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3 mai 2025
Politique
AMADOU BA NE RASSURE PAS
L'ancien maire de Kolda, Abdoulaye Bibi Baldé, lance un avertissement sans appel au candidat de BBY, l'accusant de semer le trouble dans sa région du Fouladou. Il lui demande publiquement de revoir d'urgence sa stratégie avant qu'il ne soit trop tard
L’ancien maire de Kolda, Abdoulaye Bibi Baldé, n’est pas du tout content de la démarche du candidat de BBY à la prochaine élection présidentielle. L’ex-directeur général de la Poste, qui pense qu’Amadou Ba «n’assure pas et ne rassure pas», lui demande de revoir sa copie.
Responsable politique de l’Alliance pour la République (BBY), Abdoulaye Bibi Baldé est très en colère contre le candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) à la prochaine élection présidentielle. «La désignation d’Amadou Ba comme candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar a révélé la vraie posture et le vrai visage de l’homme, Premier ministre longtemps décrit comme un homme de paix et de consensus. De nos jours, nous ne le reconnaissons plus. Au fait, il sait se jouer de son monde. En effet, depuis qu’il a été choisi, les structures du parti et de la coalition à la base ont fini d’être profondément divisées avec un manque de concertation, de coordination et de communication. Bref, tout est confus et cette confusion a été empirée par son dispositif parallèle ou en marge du Benno avec des mouvements appelés partout DEBOUT. Les cas foisonnent à Louga, Sédhiou, Kaolack, Kolda, Dakar etc.», a-t-il expliqué dans une note.
L’ancien maire de Kolda indique : «L’exemple que je connais le mieux, c’est à Kolda où il existe deux délégués régionaux, preuve d’un manque de générosité et d’un positionnement inutile soutenus et encouragés par Amadou Ba. Depuis notre désignation comme délégué régional par le Président lors du SEN, il entretient et encourage en parallèle un groupe qui crée une dualité qui sera fatale pour Benno dans le Fouladou, car le travail est désordonné et les militants désemparés. Pour toutes ces raisons et pour tant d’autres, le candidat ne nous rassure pas dans sa démarche, dans son organisation, dans son discours, dans ses faits et gestes et par rapport à notre niveau d’implication dans le processus de préparation des échéances à venir. Il s’y ajoute des rendez-vous manqués et des promesses non tenues. Son comportement est aux antipodes des (07) engagements pris dans le pacte dit éthique et politique devant la conférence des leaders de la coalition BBY et de la grande majorité présidentielle, le 02 octobre 2023».
Poursuivant, l’ancien directeur général de la Poste ajoute : «Nous manquons de confiance et doutons de sa capacité de porter sur ses frêles épaules le PSE, et la prise en charge des aspirations du peuple nous laisse perplexe. Donc, nos doutes sont toutes légitimes et sont loin d’être tempérés. Qu’il soit certain, les populations du Fouladou sont mobilisées et participeront activement au choix du futur Chef de l’État. Il n’est plus question d’accepter d’être laissé en rade ou d’être négligé. Rien ne peut se faire sans notre implication. Car l’histoire du parti nous renseigne que nous sommes plus anciens que lui et plus légitimes aussi bien dans l’APR que dans le Benno et le moment opportun, nous aviserons. Et qu’il comprenne que le choix aurait pu être porté sur moi-même ou quelqu’un d’autre pour être PM ou porter la candidature. Nous invitons Amadou Ba, candidat du Benno et de la mouvance présidentielle, à revoir sa démarche et corriger les erreurs avant qu’il ne soit encore trop tard. En attendant, nous donnons RENDEZVOUS très prochainement à la population du FOULADOU.»
ALIOU SALL VEUT UNE PLACE A LA TABLE DES «FAISEURS DE ROIS» DE BENNO
La Rencontre nationale des forces républicaines pour le travail (Renfort) a tenu, samedi, sous la houlette de son coordinateur national, un grand rassemblement de soutien à la candidature d’Amadou Ba à la présidentielle de février 2024
La Rencontre nationale des forces républicaines pour le travail (Renfort) a tenu, samedi, sous la houlette de son coordinateur national, un grand rassemblement de soutien à la candidature d’Amadou Ba à la présidentielle de février 2024. Aliou Sall a, en marge du meeting, réclamé une stature de son mouvement politique au sein de Benno Bokk Yaakaar.
C’est un rappel de troupes à 4 mois de la présidentielle. Décidé à faire triompher la candidature d’Amadou Ba, Aliou Sall a convié, samedi, les membres de son mouvement Renfort / And Dolel Rewmi à un meeting national à Dakar. Sur l’esplanade du Grand théâtre, les partisans du frère du Président Macky Sall, venus de plusieurs départements du Sénégal, ont rivalisé d'ardeur avec des pancartes. Commentant la mobilisation, Aliou Sall parle d’un petit échantillon du travail de renfort qu’il veut apporter à la mouvance présidentielle à l’élection présidentielle de 2024. Fort de cela, l’ancien maire de Guédiawaye réclame une stature de son mouvement au sein de l’état-major Benno Bokk Yaakaar. «Nous avons toujours voulu apporter notre renfort à Macky Sall. Mais on nous l’a toujours refusé. C’est pourquoi nous voulons le faire pour Amadou Ba. Ce meeting est un petit échantillon du travail de mobilisation que nous avons mené. Nous voulons qu’on permette à notre mouvement de travailler pour la coalition Benno Bokk Yaakaar et au futur président Amadou Ba», a déclaré Aliou Sall. L’ancien Directeur de la Caisse des dépôts et des consignations d’ajouter : «Si on nous refuse d’apporter notre soutien, le mouvement Renfort ne restera pas les bras croisés sans rien faire. Qu’on nous permette de travailler pour renforcer Benno Bokk Yaakaar, l’Apr et Amadou Ba».
Une demande qui semble retentir fort dans l’oreille du ministre d’Etat Augustin Tine. Il n’a pas manqué de rappeler que depuis 2012, à chaque fois que Aliou Sall fait quelque chose, on dit qu’il est le frère du président de la République. Aliou Sall, dit-il, a le droit d’avoir une ambition comme tout Sénégalais. «Avec cette grande mobilisation, Aliou, tu as commencé à montrer la facette que tu vaux. Aliou Sall, d’une pierre, tu as fait trois coups. Le premier, c’est le Président Macky Sall, le second, c'est Amadou Ba et le troisième, c'est Aliou Sall. Nous vous encourageons pour vos efforts. Nous vous donnons rendez-vous le 25 février 202», a déclaré l’ancien ministre des Forces Armées qui promet de rendre compte au président de la République et à Amadou Ba du «travail de fourmi» mené sur le terrain par Aliou Sall.
Dans son discours devant ses partisans, Aliou Sall a promis de mouiller le maillot pour Amadou Ba. «Nous voulons dire au candidat Amadou Ba qu’il peut compter sur les membres du mouvement Renfort pour la bataille décisive pour l’avenir du Sénégal. Ce sera une bataille au corps à corps que nous avons engagée et que nous allons poursuivre sur toute l’étendue du territoire jusqu’au soir du 25 février 2024 pour proclamer la victoire de notre coalition Benno Bokk Yaakaar», a indiqué le frère du Président pour qui, la seule façon de rendre hommage à Macky Sall, c’est de voter pour son candidat, le Premier ministre, Amadou Ba.
«Il est le choix qui nous convient. Parce que Amadou Ba est un homme de vertu, d’expériences, d’ouverture, serein. Il est aussi un homme qui a une maîtrise des dossiers de l’Etat. Nous avons besoin, dans ce contexte particulier de l’évolution de notre pays, d’avoir un homme d’envergure de la trempe de Amadou Ba, non seulement pour la nécessité de continuer les grands chantiers du Plan Sénégal émergent dont le bilan doit être définitivement tiré en 2035 mais aussi pour consolider la stabilité nationale», a ajouté Aliou Sall.
«LA QUESTION DE L’EMIGRATION CLANDESTINE EST DEVENUE UNE CALAMITE NATIONALE»
Boubacar Camara, candidat déclare à la présidentielle, exprime toute son inquiétude de la recrudescence de l’émigration irrégulière.
En perspective de l’élection présidentielle, le parti de la Construction et de la Solidarité (PCS/JENGU Tabax) a organisé un atelier d’élaboration de son programme économique et social. Présidant la rencontre, Boubacar Camara, président dudit parti, en a profité pour exprimer toute son inquiétude de la recrudescence de l’émigration irrégulière. Selon lui, elle est devenue une calamité nationale qui mérite des mesures urgentes
La question de l’émigration clandestine mérite un traitement particulier. C’est la conviction du président du parti de la Construction et de la Solidarité (PCS/JENGU Tabax), par ailleurs candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2024. Boubacar Camara s’exprimait ainsi lors de l’atelier d’élaboration de son programme économique et social. Il estime qu’elle est devenue une calamité nationale. Par conséquent, il urge, à ses yeux, de trouver des mécanismes permettant d’éradiquer ce fléau. «Il faut qu’on prenne des mesures pour éradiquer cette sortie irrégulière en prenant toutes les dispositions. On doit aussi prendre des mesures pour soutenir les jeunes qui veulent partir parce qu’ils ont le droit de partir», a déclaré le candidat déclaré. Il demande ainsi à l’Etat de développer un programme afin de créer des emplois pour les jeunes. La première mesure est de sauver les vies. Pour cela, il faut négocier avec les pays d’accueil. «On ne négocie pas de petits montants, on négocie des projets. Tout pays qui veut investir au Sénégal doit tenir compte qu’on a un peuple mobile, des jeunes qui veulent partir, et il faut faciliter le départ avec des quotas de visas», affirme M. Camara.
PRECISIONS SUR LA PROPOSITION DE REPORT DE LA PRESIDENTIELLE
Revenant sur son idée report de l’élection présidentielle, Boubacar Camara souligne que la proposition est justifiée par une préoccupation essentielle résultant de la situation actuelle lourde d'un risque réel ou potentiel d'instabilité. «Il faut éviter la fuite en avant des acteurs qui pourraient être tentés par un forcing dont les conséquences peuvent être fâcheuses. La proposition de report a pour objet de permettre de procéder aux corrections nécessaires pour une élection libre, inclusive, transparente et régulière. La proposition de report n'est pas concevable en l'absence de consensus entre les principaux acteurs politiques, les acteurs économiques, la société civile et les forces sociales de régulation, notamment religieuses et coutumières. Tout report unilatéral, même couvert par les conclusions d'un dialogue ou de concertations souterraines, est exclu», précise l’ancien Directeur des Douanes.
A l’en croire, le schéma envisagé est bâti sur des règles de transparence et doit faire l'objet d'une validation législative ou référendaire. «Dans tous les cas, l'avis du Conseil constitutionnel est sollicité», indique Boubacar Camara. Il est d’avis que cette proposition constitue également une alerte pour une meilleure prise de conscience des enjeux de l'heure. «Elle ne dispense pas de continuer la lutte pour l'inclusivité et la transparence de l'élection présidentielle du 25 février 2024 et contre tous les actes illégaux et illégitimes du pouvoir pour se maintenir. Rien ne doit être suspendu au sort réservé à notre proposition de report consensuel», affirme le président Pcs/jengu tabax.
«CEUX QUI GERENT LES ELECTIONS NE DISPOSENT D’AUCUNE EXCUSE POUR NE PAS LES ORGANISER A DATE ECHUE»
Lors d’une rencontre tenue ce week-end à Thiès, pour partager son programme de gouvernance avec les populations, l’ancien Ministre Alioune Sarr, candidat à la présidentielle de 2024, s’est prononcé sur l’idée de report agitée çà et là, ces derniers temps
Lors d’une rencontre tenue ce week-end à Thiès, pour partager son programme de gouvernance avec les populations, l’ancien Ministre Alioune Sarr, candidat à la présidentielle de 2024, s’est prononcé sur l’idée de report agitée çà et là, ces derniers temps. Pour lui, ceux qui gèrent les élections ne disposent d’aucune excuse pour ne pas les organiser à date échue.
L’ancien Ministre Alioune Sarr, par ailleurs maire de Notto Diobass et candidat de la CAP2024 à la prochaine élection présidentielle, a fait face ce weekend, à Thiès, à ses militants et sympathisants. C’était lors d’une rencontre de partage de son programme de gouvernance. Sur le déroulement du processus électoral, il s’est prononcé sur l’éventualité d’un report de ces élections. «Je n’ai aucun doute que ceux qui gèrent les élections ne disposent d’aucune excuse pour ne pas les organiser à date échue et il ne reste donc qu’à aller droit à ces élections», a-t-il indiqué sur ce registre, avant de poursuivre : «J’ai le sentiment que ceux qui agitent cette question risquent de tomber dans le piège de ceux qui veulent semer la confusion dans la tête des Sénégalais, pour qu’ils ne se préparent pas à ces joutes qui pointent à l’horizon. En tout cas, tous ceux qui ont en charge le processus électoral ont intérêt à le dérouler dans les règles de l’art, parce que les sénégalais n’accepteront pas, n’accepteront jamais qu’il soit biaisé. Le peuple sénégalais votera, le vote sera sécurisé, le meilleur gagnera et il présidera aux destinées du Sénégal. Aucune autre solution n’existe, en dehors d’un vote transparent, honnête, équitable, qui sera sécurisé par les populations elles-mêmes et donc le jeu à l’apprenti sorcier ne marchera jamais. J’ai confiance à mon peuple, à mon administration composée d’hommes et de femmes particulièrement patriotes et qui a régulièrement organisé les élections dans le pays, marquées par la survenue de deux alternances politiques. Dans une démocratie, toucher à la date des élections et à la durée du mandat ouvre toujours la porte du chaos dans le pays. J’ai une confiance absolue au peuple sénégalais qui va voter tranquillement le 25 février 2024 pour choisir son Président pour les 5 prochaines années. C’est pourquoi je concentre tous mes efforts sur les sénégalais et les sénégalaises et rien, ni personne ne pourra me dévier de ce chemin. Maintenant, il y a des apprentis sorciers qui jouent avec le feu. Personne ne doit jouer avec le processus électoral».
Dans le programme qu’il a décliné, l’agriculture occupe une place de choix, étant entendu que pour lui, le premier pilier pour un pays, dans sa marche vers l’émergence, c’est de produire ce que ses populations doivent consommer, en définitive être en parfaite conformité avec le principe «produire ce que nous consommons et consommer ce que nous produisons». C’est pour cette raison que dès 2024, il envisage d’aménager plus de 200 000 ha dédiés exclusivement aux cultures vivrières comme le riz, le maïs, le blé qui peut bien être produit au Sénégal, pour alléger le fardeau de l’importation annuelle de 800 000 tonnes de blé. Il affirme que le Sénégal dispose de 3 000 km d’eau entre le fleuve Sénégal, le fleuve Casamance et le fleuve Gambie ; et ils seront des lieux de grande production de ces denrées essentielles pour la consommation des sénégalais. D’après lui, le curseur est mis sur l’agriculture car le Sénégal dispose d’une forte population de jeunes et cette démarche, audelà de la consommation, est de nature à régler le problème de l’emploi de cette couche sociale, ce qui permettra également à notre pays d’accéder à la souveraineté alimentaire. En ce qui concerne les ressources minières, il annonce une proposition en 2024, allant dans le sens de l’instauration d’une loi d’orientation, pour la création d’une chaîne de valeur qui fera en sorte que toute la transformation se fasse dans le pays. «C’est inacceptable que nos fils prennent des pirogues, pour aller périr en mer, en tentant de rejoindre les côtes européennes et qu’au même moment, notre or soit transporté vers l’étranger, pour les besoins de sa transformation. La transformation au pays des ressources minières, permettra par exemple aux 600 métiers qui sont dans le gaz et le pétrole d’être mis en mouvement pour la jeunesse sénégalaise», a-t-il argué.
En ce qui concerne la chaîne de valeur Or, il rappelle que la production annuelle est de 20 tonnes d’or et la transformation au Sénégal permettrait au pays de gagner environ 800 milliards de FCFA, en termes de création d’emplois et de recettes fiscales. Le candidat Alioune Sarr s’intéresse également, dans son programme, à la prise en charge des personnes vivant avec un handicap. C’est à travers la proposition de l’octroi d’une indemnité d’invalidité pour leur permettre de vivre dignement. Pour les handicapés ayant un métier ou propriétaire d’une entreprise, il prévoit que l’Etat soit à leurs côtés, dans le cadre d’un accompagnement en termes de formation, d’investissement, pour les mettre dans une posture leur permettant de mieux exploiter leur talent.
POUR UNE PRÉSIDENTIELLE TRANSPARENTE
Alors que des soupçons d'exclusion de certains candidats se font jour, des figures de proue de l'opposition annoncent la création d'un nouveau cadre politique baptisé FITE. Objectif : faire barrage à tout ce qui pourrait entacher la sincérité du vote
Un nouveau front est porté sur les fonts baptismaux, à quelques encablures de l’élection présidentielle du 25 février 2024, avant-hier, samedi 11 novembre. Il s’agit du Front pour l’inclusivité et la transparente de l’élection (FITE). Composé d’une trentaine de membres de l’opposition dont la plupart sont candidats à la candidature, ce cadre entend porter la lutte pour assurer et garantir l’organisation d’une élection transparente, sincère, régulière et inclusive.
Le Front pour l’inclusivité et la transparente de l’élection (FITE), c’est le nom du tout nouveau cadre de l’opposition sénégalaise mis sur pied, avant-hier, samedi 11 novembre. Ses 35 membres, tous candidats à la candidature à l’élection présidentielle de février 2024, entendent unir leurs forces dans le « but d’assurer et de garantir une élection transparente, sincère, régulière, démocratique et inclusive », a déclaré Dr Cheikh Tidiane Dièye, porte-parole du FITE. « Appelons les forces politiques résolument déterminées à restaurer la démocratie sénégalaise malmenée par le régime de Macky Sall à unir nos efforts en vue d’assurer la participation de tous les candidats hors toute exclusion illégale et de protéger la transparence, la sincérité et la régularité de l’élection présidentielle du 25 février 2024 », ajoutera-t-il.
A cet égard, un plan d’actions élargi sur plusieurs actions est prévu. Il s’agit, entre autres, selon le député Mohamed Ayib Daffé, mandataire du candidat Ousmane Sonko, « d’abord de la visite aux familles des victimes de l’émigration clandestine notamment au niveau des lieux de départ comme Bargny ». A l’en croire, le nouveau cadre prévoit également « la mise en place du pool d’experts du FITE pour le suivi technique du processus électoral et le dépôt d’un recours collectif au niveau de la Cour suprême pour l’annulation du décret de nomination des membres de la CENA, ainsi que des rassemblements pacifiques dans toute l’étendue du territoire national et au niveau de la diaspora ».
Pilleurs, les membres du FITE ont profité de l’occasion pour démentir l’information selon laquelle des partis politiques seraient exclus du front. « L’information selon laquelle certains n’auraient pas été informés ou auraient été exclus de ce front, est une fausse information. Aucun de ceux qui ont été cités ces derniers jours, en aucun moment, ou sous aucune forme, il n’a été question ou décidé de les exclure ou de ne pas les avoir informés », a souligné Cheikh Tidiane Dièye ». Ce qui lui fait dire : « Nous appelons les candidats opposants et qui assument leur opposition au pouvoir à se joindre à ce front et mener le combat pour le peuple Sénégalais ».
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« L’ENNEMI REDOUTABLE QUE NOUS AVONS, C’EST CE BASTION DE RESPONSABLES FRUSTRES DORMANT »
Lamine Bara Gaye, responsable de l’Apr à Mbacké sonne l’alerte sur la candidature d'Amadou Ba
Responsable politique du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr) dans le département de Mbacké, Lamine Bara Gaye sonne l’alerte sur les risques qui planent audessus de la candidature du Premier ministre, Amadou Ba. Invité de l’émission « Objection » de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 12 novembre, l’adjoint au maire de Mbacké a indiqué que le bastion de responsables frustrés dormant de leur parti, constitue l’ennemi redoutable à la candidature de l’actuel Premier ministre.
L e rêve du Président de la République, Macky Sall de voir la coalition Benno bokk yakaar conserver le pouvoir jusqu’à l’horizon 2035, pourrait tomber à l’eau dès la présidentielle du 25 février prochain, si on en croit l'adjoint au maire de Mbacké, Lamine Bara Gaye. Invité de l’émission « Objection » de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 12 novembre, Lamine Bara Gaye par ailleurs responsable politique du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr) dans cette localité qui constitue l’une des principaux bastions électoraux au Sénégal, est monté au créneau pour alerter sur la persistance du malaise provoqué par le choix d’Amadou Ba comme candidat de la majorité. Face à notre confrère Baye Oumar Gueye, le responsable de la Convergence des cadres républicains (Ccr) est allé plus loin en annonçant le départ de beaucoup de responsables de leur parti pour rejoindre d’anciens camarades qui ont déclaré leur candidature comme l’ancien Premier ministre Mahamad Boun Abdallah Dionne et l’ancien Ministre du Budget, Birima Mangara.
Poursuivant son propos, Lamine Bara Gaye a justifié les départs de leurs « camarades frustrés » par des insuffisances dans le management politique de la coalition aussi bien au niveau national qu’au niveau de son département de Mbacké. Il pointe aussi du doigt « la faible utilisation du levier politique de l’Alliance pour la République par l’actuel Premier ministre candidat de la majorité, Amadou Ba dans le cadre de la vulgarisation de sa candidature. « Notre grand problème, ce n’est pas ceux qui ont quitté la mouvance présidentielle et acté leur candidature..., l’ennemi redoutable que nous avons, c’est donc ce bastion de responsables frustrés. Ce sont ceux-là qui sont encore dans la coalition à des positions insoupçonnées dans l’appareil gouvernemental et étatique qui n’ont pas encore posé d’actes montrant qu’ils portent la candidature d’Amadou Ba », a-t-il alerté avant d’ajouter dans la foulée : « Je connais une quinzaine de cadres qui ont rejoint Mahamad Boun Abdallah Dionne ».
Ainsi, pour mettre un terme à cette saignée des responsables de leur parti, Lamine Bara Gaye souligne qu’il n’y a pas mille solutions. « Il faut absolument renouer le contact avec ces agents frustrés qui sont pour la plupart des membres de l’Apr. Amadou Ba devrait aménager du temps dans le cadre de ses tournées dans les régions pour rencontrer les cadres au niveau local dans chaque localité et ça fait plus d’un mois que je l’ai dit à qui de droit », a-t-il préconisé.
MAME BOYE DIAO DIT SES VERITES
Invité de l’émission Jury du Dimanche sur Iradio, le maire de Kolda, Mame Boye Diao a évoqué plusieurs sujets parmi lesquels l’émigration irrégulière, la fermeture de l’Ucad, la nomination des nouveaux membres de la Cena…
Invité de l’émission Jury du Dimanche sur Iradio, le maire de Kolda, Mame Boye Diao a évoqué plusieurs sujets parmi lesquels l’émigration irrégulière et son lot de victimes. Le candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2024 dit aussi ne pas concevoir la poursuite de l’enseignement à distance à l’UCAD. Sur la nomination des nouveaux membres de la Commission électorale nationale autonome (CENA) qui fait polémique, l’ex directeur de la Caisse des Dépôts et Consignations a fait une invite au Chef de l’Etat, Macky Sall pour éviter de «créer tout de suite les germes d’une contestation électorale plus tard ».
La recrudescence de l’émigration irrégulière avec son lot de morts ne doit laisser personne indifférent. Il faut une réflexion globale pour faire face à ce phénomène. C’est la conviction du maire de Kolda. Mame Boye Diao, candidat déclaré à la présidentielle de 2024, était l’invité de l’émission Jury du dimanche sur Iradio hier, dimanche 12 novembre. «Il ne faut pas en faire uniquement une question du gouvernement. Ce n’est pas possible. Il faut régler les questions économiques. Il faut que les questions économiques soient adaptées aux préoccupations des populations. C’est vrai que le régime en place a beaucoup fait mais je pense qu’il faut une corrélation entre les besoins économiques, les besoins socio-économiques des populations et les politiques publiques. Parce que nos potentiels en matière d’élevage, d’agriculture, de pêche et d’artisanat ne sont pas pris en compte dans l’élaboration des réponses appropriées qui puissent permettre que ces secteurs soient pourvoyeurs d’emploi », a déclaré l’ancien directeur de la Caisse des Dépôts et Consignations. Poursuivant son propos, il ajoute : « Beaucoup de stratégies qui ont été mises en place en matière d’emploi, prennent en compte très souvent ce que j’appelle l’environnement formel ou l’éducation formalisée française alors que notre potentiel peut ne pas obéir à ce carcanlà. Donc, si on doit donner une réponse économique, qu’on s’intéresse à ces secteurs-là et qu’on crée tout ce qui est mécanismes de renforcement qui permettent l’autonomisation dans leur activité, la production à grande échelle et certainement la commercialisation ».
«NOS JEUNES SONT EN DIVORCE AVEC L’ETAT SENEGALAIS »
Evoquant le secteur informel, le candidat déclaré à la présidentielle de 2024 est d’avis que « si nous voulons que ce secteur donne son potentiel en matière d’emploi en matière de taxes, il faudrait qu’on nous trouve un modèle de modernisation, un modèle de renforcement qui soit le plus armé ». Sur ce sujet, il fait part de son programme. « Une fois président en 2024, je vais partir sur trois à quatre secteurs. Si on prend par exemple le secteur de la pêche, notre pays délivre au moins 120 à 130 licences de pêche. Nos pêcheurs artisanaux ne sont pas dans plus de 35 ou 40 points de pêche entre Soumbédioune et Kafountine. Mais qui est-ce qui empêche à l’Etat du Sénégal de délivrer des licences de pêche à nos pêcheurs artisanaux et à côté de leur trouver des mécanismes d’accompagnement justement pour pouvoir accéder comme les autres qui ont des licences de pêche ? Parce qu’ils ne sont même pas propriétaires des bateaux et on le sait. Il faut développer avec ces pêcheurs tout ce que l’on appelle les métiers connexes à la pêche comme la production d’outils de pêche, comme la pisciculture», a dit Mame Boye Diao. Aussi, dira-t-il : «On doit en faire de même dans le secteur de l’agriculture en mettant à la disposition des populations des terres et de l’eau. La solution, c’est de décider par exemple de ne pas faire de route et on prend les milliards pour les mettre dans ces secteurs là. Il faut une attractivité pour retenir les jeunes dans leurs localités. Vous savez le problème c’est que nos jeunes sont en divorce avec l’Etat sénégalais. Il faut l’accepter parce que considérant que leurs préoccupations ne sont pas prises en compte par les pouvoirs publics ». Sur les ondes de Iradio, le maire de Kolda a aussi été interpellé sur la fermeture de l’université de Dakar qui continue de faire polémique. Après avoir déploré l’agression de l’UCAD, Mame Boye Diao demande toutefois la réouverture du temple du savoir. «Il faut qu’on les (étudiants)mette devant leur responsabilité au besoin de s’ouvrir. Et s’il y a un autre remous de cette envergure, on ferme. Il faut que les étudiants sachent que c’est un lieu d’enseignement quand bien même que la politique est permise mais que cette violence-là ne doit pas être une réalité. Il ne faut pas considérer que c’est une affaire d’opposition mais c’est une affaire d’étudiants qui sont politiques qui sont dans les partis au pouvoir comme dans les partis d’opposition. Il faut leur faire comprendre que nous allons vers des échéances électorales mais il ne faudrait pas que ces débordements surgissent à nouveau parce que l’Etat a toujours les moyens de fermer l’université mais je pense qu’on peut trouver des mécanismes qui permettent qu’on apaise les cœurs et que les enseignements reprennent», a dit Mame Boye Diao.
CENA : L’INVITE DE MAME BOYE DIAO A MACKY SALL
Sur la nomination des nouveaux membres de la Commission électorale nationale autonome (CENA) qui fait débat, Mame Boye Diao interpelle le Président de la République, Macky Sall. « L’invite que je fais au chef de l’Etat, c’est qu’il faudrait qu’on règle la question de l’appartenance politique éventuelle qui est aujourd’hui née de la composition du dernier décret qu’il a pris pour mettre en place les nouveaux membres de la CENA. S’il y’en a qui ont été partisans résolument, il n’est pas trop tard de bien faire. Qu’on les écarte. Donc, qu’on respecte la loi. S’il y a une seule personne dont le mandat n’est pas arrivé à expiration, remettons en place les bons outils. Le jeu électoral est une affaire sérieuse. Il ne faudrait pas qu’on crée tout de suite les germes d’une contestation électorale plus tard. Et si les préalables sont respectés, je pourrais avoir confiance au fichier électoral», a fait savoir le maire de Kolda.
par Jacques Habib Sy
QUELQUES REPÈRES DANS LA PENSÉE POLITIQUE DE CHEIKH ANTA DIOP
EXCLUSIF SENEPLUS - Pendant 40 ans, cette figure du terroir bawol bawol a ramé seul à contre-courant de la machine de destruction de l'impérialisme culturel occidental. Sa pensée-action reste encore un continent largement en friche (1/5)
Cheikh Anta Diop peut être considéré comme l'anti-héros du monde politique de l'Afrique contemporaine. Pendant quarante ans cette forte figure du terroir bawol bawol a ramé parfois seul à contre-courant de la formidable machine de destruction de l'impérialisme culturel occidental.
Malgré la grande classe qui caractérise sa pensée et son action politiques et l'impact qu'ils ont eu sur la scène politique africaine et africaine-américaine des trente dernières années, l'héritage politique considérable légué par ce grand homme d'État à la postérité reste largement méconnu d'une grande partie du public. C'est à lui restituer le formidable potentiel qu'il présente pour l'action immédiate et la bataille stratégique pour la construction des États Unis d'Afrique en un ensemble fédéré, réellement indépendant, démocratique, prospère et non-aligné que s'emploient modestement les pages qui suivent.
On peut dire sans peur d'être démenti que l'œuvre de Cheikh Anta Diop comme ses idées charnières ont exercé sur le développement de la pensée politico-culturelle africaine l'impact le plus considérable qu'il ait été donné à un théoricien et un praticien du changement social d’avoir sur l’Afrique contemporaine.
C'est en reconnaissance de ce fait qu'il a été honoré en même temps que le Négro-Américain Du Bois par les leaders culturels et politiques Africains et de la diaspora noire durant le Premier Festival Mondial des Arts Nègres tenu à Dakar en 1967. Les Africains-Américains réunis en une conférence mémorable sur les Civilisations de la Vallée du Nil à Atlanta, en Géorgie lui ont décerné en 1986 les plus hautes distinctions honorifiques tout en le reconnaissant comme le géant des études égypto-nubiennes.
* Communication copubliée et coproduite la première fois en 1989 par le Centre National de Lettres, le Conseil Régional de la Martinique et Carbet, Revue Martiniquaise de Sciences Humaines et de Littérature dans une livraison spéciale intitulée « Sciences et Civilisations Africaines, Hommage à Cheikh Anta Diop » in Carbet, N° 8, 1989, Fort-de-France. Cette livraison coordonnée par Alain Anselin a enregistré la participation de nombreux auteurs de renom comme Théophile Obenga, James Spady, Charles S. Finch, Ivan Van Sertima, Oscar Pfouma, Frédéric Okassa, Maurice Caveing, Bruce Williams et Clyde Ahmad Winters.
** Ce texte a été rédigé en 1989, au moment où l’auteur enseignait les sciences de la communication à Howard University (Washington, D.C.) et collaborait activement aux initiatives africaines-américaines et africaines sur l’Afrique.
Je me rappelle encore combien, en me montrant les titres qu'il avait ramené des Etats-Unis, il paraissait ému de tant d'attention vigilante et militante de la part des frères Africains des Etats-Unis. Il dit alors : "Le flambeau a pris ailleurs que sur le continent africain. Nos cousins d'Amérique ont désormais pris une avance sur leurs frères du continent dans le domaine de la prise de conscience culturelle !". Dans le langage dépouillé de Cheikh Anta cela signifie que les voies les plus sûres de la libération nationale africaine sont en train d’être balisées par les différentes composantes de la diaspora nègre tout en prenant une efficacité décisive encore inédite sur le continent africain.
Ferments du Panafricanisme
Vilipendée par certains idéologues dogmatiques ou immatures, ignorée de manière feinte par la plupart des gouvernements et chefs d'État de la période post-coloniale, taxée de raciste par libéraux et radicaux occidentaux et même des Africains noirs dont la naïveté est exploitée par des projets politiques savamment camouflés en vue de détruire l'Afrique, la pensée-action de Cheikh Anta reste encore un continent largement en friche. Seule une cécité criminelle a pu tenir éloigné de ce rivage théorique si vaste et fertile des patriotes africains disponibles pour la lutte anti-impérialiste mais encore trop confus sur leur identité et la contribution attendue d’eux par les masses africaines pour la construction d’une Afrique solidement plantée sur ses deux jambes et centrée sur elle-même. C’est que l’enjeu d’un tel objectif auquel Cheikh Anta Diop a si intimement mêlé sa vie est colossal. C'est en reconnaissance de ce fait qu'il a été honoré en même temps que le Négro-Américain Du Bois par les leaders culturels et politiques Africains et de la diaspora noire durant le Premier Festival Mondial des Arts Nègres tenu à Dakar en 1967. Les Africains-Américains réunis en une conférence mémorable sur les Civilisations de la Vallée du Nil à Atlanta, en Géorgie lui ont décerné en 1986 les plus hautes distinctions honorifiques tout en le reconnaissant comme le géant des études égypto-nubiennes.
Après la Seconde Guerre mondiale, les pays africains sont sous la férule européenne et américaine. Leur situation confine presque à l'esclavage. Elle en est le prolongement à peine maquillé. L'aventure coloniale est proprement inhumaine, ses ravages économiques foudroyants. Les masses africaines désemparées mais toujours prêtes à prendre d'assaut la citadelle coloniale voient leur élan saboté par les stratèges des officines impérialistes. C'est le temps de la promotion d'élites artificiellement créées à la mesure des ambitions des métropoles coloniales.
Et partout, cette monstrueuse tricherie contre l’histoire : les Négro-africains sont sans histoire, n'ont rien inventé, pas même l'écriture et surtout pas la moindre trace d’une civilisation digne de ce nom.
L'impérialisme est à pied d'œuvre. A l'image de son action barbare il lui faut créer le mythe du nègre inhumain, ahistorique, au stade évolutif gelé dans la nuit des temps. Et voici le nègre maudit, descendant de Cham, figure biblique vouée à la souffrance éternelle : une brute à l'état pur qu'il faut "civiliser". Le mythe est créé. Son énormité en renforce la prise sur les consciences vacillantes d'une intelligentsia africaine désemparée devant la brutalité de l'assaut. L'acculturation fait son chemin et l'impérialisme culturel en renforce les modalités d'intervention de Dakar à Khartoum et d'Alger au Cap. Aux Etats-Unis, dans les Caraïbes et aux confins du Pacifique, en Amérique du Sud et dans le Finistère malgache il atteint des proportions gigantesques.
C'est donc dire que l'Afrique et le nègre en général évoluent dans une posture de défaite presque totale bien que les résistances à l’esclavage et à la colonisation n’aient jamais été absentes de l’histoire mouvementée des peuples africains. L'espoir de survivre à la dérision coloniale représente un mince filet d’air par lequel l'Afrique évite la noyade. Une petite poignée de nationalistes africains tentent de mobiliser en vain une opinion occidentale repue de sa bonne conscience. Lamine Senghor, Garang et Kouyaté, nationalistes et internationalistes avant l'heure s'agitent à Paris autour de l'Association pour la Défense de la Race Nègre. A Londres, le Congrès de Manchester consacre les débuts foudroyants du Panafricanisme en tant qu’idéologie et programme d’action de la lutte anticolonialiste et anti-impérialiste.
Des géants de leur temps comme Padmore le Guyanais, Du Bois l'Africain-Américain, Nkrumah le Ghanéen, etc. cisèlent à partir de l’appareil conceptuel nationaliste les mots d'ordre pour le salut national et pan-régional africain. La prise de conscience s’amplifie à travers l'échappée politique splendide de Marcus Garvey aux Etats-Unis. Mais le mouvement est éparpillé. Il ne s'appuie pas encore sur une ligne de masse portée à son point d'incandescence maximale. La coordination panafricaine de la lutte anticoloniale manque de moyens à la mesure des taches colossales· à entreprendre. Les élites sont encore trop amarrées au char du maître colonial. La prise de conscience culturelle, assise quintessentielle de toute lutte de libération nationale, en est encore au stade du balbutiement.
Malgré tout, le Rassemblement Démocratique Africain, regroupement des élites et des masses africaines dans les pays essentiellement sous domination française, se mobilise avec succès au départ autour de la nécessité de l'indépendance à travers un ensemble fédéré.
Dans l'Afrique sous domination anglaise la stratégie de l’Indirect Rule porte ses fruits au sein de la petite poignée d'intellectuels friands de formules creuses sur l'African Personnality mais très peu enclins à aller jusqu'au sacrifice suprême pour se libérer de la botte britannique. Dans les colonies assiégées par le colonialisme portugais, la politique de la table rase est si bestiale que le mouvement de résistance populaire panse encore ses plaies et a besoin de plusieurs décennies avant de se radicaliser dans la guérilla militaire.
Malgré la somme déconcertante des insuffisances structurelles du mouvement de résistance nationale, les masses africaines intensifient la pression politique sur l'envahisseur européen. Les "tirailleurs" envoyés comme chair à canon dans les tranchées avancées de guerres mondiales engendrées par l'impérialisme rentrent dans leurs foyers nationaux le cœur rempli de frustrations. Ils ont vite compris au contact de leurs compagnons d'armes des autres colonies et devant l'arrogance de leurs encadreurs européens que la colonisation ne repose sur rien de tangible, qu'elle est la barbarie à l'état pur et que ses initiateurs sont de simples créatures dont ils connaissent dorénavant la mesquinerie, la peur et les faiblesses intimes, particulièrement durant les périodes d'accrochage armé, dans l'enfer des avant-postes militaires. C'est sans doute ici que le colonisateur cesse d'être perçu par le colonisé comme une sorte de surhomme, de sorcier omniscient dominant l'univers tout entier. Le colonisé sait désormais que l'inhumanité et l'arrogance du colon européen ne sont que la forme ultime de la peur. Peur d'être englouti par la marée irrépressible du nationalisme Noir. C'est alors le choc de Thiaroye où les tirailleurs sénégalais fraichement rentrés et revendiquant leurs droits sociaux sont massacrés par la soldatesque coloniale. C'est encore la fronde populaire malgache dans laquelle périssent plus de 100 000 insurgés. A Grand Bassam, en Côte d'Ivoire, les femmes descendent directement dans l'arène politique en une marche frontale contre l'appareil colonial.
Partout s'élève la clameur anticoloniale. Chez le colonisé, le besoin sacré de liberté transcende l'esprit de soumission enfoncé par le glaive sanglant de l'oppresseur dans ses réflexes défensifs et offensifs. Désormais les jeux sont faits. La chute du bastion colonial n'est plus que question de temps. Mais par instinct, le colonisé sait que les incertitudes de l'histoire pourraient prolonger longtemps encore la mainmise étrangère sur l'ensemble de son patrimoine. Ils pressent donc qu'il lui faut redoubler de vigilance, travailler d'arrachepied, obstinément à l'organisation de la riposte. Il lui faut apprendre à rationaliser sa colère et à la canaliser dans des rouages organisationnels capables de contrecarrer l'infiltration ennemie au sein de ses rangs, l'hésitation et le manque de détermination absolue propre à la petite-bourgeoisie intellectuelle.
Le binôme AE-RDA/FEANF
C'est au cours de ces années turbulentes de l'après-guerre que se développent l'Association des Étudiants du Rassemblement Démocratique Africain (AE-RDA) et la Fédération des Étudiants d'Afrique Noire en France (FEANF). C'est parmi ces deux mouvements que s'élaborent les projets de radicalisation du mouvement d'indépendance de l'Afrique sous domination française. Les militants de ces mouvements juvéniles explorent avec passion et fougue les bienfaits stratégiques et tactiques de l'arme marxiste et du nationalisme tiersmondiste puissamment secrété par les succès foudroyants du Mahatma Gandhi, le chantre de la non-violence positive et par les réparties enflammées de Nasser, Ho Chi Minh, Jomo Kenyatta. Déjà, de redoutables débateurs comme Abdoulaye Guèye de la branche sénégalaise du Rassemblement Démocratique Africain, Sékou Touré du Parti Démocratique de Guinée, Félix Moumié et Ruben Um Nyobé de l’Union des Populations du Cameroun embrasent le mouvement démocratique et révolutionnaire africain d'analyses pertinentes nourries par l'humus si fécond du nationalisme unitaire.
Vers la fin des années 1950, le mot d'ordre d'indépendance immédiate agite les lames de fonds du mouvement pour l'émancipation totale de l’Afrique. La fracture est complète entre les intellectuels aux perspectives timides sinon d'un autre âge sur le destin des peuples africains et les activistes de l'indépendance totale, immédiate et contre la "balkanisation africaine". Il est vrai qu'alors le mouvement de la négritude, formule choc due au génie d'Aimé Césaire, ce démiurge de la poésie nationaliste négro-africaine, finit de se décomposer sous la houlette de leaders comme Léopold Sédar Senghor pour qui l'indépendance en dehors de la Communauté franco-africaine est impensable. Le Général De Gaulle sait déjà alors qu'il peut compter sur des figures de proue comme Senghor pour amorcer en douceur la phase néocoloniale de la domination française en Afrique. Car en stratège avisé, en prise avec les données immédiates d'une histoire prête à basculer en faveur des insurgés vietnamiens victorieux de Dien Bien Phu, des maquisards du Front de Libération Nationale Algérien qui déclenchent la lutte armée à Sétif, des manœuvres efficaces du Parti Africain de l’Indépendance au Sénégal et de l'Union des Populations du Cameroun en faveur de l'indépendance immédiate, De Gaulle sait qu'il n'a plus le choix.
La frange progressiste du mouvement anticolonialiste africain, à l'instar des mouvements politiques dans la plupart des colonies est alors séduite par le pôle extrême du bagage idéologique qu'il trouve dans les métropoles coloniales. Le marxisme est alors considéré comme l’arme suprême, la parade infaillible contre l’impérialisme occidental. Les Africains le découvrent souvent à travers des années d'activisme dans les rangs du parti communiste de la métropole coloniale. Face au capitalisme décadent, l'idéologie marxiste offre une alternative d'autant plus fiable qu'elle vient de faire ses preuves dans la Russie tsariste et à travers les prises de position de Lénine, puis Staline sur la question nationale et coloniale et la solidarité du camp socialiste face au capitalisme décadent.
Phagocytés par les mécanismes de parrainage des partis communistes métropolitains, des étudiants négro-africains en France arborent le discours stalinien dont ils tentent d'appliquer sans discernement les inconsistances théoriques aux sociétés et à l'histoire africaines. L'héritage hégélien tenant que l'Afrique est hors de l’Histoire, qu'elle est plongée dans la barbarie depuis toujours et donc incapable de tout progrès notable est omniprésent dans la pensée marxiste. De Marx et Engels à Lénine et Staline, le marxisme occidental et les partis communistes qu'il crée sous la bannière d'un internationalisme prolétarien dirigé par la classe ouvrière du monde capitaliste avancé, c'est-à-dire l'ensemble occidental judéo-chrétien, a nié avec l'assurance la plus crâne que l'Afrique ait jamais puissamment participé à la marche forcée du monde vers le progrès.
Malgré le "dés-apparentement" entre le Parti Communiste Français et le RDA qui intervient en 1950-1951, il est difficile à la plupart des étudiants organisés à travers la FEANF et l'AE-RDA de débusquer les trébuchements conceptuels du marxisme et du Parti Communiste Français devant l'histoire africaine et le poids de l'acculturation dans la conscience anticolonialiste.
La formation que reçoivent les premiers communistes africains à Dakar d'abord dans les Groupes d'Études Communistes puis à Paris dans les mini-structures du PCF, ne tient absolument pas compte des spécificités africaines. Le marxisme ainsi enseigné est ossifié. La dialectique et le matérialisme historique, ne sont utilisés qu'à travers les trivialités du catéchisme dogmatique récité sans discernement. Dans ce corset idéologique, les Africains se perçoivent encore comme l'émanation de peuples "arriérés", à l'histoire engloutie dans les "siècles obscurs". A telle enseigne, qu'on peut encore lire en 1978, dans une tentative africaine de critique de l'expérience marxiste en Afrique Noire que "la majeure partie des lois scientifiques a été découverte dans les pays européens pour des raisons qui tiennent à des circonstances particulières qu'il serait très long d'expliquer" (cf. A. A. Dieng). Or les faits relatifs à l'histoire mondiale du progrès et scientifique et technologique sont en conflit avec cette description linéaire et européocentriste de l'innovation scientifique. Tout en reconnaissant le rôle capital joué par l'Occident dans le développement des sciences modernes, il faut ramener les choses à une juste mesure. L'Europe a puisé dans le patrimoine scientifique universel que lui ont fait redécouvrir les Arabes entre les 7ème et 8ème siècles de notre ère. Grâce à la révolution industrielle qui n'est vieille que de deux siècles, le progrès technologique et le développement sans précédent des forces productives (grace à l’esclavage notamment) font basculer l'initiative scientifique et le bénéfice politique et culturel qui s'ensuit du côté du monde occidental dont le niveau technologique, politique, scientifique et culturel au Moyen Age est comparable sinon inférieur dans bien des domaines à celui de l'Afrique Noire (cf. Ivan Van Sertima, Blacks in Science)
C'est contre cette vision timide de l'histoire et ce versant caché de l'aliénation culturelle que va s'insurger Amilcar Cabral en Guinée Bissau et aux Iles du Cap-Vert. C'est contre ceux-ci que Cheikh Anta Diop décide, bien avant Cabral, de partir en guerre dans ses années de fronde militante au sein de l'AE-RDA.
Bawol des origines
Parti de son terroir natal, un repli chargé d'histoire et enfoncé en plein cœur de la savane bawoloise, Cheikh Anta Diop reste à l'écoute du monde noir. La ville de Dakar où il prépare ses études secondaires et son baccalauréat est alors un carrefour privilégié de rencontres et de choc des idées. Cette particularité est intensifiée par le statut de capitale qui est conféré à la ville dans l'ensemble aoefien. Ici, Cheikh Anta est témoin de la lutte pour le pouvoir entre la SFIO, le B.D.S., les partisans de Galandou Diouf et ceux de Blaise Diagne, ce docile exécutant des manœuvres françaises en terre africaine. Dans le même temps, Cheikh Anta prend acte de l'impasse dans laquelle se trouve plongée la classe maraboutique parfois prise au piège de la manipulation coloniale.
Nourri par ses instincts de fils du terroir éduqué dans la tradition de l'islam mouridique, une idéologie religieuse au dynamisme socio-politique indéniable, Cheikh Anta Diop mesure les potentialités de l'islam africain en tant que composante majeure de la libération nationale. Bien qu'il en prenne conscience relativement tôt, il apprendra plus tard à son corps défendant que les centres de décision islamiques sénégalais ne sauraient tolérer, encore moins favoriser la promotion d'une idéologie libératrice et délibérément progressiste. Cette tendance générale des religions révélées au conservatisme dans le cadre africain est tout aussi vraie du clergé catholique sénégalais bien que Cheikh Anta Diop n'ait pas eu à en souffrir directement dans son action politique et compte tenu du niveau marginal de l'archevêché sénégalais sur le plan social, économique et politique.
Déjà, avec ses camarades de classe du Lycée Van Vollhenhoven de Dakar et du Collège Blanchot de Saint-Louis et ses amis de l'École Normale William Ponty de Sébikhotane, il se forge une personnalité qui, tout en s'incrustant dans la mouvance anticoloniale de la jeunesse estudiantine du moment, se pose dès l'origine en un refus systématique de la domination culturelle et donc politique de son peuple.
C'est que Cheikh Anta passe ses onze premières années en plein cœur du système intellectuel et religieux du Bawol et du Kadioor. Au centre d'enseignement coranique de Kokki où il est envoyé par ses parents dès sa plus tendre enfance, il passe une année à étudier l'alphabet arabe et le Coran. Kokki est un sanctuaire important de la résistance nationale. C'est ici, dans ce Kadioor laminé par le harcèlement militaire colonial, que tombe, le 11 février 1875 Ahmadou Cheikhou, en un combat sanglant contre l'envahisseur français. Une année après Kokki, Cheikh Anta Diop est admis dans la cour privée du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba. C'est dans ce bastion de la résistance anticoloniale où s'élabore pour la première fois peut-être en Afrique noire une doctrine islamique essentiellement nègre que Cheikh Anta passe cinq années, de l'âge de cinq ans à onze ans, à forger ses premières armes intellectuelles, morales et religieuses. L'enseignement est d'une rigueur à la mesure des ambitions du mouvement mouride aux prises directes avec l'envahisseur colonial, ce qui valut plus tard à son saint patron d’être emprisonné puis embastillé en exil dans les rigueurs de l'humidité équatoriale du bagne de Mayombe, au Gabon, en même temps que l'Almami Samori Touré, ce stratège politique et militaire le plus considérable de son temps. Ces années studieuses sont entrecoupées de rares séjours auprès, du foyer familial de Céytu où il retrouve les siens parmi lesquels figure son père adoptif, le second le plus estimé d’Ahmadou Bamba, Seex Ibra Fall, autre figure historique du mouridisme.
Issu du monde paysan sénégalais où il a passé une adolescence partagée entre la discipline des daaras coraniques, les rigueurs de la culture vivrière et le vitalisme culturel mouride, Cheikh Anta Diop exerce son jugement critique sur les problèmes de l'heure à partir de paramètres qui recentrent la place du monde paysan et des masses déshéritées dans le jeu politique africain. Pour avoir vécu parmi la masse paysanne de l'entre-deux-guerres, il porte en lui les cicatrices encore fraîches des rigueurs économiques du bassin arachidier, de la férocité de l'exploitation coloniale, du dénuement de paysans à la vie monotonement cadencée par le dur labeur, un labeur sans fin qui vieillit prématurément les bras actifs, de l'obscurantisme favorisé par la politique coloniale de la table rase dans les domaines de l'instruction et l'éducation.
Pour mesurer la contribution de Cheikh Anta à l'essor du mouvement anticolonial en Afrique noire sous domination française, il n'est pas inutile d'esquisser la toile de fond sociale et politique à partir de laquelle évolue le mouvement étudiant africain en France.
À suivre, mercredi 15 novembre 2023.
EL MALICK ANNONCE LA DATE DE COLLECTE DES PARRAINAGES POUR SONKO
Les opérations de collecte des parrainages pour Ousmane Sonko seront lancées après le vendredi prochain. C’est ce qu’a déclaré El Malick Ndiaye, responsable de la Communication de Pastef.
Les opérations de collecte des parrainages pour Ousmane Sonko seront lancées après le vendredi prochain. C’est ce qu’a déclaré El Malick Ndiaye, responsable de la Communication de Pastef.
La Direction générale des élections n’a toujours remis les fiches de parrainage au mandataire de Ousmane Sonko. Ce, malgré la décision du tribunal de Ziguinchor (12 octobre dernier) et malgré l’injonction de la Commission électorale nationale autonaume (Céna). Mais, les opérations de collecte des parrainages du leader des patriotes démarreront après le 17 novembre prochain. C’est ce qu’a déclaré El Malick Ndiaye, responsable de la Communication de Pastef.
«Le président Ousmane Sonko démarrera ses parrainages après le 17 novembre, et soyez rassurés que nous irons à la rencontre de tous les Sénégalais là où ils se trouveront», a-t-il annoncé sur Facebook, avant d’ajouter : «Si l’une de nos délégations est bloquée, le candidat du régime sera déclaré persona non grata partout dans le pays. Quant à la diaspora, il ne faudra même pas rêver», dit-il dans sa publication.
MACKY SALL À KEDOUGOU, KAOLACK, KAFFRINE ET FATICK
Le Président Macky Sall effectue une tournée économique dans les régions. Le périple prévu du 13 au 18 novembre à Kaolack, Kaffrine, et Fatick, démarre à Kédougou, qui va accueillir la première phase de la visite du Chef de l’État.
Le Président Macky Sall effectue une tournée économique dans les régions. Le périple prévu du 13 au 18 novembre à Kaolack, Kaffrine, et Fatick, démarre à Kédougou, qui va accueillir la première phase de la visite du Chef de l’État.
« Kédougou a bénéficié d’un important volume d’investissements au cours de ces dernières années », renseigne un dossier de presse. Selon le document, « plusieurs centaines de milliards ont été investis pour doter la localité d’infrastructures structurantes ».
Dans le domaine de la Santé, figure en bonne le Centre hospitalier régional Amath Dansokho de Kédougou (CHRADK). D’un coût estimé à 20 987 523 938 FCFA, et inaugurée le 31 mai 2021, l’infrastructure de dernière génération est de niveau II et sa capacité d’accueil est de 150 lits. Conformément à la vision du Président Macky Sall, l’hôpital offre à la population de Kédougou des soins de qualité.
« Les importantes infrastructures routières qui ont fini de changer le visage de la région », se targue le gouvernement. Qui énumère, parmi les infrastructures routières, l’axe Kédougou-Salémata de 85 km, d’un coût de près de 39 milliards CFA, et satisfait « une très vieille doléance des populations et intègre harmonieusement les nœuds routiers Tambacounda-Medina Gounass-frontière Guinée ; Tambacounda-Kédougou-frontière Guinée et Tambacounda-Kédougou-Fongolémi-frontière Guinée. »
Cette nouvelle liaison routière « renforce aussi » l’axe Tambacounda-Médina Gounass-frontière Guinée. Ses effets induits sont « innombrables car dans la même foulée, des équipements socio-sanitaires, des forages et des écoles ont été réalisés le long de ce corridor. »
Il s’y ajoute le Pont Kédougou-Fongolemi que le président de la République a inauguré, en novembre 2018. Long de 135 mètres, celui-ci désenclave « des zones difficiles d’accès. » Ainsi, « la réalisation de cette infrastructure est vue par les populations locales comme un acte d’une haute portée sociale, au-delà de son utilité économique incontestable. »
La sécurité de proximité a prise en compte cat « dans le cadre de la densification du maillage sécuritaire du territoire national, conformément aux orientations fortes du Président de la République, Chef suprême des Armées, deux nouvelles brigades de Gendarmerie ont été implantées à Khossanto et Fongolimbi. »
Inaugurées en juin 2022, ces infrastructures sécuritaires viennent s’ajouter à la longue liste des investissements consentis dans la région de Kédougou.
Aussi, « en vue de maintenir cette dynamique », les autorités ont annoncé « la création prochaine des compagnies de gendarmerie territoriale de Salémata et de Saraya, d’une brigade de recherches, d’une brigade routière à Saraya et, à moyen terme, l’érection d’une légion de gendarmerie à Kédougou. »
Par ailleurs, « plus de 11 milliards » ont été investis « pour l’approvisionnement en eau », à travers la station de traitement et d’alimentation en eau de Kédougou.
D’une « capacité de production de 2000 m3/jour », cette infrastructure marque « une révolution à Kédougou », et répond « efficacement aux besoins croissants de cette localité devenue un important centre urbain à la faveur de l’activité minière. »
Le projet est « entièrement financé » par l’État du Sénégal. La réalisation d’un tel ouvrage permet aux populations « d’accéder, en qualité et en quantité », au liquide précieux. Cela, grâce à un système de transfert de l’eau du fleuve Gambie à partir d’Itato.
La capacité de stockage de Kédougou passe de 350 à 1450 m3, après la réalisation par la Sones d’un Château d’Eau de 500 m3 et un réservoir au sol de 600 m3. Ce qui a porté la capacité globale de stockage de la ville à 1450 m3 contre 350 m3 avant.
Un autre programme d’extension de réseau sur 10 kilomètres a été lancé, « toujours dans le but de faciliter l’accès à l’eau potable », souligne le document.
Lequel ajoute que la région est devenue « une vitrine de l’équité sociale et territoriale », grâce aux 151 milliards F CFA investis par le Puma, et aux travaux de Promovilles estimés à plusieurs milliards FCFA, dont les réalisations concernent : 5,5km de voirie, 275 lampadaires, un réseau de drainage des eaux pluviales, la réhabilitation de l’école Bakary Danfakha, la construction de salles de classe aux écoles Tripano 1 et 2, 24 000 m2 de pavés dans le cadre du Programme Xëyu Ndaw Ni, entre autres.
Les ouvrages de la deuxième phase du PUDC sont estimés à plus de 105 milliards FCFA.
Dans le cadre du programme national de réhabilitation des infrastructures sportives, l’État annonce avoir déboursé pas moins de 2,3 milliards pour le stade régional.
Un nouveau programme est mis en œuvre pour doter les régions de Kaffrine, Sédhiou et Kédougou d’infrastructures sportives de qualité », précise le document.
Kédougou fait aussi partie du Programme de Reconstruction des Aéroports du Sénégal (PRAS) qui, dans son premier volet, concerne cinq (5) aéroports à savoir Saint-Louis, qui a été inauguré le 14 juillet 2022, Ourossogui-Matam dont les travaux sont en cours, Ziguinchor, Tambacounda et Kédougou, « pour un coût global de 100 milliards de FCFA. »
Pour le recasement des impactés des zones minières de Kédougou, il est indiqué « qu’au niveau des deux premiers villages, ce sont 567 maisons modernes reflétant toutes les commodités qui ont été construites par Endeavour Mining (ex SGO). »
Quant au village de Boto Santo, situé dans la Collectivité Territoriale de Koulimindé, « ce sont 90 maisons qui ont été mises à la disposition des populations par IAMGOLD. Des réalisations fortement appréciées par les bénéficiaires ».