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25 avril 2025
Politique
par l'éditorialiste de seneplus, tidiane sow
LA PARANOÏA CONSTRUCTIVE
EXCLSUSIF SENEPLUS - Depuis peu, certains membres de la majorité sont de plus en plus nombreux à répéter que Macky a droit à une troisième candidature. Ils augmentent ainsi les risques de danger pour la République et nous courrons vers l’abîme
A Podor, pendant l’hivernage, il nous était interdit de traverser le fleuve à la nage pour aller sur l’autre rive en Mauritanie. Nos parents nous prédisaient qu’un petit maure allait nous capturer et nous réduire en esclavage. Nos parents occultaient ainsi les risques que nous encourions lors de cette traversée. Oui, il nous arrivait de traverser le fleuve à la nage, pour aller chaparder quelques patates douces et autres fruits, dans les vergers sur l’autre rive. C’était même une de nos activités favorites et un défi que nous nous lancions entre gamins, pour prouver aux autres que nous étions meilleur nageur qu’eux.
C’est bien plus tard que je compris que cette histoire de maure était une sorte de couverture et que la véritable raison de cette interdiction était d’éviter les lamantins qui remontaient le cours du fleuve en période de crue. Les chances de croiser un lamantin pendant votre traversée et qu’il vous noie sont peut-être de 1 sur 1000, mais si vous traversez tous les jours, vous périrez de noyade d’ici quelques années.
Nos parents avaient juste développé ce qu’on appelle une « paranoïa constructive »* en ce qui concernait la traversée du fleuve ; c’est-à-dire un moyen de nous préserver des potentiels dangers à faible probabilité mais dont l’occurrence répétée est porteuse de hauts risques.
On pourra dire que Sonko, en ce qui concerne le salon de massage, a ignoré la “paranoïa constructive”. Il n’a pas été attentif aux dangers comportant un faible risque à chaque occurrence mais dont les risques ont augmenté avec une fréquence répétée.
Les alliés de la majorité n’ont pas voulu être en reste. Ils se sont engouffrés dans la perspective d’une éventuelle troisième candidature du président Sall. Certains de leurs membres avaient commencé à arpenter les médias pour venir nous seriner que le président avait droit de se représenter à un troisième mandat. Ces déclarations épisodiques prêtaient à sourire. Elles ne comportaient pas de gros risques pour la République, tant qu’elles étaient épisodiques.
Depuis peu, ils sont de plus en plus nombreux dans leur camp à le répéter. Ce faisant, ils augmentent les risques de danger pour la République et nous courrons le risque de finir au fonds de l’abîme.
Il nous faut développer une paranoïa constructive, c’est-à-dire être prudent avec les thèmes qui représentent le plus de dangers pour notre République.
C. Tidiane Sow est coach en Communication politique.
Note:
*Jared Diamond, Ornithologue, Auteur: The world until yesterday
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SELOUA LUSTE BOULBINA, PENSER LE MOMENT POSTCOLONIAL
La philosophe franco-algérienne travaille sur les multiples aspects de la décolonisation sous l’angle des subjectivités et sous l’angle des savoirs. Elle est persuadée que les artistes peuvent contribuer à la décontamination du passé
Seloua Luste Boulbina est une philosophe franco-algérienne née en 1957. Elle travaille sur les multiples aspects de la décolonisation sous l’angle des subjectivités et sous l’angle des savoirs. Elle invite à penser la période coloniale au travers du concept de colonie plutôt que de colonisation. Elle cherche à intégrer, en tant que philosophe, la dimension de l’inconscient dans le regard sur le passé. Elle est persuadée que les artistes peuvent contribuer à la décontamination du passé.
Seloua Luste Boulbina a notamment publié Le Singe de Kafka et autres propos sur la colonie (2008), ainsi que L'Afrique et ses fantômes : écrire l'après (2015).
PAR BAYE MAKÉBÉ SARR
SONKO OU LE DEMOLISSEUR DE LA LIBERTE D’EXPRESSION
Quand on en arrive à bunkériser un journal tout simplement parce que l’opposition se prépare à organiser une manifestation, cela donne une idée de la menace qui guette la démocratie sénégalaise.
Dans son entreprise de destruction du « système », le leader du Parti « Pastef », Ousmane Sonko, a une stratégie très simple. Détricoter tout ce qui représente un pouvoir organisé dans le pays. Le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif, la justice, l’armée, la police, la gendarmerie… Tout y passe. Avec ses partisans, ils veulent nous habituer à la vulgarité, à l’outrance et à la démesure. L’objectif de leur stratégie est de banaliser la transgression. Dire tout haut l’indicible. Une volonté de transmutation des valeurs (transvalium) comme disait Friedrich Nietzsche. Sa dernière sortie s’inscrit en droite ligne dans sa vision rétrograde. Les attaques répétées du leader de « Pastef » à l’endroit des journalistes sont aussi à mettre dans cette stratégie globale.
Avec Ousmane Sonko, c’est la transgression permanente. Chacune de ses sorties est un coup de burin qu’il donne aux fondements de notre commun vouloir de vivre ensemble. Depuis qu’il est revenu des alcôves, Sonko n’a rien perdu de sa traditionnelle gouaille tonitruante. Il ne rate aucune occasion pour rudoyer les journalistes qui ne semblent pas être acquis à sa cause, à défaut de les accuser sans preuve. Sonko demande aux journalistes de renoncer à ce qui fait l’essence de leur métier : la liberté d’expression. Il appelle de ses vœux à l’avènement d’un journalisme couché à plat ventre, acceptant perinde ac cadaver, tous ses caprices. Si ses foucades contre la presse se limitaient à de simples paroles, il n’y aurait aucune crainte. Car la presse est habituée à être critiquée, voire accusée. Mais, l’objecteur de conscience et ses obligés veulent aller plus loin. Casser du journaliste.
Pendant les émeutes de mars 2021, la presse a été une cible de choix de ces nouveaux maîtres de la pensée unique. Des voitures du groupe Futurs médias sont incendiées, leurs locaux vandalisés. La RTS et le journal « Le Soleil » sont attaqués à coups de cocktails molotov. Voilà le sinistre bilan d’une folle journée d’actions d’une opposition rétive à toute forme de critique. Jamais dans l’histoire de ce pays, les journalistes n’ont été aussi menacés. Coincés entre les pressions d’un pouvoir, les intérêts des propriétaires et les menaces de destruction de l’opposition, les journalistes marchent, sur une corde, les yeux bandés, le long d’un gouffre. Ils peuvent basculer à tout moment, dans l’abîme.
Durant la campagne pré-électorale des élections législatives du 31 janvier 2022, des informations font état de certains organes de presse qui ont été mis sous protection policière. Heureusement que l’obscure « force spéciale », bras armé d’une certaine opposition, a été démantelée. N’eût été la perspicacité des forces de défense et de sécurité, les attaques pouvaient être meurtrières. Lobotomisés par la propagande, ses « possédés » se sentent investis d’une mission de purification de l’espace public de tous les intervenants jugés impertinents à leur goût. De sorte que contredire Sonko est devenu un acte de courage. Depuis qu’il a surgi dans l’espace public, le débat est enchâssé dans un piège binaire.
Quand on en arrive à bunkériser un journal tout simplement parce que l’opposition se prépare à organiser une manifestation, cela donne une idée de la menace qui guette la démocratie sénégalaise.
Devant les menaces et actes de violence de Ousmane Sonko et de ses féaux, des voix s’élèvent pour appeler les journalistes à plus de responsabilité et d’équilibre. Quelle hérésie ! Les intellectuels qui soutiennent cette manière de faire sont en train de tendre à leur futur bourreau, le couteau avec lequel ils seront égorgés. Ce n’est qu’une question de temps. Une fois la presse mise sous coupe réglée, les intellectuels dissidents seront la prochaine cible de cet escadron de fossoyeurs de la liberté. Tous les régimes fascistes ont procédé de la sorte.
Il est temps de résister à cette menace dont l’objectif ne vise rien d’autre qu’à imposer l’autocensure aux journalistes, voire la capitulation. Le Sénégal est une démocratie ouverte qui admet le commerce des idées. Chacun doit pouvoir exprimer ses opinions sans risque de représailles. Il n’appartient à aucun homme politique, de quelque bord où il se situe, de dicter à la presse la manière de faire son travail. Ces organes de pression sont héritiers d’une tradition d’un journalisme d’opinion, donc partisan.
Au commencement, il y avait : Xaré bi (AJ/PADS), Daan Dole (PIT), La Condition humaine (BDA), Siggi (RND), Sopi (PDS), etc. Comble du ridicule, ceux qui critiquent la presse sont les gardiens de cette tradition. Ils détiennent leurs propres médias, des machines à propagande qui tournent à plein régime. C’est triste de constater que ce pays, naguère terrain fertile de débats d’idées, s’éclaire désormais à la bougie du conformisme consensuel, notamment des réseaux sociaux.
Dans une démocratie, de telles dérives sont inacceptables. Chaque journal a la liberté de définir une ligne éditoriale à sa convenance. Les lecteurs sont libres de suivre les organes de presse de leur choix tant la palette est large. Tant les titres, les radios et les chaînes de télé foisonnent.
Si des gens sont capables d’utiliser la violence pour régler leur contradiction avec des journaux, de quelles armes vont-ils user, une fois arrivés au pouvoir ? En tout cas, c’est la promesse d’un voyage au bout de la nuit.
Baye Makébé Sarr
Journaliste
SITUATION TOUJOURS TENDUE AU BURKINA
Qui dirige le Burkina Faso? La confusion régnait à Ouaga samedi soir après une déclaration de l'armée ne reconnaissant pas la prise du pouvoir, la veille, par des militaires qui avaient annoncé avoir démis le chef de la junte, le lieutenant-colonel Damiba
Qui dirige le Burkina Faso? La confusion régnait à Ouagadougou samedi soir après une déclaration de l'armée ne reconnaissant pas la prise du pouvoir, la veille, par des militaires qui avaient annoncé avoir démis le chef de la junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
Dans sa première réaction depuis vendredi soir, l'Etat-major général des Armées a reconnu traverser "une crise interne", mais indiqué que les "concertations" se poursuivaient.
"Quelques unités ont pris le contrôle de certaines artères de la ville de Ouagadougou, demandant une déclaration de départ du lieutenant-colonel Damiba", ajoute le communiqué qui précise que cette tension "ne représente pas la position de l'institution".
De leur côté les putschistes ont affirmé samedi après-midi dans une allocution télévisée que M. Damiba préparait une "contre-offensive" depuis "la base française de Kamboinsin", un camp militaire proche de Ouagadougou où des forces spéciales françaises forment leurs homologues burkinabè.
Le ministère des Affaires étrangères français a "démenti formellement toute implication dans les évènements en cours depuis hier au Burkina".
"Le camp où se trouvent nos forces françaises n'a jamais accueilli Paul-Henri Sandaogo Damiba, pas davantage que notre ambassade", a poursuivi Paris.
Pour l'heure, le sort et la localisation de M. Damiba restent inconnus.
En fin d'après-midi, deux institutions françaises ont été prises pour cible par des manifestants: un incendie s'est déclaré devant l'ambassade de France à Ouagadougou, a constaté un journaliste de l'AFP, et un autre devant l'Institut français à Bobo-Dioulasso, selon des témoins dans cette ville de l'ouest du pays.
A Paris, le Quai d'Orsay a immédiatement réagi, "condamnant les violences contre notre ambassade avec la plus grande fermeté" et ajoutant que "la sécurité de (ses) compatriotes" était sa "priorité".
Ces attaques "sont le fait de manifestants hostiles, manipulés par une campagne de désinformation à notre encontre", a déclaré sa porte-parole, Anne-Claire Legendre, en "appelant les parties prenantes à assurer la sécurité" des bâtiments diplomatiques.
Dans leur déclaration de samedi après-midi, signée du capitaine Ibrahim Traoré, autoproclamé nouveau chef de la junte vendredi soir, les putschistes ont mentionné leur "ferme volonté d'aller vers d'autres partenaires prêts à aider dans la lutte contre le terrorisme".
Vendredi, quelques heures avant le coup d'Etat, plusieurs centaines de personnes avaient manifesté dans la capitale pour réclamer le départ de M. Damiba, mais aussi la fin de la présence militaire française au Sahel et une coopération militaire avec la Russie.
L'influence de Moscou ne cesse de croître dans plusieurs pays d'Afrique francophone ces dernières années et il n'est pas rare de voir des drapeaux russes dans de telles manifestations.
Crainte d'affrontements
Après une nuit et une matinée calmes, la situation s'est de nouveau tendue dans Ouagadougou à la mi-journée, à la suite de tirs et des déploiements de militaires dans les rues laissant craindre des affrontements entre les partisans de M. Damiba et les nouveaux putschistes.
Les principaux axes de la ville étaient bloqués et des hélicoptères survolaient à faible altitude le centre-ville, selon un journaliste de l'AFP.
Vendredi soir, après une journée émaillée de tirs dans le quartier de la présidence à Ouagadougou, des soldats étaient intervenus à la télévision nationale pour annoncer qu'ils démettaient de ses fonctions M. Damiba.
Ils ont annoncé la fermeture des frontières, la suspension de la Constitution et la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée législative de transition. Un couvre-feu a également été mis en place de 21h00 à 05h00 (heure locale et GMT).
Le nouveau chef autoproclamé de la junte, le capitaine Traoré, était jusqu'à présent le chef de corps du Régiment d'artillerie de Kaya, dans le nord du pays, particulièrement touché par les attaques jihadistes.
Selon plusieurs sources sécuritaires, ce coup de force révèle de profonds désaccords au sein de l'armée, l'unité d'élite des "Cobras" déployée dans la lutte antijihadiste ayant reproché notamment à M. Damiba de ne pas mobiliser toutes les forces sur le terrain.
Condamnations internationales
La communauté internationale a de son côté condamné ce nouveau coup de force.
Samedi, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Gutteres, a "fermement" condamné "toute tentative de prise de pouvoir par la force des armes".
L'Union africaine (UA) a dénoncé un "changement anticonstitutionnel de gouvernement" et l'Union européenne (UE) estimé que le coup de force mettait "en danger les efforts engagés depuis plusieurs mois" pour la transition.
La diplomatie américaine a elle "exhorté les responsables à désamorcer la situation", disant "suivre la situation de près".
Dès vendredi soir, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) avait "condamné avec la plus grande fermeté" un coup de force jugé "inopportun au moment où des progrès ont été réalisés pour un retour à l'ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024".
Pour l'heure, les nouveaux putschistes n'ont pas indiqué s'ils comptaient respecter ce calendrier de transition.
M. Damiba était arrivé au pouvoir en janvier par un coup d'État qui avait renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, discrédité par la hausse des violences jihadistes.
Mais ces derniers mois, des attaques frappant des dizaines de civils et de soldats se sont multipliées dans le nord et l'est, où des villes sont désormais soumises à un blocus des jihadistes.
Depuis 2015, les attaques récurrentes de mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI) ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes.
Avec les deux putschs au Mali en août 2020 et mai 2021 et celui en Guinée en septembre 2021, c'est le cinquième coup d'Etat en Afrique de l'Ouest depuis 2020.
par Jean Pierre Corréa
COURAGE POLITIQUE REQUIS
Concernant les accidents de la route, le mal réside dans nos capacités à tordre les règles des contrôles techniques à coups de billets, dans notre regard complaisant sur les garages de mécanos où l’on vend officiellement des pièces de voitures fausses
« La Lucidité est la Brûlure la plus proche du Soleil ». René Char.
Les cadavres s’amoncellent sur nos routes mortifères, des vies sont définitivement brisées, et pourtant les accidents de la route continuent d’ensanglanter les pages de nos journaux. Passées les émotions, les discours incantatoires sur la discipline routière, et parfois les condoléances télévisées du chef de l’Etat aux parents des victimes, quand vraiment là, y’a trop de morts, et que ça fait voyant, le Sénégal retombe dans la chronique quotidienne des accidents de la route mortels. Mais puisque nos vies ne valent pas tripette, les autorités de notre pays refusent de regarder les choses en face et d’évoquer, puis de prendre en charge les véritables questions auxquelles il convient d’urgence d’apporter des réponses fermes à une coupable faiblesse.
Les autorités concernées par ce drame national, réajustent chaque jour leurs œillères, afin de ne pas regarder dans quelles directions il est impératif de sévir. Le Directeur du CETUD lui-même était apparemment tranquille lorsqu’il déclara un jour que « plus de 90 pour cent des accidents incriminent le facteur humain la fatigue, l’indiscipline. C’est pourquoi l’Etat a mis en œuvre des projets dont le permis à points ». Sur ce point précis, il fait remarquer que beaucoup de documents de transport circulent au Sénégal. Par exemple il y a officiellement 996 000 permis de conduire qui ont été délivrés régulièrement par l’administration des transports routiers, alors qu’il y a plus de 3 millions de permis qui circulent dans le réseau. Ce qui fait qu’il y a près de deux millions de faux permis qui circulent au Sénégal.
Il y aurait donc un Sénégalais sur quatre qui aurait le permis de conduire, vrai ou faux, pour le moment, ce n’est pas la question, ce qui tendrait à dire qu’ils sont sensés posséder une voiture… Cela fait sourire. Mais avec plus de 2 000 000 de faux conducteurs, on s’étonne encore de convoquer le facteur humain. Mais la réponse est dans la question. Comment, par quel circuit de corruption adossé à un réseau d’influences, autant de faux documents ont-ils été délivrés ? Leurs détenteurs ipso facto ne connaissent rien au code de la route, ce qui nous offre à voir des charretiers emprunter l’autoroute à péage et se présenter tranquille à la file « Rapido ». Puisqu’il pense que c’est juste un chemin ! Comme au bled ! Autre cécité de nos autorités, qui est à la base même du problème, c’est le contrôle technique.
Tâchons d’évacuer la question avec une métaphore : S’il était fait dans les règles de l’art et sans pression de quelconque lobby, nos villes seraient-elles embouteillées ? Encore une fois, la réponse est dans la question. Prenons nos cars rapides. Ils sont souvent immatriculés « DK A », ce qui date leur existence aux années 70. Refaits, soudés de partout, soudures qui en fait provoquent plus de dégâts que le choc lui-même, il était convenu de renouveler ce parc antique par de nouveaux véhicules de transports en commun. C’était plus qu’un projet, c’est un programme, financé, piloté dans la douleur par le CETUD, mais qu’il est impossible de dérouler, parce que des lobbies veulent continuer à prospérer tranquillement dans le désordre actuel.
Vous avez dit « contrôle technique » ? Savez-vous quelle est l’activité commerciale la plus lucrative qui se déroule aux portes du CETUD à Hann ? C’est la location de « triangles d’avertissement » et d’extincteurs d’incendie. Au vu et au su de tous les agents qui sont habilités à délivrer le quitus, aux automobilistes. Vous les louez en rentrant au contrôle technique et vous le rendez en sortant ! Et le tour est joué, tant pis si un défaut de ces objets aura causé des morts ensuite.
L‘ordre empêche les Sénégalais de prospérer et cela n’arrange pas de réorganiser ce secteur aux milliers d’emplois informels… Mais silence… Ils peuvent continuer à tuer. Ils achètent des bidons de liquide-freins, dont ils savent que ces bidons ne contiennent que du « Savon de Marseille » pilé, et alors ? Ils disent à haute voix « Bissimillah » avant de démarrer, ils ont convoqué par là-même Dieu, leur plus efficace, selon eux, « garçon commissionnaire », ils ont en réassurance absolue, collée sur le pare-brise, la photo de leurs marabouts, si par extraordinaire ils devaient commettre un accident mortel, c’est que vraiment Dieu n’est pas dans un bon jour !
Les accidents de la route, ne sont en rien une fatalité mais résultent d’un ensemble de tares consubstantielles à notre culture rurbanisée d’une part et matérialiste d’autre part.
La France a su en 15 ans passer de 17 000 morts sur les routes chaque année à un peu moins de 3 000 ces dernières années. Cela s’est fait dans la douleur de la contrainte. Peut-il y avoir de développement et même de démocratie sans contrainte ? Tous savent où réside le mal. Mais sénégalaisement, on regarde ailleurs, là où le consensus suinte d’hypocrisie coupable.
Le mal réside dans nos capacités à tourner les lois, à tordre les règles des contrôles techniques à coups de billets dans les enveloppes, dans notre regard complaisant sur les garages de mécanos où l’on vend officiellement des pièces de voitures fausses. Notre mal réside dans cette évidence qu’il est interdit de punir, dans ces curieuses scènes où un conducteur mettra sa ceinture de sécurité non pas pour se protéger d’un choc, mais du racket d’un policier.
De quoi parle-t-on ? De sanctionner les contrevenants. Bonne intention, sauf que vous devriez surtout sanctionner ceux qui ont autorisé ces épaves criminogènes à rouler.
Il faut autre chose que des condoléances pour redresser ces faits tordus qui amochent notre quotidien et le pare de tant de bêtises. Il faut de la poigne et pour cela il faudrait que les corps qui sont chargés de faire respecter nos lois soient eux-mêmes respectables.
Cela dit, des infrastructures ont été réalisées, mais cela prouve juste que l’on ne peut parler des Infrastructures sans mettre à niveau la superstructure, l’éducation, la réflexion, la citoyenneté, le civisme et la probité. Mais rien ne sera possible sans la lucidité nécessaire pour le pouvoir, de devoir s’attaquer au tréfonds de notre ADN et de nos habitudes qui a pour nom : corruption. Le permis à points est la dernière histoire drôle. Comment ôter des points sur un faux permis ? Pliés en quatre de rire, nous attendons la réponse.
Ce ne sont pas des condoléances, monsieur le président, que nous voulons recevoir, même si c’est très gentil de votre part. Nous voulons un grand coup de balai. Et tout le monde sait bien que pour bien nettoyer un escalier il faut aller de haut en bas.
LA FRANCOPHONIE N'EST PAS POUR L'HÉGÉMONIE DE LA LANGUE FRANÇAISE
Selon la SG de la Francophonie Louise Mushikiwabo, l’adhésion de pays francophones comme le Togo et le Gabon au Commonwealth doit plutôt être vue comme une opportunité et non une menace à l’espace francophone
La Secrétaire générale de la Francophonie Louise mushikiwabo est candidate à sa propre succession à la tête de l’organisation qu’elle dirige depuis 2019. En visite dans les studios de la VOA à Washington, l’ancienne chef de la diplomatie rwandaise promet de poursuivre les réformes engagées pour reformer et moderniser cette organisation. Le 18e sommet de la francophonie est prévue fin novembre en Tunisie.
Au micro d’Abdourahmane Dia, Louise Mushikiwabo a dit que l’adhésion de pays francophones comme le Togo et le Gabon au Commonwealth doit plutôt être vue comme une opportunité et non une menace à l’espace francophone.
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PAUL-HENRI DAMIBA SOUS PROTECTION FRANÇAISE ?
Fanny Noaro-Kabré, correspondante de TV5 Monde à Ouagadougou, et Ousmane NDiaye, rédacteur en chef Afrique, analysent le putsch au Burkina Faso et la situation du lieutenant-colonel Damiba
Fanny Noaro-Kabré, correspondante de TV5 Monde à Ouagadougou, et Ousmane NDiaye, rédacteur en chef Afrique, analysent le putsch au Burkina Faso et la situation du lieutenant-colonel Damiba.
OUAGADOUGOU REPLONGE DANS LA CONFUSION
Il semblerait que des militaires restés fidèles au lieutenant-colonel Damiba veulent effectuer une descente sur la capitale. Sur des vidéos partagées sur les réseaux sociaux, des habitants fuyaient les rues pour rejoindre leurs domiciles
Après une nuit d'accalmie apparente, la confusion règne à nouveau au Burkina Faso, au lendemain d'un putsch qui a "démis de ses fonctions" le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
Des forces de sécurité lourdement armées se sont déployées samedi dans la mi-journée dans le centre de Ouagadougou et dans plusieurs endroits stratégiques de la capitale burkinabè et certaines artères ont été barrées.
Des témoins affirment avoir aperçu des troupes déployées vers la télévision nationale, où des barrières ont été posées sur les voies. C'est aussi le cas dans le quartier Ouaga2000, qui abrite le palais présidentiel de Kossyam.
Les commerçants du grand marché ont fermé boutique et le grand rond-point des Nations unies est complètement vide.
La veille, des militaires ont annoncé à la télévision nationale que c'est désormais le capitaine Ibrahim Traoré, 34 ans, qui dirigera la junte. Mais il semblerait que des militaires restés fidèles au président Paul-Henri Sandaogo Damiba veulent effectuer une descente sur la capitale.
Sur des vidéos partagées à travers les réseaux sociaux, des habitants de Ouagadougou fuyaient les rues pour rejoindre leurs domiciles, craignant un affrontement entre militaires.
COUP D'ÉTAT AU BURKINA, LES RAISONS DE LA COLÈRE DES MILITAIRES
Certains militaires reprochent à Paul-Henri Sandaogo Damiba d'avoir favorisé ses promotionnaires du Prytanée militaire du Kadiogo en leur offrant notamment des postes clefs dans l'administration. Le retour de Blaise Compaoré a également été très mal vécu
L’histoire se répète au Burkina Faso. Le pays a été secoué vendredi 30 septembre par un second coup d’État en l’espace de huit mois. Après une journée d’incertitude à Ouagadougou, une quinzaine de soldats ont annoncé hier soir sur le plateau de la radiotélévision nationale que le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba était démis de ses fonctions de président de la transition. Depuis plusieurs semaines maintenant, les motifs de mécontentement s'accumulent au sein de l'armée.
D'abord, il y a l'insécurité qui perdure. L'attaque d'un convoi à Gaskindé, dans le Soum, la semaine passée, a porté un coup au moral des troupes. Les soldats du rang se sentent trahis, explique une source proche de l'armée. Alors que Paul-Henri Sandaogo Damiba était reconnu comme un soldat de terrain compétent, en l’espace de huit mois au pouvoir, il ne sera pas parvenu à stopper les attaques jihadistes. Celles-ci n'ont pas diminué ces derniers mois dans le nord et l’est du pays. Et ce malgré le processus de dialogue que l'homme fort du pays avait tenté d'initier avec certains groupes armés, tout en intensifiant en parallèle les actions offensives de l’armée. Les victoires tant promises tardent à arriver, le matériel et l'équipement manquent.
Révélateur de cette impuissance à juguler la menace terroriste, le lieutenant-colonel Damiba avait limogé le 13 septembre dernier son ministre de la Défense et choisi d’assumer lui-même ses fonctions.
RETOUR AU CALME À OUAGADOUGOU, LE CAPITAINE IBRAHIM TRAORÉ AUX COMMANDES
Le nouveau chef de la junte, le capitaine Traoré, était jusqu'à présent le chef de corps du Régiment d'artillerie de Kaya, dans le nord du pays, particulièrement touché par les attaques jihadistes
Le capitaine Ibrahim Traoré, 34 ans, était jusqu'ici le chef de corps du Régiment d'artillerie de Kaya, dans le nord.
Le calme était revenu samedi matin dans les rues de la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou, au lendemain d'une crise entre l'armée et la junte au pouvoir qui a débouché dans la soirée sur un coup d'Etat et un changement d'homme fort à la tête du pays.
Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même arrivé au pouvoir en janvier par un putsch, a été démis de ses fonctions par des militaires et remplacé à la tête de la junte par Ibrahim Traoré, un jeune capitaine de 34 ans.
La circulation reprenait samedi matin sur les principaux axes de Ouagadougou, bloqués vendredi par des militaires, après une nuit calme, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Un important dispositif sécuritaire entourait toutefois toujours la télévision nationale avec plusieurs pickups et blindés et de nombreux militaires à pied ou à motos.
Les principaux axes de la capitale, bloqués vendredi par une forte présence militaire, étaient libérés et les stations-services fermées la veille rouvraient.
Une présence plus légère était déployée devant les camps militaires et sur la place de la Nation, en centre-ville.
Les commerces ouvraient également petit à petit tout comme certaines boutiques du grand marché de Ouagadougou.
Vendredi soir, après une journée émaillée de tirs dans le quartier de la présidence à Ouagadougou, une quinzaine de soldats en treillis et pour certains encagoulés ont pris la parole, peu avant 20H00 (GMT et locale) sur le plateau de la radiotélévision nationale.
Ils ont démis de ses fonctions le colonel Damiba - dont le sort restait inconnu samedi matin - et annoncé la fermeture des frontières terrestres et aériennes ainsi que la suspension de la Constitution et la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée législative de transition.
Un couvre-feu de 21H00 à 05H00 a également été mis en place.
Les militaires invoquent "la dégradation continue de la situation sécuritaire" dans le pays.
Le nouveau chef de la junte, le capitaine Traoré, était jusqu'à présent le chef de corps du Régiment d'artillerie de Kaya, dans le nord du pays, particulièrement touché par les attaques jihadistes.
Le colonel Damiba était arrivé au pouvoir en janvier par un coup d'Etat, pour renverser le président élu Roch Marc Christian Kaboré, déjà impopulaire face à la hausse des violences.
Avec les deux putschs au Mali et celui en Guinée, c'est le cinquième coup d'Etat en Afrique de l'Ouest depuis 2020.