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3 mai 2025
Politique
PAR Abdoul Aziz Diop
À GAZA, 2006 EXPLIQUE 2023
On ne s’y prendrait pas autrement en choisissant Gaza comme le meilleur laboratoire pour montrer que démocratie -victoire par les urnes - et paix - acceptation du verdict - ne font qu’une et même chose
Ariel Sharon présentait Yasser Arafat comme l’obstacle principal à la paix. Depuis la mort d’Arafat, le 11 novembre 2004 à Clamart (France), Israël poursuit la colonisation. De retour d’une visite en Israël et dans les territoires palestiniens occupés par l’Etat hébreux, l’ancien Premier ministre français, le socialiste Laurent Fabius - aujourd’hui président du Conseil constitutionnel français - répond, le dimanche 29 janvier 2006, au cours de l’émission Le grand rendez-vous, aux questions de TV5 Monde. Son commentaire sans détour sur la pauvreté à Gaza et en Cisjordanie et sur l’état désastreux des services publics était on ne peut plus révélateur d’une forte demande palestinienne de mieux-être auquel le mouvement de résistance islamique (Hamas) a su, avec des fortunes diverses, répondre pendant de longues années d’isolement de Yasser Arafat et de son mouvement, le Fatah.
Après de nombreuses victoires sur le terrain du bras caritatif du mouvement de résistance à l’occupation et à l’oppression, le bras politique du Hamas obtint, le 26 janvier 2006, une très large majorité au Conseil législatif palestinien qui lui valut 76 des 132 sièges que compte le Parlement. Preuve de la grande vitalité de la démocratie palestinienne en proie, dès l’annonce des résultats par la commission électorale, aux censeurs occidentaux, principaux obstacles à la paix dans cette partie du monde.
La démocratie palestinienne
A l’issue des législatives du 26 janvier 2006, la démocratie palestinienne administra à Israël et au reste du monde la preuve de sa vitalité. Il y eut un précédent. Lors des élections municipales partielles qui se sont déroulées le 5 mai 2005 en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, les observateurs firent état de la bonne tenue qui imposa, avec 33 % des suffrages, le Hamas comme un acteur majeur du jeu politique face au Fatah (56 % des voix). « Pour l'équilibre, laissait entendre un électeur du nord de la bande de Gaza, je préfère que deux partis soient aux affaires plutôt qu'un seul. Les gens veulent que la nouvelle mairie mette fin à la corruption et au népotisme (Haaretz, 6 mai 2005). » Entré en fonction quatre mois plus tôt, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, « [promettait] d'entreprendre des réformes, de se débarrasser des fonctionnaires incompétents et irresponsables, et de rétablir la loi et l'ordre ». Dans une démocratie représentative, les promesses, non tenues ou passablement tenues, expliquent les changements de majorité. C’est exactement ce qui s’est passé en Palestine. « Si je vois que le monde extérieur refuse de nous aider, puis qualifie le Hamas de terroristes, alors j'ai le droit de choisir le Hamas, parce qu'ils font tout cela pour moi », commentait, à l’occasion des élections municipales palestiniennes partielles de mai 2005, un électeur de Bethléem, zone à forte population chrétienne. Colporté par le quotidien israélien Haaretz, ce commentaire est particulièrement approprié après la ruée dans les brancards des censeurs occidentaux – Bush en tête- qui dénient aux électeurs palestiniens le droit d’« essayer le Hamas, après ce qu'ils considèrent comme l'échec du Fatah ». Un peu plus de deux mois après les municipales palestiniennes partielles, le président français, Jacques Chirac, interrogé par Haaretz, déclare que « le Hamas est une organisation terroriste qui ne peut être un interlocuteur de la communauté internationale tant qu'il ne renonce pas à la violence et ne reconnaît pas le droit à l'existence d'Israël. C'est la position de l'Union européenne ; elle est sans ambiguïté et ne changera pas ». Une position caduque après la proclamation des résultats des législatives palestiniennes.
La démission, dans la matinée du 26 janvier 2006, du gouvernement palestinien, dirigé jusqu’alors par Ahmad Qoreï, et l’acceptation du verdict des urnes par le président de l’Autorité palestinienne sont deux autres signes forts de vitalité démocratique suffisamment persuasifs pour engager la communauté internationale dans une voie autre que celles des erreurs du passé fatales à la paix dans cette partie trop longtemps éprouvée du monde.
Les erreurs du passé
Lorsque l’ingénieur Yasser Arafat s’installa en 1959 au Koweït, il y créa sa propre société et le Mouvement de libération de la Palestine, qui devint rapidement al Fatah (la victoire). Le but premier de la nouvelle organisation était la destruction de l’Etat d’Israël et l’établissement d’un Etat palestinien de la Méditerranée au Jourdain. Lorsqu’en 1988 éclata l’Intifada, la « révolte des pierres », à Gaza et en Cisjordanie, Yasser Arafat reformula sa pensée à travers la Déclaration d'indépendance de l'État de Palestine. Les Accords d'Oslo ou Accord de Jéricho-Gaza du 13 septembre 1993 prévoient alors un passage entre les deux zones et le transfert aux Palestiniens des secteurs de la santé, de l'éducation, des affaires sociales, de la taxation, du tourisme et de la culture. A la suite de ces accords, la communauté internationale salua le discours de paix de Yasser Arafat lorsqu’on lui décerna en 1994 le prix Nobel de la paix. Il renonça officiellement à la lutte armée contre Israël en même temps qu'il reconnut cet État comme légitime sans pour autant obtenir la paix. Assigné à résidence par le gouvernement israélien, Yasser Arafat vécut dans son QG de Ramallah, séparé de son peuple, les trois dernières années de sa vie. Il décède officiellement à Clamart (France) le 11 novembre 2004 sans avoir vu la création d'un État palestinien. Dans la brèche laissée par le Fatah, sans Arafat, s’engouffre le bras politique du Hamas avec l’assentiment démocratique des Palestiniens contre lequel s’insurgent les nouveaux censeurs, tous héritiers des anciens. Ces derniers choisirent de soutenir Israël au détriment des Palestiniens, rééditant le soutient, en 1920, du « sionisme » plutôt que de l’« arabisme » par la Grande-Bretagne, bien déterminée à imposer son contrôle sur la Palestine.
L’issue paritaire
A la recherche d’un allié objectif pour provoquer la chute de Yasser Arafat, Israël laissa naître, dans les années 1980, le Hamas et reconnut officiellement le bras politique et caritatif du mouvement. L’interdiction du Hamas par Israël ne survint qu’en 1989 lorsque son chef spirituel, Cheikh Ahmed Yassine, « reconnu coupable d’avoir ordonné l’enlèvement et le meurtre de deux soldats israéliens », est arrêté et condamné à la prison à vie par une cour israélienne. Libéré de la prison israélienne, en 1997, en échange des membres du Mossad emprisonnés en Jordanie par suite de la tentative d’assassinat avortée d’un autre dirigeant du Hamas, Khaled Mashal, le Cheikh Ahmed Yassine multiplie les appels à la résistance à l’occupation israélienne. Il est assassiné le 22 mars 2004, sur ordre d’Ariel Sharon, lors d’une attaque ciblée de l’armée israélienne. Pour bon nombre d’observateurs, le changement de direction à la tête du Hamas explique le changement de stratégie du mouvement et son implication accrue dans la vie politique. Ce changement de cap n’échappe qu’aux censeurs de Washington, Londres, Paris et Berlin. « [Les Israéliens, pour leur part], se bercent d’illusions s’ils croient que leurs visées se réaliseront dans l’après-Arafat », soutenait le chef du gouvernement palestinien démissionnaire, Ahmad Qoreï. « Un jour, ils regretteront Arafat », disait-il. Nous y sommes en 2006 après le succès électoral du Hamas, devenu l’interlocuteur incontournable dans tout processus de paix ultérieur.
Interrogée par la Télévision suisse romande (TSR), l’ancienne déléguée palestinienne auprès de l’Union européenne, Leïla Shahid, reconnut la défaite du Fatah et suggéra, dans le respect du choix démocratique des Palestiniens, une issue paritaire qui passe d’abord par la condamnation des actes de violence quelle que soit leur origine. En dépit du parti pris occidental, la communauté internationale doit donc se montrer tout aussi perspicace. L’avènement définitif d’une société mondiale post-clausewitzienne en dépend plus que jamais.
2023 comme si 2006 n’a jamais existé !
« Depuis 2006, qu’est-ce qu’à fait le Hamas si ce n’est détruire, ruiner consciencieusement Gaza, socialement, économiquement, moralement… La propagande sur les enfants gazaouis, la manière dont ont été éduqués ces enfants par la force… On leur a mis dans la tête que l’ennemi était les juifs… La défaite morale est énorme ; ce pays est un ramassis de propagand[istes], il n’y a plus d’opposants politiques… C’est un totalitarisme qui a pris la main sur 2 300 000 Gazaouis… ».
La journaliste française, d’origine iranienne, Abnousse Shalmani, dit tout cela sur LCI lors de sa participation remarquée à l’émission 24 heures Pujadas du lundi 16 octobre 2023…
De tout ce qui est dit là pour n’exprimer qu’une opinion personnelle, en empruntant la manière à la propagande, une seule chose mérite d’être retenue : 2006 ! Une date… Suffisante pour montrer comment Shalmani, fâchée avec la conscience historique qui lie janvier 2006 à octobre 2023, abuse les téléspectateurs français et ceux du reste du monde sur Gaza et les Gazaouis.
Dans une lettre ouverte à Thomas Friedman, éditorialiste au New-York Times, Nelson Mandela écrivait : « Si vous voulez la paix et la démocratie, je vous soutiendrai. Si vous voulez formaliser l’apartheid nous ne vous soutiendrons pas. Si vous voulez soutenir la discrimination raciale et le nettoyage ethnique nous nous opposerons à vous. Quand vous aurez pris votre décision passez-moi un coup de file. » Mandela s’efforça également de montrer à Friedman, suspecté de réduire le combat des Palestiniens pour la « liberté, la libération et l’égalité » à la seule revendication d’un « Etat » pour la Palestine, que « les réponses de l’Afrique du sud en matière de violation des droits humains provenant des politiques de déportation et des politiques d’apartheid ont mis en lumière ce que la société israélienne doit nécessairement accomplir avant que l’on puisse parler d’une paix juste et durable au Moyen-Orient ».
Une chose est sûre depuis janvier 2006 : on ne s’y prendrait pas autrement en choisissant Gaza comme le meilleur laboratoire pour montrer que démocratie -victoire par les urnes - et paix - acceptation du verdict - ne font qu’une et même chose.
Ancien porte-parole du Mouvement du 23 juin (M23), Abdoul Aziz Diop est candidat déclaré à l’élection présidentielle du 25 février 2024.
L'ODYSSÉE TRAGIQUE DES CLANDESTINS DE L'ATLANTIQUE
Crise économique, appauvrissement des populations, tension politique... Au Sénégal, les maux s'accumulent et jettent des milliers de personnes à l'exil. Vers les Canaries, ils fuient un pays où démocratie et opportunités reculent
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 09/11/2023
Depuis l'été 2022, le phénomène migratoire entre le Sénégal et l'archipel espagnol des Canaries connaît une recrudescence sans précédent. D'après un reportage du quotidien français La Croix publié le 6 novembre dernier, les départs clandestins en pirogue depuis les côtes sénégalaises vers les îles espagnoles se sont massivement intensifiés ces derniers mois.
Cette nouvelle vague migratoire trouve son origine dans la profonde crise que traverse le secteur de la pêche artisanale au Sénégal, pilier économique employant 15% de la population. "La mauvaise gestion des ressources halieutiques et la surpêche industrielle étrangère ont vidé progressivement les eaux sénégalaises de leurs ressources", explique Aliou Ba de l'ONG Greenpeace.
Conséquence, de nombreux pêcheurs n'ont d'autre choix que de se reconvertir dans l'organisation des traversées migratoires par désespoir. C'est le cas de Lamp, capitaine d'une embarcation de 70 passagers âgé de 40 ans. "Pêcher n'est plus rentable, émigrer est devenu une nécessité pour subvenir à mes besoins et à ceux de mes 4 enfants", témoigne-t-il.
Au-delà de la communauté des pêcheurs sinistrée, c'est tout le pays qui subit de plein fouet une triple crise économique, sociale et politique aggravée par la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine. Le chômage des jeunes diplômés explose tandis que le pouvoir d'achat des ménages s'effondre. Dans ce contexte, de plus en plus de profils divers tentent leur chance sur la route migratoire, dont des femmes, des enfants et même des travailleurs en quête d'opportunités.
Selon les chiffres officiels du gouvernement espagnol, avec 23 537 arrivées recensées entre janvier et octobre 2023, soit 79% de plus qu'en 2022 à la même période, les Canaries traversent la pire crise migratoire de leur histoire récente. Pire encore, des ONG dénoncent régulièrement des naufrages meurtriers dans l'Atlantique dont les bilans humains sont inconnus.
Mais face à l'ampleur du phénomène, les autorités sénégalaises peinent à endiguer les départs, tandis que les passeurs profitent de la détresse sociale pour développer un véritable trafic organisé. Entre corruption, surpêche étrangère et crise multidimensionnelle, la route migratoire des Canaries risque de devenir l'une des plus mortelles au monde si rien n'est fait pour offrir un avenir aux jeunes du Sénégal.
LIBERTÉ PROVISOIRE REJETÉE POUR HANNIBAL NDJIM
Placé sous mandat de dépôt en février dernier, dans le cadre de l’affaire Kopar Express, Hannibal Djim va devoir encore garder son mal en patience.
Placé sous mandat de dépôt en février dernier, dans le cadre de l’affaire Kopar Express, Hannibal Djim va devoir encore garder son mal en patience. En effet sa demande de liberté provisoire a été rejetée.
Selon Libération dans sa parution du jour le militant de l’ex Pastef s’est vu refuser sa liberté provisoire par le procureur et le juge en charge du dossier. Il s’agit du cinquième rejet pour ses avocats, renseigne le journal.
Hannibal Djim est poursuivi pour financement d’activités séditieuses et subversives, appel à l’insurrection, incitation à des actes de nature à troubler la sûreté de l’État et apologie de la violence.
LE CALENDRIER ÉLECTORAL CONNU
Les choses deviennent de plus en plus claires en direction de l’élection présidentielle du 25 février 2024.
Les choses deviennent de plus en plus claires en direction de l’élection présidentielle du 25 février 2024.
Election présidentielle de février 2024 au Sénégal
28 août 2023 : Début du parrainage
Du 11 au 26 décembre 2023 : Dépôt des candidatures
20 Janvier 2024 : Publication de la liste des candidats retenus
22 janvier 2024 : Désignation des plénipotentiaires au niveau des préfectures
25 février 2024 : Jour de l’élection présidentielle du Sénégal
MOUSSA DIOP ENTAME SA TOURNÉE POLITIQUE
Me Moussa Diop, président de la coalition And gor yi jotna a entamé sa tournée nationale par le département de Podor. À l’autre bout du département, Diaba Lidoubé, il est revenu sur ses ambitions pour le Sénégal.
Mercredi, Me Moussa Diop, président de la coalition And gor yi jotna a entamé sa tournée nationale par le département de Podor. À l’autre bout du département, Diaba Lidoubé, il est revenu sur ses ambitions pour le Sénégal notamment le Fouta. Le candidat porteur d’espoir comme il se nomme dit avoir donné un avant-gout de ses potentialités quand il était à la tête de la société de transport public Dakar dem dikk.
Vous êtes dans le département de Podor dans le cadre d’une tournée nationale, pouvez-vous nous rappeler l’objet de cette tournée et les différentes étapes ?
Nous sommes en période de parrainage citoyen et nous sommes partis au contact des populations pour respecter ce qu’exige la loi c’est-à-dire entre 0,6 et 0,8% du fichier électoral. Pour la première étape de la tournée, nous sommes à Diaba Lidoubé, une localité frontalière avec la région de Matam. Nous sommes dans le département de Podor pour quelques jours et après Diaba Lidoubé, nous serons à Galoya, Aéré Lao, dans l’Ile Amorphil, Podor bref, dans toutes les communes jusqu’à Fanaye. Après Podor, nous enchainerons avec Matam et les autres régions du Sénégal dans le cadre de la recherche de parrains et de contact avec les populations.
Ça débute apparemment bien. Les populations de Podor étaient pressées de me voir. En tant que candidat à l’élection présidentielle de 2024, il est de mon devoir de venir à la rencontre des populations et de leur dire les choses que j’ai faites. Et l’espoir est permis quand c’est celui qui a fait qui vous promet. Le Fouta a besoin d’avoir un de ses fils président de la République car, depuis 1960, ses cadres n’ont été que des wagons alors qu’on a besoin de locomotive. Moi je veux être président pour servir, être utile et avec le peu qu’on m’a confié, j’ai su montrer que je suis équitable.
On vous connait pour votre franc parler et une certaine rigueur, pensez-vous que les populations de Podor vont adhérer à ce type de discours et à cette façon de faire ?
Si, les populations veulent la rupture et du nouveau parce que j’ai traversé plusieurs localités du département de Podor et c’est la désolation. C’est mon franc-parler qui m’a valu mon limogeage à Dakar dem dikk où j’ai eu à faire de très bons résultats avec le transport interurbain. Et pour mon amour pour Podor qui n’est pas une région, j’ai créé la ligne « Yaa ngarta » qui a vraiment soulagé les populations qui m’ont remercié pour ça. On a besoin d’un changement de méthode. On m’a donné un seul poste de responsabilité et tout le Sénégal a connu Moussa Diop avec sa vigueur dans le travail qui a révolutionné cette compagnie de transport. Si on me donne en février 2024 les responsabilités de celui qui va segmenter le budget du Sénégal, il est évident que le Fouta ne sera pas derrière. Aux populations de voir si elles veulent la continuité de ce qui est là depuis 1960 ou quelque chose de nouveau. Mais du nouveau avec quelqu’un qui rassure.
En tant que candidat originaire de Podor est ce que vous êtes déjà prêt à arracher le titre foncier à Macky Sall pour devenir son nouveau propriétaire ?
Je suis le mieux placé aujourd’hui pour représenter les intérêts du Fouta et ce n’est pas seulement parce que je suis né ici. Le président du Sénégal doit être le président de tous les sénégalais, c’est pourquoi dans mon programme, il est mis qu’une fois président de la République, je ne serai plus chef de parti. Mais en tant que originaire du Fouta, quiconque est mieux placé que moi pour défendre les intérêts du Fouta. Le Fouta regorge de ministres, super ministres, directeurs généraux, mais qu’est-ce qu’ils ont fait pour le Fouta à part donner des tee-shirts, payer des bus pour y mettre des militants. En un temps record à Dakar dem dikk, j’ai eu à soulager les populations de leurs problèmes de transport en créant aussi des emplois dont de nombreux jeunes originaires du Fouta.
LE SÉNÉGAL FACE AUX RISQUES DE DESTABILISATION
Entre emprisonnement décrié de Sonko et imminence de la présidentielle de février 2024, plongée au coeur du sombre tableau d'un pays pouvant vaciller, malgré sa tradition démocratique
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 09/11/2023
À moins de quatre mois de l'élection présidentielle sénégalaise prévue en février 2023, le climat politique est extrêmement tendu dans le pays. En cause, l'emprisonnement depuis juillet dernier de l'opposant Ousmane Sonko, principal rival du président Macky Sall, qui attise la colère d'une part croissante de la population.
Dans un article ce 9 novembre, le site d'information panafricain Le Temps Afrique dresse le tableau préoccupant d'un pays menacé par la déstabilisation. Entré en grève de la faim début octobre, Ousmane Sonko dénonce un "complot" ourdi contre sa candidature à la présidentielle. Il est soutenu dans sa démarche par ses partisans, qui n'excluent pas de recourir à l'armée pour "préserver la démocratie", à l'image des coups d'État militaires qui secouent actuellement plusieurs autres pays de la région.
Pourtant, la plupart des experts interrogés jugent peu probable le scénario d'un putsch au Sénégal. Le pays jouit en effet d'une tradition démocratique vieille de plus de 60 ans et d'une armée considérée comme républicaine. "Notre armée est fidèle à la Constitution", assure Alioune Tine, directeur du think tank sénégalais Africajom Center, cité par Le Temps Afrique.
Les confréries religieuses musulmanes, qui prônent historiquement la tolérance et le consensus, sont également vues comme un facteur de stabilité. "Elles agissent comme des digues contre le djihadisme", analyse le chercheur Thierno S.D. Niang.
Néanmoins, le média relève que "tous les ingrédients sont présents pour des troubles" dans le pays. D'autant que l'épreuve de force entre pouvoir et opposition se joue aussi devant la justice. Le 17 novembre prochain, la Cour de justice de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) doit statuer sur l'éligibilité d'Ousmane Sonko à la présidentielle, dont le pouvoir cherche à l'écarter selon l'opposition.
"Quand l’État cesse d’être un État de droit, tout devient possible", alerte Habib Diop, cadre du parti d'Ousmane Sonko interrogé par Le Temps Afrique. Un avis partagé par Tidiane Sarr, autre responsable du Pastef, qui estime qu'"il y aura des manifestations" si Sonko "est empêché de se présenter". Dans ce cas, "l'armée devra alors se ranger du côté du peuple", dit-il.
Autant de propos qui traduisent la tension extrême dans laquelle est plongé le Sénégal, dont la stabilité pourrait vaciller si la justice n'arbitre pas rapidement – et de manière équitable – cette crise politique majeure. Le spectre de la déstabilisation plane sur ce pays longtemps considéré comme un îlot de démocratie en Afrique de l'Ouest.
UNE VIEILLE AFFAIRE RATTRAPE ALY NGOUILLE NDIAYE
Le Parquet de Szczecin, en Pologne, souhaite entendre Aly Ngouille Ndiaye dans une affaire de pot-de-vin. Ministre des Industries et des mines au moment des faits, le Parquet veut l’auditionner en qualité de témoin
Le Parquet de Szczecin, en Pologne, souhaite entendre Aly Ngouille Ndiaye dans une affaire de pot-de-vin. Ministre des Industries et des mines au moment des faits, le Parquet veut l’auditionner en qualité de témoin. Des soupçons de pot-de-vin pour une exploitation minière seraient à la base de l’enquête.
Le Parquet de Szczecin, en Pologne, souhaite entendre Aly Ngouille Ndiaye dans une affaire de pot-de-vin. En effet, une enquête est ouverte en Pologne sur des irrégularités concernant le contrat conclu par une société commerciale dau nom d’African Investment Group Société Anonyme (aussi connue comme Afrig) avec la société Aves Fze siégeant aux Emirats Arabes Unis dans la réalisation de ce contrat. Ces irrégularités auraient été commises contre Rafal Nawrot et d’autres. C’est du moins ce qui ressort de la traduction française d’un document rédigé en polonais par le procureur de Szczecin en question.
S’agissant des faits, selon la convocation du magistrat, en 2012, le Groupe Azoty Zaklady Chemicne Police, Société Anonyme a décidé d’investir au Sénégal dans le domaine de l’extraction des phosphates. Elle mandate le 05.06 2012, la société Dgg Eco, société à responsabilité limitée, représentée par Andrzej Gadzinski, pour conclure un contrat de vente avec les actionnaires d’African Investment Group, Société Anonyme. Le contrat concerne la vente des actions de ladite société à Dgg Eco contre le montant de 600 000 euros.
Le procureur polonais veut, à cet effet, identifier toutes les personnes au profit desquelles des fonds ont été transférés par African lnvestment Group Sa au profit de Aves Fze, afin de savoir s’il y a eu un blanchiment d’argent au Sénégal en relation avec les activités des suspects Krzysztof Jalosinski et Jan Putowski. C’est à cet effet que le procureur polonais avait émis son mandat en mai 2020, aux fins d’entendre Aly Ngouille Ndiaye comme témoin. Ce dernier était ministre de l’Industrie et des mines entre avril 2012 et septembre 2017. M. Aly Ngouille est concerné car il était en poste au moment où les faits ont été commis, entre 2013 et 2016. Ainsi, le Parquet polonais souhaite savoir si Aly Ngouille Ndiaye avait fait la connaissance des dénommés Jalosinski, Jan Putowski, Anna Podolak, Wojciech Naruc, Tomasz Janicki, tous de nationalité polonaise et, le cas échéant, dans quelles circonstances il a eu à les connaître.
Ce dossier qui date, selon le document venant de Pologne, de mai 2020, réapparaît «opportunément» au moment où Aly Ngouille Ndiaye a déclaré sa candidature à la Présidence pour succéder à son ancien allié Macky Sall, avec lequel il semble avoir coupé tous les liens depuis que ce dernier lui a préféré Amadou Ba.
Depuis son entrée au gouvernement, il a été plusieurs fois cité dans des affaires relatives à son passage au ministère de l’Energie et des mines, ainsi qu’à sa gestion de certains dossiers à l’Intérieur, qui avaient provoqué la colère des opposants. Les jours à venir diront ce qu’il en sera de cette nouvelle «affaire».
Aly Ngouille Ndiaye avait promis de réagir dans la soirée. Jusqu’à la fin du bouclage, cela n’a pas été le cas. Nos colonnes lui restent ouvertes…..
LA FERMETURE DE WALF TV ANNULÉE PAR LA COUR SUPRÊME
Dans un revers cinglant pour le gendarme de l'audiovisuel, la plus haute juridiction du pays, rétablit les droits de Walf TV illégalement baffoués
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 09/11/2023
Le portail d'information en ligne emedia nous informe que l'affaire opposant le groupe de presse Walfadjri et le Conseil national de régulation de l'audiovisuel (CNRA) au sujet de la décision de fermeture de la chaîne Walf TV a connu son dénouement ce matin.
Lors d'une audience publique, la première chambre administrative de la Cour suprême, présidée par Abdoulaye Ndiaye, a annulé l'arrêt du CNRA ordonnant la suspension de la diffusion de Walf TV pour sept jours à partir du 10 février dernier.
Cette sanction du gendarme de l'audiovisuel s'expliquait par la couverture jugée "irresponsable" par le CNRA des manifestations à Mbacké le 10 février. La chaîne était accusée d'avoir diffusé "en boucle des images de violences exposant des adolescents, accompagnées de propos dangereux".
Selon la motivation de la Cour suprême citée par emedia, si les médias doivent préserver la paix, le CNRA ne pouvait prendre une telle mesure conservatoire sans mise en demeure préalable, en vertu de l'article 19.2 de la convention régissant Walf TV.
Cette décision de justice, rapportée par le site d'information en ligne emedia, vient mettre un terme définitif au bras de fer judiciaire qui opposait depuis plus d'un mois le CNRA et le groupe de presse Walfadjri.
ALIOU SALL REVENDIQUE FIÈREMENT SON LIEN AVEC MACKY SALL
L’ancien maire de Guédiawaye réaffirme sans détour sa dévotion envers son aîné Macky Sall, disant n'éprouver aucun regret d'être son petit frère et se plaçant toujours derrière lui sur l'échiquier politique
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 09/11/2023
Aliou Sall assume pleinement son statut de frère cadet du président de la République Macky Sall. Invité de l'émission "L'invité de MNF" sur la chaîne privée 7TV le week-end dernier, l'ancien maire de Guédiawaye a affirmé être "fier d'être le frère de Macky Sall, même si c'était à refaire".
Selon Aliou Sall, président du mouvement politique Renfort, les raisons de cette fierté sont doubles. "Quand je le voyais étudier, je le regardais et j'essayais de copier sur lui. C'était un élève brillant, en sciences également", a-t-il témoigné au sujet de son aîné. Il souligne également que dès son jeune âge, Macky Sall "commençait déjà à soutenir sa famille rien qu'avec sa bourse d'étudiant".
L'homme politique dit admirer le parcours de son frère, devenu président de la République en seulement trois ans dans l'opposition : "celui qui n'est pas fier d'être son frère a un vrai problème", a-t-il estimé. Aliou Sall rappelle par ailleurs que Macky Sall restera son "leader politique, tant qu'il sera dans les affaires politiques". Selon lui, "pour toujours, je serai derrière lui".
Ces déclarations sont le signe d'une loyauté sans faille d'Aliou Sall envers son frère aîné, dont il assume publiquement le lien familial selon les propos rapportés par la chaîne privée 7TV.
KHALIFA SALL, LE PARI DU VÉTÉRAN DE L'OPPOSITION
À 68 ans et pour la première fois candidat à l'élection présidentielle, l'ancien maire de Dakar joue gros, conscient qu'un échec pourrait mettre un terme définitif à sa carrière politique entamée il y a près de 50 ans
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 09/11/2023
À 68 ans, Khalifa Sall joue gros. Le vétéran de la politique sénégalaise dispute sa première et probablement dernière élection présidentielle en février prochain, avec la pression de devoir l'emporter. Candidat de la coalition d'opposition Taxawu Sénégal, comme le rapporte le média Jeune Afrique, l'ancien maire de Dakar mise sur son expérience après près de 50 ans de militantisme.
Pourtant, son parcours a été semé d'embûches. Maire emblématique de la capitale de 2009 à 2018, il avait dû démissionner après sa condamnation controversée pour détournement de fonds publics, écopant d'une peine de prison de 2017 à 2019. Un épisode ayant forgé son statut d'opposant au chef de l'État Macky Sall.
Aujourd'hui âgé de 68 ans, Sall se sait à l'aube de sa dernière campagne. Selon Jeune Afrique, il disputera sa "première et dernière" présidentielle. Un échec pourrait mettre un terme définitif à sa carrière politique, alors qu'il sera bientôt trop âgé pour se représenter.
Pourtant, comme l'a montré le récent "méga-meeting" de sa coalition Yewwi Askan Wi rapporté par le média, Sall peut compter sur des soutiens populaires nombreux, notamment dans sa ville de Dakar. Et l'ouverture du jeu électoral avec le retrait du président sortant Macky Sall lui offre une rare occasion.
À la fois challenger et vétéran expérimenté, Khalifa Sall mise sur ce rendez-vous à quitte ou double, que Jeune Afrique décrit comme son ultime chance de conquérir la magistrature suprême au Sénégal.