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25 avril 2025
Politique
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QUI EST IBRAHIM TRAORÉ, LE NOUVEAU CHEF D'ÉTAT AUTOPROCLAMÉ DU BURKINA ?
Le nouvel homme fort du pays était jusqu’à présent le chef de l’unité des forces spéciales antidjihadistes « Cobra » dans la région de Kaya (nord). Il devra faire face à la poussée djihadiste que connaît le pays des hommes intègres
Le Burkina Faso a connu, vendredi 30 septembre, un second coup d’Etat en huit mois : le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, arrivé au pouvoir par un putsch fin janvier, a à son tour été démis de ses fonctions par des militaires. Ibrahim Traoré, 34 ans, est le nouveau chef d’Etat autoproclamé du pays.
Qui est cet homme jusque-là inconnu du grand public ? Portrait en vidéo.
DAMIBA EST ARRIVÉ AU TOGO
Le gouvernement togolais a confirmé lundi que le chef de la junte burkinabè déchu, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, s'était réfugié dans son pays après le putsch
Damiba se trouve au Togo dans l'esprit de l'engagement du pays "à la paix dans la sous-région", a déclaré le ministre togolais de la Communication et porte-parole du gouvernement, Akodah Ayewouadan. "Le Togo, comme la Cédéao, salue le fait que l'esprit de paix l'ait emporté", a-t-il ajouté en réponse à une question de l'AFP. L'accueil de "M. Damiba fait partie de cet esprit".
Les rues de Ouagadougou étaient calmes lundi après deux jours de tensions marquées par des manifestations antifrançaises.
Le départ de M. Damiba, lui-même arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en janvier, était réclamé à Ouagadougou par des centaines de manifestants favorables au capitaine Ibrahim Traoré, 34 ans, qui avait annoncé sa destitution vendredi soir.
Après avoir dans un premier temps refusé sa destitution, M. Damiba a finalement accepté de démissionner dimanche, à la suite d'une médiation menée entre les deux rivaux par des chefs religieux et communautaires.
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a salué dimanche soir les différentes parties burkinabè pour "avoir accepté un règlement pacifique de leurs différends", et annoncé l'envoi d'une délégation à Ouagadougou dès lundi.
DIFFICILE PRISE EN CHARGE DES MALADES DU CANCER
La fermeture des services de radiothérapie de Le Dantec a eu un impact aussi sur les malades. Avec Octobre rose, les femmes touchées par les cancers espèrent de meilleurs traitements en dépit de la raréfaction des moyens
Avec Octobre rose, tout le monde se souvient que les cancers font des ravages.
Hier, toutes les organisations impliquées dans la lutte contre les cancers étaient dans la rue. Lors de la randonnée de sensibilisation sur la Corniche-ouest de Dakar entre Soumbédioune et la Place du Souvenir africain rose de monde, Mame Diarra Guèye, la présidente de l’Association cancer du sein Sénégal (Ac2s), a insisté sur la qualité de la prise en charge des malades qui est le thème de cette année. Apparemment, la situation est loin d’être reluisante. Pour elle, la fermeture de l’hôpital Aristide Le Dantec et le redéploiement des malades dans d’autres structures ont provoqué des dysfonctionnements dans le suivi des patients. Elle rappelle la panne de l’un des appareils de radiothérapie de l’hôpital Dalal Jamm à cause de soucis électriques. «Beaucoup de malades qui étaient en cours de traitement ont subi une résurgence de la maladie», dit-elle. Vu l’urgence, elle demande aux autorités de régler ce «problème d’électricité», qui risque de coûter la vie à certains malades.
En écho, Fatma Guenoune, la présidente de la Ligue sénégalaise de lutte contre le cancer (Lisca), qui a assisté à la journée de sensibilisation tenue hier à la Place du Souvenir africain, demande un appui pour prendre davantage en charge les malades. Sur un ton presque pathétique, elle veut un appui des mécènes pour soutenir ce combat pour la vie : «Actuellement, la ligue n’a plus de ressources pour accompagner les malades. C’est pour cela que je fais appel à toutes les bonnes volontés pour aider la Lisca à accompagner les malades du cancer. C’est vrai que pendant la pandémie, nous n’avons pas pu organiser de téléthon, mais nous envisageons d’en faire très prochainement pour pouvoir accompagner beaucoup plus de malades dans leurs traitements…»
Avec la fermeture de l’hôpital Aristide Le Dantec, le 15 août dernier, c’est toute la chaîne de prise en charge des malades qui a été perturbée. Si la radiothérapie de Hald a été transférée au nouvel hôpital Cheikhoul Khadim de Touba, Dalal Jamm accueille l’onco-pédiatrie et une partie des laboratoires, selon le schéma de redéploiement tracé par le ministère de la Santé et de l’action sociale.
Il faut savoir que la durée maximale prévue pour les travaux de reconstruction est de 20 mois et le coût, 60 milliards F Cfa. Ce budget prend essentiellement en compte les coûts de la reconstruction, l’acquisition des équipements, le suivi et l’évaluation des travaux. A terme, Dantec, qui sera de niveau 4, devrait avoir une capacité de 600 lits et 24 salles d’opération.
LES AVERTISSEMENTS DE MAÎTRE YOUM
Mimi Touré a joint l’acte à la parole. Elle a déposé sa démission du groupe parlementaire Benno Bok Yakaar. Mais, Me Oumar Youm, président dudit groupe parlementaire, qui était l’invité du Grand Jury, a tenu à prévenir la députée.
Mimi Touré a joint l’acte à la parole. Elle a déposé sa démission du groupe parlementaire Benno Bok Yakaar. Mais, Me Oumar Youm, président dudit groupe parlementaire, qui était l’invité du Grand Jury, a tenu à prévenir la députée.
«Pour moi, la démission ce n’est pas qu’un acte exprès qu’on met sur la table. Il y a des comportements qui sont assimilables à la démission. La jurisprudence est là aussi.
À chaque fois que des actes successifs de dissidence, pour ne pas dire de rébellion, sont posés, pour montrer carrément qu’elle ne fait plus partie de la coalition, qu’elle n’assiste plus aux réunions de secrétariat exécutif du parti, que la ligne politique du parti n’est plus sa ligne politique (…)
S’il y a des actes qui montrent qu’il y a défiance à l’égard de la majorité présidentielle de Benno Bok Yakaar, il faut avoir soit le courage de tirer les conséquences ou nous-mêmes nous aurons le courage de tirer les conséquences.»
«J’ADHÈRE À TOUTE DÉCISION QUI SERA PRISE PAR MACKY SALL»
Le ministre Directeur de cabinet du chef de l’Etat, Abdoulaye Daouda Diallo, a battu le rappel des troupes lors de la finale du «tournoi (football) de l’Émergence» de l’arrondissement de Saldé dont il était le parrain.
La jeunesse de Podor s'est mobilisée ce week-end pour réserver un grand accueil au ministre d’Etat, Directeur de cabinet du président de la République, en marge de la finale du «tournoi (football) de l'émergence» de l’arrondissement de Saldé. Abdoulaye Daouda Diallo a profité de la manifestation pour réitérer son engagement sans faille aux côtés du Président Macky Sall. Non sans préciser qu’il soutiendrait toute décision du Président Macky Sall par rapport à la Présidentielle de 2024.
Le ministre Directeur de cabinet du chef de l’Etat, Abdoulaye Daouda Diallo, a battu le rappel des troupes lors de la finale du «tournoi (football) de l’Émergence» de l’arrondissement de Saldé dont il était le parrain.
Contrairement à ce que pensent beaucoup de Podorois, le ministre Abdoulaye Daouda Diallo est très reconnaissant à l’endroit du Président Macky Sall. Il a renouvelé ses vifs remerciements au chef de l'Etat pour la «confiance depuis son accession à la magistrature suprême en 2012 ».
Abdoulaye Daouda Diallo a rendu un vibrant hommage au Président Macky Sall en présence de plusieurs responsables de Benno Bokk Yaakaar (Bby) et de militants de la mouvance présidentielle. « Je voue loyauté, fidélité, franchise et engagement au président de la République, mon mentor. Je serai avec lui pour mettre définitivement ce pays sur la voie de l'émergence économique. Je réitère mon accompagnement indéfectible à toutes les initiatives du Président Macky Sall concernant la prochaine Présidentielle de 2024. J’adhère à toute décision qui sera prise», a averti le ministre Directeur de cabinet du chef de l’Etat qui a renouvelé son engagement auprès des populations du département de Podor. « Je dois tout aux populations du départements de Podor. Je leur transmets, par la même occasion, les remerciements du Président Macky Sall, pour leur comportement positif et leur abnégation pour faire gagner les listes de Benno Bokk Yaakaar (BBY) lors des dernières élections. D’ailleurs, lors de la réunion du secrétariat exécutif nationale (Sen) de l’Alliance pour la République (Apr), Macky Sall a évoqué les résultats de Podor avant d’en remercier les populations ainsi que celle de Matam, de Dagana et Ranérou.
Le Président Sall a reconnu les efforts consentis», a déclaré l’édile de Boké Dialloubé. Abdoulaye Daouda Diallo a profité de cette tribune pour lever un coin du voile sur sa nomination au poste de ministre d’Etat, Directeur de cabinet du chef de l’Etat. « C’est une promotion supplémentaire dont je viens de bénéficier de la part du chef de l’Etat. Nous devons tous l’en remercier en nous mettant à ses côtés. Comme j’ai l’habitude de le dire, nous n’accompagnons pas le Président Sall pour des questions de position. Nous continuerons d’être à ses côtés pour toujours», a-t-il conclu son propos.
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LES ASSISES VONT DÉSIGNER UN PRÉSIDENT DE LA TRANSITION AU BURKINA
Il s’appelle Ibrahim Traoré, il a 34 ans, il était jusqu’à présent le chef de corps du régiment d’artillerie de Kaya, dans le nord du Burkina Faso. Il vient de renverser le colonel Damiba et est maintenant le nouvel homme fort du pays - ENTRETIEN
Il s’appelle Ibrahim Traoré, il a 34 ans, il était jusqu’à présent le chef de corps du régiment d’artillerie de Kaya, dans le nord du Burkina Faso. Il vient de renverser le colonel Damiba et est maintenant le nouvel homme fort du pays.
Le capitaine Traoré a accepté dimanche soir de répondre aux questions de Christophe Boisbouvier. La liaison n’est pas toujours facile, mais tendez bien l’oreille, c’est un document. Le nouveau maître du Burkina Faso affirme qu’il n’est là que pour expédier les affaires courantes et qu’il n’a pas l’intention de présider la future transition.
UNE DÉLÉGATION ATTENDUE À OUAGADOUGOU
A la suite d'une médiation de chefs religieux et communautaires, très influents au Burkina Faso, le colonel Damiba, arrivé au pouvoir par un putsch le 24 janvier, a finalement accepté de démissionner, ce qui a permis de faire baisser les tensions
Une délégation ouest-africaine est attendue lundi à Ouagadougou, au lendemain de la démission du chef de la junte au pouvoir au Burkina Faso poussé vers la sortie par un jeune capitaine, après deux jours de tensions marquées par des manifestations anti-françaises.
Lundi matin, les rues de la capitale Ouagadougou avaient retrouvé leur calme après des manifestations parfois violentes en partie provoquées par le refus du chef de la junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, d'accepter sa destitution annoncée vendredi par un jeune capitaine de 34 ans, Ibrahim Traoré.
A la suite d'une médiation de chefs religieux et communautaires, très influents au Burkina Faso, le colonel Damiba, arrivé au pouvoir par un putsch le 24 janvier, a finalement accepté de démissionner, ce qui a permis de faire baisser les tensions. Le chef de la junte déchu s'est réfugié à Lomé. En échange de sa démission il a demandé que sa propre sécurité, celle de ses collaborateurs et des militaires qui le soutenaient, soit garantie.
Ces requêtes ont été acceptées par le capitaine Traoré qui a également promis de respecter les engagements pris par son prédecesseur à l'égard de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) sur l'organisation d'élections et un retour de civils au pouvoir d'ici juillet 2024.
Ce retour à l'ordre constitutionnel pourra même se faire "avant cette date" si les conditions de sécurité le permettent, a déclaré lundi sur la radio RFI le capitaine Traoré, ajoutant qu'il n'entendait pas s'éterniser au pouvoir. "Pourquoi continuer?", a-t-il affirmé, l'essentiel étant selon lui "le combat" contre les jihadistes dont les attaques se sont multipliées depuis le coup d'Etat de janvier, ainsi que "le développement" du Burkina.
Il a assuré qu'il ne ferait qu'expédier "les affaires courantes" jusqu'à la désignation d'un nouveau président de transition civil ou militaire par des "Assises nationales" rassemblant les forces politiques, sociales et de la société civile, qui devront se réunir "bien avant la fin de l'année", selon lui.
Une position qui, si elle est tenue, devrait satisfaire la Cédéao dont la délégation sera conduite par la ministre bissau-guinéenne des Affaires étrangères, Suzi Carla Barbosa, dont le pays assure la présidence de l'organisation, et comprendra notamment l'ancien président nigérien Mahamadou Issoufou, médiateur pour le Burkina Faso.
"Un partenaire comme les autres"
A sujet de la France, dont l'ambassade et l'institut francais à Ouagadougou, ainsi que celui de la deuxième ville du pays Bobo Dioulasso, ont été pris à partie samedi et dimanche par des manifestants pro-Traoré, le capitaine a assuré que Paris "est un partenaire comme les autres". Il a condamné les "actes de violence et de vandalisme" contre les représentations françaises, appelant "au calme et à la retenue".
"Je note que M. Traoré, ces dernières heures, a fait des déclarations demandant de ne pas s’en prendre aux intérêts français", a déclaré lundi sur RFI Catherine Colonna, ministre française des Affaires étrangères. "Elles sont bienvenues, il faut qu’elles soient respectées et que les tentatives d’intrusion dans notre ambassade cessent", a-t-elle ajouté.
Les manifestants pro-Traoré ont notamment mis le feu dimanche à des barrières de protection autour de l'ambbassade, arraché des barbelés pour tenter de s'y introduire et jeté des pierres et autres projectiles sur les murs. Des soldats français assurant sa protection ont riposté de l'intérieur par des tirs de gaz lacrymogène pour les disperser. Outre ces actes, les manifestants qui réclamaient le départ du colonel Damiba accusé d'avoir été protégé par la France, ont aussi brandi des drapeaux russes, réclamant un renforcement de la coopération militaire avec Moscou.
L'influence russe ne cesse de croître dans plusieurs pays d'Afrique francophone, particulièrement au Mali et en Centrafrique. Le Kremlin a souhaité lundi que "la situation au Burkina Faso se normalise au plus vite, que l'ordre soit totalement assuré dans le pays et qu'on revienne au plus vite dans le cadre de la légitimité".
Le lieutenant-colonel Damiba était arrivé au pouvoir le 24 janvier par un coup d'Etat ayant renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d'inefficacité dans la lutte contre les violences jihadistes. Le nouveau chef de la junte veut à son tour endiguer "la dégradation continue de la situation sécuritaire".
Depuis 2015, les attaques régulières de mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI) ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes.
par Abdou Fall
COP 27, POUR D’AUTHENTIQUES RÉPONSES AFRICAINES AUX ENJEUX ET DÉFIS DU CLIMAT
Si c’est au nom de la transition énergetique qu’on s’acharne à imposer des diktats à nos pays, il est alors important que l’Afrique se prépare à ce grand débat de notre époque
La cop 27 se prépare activement. Elle se tiendra dans quelques semaines, du 7 au 18 novembre prochain à Charm El Cheikh en terre Africaine d’Egypte.
Autour du thème "Jouer collectif dans la lutte contre le changement climatique ", les participants vont débattre dans un contexte particulier marqué par la persistance d’une covid non encore jugulée et la réalité d’une guerre à l’issue de plus en plus incertaine en Ukraine dont les conséquences pèsent déjà lourd dans les options des Etats, notamment ceux des pays riches dans leur approche du sujet énergie et climat.
Les enjeux de cette guerre sont énormes pour l’Europe au regard en particulier de la position de centralité de la Russie dans l’approvisionnement en gaz d’importants pays de ce continent.
Même chose pour l’Afrique en ce qui concerne le marché des céréales dont une part considérable provient des pays en conflit, en l’occurrence l’Ukraine et la Russie.
Autant de bonnes raisons pour justifier qu’à la réunion sur "l’adaptation en Afrique " tenue à Rotterdam le 5 septembre dernier avec la participation des présidents Macky Sall du Sénégal, président en exercice de l’Union Africaine, Felix Tshisékédi de la République Démocratique du Congo et Nana Akufo-Addo du Ghana, ensuite à la tribune des Nations Unies à New York quelques semaines plus tard, le président du Sénégal et ses collègues du continent se sont encore faits les avocats de l’Afrique par des plaidoyers engagés afin que soit revisitée la gouvernance mondiale dans le sens d’un ordre international qui tourne le dos à la primauté de la force sur le droit. Les peuples et leurs dirigeants appellent à un partenariat de nouvelle génération entre nations riches et pays en développement basé sur un juste équilibre des intérêts et des avantages entre toutes les parties.
Sur le financement du développement, la dette des pays les moins avancés, l’accès des populations africaines aux vaccins, la justice climatique et beaucoup d’autres grands sujets de portée internationale, le président Macky Sall est constant sur la ligne de front pour l’avènement d’un nouvel ordre politique et économique mondial.
Ce combat est un combat stratégique qui malheureusement ne mobilise plus comme avant les intellectuels et les politiques du continent. Il est pourtant fondamental car son issue conditionne dans une très large mesure la paix, la sécurité et la stabilité du monde dans lequel nous vivons.
Comme l’écrivait avec force Maître Babacar Niang, à la suite du Professeur Cheikh Anta Diop, dans des éditoriaux célèbres des organes du Rassemblement national démocratique ( Rnd ) des années 80 , " la paix et la sécurité précèdent et sont les conditions du développement."
Il est évident, en toute lucidité, que les énormes inégalités caractéristiques du monde actuel, inégalités entre les nations et au sein des nations, sont devenues intolérables pour des milliards d’êtres humains fermement engagés dans la revendication d’un monde plus juste et plus solidaire. Dans ce combat on note l’émergence d’une masse critique de plus en plus importante d’activistes radicaux et de groupes fanatiques de toutes obédiences habités par " un ardent désir de tuer " bien supérieur à " leur peur de mourir ", et avec des moyens de violences égaux ou parfois supérieurs à ceux des Etats.
En alertant et en mettant en garde de manière constante sur les exigences de renégociation des termes d’un partenariat mondial de nouvelles générations assis sur un socle solide de respect mutuel, de justice et de saine solidarité, le président du Sénégal assume avec constance un devoir de vérité et un leadership africain incontestable que les intellectuels, hommes politiques et société civile de notre pays et du continent doivent se donner l’obligation patriotique de soutenir.
Notre engagement commun est d’autant plus crucial sur ces sujets que dans la perspective de la Cop 27 de Charm el Cheikh, il est capital que l’Afrique parle d’une seule voix face aux pays industrialisés qui nous ont fait lors du sommet précédent de Glasgow la mauvaise surprise d’une résolution tendant à l’interdiction de tout financement destiné à l’exploitation par nos pays de leurs ressources énergétiques classées dans le lot des fossiles. Le cynisme est allé au point d’y inclure le gaz dont tout le monde reconnaît le faible niveau de toxicité sur le climat. Et ceci au moment où ces mêmes pays riches continuent de recourir à des produits autrement plus nocifs, notamment le gaz de schiste et le charbon pour répondre à leurs besoins fondamentaux d’approvisionnement en énergies.
Curieux paradoxe d’une scène internationale où les pays industrialisés pollueurs exigent des pays Africains, principales victimes des gaz à effets de serre dont ils contribuent pour moins de 5 %, qu’ils s’en tiennent de façon unilatérale à une éthique de production respectueuse du climat au moment même où les industriels des pays riches , avec le soutien de leurs états, continuent de plus belle d’exposer l’humanité entière aux pires risques de destruction de la planète que nous avons en commun.
Toutes ces raisons justifient à suffisance que la Cop 27 de Charm El Cheikh marque le tournant d’une participation africaine placée sous le signe de la vigoureuse prise en main de notre destin , sur les sujets énergie et climat en particulier .
Les initiateurs de ce qui deviendra le Conseil patronal des énergies renouvelables du Sénégal (Coperes), en association avec Enda énergie et avec le soutien du gouvernement du Sénégal et la Cedeao, avaient organisé, en octobre 2015, une conférence africaine sur la souveraineté énergétique du continent. Ce fut un franc succès avec la participation de 22 pays. Les résultats consignés dans la "Déclaration de Dakar" avaient été solennellement livrés au Président Macky Sall la veille de la Cop 21 de Paris.
Cette importante contribution des acteurs du secteur privé et de la société civile du continent reste encore d’une grande actualité au regard des enjeux cruciaux du moment.
Dans le contexte actuel , trois défis majeurs s’imposent à l’Afrique dans la perspective de la Cop 27 de Charm et au-delà : le défi de l’accès universel à l’énergie, le défi de notre entière souveraineté à définir par nous-mêmes notre politique de mix énergétique et celui enfin de la promotion des énergies productives pour le développement industriel .
L’accès universel à l’énergie comporte à la fois des enjeux de souveraineté, de dignité et de développement.
S’il est établi, comme écrit Jacques Attali, "qu’aucune économie de vie n’est possible sans un minimum énergétique et industriel", l’accès universel à l’énergie pour la satisfaction des besoins vitaux des ménages et de notre appareil productif est aujourd’hui une sur-priorité pour l’Afrique.
Il faut bien tirer de manière lucide les leçons de l’expérience de la récente crise sanitaire de la covid 19 qui a frappé le monde dans son ensemble. Malgré son impact sur l’économie mondiale et la forte mortalité engendrée, elle n’a donné lieu à aucun réflexe de sursaut en termes de prise en charge collective et coordonnée dans le cadre du multilatéralisme.
Ceci doit achever de convaincre de la prévalence persistante des logiques d’égoïsme national sur les logiques de co-responsabilité et de solidarité dans la gouvernance des problèmes du monde.
Il est bien arrivé le temps pour les dirigeants, les élites et les peuples africains de faire le constat définitif de cette évidence pour en tirer toutes les conséquences.
Faire face au défi vital de l’accès universel à l’énergie, c’est non seulement l’inscrire au rang de sur-priorité dans nos politiques nationales et communautaires, mais c’est aussi organiser un vaste élan de mobilisation d’investissements intra-africains, largement à notre portée tant du côté du capital Africain endogène qu’auprès de nos compatriotes de la diaspora.
C’est en s’engageant résolument dans cette voie que l’Afrique sera plus à l’aise pour décider en toute souveraineté de son mix énergétique en fonction de ses sur-priorités d’accès à l’énergie pour tous.
C’est d’ailleurs dans ce cadre que doit se poser le débat Africain sur la transition énergetique. Transition oui ! Mais quelle transition ?
Si c’est au nom de la transition énergetique qu’on s’acharne à imposer des diktats à nos pays, il est alors important que l’Afrique se prépare à ce grand débat de notre époque. Ce chapitre sur le climat concernant la transition énergétique est un front de lutte aussi important que les autres. "La bataille des mots est essentielle en politique car c est avec par des mots qu’on conquiert des territoires idéologiques " ( Edgar Morin ) .
La transition des nations depuis longtemps souveraines , confortablement installées dans le cercle vertueux et irréversible du développement économique et social peut- elle avoir le même contenu que celle des nations confrontées à un déficit structurel d’acces en matière d’accès â l’énergie ?
Il se pose là tout l’enjeu du débat sur le financement par les pays pollueurs de la transition en cours dans les pays en développement pour arriver à des sociétés plus inclusives, résilientes et sobres en carbone.
Le financement par les pays pollueurs de la transition énergetique dans nos pays ne relève ni de l’aide classique encore moins de charité . Il répond à des engagements internationaux actés par devoirs de justice , de réparation et de régulation dans le rapport global du développement au climat .
Le Sénégal, sous ce rapport, est bien fondé à revendiquer avec force ses droits et sa liberté de choix dans ce domaine. S’il a pris l’option du " gaz to power " , c’est pour réduire au maximum les impacts sur l’environnement de sa production future de pétrole et de gaz.
Le pays se prévaut par ailleurs d’un taux gratifiant de plus 30% d’énergies propres dans son mix énergétique, performance qui le place parmi les meilleurs en Afrique et sur les autres continents.
L’option retenue , c’est de rester en toutes circonstances fidèle à cette ligne de responsabilité dans l’exploitation des ressources en énergies fossiles du pays . Ce qui se fera dans des conditions écologiquement rationnelles et vertueuses. Le souci restera constant de sauvegarde des équilibres entre renouvelable et non renouvelable dans sa politique de mix énergétique en empruntant une trajectoire de développement respectueuse de l’environnement , sobre en carbone et résiliente aux changements climatiques . C’est l’engagement de nos dirigeants.
Il est temps enfin que les pays industrialisés pollueurs se rendent comptent de leur côté de l’évidence qu’elle est terminée l’époque de "l’alliance du cavalier et du cheval". Nous devons être aujourd’hui dans le temps des partenariats de co-responsabilité et des solidarités si nous voulons réellement un monde en développement dans la paix et la sécurité.
La nouvelle alliance avec l’Afrique doit désormais se construire dans la perspective de l’exploitation intelligente et sur une base concertée et mutuellement avantageuse de son énorme potentiel énergétique, notamment en renouvelables pour que le continent puisse emprunter un itinéraire d’industrialisation à la fois accélérée et alternatif, efficace et écologique.
Abdou Fall est ancien ministre d’État, ambassadeur de bonne volonté en développement durable au titre de l’agence pour les énergies renouvelables , l’économie d’énergie et l’efficacité énergétique de la Cedeao (Ecreee / Cedeao)
Par Thierno BOCOUM
L’AMNISTIE, LA GRÂCE ET LA MODIFICATION DU CODE ÉLECTORAL
Ceux qui se sont battus contre les violations des droits de Khalifa Sall et de Karim Wade ou qui ont eu à utiliser ces violations comme fonds de commerce politique ne doivent pas s’opposer à leur réhabilitation.
Ceux qui se sont battus contre les violations des droits de Khalifa Sall et de Karim Wade ou qui ont eu à utiliser ces violations comme fonds de commerce politique ne doivent pas s’opposer à leur réhabilitation. Le fait de penser que cela va diviser l’opposition donne l’idée que d’aucuns n’envisageraient l’unification de l’opposition que dans le contexte où ces deux K sont inéligibles. Le Président Macky Sall est dans des calculs politiques en prenant une telle initiative mais il est le plus indiqué pour rétablir la justice pour ces deux leaders politiques, après avoir délibérément attenté à leurs droits. Ce que des juridictions étrangères ont largement relevé. Alors, mieux vaut tard que jamais. L’amnistie est une loi. Elle vise à enterrer définitivement des faits. Aujourd’hui, il doit s’agir d’enterrer définitivement ces pratiques injustes visant à exclure un adversaire politique de la course électorale par voie de justice. Oublier définitivement de telles pratiques et s’orienter vers le respect strict des règles démocratiques. Il ne doit s’agir évidemment pas d’enterrer la reddition des comptes qui est essentielle dans la bonne marche d’un État de droit.
C’est pourquoi la légistique dans la rédaction de la loi d’amnistie est importante. Il ne peut être question de chercher à enterrer des crimes économiques commis par d’autres par le truchement du caractère général et impersonnel de la loi. Toute l’attention doit être portée sur la manière dont la loi d’amnistie sera rédigée. La grâce dont Karim Wade et Khalifa Sall ont bénéficié et qui a été un coup politique de Macky Sall n’a évidemment pas réglé le problème d’éligibilité car une grâce n’efface pas la peine. La modification du code électoral souvent évoquée, devant permettre de rétablir leur éligibilité ne règle la question qu’en partie. En effet, la modification de la loi électorale ne touche pas à la peine et à son exécution, ainsi que ses conséquences en dehors de l’aspect électoral. Cette modification n’empêchera pas à l’État sénégalais de réclamer, par exemple et à tout moment, les 138 milliards de francs Cfa de dommages intérêts que Karim Wade doit verser au trésor public sur décision de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei).
La modification du code électoral n’arrêtera pas une contrainte par corps.
D’ailleurs, le 12 novembre 2018, l’ancien Premier ministre Mimi Touré n’avait pas manqué d’avertir Karim Wade sur sa volonté de retour au pays, en ces termes : « avant de fouler le tarmac de l’aéroport international Blaise Diagne, il doit passer au Trésor public et payer les 138 milliards de francs Cfa de dommages intérêts qu’il doit à l’État du Sénégal ». La modification du code électoral pour satisfaire les préoccupations de deux personnes viole, d’une certaine manière, le principe du caractère impersonnel de la loi. Il s’y ajoute que si tout se passe bien et que le droit est dit une personne coupable de détournement de deniers publics ou d’enrichissement illicite ne doit effectivement pas être éligible. La loi ne disposant que pour l’avenir, nous risquons évidemment d’encourager les détournements de deniers publics au détriment du peuple sénégalais si l’éligibilité des auteurs de ces délits est consacrée.
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LES CADRES PATRIOTES PRENNENT LE CONTRE-PIED DE MACKY SALL
Mesures contre la vie chère au Sénégal, Le mouvement national des Cadres patriotes (MONCAP) se démarque des mesures entérinées par le chef de l’Etat lors du lancement des concertations contre la vie chère.
Les responsables du mouvement national des Cadres patriotes (MONCAP) formulent des contre-propositions aux mesures annoncées par le chef de l’Etat pour lutter contre la vie chère au Sénégal. En conférence de presse hier, dimanche 2 octobre, les camarades du maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, ont par ailleurs lié la recrudescence des accidents de la route à la mauvaise politique de gestion du secteur des transports terrestres basée sur un système de consanguinité́ imposée par le Président Macky Sall.
Le mouvement national des Cadres patriotes (MONCAP) se démarque des mesures entérinées par le chef de l’Etat lors du lancement des concertations contre la vie chère. En conférence de presse hier, dimanche 2 octobre, les camarades du maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, ont indiqué que la régulation par une homologation des prix des produits de grande consommation et un contrôle sur le marché́, brandis par le gouvernement présentent des limites et n’ont pas réussi à stabiliser la tension inflationniste exceptionnelle, en dehors des produits énergétiques.
Ainsi, préconisent-ils, la réduction « les dépenses superflues budgétisées sans aucun impact sur la vie des Sénégalais pour les réorienter sur des subventions ciblées ». Sous ce rapport, ils ont demandé la suppression des institutions et organes comme le HCCT, le CESE, certaines agences et autres offices, des organes qui doivent entre supprimés et le budget réaffecté à des fonds de soutien au pouvoir d’achat mais aussi à la subvention des produits de première nécessité.
Toujours dans le cadre de leur contre-opposition, les responsables du Moncap ont également préconisé la mise en place d’un fonds de financement des Petites et Moyennes Industries avec le concours des importateurs pour booster la production locale. Le renforcement des moyens humains, logistiques et financiers les services en charge du commerce intérieur pour une définition pertinente des prix adéquat et pour leur contrôle. Ils préconisent également des sanctions pénales contre toute forme d’escroquerie sur les prix arrêtes d’un commun accord avec les acteurs, le renforcement de la capacité productive et la productivité́ dans le secteur primaire mais aussi le développement d’une agriculture diversifiée et durable et l’industrialisation dans le milieu urbain et dans le milieu rural.
Par ailleurs, s’exprimant sur la question de la recrudescence des accidents de la route, le mouvement national des Cadres patriotes affirme que le secteur du transport terrestre est aujourd’hui victime du système de consanguinité́ qui impose à Macky Sall le choix des parents à des postes stratégiques qui requièrent une expertise avérée et une moralité́ irréprochable.
Ainsi, pour inverser la tendance des accidents sur les routes, le mouvement des Cadres de Pastef préconise une enquête parlementaire sur la gestion des fonds dédiés au transport terrestre, un audit technique et économique des agences et directions du ministère des Transports terrestres, une reforme approfondie des écoles de conduites et du code de la sécurité́ routière avec la mise en place progressive du permis à point dans les meilleurs délais et le passage d’un système de contrôle technique à un système de vérification mécanique qui permettrait de certifier avec plus de rigueur l’aptitude technique des véhicules.
Loin de s’en tenir-là, le porte-parole du jour du Moncap a également décrié la gestion de l’Agence nationale de sécurité́ routière, celle des travaux et de gestion des routes ou encore du Fonds d’entretien routier autonome et la société de transport public, « Dakar dem dikk », qui selon lui, sont dans une situation catastrophique à cause du manque de volonté́ politique, le tâtonnement, le laxisme, les détournements d’objectifs et l’absence de cohérence entre les prévisions et les actions