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30 avril 2025
Santé
par El Hadj Hamidou Kaasé
VIDEO
SURPLOMBER LE COVID-19 AU NOM D’UN COMBAT PERMANENT
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - C’est pour tenir ferme à l’idéal que j’ai basculé dans un autre registre du langage : la longue chanson dédiée à mon continent dont le destin ne se noue pas forcément aux évolutions d’une crise sanitaire
#SilenceDuTemps - J’avais, lorsque le nouveau Coronavirus avait dévasté nos cœurs en nous arrachant des êtres chers, signé quelques papiers, dont un hommage à Papa Diouf, dirigeant sportif de renommée mondiale. L’horizon incertain dans la grisaille des jours, j’écrivais pour faire face à mes peurs. J’écrivais pour inspecter un certain universel : le temps du monde était subitement dissous dans l’instant identique de son arrêt. Partout, le nouveau Coronavirus avait effacé les frontières et fait voler en éclats les nations pour nous exposer à nos fragilités communes, nos solitudes, nos angoisses. Affaissés, nos repères traditionnels : riches et pauvres, nord et sud, développés et sous-développés. La mort qui rôde rendait vains ces parallélismes. On le sait : rien ne peut être tiré d’un tel universel plutôt mortifère. Dès lors que le même sinistre s’installe sous le sceau d’une pathologie, j’ai pensé que les discours pessimistes ou optimistes n’avaient plus de sens. En revanche, il fallait juste faire face au nom de l’idée de justice qui, elle, depuis des millénaires, est increvable. J’ai préféré alors vivre à l’abri de l’idéal inscrit dans la figure de l’éternité d’un combat, plutôt que dans la croyance d’un après qui bouleverserait tout, surtout pour le continent africain. Pour ma part, une crise sanitaire imposerait plutôt quelques réformes dont on sait qu’elles n’ont pas la vocation de changer le monde. C’est donc pour tenir ferme à l’idéal, au principe affirmatif d’un pari, que j’ai basculé dans un autre registre du langage : la longue chanson dédiée à mon continent dont le destin ne se noue pas forcément aux évolutions d’une crise sanitaire. Il s’agissait, ainsi, de réaffirmer la permanence d’un combat et d’être ferme contre la tristesse des jours de terreur. J’ai plongé alors dans les moments de l’Afrique qui se dresse au-delà de la crise sanitaire. J’ai creusé pour retrouver de grandes voix dont le compagnonnage, lorsque l’incertitude et l’angoisse sont la règle, nous rappelle à notre devoir de vigilance, de lucidité et de courage. C’est donc au cœur de la crise sanitaire que j’ai écrit et publié ce texte mis en scène dans une vidéo réalisée par mon ami Pape Faye et ses équipes.
Afrique
À David Diop Mandessi qui nous montré les chemins de la poésie
La nuit traverse Dakar
flots de vagues nuageuses
échouées au loin des corniches
dans les sombres eaux de l’occident empli de vieux soleils
Doucement éclot le soleil de Gorée
l’aube enveloppe les clameurs océanes
halo de transparence
éclat de vie humide rayonnant
Surgit des abysses bleues
des ombres parties loin
dont les ombres sont toujours là
la pointe de l’Afrique qui hume de ses nasales millénaires
les spectres lointains
les souffles du monde
Surgit des échos de quatre cents ans de viol
mon matin de Cap Vert
bordé de silence
mon matin paré de mots neufs
de mots lueurs dans les allées sombres du temps
mon matin habité
ensorcelé
subjugué
matin debout de l’Afrique rebelle
Je suis cette voix qui rugit au soleil naissant des décisions cruciales
je suis l’Afrique mandésienne
au bout du rêve ample
de nos héritages pluriels
Nos générosités ont été bien défaites
je sais mais nous tenons au songe qui surprend
sentinelles de nos mémoires imparfaites
Je suis cette voix des gésines émancipatrices,
juché sur le toit du temps
je suis l’aube des terres colonisées
des lueurs florales du genre humain
je suis le cri primordial
la promesse initiale
je suis sapiens
je suis birrimien, éthiopien
je suis égyptien, saharien
je suis sahélien, nubien
je suis antique si ancien aux fond des brouillons précambriens
Je suis l’Afrique
au dos rebondi dressé
et au geste de baiser salé debout
humant les écumes des marées éperdues
de son nez épaté
debout
depuis les débris antiques
les éruptions volcaniques
les épreuves pyramidales
debout…
Je suis la clameur aurorale
des saisons de migrations sauvages
je suis l’anté
je suis le pré
je suis l’archéo
le paléo
je suis le commencement
le surgissement
le vagissement
comme les désirs aveugles les nuits de noces
Je suis le survivant des crimes contre l’humanité
debout dans le cœur des traites négrières
dans le cœur des annexions barbares
des apartheids ignares
des néocolonialismes périmés
je suis l’étrange des mondialisations capitalistes
le paria des démocraties inertes
dans le chœur mortuaire de représentations piégées
je suis le rire vivant
sauvage
banania
le sourire incandescent
puissant
qui illumine les poussées populaires
les révoltes atrabilaires
les colères salutaires
Je suis la terre
je suis le nouveau prolétaire
à l’assaut des sanctuaires mortifères
je suis la gueule sinistrée des midis échoués
dans l’abîme de l’Atlantique ensanglanté
dispersés par les vents de sables qui aveuglent les espoirs
anéantis dans les enclaves mortelles de l’Occident barricadé
je suis la sombre dépouille des jeunesses volées mais…
Je suis la vie
je suis la conscience des obstinations sourdes
je suis le petit matin du monde
je suis la furie aveugle des fureurs océanes
je suis le nègre gisant sur les plages
après les longues traversées du désert
de la mer
des enclaves
des lois meurtrières
je suis la jeunesse éclopée du monde
la laideur des marges
je suis la cendre des libertés incendiées
la cendre brûlante qui répand l’odeur âcre de l’égalité de la justice de la liberté
je suis le nègre des îles insurgées
le nègre des récits piétinés
le nègre négro des champs de coton de sucre
sur les routes
dans les caravelles primitives
Je suis le nègre des champs d’arachide
le nègre des plongées minérales
le nègre des refus séculaires
attentif au bout du petit matin à l’éclat ébène de corps tatoués
je suis le nègre aléatoire
le guérillero improbable …
Mais c’est le jour des résurrections
le jour des surrections
des insurrections triomphantes
le jour des noces enflammées
Je suis la force de vie qui monte
qui grimpe vers les altitudes inouïes
je suis l’increvable
l’inoxydable aussi loin
aussi longtemps que je remonte
dans le temps
Je suis l’Afrique des résistances intactes
des mémoires tenaces
je suis Chaka
je suis Samory
je suis Kimpa
je suis Biko
je suis Lumumba
je suis Funmilayo
je suis Mandela
je suis Cabral
je suis Zingha
je suis Machel Samora
je suis Kum’a Mbape
je suis Tamango
je suis Alinsitoye
je suis Louverture
je suis Lamine Senghor
je suis Nder au féminin
Nder en flammes du refus des oppressions
Nder des belles reines poétesses épiques des vers imprescriptibles
« Mourir libres plutôt que vivre soumises »
Dans la fièvre des tranchées de peine et de tendresse
je suis le poète des soleils nocturnes
je suis l’écho au présent de cette puissance stellaire aux noms inédits
moloyse
mandessi
labou tansi
u tamsi
césaire
senghor
damas
depestre
roumain
Et vous poètes invisibles des nuits de clair de lune
dont la voix seule est si clairement audible
conteurs de mes épopées immémoriales
Heureux ceux n’oublient point
qui savent vivre dignement
et connaissent du cœur le dictionnaire des prescriptions
heureux ceux qui écoutent les bruits de fonds de la scène du temps
qui se dressent pour la gloire
sur les chemins escarpés de la justice
heureux ceux qui savent ce qu’est le moment décisif
et montent au front du présent pour sculpter l’avenir selon leur volonté
Heureux les libres systématiques
les égaux du monde nouveau
de l’Afrique scintillante de mots nouveaux
Je sais bien
la vie est parsemée de pistes enchevêtrées
labyrinthes
dédales
sans haltes
je ne sais quel sentier risquer
mon rage me perd mais je défie les horizons ouverts
je sais que l’Afrique est en gésine
fruit des vigueurs tendues
de nos élans éperdus
croiser les indices
au hasard des détours
sur ces chemins qui ne mènent nulle part
je te suivrai alors terre mère
ombre de ton nombre
comptant les pas des surprises jusqu’aux confins de l’espoir
des signes constellés de ta silhouette
Au plus étroit des sentiers toujours tenir aux lueurs à venir
lors même avons-nous scruté la belle étoile
attentifs au ciel si clair
le long des nuits sombres
les symphonies n’éclairaient plus les sillons sinueux de nos rugissements
alors je puiserai au grenier vif les mots rebelles
et tresser le poème de nos combats impératifs
et les mots insoumis à l’assaut des citadelles rances
qui crient les péans égalitaires
des mots clairs
des mots Césaire
des mots Sédar
des mots Tansi
des mots Mandessi
des mots Mongo
des mots Thiong’o
des mots Dépestre
des mots Damas
des mots Fanon
des mots Anta Diop
des mots Soyinka
des mots Afrique pour sûr.
El Hadj Hamidou Kassé est philosophe de formation. Romancier, poète, essayiste, il a exercé en tant que journaliste dans le secteur privé et le service public. Ancien directeur général du Soleil, Kassé a publié, entre autres, Les Mamelles de Thiendella (Grand Prix de la République pour les lettres, 1995), Les Nuits de Salam, Les emblèmes du désir. Dans son élan poétique, il est un chantre de la beauté et de l’espoir.
COVID-19 : PLUS DE 21 000 CERTIFICATS DE VACCINATION DÉLIVRÉS
Le Sénégal a déjà délivré 21 mille 260 certificats de vaccination, soit un taux de 2%, par rapport aux personnes vaccinées, au nombre de 1 million 125 mille 204, ce matin, d’après les statistiques fournies par le responsable de la cellule digitale du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Dr Ibrahima Khalilou DIA. Il a fait cette précision, lors du point du jour livré ce mercredi, 18 août.
Sur la différence entre certificat de vaccination et pass sanitaire, il a tenu à souligner qu’ "au Sénégal, on délivre un certificat de vaccination mais pas de pass sanitaire. Parce que pass sanitaire, c’est une décision politique, qui doit être prise par le gouvernement du Sénégal, et ce n’est pas encore le cas. Maintenant, notre certificat est considéré comme pass sanitaire par les pays qui l’exigent."
Et, il est recommandé aux voyageurs de se munir du document. La preuve : "même si le pays où vous allez ne demande pas encore le certificat, il faut l’avoir. Parce que nous avons eu des Sénégalais partis en France avec le carton de vaccination mais une fois que la France a pris une loi, ils se sont retrouvés dans des difficultés. Ils ne pouvaient plus sortir. Il a fallu appeler ici, dans des urgences, pour qu’on leur fasse le certificat de vaccination. Ce matin même, une dame partie en Allemagne sans certificat de vaccination mais qui doit aller en France. (Elle) était obligée de demander le certificat. Il faut le chercher et l’avoir. Nous demandons aux Sénégalais qui voyagent qu’ils puissent déposer tôt pour nous permettre de traiter les demandes à temps, et leur permettre de voyager", a relevé le spécialiste.
Poursuivant, il a souligné que le certificat seul ne suffit pas toujours. Car, le test PCR négatif est toujours en vigueur, a-t-il expliqué. D’où sa recommandation : "il ne faut pas seulement penser qu’il n’y a que le certificat dont on doit se munir pour aller voyager. Beaucoup de pays demandent encore le test PCR négatif. Il n’y a que le Maroc pour l’instant qui a décidé de se suffire du certificat de vaccination. Pour les autres pays, c’est les deux ou le test PCR négatif."
"Il est important de vous informer des règles d’immigration du pays où vous voulez aller. C’est très important parce qu’on a vu des personnes qui sont parties à l’aéroport et qui ont des problèmes parce qu’elles n’ont pas fait le test PCR négatif", a-t-il conseillé.
D’après ses estimations, le Sénégal délivre le certificat de vaccination depuis un voire deux mois. Une plateforme a été développée, dans ce sens, depuis le mois de février dernier. "Le certificat de vaccination que nous délivrons contient ce qu’on appelle le QR code. C’est une technologie qui permet d’authentifier le certificat de vaccination. Cela réduit les risques de fraude. C’est une technologie qui est utilisée pratiquement dans tous les pays du monde, qui demandent, actuellement, le pass sanitaire. Donc, si vous devez voyager, vous devez vérifier au niveau de votre Ambassade si le certificat n’est pas (requis)", a-t-il détaillé.
Le certificat devrait être dispo au bout de cinq jours, après la procédure de contrôle des données.
COVID-19 : LE SURPOIDS ET L’OBÉSITÉ, FACTEURS IMPORTANTS DE COMORBIDITÉ
Les personnes porteuses de maladies cardiovasculaires ont un risque très important de faire une forme sévère de Covid-19. C’est du moins ce qu’indique l’association sénégalaise de cardiologie. S’exprimant après le point habituel sur l’évolution de la pandémie au Sénégal, leur porte-parole du jour a soutenu que ces personnes présentent donc un risque important de décéder de cette pathologie quand elles sont infectées par la Covid-19.
Selon lui, ce risque de gravité augmente particulièrement lorsque la maladie cardiovasculaire n’était pas connue ou suivie, bien traitée ou encore n’était pas bien contrôlée. « Il convient donc de tout faire pour que ces pathologies de cardiologie cardiovasculaire soient bien contrôlées afin d’éviter ces formes sévères. D’autre part, il faut noter que les formes graves que nous rencontrons dans ce cadre de Covid-19 particulièrement chez les patients atteints de maladies cardiovasculaires surviennent principalement chez les patients qui ne sont pas vaccinés ou dont la vaccination n’est pas complète. Il convient donc de tout faire pour se faire vacciner », a-t-il dit.
Les jeunes, adolescents et enfants très touchés par la valvulopathie
Revenant sur les principales maladies cardiovasculaires à risque de forme sévère de Covid-19 il a cité, entre autres, l’hypertension artérielle. « Cette maladie est d’autant plus à risque lorsqu’elle n’est pas bien contrôlée ou suivie. Elle est d’autant plus grave lorsqu’elle est associée à d’autres facteurs de risque tels que le diabète, le cholestérol, l’obésité et le tabagisme », a dit le porte-parole. En plus de l’hypertension artérielle, poursuit-il, lorsque nous parlons de comorbidité cardiovasculaire nous pensons aux antécédents d’Avc c’est-à-dire tous les patients qui ont présenté un accident vasculaire cérébral. Comme comorbidité cardiovasculaire nous pensons aussi aux maladies coronaires. Ce sont les artères qui nourrissent le cœur. « Lorsqu’une personne présente ces maladies coronaires ça peut causer une douleur à la poitrine ou une crise cardiaque. Il y’a beaucoup d’autres comorbidités d’ordre cardiovasculaire tels que les valvulopathies qui sont des maladies des valves touchant principalement les jeunes dans notre pays, les enfants, les adolescents. Ces valvulopathies lorsqu’elles surviennent dans un contexte de Covid-19 peuvent entraîner des formes très sévères chez ces patients qui sont malgré tout très jeunes », déclare-t-il.
« Les principaux comorbidités liés aux décès de la Covid sont d’ordre cardiovasculaire »
Lorsqu’un sujet porteur de maladie cardiovasculaire est atteint de Covid, nous redoutons plusieurs formes de complications. Parmi ces complications, dit-il, il y’a d’abord les thromboses. « Ceci expose à une complication majeure appelée embolie pulmonaire qui est un bouchon au niveau de l’artère pulmonaire et ceci est la cause de beaucoup de décès liés à cette pathologie Covid-19. D’ailleurs, une évaluation préliminaire que nous avions faite avec le concours du ministère de la Santé particulièrement le Cous chez les patients décédés de la Covid montre que les principales comorbidités liées aux décès de la Covid sont d’ordre cardiovasculaire dans plus de 50% des cas. L’hypertension artérielle est trouvée dans 32% des cas de décès de Covid-19. Ce taux passe de 11% lorsque c’est associé au diabète.
L’hypertension artérielle est plus grave lorsqu’elle est associée aux autres facteurs de risque. Les AVC représentent une comorbidité chez 7,1% des décès liés à la Covid-19. Toutes les cardiopathies réunies ont été retrouvées auprès de 5,5% des causes de décès liées à la Covid-19. N’oublions pas que le surpoids et l’obésité sont aussi des facteurs importants de comorbidité puisque 5,5% de décès liés à la Covid sont retrouvés chez des patients obèses même si ces patients sont jeunes », renseigne-t-il. C’est ainsi que l’association sénégalaise de cardiologie demande à ces patients d’aller se faire vacciner, de respecter le suivi médical ainsi que le respect des mesures barrières.
LA MOITIÉ DES DÉCÈS EST CONSTITUÉE DE PORTEURS DE MALADIES CARDIVASCULAIRES
Au total, 1636 patients ont perdu la vie après avoir infecté par le nouveau coronavirus depuis l’apparition de la maladie au Sénégal, le 2 mars 2020, d’après les données du ministère de la Santé et de l’action sociale.
Dakar, 18 août (APS) – La moitié des patients décédés de la Covid-19 est constituée de personnes porteuses de maladies cardiovasculaires, a fait savoir, mercredi, le docteur Mounir Dia, secrétaire général de Société sénégalaise de Cardiologie.
’’Une évaluation préliminaire a permis de noter que chez les patients décédés de la covid, la moitié est constituée par des malades d’ordre cardiovasculaire’’’, a-t-il déclaré.
Au total, 1636 patients ont perdu la vie après avoir infecté par le nouveau coronavirus depuis l’apparition de la maladie au Sénégal, le 2 mars 2020, d’après les données du ministère de la Santé et de l’action sociale.
’’Les personnes porteuses de maladies cardiovasculaires ont un risque important de faire une forme sévère de Covid-19. Ces formes graves surviennent surtout, lorsque la maladie n’était pas connue, suivie, traitée ou bien contrôlée’’, a expliqué le docteur Dia.
Intervenant lors du point quotidien sur la situation de l’épidémie, le cardiologue a insisté sur le fait que l’hypertension artérielle associée à d’autres pathologies comme le diabète, les maladies coronaires étaient les ’’principales causes de décès avec des complications sévères en contact avec le virus telles que la thrombose et l’embolie pulmonaire’’.
Le Secrétaire général de Société sénégalaise de Cardiologie a toutefois indiqué que ces formes graves ne surviennent ’’principalement’’ que chez les patients non vaccinés ou d’autres dont le parcours vaccinal n’était pas encore complète.
Il a, par conséquent, exhorté ’’ces personnes à aller se faire vacciner, à respecter le suivi médical et à respecter surtout les mesures barrières en évitant autant que possible les rassemblements’’.
Le Sénégal a enregistré 71266 cas positifs dont 55317 guérisons.
A ce jour, 14612 patients encore sous traitement dans les centres dédiés ou suivis à domicile.
par Soro Diop
LA PANDEMIE ET LES PLEURS DE LA PAROLE
Depuis la survenue de la pandémie de la Covid-19, le Sénégal s’est enrichi ou appauvri, c’est selon, d’une nuée de maîtres de la parole, spécialistes en tout et experts en rien....
Depuis la survenue de la pandémie de la Covid-19, le Sénégal s’est enrichi ou appauvri, c’est selon, d’une nuée de maîtres de la parole, spécialistes en tout et experts en rien, de nouveaux «vaccinophobes» qui envahissent les coins et recoins des réseaux sociaux, peuplent les plateaux de télévision pour toujours forcer les doses apocalyptiques. Jamais la parole n’a aussi pleuré sous le ciel sénégalais et sans doute d’autres cieux, avec cette insidieuse, funeste et stressante pandémie de la Covid-19, surtout avec sa variante très contagieuse appelée Delta ! Quelques opposants, des activistes et autres autoproclamés alerteurs et influenceurs n’ont eu cesse de faire pleurer la parole, en pleine pandémie.
Une parole accaparée par une flopée d’«experts» et autres «spécialistes», qui ne devaient pas la dire, qui ne savent pas où la dire, comment la dire et pourquoi la dire. Par leurs paroles, leurs simples paroles en guise de contributions, ils sont comme dans l’adage nietzschéen : «Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort.» La palme revient à certains opposants au point que la parole a fini par leur laisser sa part de dérisoire et de dérision. En effet, certains d’entre eux, s’ils n’ont pas franchi le Rubicon, y ont mis les pieds jusqu’à la boue. En quoi disant, à grands renforts d’élucubrations ? Que c’est le Président Macky Sall, son gouvernement et ses alliés qui ont été à l’origine de l’explosion de la pandémie à travers le pays. Ainsi donc, le Président Macky Sall a eu la force d’une ubiquité d’être le créateur et le diffuseur du Delta avec ses milliers de victimes à travers le monde ? Dans un monde globalisé où chaque jour nous avons le tableau macabre de la pandémie par pays, de telles accusations sont totalement effarantes. Mais non, dilatez-vous-en la rate, ça atténue le stress ambiant créé par ce maudit virus et ses variantes !
Ainsi donc à ouïr les apôtres de la déraison de la raison, c’est le Président Macky Sall qui a engendré la troisième vague en Inde. C’est lui qui a favorisé la recrudescence de la pandémie de la Covid-19 dans sa version Delta en France. C’est lui qui a encloué les cercueils des victimes de la pandémie en Tunisie, en Afrique du Sud. Qui a fait ressurgir la variante jusqu’en Chine. Vous voyez comment on suscite le ridicule, la risée et la dérision à travers le monde avec des accusations politiciennes de cette nature quand on n’est habité, obnubilé que par la fascination des accusations gratuites, de l’imposture, du mensonge et de la manipulation. Quand Rome brûle, on n’éteint pas le feu par des pelletées de terre sur les extincteurs. C’est un constat : les Sénégalais, dans leur écrasante majorité, faut-il encore le répéter, sont très en avance sur leur classe politique, et aujourd’hui sur les nouveaux envahisseurs que sont les activistes, les influenceurs et autres mythomanes du numérique. Leurs airs d’antan recyclés dans les réseaux sociaux ne séduisent que les oisifs du virtuel. Devenus des momies, des stars faciles des réseaux sociaux, ils ne sont plus qu’à l’estrade. L’affiche. La photo. La devanture. Le superficiel. La superficialité. Jamais dans le fond.
Dans la profondeur. Dans l’essence. Dans la quintessence. On aurait même souhaité qu’ils soient quand même dans le doute méthodique. Ce «sel de l’esprit sans qui toutes connaissances seraient pourries», pour citer Alain. Au fond, tous ces cris d’orfraie inflammatoires, ces vuvuzelas verbeux et vénéneux sont le reflet d’une catégorie bien minoritaire de moralistes parfois sans morale, qui sont incapables de proposer des solutions et s’installent allègrement dans le magistère de la parole. C’est facile. C’est un virus inoffensif. Des opposants qui n’ont que ce type de discours pour discourir à longueur de… réseaux sociaux, parfois avec des élans narcissiques dopés par de «sweet» massages sur fond maintenant d’une overdose communicationnelle, exhibent et exposent en réalité leur grand corps malade (pas de Covid-19 quand même !), pour donner le sentiment d’exister, d’être une force. Or, on ne trompe jamais tout un peuple, tout le temps.
A l’heure de la solidarité
Et vous savez ce qui les rend fous ? Le silence communicatif, les initiatives responsables et le sens de la mesure face à leur démesure dont fait montre le Président Macky Sall. Ses actes, ses décisions et ses initiatives pour endiguer les ravages de la Covid-19 brisent les ressorts de leur acrimonie. Toutes leurs prophéties apocalyptiques, comme sous l’effet d’une boule de bowling, se renversent chaque jour. Les quilles des prévisions de putschistes et ceux que mon jeune frère El Hadj Hamidou Kassé appelle les «faucho-populistes» tombent face aux décisions avisées du Président Macky Sall, constamment à l’écoute des spécialistes et de leurs recommandations avisées relatives aux mesures à prendre pour venir à bout de la pandémie. L’heure, face à ce Delta ravageur, n’est pas aux suppliques et aux répliques de gamins de la cour de récréation. Ni aux dénis répétitifs et lassants qui s’abiment à discréditer le pouvoir et à prendre intempestivement la parole pour déshonorer le pays. C’est tout sauf du patriotisme, une telle posture.
L’heure à la solidarité de toutes et tous, surtout de la part d’une opposition qui se doit d’être plus intelligente et plus utile, comme savaient bien l’être des opposants de la trempe du Pape du Sopi, Abdoulaye Wade, les défunts Majmouth Diop et Cheikh Anta Diop. De la classe dans leur position et leurs critiques, même les plus acerbes parfois. Il est possible d’avoir une opposition utile et intelligente même si le pari peut paraître pascalien, au vu de sa configuration et de ses prises de position actuelles. L’heure à des hommages à rendre au ministre de la Santé et de l’action sociale et à son équipe qui, deux ans durant maintenant, n’ont plus de vie de famille pour être au cœur d’actions qui sauvent et réconfortent. Leur abnégation, leur travail chevillé à l’exigence de résultats et à la volonté de mener une guerre résolue contre la pandémie n’échappent point aux observateurs lucides et neutres, loin de toute quête de buzz.
L’heure aux hommages à rendre au personnel de la santé, à ces blouses blanches qui, depuis deux ans, jours et nuits, parfois en payant un lourd tribut, se dévouent pour soulager les malades, pour communiquer et communier avec les populations. Comme d’autres Sénégalais, anonymes dans leur combat solidaire et citoyen, ils méritent d’entendre des paroles qui les galvanisent et qui célèbrent leur professionnalisme, leur compétence, leur héroïsme et leur patriotisme. Au président de la République, continuez à être dans le temps de l’action comme la croisade menée pour la large vaccination dont l’efficacité est démontrée par les hommes de science, loin des tohubohus et autres vacarmes des «complotistes» et anti-vaccin !
Persévérez dans les recherches de toutes les solutions possibles pour vaincre ce mal qui bouleverse et tourneboule le monde entier ! Continuez à n’être qu’à l’écoute de l’immense majorité des Sénégalais, ceux qui ont un «amour tyrannique» pour le pays ! Ils sont de bon conseil. Tout finira bien par être un mauvais souvenir. Alors, il importe de soigner la parole. Même si la Covid19 a ébranlé la certitude cartésienne de l’homme, «maître et possesseur de la nature», l’humanité a toujours triomphé des pandémies. C’est une vérité historique.
«LES INDIVIDUS QUI ONT FAIT DES COMPLICATIONS LIEES A LA VACCINATION AVAIENT D’AUTRES FORMES DE COMORBIDITES»
Beaucoup de rumeurs et de fausses informations circulent sur les vaccins, poussant d’ailleurs certaines personnes à ne pas se vacciner. Toutefois, la vaccination entraîne certaines complications comme la thrombose, mais d’après le chef de service d’hématologie de l’hôpital Aristide le Dantec, ces personnes qui ont fait des complications avaient d’autres comorbidités.
La vaccination n’a aucun effet grave sur une personne qui n’a pas de comorbidité, c’est-à-dire une maladie sous jacentes. Cette précision est du Pr Awa Omar Touré qui, cependant, a apporté quelques éclairages sur la question. A l’en croire, la thrombose est la complication majeure de la maladie. «C’est la complication qui tue essentiellement, parce que c’est un caillot de sang qui va se bloquer au niveau du poumon, entraînant une infection pulmonaire au niveau du cerveau, entraînant un accident vasculaire cérébral (Avc), et au niveau des reins entraînant une insuffisance rénale. Lorsque cela touche plusieurs organes, on parle d’hématome qui est la complication qui tue essentiellement», explique l’hématologue.
Selon le Pr Awa Omar Touré, «les maladies de réanimation sont devenues moins fréquentes depuis qu’on a commencé la vaccination. Si les patients sont vaccinés, cela devient moins grave. En tant qu’experte dans le Comité de vigilance pour la vaccination, les patients sont suivis pour éclairer la population par rapport à ces patients et à tout ce qui est dit sur les complications thrombotiques liées à la vaccination». Elle ajoute que parmi les complications liées à la présence de ces caillots dans le sang, les malades souffrant de thrombose représentent 15 à 20%. «On s’est rendu compte que parmi ces patients, beaucoup ont des pathologies anodines à la Covid-19. Les individus qui ont fait des complications liées à la vaccination avaient d’autres formes de comorbidités qui pouvaient expliquer la thrombose. Ils avaient également des facteurs héréditaires qu’ils ne connaissaient pas, pour expliquer la thrombose», explique Pr Awa Omar Touré qui indique que l’imputabilité de la vaccination par rapport aux complications n’est pas encore établie.
PRISE EN CHARGE DES MALADIES TROPICALES NEGLIGEES
7 885 156 personnes, c’est la population à risque de contracter une maladie tropicale négligée (Mtn) au Sénégal et ayant besoin de chimiothérapie préventive.
7 885 156 personnes, c’est la population à risque de contracter une maladie tropicale négligée (Mtn) au Sénégal et ayant besoin de chimiothérapie préventive. Cette révélation est du docteur Dr Ndéye M’backé Kane, coordonnatrice du Programme national de lutte contre les Mtn à la Direction de la lutte contre la maladie (Dlm) logée au ministère de la Santé et de l’action sociale (Msas). Elle s’exprimait hier, mardi 17 août, lors de l’ouverture des travaux de l’atelier du lancement officiel du Comité national de lutte contre les MTN à Dakar.
A l’instar de nombreux pays africains, le Sénégal est endémique à 13 maladies tropicales négligées sur les 20 recensées à travers le monde dont la bilharziose, les géohelminthiases, le trachome, l’onchocercose, la filariose lymphatique entre autres. Selon les acteurs de la riposte dont la coordonnatrice du programme national de ladite maladie, Dr Ndèye Mbacké Kane: «la population à risque de contracter une maladie tropicale négligée au Sénégal et ayant besoin de chimiothérapie préventive est estimée à 7 885 156 personnes ».
Et de poursuivre : « Les Mtn sont des maladies dévastatrices, mais il y a des raisons d’être optimiste car elles peuvent être prévenues et traitées grâce à des stratégies efficaces et essentielles dans la réduction de la transmission et de la charge de morbidité ».
Face aux besoins urgents de réduire le nombre de maladies négligées tropicales, le ministère de la Santé et de l’action sociale du pays a tenu un atelier hier, mardi, à Dakar. Une rencontre qui vise d’une part, la prise de conscience de l’urgence d’aller plus loin et plus vite pour éliminer totalement les Mtn au Sénégal et, d’autre part, la nécessité d’engager toutes les parties prenantes du Comité national de lutte contre les MTN à agir pour mettre en œuvre des actions durables au bénéfice des communautés affectées par ces maladies.
Pour Dr Ndèye Mbacké Kane, le Sénégal s’est engagé, à l’instar de la communauté internationale, à atteindre les objectifs de développement durable en 2030 et à combattre durablement les MTN, ceci a été réaffirmé dans le PSE. « Notre pays adhère à la feuille de route 2021-2030 de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour l’élimination et le contrôle des MTN. Le Ministère de la Santé et de l’action sociale a inscrit dans son Plan National de Développement sanitaire et social 2019–2028 la lutte contre les MTN comme une ligne d’action prioritaire » a-t-elle avancé.
Et de poursuivre : « en effet, assurer le contrôle et l’élimination définitive des MTN demeure une priorité majeure pour notre pays, non seulement en raison des gains qui seront réalisés en matière de santé, mais aussi le contrôle et l’élimination des MTN sont essentiels au développement économique».
Pour rappel, les Mtn touchent plus de 1,5 milliard de personnes dans le monde, dont la région africaine qui supporte environ 40 % de la charge mondiale de morbidité due à ces maladies qui constituent un véritable problème de santé publique.
STOP AUX MALADIES TROPICALES NEGLIGEES
Travailler à mettre les maladies tropicales négligées’’ (MTN) au centre des préoccupations représente ‘’un impératif moral et un enjeu de développement socio-économique‘’, a déclaré mardi Dr Ndèye Mbacké Kane
Dakar, 17 août (APS) - Travailler à mettre les maladies tropicales négligées’’ (MTN) au centre des préoccupations représente ‘’un impératif moral et un enjeu de développement socio-économique‘’, a déclaré mardi Dr Ndèye Mbacké Kane, coordonnatrice du programme en charge de ces maladies au ministère de la Santé et de l’Action sociale.
‘’(…) mettre fin à la négligence des MTN est un impératif moral et un enjeu de développement socio-économique d’ici 2030’’, a-t-elle dit lors de la réunion de lancement officiel du Comité national de lutte contre les maladies tropicales négligées.
‘’Nous avons fait de réels progrès, mais il est nécessaire d’accélérer et d’intensifier le plaidoyer et la sensibilisation, car ce sont des maladies qui ont des caractéristiques communes, comme la pauvreté, la stigmatisation et la discrimination, notamment pour les femmes et les filles’’, a-t-elle expliqué.
Au Sénégal, a soutenu Dr Kane, ‘’13 des 20 maladies tropicales négligées en Afrique sont endémiques’’. ‘’Il s’agit de la filariose lymphatique, de l’onchocercose, du trachome, des géohelminthiases, de la lèpre, du leishmaniose, de la gale, de la mycétome, de la rage, de la dengue, de la dracunculose, de l’envenimation à la morsure de serpent’’, a-t-elle détaillé.
Présidant cette rencontre, le Directeur de la lutte contre la maladie (DLM), Dr Babacar Guèye, a indiqué que ‘’la prise en charge des MTN constitue un volet important des objectifs de développement durable avec la réduction d’ici 2030 de 90 % du nombre de cas’’.
‘’Le Sénégal s’est engagé, à l’instar de la communauté internationale, à atteindre les objectifs de développement durable en 2030 et à combattre durablement les MTN. Notre pays adhère à la feuille de route 2021-2030 de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour l’élimination et le contrôle des MTN en faisant de la lutte contre les MTN une ligne d’action prioritaire dans son Plan national de développement sanitaire et social’’, a rappelé le Dr Guèye.
Au nom des partenaires, la directrice nationale de World Vision Sénégal, Antoinette Habinshuh, a indiqué que ‘’le fait de coordonner ces activités peut servir de catalyseur vers la durabilité de la prise en charge des maladies tropicales négligées au Sénégal’’.
‘’Pour les enfants, déclare-t-elle, les MTN sont des forts potentiels pour la malnutrition, le retard cognitif, entre autres, d’où l’intérêt de travailler ensemble pour plus de résultats.’’
La directrice du Bureau Santé de l’USAID, Nora Madrigal, relève que ‘’beaucoup d’efforts ont été faits au cours des dernières années avec le ministère de la Santé qui a conduit plusieurs traitements de masse contre ces maladies’’.
‘’Il est clair que pour être efficace, notre lutte doit être multisectorielle et inclure d’autres institutions ministérielles, car c’est ensemble que nous pouvons faire face aux besoins des communautés en matière de lutte contre les MTN’’, a-t-elle indiqué.
Le Comité national de lutte contre les maladies tropicales négligées (CNLMTN) a été mis en place le 7 juin 2021 par arrêté ministériel. Sa mission consiste à accélérer le contrôle, l’élimination et l’éradication des maladies tropicales négligées en veillant à ce que les décisions prises à cet effet soient mises en œuvre conformément aux recommandations.
MARIAMA FAYINKE RISQUE DE PERDRE LA VUE
A cause d’une négligence médicale à l’hôpital régional de Tamba où la petite fille aurait reçu dans les yeux un produit destiné à soigner son nombril, au moment où elle était à la crèche
Née en 2016 à l’hôpital régional de Tambacounda, Mariama Fayinke risque de perdre la vue, si rien n’est fait dans les plus brefs délais. Pour cause, la petite fille aurait reçu dans les yeux un produit destiné à soigner son nombril, au moment où elle était à la crèche. Agée seulement de 5 ans et demi, la petite risque de ne pas connaître une enfance heureuse dans la mesure où ses parents n’ont pas de moyens pour l’évacuer au Maroc.
En âge d’aller à l’école, Mariama Fayinke risque de ne pas connaître le même sort que les enfants de son âge. En réalité, elle serait victime d’une négligence médicale à l’hôpital régional de Tambacounda. Originaire de Hamdallaye Tessan, village situé dans la commune de Missirah, Fatoumata Diaouné a fait toutes ses visites prénatales dans le poste de santé de sa localité. A 7 mois de grossesse, elle fut conduite par son mari à l’hôpital régional de Tambacounda sur ordre de la sagefemme qui la suivait. C’est ainsi qu’elle a donné naissance à un bébé prématuré du nom de Mariama Fayinke. «Ma fille est restée à la crèche pendant une semaine. Les infirmiers lui faisaient deux pansements par jour», révèle le père de l’enfant, Moussa Fayinke. A la sortie du bébé de l’hôpital, le papa renseigne qu’il est allé dans une pharmacie pour acheter le produit que les infirmiers administraient dans les yeux de la petite Mariama. «Le produit était fini, je me suis donc rendu à la pharmacie pour m’en procurer. C’est alors que j’ai appris qu’il était destiné à soigner le nombril d’un nouveau-né et que son utilisation pourrait rendre ma fille aveugle», raconte encore, sous le choc, M. Fayinke.
Pourtant, il n’arrêtait pas d’interroger les infirmiers à propos de la couleur jaunâtre du produit en question. « A chaque fois qu’on lui administrait le produit, ses yeux prenaient la couleur jaune. On était obligé d’utiliser un mouchoir pour les nettoyer. Quand je demandais si elle pourrait voir un jour, les infirmiers me répondaient que j’étais juste pressé mais qu’elle allait voir, avec l’usage du produit». Hélas ! Ils furent tous étonnés de revoir la petite Mariama, une semaine après, avec la sclère complètement rouge, la pupille et l’iris tout en blanc. Sur demande des médecins de l’hôpital, la petite fille a été conduite chez un ophtalmologue officiant au poste de santé de Missirah. Ce dernier, de l’avis du père, était dans l’incapacité de venir en aide à Mariama du fait des dégâts déjà causés par le produit. «Dr Cissé m’a fait savoir que ma fille a besoin de faire un traitement, mais vu que les dégâts sont énormes, il est dans l’impossibilité de le faire. Cette situation a mis à nu la problématique de la prise en charge dans les hôpitaux publics», raconte le père de la petite.
«A LE DANTEC, ON M’A DIT QUE MA FILLE POURRAIT RECOUVRER LA VUE SI ELLE EST TRANSFÉRÉE AU MAROC OU EN FRANCE»
Cependant, l’espoir est permis pour cette petite innocente qui, à cause d’une négligence médicale, risque de voir son avenir hypothéqué. En réalité, après plusieurs va-et-vient entre l’hôpital régional de Tamba et le poste de santé de Hamdallaye Tessan et de Missirah, la famille Fayinke décide de conduire Mariama à l’hôpital Aristide Le Dantec. «A l’hôpital Aristide Le Dantec, on m’a fait un résumé médical dans lequel il était clairement stipulé qu’ils ne pouvaient rien faire pour la petite», se désole le papa de la fillette. Poursuivant, il révèle : «A l’hôpital Le Dantec, on m’a dit que ma fille pourrait recouvrer la vue si elle réussit à être transférée au Maroc ou en France». Une chose qui risque d’être difficile pour la famille Fayinke qui arrive à peine à assurer les 3 repas quotidiens. En outre, Moussa Fayinke s’étonne de constater que ces produits sont toujours distribués dans les structures sanitaires. Travaillant à l’hôpital de Missirah, il renseigne que «ces produits sont malheureusement distribués dans les hôpitaux où l’on ignore leur nature et leur utilisation». En outre, il révèle que la petite Mariama parvient à voir lorsque la lumière est allumée.
GINGEMBRE, CLOU DE GIROFLE, CITRON…, UN COCKTAIL TRÈS PRISÉ
Depuis le début de la pandémie du coronavirus au Sénégal en mars 2020, on note des impacts de la maladie surtout sur le plan économique
Le COVID-19 a connu depuis quelques temps une montée significative faisant entrer le Sénégal à sa troisième vague. Entre doute et panique sur les vaccins et porteurs du virus, les populations recherchent la panacée dans l’utilisation de produits tels que le gingembre, le citron et le clou de girofle. Du coup, les vendeurs de ces produits se frottent les mains.
Depuis le début de la pandémie du coronavirus au Sénégal en mars 2020, on note des impacts de la maladie surtout sur le plan économique. A côté de ces impacts, de petits commerces se sont développés à savoir les masques, les gels hydro-alcooliques ou encore les thermo flash. Dans l’univers de la troisième vague de la COVID-19, les produits comme le gingembre, le citron et le clou de girofle sont très prisés. Entre doute de l’efficacité des vaccins et la peur d’aller à l’hôpital pour suivre des soins, s’ajoutent les rumeurs qui rendent les populations de plus en plus réticentes au sujet du COVID et préfèrent s’adonner à l’automédication. Au marché Liberté 6 extension, tout semble justifier ce fait. Juste à l’entrée du marché, Modou Diouf, commerçant en alimentation générale et légumes explique : « même nous, les commerçants, ne parvenons plus à accéder suffisamment à ces produits».
En poursuivant, preuve à l’appui, tout en indexant la quantité de gingembre qu’il juge petite, étalée sous le soleil, il estime : « voilà c’est environ 25 kilos de gingembre qui me reste alors qu’en temps normal, j’en détenais une centaine de kilos. Concernant le clou de girofle, on pouvait vendre une quantité moins d’un kilo pour un mois minimum en détail, et maintenant, un kilo est insuffisant pour le mois. Quant au citron, il n’est pas en déficit, mais nous parvenons à écouler toute la quantité qu’on a en, aussi importante qu’elle soit».
LES PRIX GRIMPENT
Sans doute, comme beaucoup d’évènements, une occasion se présenterait pour grimper le prix de produits convoités. Modou Diouf ne dira pas le contraire et affiche la différence qui s’est ajoutée aux prix. « Oui, il y a une hausse des prix, le clou de girofle qui s’élevait a 5500f est maintenant à 7500f le kilo, et le gingembre est monté jusqu’à 2000 alors que le kilo était de 1200f seulement», confie-t-il.
Plus loin, toujours au marché Liberté 6, Ibrahima Dieng constate une forte demande de ces produits sans connaitre les vraies raisons. C’est ainsi qu’il affirme : « je ne savais pas que les clients achetaient ces produits pour se prévenir ou se soigner de la COVID-19, mais on ne peut pas rester 2 jours sans qu’ils nous les demandent. Généralement, ils achètent gingembre, citron et clou de girofle ensemble». A la question de savoir qui demande ces produits devenus précieux, il répond : « la plupart, ce sont des dames qui l’achètent et des hommes en âge un peu avancé, et quelquefois des jeunes».
En interrogeant les populations, les propos vont dans le même sens. En effet, Amy jeune d’une vingtaine d’années confirme : « c’est ce cocktail qui m’a soigné». Justement rétablie d’une maladie qu’elle assimile plus au Coronavirus, elle est satisfaite de l’utilisation de ces produits qu’elle juge efficace. Ya Siga, quant à elle, s’étonne de la hausse du prix de « bantamaret », une plante médicinale très recommandée pour ses vertus et qui pourtant n’attirait pas une grande attention. Elle crie ainsi : « le « banetamaret » s’élève maintenant à 300f alors qu’on pouvait l’avoir seulement à 100f, « des fois même, on l’offrait gratuitement ».