Cette réforme s’est déjà traduite par l’adoption et l’entrée en vigueur de la loi 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code général des Collectivités locales qui pose les bases de cette réforme phare de l’Etat, communément appelée Acte III de la décentralisation.
Après une année de mise en œuvre de l’Acte III de la décentralisation et avant l’entame de la seconde phase à partir de cette année, j’ai demandé au Gouvernement de procéder à l’évaluation d’étape de ladite réforme.
Avec les contributions de tous les acteurs du développement territorial, le Gouvernement a dressé un état des lieux, tiré les leçons et élaboré une matrice d’intervention, en vue de procéder aux ajustements nécessaires pour un meilleur fonctionnement des collectivités locales.
Ainsi, les mesures correctives préconisées permettront d’enrichir et de finaliser la formulation de la deuxième phase de la réforme qui devrait aboutir à la consolidation de la décentralisation à travers, notamment, la revue du Code général des collectivités locales pour permettre :
la mise en place des pôles-territoires ;
le renforcement de la gouvernance locale ;
la définition de mécanismes innovants de financement du développement territorial.
Dans cette perspective, la concertation engagée, avec les acteurs de la décentralisation, va se poursuivre en vue d’asseoir une véritable politique de développement territorial, futur levier de l’essor économique de notre pays.
C’est dans ce sens qu’il faut comprendre l’inscription dans le projet de révision constitutionnelle, de la constitutionnalisation des principes de la décentralisation et de la déconcentration, mais aussi de la promotion de la gouvernance locale par la création du Haut Conseil des Collectivités territoriales.
Mesdames Messieurs,
Le thème de la présente rentrée montre que la décentralisation intéresse tous les acteurs et tous les secteurs de la vie publique et institutionnelle, y compris le pouvoir judiciaire.
Il met le juge, en l’occurrence, celui chargé du contrôle de légalité des actes des collectivités locales, au cœur de la décentralisation.
Il convient de rappeler que c’est dans la dynamique d’émancipation et de responsabilisation des collectivités locales que le législateur, considérant les collectivités locales comme majeures, a décidé, en 1996, de substituer un contrôle de légalité à posteriori, rapproché, au contrôle d’approbation à priori, centralisé.
De façon générale, il s’est agi d’organiser pour tous les ordres de collectivités locales un mode de contrôle unique dans lequel le contrôle à posteriori est la règle et le contrôle à priori l’exception.
Ces principes fondamentaux du contrôle de légalité des actes des collectivités locales ont été repris par la loi 2013-10 du 28 décembre 2013 portant code général des collectivités locales issue de la première phase de l’Acte III.
Aujourd’hui, c’est l’application depuis deux décennies du régime du contrôle de légalité des actes des collectivités locales qu’il convient d’analyser ensemble.
Cet exercice nous permet de faire le point sur l’effectivité du dispositif juridique de contrôle des actes locaux par le représentant de l’Etat et le juge, mais aussi d’envisager les perspectives de son renouveau pour une meilleure gouvernance locale.
Dans le discours d’usage qu’il a prononcé, Monsieur Biram Séne, Substitut du Procureur, près le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, introduit, de fort belle manière, le sujet en axant sa réflexion, selon le plan binaire cher aux juristes, sur l’état du droit et de la pratique du contrôle de légalité des actes des collectivités locales.
Il a montré que le contrôle de légalité, tel qu’il est organisé et se déroule, est globalement respectueux des libertés locales, mais révèle, dans sa mise en œuvre, des insuffisances qu’il y a lieu de corriger.
Sa démonstration est rendue vivante par de nombreuses illustrations tirées de la doctrine, de la jurisprudence et des différents rapports sur le contrôle de légalité. Je le félicite pour la qualité de sa présentation.
Sous des angles différents mais complémentaires, le Procureur général près la Cour suprême, le Bâtonnier de l’ordre des avocats et le premier Président de la Cour suprême, ont successivement articulé sur le thème, des contributions de haute facture dont je salue la pertinence.
Traitant de la décentralisation, la Constitution du Sénégal prévoit que « les collectivités locales constituent le cadre institutionnel de la participation des citoyens à la gestion des affaires publiques. Elles s’administrent librement par des assemblées élues ».
Pour traduire cette proclamation constitutionnelle en réalité, le législateur a instauré un mode de contrôle des actes locaux, plus conforme aux libertés locales et à la dignité des collectivités locales.
Les traits dominants de ce dispositif, rappelés par tous les intervenants, sont qu’il s’agit, d’une part, d’un contrôle circonscrit à la légalité et, d’autre part, d’un contrôle, en principe, postérieur à l’entrée en vigueur des actes.
Toutefois, il est vrai que le dispositif de contrôle institué par les textes sur la décentralisation a procédé, non pas à la suppression radicale du contrôle a priori, mais à son rétrécissement en le ramenant au rang d’exception.
Mais, il convient de retenir que le principe est que les actes des collectivités locales sont soumis à un contrôle à posteriori.
L’effectivité de ce principe a été nuancée au regard de l’importance dans la vie des collectivités locales des actes soumis à l’approbation préalable du représentant de l’Etat que sont notamment : les budgets, les plans de développement, certaines conventions financières de coopération internationale.
Au total, tout en préservant la mission régalienne de l’Etat à veiller à garantir son unité, l’institution du contrôle à posteriori, a incontestablement une portée émancipatrice pour les collectivités locales ; elle induit une plus grande responsabilisation des élus locaux et élimine les lenteurs notées jadis dans la mise en œuvre des décisions des organes des collectivités locales.
Les dispositions relatives au contrôle des actes prévoient que ceux-ci font l’objet d’un contrôle de légalité exercé par les représentants de l’Etat.
La Cour suprême est juge du contentieux né de l’exercice du contrôle. Comme on le voit, les textes procèdent, à ce niveau, à une séparation des fonctions entre le représentant de l’Etat que sont le sous-préfet ou le préfet et le juge qu’est la Cour suprême.
La fonction de contrôle est ainsi dévolue au représentant de l’Etat, celle de trancher le différend né de l’exercice du contrôle, à la Cour suprême.
Ainsi, le contrôle de légalité peut connaître deux issues alternatives : la confirmation tacite ou expresse de l’acte ou sa transmission, pour annulation, au juge de l’excès de pouvoir par une voie de droit exclusivement ouverte au représentant de l’Etat appelée le déféré.
Ce qu’il convient de retenir à ce niveau : c’est que le représentant de l’Etat dispose d’une marge de manœuvre qui lui permet d’éviter, autant que possible, le procès et de trouver un compromis avec l’autorité locale.
Il peut procéder ainsi en exerçant sa prérogative de suspendre, à titre provisoire, le caractère exécutoire des actes par la formulation d’une demande de seconde lecture adressée à l’autorité locale.
Ce qui permet à celle-ci de pouvoir revenir sur les éventuelles illégalités décelées par le représentant de l’Etat.
Ce dernier peut aussi user de sa prérogative première de conseiller l’autorité locale afin de le conduire à procéder au retrait de l’acte illégal ou alors à les réformer dans le sens de les rendre conformes à la légalité.
Le contrôle de légalité, qui met en avant le rôle de conseiller du représentant de l’Etat, permet de limiter le contentieux.
Le contentieux exprime, certes, la vitalité de l’Etat de droit, mais la concertation permanente entre représentant de l’Etat et élu local est vivement recommandée parce que préservant la sérénité nécessaire à l’harmonieuse conjugaison de la déconcentration et de la décentralisation.
Il convient, donc, de privilégier le dialogue entre le représentant de l’Etat et l’élu local sur la propension à aller devant le juge.
Bien entendu, si le recours au juge est nécessaire, il faut le faire car dans un Etat de droit le dernier mot revient au juge.
C’est pourquoi, le Code général des Collectivités locales donne des attributions importantes au juge de l’excès de pouvoir dans le mode de contrôle que l’Etat a le droit et le devoir d’exercer sur les actes de ses démembrements territoriaux.
Ce juge est la Cour suprême, définie par la Constitution et la loi comme le juge de l’excès de pouvoir des autorités exécutives ainsi que de la légalité des actes des collectivités locales.
Monsieur le Président de la Cour suprême, Monsieur le Procureur général,
Votre juridiction est ainsi habilitée à intervenir comme un régulateur de la gouvernance locale en aidant les acteurs locaux à mener les tâches quotidiennes d’intérêt général dans le respect des lois et règlements.
Les modalités d’exercice de l’office du juge en la matière ont été bien présentées dans le discours d’usage et les allocutions suivantes.
Le Procureur général près la Cour suprême est largement revenu sur ce chapitre important du droit administratif qu’est le contrôle de la légalité externe et de la légalité interne des actes administratifs.
Mesdames, Messieurs
Après près de deux décennies de mise en œuvre du contrôle de légalité des actes locaux, il convient de se pencher, à présent, sur le bilan que Monsieur Biram Séne a tenté d’établir, avec brio, avant d’apprécier les propositions d’amélioration de la situation faites par les orateurs.
Les rapports sur le contrôle de légalité évoquent en général des insuffisances affectant l’exercice du contrôle de légalité, portant essentiellement sur :
le non respect de la formalité de publicité des actes ;
les lenteurs dans la transmission et la rétention délibérée d’actes ;
la non délivrance d’accusé de réception ;
la faible proportion de demandes de seconde lecture de la part du représentant de l’Etat.
En ce qui concerne particulièrement les actes soumis à approbation préalable, on note la rareté des cas de refus d’approbation des actes locaux par les représentants de l’Etat.
Qu’est-ce qui explique cette situation ?
La question a déjà été posée par le Procureur général dans son allocution.
Il semble que cette faiblesse évoquée n’est pas forcément une anomalie et s’explique comme, le relève M. Séne, lui-même, par le fait que les représentants de l’Etat privilégient dans leurs rapports avec les organes des collectivités locales les fonctions de conseiller.
Il faut saluer cet esprit qui ne doit pas, tout de même, amener à négliger les impératifs du respect de la légalité.
Sur le registre des insuffisances, le discours d’usage souligne également, à juste titre, l’absence de suivi et d’évaluation du contrôle de légalité qui a, entre autres, pour conséquence le non respect de l’exigence de production, chaque année, par le Gouvernement d’un rapport sur le contrôle de légalité prévue depuis 1996 et réaffirmée par le code général des collectivités locales.
Sur ce point, j’ai demandé à Monsieur le Premier Ministre de veiller au respect de cette obligation par le Gouvernement.
La production annuelle de ce rapport permettra, à coup sûr, d’avoir une meilleure compréhension des problèmes et de leur apporter les solutions appropriées.
En ce qui concerne spécifiquement le contentieux des actes locaux, sa faiblesse quantitative, s’explique, comme l’a souligné le Premier président de la Cour suprême, par la rareté des saisines, due, en grande partie, pense-t-on, à l’éloignement du juge, la Cour suprême, qui siège à Dakar.
Malgré la pertinence de cet argument, il convient, tout de même, de ne pas négliger les autres facteurs explicatifs de la part très limitée du contentieux administratif dans le contentieux général.
En effet, il est important, dans la perspective de traitement des malentendus entre autorités déconcentrées et autorités locales, mais au-delà entre l’administration et les citoyens, de tenir compte de notre culture du dialogue qui permet d’aboutir à des solutions plus apaisantes et plus efficaces que les procédures contentieuses.
Le faible taux de saisine des juridictions et la faiblesse du contentieux, souvent déplorés par les juristes, sont parfois un signe de bonne santé des relations sociales en général, des relations entre l’Etat et les citoyens en particulier.
Après avoir fait le point sur la question, l’auteur du discours d’usage et les orateurs suivants ont formulé des propositions pour combler les insuffisances.
Les solutions avancées sont intéressantes, cependant il y a lieu de privilégier, par pragmatisme, celles qui tiennent compte des moyens de l’Etat, du niveau de connaissance des textes par les acteurs, de la perception du contentieux par les populations, du réalisme dans l’adaptation de la carte judiciaire aux besoins du pays, de l’exigence d’optimisation du déploiement des ressources humaines nécessaire à une bonne administration de la justice au service du développement de notre pays.
Aussi, me semble-t-il nécessaire de privilégier des mesures qui s’inscrivent dans la perspective plus large du projet de modernisation des administrations des collectivités locales, de renforcement de la déconcentration comme règle générale de répartition des compétences et des moyens entre les Administrations civiles de l’Etat, mais aussi de la mise en œuvre de programmes de sensibilisation des acteurs sur leurs rôles et responsabilités.
Je reste persuadé que la Cour suprême sera un acteur majeur de cette nouvelle dynamique de consolidation de la gouvernance locale.
Par ces mots, je déclare ouverte l’année judiciaire 2016 et vous remercie de votre aimable attention.
PAR ADAMA NDAO
C’EST DANS LA LOI
le Conseil Constitutionnel ne peut pas empêcher le Président de réduire son mandat par voie référendaire
Le Conseil constitutionnel a deux types de compétence : une compétence juridictionnelle et une compétence consultative.
Le Conseil tient sa compétence juridictionnelle de l’Article 92 alinéa 1 de la Constitution qui dispose : «Le Conseil constitutionnel connaît de la constitutionnalité des règlements intérieurs des Assemblées législatives, des lois et des engagements internationaux, des conflits de compétence entre l’Exécutif et le Législatif, ainsi que des exceptions d’inconstitutionnalité soulevées devant la Cour suprême.»
Le conseil a également une compétence consultative, notamment à l’endroit du président de la République, telle que édictée par l’Article 51 de la Constitution qui dispose en son alinea 1 : «Le Président de la République peut, après avoir recueilli l’avis du président de l’Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel, soumettre tout projet de loi constitutionnelle au referendum.»
La compétence : juridictionnelle du Conseil Constitutionnel
Dans l’exercice de sa compétence juridictionnelle, le Conseil constitutionnel siège en tant que Juge et rend une décision qui est obligatoire à tous. Ainsi la loi lui donne compétence pour trancher les litiges concernant l’élection du Président de la République, elle lui donne également compétence pour trancher les conflits de compétence entre le Législatif et l’Exécutif, pour connaître de la conformité ou non d’un Traité International à la Constitution du Sénégal (on parle de contrôle de conventionalité), mais aussi pour connaître de la conformité d’une loi à la Constitution (on parle de contrôle de constitutionnalité), que ce soit une loi organique telle que les lois portant Règlement Intérieur de l’Assemblée nationale ou encore d’autres lois.
Ce contrôle peut être exercé soit avant la mise en application de la loi (on parle de contrôle a priori ou par voie d’action), soit incidemment, plus tard dans la vie de cette loi, quand sa non-conformité à la Constitution est soulevée dans un litige devant la Cour Suprême (on parle alors de contrôle a posteriori ou par voie d’exception).
Les décisions que le Conseil rend dans les cas ci-dessus sont obligatoires à tous, définitives et ne peuvent donc pas être contestées. Il est donc évident qu’en dehors des cas limitativement énumérés ci-dessus, la Constitution n’attribue aucune autre compétence juridictionnelle au Conseil constitutionnel, y compris une compétence juridictionnelle pour connaître de la révision constitutionnelle, comme il l’a du reste rappelé dans sa Décision en date du 18 Janvier 2005.
Quoique la loi (Article 51 de la Constitution) lui permette d’émettre un avis consultatif sur cette question lorsqu’il est saisi pour cela par le président de la République. (voir ci-dessous)
La compétence consultative du Conseil constitutionnel
Outre sa compétence juridictionnelle donc, le Conseil a aussi une compétence consultative (Article51al1et2dela Constitution) vis-à-vis du président de la République. Dans l’exercice de cette compétence consultative, le Conseil ne siège pas comme un Juge qui rend une décision obligatoire, mais plutôt il émet un avis sur la question objet de sa consultation. Mais comme tout avis consultatif, cet avis ne lie pas ceux qui l’ont requis et reçu.
L’Article 51 alinea 1 de la Constitution Sénégalaise dit : «Le président de la République peut, après avoir recueilli l’avis du président de l’Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel, soumettre tout projet de loi constitutionnelle au référendum.»
La Constitution ne dit pas «le président de la République peut, après avis [favorable] du président de l’Assemblée Nationale et du Conseil Consti tutionnel...» ni encore «Le président de la République peut, après [autorisation] du président de l’Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel... ».
La Constitution, en son Art 51 alinéa 1 ci-dessus est très claire. Elle indique certes (après la virgule qui suit le mot peut) une obligation pour le président de la République de recueillir l’avis et du président de l’Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel, mais elle n’édicte nullement une obligation pour le président de la République de suivre, le cas échéant, les avis qu’il a ainsi recueillis du président de l’Assemblée et du Conseil, que ces avis aillent ou non dans le sens de la non-organisabilité du référendum ou de la non-écourtabilité du mandat Présidentiel en cours.
Il faut comprendre cette disposition de l’Article 51 de la Constitution comme une invitation à une coopération entre les trois différents pouvoirs publics de l’Etat : le Pouvoir Judiciaire par le biais du Conseil Constitutionnel, le Pouvoir Législatif par le biais du président de l’Assemblée Nationale, et le Pouvoir Exécutif par le biais du président de la République.
C’est pour assurer cette coopération nécessaire à la bonne marche des institutions de la République que la Constitution oblige le président de la République à saisir le président de l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel pour recueillir leur avis à chaque fois qu’il envisage une réforme constitutionnelle par voie de référendum.
Mais, du fait du principe fondamental de la séparation des pouvoirs (publics), la Constitution n’entend nullement faire peser sur le président de la République (le représentant du pouvoir (public) Exécutif) l’obligation d’exécuter l’avis de l’une quelconque des deux autorités qu’il va consulter, à savoir le Représentant du pouvoir (public) Législatif qu’est le président de l’Assemblée Nationale et l’un des Représentants du pouvoir (public) Judiciaire qu’est le Conseil constitutionnel.
Le Président est libre de choisir entre la voie du référendum et celle de l’Assemblée
L’autre question cruciale est celle de savoir si le président de la République a l’obligation d’organiser un référendum pour procéder à une révision constitutionnelle. Rappelons que l’Art 51 n’édicte pas une obligation d’organiser un référendum, car le texte, alinea 1 Article 51 dit «le Président... peut soumettre...au référendum tout projet de révision constitutionnelle».
D’abord il est clair que par le mot peut en lieu et place du mot [doit], la Constitution entend offrir au président de la République une faculté, un choix entre la voie du référendum et la voie de l’Assemblée nationale pour ce qui concerne les révisions constitutionnelles.
L’Article 103 alinéa 4 de la Constitution confirme ce principe en disposant qu’un projet de réforme constitutionnelle «...n’est pas présenté au référendum lorsque le président de la République décide de le soumettre au Parlement..»
Donc aussi bien l’Article 51 que l’Article 103 de la Constitution Sénégalaise offrent au président de la République la possibilité, à son choix, de soumettre un projet de réforme Constitutionnelle soit au référendum soit à l’Assemblée nationale.
La limitation des choix du Président et l’inévitabilité du référendum
La latitude du président de la République de soumettre un projet de réforme Constitutionnelle soit au référendum soit à l’Assemblée nationale est limitée par l’article 27 de la Constitution. Selon la règle de l’article 27, pour procéder à une révision constitutionnelle concernant le mandat présidentiel, le président de la République ne peut choisir que la voie référendaire.
En effet l’article 27 dit : «La durée du mandat du président de la République est de sept ans. Le mandat est renouvelable une seule fois. Cette disposition ne peut être révisée que par une loi référendaire.»
Donc concernant cette question particulière de la révision constitutionnelle pour la réduction du mandat présidentiel, le président de la République perd la faculté, la possibilité des choix entre voie référendaire et voie parlementaire que lui offrent les Article 51 et 103 de la Constitution.
Car l’article 27 contient ses propres règles qui dérogent au principe des articles 51 et 103 lorsqu’il s’agit particulièrement d’une révision constitutionnelle concernant le nombre et la durée des mandats présidentiels.
Dès lors, rien juridiquement ne peut empêcher le président de la République de poursuivre la voie du référendum pour la réduction de la durée du mandat présidentiel y compris de son mandat en cours. Mieux, rien ne l’autorise à choisir une voie autre que la voie référendaire.
Même si, par hypothèse, l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel avaient émis des avis défavorables à l’organisation du référendum pour modifier la durée du mandat, le président de la République, s’il a toujours l’intention de modifier les dispositions de la Constitution relatives au mandat présidentiel, peut absolument le faire mais il ne peut le faire que par voie référendaire.
La balle est dans le camp du Président
La question aujourd’hui n’est donc pas celle de la faisabilité juridique de l’organisation d’un référendum pour réduire la durée du mandat présidentiel de 7 ans à 5 ans, y compris le mandat en cours, mais plutôt celle de savoir si le Président en exercice a toujours l’intention de procéder à cette réforme.
S’il en a toujours l’intention, et je suis sincèrement convaincu que c’est le cas, il doit simplement présenter aux électeurs du référendum un projet de loi de révision des articles 27 et 104 de la Constitution. Et les articles nouveaux doivent disposer comme suit :
Article 27 nouveau : «La durée du mandat du Président de la République est de cinq ans. Le mandat est renouvelable une seule fois. Cette disposition ne peut être révisée que par une loi référendaire.
»
Article 104 nouveau : «Le président de la République en fonction poursuit son mandat jusqu’au dernier samedi de février 2017 à minuit. Toutes les autres dispositions de la présente Constitution lui sont applicables.»
Pertinentes ont été les thèses allant ces trois dernières années dans le sens de la non-écourtabilité juridique du mandat de 7 ans en cours mais aussi dans le sens de la caractérisation de la promesse faite par le Président de réduire son mandat comme étant une promesse sans aucune valeur juridique.
Nous concédons assurément que ce type de promesse n’a pas de valeur normative, comme une loi, un acte administratif, ou une décision de justice, loin s’en faut.
Mais la grande interrogation n’est elle pas celle de savoir s’il en vaut vraiment la peine, à tous égards, surtout au sortir de circonstances de troubles si fraîches et douloureuses encore dans la mémoire des citoyens, telles que celles de la période de juin 2011 à février 2012, où un peuple a mis le pays entier en flammes pour rejeter la tentative de maintien au pouvoir d’un Président qu’il a pourtant élu 4 ans plus tôt à 55% des suffrages dès le premier tour, et qui, pour extirper celui-ci du pouvoir qu’il tenait si solidement, procéda résolument par une coalition des plus historiques et des plus diverses de non-politiciens comme de politiciens, et élit a 65% un candidat sur la promesse de celui-ci que pour panser la plaie de ce peuple si meurtri, il n’entend nullement s’accrocher au pouvoir et écourterait d’ailleurs son premier mandat de 7 à 5 ans par voie de révision constitutionnelle, que ce Président de coalition doive, trois courtes années seulement au pouvoir, céder à des suggestions partisanes en faveur de la vilification et de violation de ce pacte si crucial qu’il a conclu avec ce peuple et la promesse fondamentale qu’il lui a faite !
Certes dans le système normatif de la République, les promesses verbales d’un candidat à la Présidentielle ou du reste d’un président élu (veuille-t-il verrouiller la limitation de mandats) ne sont pas normatives (et le Conseil constitutionnel l’a rappelé dans sa Décision du 29 janvier 2012 concernant la candidature de Wade), mais les promesses dont il s’agit ici ont été faites comme conditionnalité au vote de ce peuple souverain.
Les tenir aiderait certainement à offrir à ce Président un second mandat et des plus plébiscitants, en 2017. Ne pas les tenir pourrait rendre problématique sa réélection en 2019. Il est peu certain qu’il briguera quatorze années de Présidence s’il n’écourte pas son mandat en cours, mais il est presque certain qu’il obtiendra un second mandat s’il écourte le mandat en cours.
Mais franchement, l’Amérique n’accorde-t-elle pas huit années seulement à son Président et la France dix au sien ? Donc, le plus important c’est moins le nombre d’années qu’un Président aura passé au pouvoir mais plutôt ce qu’il aura fait du nombre d’années passées au pouvoir.
So! Mister Président, stay the course. We got your back!
Pour Luwaabi
PAR PAPE BOCAR DIALLO
ET SI Y’EN À MARRE S’ENGAGEAIT DANS UN COMBAT DE TROP
Lors de son intervention dans une émission de la place, Fadel Barro, coordonnateur de Y’en à marre, laissait entendre l’intention de son mouvement de se mobiliser contre un éventuel «wax waxet» du Président Macky Sall, au sujet de son engagement à réduire son mandat de 7 à 5 ans.
Si cette hypothèse de Fadel était avérée, je crains que nos amis de Y’en à marre ne se lancent dans un combat de trop, une vraie confusion des enjeux. Même si le non-respect d’un engagement politique est du point de vue éthique et moral condamnable et à sanctionner, je ne pense pas que l’enjeu d’un wax waxet de Macky Sall soit de la même catégorie ou envergure que celui de Maître Abdoulaye Wade.
D’ailleurs, la contestation d’un troisième mandat pour Wade a précédé sa fameuse déclaration (wax waxet) devant ses partisans. Les contextes ne sont pas les mêmes.
En effet, le grand facteur mobilisateur du Peuple sénégalais, entre 2011 à 2012, jusqu’à ce fameux 23 juin 2011, a été principalement la tentative de modification (changement) des règles en matière d’élection présidentielle.
Ce projet de ticket présidentiel a été l’élément mobilisateur de tout le Peuple sénégalais pour dire «Non». Avec ce slogan fort de symbolisme : «Touche pas à ma Constitution». C’est donc l’essentiel qui était en danger, et résister devenait un devoir pour tout un chacun.
Sommes-nous ou serions-nous dans le même cas de figure avec un éventuel renoncement de Macky Sall à son engagement sur le mandat ? Je crains que non. S’il venait à faire du «wax waxet», ce ne sera pas l’essentiel qui serait en danger. Cela ne mettra pas en péril les fondements de notre démocratie, mais la parole du Président (politicien) tout simplement. Et dans ce cas, le Peuple prendra acte du fait que le Président ait décidé de se dédire. En conséquence, il prendra ses responsabilités une fois dans l’isoloir.
Par ailleurs, je ne crois pas que cela puisse entraîner ou soit un motif pour faire un 23 juin bis. Sinon, il faudra le faire pour toutes les promesses non tenues de nos hommes politiques.
Nos chers amis de Y’en à marre et autres de la «société civile» ne doivent pas se tromper de combat encore moins perdre de vue que la «lutte» pour le respect de l’engagement politique n’est ni plus ni moins, et tout d’abord, qu’un combat de politiciens. Oui, tous ces hommes qui ont la volonté ou l’ambition d’occuper le fauteuil présidentiel devraient plutôt déployer leurs énergies à présenter un programme crédible et alternatif.
Nous notons que leur combat et leurs intérêts ne sont pas nécessairement les nôtres, nous Peuple sénégalais. Nous n’allons pas «brûler» le pays parce que le Président Sall aurait décidé de ne pas respecter une promesse électorale. Qu’on le veuille ou pas, «nanu wax té dé» le Président est élu pour un mandat de 7 ans, faut-il le rappeler.
Nous aurons donc le même comportement que lorsque la candidature de Wade a été validée par le Conseil constitutionnel, c’est-à-dire, régler le contentieux dans les urnes. C’est d’ailleurs cette démarche responsable de notre Peuple qui a permis l’élection de Macky Sall le 25 mars 2012.
C’est pour toutes ces raisons invoquées précédemment que je considère que le mouvement Y’en à marre risque d’engager un combat, une lutte de trop, car il n’est point garanti que les Sénégalais veuillent bien se mobiliser pour faire face à un «wax waxet» présidentiel qui en réalité ne changerait pas grandchose dans leur recherche de dépense quotidienne.
Notre Président serait-il si impopulaire auprès de nos compatriotes au point que ces derniers trouveraient les 7 ans trop longs ?
Loin d’inciter à un «wax waxet», mais la promesse présidentielle sur la réduction du chômage des jeunes et du coût de la vie est à mon sens aussi, sinon plus important qu’une réduction de mandat.
Oui, je préfère qu’on engage nos ardeurs à la recherche de l’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens vivant dans le Sénégal profond. Cette cause mériterait plusieurs 23 juin, quand on sait que certains font des dizaines de kilomètres pour avoir 1litre d’eau potable ou pour trouver un poste de santé, afin de se soigner.
Le Président François Hollande avait parmi ses promesses l’instauration du droit de vote aux élections locales pour les étrangers non communautaires. Cette promesse n’a pas été tenue, et ce n’est pas dans la rue que les électeurs règlent ce contentieux, mais dans les urnes.
Macky Sall sera jugé sur son bilan (promesses tenues et non tenues).
Il est donc nécessaire pour nos amis d’analyser très finement les sujets mobilisateurs de masse avant de se lancer dans une «résistance» sans lendemain. Ce serait très dommage pour l’avenir de ce mouvement et du rôle attendu de lui dans la marche démocratique de notre pays. Il faut surtout éviter le grand syndrome du «ya wara wax (jëf) ya nu saf...». Il y a un vrai risque de discrédit pour ce beau mouvement. Il faut tout simplement éviter d’être classés parmi les politiciens encagoulés qui se cachent derrière le générique de société civile.
Nous savons tous que l’affaire dite Lamine Diack n’a pas fini de jeter le trouble sur l’indépendance et la probité de Y’en à marre. Que les accusations soient vraies ou fausses, le doute subsiste déjà dans certaines têtes.
Alors mes chers amis, avant de vous lancer dans la défense du «Pacta sunt servanda», je vous invite à toujours analyser et comprendre les facteurs mobilisateurs, et savoir le pourquoi un Peuple se mobilise-t-il. C’est une question essentielle.
Une société civile se doit de toujours très bien cerner les enjeux d’une mobilisation avant de s’engager dans une confrontation (sociale). Si les enjeux ne sont pas essentiels pour celui qu’on est censé représenter, il est vain d’engager un rapport de force.