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30 avril 2025
Santé
«LE PASS SANITAIRE DEVRAIT ETRE APPLIQUE AUSSI AU SENEGAL»
C'est la conviction du professeur Papa Salif Sow, expert en maladies infectieuses et tropicales. Il est également un référent international en gestion et réponse Covid-19
Pour freiner la propagation de la Covid-19, des Etats comme la France appliquent désormais le pass sanitaire. Malgré tout, des réticences sont toujours notées dans son application. Mais, selon le Pr Pape Salif Sow, ce scepticisme et cette méfiance face aux vaccins, également constatés au Sénégal, ne devraient pas faire reculer les autorités sanitaires dans l’application d’une telle mesure.
Le professeur Papa Salif Sow est un expert en maladies infectieuses et tropicales. Il est également un référent international en gestion et réponse Covid-19. Sa conviction, c’est que le Sénégal doit faire comme la France et appliquer le pass sanitaire.
Dans une note parvenue hier à «L’AS», ce membre de l’Académie Nationale des Sciences et Techniques du Sénégal (ANSTS) a indiqué que dans les pays où il y a un stock suffisant de vaccins pour les populations, le pass sanitaire devient de plus en plus un document obligatoire pour pouvoir participer à certaines manifestations et fréquenter certains lieux publics (restaurants, grands magasins, salles de spectacle, salles de sport, entreprises).
Sur ce, souligne-t-il, ce pass sanitaire est délivré aux personnes qui sont complètement vaccinées. Fort de ce constat, il dit espérer que d’ici quelques mois, les vaccins Covid19 seront disponibles pour tous au Sénégal. A partir de ce moment, souligne-t-il, le pass sanitaire devrait être appliqué aussi dans notre pays pour protéger les populations. «En attendant d’atteindre les 70% de couverture vaccinale, il faudra continuer à bien porter correctement et fréquemment le masque (c’est à dire couvrant la bouche et le nez), limiter les déplacements non essentiels, interdire les rassemblements de masse avec forte promiscuité et enfin se désinfecter fréquemment les mains», a recommandé Pr Sow. Il ajoute qu’on a le droit de ne pas se vacciner, mais pas de mettre en danger la vie des autres personnes.
«PROFITER DES VACANCES CITOYENNES ORGANISEES CHAQUE ANNEE POUR SENSIBILISER LES POPULATIONS»
Toujours dans sa tribune parvenue à la rédaction, Monsieur Sow appelle à une mobilisation communautaire forte et des vacances citoyennes dynamiques en vue d’une appropriation de la vaccination Covid-19 par les populations. A ce jour, informe-t-il, 4,3 milliards de personnes dans le monde ont reçu au moins une dose du vaccin Covid-19. Au Sénégal, précise-t-il, la campagne de vaccination débutée depuis le 23 Février 2021 progresse, avec un total de 1.360.095 personnes vaccinées. «Rappelons que l’objectif visé, est de vacciner au moins 70%de Sénégalais âgés de plus de 18 ans pour atteindre une immunisation collective, c’est à dire une immunité de protection. Des efforts, autant qu’individuels que collectifs sont ainsi nécessaires pour accélérer la cadence de la vaccination et ainsi atteindre le plus grand nombre», souligne l’expert en maladies infectieuses et tropicales.
Mieux, Papa Salif Sowestime que la vaccination de masse réduit la probabilité de survenue de nouveaux variants par mutation du virus. Il plaide pour la formation et l’implication des relais communautaires pour une diffusion des bons messages et appropriation par les communautés. Il n’a pas manqué de proposer à ce que le gouvernement profite des vacances citoyennes organisées pour sensibiliser les populations. Il pense que pour cette année, on devrait retenir le thème de la vaccination Covid 19 pour cet évènement annuel.
Ainsi, souligne-t-il, il s’agira de former les jeunes et d’en faire des vecteurs et diffuseurs de messages d’incitation à la vaccination. De la même manière, indique le Pr Sow, il sera possible de protéger ces jeunes (filles et garçons) par la vaccination et les doter de masques de protection et de solutions hydro-alcooliques afin d’éviter toute contamination durant ces campagnes de sensibilisation sur toute l’étendue du territoire national. «Le ministère en charge de la Jeunesse devrait saisir cette opportunité pour apporter sa contribution et travailler en collaboration avec le ministère de la Sante et de l’Action Sociale», a soutenu le référent international en gestion et réponse Covid-19.
En plus des jeunes, affirme-t-il, les associations de femmes dans les quartiers devraient aussi participer à l’effort de communication et de sensibilisation sur l’importance de la vaccination Covid 19. « La contribution de ces associations féminines bien structurées sera, comme d’habitude, significative pour une appropriation par les populations. À terme, convaincre les populations d’aller se faire vacciner massivement pour freiner la propagation du virus dans nos communautés», a-t-il conclu.
LA LUTTE CONTRE LE TABAGISME, UNE QUESTION ESSENTIELLE
Saly-Portudal (Mbour), 13 août (APS) - La lutte contre la consommation des produits du tabac est une ‘’question essentielle’’ qui doit être placée au cœur des priorités des politiques publiques, a déclaré jeudi Mamadou Ndao du ministère sénégalais des Finances et du Budget.
‘’La lutte contre le tabagisme est une question essentielle et doit être placée au cœur des priorités. C’est pourquoi, au moment d’instaurer une taxe, il faut, au moins, faire une projection sur les objectifs à atteindre’’, a-t-il notamment indiqué à Saly-Portudal (Mbour, ouest).
M. Ndao procédait, au nom des autorités sénégalaises, à la clôture officielle des travaux de la conférence régionale de renforcement de capacités des pays membres de la Communauté économiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de plaidoyer en faveur d’une application effective des directives portant sur ‘’harmonisation du droit d’accès sur les produits du tabac dans l’espace communautaire’’.
La rencontre de trois jours qui avait débuté mardi, est à l’initiative du Consortium régional pour la recherche économique et sociale (CRES), en partenariat avec le ministère sénégalais des Finances et du Budget.
‘’Aussi bien sur le plan des recettes fiscales et sur la déperdition scolaire, nous constatons tous que la consommation du tabac a des effets néfastes sur la population’’, a souligné M. Ndao.
Selon lui, le contexte de Covid-19 exprime suffisamment les effets néfastes du tabac ’’puisqu’il est de plus en plus démontré que les consommateurs des produits du tabac sont vulnérables aux infections virales’’.
Pour le professeur Abdoulaye Diagne, directeur exécutif du CRES, il y a eu des ‘’points forts et des points faibles’’ en matière de lutte contre la consommation du tabac, même s’il y a eu des progrès qui ont été notés en matière de mise en place de ‘’lois plus fortes’’ dans un certain nombre de pays.
Pour ce qui concerne le Sénégal, c’est surtout la directive de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) qui a été transposée dans le dispositif réglementaire du pays, précise-t-il.
‘’C’est une bonne initiative ; il reste que cette directive de l’UEMOA est très faible par rapport à celle de la CEDEAO, dans la mesure où elle ne retient que la taxe ad valorem, alors que nous savons maintenant que les travaux que nous avons réalisés ici au Sénégal et dans les autres pays de l’Afrique de l’Ouest le confirment, il faut recourir, de façon régulière, à la taxation spécifique, la taxe d’accise spécifique pour avoir une augmentation significative des produits du tabac, a estimé Diagne.
Donc, poursuit-il, il y a un effort à faire par le Sénégal notamment en transposant aussi la directive de la CEDEAO qui donne des instruments beaucoup plus appropriés dans la lutte contre le tabagisme.
LE SENEGAL RASSURE ET RESTE VIGILANT
Face à la maladie à virus Marburg qui s’est déclarée en Guinée, appelle les populations surtout celles qui habitent dans les campagnes ou les consommateurs de viande de brousse à bien cuire les viandes
DENISE ZAROUR MEDANG & M. DJIGO |
Publication 14/08/2021
Le Sénégal demeure sur le pied de guerre avec les pandémies qui sont survenues en Afrique de l’Ouest. Face à la maladie à virus Marburg qui s’est déclarée en Guinée avec un cas confirmé le 9 aout dernier, le ministère de la Santé et de l’action sociale du Sénégal rassure.
Selon le directeur général de la santé publique, Docteur Marie Khémesse Ngom Ndiaye qui s’exprimait hier, vendredi 13 août au point de presse journalière de la gestion de la Covid, le Sénégal est en alerte. Toutefois, elle a avancé : « heureusement que d’autres cas ne se sont pas déclarés. Le second test sur un autre suspect s’est avéré négatif ».
Face à ces menaces, le Dr Marie Khemesse Ndiaye Ngom appelle les populations surtout celles qui habitent dans les campagnes ou les consommateurs de viande de brousse à bien cuire les viandes avant consommation. Une autre menace qui pèse sur le Sénégal, reste le choléra qui se traduit par des épisodes forts de diarrhée. Sur ce point, elle appelle au respect des mesures d’hygiène dans nos activités quotidiennes.
Pour rappel, pour ce qui est de la fièvre à virus Marburg, les autorités sanitaires de la Guinée ont confirmé, le 09 août dernier, un cas de cette maladie dans la préfecture de Guéckédou, au sud de la Guinée. Une première selon les autorités sanitaires de ce pays que le Marburg, une maladie hautement virulente qui provoque une fièvre hémorragique, est identifié dans le pays, et en Afrique de l'Ouest.
La maladie qui appartient à la même famille que la maladie à virus Ebola, garde des taux de létalité qui ont varié de 24 % à 88 %. La maladie commence de façon soudaine, avec une forte fièvre, des céphalées intenses et un éventuel malaise. Elle se transmet à l’homme par les chauves-souris frugivores et se propage dans l’espèce humaine par contact direct avec les fluides corporels des personnes infectées, ou avec les surfaces et les matériaux selon les experts de l’Oms.
16 DÉCÈS ET 549 NOUVELLES CONTAMINATIONS CE VENDREDI
Dakar, 13 août (APS) - Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a indiqué vendredi avoir enregistré 549 nouvelles contaminations au coronavirus et 16 décès liés au Covid au cours des dernières 24 heures.
"Sur 3581 tests réalisés, 549 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 15.33%", a-t-il annoncé dans son bulletin quotidien du jour sur l’évolution de la pandémie au Sénégal.
Ces nouvelles contaminations concernent 67 cas contacts suivis par les services sanitaires et 482 cas issus de la transmission communautaire dont 332 recensés à Dakar et 150 cas dans les autres régions du pays.
Seize nouveaux décès liés au Covid ont été enregistrés, alors que 546 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris, signale le ministère de la Santé et de l’Action sociale, sans compter 63 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation.
Depuis le 2 mars 2020, date d’apparition de la maladie à coronavirus dans le pays, le Sénégal a enregistré 70.125 cas positifs, dont 53.044 guéris, 1570 décès et 15.510 patients encore sous traitement dans les centres dédiés ou à domicile.
En ce qui concerne la campagne de la vaccination, 1.091.990 personnes ont reçu une première dose de vaccin contre la Covid19, selon le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
SIGNE ANNONCIATEUR DE MAUVAISE NOUVELLE
Le professeur Abdoulaye Lèye, a invité vendredi les patients diabétiques à bien veiller à l’équilibre de leur taux de glycémie dont "l’augmentation du jour au lendemain, et de façon isolée, peut constituer un signe annonciateur".
Dakar, 13 août (APS) - Le chef du service de médecine interne/endocrino-diabétologie de l’hôpital de Pikine, le professeur Abdoulaye Lèye, a invité vendredi les patients diabétiques à bien veiller à l’équilibre de leur taux de glycémie dont "l’augmentation du jour au lendemain, et de façon isolée, peut constituer un signe annonciateur".
’’Les patients diabétiques peuvent ne pas présenter les signes classiques de l’infection au coronavirus (fièvre, toux sèche, fatigue, difficultés à respirer ou essoufflement…)’’, a-t-il averti vendredi lors du point de presse quotidien du ministère de la Santé consacré à l’évolution de la maladie à coronavirus au Sénégal.
Le professeur Lèye signale toutefois qu’une augmentation de la glycémie du jour au lendemain et de façon isolée peut constituer un signe annonciateur de la maladie à coronavirus.
Selon l’universitaire, ’’la covid-19 peut même être une circonstance révélatrice du diabète’’.
’’Cela ne veut pas dire que c’est le coronavirus qui a favorisé le diabète. Mais il l’a juste révélé après les agressions sur les systèmes de défense de l’organisme’’, a-t-il expliqué.
Le chef du service de médecine interne/endocrino-diabétologie de l’hôpital de Pikine a par ailleurs réaffirmé que ’’ces patients peuvent bien sûr prendre le vaccin’’.
DIABETIQUES ET PV/VIH EDIFIES
Pr Abdoulaye Léye endocrinologue, s’est voulu formel. Dr Safiètou Thiam, secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le sida appelle à la confidentialité des données de victimes du Vih tout en l’incitant à aller se faire vacciner
DENISE ZAROUR MEDANG & M. DJIGO |
Publication 14/08/2021
S’exprimant au point de presse quotidien sur la situation du coronavirus au Sénégal hier, vendredi, Pr Abdoulaye Léye endocrinologue, s’est voulu formel. Aussi-a-t-il fait savoir qu’« il est important de dire que le principal facteur de protection sur lequel nous devons insister, c’est qu’actuellement tous les diabétiques en priorité, doivent aller se faire vacciner pour éviter de faire une forme grave et d’en décéder ». La seconde chose pour lui est qu’il faut absolument veiller à ce que le diabète soit particulièrement bien équilibré. Du côté de la prise en charge des personnes vivant avec le Vih en cette période de pandémie à Covid-19, le docteur Safiètou Thiam, secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le sida appelle à la confidentialité des données de victimes du Vih tout en l’incitant à aller se faire vacciner.
PR ABDOULAYE LEYE ENDOCRINOLOGUE AU CHU DE PIKINE : «Se vacciner et après poser des questions pour éviter les cas graves»
Si la Covid-19 survient chez un patient diabétique qui est bien équilibré, il a les mêmes risques que le sujet qui est non diabétique. Mais il est important de savoir que le sujet diabétique ne fait pas les mêmes symptômes de Covid-19 que le sujet non diabétique surtout en ce qui concerne les difficultés respiratoires. « Nous le savions avant même l’avènement de la Covid-19 que le diabétique ne fait pas beaucoup de fièvre même lorsqu’il fait une tuberculose. Il peut avoir des images radiologiques très importantes alors qu’il ne tousse même pas et ce sont ces mêmes caractéristiques que l’on retrouve dans la Covid19. Ce qui veut dire qu’il y aura beaucoup de formes asymptomatiques, le sujet diabétique peut faire son Covid-19 sans avoir particulièrement de fièvre, de toux … des signes classiques de la Covid-19. Ce qui veut dire qu’il faut être très vigilant » a alerté le professeur Abdoulaye Lèye, endocrinologue. Sur les signes de la Covid-19, l’augmentation de la glycémie du jour au lendemain sur quelques jours voire plusieurs semaines reste un déterminant. Entre autres causes de ce déséquilibre, il y a l’infection à Covid-19 qui couve de façon insidieuse, il faut savoir aller tester.
PRISE EN CHARGE APRES COVID DES DIABETIQUES
Le professionnel de la santé préconise dans la foulée aux diabétiques de faire un suivi régulier de ce diabète. Une autre circonstance particulière évoquée par ce dernier : le diabétique souvent quand il est de type 2 c’est-à-dire anciennement appelé non insuno-dépendant, se voit proposer des traitements qui comportent entre autres les corticoïdes. « Les corticoïdes sont indiqués lorsqu’il y a des lésions particulièrement pulmonaires relativement sévères et là le médecin traitant est obligé de proposer l’insuline. Il ne faut pas avoir peur de le prendre. Donc il ne faut pas refuser ou arrêter cette insunothérapie qui est proposée par les médecins traitants. Sinon s’il y a un retard de prise en charge de l’hyper glycémie, on va aller vers le coma asynosétrique c’est-à-dire l’accumulation du sucre et les déchets de dégradation des anomalies», a-t-il déclaré. Et de poursuivre : «à défaut de prendre ces médicaments traditionnels, nous vous exhortons fortement de ne pas abandonner vos traitement habituels surtout s’il s’agit de l’insuline. Il faut veiller à équilibrer son diabète pendant que vous n’avez pas de Covid et même après ».
COMMENT EVITER LA COVID
Pour éviter que les patients diabétiques attrapent la Covid-19 qui pourrait éventuellement amener des formes graves, le professeur Lèye a avancé : « il faut se vacciner et après se poser des questions. Il n’y a pas que le sucre, le diabète est accompagné d’autres facteurs risques cardiovasculaires tels que l’hypertension artérielle, une hyper cholestéroidie, une obésité ». Parmi les complications de cette Covid- 19, le professeur Lèye a énuméré les accidents des vaisseaux ou des artères, des veines qui font des thromboses. « Tous ces phénomènes sont majorés par la conjonction de l’hyper glycémie, l’hypertension, l’hyper cholestérol sur un terrain d’obésité. Il s’agit d’être agité quelques heures ou quelques jours pour que les phénomènes de thrombose soient favorisés », a-t-il laissé entendre.
PRISE EN CHARGE DU GOITRE
La pathologie thyroïdienne est plus connue sous le nom de goitre. « Quand on a une pathologie thyroïdienne traitée ou pas, on peut prendre les médicaments que l’on vous prescrit lorsque vous avez des symptômes de Covid 19. Il n’y a pas de problème d’interaction médicamenteuse » a-t-il estimé. Et de poursuivre : « si on a un problème thyroïdien sous forme de goitre, c’est une augmentation simplement ou alors il y a une hyper tyroïdie ou simplement que la glande ne fonctionne pas bien, on parle de l’hypertiroidie. Les traitements sont longs, il ne faut pas les suspendre. Il faut continuer à prendre les traitements prescrits pour gérer les symptômes de la Covid 19 ». A l’endroit du personnel soignant, faire la Covid 19 en ayant une pathologie thyroïdienne si c’est un goitre simple peut favoriser la survenue de ce qu’on appelle une tyroïdie sur aigue. Selon le professeur Lèye, comme il y a une agression virale qui s’intéresse aussi à la tyroïdie et crée une inflammation en l’espace de quelques jours, on peut avoir des symptômes d’hyperthyroïdie : frémissement, amaigrissement et énervement, on ne dort pas bien, on a de l’hypersudation et ça, on ne se précipite pas pour traiter. « Il faut le signaler, il faut surveiller, savoir attendre 6 semaines, deux mois ou plus pour refaire un contrôle du bilan thyroïdien sans trop aller se précipiter au traitement parce que c’est une situation généralement transitoire. Encore une fois, s’il y a des patients qui ont des problèmes thyroïdiens qui sont programmés à la chirurgie ».
PRISE EN CHARGE DE L’INSUFFISANCE SURRENALIENNE
Il y a certaines personnes qui présentent une glande surrénale qui ne fonctionne pas bien. Cette pathologie donne le stress. Le cortisol permet de lutter contre les agressions. Pour le spécialiste Lèye, si le patient a une insuffisance surrénalienne, il y a un traitement continu avec l’hydro cortisol. « S’il y a une infection, une agression quelconque sur le sujet, il doit savoir majorer leurs doses bien entendu avec les conseils de leur médecin traitant. Et s’il y a des vomissements, passer aux injections puisqu’une insuffisance surrénalienne aigue peut entrainer le décès dans les heures ou jours qui viennent s’il y a retard de prise en charge. Ces patients peuvent aller se faire vacciner et prendre les médicaments contre la Covid 9 sans craindre une interaction médicamenteuse »
COVID-19 : BILAN DU VENDREDI 13 AOUT 2021 16 décès, 63 cas graves, 549 nouvelles contaminations
Dans son communiqué sur l’évolution de la Covid-19 au Sénégal, le ministère de la Santé et de l’Action Sociale a déclaré hier, vendredi 13 août, 549 nouveaux positifs sur 3581 tests effectués, soit un taux de positivité de 15,33%, 63 cas graves admis dans les services de réanimation, 546 patients guéris et 16 décès liés à l’épidémie. Les nouveaux cas de Covid-19 sont constitués de 67 cas contact et de 482 cas issus de la transmission communautaire. Il s’agit de 332 pour la région de Dakar répartis entre : 236 pour le département de Dakar, 8 pour Keur Massar, 42 pour Pikine, 34 pour Guédiawaye et 12 pour Rufisque. Les 150 autres cas ont été recensés dans les autres localités dont 26 à Ziguinchor, 23 à Saint-Louis, 21 à Touba, 14 à Thiès, 8 à Mbour, 7 à Matam, Sokone et Tivaouane, 4 à Kolda, 3 à Bignona, Dagana, Diourbel, Joal et Richard-Toll, 2 à Dioffior, Kaolack, Oussouye, Pout, Popeunguine et Sédhiou, 1 à Bounkiling, Diakhao, Fatick, Kanel, Linguère et Tamba. A ce jour, depuis l’apparition de l’épidémie au mois de mars 2020, 70125 cas ont déclarés positifs dont 53044 guéris, 1570 décédés, et donc 15510 sous traitement. Selon le ministère de la Santé et de l’Action, le jeudi 12 août 2021, 11481 personnes ont été vaccinées, portant le nombre total à 1 091 990.
DR SAFIETOU THIAMDU CONSEIL NATIONAL DE LUTTE CONTRE LE SIDA (CNLS) : «La confidentialité sur le statut sérologique des personnes doit être respectée»
Une nouvelle stratégie de prise en charge pour les personnes vivant avec le Vih Sida a été définie par le Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls) en cette période de pandémie. Selon la secrétaire exécutive, Docteur Safiétou Thiam, les Pv/Vih peuvent avoir une dotation en médicaments de plusieurs mois. « Il est prévu des livraisons multimois de médicaments Arv (trois à six mois de médicaments) pour éviter aux personnes de venir quand ils ne sont pas malades dans les centres de santé » a déclaré Dr Thiam hier, vendredi 13 août lors de son passage au point de presse journalière sur la gestion du coronavirus au Sénégal. Et de demander aux personnes vivant avec cette pathologie, de continuer à respecter leur traitement antirétroviral (Arv). Toutefois en cas de difficulté pour accéder au traitement, « nous le savons, les services peuvent être occupés, les Pvvih peuvent appeler leur médecin traitant, peuvent appeler les médiateurs en santé ou la ligne verte du ministère de la Santé pour trouver d’autres possibilités d’accès au traitement ou de livraison » a-t-elle recommandé.
COVID ET VIH
Si une personne infectée au Vih Sida contracte le coronavirus et si l’hospitalisation n’est pas nécessaire, Dr Safiétou Thiam a avancé : « elle peut être traitée à domicile selon le protocole établi par le ministère de la Santé et de l’action sociale (Msas). Mais il est important pour ces personnes de savoir que ce que nous demandons, c’est de prendre contact avec leur médecin et de reconnaitre les signes de gravité pour aller très vite se rendre à l’hôpital ». Des signes de gravité qui ont pour nom ; difficultés respiratoires, sensations de compression thoracique, sentiment de désorientation ou toute autre évolution négative de leur état de santé. « Il est important que les Pvvih, nous le répétons, même si elles sont traitées pour la Covid 19, qu’elles continuent leur traitement contre le Sida ».
Sur la prise en charge des Pv/Vih, la secrétaire exécutive du Cnls a insisté sur la confidentialité. «Ce que nous demandons, c’est que la confidentialité sur le statut sérologique des malades soit respectée au cours du traitement» a-t-elle souligné. Et de demander aux Pv/Vih d’aller se faire vacciner : « les résultats des effets cliniques de la Covid 19 chez les personnes vivant avec le Vih ont été étudiés et nous avons remarqué qu’il y a un risque accru de développer une forme grave de Covid 19 chez ces personnes vivant avec le Vih. Sur la vaccination, les Pv/Vih doivent se vacciner contre la Covid 19, quel que soit leur statut sérologique, leur taux de Cd4 et leur charge virale car les bénéfices potentiels du vaccin sont largement supérieurs aux risques »
GESTION DE LA PANDEMIE
Des médecins préconisent encore un comité scientifique et une amélioration de la communication gouvernementale
A l’heure du chacun pour soi, des médecins donnent les... voies de sortie de la troisième vague du covid-19 à travers surtout la mise en place d’un comité scientifique, l’amélioration de la nouvelle approche communicationnelle du ministère de la Santé pour aider la population à mieux saisir le discours de sensibilisation. Surtout, surtout, ils conseillent au Gouvernement d’être proactif.
La troisième vague de coronavirus est marquée dans notre pays par une explosion des nouvelles contaminations, des cas graves et, hélas, des décès. Plus inquiétant, les cas communautaires métastasent dans le pays. En sept jours, sur les 4243 personnes infectées, les 3789 sont issues de la transmission communautaire. Soit 89,30 % des cas répertoriés entre le 05 et le 11 août dernier. Cette hausse des cas serait-elle liée à un défaut de communication entre les autorités sanitaires et la population ? D’après les explications de notre consultant en santé, Dr El Hadj Ndiaye Diop de l’hôpital Ndamatou de Touba, il n’y a pas de changements de comportements notables au niveau de la population à propos du port de masque, de la distanciation physique et des rassemblements. Selon ce médecin, les cas qui grimpent sont liés à «l’évolution naturelle» de la pandémie. Il estime que le virus va continuer à se propager jusqu’à atteindre un taux d’immunisation collective qui freinera sa progression. L’atteinte de ce stade supposera au préalable une augmentation des hospitalisations, des cas graves et des décès.
Quand le virus dicte sa loi
«Quand vous ne faites rien ou quand les mesures sont insuffisantes, c’est le virus qui dicte sa loi», dit ce professionnel de la santé qui considère qu’il n’y a « pas mille solutions » à cette pandémie qui touche le monde entier. Sauf que, dit-il, chaque pays a choisi sa stratégie en fonction de ses moyens et de sa marge de manœuvre. Malheureusement, se désole-t-il, «nous n’avons pas de moyens dans ce pays et la marge de manœuvre des autorités se rétrécit de jour en jour. Conséquence, c’est le règne et l’individualisme, et à chacun sa voie». S’adressant à la population, le médecin légiste Dr Amadou Sow, pense que le seul moyen qui reste maintenant, c’est la prise de conscience. Qu’il faudrait donc travailler à avoir une prise de conscience individuelle. Autrement, estime-t-il, «on a péché dans la pédagogie de l’exemple. Les autorités de quelque bord qu’elles puissent être n’ont pas été exemplaires dans leurs comportements, et voilà le résultat. On ne peut plus se permettre des interdictions. Je pense qu’on doit plus que jamais — en tout cas ceux qui ont la chance d’être des leaders —, avoir des comportements exemplaires et travailler à avoir une prise de conscience individuelle par rapport à ce danger qui nous guette et, in fine, on aura peut-être la réaction voulue. A ce moment-là, les gens s’adapteront librement et individuellement, sans pour autant qu’on prenne des mesures restrictives. Lesquelles, quelques fois, ne sont même pas compatibles avec notre économie et nos réalités socio-culturelles. Il faudrait que les gens puissent adopter librement la bonne position ou la position voulue en adoptant notamment les gestes barrières. Pour moi, c’est ce qu’il faut faire actuellement au sein de la communauté. Mais on ne peut plus se permettre de prendre des mesures restrictives. Parce que, d’une part, ces mesures ne sont pas efficaces, d’autre part, l’autorité, qui devrait prendre ces mesures, n’a plus cette légitimité si je peux m’exprimer ainsi «. Autrement dit, Dr Amadou Sow demande donc à tout un chacun de choisir sa voie.
Continuer à prêcher la bonne parole
Il demande aussi à l’Etat et aux acteurs de la santé de continuer à prêcher la bonne information dans le but de convaincre les populations. «On doit miser sur la capacité des Sénégalais à comprendre les véritables enjeux pourvu qu’on leur donne les bonnes informations. Que chacun suive sa voie, mais aussi que chacun fasse son job. Que le Gouvernement mette les moyens et fasse dans la transparence, que les acteurs de la santé continuent aussi à faire leur travail tout en contribuant faisant dans la sensibilisation dans une démarche pédagogique afin d’amener les sceptiques à changer de position.» Le médecin légiste Dr Amadou Sow a ainsi fait focus sur la nouvelle approche communicationnelle du ministère de la Santé. Une nouvelle stratégie qui serait à parfaire parce qu’il y aurait des manquements par rapport à la fréquence journalière assez rapprochée, au profil des personnes qui communiquent compte tenu des sujets qui sont abordés. « Il y a un jour, ce sont des directeurs d’hôpitaux qui sont venus pour nous parler de l’activité des centres de traitement épidémiologique en analysant même quelque part des données médicales. Ce qui me semble poser problème. S’il s’agit de l’activité du Cte, personne n’est mieux indiqué que le responsable de ce centre pour le faire, et il peut valablement présenter et commenter les chiffres médicaux. Le fait qu’on utilise un directeur d’hôpital qu’on n’a jamais vu parler de questions de médecine, ça peut nous amener à nous poser des questions « estime-t-il.
Améliorer la communication gouvernementale
De l’avis du Dr Amadou Sow, il y aurait un problème de cohérence globale et d’harmonisation des discours. «Il faut que ces gens parlent le même langage. Un jour, on a vu un des communicants donner des recommandations différentes de ce que semble dire le ministre. La preuve, ce matin, il y a un autre communicant qui est venu tenir le même langage que le ministre, contredisant son collègue de la veille». Tout ça, dit-il, parce qu’il y a un maillon manquant, c’est-à-dire le comité scientifique qui devrait être ce cadre d’échange entre les spécialistes de la santé, les médecins eux-mêmes pour parler le même langage. «Il faudrait qu’on offre à la médecine, à travers ses différentes spécialités, un cadre dans lequel ses composantes puissent échanger et harmoniser leurs positions. Il faut qu’on fasse l’effort d’avoir moins de contradictions entres les personnels de santé. Tant qu’on n’aura pas un cadre qui permettra aux uns et aux autres de confronter leurs idées et de se convaincre mutuellement, on aura toujours ces prises de position divergentes. Faute de quoi, on ne pourra pas empêcher quelqu’un d’aller au nom de la liberté — je ne sais pas si cette liberté est accompagnée de responsabilité ou non —, dire ce qu’il pense. C’est parce que cette personne peut être un médecin ou un agent de santé mais n’est pas spécialiste du domaine dans lequel elle s’exprime et n’a même pas fait l’effort d’aller chercher l’information et de comprendre ce qui se passe.
Hélas, la population ne va pas la voir comme un citoyen lambda mais elle dira que c’est un médecin qui a prêté serment qui a dit telle ou telle autre chose. Or, Dieu sait que ce qu’a dit ce médecin ne tient peut-être pas la route du point de vue scientifique. Il faut qu’on fasse un travail dans le sens d’harmoniser les positions sans qu’il y ait une unanimité ou un complot sur le dos des Sénégalais. Pour cela, il faut un cadre qui permettrait aux acteurs de la santé de se parler et de confronter leurs arguments scientifiques » selon Dr Amadou Sow. « Hélas, on n’a pas un tel cadre jusqu’ici et les conséquences sont là. Dr Sow va sortir dans les médias dire ce qu’il pense quelques fois à tort. D’autres vont sortir ... sans compter maintenant les accusations çà et là. Sur cet aspect, je pense qu’il faut qu’il y ait une transparence par rapport à la gestion et que, s’il y a des accusations ou des informations qui peuvent être vraies ou fausses, il faut que celui qui a la responsabilité de gouverner puisse éclairer la lanterne des Sénégalais sur ces questions parce que ça déteint aussi sur la campagne ou la politique qui est en train d’être menée» ajoute notre interlocuteur. Qui demande d’aller vers une proactivité. «Il faut être très proactif ou anticiper même. Par exemple, cette communication qu’on est en train de faire sur le vaccin, depuis janvier, on avait dit qu’il fallait que le ministre donne la bonne information dans un premier temps aux médecins, aux acteurs de la santé et que ces derniers puissent à leur tour parler aux populations. On ne l’a pas fait. On a attendu six mois après pour faire une communication sur cette vaccination. Le temps était largement suffisant pour les anti-vaccins, ceux qui développent les théories « complotistes » de semer le doute dans la tête des uns et des autres. Je pense qu’il faut qu’on soit proactif, et qu’on aille retrouver ceux qui véhiculent les mauvaises informations... Est- ce que le ministère a un dispositif qui permet de communiquer via Whatsapp ou d’être instantané, pour qu’à chaque fois qu’il y a une fausse information qui circule, dans la minute qui suit où dans les heures qui suivent, on puisse rétablir la bonne information ? Je pense que c’est une seule fois que j’ai vu un communiqué qui disait que telle information qui était distillée dans les réseaux sociaux était fausse». Selon notre interlocuteur, il faudra mettre à contribution les leaders religieux, coutumiers, communautaires en leur donnant les bonnes informations pour qu’ils puissent communiquer, parler avec les populations et ne pas axer le discours sur uniquement «aller vous faire vacciner», «le vaccin est bon»... Il propose d’aller au-delà de ces discours et essayer de savoir les véritables blocages afin de les lever.
LES SPECIALISTES EDICTENT LES BONNES CONDUITES
Les femmes enceintes peuvent se faire vacciner à n’importe quel moment de leur grossesse.
Les femmes enceintes peuvent se faire vacciner à n’importe quel moment de leur grossesse. Selon le professeur Abdoul Aziz Diouf, gynécologue obstétricien à l’hôpital de Pikine et par ailleurs membre de l’Association sénégalaise des gynécologues obstétriciens du Sénégal, il y a plus de bénéfice à prendre un vaccin anti Covid que de ne pas en prendre. D’un autre côté, Dr Nafissatou Touré, pneumologue à Fann, appelle les personnes qui présentent des maladies respiratoires à aller se faire vacciner pour prévenir des cas graves mais surtout le port de masque qui pourrait les aider ainsi que la continuité du traitement afin d’éviter des infections même en dehors du coronavirus.
PR ABDOUL AZIZ DIOUF, GYNECOLOGUE : 21 cas notifiés à l’hôpital de Pikine dont 4 décès
Pour le professeur Abdoul Aziz Diouf, concernant la fréquence élevée en raison des changements physiologiques et immunitaires survenant au cours de la grossesse, la femme enceinte est exposée à un risque accru d’infection par le coronavirus. Cette virulence est beaucoup plus marquée lorsque la femme est au 3e trimestre de la grossesse. Au centre hospitalier de Pikine disposant récemment d’un Centre de traitement épidémie (Cte) et à l’hôpital Youssouf Mbargane de Rufisque, 21 cas de Covid chez les femmes enceintes et allaitantes ont été recensés. Selon le professeur Abdoul Aziz Diouf, gynécologue obstétricien à l’- hôpital de Pikine, l’âge moyen de ces femmes était de 30 ans et parmi les 21 cas, deux allaitantes. « Nous avons noté 6 cas graves dont l’atteinte pulmonaire était supérieure à 75%. Nous avons malheureusement enregistré quelques décès maternels et cette augmentation des cas avec l’apparition du variant Delta n’épargne pas les femmes enceintes », a renseigné le professeur Diouf hier, dans le point de presse quotidien sur la Covid19. Parlant des manifestations cliniques de la maladie chez la femme enceinte, le professeur Diouf a soutenu que plusieurs études ont montré que les femmes enceintes affectées depuis le début de la pandémie sont susceptibles d’être admises en soins intensifs ayant besoin d’une ventilation invasive que les femmes non enceintes qui sont en âge de procréer. « Il faut également comprendre que d’autres pathologies de la grossesse peuvent être au-devant de la scène et masquer la Covid-19. Ainsi nous suggérons au personnel de soins, de chercher la Covid-19 pour certaines complications obstétricales telles que le syndrome d’infecteur, l’hypertension artérielle associée à la grossesse, les menaces d’accouchement prématuré, soit en cas de perte fœtale » a-t-il déclaré. Et de poursuivre : « les risques encourus par la mère et son enfant constituent la troisième question. Des études de grande valeur ont montré qu’il y a un risque accru d’avortement d’accouchement prématuré ou de césarienne »
DESINFECTIONS QUI SURVIENNENT AU 3EME TRIMESTRE DE GROSSESSE
Pour le Sénégal, le professeur Diouf a renseigné : « pour notre série hospitalière, toutes les grossesses étaient au 3e trimestre, les formes graves représentaient 30%, l’accouchement était prématuré à 27% et le taux de césarienne était très élevé au-delà de 42% ». Et d’ajouter : « pour les femmes qui n’ont pas encore accouché et que nous suivons, nous avons remarqué quelques cas d’hypotrophie fatale. Comme nous l’avons annoncé, quatre femmes enceintes ont perdu la vie ». Revenant sur les facteurs aggravant de la Covid-19, le spécialiste a déclaré : « comme d’autres facteurs qui aggravent la Covid-19 chez la femme enceinte, il y a l’hypertension artérielle associée à la grossesse, l’obésité, le diabète et l’asthme qui sont des pathologies fréquemment rencontrées. Nous signalons que nous remarquons des morts fœtales chez des patients qui présentaient dans les jours précédents un syndrome opaque».
VACCINATION ETFEMME ENCEINTE
Compte tenu de la virulence du variant Delta particulièrement chez la femme enceinte, du risque important de la morbidité et de la mortalité liée à la Covid-19, le professeur Abdoul Aziz Diouf a avancé : « le ministère de la Santé et de l’action sociale (Msas) et l’Association sénégalaise des gynécologues obstétriciens recommandent la vaccination chez la femme enceinte à tout âge de procréer, les femmes allaitantes mais également les femmes désireuses de grossesse ». Selon la blouse blanche, les bénéfices de la vaccination chez la femme enceinte sont nettement supérieurs pour le couple mère-enfant que chez la femme non enceinte non vaccinée. « La vaccination des femmes enceintes réduit non seulement la morbidité et la mortalité infantile mais réduit également la morbidité fœtale due aux accouchements prématurés. » Surla préférence de vaccins à la vue que le Sénégal détient trois antigènes pour lutter contre la maladie, le spécialiste a déclaré : « tous les vaccins actuellement disponibles au Sénégal peuvent être administrés. Il faut souligner également la nécessité du respect des mesures barrières et même en étant vacciné. Nous exhortons enfin les femmes à fréquenter les structures sanitaires pour tous les besoins liés à la santé de la reproduction que ce soit les consultations prénatales, post natales, les visites de Planification familiale ou les consultations gynécologiques tout court »
PR NAFISSATOU OUMAR TOURE CHEF DU SERVICE PNEUMOLOGIEDE L’HOPITAL FANN : « Le port de masque réduit les infections »
Les personnes censées faire des détresses respiratoires sont entre autres des patients asthmatiques, ceux qui ont une bronchite chronique, porteuses de fibrose pulmonaire ou bien ceux qui ont une insuffisance respiratoire chronique. Pour cette catégorie de personnes, le professeur Nafissatou Oumar Touré, chef du service pneumologue de l’hôpital de Fann, conseille le port de masque, même étant vacciné. « Nous insistons sur les mesures barrières qui sont valables pour tout le monde mais qui sont plus valables pour ces personnes à risque et qui sont plutôt fragiles au niveau de leur appareil respiratoire. Et le port de masque peut les aider à éviter de développer des infections », a laissé entendre le professeur Touré. Et de recommander la poursuite des soins pour éviter les cas graves. Les personnes qui vivent avec une ou des pathologies respiratoires ont payé le plus lourd tribut de la pandémie avec son lot de décès. Une situation qui s’explique, selon le professeur Touré, par leur fragilité face aux virus, bactéries et autres. « Ces complications peuvent être liées certes à l’infection à Covid mais peuvent être aussi liées à un déséquilibre dû à l’infection respiratoire chronique associé à la Covid. Ce qui peut entrainer une formation de symptômes qui peut arriver à un stade de forme compliquée parfois nécessitant une réanimation » a-t-elle renseigné.
COMMENT EVITER LES FORMES GRAVES
Pour le professeur Nafissatou Touré, les personnes asthmatiques, bronchites ou avec fibrose ou encore avec une insuffisance respiratoire doivent obligatoirement continuer à se faire suivre dans les structures de santé. « Parce que ce sont des pathologies avec lesquelles elles vivent et vont continuer à vivre. Donc l’infection à Covid ne devrait pas leur faire peur au point de ne pas aller fréquenter les structures sanitaires, voir leur médecin pour un suivi de leur pathologie », a-t-elle préconisé. Et d’ajouter: « ils doivent aller consulter pour avoir un traitement médical correct et l’objectif, c’est d’avoir un équilibre de leur pathologie chronique. Cet équilibre permet s’ils contractent la Covid d’avoir moins de risque de développer des formes graves. Ils doivent également suivre les indications de leur médecin s’ils sont sous traitement ».
APPEL A LA VACCINATION
Toute personne asthmatique, porteuse d’infection aussi chronique, toute personne souffrant d’insuffisance respiratoire, doit aller obligatoirement se faire vacciner au niveau des structures de santé. Selon le professeur Nafissatou Touré, « nous les exhortons à y aller parce que cela permettra de réduire le risque de faire des formes graves qui peuvent être mortelles. Derrière cela, il faut continuer à faire attention aux autres éléments qui peuvent déstabiliser leur pathologie chronique. »
DÉFIS MAJEURS DE SANTÉ PUBLIQUE
Les maladies liées à la consommation des produits du tabac constituent des ’’défis majeurs’’ de santé publique, indique le Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES)
Saly-Portudal (Mbour), 12 août (APS) - Les maladies liées à la consommation des produits du tabac constituent des ’’défis majeurs’’ de santé publique, indique le Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES) dans les termes de référence de la conférence régionale de renforcement qui se tient actuellement, à Mbour, sur cette problématique.
’’La consommation des produits du tabac et son impact sur l’occurrence des maladies qui lui sont liées sont des défis majeurs de santé publique’’, a souligné le CRES.
Cette rencontre internationale qui prend fin cet après-midi, après trois jours de travaux, vise à renforcer les capacités des participants en faveur d’une application effective des directives portant harmonisation du droit d’accès sur les produits du tabac dans les Etats membres de la CEDEAO, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
’’La prévalence du tabagisme augmente régulièrement en Afrique et la prévention de son augmentation, en particulier chez les jeunes, reste une grande préoccupation des pays en développement dont la majorité a ratifié la convention cadre de l’OMS de lutte anti-tabac (CCLAT)’’, explique-t-on dans le texte.
Selon la CCLAT, la taxation des produits du tabac est le meilleur instrument pour réduire la consommation de tabac, en particulier chez les personnes vulnérables.
C’est pour cette raison que la CEDEAO a adopté, en décembre 2017, une nouvelle directive visant à durcir la politique de taxation du tabac.
’’Cette directive qui fixe un taux minimum de taxe ad valorem de 50% et une taxe spécifique de deux centimes de dollar américain par tige est fondée sur un ensemble d’arguments théoriques et d’évidences empiriques’’, précise le CRES.
En dépit de son importance avérée, cette directive, notamment son article 14 prévoyant la création d’un comité régional et des comités nationaux de suivi, tarde à être appliquée.
Le CRES fait noter que des changements progressifs de politiques fiscales sont déjà entrepris par certains gouvernements.
L’objectif recherché à terme est de mettre en place un système de taxation efficace, de manière à ce que les taxes d’accise représentent au minimum 75% du prix de vente au détail des paquets de cigarettes.
par Oumou Wane
COVID-19, SILENCE, ON MEURT
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - L’OMS est très loin de son objectif d’au moins 30 % d’Africains vaccinés d’ici à la fin de l’année. Et la raison, tout le monde la connaît : c’est la loi du plus fort
#SilenceDuTemps - Quoi de pire que le silence des nations, cette indifférence assourdissante devant l’injustice flagrante que subit encore une fois l’Afrique face au Covid-19 ?
Le monde entier, à commencer par l’Afrique elle-même, a d’abord feint de croire que nous serions épargnés par ce fléau épidémique. C’était sans compter la virulence du variant Delta qui met à genoux nos capacités sanitaires et porte à bout nos soignants, sans parler de l’impact socio-économique désastreux depuis le début de la pandémie.
Deux chiffres suffisent à situer l’ampleur du péril pour l’Afrique : à ce jour, moins de 2 % de sa population estimée à 1,4 milliard d’habitants bénéficie d’une couverture vaccinale complète et seulement 1% des doses de vaccins mondiales a été attribué au continent. La pénurie est telle que le directeur des opérations de la Banque mondiale, Axel van Trotsenburg, qualifiait mercredi 14 juillet la situation « d’inacceptable ».
Est-ce suffisant cependant ces beaux sentiments à l’endroit de l’Afrique ? Cela soulagera-t-il nos cimetières qui sont débordés ? L’OMS est très loin de son objectif d’au moins 30 % d’Africains vaccinés d’ici à la fin de l’année. Et la raison, tout le monde la connaît : c’est la loi du plus fort ! C’est une affaire de gros sous et que l’on ne me taxe pas ici de simplisme, car ce serait quoi alors ?
19,50 € la dose et il faut maintenant en compter trois. Même les Chinois achètent désormais eux aussi du Pfizer, leur propre vaccin étant insuffisant. Comment voulez-vous qu’on fasse ? Qu’en est-il pour les pays pauvres ? C’est là que le bât blesse, car sauf à vacciner toute la planète, nous n’en aurons jamais fini de cette pandémie et de ses variants.
Devant cet « égoïsme vaccinal », l’OMS a demandé mercredi 4 août un moratoire pour l’administration d’une troisième dose de rappel dans les pays riches alors que les pays pauvres peinent à se vacciner de la première.
Dans ce contexte pandémique, la logique de "réparation" des pays riches et des géants étrangers qui dominent dans nos pays doit s’appliquer activement et urgemment. Les dégâts environnementaux notamment occasionnés par l'activité des entreprises par nature productrices de richesses doivent être compensés par une vision plus regardante par rapport au bénéfice social des Africains.
Je ne veux pas revenir au passé de triste mémoire, mais le monde entier n’a jamais hésité à se servir en Afrique quand il fut question de puiser dans ses ressources naturelles ou humaines.
L'histoire des rapports entre la France et l'Afrique par exemple, justifierait à elle seule un partenariat plus concret et entier dans la course aux vaccins, à un moment où les décès dus au Covid-19 atteignent un niveau record sur le continent.
Avec son développement économique fulgurant avant la pandémie et un climat des affaires stabilisé, le Sénégal quant à lui reste une terre propice pour les PME du monde entier. Or aujourd’hui, on ne peut plus voir l’Afrique uniquement comme un territoire où les opportunités sont légion, avec sa population qui va passer de 1,2 à 2 milliards d’habitants en 30 ans.
Je ne veux pas cependant ajouter de la polémique à la pandémie, mais il faut que la vaccination se fasse et je préfère croire, comme notre président Macky Sall que « la production de vaccins en Afrique n’est pas une utopie », plutôt que de succomber aux « silences du temps ».
Oumou Wane est diplômée de Lettres, experte en communication. Après avoir travaillé dans différentes agences de communication, elle a créé en 1995 l’agence Booster. Installée à Rome depuis de nombreuses années, elle est la présidente de la chaîne de télévision sénégalaise Africa 7.