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26 avril 2025
Politique
par Momar Dieng
MACKY ET SA JUNTE DE COMBAT VEULENT REJOUER UN SALE TOUR AUX LIBERTÉS
Pour ses « tournées économiques » à venir, le président de la république s’interdirait-t-il d’être accompagné par les mouvements de foules dont l’essentiel a l’habitude d’être téléguidé par les responsables politiques locaux de son parti et alliés ?
Et c’est encore reparti pour un nouveau tour de vis contre les libertés démocratiques au Sénégal ! Sorti groggy des élections législatives du 31 juillet 2022 dont les résultats vont considérablement amoindrir sa capacité de nuisance contre l’assemblée nationale, le président Macky Sall semble plus que jamais déterminé à poursuivre la mise en œuvre de vieilles recettes autoritaires qui, clairement, ne lui réussissent pas. Ni politiquement, ni du point de vue d’une image personnelle hautement dégradée. Sa décision d’empêcher – au prix de la mobilisation de plusieurs dizaines de gendarmes - l’opposant Ousmane Sonko et son parti de dérouler leurs activités politiques dénommées « Nemmeku Tour » sur le territoire national est une attitude burlesque, belliqueuse et superflue pour notre pays. Elle est donc indéfendable.
Que cherche en vrai Macky Sall ? Semer les graines de nouvelles tensions artificielles pour piéger des opposants politiques et se donner l’opportunité de les trainer (encore) devant la justice ? Etre seul sur le terrain politique et y dérouler - seul - son agenda à travers des tournées dites économiques, des conseils de ministres décentralisés et autres gadgets politiciens en perspective d’une élection présidentielle à laquelle il ne participera pas, selon ses propres termes et ses mille et un jurons ?
Pour ses « tournées économiques » et « conseils des ministres décentralisés » à venir, le président de la république s’interdirait-t-il d’être accompagné par les mouvements de foules dont l’essentiel a l’habitude d’être téléguidé par les responsables politiques locaux de son parti et de ses alliés ? Se limiterait-il à rester entre les quatre murs des préfectures, gouvernances et hôtels réquisitionnés à cet effet ?
En vrai, Macky Sall doit se convaincre de plusieurs certitudes car les événements ont tourné et de manière fondamentale. L’assemblée nationale de la 14e législature devrait lui servir de repère à cet effet. Il ne pourra occuper - seul - le terrain politique qu’avec des « opposants » qui acceptent sa régence en tant que deus ex machina d’une démiurgie qui s’appellerait « Mackysie » ou « Mackylogie ». Ce n’est qu’avec ce type de politicien véreux et cyniques – il en existe tellement - dont l’ambition est cantonnée à vivre aux basques des deniers de l’Etat qu’il pourra dicter – seul - le tempo politique sénégalais sans risque d’être troublé dans sa quiétude somnolente. En attendant, ce n’est pas encore le cas – et ça ne risque pas de l’être de sitôt - d’où l’urgence pour le président sénégalais de se construire une vraie réconciliation avec la réalité des choses et mettre fin à la transgression permanente des libertés constitutionnelles des Sénégalais.
Aujourd’hui, la plupart de nos compatriotes sont pris au piège de contraintes vitales liées au renchérissement insupportable du coût de la vie. Les denrées et autres aliments qui assurent leur survie au jour le jour s’arrachent avec les yeux de la tête. Boutiquiers de quartier et marchands en tous genres sont devenus des créditeurs de «bons alimentaires» à leur corps défendant. Les repas en commun décampent à la vitesse V pour laisser place aux stratégies de survie individuelle à l’intérieur même des familles. Pendant ce temps, Macky Sall et sa « junte » post élections législatives préfèrent s’engager dans un « combat » politicien fagoté d’un slogan social dont chacun mesure les limites et les soubassements politiciens.
Pour ce qu’il lui reste de légitimité – étant entendu que les mesures illégales s’obtiennent grâce aux fidélités corrompues arrachées à divers niveaux de l’administration centrale et déconcentrée – Macky Sall a le devoir de faire annuler les interdictions grotesques opposées par la gendarmerie aux responsables et militants de Pastef dans leur volonté de tenir leurs activités politiques. Dans le type démocratie que lui-même revendique pour notre pays ici et dans le monde, la caporalisation de la vie politique par un président de la république partisan reste inacceptable de fait et de droit. Le Sénégal n’a pas encore voté pour être ce laboratoire à partir duquel on transformerait sa démocratie en une junte monarcho-patricienne au service de clans affairistes. Une démocratie, elle respire ; elle ne s’étouffe jamais d’elle-même ! Et quand on est si autant réfractaire au B.a.-ba qui en est le fondement vivant, rien n’interdit de se recycler ailleurs…
«IL N’Y A PLUS DE CHEF A GUEDIAWAYE CAR NOUS AVONS TOUT PERDU»
Les résultats des dernières élections locales ont prouvé qu’il n’y a plus de leader au sein de l’Alliance pour la république (Apr) au niveau du département de Guédiawaye, et qu’une recomposition de l’échiquier politique local s’impose.
L’esplanade de la mairie de Wakhinane-Nimzaat a abrité samedi dernier un meeting de lancement des activités politiques du mouvement « Forces vives de Guédiawaye », avec à sa tête le coordonnateur local du Réseau des enseignants républicains de ce département. Au cours de cette rencontre, le maire Racine talla et les membres du mouvement ont réclamé une recomposition de l’échiquier politique.
Les résultats des dernières élections locales ont prouvé qu’il n’y a plus de leader au sein de l’Alliance pour la république (Apr) au niveau du département de Guédiawaye, et qu’une recomposition de l’échiquier politique local s’impose. C’est la conviction du maire de la commune de Wakhinane-Nimzaat. Racine Tall a fait ce plaidoyer lors du meeting de lancement des activités du mouvement politique citoyen républicain «Forces vives de Guédiawaye» que dirige Yaya Kane, coordonnateur départemental du Réseau des enseignants de l’Apr.
Selon Racine Talla, «il n’y a plus de chef au sein de l’Apr de Guédiawaye. Nous avons tout perdu. On n’est pas dans une situation où chacun doit se frayer un chemin comme une entreprise de sauvetage personnel. Il n’y a plus de leader véritable dans le département parce qu’on a tous perdu. Que chacun retourne à la base, réorganise ses rangs et ceux du parti, élargisse les bases de la coalition Benno Bokk yaakaar (Bby). C'est ce qui est plus important. Cela ne nous gêne aucunement qu’Aliou Sall ou un autre comme Lat Diop ou Néné Fatoumata dirige la coordination départementale, parce que nous avons tous perdu et les cartes doivent être rejouées».
Très en verve, l’édile de Wakhinane-Nimzaat sa magnifié la demande faite par le président de l’Apr à tous les militants apéristes de retourner à la base, de vendre les cartes et d’échanger avec les populations à la base. «On sait que l’élan de sympathie envers le Président Macky Sall est resté intact, s’il ne s’est pas renforcé ici à Guédiawaye. Je parle précisément pour Wakhinane-Nimzaat. Si Guédiawaye a eu de gros scores en 2012, c’est grâce à Wakhinane-Nimzaat. Lors des dernières élections, Wakhinane-Nimzaat, du point de vue arithmétique, a augmenté l’électorat en faveur du Président. Pour le reste, il nous faut travailler à l’unité de tous les leaders. C’est ce que j’ai demandé aux responsables départementaux du Mouvement. En prenant la parole, je parle au nom de Aliou Sall, de Lat Diop mon ami, de Néné Fatoumata Tall ; donc au nom de tout le monde», affirme le directeur général de la Radiotélévision Sénégalaise (Rts).
Parlant de la visite effectuée récemment par Macky Sall dans leur commune et que certains de leurs adversaires qualifient de mise en scène, Racine Talla se veut catégorique. «Il n’y a aucune mise en scène durant cette visite du Président. Ce n’est qu’une séquence de fin dans la visite du Président qui a fait le tour d’horizon sur la gestion des inondations, le projet de pavage», souligne Racine Talla avant d’ajouter : «J’ai dit et redit que j’adhère parfaitement à la déclaration de Aliou Dia, mon chef de cabinet. Le président de la République m’a appelé à 16 heures 37 pour me dire : je suis dans ta commune plus précisément au Marché Bou Bess. Il m’a fait comprendre que notre route est chaotique. Je lui ai dit : Monsieur le Président, continuez votre chemin, peut-être que vous verrez des choses dont on discutera. C’est ainsi que Aliou Dia pour rattraper le président de la République. Quand sa voiture a dépassé celle du Président, le chef de l’Etat a eu la grandeur de s’arrêter pour lui demander de venir. Aliou Dia ne pouvait pas savoir que c’était filmé sur Facebook en direct quand il a dit à Monsieur le Président : vous êtes le meilleur et le troisième mandat est une demande sociale. Et ça a fait le buzz! Tant mieux d’ailleurs !».
LE CORTEGE DE SONKO GAZÉ À JOAL
La première étape du «Némékou Tour» du président du Pastef à Joal-Fadiouth, dimanche 16 octobre 2022 a été marquée par un incident causé par la gendarmerie
La première étape du «Némékou Tour» du président du Pastef à Joal-Fadiouth, hier, a été marquée par un incident causé par la gendarmerie. Les hommes en bleu ont fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser des «attroupements» sur ordre du Préfet de Mbour. Des accusations rejetées par le leader des «Patriotes», qui s’en est longuement expliqué et défendu.
– Le leader du Pastef a entamé hier, dans le département de Mbour, le Nemekou Tour. Cette visite a débuté dans la commune de Joal-Fadiouth et se poursuivra dans les autres communes du département de Mbour.
Mais à l’étape de Joal, la visite de Ousmane Sonko a été très mouvementée, car elle a été émaillée d’incidents. Son cortège a reçu des jets de lacrymogènes de la part de la gendarmerie qui lui reproche de faire des attroupements.
Pourtant, tout allait bien dans cette tournée, jusqu’à ce que la gendarmerie débarque à bord de 7 pick-up pour ordonner au leader du Pastef de mettre un terme à son Nemekou Tour. Le Préfet du département de Mbour aurait délivré une réquisition à Ousmane Sonko, dans laquelle l’autorité administrative lui reproche de provoquer un attroupement non autorisé.
«Des éléments de la gendarmerie sont venus nous retrouver chez le curé, en nous disant que nous n’avions pas le droit de nous réunir sans autorisation. Ils nous ont demandé de quitter les lieux. C’est au moment où nous partions qu’ils nous ont poursuivis à hauteur de la gendarmerie. Finalement, on nous a poursuivis avec des jets de lacrymogènes», a déploré ce militant du Pastef.
Déterminés à poursuivre ce Nemekou Tour, le convoi de Ousmane Sonko a été encerclé par la gendarmerie qui lui a demandé de quitter la voie publique. En guise de réponse, il leur oppose un niet : «Moi, je suis juriste et vous l’êtes certainement. Dans votre formation, en tant que gendarme, pour qu’un délit soit constitué, il faut un certain nombre d’éléments. Où est-ce qu’on m’a vu appeler les gens à un attroupement ? Moi-même, si je vais à un décès, les gens vont venir. Laissez-nous tranquilles», a dit Ousmane Sonko au chef de la gendarmerie qui était venu lui parler.
Malgré les assurances de Ousmane Sonko, la gendarmerie tenait à faire respecter l’ordre qu’elle a reçu. Une réponse qui a irrité le leader du Pastef, qui s’est braqué. «Si vous voulez m’arrêter, faites-le. Personne ne pourra m’interdire d’exercer mes droits, il faut arrêter ! On vous donne des ordres qui sont manifestement illégaux, qui ne sont assis sur rien. Pourquoi vous lancez des lacrymogènes ? Toutes ces personnes qui sont sorties, je ne les ai pas appelées. Si vous m’aviez laissé, il n’y aurait eu aucun problème. J’entre dans ce quartier, les gens vont sortir. Si je vais à la Dic (Division des investigations criminelles), les gens vont sortir. Si je vais rendre visite au Khalife général des Mourides, les gens vont sortir, je n’y peux rien, c’est la volonté divine. Ce que vous ne savez pas, vous êtes en train de faire ma tournée», a déclaré Ousmane Sonko.
MACKY TRAQUE LES PRO-MIMI
La fronde de Mimi Touré contre la mouvance présidentielle risque de coûter cher à beaucoup. Des personnes connues ou perçues comme étant proches ou sympathisants de l’ancienne Première ministre vont perdre leur poste dans les prochains jours
La révolte de Mimi Touré expose dangereusement tous ses proches. Ceux qui sont connus ou qui ont exprimé de la compréhension ou de la sympathie par rapport à l’attitude de l’ancienne Première ministre courent le risque de perdre bientôt leur poste.
La fronde de Mimi Touré et sa stratégie de défiance envers le camp présidentiel vont coûter cher à plusieurs personnes. Des personnes connues ou perçues comme étant des proches ou des sympathisants de l’ancienne Première ministre et membre éminente de l’Alliance pour la République vont perdre leur poste dans les jours à venir. Le Président Macky Sall est en train de finir la confection d’une liste d’un certain nombre de cadres de l’appareil d’Etat, sur lesquels le couperet du limogeage va tomber incessamment.
Le chef de l’Etat a obtenu des informations selon lesquelles ces personnes voulaient, au sein de l’appareil d’Etat -aussi bien dans les cabinets ministériels, au Palais, dans des agences nationales que dans plusieurs autres structures de décision-, alimenter la députée dissidente en informations de manière à fragiliser le camp du Président. En fait, Mme Aminata Touré, de la même manière qu’elle avait fait au Conseil économique, social et environnemental (Cese), avait posé les bases d’un Etat-major virtuel qui lui aurait permis non seulement de continuer à s’informer sur les affaires de l’Etat, mais même de tenter de les orienter dans un sens qui serait favorable à ses intérêts. Il se dit même dans les cercles du pouvoir, que c’est l’une des raisons qui ont dissuadé le Président Macky Sall de la soutenir pour la présidence de l’Assemblée. Le chef de l’Etat et ses proches craignaient de la voir remettre en place une autre armée mexicaine à sa solde, qui n’aurait été là que pour préparer et servir son agenda personnel.
Cela avait d’ailleurs inquiété des députés de son parti, qui avaient fait savoir au président de l’Apr, qu’ils ne se sentaient pas enthousiasmés par l’idée de voir Mimi Touré monter au Perchoir de l’Assemblée nationale.
Avec sa rébellion ouverte, Mimi Touré a fini d’exposer toutes les personnalités proches du pouvoir, qui ont semblé sensibles ou qui ont déclaré soutenir ses prétentions et voulu la défendre. Il ne faudrait pas s’étonner de voir, au fil des communiqués du Conseil des ministres, au titre de mesures individuelles, que des changements sont opérés dans plusieurs structures de l’Etat. Même si elle ne suscite pas beaucoup d’enthousiasme de la part de ses anciens camarades de parti, l’ancienne Envoyée spéciale de Macky Sall avait tout de même ses obligés. Et pour ceux-là, risque de venir le temps de manger leur pain noir.
Par Madiambal DIAGNE
SI J’AVAIS UN CONSEIL À DONNER À MIMI TOURÉ
Aminata Touré fait exactement ce qu’elle reprochait avec véhémence à son prédécesseur à la fonction de Premier ministre, Abdoul Mbaye. Elle n’est plus à sa place dans cette Assemblée nationale et devrait rendre son mandat
J’ai facilité les retrouvailles entre le Président Macky Sall et Mme Aminata Touré, après leur brouille consécutive au limogeage de cette dernière, en novembre 2020, de la présidence du Conseil économique, social et environnemental (Cese). Il ne saurait être question de révéler les péripéties et la teneur des discussions, à moins d’y être autorisé par les protagonistes qui souhaiteraient satisfaire à un devoir de vérité et de transparence. Seulement, je ne peux me taire devant de graves accusations que Mimi Touré a portées à l’endroit du président de la République et de son épouse. Dans une lettre, en date du 15 septembre 2022, adressée au chef de l’Etat et qu’elle a pris soin de rendre publique, Mme Aminata Touré alerte sur un projet «d’actions de neutralisation physique» concocté contre sa personne par «des éléments proches de l’entourage du président de la République et de la Première dame qui envisageraient de l’attaquer physiquement afin que le suppléant en droit de siéger puisse la remplacer définitivement à l’Assemblée nationale».
Il est triste que Mimi Touré en arrive à user des mêmes méthodes que Abdoul Mbaye
On ne peut pas ne pas avoir la gorge nouée, en relisant certains écrits de Mimi Touré. Pour exprimer son courroux parce qu’elle n’a pas été choisie par le Président Macky Sall pour le poste de présidente de l’Assemblée nationale, elle cherche aujourd’hui à faire le plus mal, en personnalisant le débat politique et surtout en adoptant la stratégie de la terre brûlée. Mimi Touré verse dans l’invective, et fait exactement ce qu’elle reprochait avec hargne et véhémence à son prédécesseur à la fonction de Premier ministre, Abdoul Mbaye.
Le simple fait que de tous les responsables politiques sénégalais, du pouvoir comme de l’opposition, Mimi Touré ne trouve que la seule personne de Abdoul Mbaye pour lui apporter un soutien public dans cette nouvelle croisade contre Macky Sall, devrait lui faire prendre la mesure de son fourvoiement. On a beau vouloir être amnésique, on peut encore se remémorer les esclandres de la passation du témoin entre ces deux personnes. De même, qu’est-ce que Mimi Touré avait épargné à Abdoul Mbaye quand celui-ci avait sollicité la protection de l’ambassade de France (son autre Patrie) à Dakar quand il estimait craindre pour sa vie parce qu’il aurait été victime d’un cambriolage à son domicile ?
Justement, quelle est cette facilité à prêter à chaque fois au pouvoir politique, le sinistre dessein de chercher à assassiner des adversaires, sans jamais déposer une plainte, encore moins fournir la moindre preuve ? C’est devenu une rengaine que quiconque n’est pas d’accord avec le pouvoir politique sorte pour déclarer être dans la ligne de mire d’escadrons de la mort, alors que pas une seule fois quelqu’un n’a été tué ou blessé !
Mimi Touré, Abdoul Mbaye, Mankeur Ndiaye, Ousmane Sonko, Mamadou Lamine Diallo, Khalifa Ababacar Sall, Barthélemy Dias, Serigne Moustapha Sy, Cheikh Oumar Diagne, Imam Alioune Ndao, des journalistes, des syndicalistes, entre autres, craindraient tous pour leur vie. Comble de lâcheté, le «droitde-l’hommiste», Alioune Tine, pour se sortir d’un débat sur Twitter avec moi, déclarait se fonder sur cela et sur une sortie du ministre Cheikh Oumar Anne qui l’accusait d’être politiquement partisan, pour dire craindre désormais pour sa vie. Avec un sourire dépité, on s’est rappelé la bruyante fuite de Alioune Tine en 2012 pour se sauver des escadrons de la mort du «dictateur» Abdoulaye Wade. Il était allé se réfugier chez le «Grand démocrate» Blaise Compaoré ! L’épisode a vite été oublié. On en finit par banaliser toutes les impostures. Comme celle de ces nombreux universitaires qui tordaient le cou à tous les principes de Droit pour défendre, comme des experts neutres, des causes partisanes et qui finissent par être cooptés dans le nouveau directoire politique du parti Pastef de Ousmane Sonko. Nous ne nous y trompions pas quand nous soulignions dans ces colonnes : «Le manifeste des 102 impostures» (1er mars 2021) pour répondre à un groupe d’universitaires qui avaient publié un pamphlet pour fustiger l’état de la démocratie au Sénégal.
Les autres armes non conventionnelles de Mimi
Si elle en jugeait par les nombreux «likes» et autres «j’aime» qui fleurissent sur les réseaux sociaux, Mimi Touré peut croire qu’elle a le vent en poupe. Elle se tromperait. Ceux qui l’encouragent ainsi, sont ceux qui considèrent que tout ce qui déplairait à Macky Sall leur plait. Cela ne saurait être un objectif politique. Nous lui disions la même chose, le 7 juillet 2014, dans un papier intitulé : «Devoir de vérité entre amis», quand elle empruntait la même voie, après avoir été démise du poste de Premier ministre. Mimi fait des sorties à l’emporte-pièce juste pour remuer le couteau dans la plaie. Elle voudrait porter un combat contre un népotisme relatif à des liens de parenté avec le président de la République. Les juristes diront la pertinence ou l’adéquation ou la conformité d’une telle démarche avec les principes fondamentaux de la République. Il reste qu’on peut se demander si Mimi Touré a encore toute sa tête. Quand elle battait campagne en 2019 pour la réélection de Macky Sall, ne savait-elle pas que le président de la République avait déjà nommé son propre frère, Aliou Sall, à un emploi public ?
Mieux, elle disait sur la nomination de Aliou Sall à la Caisse des dépôts et consignations, le 29 juillet 2017, au micro de la Rfm et avec fermeté : «C’est le président de la République qui nomme aux fonctions civiles et militaires, point barre !» Ne savait-elle pas également que Mansour Faye, frère de la Première dame, était aux affaires depuis 2012 ? Pourtant, Aminata Touré a battu campagne à Saint-Louis, en 2019, et aux élections législatives de juillet 2022 aux côtés du même Mansour Faye.
A cette dernière occasion, elle se félicitait des réalisations dans la ville de Saint-Louis ainsi que de la bonne gouvernance et raillait l’opposition, leur disant : «Avec le pétrole et le gaz, nous ne donnerons pas nos richesses à des amateurs.» On peut sous-entendre alors que Mansour Faye n’apparaissait pas comme un «amateur» aux yeux de Mimi Touré. Quid de Amadou Mame Diop que le Président Macky Sall lui a préféré au Perchoir ? Mimi Touré avait battu campagne à ses côtés à Richard-Toll et cela ne semblait pas la déranger le moins du monde. Il nous revient à l’esprit l’apostrophe de Michel Poniatowski à l’endroit de l’ancienne ministre Françoise Giroud : «Quand on a goûté aussi longtemps à la soupe, il est bizarre de lui trouver à la fin un goût amer.»
De même, Mimi Touré s’épanche sur l’intention qu’elle prête au Président Macky Sall de se préparer à se déclarer candidat pour la Présidentielle de 2024, et que cela justifierait qu’il n’ait pas voulu d’elle à la tête de l’Assemblée nationale. L’argument apparaît bien spécieux car on ne sait pas comment un président de l’Assemblée nationale pourrait empêcher un tel projet politique. Aussi, devant des personnes qui pouvaient travailler l’oreille de Macky Sall en faveur de ses propres intérêts, Mimi Touré n’a jamais manifesté une opposition à l’idée avancée d’une nouvelle candidature de Macky Sall. Peut-être que l’idée était prématurée ou que Mimi cachait bien son jeu comme «Maisy Mouse», le célèbre personnage de Lucy Cousins.
Je continue à croire que Mimi Touré vaut mieux que cette posture qu’elle s’obstine à se donner
Mimi Touré est en train de travailler contre elle-même et est partie pour déposer un bouquet de chrysanthèmes sur sa carrière politique. Elle a choisi de garder son mandat de députée et de quitter le groupe parlementaire Benno bokk yaakaar. Libre à elle de le faire mais devrait-elle, comme elle l’annonce du reste, utiliser systématiquement son mandat contre le camp politique qui lui a permis de l’obtenir ? Elle ne tirerait aucune gloire d’une déchéance forcée de son mandat, d’autant qu’elle n’est pas sans savoir que de nombreux députés de l’opposition se feraient un plaisir d’assouvir une certaine petite vengeance ou de lui régler de vieux comptes. Il est étonnant et insolite que pas un député de la majorité qu’elle prétendait incarner à l’Assemblée nationale ne l’ait suivie dans sa fronde. Placé dans les mêmes circonstances en 2008, Macky Sall avait rendu au Président Wade, tous les mandats électifs obtenus sous la bannière du Parti démocratique sénégalais (Pds) et avait réussi à entraîner dans son départ, d’autres députés de la majorité. Au registre des principes éthiques, Mimi ne devrait pas faire moins que celui qu’elle pourfend !
En outre, on peut bien se demander si les prétentions de Mimi Touré seraient plus légitimes devant le profil bas d’un Aly Ngouille Ndiaye, d’un Oumar Youm ou d’un Abdoulaye Daouda Diallo ou d’autres responsables politiques qui peuvent se targuer de gagner régulièrement dans leurs fiefs ? Mais le plus désolant pour toute personne qui voudrait continuer de garder Mimi Touré en estime, est de la voir se jeter ainsi dans la gueule du loup. On devine bien que nombre de ses collègues députés lui rendront la vie dure dans les travées de l’Assemblée nationale. Elle va en essuyer des vertes et des pas mûres, on va la vexer, la provoquer, lui manquer de respect, au risque pour elle de se donner en spectacle et écorner gravement son image. On peut même considérer qu’en ne la choisissant pas pour la présidence de l’Assemblée nationale, Macky Sall a pu éviter à Mimi Touré une déconvenue certaine, pour ne pas dire l’humiliation de voir des députés de son propre camp voter pour un autre candidat. Le camouflet et les conséquences politiques ne sauraient être acceptables pour le camp du Président Sall. Fallait-il que le Président Sall prît un tel risque avec une majorité devenue si volatile ? Assurément non !
Au demeurant, franchement, dans sa posture actuelle et vu les circonstances et surtout sa stature et son parcours, Mimi Touré mériterait mieux que d’avoir à croiser le fer, à chaque séance parlementaire, avec des Mame Diarra Fam, Coura Macky, Guy Marius Sagna, entre autres. Non, elle n’est plus à sa place dans cette Assemblée nationale et devrait rendre son mandat. Si j’avais un conseil d’ami à lui donner, ce serait bien celui-là !
« PERSONNE N’A INTERET QU’ON AILLE AU SCRUTIN PRESIDENTIEL DE 2024 SANS OUSMANE SONKO »
Invité de l’émission Grand jury de la Radio futurs média (Rfm privée), Mary Teuw Niane a indiqué que « personne n’a intérêt qu’on aille au scrutin présidentiel sans le principal opposant à Macky Sall »
L’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Mary Teuw Niane, demande la levée de l’épée Damoclès sur les maires de Ziguinchor et de la ville de Dakar.
Invité de l’émission Grand jury de la Radio futurs média (Rfm privée), Mary Teuw Niane a indiqué que « personne n’a intérêt qu’on aille au scrutin présidentiel sans le principal opposant à Macky Sall ». « Il faut profiter de cette période pour vider tous les contentieux qui ont des relents politiques. Et c’est dans ce sens que je pense qu’il est important de terminer cette épée de Damoclès qui est sur la tête de Ousmane Sonko et Barthélémy Dias », a-t-il lancé.
Avant d’ajouter : « On parle de Khalifa Sall et de Karim Wade, mais on oublie quand même qu’il y a deux autres leaders de l’opposition qui, pour d’autres raisons, peuvent être dans une situation d’inéligibilité. Et personne n’a intérêt qu’on aille aux élections présidentielles et que Monsieur Ousmane Sonko ne puisse pas y participer. Et personne n’a intérêt aussi que cette période floue puisse durer très longtemps. Je pense qu’il faut solder toutes ces questions. Je pense que toutes ces questions peuvent être soldées à la fois dans le respect de la justice, mais aussi pour le bien de la démocratie sénégalaise».
Loin de s’en tenir là, l’ancien Recteur de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, toujours en perceptive de la prochaine élection présidentielle de 2024, a également invité le président de la République, Macky Sall, à rassurer tout le monde en disant publiquement qu’il n’est pas candidat en 2024. « Ce qui rassure tout le monde, c’est que le président de la République dise publiquement qu’il n’est pas candidat en 2024. Il l’a dit avant les élections de février 2019. Il a dit que c’était le dernier mandat qu’il souhaitait. Donc, c’est simplement confirmer cela. Et cela rassurera tout le monde et libérera les énergies, les esprits, et calmera tout le monde », a-t-il assuré.
NOTRE ASSOCIATION N’EST PAS RIVALE D’UNE AUTRE ASSOCIATION ET NOUS NE SOMMES PAS DANS L’ADVERSITE AVEC L’ÉTAT CENTRAL
Les leaders de la coalition Yewwi Askan Wi, ont procédé, le samedi 15 octobre dernier, au lancement officiel du Réseau des élus locaux du Sénégal (REELS).
Ousmane Sonko » Le Réseau des élus de l’opposition, particulièrement de la coalition Yewwi Askan Wi, porté sur les fonts baptismaux samedi dernier, n’est pas une doublure de l’Association des maires du Sénégal (Ams). Pas plus qu’il n’entend entamer un quelconque bras de fer avec le pouvoir en place. Ainsi en a fait état son président nouvellement élu, le maire de Ziguinchor Ousmane Sonko, lors de la mise en place dudit réseau, en déclarant urbi et orbi que : « Notre association n’est pas rivale d’une autre association et nous ne sommes pas dans l’adversité avec l’Etat central » .
L es leaders de la coalition Yewwi Askan Wi, ont procédé, le samedi 15 octobre dernier, au lancement officiel du Réseau des élus locaux du Sénégal (REELS). C’était au cours d’une assemblée générale qui s’est tenue en présence de plusieurs élus majoritairement de l’opposition. Le maire de la commune de Ziguinchor et leader du parti Pastef, Ousmane Sonko, a été désigné président de cette nouvelle structure en quelque sorte parallèle à l’Association des maires du Sénégal (Ams), et qui va regrouper les élus de l’opposition issue de cette dite coalition.
Pour rappel, la mise en place du Réseau des Élus Locaux du Sénégal (REELS) a été formulée lors d’une conférence de presse au lendemain des dernières élections locales. Aussi, son président Ousmane Sonko dira : «Nous avions considere qu’il était important de continuer cette logique de solidarité, de regroupement, a travers une association que nous avons dénommée le Reseau des Elus Locaux du Senegal (REELS) qui diffère de l’Association classique qu’on connaissait : Association des maires du Senegal (Ams) ».
Selon toujours le maire de Ziguinchor, ancien candidat à la présidentielle de 2019, le REELS va regrouper l’ensemble des elus de la coalition Yewwi Askan Wi qui sont au nombre de 81 et les autres maires qui embrassent la cause de ladite coalition. Cependant, Ousmane Sonko a tenu à dire que l’initiative de création du REELS ne devait être perçue comme une sorte de rivalité avec l’Association des Maires du Sénégal (AMS) et/ou avec le pouvoir en place. Ce qui l’a poussé à relever que « Notre association n’est pas rivale d’une autre association et nous ne sommes pas dans l’adversité avec l’État central ».
Le maire de Ziguinchor et président du REELS est assisté dans ses fonctions par trois vice-présidents dont le maire de la ville de Dakar, Barthélémy Dias, désigné premier vice-président, suivi de Babacar Guèye, Président du conseil départemental de Keur Massar etAmina Kanté, maire de la commune de Sam Notaire comme troisième vice-président.
Les autres membres du bureau de cette nouvelle organisation des élus de l’opposition sont : Dr Mamadou Djitté , maire de la commune de Thiès Ouest, Secrétaire général, Me Assane Kassé maire de Rufisque nord, Secrétaire général adjoint. Adama Sarr, maire Keur Massar Nord trésorier secondé par le président du Conseil départemental de Rufisque, Papa Mamadou FAM. Dr Aziz Mbodji, tête de liste malheureux de YAW à Kaolack est Secrétaire national à la communication et Porte-Parole. Mme Khady Mahecor Diouf, maire de la commune de Golf Sud estla Secrétaire adjointe nationale à la communication.
Le maire de la commune de Ndoulo Mamadou Kany Bèye est Secrétaire chargé des relations extérieures et Yankhoba Diémé, président du Conseil départemental de Bignona est Secrétaire Adjoint chargé des relations extérieures.
L’organisation est gérée par Maimouna Dièye, maire de la commune de la Patte-d’oie comme Secrétaire et David Diatta, maire de Kafountine comme Secrétaire Adjoint. Le maire de la commune de Dieuppeul-Derklé, Cheikh Guèye, est désigné Secrétaire permanant et Bara Gaye, maire de la commune de Yeumbeul Sud, en est le Commissaire aux comptes.
par Charles Faye
PASTEF, LE PRAGMATISME POLITIQUE EN MARCHE POUR ROUME
La formation politique d’Ousmane Sonko dévoile, avec la restructuration annoncée samedi, une orientation plus aboutie, recentrée sur la « somme » des bons points des idéologies connues jusqu’ici. Une mixité de la gauche, de la droite et du centre
La restructuration du parti effectuée samedi, l’appareil mis en place pour la conquête du pouvoir en 2024 débutant ce dimanche, avec le programme consistant à conquérir les populations, Pastef ou les « Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité » imprime une feuille de route sous le sceau idéologique du « Pragmatisme politique » pour asseoir les termes du « Patriotisme ouvert » mais « souverainiste ». Carte de visite d’une démarche « patriotique » annoncée.
Jusqu’ici perçu comme un parti hybride nageant entre les eaux des obédiences sociale-démocrate et libérale, donnant ainsi une idée claire-obscure de son orientation et plus sûrement de son choix d’offrir une perspective antisystème, la formation politique d’Ousmane Sonko dévoile, avec la restructuration annoncée samedi, une orientation plus aboutie, recentrée sur la « somme » des bons points des idéologies connues jusqu’ici. Une mixité de la gauche, de la droite et du centre qui lui donne une identité propre, inspirée de l’observation de la marche du monde d’aujourd’hui justement en rupture de ban avec les idéologies.
Pastef un parti « souverainiste » …
« Si on devait avoir une idéologie, elle serait le pragmatisme politique, du patriotisme, du souverainisme à la place du nationalisme comme certains le font croire. Notre parti ne prône pas une politique refermée sur elle-même, c’est-à-dire exclusive, son encrage est le patriotisme ouvert qui met cependant la souveraineté au centre. Le parti est ouvert mais sa priorité est d’abord l’intérêt des Sénégalais », dit à Maderpost M. El Hadj Malick Ndiaye, nommé secrétaire national chargé de la communication.
Au regard de la composition du parti et de la déclinaison des termes de références de son orientation, soit l’appellation « Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité », les termes de référence politique renvoient tout de même plus à une sensibilité de gauche et donc une déclinaison sociale. Perception acceptée par le tout nouveau secrétaire national de la communication du parti, par ailleurs vice-président de la Commission communication de Yewwi Askan Wi.
« Il est vrai que Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité, renvoie plus à une obédience de gauche que celle de la droite. Mais, le choix de Pastef est de trouver l’équilibre entre les différents courants afin de développer une idéologie qui lui est propre, non importée et non imposée », relève le monsieur communication de Pastef, rappelant que son parti est dans l’air du temps politique.
« En France, nous avons Macron qui se dit social, mais qui est plus capitaliste, libéral. Quand nous sommes venus, nous nous sommes dits que nous n’allons pas nous embarquer dans une idéologie spécifique de la gauche ou de la droite, mais que nous allions être pragmatique est construire notre orientation politique », affirme M. Ndiaye.
La nuance vaut le tour d’explication. La perception des masses pouvant porter à confusion, l’importance si ce n’est l’urgence de passer aux séances de partages et explications afin que les populations ou électeurs sachent plus sur les orientations et offres de la formation politique qu’ils ne cherchent à faire le discernement pour ne pas s’opposer à un encrage hybride. La navigation entre les eaux pose effectivement des questions sur la carte politique de Pastef
« C’est pourquoi aujourd’hui, il est très difficile de cerner Pastef, mais comme je l’ai dit si je prends les choses de manière individuelle, le président Ousmane Sonko, par exemple, est plus libéral que social, mais cela ne l’empêche pas de s’entourer de personnes de gauche. Cela va paraître un peu bizarre, mais je sais que dans sa façon de voir et de penser, il est beaucoup plus libéral, mais ça c’est ma pensée ».
Il n’empêche cependant que la lecture pourrait se clarifier. « Mais si on prend globalement Pastef, on aboutit au pragmatisme politique, cela veut dire que nous avons pris ce qu’il y a de bon dans chaque obédience pour créer notre courant politique. Ce qu’il faut retenir c’est que c’est que nous sommes un parti souverainiste ».
… Ouvert au monde
Contrairement à l’idée reçue qui laisserait croire que Pastef renvoie au nationalisme de la même manière que l’extrême droit, en montée, ne le ferait dans certaines contrées de l’Occident, le parti milite pour le Patriotisme économique ouvert.
« Nous ne sommes pas des nationalistes. Quand on est nationaliste, on développe une politique exclusive et ce n’est pas le cas. C’est pourquoi nous utilisons toujours le terme souverainiste. Nous devons nécessairement travailler avec les autres pays du monde, mais en regardant toujours les intérêts de notre pays.
Notre volonté est de développer un traitement d’égal à égal, de sortir des situations hybrides. C’est la finalité que nous recherchons. Il ne s’agit pas pour nous de nous renfermer sur nous-même pour ne compter que sur nous. Nous sommes dans un monde qui nécessite forcément des coopérations, échanges et partenariats internationaux, mais cela doit déboucher sur du win-win ».
A Pastef, la cause est entendue et pour que nul n’en ignore, d’une part, et que, d’autre part, se gagne la confiance du plus grand nombre d’électeurs, est lancé ce dimanche la prise de contact avec les populations à travers des démarches et déclinaison du programme de société de Pastef.
« Après la restructuration du Parti, nous nous attaquons dès aujourd’hui à la conquête des populations pour assurer la conquête du pouvoir en 2024. Nous avons un programme national et international, c’est pourquoi nous avons quelqu’un comme Yacine Fall qui s’occupe des questions internationales, cela rentre dans ce cadre-là. Le programme de société qui est en train d’être étudié sera proposé ».
Calibré en stratégie avec notamment le colonel Abdourahim Kébé, ouvert au monde avec la pioche internationale Yacine Fall, renforcé en Manager-Project par Lansana Gagny Sakho, et en droit constitutionnel par le brillant Ngouda Mboup et plusieurs autres cadres de bonne facture, en sus de son leader, Ousmane Sonko, le plus en vue dans l’opposition sénégalaise, Pastef prend le pas de sa démarche patriotique pour marcher sur les traces de … Macky Sall en 2024.
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OBJECTION AVEC ABASS FALL
Le secrétaire à l'organisation de Pastef est l'invité de Baye Omar Gueye sur Sud FM. Le nouveau député commente l'actualité sociopolitique nationale
Le secrétaire à l'organisation de Pastef est l'invité de Baye Omar Gueye sur Sud FM. Le nouveau député commente l'actualité sociopolitique nationale.
PAR Oswald Padonou
OÙ EST PASSÉ LE PATRIOTISME DES MILITAIRES AFRICAINS ?
Les militaires sont très présents sur la scène politique du continent ces dernières années. Outre leurs coups d’État, généralement condamnés, certains de leurs agissements poussent à s’interroger sur la qualité de leurs formations
Chacun le sait, le drapeau russe est dans l’air du temps en Afrique. Il flotte dans les rues et dans l’espace numérique des pays francophones depuis quelques années maintenant. Après tout, il s’agit simplement de faire passer les couleurs de la verticale (le drapeau français) à l’horizontale (le drapeau russe).
L’une des explications tient au système de formation des officiers dans la plupart des pays francophones. Après les indépendances, les officiers des pays africains ont pour la plupart suivi un cursus en France mais aussi en Union soviétique, pour ce qui concerne les pays alignés sur le bloc de l’Est pendant la guerre froide, tels la Guinée, le Mali et le Bénin. Les États-Unis, la Chine et d’autres pays européens ont ensuite entrepris d’exploiter cette niche d’influence à peu de frais en offrant des bourses à ces pays africains pour former leurs élites militaires, au moyen de modules spécifiques : formation initiale des officiers, spécialisation en armes et services, perfectionnement des officiers subalternes (cours des capitaines), cours d’état-major et école de guerre.
Cette politique d’externalisation partielle ou totale de la formation à différents niveaux a permis de disposer de cadres compétents mais pas toujours dévoués à leur patrie. Car cette diplomatie de la formation contribue à constituer et à entretenir une sorte de clientèle pour les pays formateurs. Avec une bonne partie de l’élite militaire totalement formée à l’étranger se créent potentiellement des allégeances multiples, lesquelles sont susceptibles d’interférer avec les intérêts nationaux.
Bien sûr, la formation à l’étranger constitue une plus-value tant pour les officiers que pour leurs États. Mais, hormis les pays africains francophones, très peu de nations au monde mettent en avant ce type de configuration où les affinités entre officiers se fondent aussi aisément sur les écoles et/ou les pays de formation. En effet, ce modèle est un facteur supplémentaire de division et d’annihilation de la cohésion au sein des armées.