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30 avril 2025
Politique
LE COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
Le Président de la République, Macky Sall, a indiqué l'urgence d'une montée en puissance des Chemins de fer du Sénégal (CFS), avec l'accélération notable de la réhabilitation du tronçon Dakar- Tambacounda.
Le Conseil des ministres s'est tenu ce mercredi 27 décembre 2023 au Palais de la République, sous la présidence du Chef de l'Etat, Son Excellence, Monsieur Macky SALL.
A l'entame de sa communication, le Président de la République a réitéré ses chaleureuses félicitations à la communauté chrétienne, suite au déroulement remarquable des célébrations de Noël sur l'ensemble du territoire national.
Poursuivant sa communication sur la modernisation des transports terrestres et l'amélioration de la circulation routière et autoroutière, le Chef de l'Etat a rappelé son engagement depuis 2012, pour un vaste programme d'infrastructures routières, autoroutières et ferroviaires qui a accéléré la connexion entre les différentes régions et localités du Sénégal et facilité la circulation des personnes et des biens, contribuant au développement des activités économiques et à la valorisation des potentialités de nos terroirs.
Le Président de la République a ainsi demandé au Gouvernement de capitaliser ce patrimoine en évaluant ses impacts sur la croissance, la création d'emplois et le progrès économique et social global.
Le Chef de l'Etat a également salué les efforts de relance du chemin de fer, avec le succès de l'exploitation et du développement du TER, en demandant au Gouvernement de prendre toutes les dispositions, pour accélérer la réalisation intégrale, dans les délais, de la phase Il sur l'axe Diamniadio-AIBD.
Le Président de la République a, en outre, indiqué, l'urgence d'une montée en puissance des Chemins de fer du Sénégal (CFS), avec l'accélération notable de la réhabilitation du tronçon Dakar- Tambacounda.
Dans cet élan, le Chef de l'Etat a demandé au Premier Ministre de finaliser avec le Ministre chargé des Transports terrestres et le Ministre chargé du Développement des Chemins de fer, la Stratégie nationale de Modernisation des chemins de fer avec une gouvernance renforcée du système ferroviaire dans toutes ses composantes (CFS, Grands Trains du Sénégal, SENTER, SETER, Fonds de Développement des Transports terrestres).
Le Président de la République a, par ailleurs, rappelé au Ministre des Transports terrestres, l'impératif d'une maitrise stratégique des différents programmes de renouvellement des véhicules de transport et des gros porteurs afin d'améliorer la mobilité urbaine et interurbaine, de renforcer la sécurité routière et de soutenir une meilleure organisation des professionnels en termes d'encadrement, de conditions de travail et de protection sociale.
Dans cette dynamique de transformation du sous - secteur des transports terrestres, le Chef de l'Etat s'est félicité des actions réalisées par l'Etat en vue de moderniser le parc de la société Dakar Dem Dik « DDD » qui vient de réceptionner 370 nouveaux bus de dernière génération.
Dès lors, le Président de la République a demandé au Ministre des Transports terrestres de veiller à la qualité des services publics de transport. A ce titre, le Chef de l'Etat a salué le lancement opérationnel, à compter de ce 27 décembre 2023, des activités du Bus Rapid Transit (BRT); projet emblématique de la modernisation des transports publics routiers dans l'agglomération dakaroise.
Le Président de la République a invité le Gouvernement à prendre toutes les mesures requises, afin d'assurer la fonctionnalité optimale des dessertes du BRT.
Revenant sur l'organisation des Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) Dakar 2026, le Chef de l'Etat a félicité le Comité national d'organisation pour le travail remarquable d'anticipation, de mobilisation et de coordination accompli en rapport avec les instances du Comité international Olympique (CIO) et toutes les parties prenantes.
A la suite de la réunion présidentielle qu'il a présidé, le mardi 26 décembre 2023, sur les JOJ 2026, le Président de la République a demandé au Gouvernement d'impliquer fortement les jeunes, les acteurs culturels et les collectivites territoriales dans l'organisation et à assurei un suivi permanent des differents engagements du Sénégal en termes de construction It de réhabilitation d'infrastructures sportives et touristiques nécessaires au succès de cet évènement majeur, qui va regrouper (durant au moins deux (2) semaines) la jeunesse du monde entier pour la première fois en Afrique.
Abordant la réception du rapport 2022 de l'ITIE et le suivi de la prochaine évaluation du Sénégal, le Chef de l'Etat a saisi l'occasion du Conseil pour féliciter la Présidente Madame Eva Marie Coll Seck et les membres du Comité National ITIE pour les avancées notables constatées depuis l'adhésion en 2013 du Sénégal à la norme mondiale pour la bonne gestion des ressources pétrolières, gazières et minières.
Le Président de la République a, dès lors, demandé au Premier Ministre d'exploiter les enseignements et recommandations de cet important document en vue, d'une part, d'asseoir le développement soutenu du contenu local dans les secteurs des hydrocarbures et des mines et, d'autre part, d'assurer la mise en œuvre effective des réformes liées à la norme ITIE 2023 en perspective de la prochaine évaluation internationale du Sénégal, prévue en janvier 2025.
Sur le climat social, la gestion et le suivi des affaires intérieures, le Chef de l'Etat est revenu sur :
- l'intensification des activités de la campagne de commercialisation agricole : en demandant au Premier Ministre, aux Ministres chargés respectivement des Finances, de l'Economie, du Commerce et de l'Agriculture, d'accélérer l'accomplissement de toutes les diligences financières requises, en vue d'intensifier - en liaison avec les opérateurs privés stockeurs, les huiliers et l'administration territoriale- les activités de collecte et de commercialisation de la production arachidière
- l'organisation de la 12ème édition du Festival National des Arts et de la Culture (FESNAC) du 8 au 12 janvier 2024 à Fatick : en demandant au Gouvernement, notamment au Ministre de la Culture, de prendre toutes les dispositions pour un succès de cette grande manifestation avec la participation des pays amis et des communautés artistiques et notabilités coutumières nationales.
Clôturant sa communication, le Président de la République a saisi l'occasion de la fin de mission de Monsieur Ibrahima Ndiaye, Directeur Général d'AGEROUTE Sénégal, pour lui rendre un vibrant hommage à l'issue de ses 34 ans de carrière au service de notre pays et particulièrement du secteur des Infrastructures en saluant son professionnalisme, sa rigueur et son dévouement exemplaires.
Dans sa communication, le Premier Ministre est revenu sur le suivi de la coordination de l'activité gouvernementale en évoquant :
• la semaine de l'Amitié et de la Fraternité en Afrique de l'Ouest tenue à Tambacounda;
• la réunion sur l'accès à l'électricité ¡
• la réunion sur la préparation de la contre saison de riz dans la vallée ;
• le démarrage de l'exploitation du BRT.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES
• le Ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement a fait une communication sur le transport public de voyageurs par les deux roues ;
• le Ministre de l'Agriculture, de l'Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire a fait une communication sur le suivi de la campagne agricole 2023-2024, la contre saison froide et le suivi des exportations horticoles ;
• le Ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation a fait une communication sur le projet national d'enseignement numérique du Sénégal.
AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTALES
Le Conseil a examiné et adopté :
Au titre du Ministère de l'Economie, du Plan et de la Coopération :
• le projet de décret portant création de la Zone économique spéciale de Touba;
Au titre du Ministère de la Santé et de l'Action sociale :
• le projet de décret modifiant le décret n° 2022-824 du 7 avril 2022 portant création et fixant les règles d'organisation et de fonctionnement de l'Agence sénégalaise de Réglementation pharmaceutique (ARP);
• le projet de décret instituant le système national de vigilances ;
• le projet de décret relatif aux essais cliniques ;
• le projet de décret fixant les conditions de mise en œuvre de la surveillance du marché des médicaments et autres produits de santé ;
• le projet de décret fixant les conditions d'autorisation de la promotion ou de publicité sur les médicaments et autres produits de santé ;
• le projet de décret fixant les conditions de création, d'exploitation et de fonctionnement des établissements pharmaceutiques ;
• le projet de décret fixant les conditions de fabrication, d'enregistrement d'importation, d'exportation et de distribution des dispositifs médicaux.
Au titre du Ministère de Femme, de la famille et de la Protection des Enfants :
• le projet de décret fixant les conditions d'ouverture et les règles d'organisation et de fonctionnement des structures de prise en charge des enfants âgés de 0 à 3 ans non révolus.
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Madame Salimata Diop Dieng, est nommée Président du Conseil d'Administration de la Sociéte nationale dénommée « Autoroutes du Sénégal » (ADS).
Monsieur Aubin Jules Marcel Sagna, Administrateur civil, précédemment Secrétaire général du Ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, est nommé
Directeur général de la société nationale dénommée « Autoroutes du Sénégal » (ADS).
Monsieur Mamadou Ndao, Ingénieur en statistiques, précédemment Secrétaire général de l'Agence des Travaux et de Gestion des Routes (AGEROUTE Sénégal), est nommé Directeur général de l'Agence des Travaux et de Gestion des Routes (AGEROUTE Sénégal), en remplacement de Monsieur Ibrahima NDIAYE.
Fait à Dakar, le 27 décembre 2023
Le Ministre du Commerce, de la Consommation
et des Petites et moyennes Entreprises,
Porte-parole du Gouvernement
Abdou Karim FOFANA
LES TROIS NOMINATIONS EN CONSEIL DES MINISTRES
En Conseil des ministres, ce mercredi, le président Macky Sall a entériné trois nominations. Le Directeur général de l'Ageroute a été remplacé et une ex-ministre de la Femme a été recasée.
iGFM - (Dakar) En Conseil des ministres, ce mercredi, le président Macky Sall a entériné trois nominations. Le Directeur général de l'Ageroute a été remplacé et une ex-ministre de la Femme a été recasée.
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Madame Salimata Diop Dieng, est nommée Président du Conseil d’Administration de la Société nationale dénommée « Autoroutes du Sénégal » (ADS).
Monsieur Aubin Jules Marcel Sagna, Administrateur civil, précédemment Secrétaire général du Ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, est nommé Directeur général de la société nationale dénommée « Autoroutes du Sénégal » (ADS).
Monsieur Mamadou Ndao, Ingénieur en statistiques, précédemment Secrétaire général de l’Agence des Travaux et de Gestion des Routes (AGEROUTE Sénégal), est nommé Directeur général de l’Agence des Travaux et de Gestion des Routes (AGEROUTE Sénégal), en remplacement de Monsieur Ibrahima Ndiaye.
OUSMANE SONKO SERA INVESTI LE 30 DÉCEMBRE
La coalition 'Sonko 2024' a déjà choisi le terrain Acapes des Parcelles assainies pour accueillir l’évènement. Leur sera-t-il permis d’y tenir leur cérémonie ?
iGFM - (Dakar) Responsable de la Communication de Pastef, El Malick Ndiaye a finalement dévoilé ce qu’ils comptent faire le 30 décembre prochain.
«Ce sera la date de la cérémonie d’investiture du candidat du peuple, le président Ousmane Sonko», a-t-il déclaré. La coalition 'Sonko 2024' a déjà choisi le terrain Acapes des Parcelles assainies pour accueillir l’évènement. Leur sera-t-il permis d’y tenir leur cérémonie ?
«Une manifestation qui se tient sur un terrain de football, je pense qu’on ne nous dira pas qu’il y aura occupation de la voie publique», estime M. Ndiaye face à la presse ce 27 décembre.
POURQUOI LE TIRAGE AU SORT EST UN PARI RISQUÉ POUR LES GRANDS
La date du tirage au sort pour le passage au contrôle des parrainages prévu ce jeudi. Un risque pour la plupart des candidats, y compris les favoris qui pourraient opter pour le parrainage parlementaire.
La date du tirage au sort pour le passage au contrôle des parrainages prévu ce jeudi. Un risque pour la plupart des candidats, y compris les favoris qui pourraient opter pour le parrainage parlementaire.
Le dépôt des dossiers de candidature pour l’élection présidentielle du 25 février 2024 a pris fin ce mardi à minuit. Place à la Commission de contrôle des parrainages, installée au siège du Conseil constitutionnel, qui va procéder au tirage au sort dès ce jeudi 28 décembre. Ce procédé aléatoire remplace l’ordre d’arrivée en présence des membres de la Commission et des représentants des candidats. Les résultats du tirage au sort sont consignés dans un procès-verbal d’huissier, auquel est annexé le calendrier subséquent du contrôle des parrainages. Copies du procès-verbal et du calendrier sont délivrées aux membres de la Commission et aux représentants des candidats. La remise de ces documents vaut convocation des membres de la Commission et des représentants des candidats aux opérations de contrôle des parrainages.
«L’avantage des petits»
Ce tirage au sort est l’une des étapes les plus importantes avant la Présidentielle de février 2024. Mais il présente des risques et pas des moindres en ce sens que des candidats présentés comme de petits poucets pourraient ravir la vedette à «géants» ou supposés comme tel. Ceux qui auront le coup de chance de passer parmi les premiers évitent les doubles externes. Surtout que les grandes coalitions ont collecté le maximum de parrains pour réduire les chances des nouveaux candidats. Pour cette année, les candidats qui veulent participer au prochain scrutin présidentiel, doivent se prévaloir du soutien d’au moins 0,6 % des inscrits sur le fichier électoral (soit quelque 44 000 électeurs) ou présenter les parrainages de 13 députés ou de 120 maires et président de conseil départemental. A ce jour, personne ne peut dire avec certitude, le type de parrainage que les candidats qui ont des députés ou des élus territoriaux ont opté. Ce qui fait qu’il s’avère difficile de se prononcer avec certitude.
Le jeu de cache-cache des «grands»
C’est en cela que le risque est gros aussi pour les favoris, même si nombre d’entre eux ont un stock «sécurisé». Le problème, c’est qu’on ne sait pas ce que peut réserver le dispositif de vérification des parrainages confrontés au fichier. Ce mode aléatoire est d’autant plus une menace que Benno bokk yaakaar, Taxawu Sénégal, le Pds ou encore l’ex- Pastef- Sonko n’ayant pas de fiche- pourraient ne pas prendre le risque. Pour l’heure, toutes ces coalitions qui disposent du nombre requis de députés (au moins 13) cachent leur jeu. Et tout indique qu’elles ne bouderaient pas leur plaisir en empruntant cette voie parlementaire, plus douce que le parrainage citoyen.
par Ibrahima Thioye
LES ERREURS DE LA MOUVANCE PRÉSIDENTIELLE
La logique de combat présente des limites en démocratie, car la mouvance présidentielle lutte contre un ennemi protéiforme. La toute-puissance de l’acteur qui détient les moyens de l’État ne perdure que s’il bénéficie d’un bon niveau de capital confiance
Cet article met en lumière cinq erreurs de la mouvance présidentielle. Celles-ci sont des réflexions, des discours ou des actions qui ne contribuent pas au succès sur le marché électoral.
Erreur 1 — Une mauvaise appréciation des principaux déterminants du vote
Erreur 2 — Une illusion de toute-puissance et une logique de combat contre-productive
Erreur 3 — Des atteintes à la démocratie et aux libertés individuelles et collectives
Erreur 4 — Des problèmes de communication
Erreur 5 — De fortes hésitations à propos du troisième mandat et du dauphinat
À des nuances près, tous les régimes qui se sont succédé depuis l’indépendance partagent les pratiques sous-jacentes aux trois premières erreurs. La quatrième erreur concerne la communication du camp présidentiel qui est paradoxalement favorable à Ousmane Sonko. En plaçant ce dernier au cœur de tous les débats, elle a largement amplifié sa notoriété. La cinquième erreur a engendré des contradictions internes au sein du camp présidentiel et pose surtout la question du positionnement clair du candidat de BBY.
Erreur 1 — Une mauvaise appréciation des principaux déterminants du vote
Cette mauvaise appréciation des principaux déterminants du choix des électeurs résulte d’une fixation sur le paradigme selon lequel en gagnant la confiance des leaders d’opinion, on assure l’adhésion des masses populaires qu’ils drainent. Ce paradigme s’est souvent appuyé sur l’argent, l’érigeant en déterminant principal du vote. Un tel système favorise l’achat de conscience, la transhumance politique et amplifie le népotisme et la corruption. Il était efficace avant la montée des nouvelles aspirations de patriotisme stimulée par l’arrivée des smartphones. Il est désormais devenu désuet, inopérant, et a atteint ses limites surtout dans les grandes agglomérations qui concentrent une forte proportion de l’électorat.
À côté de ces fortes aspirations de patriotisme et de besoin de souveraineté à tous les niveaux émergent des exigences et des attentes nouvelles propres au contexte du système démocratique évolué, intégrant les nouvelles valeurs du digital (liberté d’opinion, ouverture, tolérance, transparence, humilité, etc.). Elles deviennent de plus en plus importantes pour l’acteur politique qui veut établir des interactions fécondes en interne ou avec les électeurs.
Erreur 2 — Une illusion de toute-puissance et une logique de combat contre-productive
Le sentiment de toute-puissance est renforcé par les dispositions légales qui confèrent tous les pouvoirs au président de la République. En déclarant qu’il réduirait l’opposition à sa plus simple expression, Macky Sall avait annoncé son approche. Celle-ci a bien fonctionné avec Karim Wade et Khalifa Sall qui n’ont pas pu prendre part à l’élection de 2019. Avec Idrissa Seck, la « réduction » s’est faite par l’intégration de Rewmi dans le camp présidentiel. Il ne restait que Pastef, dont la notoriété se limitait surtout à une partie de l’intelligentsia et de la diaspora.
Pour de nombreux observateurs, tous les actes posés contre cet adversaire n’ont servi qu’à augmenter le niveau de notoriété et le capital confiance des deux marques que représentent Sonko (marque leader) et Pastef (marque parti). Le positionnement des marques Sonko et Pastef tourne autour de deux éléments phares : honnêteté et patriotisme. Auprès du segment cible (les jeunes), il incarne la vraie posture « antisystème ». Tout autre candidat qui souhaite obtenir ce positionnement sera confronté à un obstacle majeur, car malgré la situation de Sonko, qui est en prison, et la dissolution du parti Pastef, c’est cet élément qui constitue leur véritable atout. La marque Sonko s’est installée dans l’esprit des larges masses avec un positionnement qui correspond parfaitement aux aspirations de celles-ci.
La logique de combat est une option qui présente des limites en démocratie, car la mouvance présidentielle est en train de lutter contre un ennemi protéiforme. Ce dernier s’incarne à travers des marques mères (Sonko et Pastef) capables de générer d’autres marques filles (Diomaye et peut-être d’autres). Plus la mouvance présidentielle s’inscrit dans la logique du combat avec des atteintes à l’État de droit et une remise en cause des libertés individuelles et collectives, plus la notoriété et le capital confiance de Sonko augmentent, transformant ce dernier en mythe, en super-héros qui, même s’il est écarté des prochaines joutes électorales, aura une capacité assez forte de mobiliser en faveur de celui qui sera élu prochain président de la République.
Erreur 3 — Desatteintes à la démocratie et aux libertés individuelles et collectives
On a assisté durant cette période récente à une remise en cause des acquis démocratiques et à des restrictions de libertés fondamentales : interdictions systématiques et répressions brutales des manifestations, entraves aux libertés des partis ou d’autres organisations de la société civile. En démocratie, toute atteinte aux acquis démocratiques suscite indignation et ressentiments. On interdit les manifestations à la place de l’Obélisque, mais Cheikh Bara Ndiaye et Sa Ndiogou de Walf organisent tous les jeudis un live qui est suivi en direct par près de 20 000 personnes et enregistre jusqu’à 100 000 vues en 48 heures ou 72 heures. Il s’agit d’un meeting virtuel qui a une audience particulièrement importante.
La démocratie a cette capacité de se défendre elle-même contre ceux qui utilisent des moyens antidémocratiques au sein du système. La toute-puissance de l’acteur qui détient les moyens de l’État ne perdure que s’il bénéficie d’un bon niveau de capital confiance. Si ce dernier, ancré dans la perception des électeurs, s’érode, la chute de cet acteur s’ensuivra grâce au jeu démocratique. En démocratie, plus le niveau de conscience des électeurs s’élargit, moins ils accepteront l’usage de moyens antidémocratiques, quel que soit le camp de l’auteur. Les électeurs ont deux solutions pour faire face aux dérives antidémocratiques : les manifestations immédiates d’indignation ou le bulletin de vote.
Erreur 4 — Des problèmes de communication
Depuis l’indépendance, on a assisté à l’utilisation exclusive des médias officiels par le pouvoir en place, réduisant ces outils à des instruments de propagande. Après 2012, un autre phénomène est apparu. Le pouvoir a entrepris de tisser des relations très étroites avec la plupart des médias classiques privés de type télévision ou presse. Dans l’imaginaire collectif, mise à part une minorité de médias — Walf, Sen TV —, tous les autres ont une ligne éditoriale qui ressemble à de la propagande au service du gouvernement. Mais durant la même période, on a également assisté à l’émergence de sites en ligne, offrant ainsi au public une diversité de points de vue.
À partir de mars 2021, toute la communication a tourné autour de Sonko. Après l’affaire « Adji Sarr », il y a eu l’affaire « Mame Mbaye Niang » et c’est le délit de vol de portable qui a servi de prétexte à son incarcération. Tous ces dossiers, même s’ils ont entamé l’honorabilité et la quiétude de Sonko, lui ont assuré une notoriété très importante non seulement auprès des jeunes, mais aussi au niveau des autres segments.
Par ailleurs, ce que beaucoup d’observateurs ne comprennent pas, c’est le message que Macky Sall veut envoyer en prenant des photos avec des personnes qui étaient auparavant farouchement opposées à la mouvance présidentielle et qui « changent de veste », même si elles furent d’anciens insulteurs ou pourfendeurs de son régime. Cela peut en inciter certainement d’autres à se « rendre », diminuant ainsi les capacités de nuisance des adversaires, mais détruit l’image de marque du Président.
Erreur 5 — De fortes hésitations à propos du troisième mandat et du dauphinat
En retardant le processus de désignation de son dauphin, cela a exacerbé les tensions en interne. Le candidat désigné a beaucoup de mal à se démarquer et à afficher un positionnement différent de celui de Macky Sall. Dans l’esprit des populations, Amadou Ba est un Macky Sall bis.
Comme évoqué en introduction, ces cinq erreurs ne contribuent pas au succès sur le marché électoral.
- L’enrôlement de leaders d’opinion, qui s’est souvent appuyé sur l’achat de conscience et la transhumance, n’entraîne plus une adhésion systématique des masses drainées par ces derniers. Efficace par le passé, il est devenu inopérant dans les zones à forte pénétration de smartphones, où l’on note de nouvelles aspirations et exigences.
- La toute-puissance et la logique de combat contre un adversaire politique présentent de sérieuses limites. Pire encore, elles contribuent à développer la notoriété de ce dernier.
- Les atteintes à l’État de droit ne peuvent perdurer dans un système démocratique. Les électeurs ont tendance à « corriger » tout acteur qui ne respecte pas le jeu démocratique.
- La communication de la mouvance présidentielle est brouillée par les « affaires Sonko », malgré les réalisations importantes au niveau des infrastructures.
- Les hésitations du président qui ont accompagné tout le processus de désignation d’Amadou Ba ne garantissent pas le maximum de chances au camp présidentiel. Ce candidat a beaucoup de mal à se démarquer de son tuteur et cela ne lui permet pas de construire un positionnement adéquat.
Ibrahima Thioye est consultant.
SEULS 70 SUR 266 DES CANDIDATS ONT FRANCHI LE CAP DES DÉPÔTS
Sur 266 déclarations, seuls 77 ont payé la caution de 30 millions de francs, parmi lesquels 70 ont déposé leurs dossiers au Conseil Constitutionnel.
Hier à minuit, la clôture des dépôts pour l’élection présidentielle de février prochain a réduit la liste des candidats.
Sur 266 déclarations, seuls 77 ont payé la caution de 30 millions de francs, parmi lesquels 70 ont déposé leurs dossiers au Conseil Constitutionnel.
Parmi les candidats ayant franchi cette étape, on compte Abdourahmane Diouf, Malick Gakou, Amadou Ba, Aliou Mamadou Dia, et d’autres.
Cependant, le nombre de candidats a considérablement diminué pour atteindre seulement 70, soit le quart, malgré des déclarations initiales de mobilisation suffisante.
Des suggestions émergent pour améliorer le processus, notamment le versement préalable de la caution avant d’obtenir les fiches de parrainage, constituant ainsi un premier tri.
De plus, la nécessité de spécifier le type de parrainage avant le retrait de tout document est soulignée pour éviter toute possibilité de corruption.
Cependant, des préoccupations subsistent quant à la crédibilité des candidats, certains retirant leurs candidatures après avoir déclaré avoir rassemblé les parrainages nécessaires.
Des ajustements sont préconisés pour permettre aux candidats non bénéficiaires du parrainage des élus d’obtenir plus facilement ceux des citoyens.
Enfin, un appel à la responsabilité des citoyens est lancé pour accorder respect et considération à la fonction présidentielle, évitant ainsi que l’élection présidentielle ne devienne une opportunité pour des manœuvres politiques douteuses.
LA COALITION D’OUSMANE SONKO FACE À LA PRESSE CE MERCREDI
Le maire de Ziguinchor compte bien participer à l’élection présidentielle de 2024. La preuve, il a déjà réuni sa coalition dénommée Sonko président 2024 qui a déposé sa candidature
Le maire de Ziguinchor compte bien participer à l’élection présidentielle de 2024. La preuve, il a déjà réuni sa coalition dénommée Sonko président 2024 qui a déposé sa candidature. Celle-ci invite les médias à une conférence de presse ce mercredi 27 décembre à l’harmattan pour une importante déclaration.
A noter que Ousmane Sonko a déjà déposé son dossier de candidature au Conseil Constitutionnel et attend l’avis des 7 sages pour valider ou non sa candidature.
"Nous vous informons par cette occasion que nous n’avons finalement pas déposé notre dossier de candidature au Conseil constitutionnel pour des raisons liées à notre stratégie politique et citoyenne..."
Après l’annonce de sa candidature, suivie d’un retrait de la fiche de parrainage, le Capitaine radié de la gendarmerie s’est désisté de la course à la Présidentielle.
Dans un communiqué, l’Union pour un Sénégal juste (Usj) qu’il dirige, Seydina Ousmane Touré s’explique : «Nous vous informons par cette occasion que nous n’avons finalement pas déposé notre dossier de candidature au Conseil constitutionnel pour des raisons liées à notre stratégie politique et citoyenne, mais aussi et surtout aux valeurs pour lesquelles les Sénégalais nous aiment et nous respectent», a-t-il signifié.
«Dans les prochains jours et mois, l’avenir de notre patrie sera mis à rude épreuve. Voilà pourquoi nous restons dans le combat politique aux côtés de la vraie opposition et appelons les Sénégalais à en faire autant en restant mobilisés et vigilants afin de faire respecter la loi et la volonté du peuple sénégalais», a avancé M. Touré.
AMENDE DE KARIM WADE, LA GROSSE RÉVÉLATION DU MANDATAIRE DU CANDIDAT DU PDS
Selon Magatte Sy, secrétaire chargé des élections au PDS, « Les fameux 138 milliards d’amende que Karim Wade doit rembourser à l’État ont été pris en compte lors du dialogue national ».
Après le dépôt de candidature de Karim Wade, quid de l’amende de 138 milliards qu’il doit payer à l’État ? Pour Magatte Sy, secrétaire national chargé des élections, coordonnateur national du parrainage et mandataire de Karim Wade, le débat ne se pose plus. La question a été prise en compte lors du dialogue politique et que la formation a d’autres préoccupations. À en croire M. Sy qui était au micro de iradio, l’on est loin du scénario de 2019 où leur mentor n’était pas sur les listes électorales. Scandaleux, s’indigne le chargé des élections au Forum civil. Aucun dialogue ne peut absoudre le candidat de s’acquitter de cette amende, martèle-t-il.
Le mandataire du candidat du Pds se veut formel : ceux qui agitent ce débat font de la diversion et que pour lui et ses camarades la page est définitivement tournée. Selon Magatte Sy, secrétaire chargé des élections au PDS, « Les fameux 138 milliards d’amende que Karim Wade doit rembourser à l’État ont été pris en compte lors du dialogue national ».
Avis rejeté catégoriquement par Djibril Gueye, chargé des élections au forum civil. Selon lui, aucun dialogue ne peut éponger cette dette s’indigne-t-il. Avant d’insister sur le fait que « ces fonds appartiennent au peuple ».
Quant au retour du candidat de l’ancien parti au pouvoir, c’est sous peu, réitère son mandataire qui se veut très optimiste.
GUY MARIUS SAGNA «CUISINE» LE GOUVERNEMENT
Remise fiscale, spoliation foncière à Sassene, dette de l'état envers les entreprises ouvrières du Pudc, irrégularité des sénégalais au Gabon…Au total, c'est 12 interpellations que le député Guy Marius Sagna a posées sur la table du gouvernement
Le député Guy Marius Sagna a adressé 12 questions écrites au gouvernement. Elles ont trait entre autres à des mesures de fiscalité accordées à Sabodala Gold operation, à une spoliation foncière dans le département de Mbour et à une dette de l'Etat envers les entreprises opérant dans le programme d'urgence de développement communautaire (Pudc).
Au total, c'est 12 interpellations que le député Guy Marius Sagna a posées sur la table du gouvernement. Il a interpellé le ministre des Finances sur un cadeau fiscal de 136 milliards de Fcfa, en 2022, accordé à la société Sabodala Gold Operation (SGO), une filiale de la société Endeavor Mining Corporation. Selon lui, dans un pays où le secteur extractif a rapporté 275,33 milliards de francs CFA en 2022, les actionnaires se sont partagé 300 milliards de francs CFA de dividendes en 2022.
«Je vous ai interpellé sur un cadeau fiscal de 136 milliards de francs CFA que vous avez offert à la Sabodala Gold Operation (SGO) filiale de la société Endeavor Mining Corporation après vous avoir adressé une question écrite sur le sujet. Vous ne niez pas l'acte ayant consisté en la réduction de l'impôt que SGO devait payer de 150 milliards à 14 milliards de francs CFA», a-t-il constaté avant d'ajouter : «M. le ministre, avez-vous reçu la contestation de SGO à payer les 150 milliards de francs CFA d'impôt ? Est-ce SGO qui a montré que les 150 milliards de francs CFA n'étaient pas fondés avant que vous ne les réduisiez jusqu'à 14 milliards de francs CFA? Quels sont les éléments que SGO a partagés avec vous et qui vous ont convaincu que votre département avait commis une erreur en fixant son impôt et qu'il devait payer 14 milliards et non 150 milliards de francs CFA ?». Il a, à cet effet, demandé au ministre des Finances de partager avec l'Assemblée nationale les éléments légaux qui pourraient convaincre les députés qu'au vu des enjeux, le cadeau fiscal de 136 milliards de francs CFA offert à SGO était justifié.
Le député a par ailleurs interpellé le ministre des Finances sur la menace d'une spoliation foncière de 200 hectares sous couvert de construction dans le cadre du programme des 100 000 logements dans la commune de Sessène, département de Mbour. «Il y a quelques jours, le maire de Sessène, accompagné d'une entreprise dénommée «Bayindirlar construction», a présenté un projet de construction de 20 000 logements dans le cadre du programme 100 000 logements sociaux que l'État du Sénégal veut construire. M. le ministre, confirmez-vous cela? Est-ce vous qui avez demandé au maire de Sessène d'arracher brutalement 200 hectares aux paysans de la commune dans le cadre du programme 100 000 logements ? Comment peut-on faire du social en faisant de l'antisocial anti-paysan ?» a-t-il écrit. «Les Nations unies (PNUD) et l'État du Sénégal ont-ils asphyxié des entreprises privées ayant construit des chantiers dans le cadre du PUDC ? Comment le gouvernement peut-il exhiber fièrement partout les réalisations du PUDC alors qu'au même moment, il asphyxie les entreprises chevilles ouvrières de ces réalisations ? À combien d'entreprises devez-vous de l'argent dans le cadre des travaux du PUDC ? À combien s'élève la dette que le gouvernement du Sénégal leur doit ? Quand comptez-vous payer toutes les entreprises auxquelles le gouvernement doit de l'argent dans le cadre du PUDC. Monsieur le ministre, est-ce votre responsabilité ou celle du PNUD quand ces entreprises ne sont pas payées ? Ces entreprises sont-elles liées au PNUD ou à l'État par un contrat ?» s'est également interrogé le parlementaire.
Il a également interpellé le gouvernement sur la cherté de la carte de séjour accordée par l'Etat gabonais aux Sénégalais vivant sur son territoire. « L'État gabonais exigerait d'avoir la carte de séjour. Celle-ci coûte près d'un million de francs CFA. Le renouvellement de cette carte de séjour demande de payer encore de l'argent. Monsieur le ministre, n'est-il pas possible que l'État du Sénégal discute avec l'État du Gabon afin de faire baisser le prix de la carte de séjour?» a écrit Guy Marius Sagna.
Le député a aussi demandé au gouvernement de lever toute équivoque sur la situation des militaires en mission à la CEDEAO ou aux Nations unies. A ce titre, il écrit: « M. le ministre, est-ce vrai que l'État du Sénégal reçoit 23 millions de francs CFA par militaire en mission hors du Sénégal? Est-il vrai que sur ces 23 millions de francs CFA, le militaire Sénégal ne reçoit de l'État du Sénégal que 4 à 5 millions de francs CFA (440 000 F CFA X 12 mois) ? Pourquoi cette grande différence entre ce qui est reçu par l'État pour chaque militaire et ce que le gouvernement du Sénégal donne effectivement à chaque militaire ?». Le député Guy Marius Sagna a en outre interpellé le gouvernement sur plusieurs autres questions.