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1 mai 2025
Santé
UN RECORD DE 31 DÉCÈS LIÉS AU COVID
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a fait état mardi d’un nombre record de 31 décès liés au Covid-19net 336 nouvelles contaminations pour le compte des dernières 24 heures
Dakar, 10 août (APS) - Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a fait état mardi d’un nombre record de 31 décès liés au Covid-19net 336 nouvelles contaminations pour le compte des dernières 24 heures.
Sur 2.208 tests réalisés au cours de cette période, 336 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 15, 29%, annonce le directeur de la Prévention, docteur El Hadj Mamadou Ndiaye.
Les nouvelles infections enregistrées concernent 20 contacts suivis par les services de santé et 316 cas relevant de la contamination communautaire, dont 230 à Dakar, a précisé M. Ndiaye, au cours du point quotidien sur l’évolution de la maladie à coronavirus au Sénégal.
Il a signalé que 495 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris, contre 66 cas graves pris en charge dans les services de réanimation.
Le directeur de la Prévention a par ailleurs fait état d’un nombre record de 31 décès liés au Covid-19 en 24 heures, un chiffre jusque-là jamais atteint au Sénégal depuis le début de la pandémie en mars 2020.
Depuis cette date, un total de 68.348 personnes ont contracté le virus au Sénégal, 51.566 ont, depuis, recouvré la santé, 1526 en sont décédées et 15255 sont encore sous traitement.
Concernant la campagne de vaccination démarrée en février dernier, le ministère de la Santé et de l’Action sociale renseigne qu’à ce jour, 1.051.082 personnes ont reçu au moins reçu une dose de vaccin au Sénégal.
DE LA NÉCESSITÉ D' INTENSIFIER LA COMMUNICATION SUR LA VACCINATION
Dakar, 9 août (APS) - AND JEF/ PADS/Authentique encourage le gouvernement à intensifier la communication sur la vaccination anti-Covid pour une adhésion massive de la population,indique un communiqué transmis à l’APS.
La formation dirigée par Landing Savané rappelle que ’’le succès de toute campagne de vaccination de masse passe entre autres, par une démarche participative, intégrée et persuasive".
Dans cette dynamique, AND JEF/PADS/Authentique exhorte "le gouvernement à mettre en place en plus d’un comité national, des comités départementaux de vaccination présidés par les préfets et former des présidents des Conseils départementaux, des médecins, des maires, des notables, des religieux, des associatifs, la société civile et de tous ceux qui par la position sociale ou leurs fonctions sont susceptibles de populariser la vaccination".
AJ/A salue "les efforts des personnels de santé qui ont obtenu de grands succès dans la lutte contre la pandémie’’ et encourage "le gouvernement à accélérer l’équipement des laboratoires et structures sanitaires en appareils de pointe mais également le processus de production de vaccins entamé et piloté par l’Institut Pasteur de Dakar".
La formation qui accorde ’’une grande importance à la santé publique’’ salue aussi ’’la mesure de gratuité de l’oxygène prise par le chef de l’État au niveau des structures privées et demande d’aller plus loin en nouant avec elles des partenariats pour une meilleure prise en charge des malades et à moindre coût".
AND JEF/ PADS/A exhorte les populations à la vaccination et au ’’respect scrupuleux’’ des mesures barrières et appelle les acteurs politiques et la société civile à ’’une union sacrée autour du président de la République pour l’amélioration durable de l’état de santé de l’ensemble de la population’’.
LE VARIANT DELTA TOUJOURS TENACE
Les autorités sanitaires en charge de la gestion du coronavirus font état d’enfants touchés par la maladie, le Pr Ousmane Ndiaye, Chef de service pédiatrie à Albert Royer, a apporté des éléments de réponses
Depuis quelques jours, les autorités sanitaires en charge de la gestion du coronavirus font état d’enfants touchés par la maladie. Une situation qui n’est pas courante car, lors de la première vagie, un cas avait été notifié par le ministre, rien pour la deuxième vague. Pour le point de presse quotidien consacré à la Covid hier, lundi, le Pr Ousmane Ndiaye, Chef de service pédiatrie à Albert Royer, a apporté des éléments de réponses au moment où Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye, directeur général de la santé publique renseigne sur la propagation du variant Delta, alors que le Service d’hygiène donne les recettes pour bien désinfecter les maisons et les objets à moindre coût.
PR OUSMANE NDIAYE, CHEF DE SERVICE PEDIATRIE A ALBERT ROYER : 15 enfants atteints
Pour le professeur Ndiaye, actuellement, force est de constater qu’il y a une augmentation très importante des cas pédiatriques atteints de Covid. « Il y’a une augmentation des cas graves au niveau pédiatrique certainement due à l’agressivité de cette troisième vague avec le virus mutant Delta. Il faut dire qu’à ce jour, nous avons recensé au niveau d’Albert Royer 15 cas qui ont été hospitalisés pour des signes de gravité» a-t-il renseigné.
Et de poursuivre : « nous avons tenu à les hospitaliser compte tenu de la situation épidémiologique, les Centres de traitements épidémiqes Ctes sont très débordés. Il y a aussi une spécificité qu’il faut prendre en compte car la prise en charge des cas sévères pédiatriques a des particularités ».
Pour le professeur Ndiaye, parmi ces 15 cas, il y a 4 décès au sein de l’hôpital d’enfants Albert Royer. « Les deux premiers étaient des drépanocytaires et les deux autres n’avaient pas de comorbidités mais qui sont très jeunes parce que nous avons recensé un patient de 8 mois, cela veut dire qu’il a été contaminé par son environnement » a-t-il renseigné.
Et d’ajouter : «chez les enfants, il est important de mettre en place des stratégies au niveau des communautés et des familles puisque la vaccination est l’une des principales armes qui va permettre d’endiguer cette épidémie, toutefois jusqu'à ce jour, nous n’avons pas encore de vaccins pour les moins de 18 ans. De ce fait, il faudra renforcer les mesures barrières et elles concernent non seulement les enfants mais aussi les familles, le personnel médical qui peut transmettre le virus aux enfants ». L’autre élément est que si la population est très bien vaccinée, il y a moins de contaminations des enfants.
Pour rappel, l’hôpital d’enfants Albert Royer a aménagé un secteur de prise en charge adapté aux enfants en les isolant et en y mettant les moyens.
LE VARIANT DELTA TOUJOURS ACTIF
Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye, directrice générale de la santé publique a renseigné que les laboratoires leur signalent que sur 100 tests, les 60% sont issus du variant Delta pour l’institut Pasteur et 70% pour l’Iressef. Une révélation qui l’amène à dire : «celui qui a le variant Delta peut contaminer 6 à 10 personnes. Donc, nous pouvons comprendre pourquoi la transmission est rapide. Nous lançons un appel aux localités qui ont un taux de vaccination faible d’aller se faire vacciner et cela va permettre de diminuer les cas graves qui sont souvent sources de décès».
LES BONNES PRATIQUES DE DESINFECTION
Pour Maodo Malick Diop, médecin-Colonel chef du Service national de l’Hygiène, « il suffit d’avoir une part d’eau de javel et vous mettez 4 part d’eau. En le faisant, vous avez une solution de 0,5% qui désinfecte tous les objets touchés ».
Concernant la prévention et la désinfection dont son département à la charge, le médecin colonel a renseigné : « le lavage des mains est une pratique très courante dans notre société. L’hygiène des mains constitue la mesure individuelle la plus efficace pour la prévention et le contrôle des infections parce que les mains sont contaminées partout. En nous lavant fréquemment les mains, nous pourrons continuer à réduire la transmission du virus. Il y a aussi la désinfection dans les domiciles. Parce que les malades qui sont dans ces lieux touchent pas mal d’objets. Ces objets une fois touchés peuvent constituer des sources de transmission du virus. Il faut alors désinfecter les maisons à l’eau et au javel ».
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UN CAS DE FIÈVRE DE MARBURG DÉTECTÉ EN GUINÉE, LES PAYS VOISINS EN ALERTE
Dakar, 9 août (APS) - La Guinée a confirmé, lundi, la détection sur son territoire d’un cas de la maladie à virus de Marburg, le tout premier en Afrique de l’Ouest, a rapporté le Bureau Afrique de l’OMS, en soulignant que les pays voisins étaient en alerte.
’’Les autorités sanitaires de la Guinée ont confirmé aujourd’hui un cas de la maladie à virus de Marburg dans la préfecture de Guéckédou, au sud du pays. C’est la première fois que le Marburg, une maladie hautement virulente qui provoque une fièvre hémorragique, est identifié dans le pays, et en Afrique de l’Ouest’’, indique l’OMS dans un communiqué.
L’agence onusienne souligne que ’’la maladie à virus de Marburg, qui appartient à la même famille que le virus responsable de la maladie à virus Ebola, a été détecté moins de deux mois après que la Guinée a déclaré la fin de l’épidémie d’Ebola qui avait éclaté au début de l’année’’.
’’Des échantillons prélevés sur un patient aujourd’hui décédé et testés par un laboratoire de terrain de Guéckédou ainsi que par le laboratoire national guinéen de la fièvre hémorragique se sont révélés positifs au virus de Marburg. Des analyses complémentaires effectuées par l’Institut Pasteur du Sénégal ont confirmé ce résultat’’, lit-on dans le communiqué.
Il rappelle que ‘’le patient avait été soigné dans une clinique dans la localité de Koundou à Guéckédou, où une équipe d’enquête médicale avait été dépêchée afin d’étudier l’aggravation des symptômes chez le patient’’.
La maladie commence de façon soudaine, avec une forte fièvre, des céphalées intenses et un éventuel malaise. Les taux de létalité ont varié de 24 % à 88 % lors des épidémies précédentes, en fonction de la souche virale et de la gestion des cas, explique la même source.
Elle signale que bien qu’il n’existe pas de vaccins ou de traitements antiviraux approuvés pour traiter le virus, la réhydratation par voie orale ou intraveineuse et le traitement des symptômes spécifiques améliorent les taux de survie.
Actuellement, un éventail de traitements potentiels, notamment des produits sanguins, des thérapies immunitaires et des traitements médicamenteux font l’objet d’évaluation, indique le communiqué, rappelant qu’en Afrique, des flambées précédentes et des cas sporadiques ont été signalés en Afrique du Sud, en Angola, au Kenya, en Ouganda, et en République démocratique du Congo.
Cité dans le communiqué, Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique a déclaré : ’’Nous saluons la vigilance et l’action d’investigation rapide des agents de santé guinéens. Pour éviter que la propagation du virus de Marburg n’atteigne un rythme fulgurant, nous devons l’enrayer dès maintenant’’.
’’Nous travaillons avec les autorités sanitaires locales afin de mettre en œuvre une riposte rapide basée sur l’expérience et l’expertise acquises par la Guinée dans le cadre de la gestion de l’épidémie de la maladie à virus Ebola, qui se transmet de manière similaire’’, a-t-elle ajouté.
Le communiqué assure qu’une première équipe de dix experts de l’OMS, dont des épidémiologistes et des socio-anthropologues est déjà sur le terrain et fournit un appui aux autorités sanitaires nationales.
Ces autorités ’’’s’attèlent à mener au plus vite une enquête approfondie, et à intensifier les interventions d’urgence allant notamment de l’évaluation des risques à la surveillance de la maladie, la mobilisation communautaire et le dépistage, les soins cliniques, la lutte anti-infectieuse et la fourniture d’un appui logistique’’.
Selon L’OMS, ’’la surveillance transfrontalière est renforcée de sorte à pouvoir détecter rapidement un cas éventuel’’.
’’Les pays voisins sont en alerte. Les dispositifs mis en place en Guinée et dans les pays voisins dans le cadre de la lutte contre la maladie à virus Ebola s’avèrent essentiels à l’action d’urgence contre le virus de Marburg’’, lit-on dans le communiqué.
L’OMS rappelle que la maladie à virus de Marburg se transmet à l’homme par les chauves-souris frugivores et se propage dans l’espèce humaine par contact direct avec les fluides corporels des personnes infectées, ou avec les surfaces et les matériaux.
VIES SOUS OXYGENÈ
Au Cte de l’hôpital Dalaal Jamm, le personnel médical est sur le grill pour maintenir en vie des patients sous assistance respiratoire et d’autres dans le coma en réanimation. Il y a des destins… en suspens en quête de second souffle
En plus de l’explosion des cas positifs et de décès, la troisième vague de Covid-19 a été exacerbée par des problèmes d’oxygène et de lits. Au Cte de l’hôpital Dalaal Jamm, le personnel médical est sur le grill pour maintenir en vie des patients sous assistance respiratoire et d’autres dans le coma en réanimation. Il y a des destins… en suspens en quête de second souffle.
La troisième vague, provoquée par le variant Delta, a déferlé sur le pays avec son lot de cas positifs et de décès. Elle a évidemment secoué l’infrastructure sanitaire jusque dans ses fondations avec un déficit d’oxygène, de lits avec la saturation des Centres de traitement des épidémies (Cte). A l’hôpital Dalaal Jamm, installé dans le ventre mou de la banlieue, à Golf, l’un des plus grands et premiers Cte de la région de Dakar, le temps est figé dans l’évolution de la pandémie. Depuis le début de la maladie, l’hôpital a enregistré plus de 240 décès et reçu plus de 80 patients en difficulté respiratoire. Néanmoins, la structure dispose d’un plateau médical pour assister les patients internés à la «Zone rouge» réservée aux patients en formes graves. Comment vivent-ils aujourd’hui dans cette structure hospitalière ? Est-ce qu’ils sont pris en charge correctement par la structure ? Comment se fait l’assistance au sein du Cte ? Est-ce que la structure est prête à faire face à cet afflux de cas positifs qui ne tarit pas ? Jeudi 5 août. Il est 12h…
Pr Louise Fortez, responsable du Cte, ouvre les portes de la structure, tend les Equipements de protection individuelle (Epi) pour offrir un système de défense maximale au visiteur. Dans la «Zone rouge», appelée aussi «Périmètre de tous les dangers», le bruit des machines est assourdissant. Au bout d’un long couloir très bien éclairé se nichent les chambres où sont internés les malades sous traitement. Certains sous oxygène continuent de recevoir l’air artificiel pour s’agripper au fil de la vie. Il flotte un sentiment de tristesse et d’impuissance. R. Diop, âgée de 66 ans, restée pendant plusieurs jours, sous assistance respiratoire, se projette déjà sur les retrouvailles avec sa famille. Elle se remet progressivement après des jours de lutte contre le virus. Elle revient de loin : «On m’a transportée en urgence à Dalaal Jamm. J’étais dans un état assez compliqué, je ne pouvais pas contrôler cette toux. Au-delà de cette maladie, j’avais pensé surtout à ma famille. Je me pose toujours la question, et pendant toute cette période je suis restée chez moi. Je ne sais pas où est-ce que j’ai pu choper cette chose. Mais je sais que c’est effroyable. Si ma mémoire est bonne, c’est une semaine avant la fête de la Tabaski. J’étais avec ma famille, elle a commencé par des toux persistantes, alors là j’ai compris que j’ai chopé la chose. C’est ainsi qu’on m’a mis en rapport avec un docteur.»
Après avoir appris qu’elle était positive au Covid-19, elle a senti le monde se dérober sous ses pieds. Mais, elle a été rassurée par le traitement mené par l’équipe du Pr Fortez. Il y a une nette amélioration de sa santé dégradante il y a quelques semaines. Agé de 70 ans, un homme s’accroche à la vie grâce à un masque d’oxygène. Mine froissée, tendue, son épouse raconte : «Il était parti en voyage au village. Et lorsqu’il est rentré, il avait une petite fièvre et toussait beaucoup surtout, avec son âge ce n’était pas facile. Heureusement que nous l’avons très vite évacué à l’hôpital. C’est ainsi qu’après les tests, les résultats ont été positifs. Et sous l’assistance du personnel, d’ailleurs très dynamique, aujourd’hui bien vrai qu’il est sous respiratoire oxygène, il va mieux. C’est propre et on désinfecte tout le bâtiment de jour comme de nuit.» Au Service de réa, une dame, qui a subi une césarienne, reprend des forces avec son masque à oxygène. Sur place, l’équipe d’urgentistes reste au front pour garder ses patients encore sur terre. Aujourd’hui, les malades sont nombreux dans ce Cte, pris dans un maelström de sentiments. Fatalistes, mais déterminés, apeurés, mais résilients, ils se battent pour vaincre le coronavirus.
Pour certains, c’est une souffrance quotidienne : ils ont du mal à se retourner sur leur lit, n’arrivent pas à prononcer des mots audibles et implorent le Ciel pour recouvrer la santé et quitter cette «Zone rouge»…. Où rode la mort. Au service de la morgue, les deux équipes de garde sont harassées par ces mois de pandémie. Chef de service, Victor Mendy vient de noter sur son registre bien tenu, deux cas de décès dans cet après-midi du vendredi 6 août. Patron de ce service depuis le 7 juillet 2020, il n’a jamais vu «autant de morts». Ainsi va la vie imposée par le Covid-19.
Pr Louise Fortez, responsable du Cte : «A l’heure actuelle, la fatigue commence à se faire sentir»
«C’est le 27 mars (2020) que le Cte a ouvert ses portes. A cette date jusqu’au jour d’aujourd’hui (5 août), nous avons enregistré 3 mille patients. 2 mille 600 sont sortis. 240 sont décédés. Nous avons un taux de mortalité de 7,8%. Lors de la première vague, nous avons eu 64 décès. Pour la deuxième, nous avons eu 80 décès et au cours de ces trois derniers mois, nous avons enregistré plus de 50 décès au niveau du Cte. Au début, ces décès concernaient uniquement des patients âgés, certains qui étaient diabétiques, ou avaient l’hyper-tension artérielle. Mais au cours de cette vague parmi ces décès, nous avons des sujets jeunes. Mais également des femmes enceintes qui sont arrivées dans des tableaux sévères. Et par rapport à la prise en charge tout se passe bien, il y a plusieurs spécialités, plusieurs personnes notamment les médecins, nous avons les infirmiers, les hygiénistes, les agents du Service national d’hy giène, les assistants sociaux. Il y a les gynécologues qui ont eu à réaliser 8 césariennes de femmes qui sont arrivées dans un tableau grave. Et nous avons eu à déplorer le décès de deux (2) femmes enceintes après la césarienne. Nous sommes dans cette prise en charge depuis le mois de mars. Nous sommes rodés aujourd’hui dans cette prise en charge. Mais il faut dire qu’à l’heure actuelle, la fatigue commence à se faire sentir. On ne sait pas quand est-ce que cette 3ème vague va diminuer au niveau national. Et je profite de cette occasion pour lancer un appel à tous les Sénégalais pour leur dire que le Covid-19 est une réalité dans notre pays. Il faut respecter les mesures préventives et les mesures barrières. C’est vrai que nous les connaissons, mais il reste à les appliquer. Eviter les rassemblements et lorsque vous vous sentez malade, il ne faut pas prendre seulement des médicaments et rester chez vous. Il faut vite vous rendre à l’hôpital pour voir ce qu’il en ait. Si vous avez chopé cette maladie, vous serez vite pris en charge. Pour les signes, si vous avez mal à la gorge, ou une grippe, il y a des tests de diagnostic dans les structures. En 15 mn, on peut vous dire si vous êtes malade ou pas. Parce que souvent, quand nous avons eu à faire l’audit des décès de la deuxième vague et même de la troisième vague, ce sont des patients qui décèdent dans les prochaines 24h ou 48h parce que tout simplement ils sont arrivés dans un tableau très sévère.»
Dr Fatoumata Ba, chef du service de réanimation : «La particularité de cette troisième vague…»
«Généralement on prend quatre à six patients maximum. C’est ce qu’on peut prendre pour l’instant. On essaie de réguler avec le Samu national. Mais ces derniers temps, il y a un grand afflux, il y a des malades qui viennent directement vers la structure. Quand on reçoit des patients en détresse respiratoire, on ne peut pas ne pas les prendre. Et heureusement, il y a beaucoup qui s’en sortent. La particularité de cette troisième vague est que nous avons beaucoup de jeunes et de femmes enceintes. C’est différent de la première vague où il y avait beaucoup de vieux. Devant vous, c’est une patiente qui était en état de grossesse. On vient juste de lui faire une césarienne, elle était en détresse respiratoire. Et on a dû la mettre sous assistance respiratoire. Le bébé est à la néonatalogie parce que c’est un prématuré. La maman est dans un état très grave. Et depuis notre intervention, nous avons perdu 3 femmes. Sinon, on a réussi à sauver les autres mais on n’a pas pu récupérer les bébés.»
Victor Mendy, responsable de la morgue «C’est un milieu particulier»
«Ici toutes les disposition sont prises. Nous avons des équipements de protection. C’est un milieu particulier. Nous avons des agents qui ont été formés pour préparer un mort atteint de Covid-19. Parce que c’est n’est pas donner à tout le monde de pouvoir le faire professionnellement avec tous les risques de contamination. Et c’est géré par le service hygiénique de l’hôpital. Nous avons 20 tiroirs ou casiers pour les corps, tous opérationnels. Ces tiroirs portent des affiches qui montrent qu’il y a un corps à l’intérieur. Et quand il y a un décès, c’est le couloir qui mène directement à la Zone rouge où passent les corps. C’est bien sécurisé.»
PLUS D’UN MILLION DE PERSONNES VACCINEES CONTRE LA COVID-19
Face à la furie de la pandémie, les populations continuent de jour en jour de se rendre dans les lieux dédiés à la vaccination contre le coronavirus pour prendre leurs doses
Face à la furie de la pandémie, les populations continuent de jour en jour de se rendre dans les lieux dédiés à la vaccination contre le coronavirus pour prendre leurs doses. D’après les dernières estimations, 1020569 personnes ont été déjà vaccinées sur l’étendue du pays
Démarrée le 23 février 2021, la campagne de vaccination contre le coronavirus a connu des débuts timides. Mais avec l’augmentation du nombre de décès liés à la maladie ces dernières semaines, elle s’est accélérée à la vitesse grand V.
Selon les autorités sanitaires, 1020569 personnes ont déjà pris leurs doses pour mieux s’armer contre le virus qui a fait, d’après les dernières estimations, 1482 décès sur l’étendue du territoire national. Ces statistiques montrent visiblement que le discours en faveur du vaccin semble de plus en plus prendre le dessus sur la propagande des anti-vaccins, dirigée pour la plupart du temps par des pseudo-experts sur les réseaux sociaux. Cependant, si on se fie au ministère de la Santé, le Sénégal continue toujours de subir la furie de la covid-19. Pour les autorités sanitaires, le virus a tué 15 personnes le vendredi et 10 autres le samedi. Ce qui fait dire à beaucoup de spécialistes que le pays risque la catastrophe, si les populations ne continuent pas de se ruer vers les centres de vaccination et les vaccinodromes.
Ces derniers craignent également que la réticence contre le vaccin ne soit fatale pour le Sénégal en cas de quatrième vague. En ce qui concerne les nouveaux cas enregistrés au cours du week-end, le département ministériel dirigé par AbdoulayeDiouf Sarr a annoncé que sur 4050 tests réalisés dans le bilan quotidien du samedi, 648 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 16,00 %.
Les cas positifs d’avant-hier sont composés de 70 cas contact et 578 cas issus de la transmission communautaire. Ces derniers sont répartis comme suit : 259 pour le département de Dakar ; 48 pour le département de Rufisque ; 30 pour le département de Guédiawaye ; 17 pour le département de Pikine ; 17 pour le département de Keur-Massar. Dans les autres localités du Sénégal, 27 contaminations communautaires ont été signalées à Ziguinchor ; 26 à Thiès ; 21 à Touba ; 12 àDahra et Mbour ; 11 à Richard-Toll et Saint-Louis ; 09 à Pout ; 08 à Joal ; 07 à Bignona et Thilogne ; 06 à Tivaouane ; 05 à Kolda, Kaolack, Mékhé et Tamba ; 04 à Fatick ; 03 à Goudomp, Guinguinéo, Keur Momar Sarr et Sokone ; 02 à Koumpentoum et Matam ; 01 à Birkilane, Coki, Kébémer, Louga, Ndoffane, Niakhar, Passy, Popeunguine, Sédhiou et Vélingara.
Pour la journée d’hier, sur 4093 tests réalisés dans le bulletin quotidien, 681 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 16,64 %. Les cas positifs de ce dimanche sont composés de 64 cas contact et 617 cas issus de la transmission communautaire. Ces derniers sont répartis comme suit : 257 pour le département de Dakar ; 45 pour le département de Rufisque ; 44 pour le département de Guédiawaye ; 17 pour le département de Pikine ; 10 pour le département de Keur-Massar.
Dans les autres localités du Sénégal, 41 contaminations communautaires ont été signalées à Saint-Louis ; 32 à Touba ; 25 à Thiès ; 21 à Ziguinchor ; 19 à Mbour ; 17 à Kaolack ; 16 à Richard-Toll ; 14 à Dioffior ; 10 à Tivaouane ; 06 à Fatick ; 05 à Diourbel et Thiadiaye ; 04 à Koumpentoum et Matam ; 03 à Foundiougne, Gossas et Guinguinéo ; 02 à Bambey, Joal, Kolda, Oussouye et Tamba ; 01 à Bounkiling, Goudomp, Ndoffane, Passy, Saraya et Vélingara. Depuis l’apparition du coronavirus jusqu’à présent, 67579 cas de covid-19 ont été enregistrés au Sénégal, dont 50533 guéris. Actuellement, 15563 patients sont sous traitement, dont 69 dans un état grave.
«TOUTE GRIPPE EST SYNONYME DE COVID-19 JUSQU’À PREUVE CONTRAIRE»
Face à ce constat, Dr Cheikh Tacko Diop, directeur de l’hôpital de Fann qui abrite un Cte, a appuyé sur la sonnette d’alarme
Pour Dr Cheikh Tacko Diop, directeur de l’hôpital de Fann qui abrite un Cte, en cette période de troisième vague, « toute grippe est synonyme de Covid jusqu’à preuve du contraire. Seul le test rapide peut départager».
Face à ce constat, il a appuyé sur la sonnette d’alarme pour dire : « il est important de signaler aux populations que la vaccination est déterminante parce jusqu’à aujourd’hui, nous ne voyons pas des gens vaccinés atteints par la Covid-19, transférés dans les services de réanimation. Il faut alors insister sur la vaccination ».
Sur la prise en charge des malades Covid-19 dans son établissement qui abrite un Cte, Dr Tacko Diop a déclaré dans un constat global qu’ en urgence, des malades viennent tard le soir après une semaine de grippe. Il s’agit souvent selon lui, des personnes de différents âges qui ont ou pas de comorbidités. « A l’arrivée au service d’urgence, elles bénéficient des tests de diagnostic rapides qui permettent de déterminer s’elles sont atteints de Covid-19. Celles qui le sont, sont transférées au centre de traitement des épidémies où il y a parfois des tensions de lits », a-t-il renseigné.
Et de poursuivre : « dans ce cas, nous travaillons avec le Samu pour que la régulation soit faite ». Parlant de la capacité litière de Fann, Dr Tacko Dio a renseigné : « nous avons 36 lits pour les cas sévères. Le constat est que tous les cas sévères sont des patients qui viennent avec un taux d’atteinte de poumons supérieur à 50% ».
Et d’attester : « il arrive également que les patients graves se retrouvent en réanimation où d’autres lits qui permettent de prendre en charge ces patients dans des conditions assez sécures. Nous constatons que les patients que nous avons jusqu’ici reçus au niveau de la réanimation de manière générale et pour la plupart du temps, ce sont des patients qui n’ont jamais pas eu de vaccination anti-Covid-19 ».
Concernant le suivi des malades de Covid déclarés guéris, Dr Tacko a déclaré que des consultations post Covid-19 se font en particulier au niveau du service de pneumologie qui est organisé pour consulter tous les mardis et mercredis des malades en cas d’urgences. « Ce service pneumologie est doté de 30 lits qui permettent de prendre des patients en charge dans les conditions correctes » a-t-il renseigné.
En plus du personnel qualifié, Dr Diop a avancé : « nous disposons d’un service d’aide au diagnostic qui est suffisamment correct parce que permettant à tous les patients qui ont besoin de faire des analyses de laboratoire, de le faire sur les lieux mais aussi de bénéficier du scanner ».
Sur les besoins en oxygène au niveau de Fann, le directeur de cet établissement de niveau 3 a soutenu : « nous disposons de deux centrales qui permettent de prendre en charge tous les patients qui ont besoin d’une quantité importante d’oxygène. Actuellement, pour les cas sévères, cela va jusqu’à 50 litres et les cas graves 100 litres pour certains patients. Nous sommes dotés de deux centrales d’oxygène et appuyés par les gaziers de la place qui nous fournissent en quantité suffisante de l’oxygène ».
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LE COVID AU MIROIR DE LA SOCIO-ANTHROPOLOGIE
Cheikh Ibrahima Niang parle de la situation sanitaire en dégradation ces dernières semaines à l'aune de la troisième vague du Coronavirus, au micro de Baye Omar Guèye dans l'émission Objection sur Sud FM
Cheikh Ibrahima Niang parle de la situation sanitaire en dégradation ces dernières semaines à l'aune de la troisième vague du Coronavirus, au micro de Baye Omar Guèye dans l'émission Objection sur Sud FM
LA TABASKI, SUPER ACCÉLÉRATRICE DE LA PANDÉMIE
La propagation inquiétante du Coronavirus ces semaines passées s’est en effet traduite par une multiplication par 9 des cas entre le mois de juin et celui de juillet
La propagation inquiétante du Coronavirus ces semaines passées s’est en effet traduite par une multiplication par 9 des cas cumulés de Covid-19, entre le mois de juin et celui de juillet. L’annonce est du nouveau directeur du Centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous), Dr Alioune Badara Ly. Ce dernier fait aussi état de 99 décès, rien que pour la semaine dernière.
Le coronavirus ne cesse de gagner du terrain. Ainsi, entre le mois de juin et celui de juillet, le nombre de cas cumulés de Covid-19 a été multiplié par 9. L’information est du nouveau directeur du Centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous), Dr Alioune Badara Ly.
S’exprimant lors du point sur l’évolution du Covid-19 qui a repris hier sur les antennes de la Rts 1, le nouveau directeur du Cous soutient en effet que «comparé aux mois de juin et de juillet, le nombre de cas cumulés a été multiplié par 9».
Pour les décès, rien que pour la semaine passée, 99 ont été enregistrés. Cette augmentation des nouvelles contaminations n’est pas sans conséquence, à en croire Dr Ly. Elle a engendré un manque de lits. «Aujourd’hui, on tourne autour d’une augmentation moyenne de 90 à 100 lits, chaque semaine», a déclaré le successeur du Dr Abdoulaye Bousso au Cous.
Mais les autorités sanitaires s’activent déjà pour trouver une solution à cette tension litière. «Nous anticipons, avec les directeurs des hôpitaux, sur les modalités d’augmentation de lits au niveau des Cte ou même d’enrôler d’autres structures sanitaires qui n’étaient pas dans le dispositif et de rouvrir certains Cte qui n’étaient toujours pas fonctionnels. C’est le cas notamment de Matlaboul Fawzeyni», informe le Dr Alioune Badara Ly. Dr Ly a aussi déclaré sur une radio de la place que la Tabaski est l’une des explications de la recrudescence de cette maladie. «Aujourd’hui, il va y avoir un avant Tabaski du point de vue épidémiologique, un pendant, mais surtout un après Tabaski qui concentrent toute notre attention sur l’évolution de la maladie à Dakar et dans les autres régions. Il faut rappeler que pendant la Tabaski, nous avions un nombre de cas légèrement en baisse. Cela peut s’expliquer du fait que plusieurs Sénégalais se sont rendus au niveau de leur localité pour fêter, mais aussi par l’avènement des tests de diagnostic rapide», a expliqué le successeur du Dr Bousso.
Selon toujours le Dr Alioune Badara Ly, la semaine qui a suivi la Tabaski, une légère hausse dans certaines régions a été notée.
LE GOUVERNEMENT RELOOKE SA STRATEGIE
Le Sénégal semble être dans un éternel recommencement concernant la lutte contre la covid-19 qui fait rage depuis plus d’un an
Le Sénégal semble être dans un éternel recommencement concernant la lutte contre la covid-19 qui fait rage depuis plus d’un an. Alors qu’il avait décidé de lever toutes les mesures anti Covid-19, il y a de cela quelques mois, le gouvernement cherche à reprendre la main dans la gestion de la Covid-19 dans un contexte marqué par les ravages du variant Delta.
Au mois de mars dernier, presque toutes les restrictions visant à lutter contre la Covid-19 étaient levées au Sénégal, coïncidant avec la chute du nombre de contaminations de l’épidémie au quotidien. Le Sénégal mettait le cap sur la reprise économique après près d’un an de crise. La vie « normale » commence à reprendre son cours. Des rassemblements se tiennent partout dans le pays où la distanciation physique et le port du masque sont essentiellement absents notamment avec la tournée dite économique du Chef de l’Etat, les rencontres des membres de l’opposition etc.
La communication autour de la campagne de vaccination anti Covid-19 qui avait pourtant démarré, semble ralentir. Ce qui avait fini par renforcer davantage le scepticisme et la défiance d’une frange de la population et le relâchement dans le respect des gestes barrières. Cependant, depuis quelques semaines, le Sénégal est confronté à une poussée de l’épidémie de la Covid-19 avec des chiffres record de nouveaux cas et de morts au quotidien.
Les hôpitaux sont submergés, certains manquent de lits et d’oxygène et la transmission communautaire reste au cœur du problème. La hausse s’est produite très rapidement et les alertes se multiplient face au variant Delta hautement transmissible et plus virulent. Une situation inconcevable il y a quelques mois et qui a chamboulé l’agenda du gouvernement. Face à cette troisième vague, le gouvernement cherche à reprendre la main, après avoir été sévèrement critiqué pour sa gestion de l’épidémie et pointé du doigt dans la progression de l’épidémie. Sur ce, il est en train de replacer l’enjeu sanitaire au centre du jeu avec des nouvelles décisions.
La semaine dernière, le ministère de l’Intérieur a prorogé l’arrêté prescrivant le port obligatoire du masque dans les lieux publics et privés pour une durée de trois mois à compter du 30 juillet 2021. A ces nouvelles mesures, s’ajoute la reprise du point quotidien à la télévision. Depuis hier, vendredi 6 août, le rendez-vous quotidien est de retour à la télévision nationale pour faire le point sur l’évolution de l’épidémie au Sénégal. Le gouvernement a aussi décidé de la gratuité de l’oxygène dans les centres de traitement de l’épidémie dans les cliniques privées. Il sera à la charge de l’Etat du Sénégal et permettra, selon le ministre de la Santé et de l’Action Sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, de « soulager les patients qui ne verront plus sur leurs factures la ligne oxygène ».
Le parc des expositions de Diamniadio sera érigé comme site extrahospitalière pour les cas graves de Covid-19, à en croire le directeur des Centres des opérations d’urgence sanitaires, Dr Alioune Badara Ly.
Dans le même sillage, le Sénégal a reçu plusieurs doses de vaccins anti covid-19 et a relancé la communication autour de la vaccination. Il faut dire que la gestion de la Covid-19 par le gouvernement est loin d’être un fleuve tranquille surtout avec la troisième vague où il est critiqué de partout. Pourtant, le Sénégal était cité en exemple en septembre 2020 dans la gestion de la covid-19 par la revue américaine Foreign Policy.