Le directeur de l’hôpital Dalal Jamm le précise : il n’y a pas de tension d’oxygène dans les structures publiques de santé. Moussa Same Daff regrette donc les accusations de Dr Babacar Niang à qui il réclame du «respect» à l’égard des agents de santé du public. Dans cet entretien, M. Daff décline la situation du Centre de traitement des épidémies de l’hôpital situé à Guédiawaye.
Quelle est la situation dans le Centre de traitement des épidémies de l’hôpital Dalal Jamm dans la lutte contre le Covid-19 ?
Comme depuis le début de la pandémie, on est en train de prendre en charge les malades. Nous sommes en train de prendre ce que nous pouvons. La preuve, c’est que pratiquement tous nos lits de réanimation sont occupés. Globalement, l’ensemble de nos lits sont occupés. Il y a des malades qu’on a vus aux urgences parce qu’on ne peut pas les laisser rentrer chez eux. Nous sommes en train de les recevoir aux urgences pour une oxygénothérapie. Il y a des malades admis dans les zones tampons, c’est-à-dire des endroits où ils doivent attendre les résultats de leurs tests. Souvent, quand ils arrivent on leur fait le test, mais ils ont besoin d’être oxygénés. Du coup, on ne peut pas les laisser rentrer à la maison. Il y a des malades dont les tests sont négatifs, mais dont la prise en charge nécessite une oxygénothérapie. C’est la raison pour laquelle à l’intérieur du Cte, pratiquement les malades sont bien pris en charge. Egalement dans les extensions du Cte, on a ad¬mis des malades parce que leur état de santé le nécessite. Le corps médical ne peut pas avoir des malades venus dans un tableau très difficile et les laisser partir.
Quelle est la capacité d’accueil de l’hôpital Dalal Jamm ?
Elle est de 100 lits. Compte tenu de la demande, on est en train de l’étendre à 140 et en plus de la réanimation, ce sera 145 lits. Nous faisons de notre mieux. C’est la capacité la plus grande de tous les Cte.
Il y a combien de lits de réanimation exactement ?
On en a 4. Là également nous sommes en train de l’étendre de 6 à 9 lits de réanimation.
C’est insuffisant, non ?
C’est vous qui le dites.
Par rapport au nombre de cas graves…
Je pense quand même que les malades qui y viennent sont pris en charge dans la mesure des possibilités de l’hôpital. Tous les malades n’ont pas besoin d’être admis en réanimation. Dans les Cte, s’il y a des soins qui nécessitent réellement une réanimation, les médecins prennent les dispositions idoines.
Est-ce que vous connaissez une tension en oxygène ?
Non. Je le dis et le répète : l’oxygène est là. La centrale de l’hôpital fonctionne. C’est couplé à des racks d’oxygène que le ministère de la Santé met à notre disposition. Donc aujourd’hui, la quantité d’oxygène à l’hôpital est suffisante. Hier (lundi), nous étions à 61% de malades qui étaient sous oxygène. C’étaient 70 malades. Si chaque malade est sous 15 ou 25 litres, c’est ce qui entraîne souvent une tension dans les réseaux d’oxygène. Cette polémique sur la tension de l’oxygène est un faux débat. A la date d’hier (lundi), le ministère a injecté dans le système 125 mille m3. Il y a eu une commande de 303 mille m3 auprès des gaziers. Donc, il y a un stock à peu près de 178 mille m3. Je parle bien de stock. A partir du moment où on est dans une tendance baissière, je pense que ça peut tenir.
Pas de tension en oxygène selon vous. Comment comprendre alors la décision du gouvernement de réquisitionner les gaziers ?
Le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, a pris des décisions fortes. Les gaziers ont été réquisitionnés, intégrés dans le Comité national de gestion des épidémies. Le ministre est sur le terrain pour voir la situation. Toutes les 48 heures, il fait le point avec ces producteurs de gaz. C’est une situation suivie de très près et il n’y a pas de pénurie d’oxygène.
Dr Babacar Niang pense le contraire…
Dr Babacar gère une clinique et non un hôpital. J’ai dit que dans les hôpitaux publics il n’y a pas de tensions en oxygène. Il y a peut-être des tensions en lits parce que la demande est trop forte. Les cliniques peuvent avoir des tensions en oxygène si elles ne veulent pas sortir l’argent pour en acheter. Le ministère est en train de leur venir en aide, mais ce sont des gens qui facturent et non des philanthropes.
Connaissez-vous des pratiques relatives à la vente de matériel du public à des structures sanitaires du privé ?
Je le redis encore une fois, on ne gère pas des cliniques. Une clinique, ce sont 20 personnes, à la limite des mercenaires avec 10 ou 15 lits. Nous gérons plus de 200 voire 300 lits avec 500 agents, un parc très fourni en termes d’équipements. Ces propos n’engagent que son auteur qui est en train de les revoir parce qu’il y a une plainte qui plane au-dessus de sa tête. Qu’il nous dise que ce matériel est sorti de tel hôpital et vendu à telle clinique ! On ne peut pas impunément, à l’heure où nous sommes concentrés à soigner nos malades, à sauver des vies, nous ramener dans des débats stériles à la limite puériles. L’heure n’est pas à des accusations fortuites. Il n’y a pas dans un hôpital le plus petit équipement vendu à qui que ce soit. S’il y en a, que le Dr Babacar Niang nous le dise de façon précise. On a beaucoup de respect pour lui et on demande que cela soit réciproque. Qu’il ait du respect à l’égard de ceux qui sont dans les structures publiques, à ceux-là qui se tuent pour prendre en charge les malades, n’ont plus de vie de famille, mais donnent de leur vie pour prendre en charge les malades. C’est regrettable et désolant, voire enfantin d’entendre ces choses-là.
Pensez-vous que la vaccination peut s’avérer efficace pour freiner la propagation du virus ?
Ça peut être une solution parce que les spécialistes expliquent que quand on est vacciné, rarement on a les formes graves. Cela veut dire que si on n’a pas de forme grave, il y a possibilité de prendre les malades en ambulatoire, de ne pas les hospitaliser et de ne pas avoir des tensions en lits. Il faudra faire cette vaccination parce qu’encore une fois toutes les pandémies que le monde a connues, les gens ont essayé de trouver des vaccins pour rompre la chaîne de transmission et éventuellement vaincre la pandémie.
Est-ce qu’il y a une tendance baissière aujourd’hui ?
D’après ce que nous voyons, oui. De 28% de taux de contamination la semaine dernière, on est arrivé à 25%. Aujourd’hui, on est à 18%. L’espoir est permis et nous encourageons les Sénégalais à aller se faire vacciner et à respecter les mesures préventives. Nous encourageons les personnels de santé à encore tenir bon, mais aussi les autorités de ce pays, particulièrement le ministre de la Santé et de l’action sociale Abdoulaye Diouf Sarr, dans sa gestion inclusive de cette pandémie.
Cette pandémie a-t-elle mis à nu les défaillances de notre système de santé ?
Je ne le pense pas. Nous avons un système résilient. Le taux de létalité sur le territoire national est de 2,7%. Vous avez vu l’Inde qui est pourtant productrice de vaccins. Il y a eu tellement de morts qu’il n’y avait plus de bois pour incinérer des corps. Vous avez vu les cas du Brésil, de l’Italie. Comparaison n’est pas raison, mais je dois dire que le système de santé du Sénégal est encore debout. Aucun système ne peut résister à cette pandémie. On a vu la situation aux Etats-Unis, en France. On ne va pas s’enorgueillir, mais le système sénégalais est résilient.
Pourtant les chiffres sur les décès dus au Covid-19 montent en flèche ?
Mais qui décède ?
Je vous renvoie la question…
C’est vrai qu’il y a des jeunes, mais il y a des gens avec beaucoup de comorbidités. Il y a des gens qui ne se font pas vacciner, certains arrivent à l’hôpital très tardivement, au moment où on ne peut plus rien faire pour eux. Donc, ce sont souvent ces cas qui décèdent. Au niveau interne, si on fait une radioscopie, nous voyons que ce sont des gens qui font 24h à l’hôpital. Cela veut dire qu’ils sont venus avec un tableau de détresse respiratoire très avancé et des poumons attaqués à plus de 80%. En plus, ils ont des comorbidités qui se nomment hypertension artérielle, diabète, problèmes de reins…
Après les fortes pluies de ces deux derniers jours, une vidéo devenue virale a montré des images d’inondation à Dalal Jamm. Est-ce que vous pouvez confirmer cette situation ?
Je me pose des questions sur le mobile de cette même personne qui prend des films pour dire que c’est l’hôpital Dalal Jamm. Ce n’est pas parce qu’on a son téléphone portable qu’on doit se permettre de tout filmer. Il n’y a pas une inondation à l’hôpital Dalal Jamm. Il y a la chambre 40 qui était fermée parce qu’il y avait un retour d’eau, une pente, et c’est la raison pour laquelle on l’a fermée. Devant la demande très forte et l’instance des malades qui disent «Dr on veut être interné», comment faire ? Ce qui est important, c’est que l’oxygène est là-bas, le lit aussi et les infirmiers y entrent. Le malade est pris en charge médicalement. C’est ça le plus important. Après la forte pluie d’hier (lundi), l’eau est entrée dans cette chambre, mais cela n’a en rien touché la qualité des soins administrés. Très rapidement nos équipes sont entrées pour enlever l’eau. Quand on ne nous aide pas, au moins il faut reconnaître les efforts que l’on fait.
DELTA FAIT 29 MORTS EN UN JOUR
Le Sénégal enregistre un nouveau record de victimes liées à la Covid-19, ce mercredi, 4 août.
29 décès ! Le Sénégal enregistre un nouveau record de victimes liées à la Covid-19, ce mercredi, 4 août. Par rapport aux nouvelles contaminations, on est loin de la barre du millier de cas. Le compteur affiche 498 nouveaux cas, sur 3 079 échantillons, soit un taux de positivité de 16,17%, contre 18,5%, hier.
D’après les chiffres officiels du ministère de la Santé et de l’Action sociale, il s’agit de 71 contacts suivis, aucun cas importé contre 2 hier, et 427 issus de la transmission communautaire.
Sur les 216 cas communautaires reçus dans la capitale sénégalaise, le département de Dakar en recense 72, ce matin, contre 58 pour Keur Massar, 40 pour Rufisque, 33 pour Pikine, 13 pour Guédiawaye.
Dans les autres régions, le chiffre du jour est 211 dont 40 à Touba ; 30 à Ziguinchor ; 21 à Saint-Louis ; 19 à Sokone ; 12 à Kaolack ; 10 à Diourbel ; 09 à Fatick, à Matam, et à Popenguine ; 07 à Dioffior ; 06 à Richard-Toll ; 05 à Koumpentoum ; 04 à Keur Momar Sarr ; 03 à Bakel, à Kolda, à Mbour, et à Thiadiaye ; 02 à Dahra, à Kanel, à Louga, et à Passy ; 01 à Bambey, à Birkilane, à Kédougou, à Mbacké, à Ndoffane, à Pout, à Saraya, à Sédhiou, à Tamba, et à Thiès.
434 patients contrôlés négatifs ont été déclarés guéris contre 63 cas graves pris en charge en réanimation.
À ce jour, 64 522 cas ont été déclarés positifs, au Sénégal, dont 48 812 guéris, 1 423 décédés et donc 14 286 sous traitement.
S’agissant de la campagne de vaccination anti Covid-19, les services d’Abdoulaye Diouf Sarr ont publié le même chiffre qu’hier, 900 914.
AND GUEUSSEUM DETERRE LA HACHE DE GUERRE ET TIRE SUR DIOUF SARR
Le répit a été de courte durée. L’alliance des syndicats autonomes de la santé (Asas) a repris ses sorties virulentes à l’encontre de son ministère de tutelle.
L’alliance des syndicats autonomes de la santé (asas) a fait face à la presse pour parler de l’augmentation des cas qui, selon elle, était prévisible mais aussi pour parler de sa plateforme revendicative. Ainsi, elle compte dérouler un plan d’actions pour la satisfaction de ses revendications.
Le répit a été de courte durée. L’alliance des syndicats autonomes de la santé (Asas) a repris ses sorties virulentes à l’encontre de son ministère de tutelle. Mballo Dia Thiam et cie s’inquiètent de l’évolution exponentielle et prévisible des cas de Covid-19 qui mène tout droit notre système de santé au bord de l’implosion. «Rien ne sert de nier l’évidence, nous sommes dans le gouffre», regrette-t-il.
Mballo Dia Thiam et Cie apprécient tout de même les énormes investissements en infrastructures et en équipements visant à combler les déficits. «Nous considérons que les ressources humaines du ministère de la Santé ne doivent plus se nourrir que d’honneur dans cette guerre sans précédent et méritent un meilleur sort que celui qu’elles vivent, la mort dans l’âme, car environ 25% des travailleurs sont déjà infectés par le Covid et la liste de ceux qui nous ont quittés continue de s’allonger», souligne t-il.
A l’en croire, ils demandent plus de protection car la peur commence à s’emparer du personnel de santé et si cela continue, ce sera la catastrophe. «Pourtant le ministre de la Santé déclare sans sourciller que le personnel aurait perçu 07 milliards de primes de Covid19, oubliant délibérément de donner des indications sur la clé de répartition de ces fonds», indique-t-il. Avant d’ajouter que même si cela était exact, que représentent 07 milliards, à peine 7% sur les 105 milliards dédiés à la lutte, sinon une aumône à la limite qui divise le personnel des collectivités territoriales, de l’institut Pasteur et de l’hôpital Principal de Dakar entre autres, «par son caractère modique, aléatoire, inéquitable, partial, injuste pour les risques et les tâches urgentes et interminables pendant que les infirmiers chefs de Poste, les Asc, les bajenu gox et relais communautaires dont il se gargarise n’ont vu ni la couleur de l’argent ni le moindre kit alimentaire distribué même à des non-ayants droit».
A cet effet, il déclare que le ministère est devenu un mouroir de décrets et arrêtés profitables au personnel paramédical. En outre, il annonce des plans d’actions à partir d’aujourd’hui et ce, malgré les vagues et variants, « pour la satisfaction de sa plateforme minimale revendicative, et rend le ministre de la Santé responsable de la situation ainsi voulue et créée par lui et ses services incompétents».
Pour Sidya Ndiaye, malgré la situation, la vie continue. «Il faut qu’on prenne vraiment en charge nos préoccupations. On ne doit pas profiter de la situation du variant ou de la Covid-19 pour mettre sous le boisseau nos revendications. Des problèmes de primes se posent», soutient-il.
AMINATA TOURE VOLE AU SECOURS DE MACKY SALL
Jointe au téléphone par «L’As», Aminata Touré a tenu des propos qui vont sans doute réconforter le chef de l’Etat au moment où beaucoup d’observateurs affirment que ses proches l’ont laissé seul sur le champ de bataille contre la maladie.
Les efforts du chef de l’état dans la lutte contre le coronavirus sont à saluer. C’est ce qu’a affirmé Aminata Touré, jointe au téléphone par «L’AS». Une déclaration qui visiblement constitue un soutien au président Macky Sall au moment où il subit beaucoup d’attaques venant de ses détracteurs sur sa gestion de la maladie.
Privé des applaudissements d’Idrissa Seck dans la gestion de la troisième vague de coronavirus, le président Macky Sall peut visiblement compter sur le soutien de l’ancienne présidente du Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) qui suit de très près la situation de la covid-19 sur l’étendue du territoire national.
Jointe au téléphone par «L’As», Aminata Touré a tenu des propos qui vont sans doute réconforter le chef de l’Etat au moment où beaucoup d’observateurs affirment que ses proches l’ont laissé seul sur le champ de bataille contre la maladie. «Il faut saluer la mesure de gratuité de l’oxygène au niveau des structures privées prise hier par le président de la République.
L’écrasante majorité de nos compatriotes n’a pas les moyens de payer le coût de l’oxygène dans les structures sanitaires privées vers lesquelles elles se tournent quand les structures publiques sont pleines. Dans la phase de complications pulmonaires de la Covid-19, avoir accès à l’oxygène, cela fait la différence entre la vie et la mort. Sans cette mesure de gratuité de portée générale, seuls les très nantis auraient alors une chance de survie dans les structures privées », a déclaré l’ex Première ministre, au bout du fil.
Montrant que malgré son silence, elle accorde une importance particulière à la marche du pays et dans les moindres détails, Mimi Touré explique : « les 35 centrales de production d’oxygène vont rendre les structures hospitalières autonomes et ceci va améliorer les chances de guérison de très nombreux patients. L’arrivée de 5 millions de vaccins annoncée va permettre de renforcer le niveau de protection des Sénégalais et surtout la production sur place de vaccins est la solution pérenne.
Dans le contexte présent, il faut que nos concitoyens soient d’une extrême vigilance car le variant Delta est extrêmement contagieux, nous disent les experts. Il faut sensibiliser nos concitoyens sur le port systématique du masque, l’hygiène des mains et éviter les rassemblements. Il faut fortement encourager nos concitoyens à se faire vacciner. Nos chefs religieux et autres leaders doivent aussi aider à convaincre les populations de l’utilité du vaccin pour elles-mêmes et pour leurs familles ».
L’ancienne ministre de la Justice pense que la troisième vague a surpris le monde entier et que par conséquent, le Sénégal n’a pas échappé à la règle. «Les pays du nord très durement touchés dans les phases précédentes avaient pratiquement annoncé la fin de la pandémie en prenant des mesures de réouverture des lieux publics. La jeunesse aujourd’hui est aussi vulnérable face au variant Delta. Beaucoup de pays ont dû rétropédaler. La vérité, c’est qu’il y a encore beaucoup d’inconnus face à la Covid-19 donc, tous les gouvernements sont en réajustement permanent. Et il faut reconnaître que les mesures prises il y a plusieurs mois, même si elles ont eu des répercussions économiques pénibles sur les populations, ont permis de contenir la pandémie de Covid-19», a-t-elle précisé.
Poursuivant, Aminata Touré ajoute : «la Tunisie, pays frère, comptait il y a quelques jours plus de 100 morts par jour. Prions pour ce pays frère et pour que Allah nous aide à contenir et combattre cette vague dans laquelle nous nous trouvons car aujourd’hui, la question sanitaire est la préoccupation centrale et prioritaire, elle doit reléguer au second plan toute autre question. C’est ensemble qu’il nous faut gagner la bataille car le virus lui ne fait pas de différence entre les partis politiques, les obédiences religieuses ou les appartenances ethniques. Plus que jamais, il nous faut une union sacrée pour soutenir notre personnel de santé, véritables soldats au front, mobiliser notre population pour son autoprotection et nous impliquer chacun à son niveau dans les efforts de prévention ».
Dr BABACAR NIANG CONVOQUÉ À LA BRIGADE DE RECHERCHES CE MERCREDI
Comme annoncé hier, en exclusivité par Emedia.sn, le ministère de la Santé n’a pas tardé à ester en justice contre le médecin-chef de Suma Assistance
Comme annoncé hier, en exclusivité par Emedia.sn, le ministère de la Santé n’a pas tardé à ester en justice contre le médecin-chef de Suma Assistance, Dr Babacar Niang. Ce dernier, sur le plateau du Jury du Dimanche de Mamoudou Ibra Kane sur iTV et iRadio, révélait que du matériel médical se retrouverait en vente clandestine dans certains cercles de la capitale. Une déclaration qui n’a pas du tout plu aux services du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
La plainte déposée sur la table du Procureur, les services de la Brigade de Recherches de la Gendarmerie ont été requis pour mener l’enquête. Selon nos informations, Dr Babacar Niang est ainsi convoqué ce mercredi, à 10 heures, dans les locaux de la Brigade de Recherches où il lui sera certainement demandé d’apporter les preuves de ses accusations après la plainte pour diffamation dont il fait l’objet. Selon des experts interrogés par Emedia, si le ministre de la Santé ne peut porter plainte pour diffusion de fausses nouvelles, il a la possibilité de le faire pour diffamation, en son nom ou en celui de l’entité qu’il dirige. Face à Mamoudou Ibra Kane, le médecin a déclaré que « du matériel du public est vendu aux structures sanitaires du privé. La maison Keur Serigne bi et d’autres revendeurs qui ont pignon sur rue, te sortent tout le matériel que tu veux. Ce n’est pas normal. Tout ministre de la Santé qui vient, la première recommandation qu’on lui fait, c’est de ne pas soulever ce lièvre. On achète par des revendeurs qui sont agréés. Il y a d’autres même qu’on voit, c’est des bricoleurs. Même eux, ils ont le formulaire. (Pour) les gants de protection, actuellement, si vous ne mettez pas 7 000 F CFA, vous n’avez pas une paire. »
AMADOU BÂ CONVOQUÉ POUR ESCROQUERIE SUR 50 MILLIARDS
L’homme d’affaires Amadou Bâ et Me Mamadou Diop, ancien administrateur de plusieurs groupe de presse, sont attendus dans les locaux de la brigade de Recherches de la Gendarmerie
Il n’y aura pas que Dr Babacar Niang, médecin-chef de la clinique Suma Assistance, à être entendu ce mercredi, par les hommes du Commandant Adama Niang de la Brigade de Recherches de la Gendarmerie. Pour une toute autre affaire, deux autres célébrités y sont également convoqués : l’homme d’affaires Amadou Bâ et Me Mamadou Diop, ancien administrateur de plusieurs groupe de presse, sont attendus dans les locaux de ladite brigade, sise à l’avenue Faidherbe.
Selon des informations obtenues par Emedia, cela fait suite à une plainte pour faux et usage de faux et escroquerie portant sur 50 milliards F CFA, de la société Locafrique, dirigée par Khadim Bâ, le fils d’Amadou Bâ. Ce dernier et Me Diop ont d’ailleurs passé toute la journée de ce mardi à la Brigade de Recherches, pour être entendus sur ce dossier qui connait plusieurs rebondissements. C’est tard dans la soirée qu’ils ont été libérés avant d’être convoqués à nouveau, ce mercredi.
Il y a trois mois, dans le différend qui oppose la famille Ba, la Cour suprême a tranché en faveur du fils, Khadim, alors accusé par son père d’avoir commis des actes frauduleux pour se porter à la tête de l’entreprise Locafrique. Suite à une plainte déposée au tribunal, Amadou Ba accusait son fils de faux et usage de faux, association de malfaiteurs, abus de biens sociaux et escroquerie. Mais Khadim Ba avait été entièrement blanchi en septembre 2020, par le Doyen des juges près le Tribunal de grande instance de Dakar. Le juge feu Samba Sall, décédé au mois d’avril dernier, avait rendu une ordonnance de non-lieu dans cette procédure.
Mais, il y a une semaine, un énième rebondissement survenait dans ce dossier. En effet, le jeudi 29 juillet, la première chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Dakar infligeait à Khadim Ba une peine de deux ans de prison dont trois mois ferme, dans cette affaire qui l’oppose à son père, Amadou Ba. En plus de cette peine, Khadim Ba devrait payer à son père la somme de 12 milliards FCFA, en guise de dommage et intérêts. Le juge avait également ordonné l’exécution provisoire de la décision et fixé la contrainte par corps au maximum.
par Amadou Tidiane Wone
MISTER COVID ET MYSTÈRE CORONA
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - Miraculé de la première vague, j’ai fini par établir un dialogue avec la pandémie. Cette maladie n’est pas une légende. Les priorités de la Nation doivent changer
#SilenceDuTemps - Je fais partie de la première promotion des patients du Covid-19, il est en vogue de l’appeler désormais « première vague ». En attendant d’épuiser toutes les vagues déferlantes de l’alphabet grec ! Tout autant que les variants de toutes races et de tous les continents … Mondialisation de la détresse humaine oblige.
Ce fut une épreuve difficile. Très difficile ! Lorsque l’on en sort, on a, nécessairement, une autre relation à la vie et au temps qui passe. La profonde solitude des affres indescriptibles de cette maladie, étrange et mal connue, conduit à un face-à-face avec soi qui ne laisse plus de place au mensonge ni à la simulation. Encore moins à la dissimulation. Lorsque l’on s’est retrouvé seul et nu entre des mains étrangères, quoiqu’hospitalières, privé de toute initiative, exsangue de forces physiques, et tenaillé par la peur de lendemains incertains, on doit saisir ce temps pour évaluer le chemin parcouru. Mais surtout, pour prendre la mesure de la fragilité des choses « acquises. » On prend alors conscience que, quant au fond, rien n’est vraiment acquis… Il suffit juste d’un virus, si petit qu’il en est invisible, mais si puissant qu’il a commencé par terrasser, et emporter, parmi les plus forts d’entre nous. Les plus célèbres parfois. Riches ou pauvres sans égards ni distinction de race ou de religion. Comme pour rebattre les cartes et changer le cours des choses. Parfois dramatiquement. Il ne suffit vraiment de… rien pour remettre tous les compteurs à zéro !
Maintenant et à ce qu’il paraît, à l’orée de la troisième vague ou variant delta, le virus s’intéresse aux jeunes ! Pied de nez à ceux qui lui prêtaient des intentions d’euthanasie gériatrique…Sacré virus !
Survivant, voire miraculé de la première vague, j’ai fini par établir un dialogue avec « Mister Covid » ou « Mystère Corona » selon son humeur ! Accommodant ou torturant, nous avons appris à nous parler. Nous nous sommes dits : tant qu’à faire, restons entre gentlemen ! Et nous avons entamé un dialogue… virtuel (!) dans l’intensité de la douleur. Au cœur de la profondeur du tunnel incertain. Celui d’où l’on n’a aucune certitude de revenir... J’ai fini par percevoir un peu, du fond de mon brouillard, le sens de sa mission : tailler en pièces nos vanités et nous rappeler que la force de Dieu, Allah, se trouve dans son omniprésence, son omnipotence, son omniscience tout en restant voilé et invisible à l’œil nu. C’est-à-dire à l’œil non revêtu de l’habit de la foi. La science et ses vanités en question ! Les bras ballants, des sommités mondiales se disputent des hypothèses fausses, du jour au lendemain. Et allez les mesquineries et les coups bas entre collègues, sur fond de détresses individuelles et familiales ! Tout se déroule en live et en prime time sur toutes les télévisions du monde. Alité, en apesanteur entre ciel et terre, on contemple désabusé le cirque de l’humanité. Celui de ceux qui sont censés diriger le monde et l’éclairer. Vanités !
Les poumons assaillis par le virus et ses escadrons de la mort, les rares sommeils sont hantés. Les souvenirs d’enfance remontent à la surface. Je revois même madame Cavigneau, ma maîtresse en 1966 à l’école du Plateau ! Son chignon blond strict et ses robes fleuries. Elle était sévère ! À mes yeux en tous cas. C’est peut-être la peur qu’elle m’inspirait qui la ressuscite dans mes cauchemars sous Covid. C’est dire... Le film de la vie, en mode accéléré se déroule, les séquences joyeuses culbutent les phases difficiles, les moments de peur et de doute. La vie n’est pas ce long fleuve tranquille sur lequel naviguaient nos rêves d’enfant. C’est un combat de tous les jours. De tous les instants…
- Revenons un peu sur terre -
Ne nous laissons plus distraire ! Allons droit au but : cette pandémie doit signer un moment de rupture totale avec un ordre ancien devenu anachronique et, à bien des égards, insultant. Il ne reste guère plus que certains dirigeants africains, et quelques « intellectuels » ou plutôt des intellocrates qui doivent tout à l'Occident, pour se complaire dans l’ordre actuel des choses. L'Afrique a le droit d'avoir l’ambition de devenir un Continent prospère où vivent, dans la dignité et le bien-être, des populations libres et épanouies. Il appartient à ceux qui ont la responsabilité de diriger nos pays de voir grand et de se mettre au travail. Lorsque l'on dispose de 60% des terres arables du monde, de ressources naturelles et minières de toutes sortes, lorsque l’âge moyen de la majorité de la population tourne autour de 20 ans, lorsque l’on a un climat à bien des égards avantageux dans plusieurs régions, il ne reste que les compétences pour faire la différence ! Ayons le courage et la lucidité de mettre les meilleurs d'entre nous aux commandes de leurs secteurs de prédilection, sans autre cahier de charges que celui de livrer des résultats palpables au profit des populations.
En un mot, comme en mille, nous savons désormais qu'il ne faut surtout plus singer les « puissances et superpuissances ». Nous regardons les mêmes journaux télévisés à diffusion planétaire. Nous lisons les mêmes journaux en temps réel. Nous suivons simultanément les débats de niveau plus que moyen dans lesquels pataugent leurs dirigeants. Nous avons observé les tâtonnements, les errances, les mensonges et les approximations de certains de leurs responsables de haut niveau : et les mythes ont fondu. Comme beurre au soleil ! Alors, évidemment que des scénarios sont en cours de préparation pour une rentrée hollywoodienne, d’après confinement, d’élites passablement surmenées. Mais le charme est définitivement rompu. Il s'agit, pour l’Afrique, d'en tirer les conclusions et de faire demi-tour ! Aller vers de nouveaux horizons ! Nous ne sommes pas obligés de confondre développement et occidentalisation. Nous pouvons inventer un modèle de bien-être plus conforme à la nature humaine. Plus respectueux de la nature tout court.
Au demeurant, il s’est avéré, au cours de cette pandémie, que le développement de la recherche et la valorisation de notre pharmacopée sont une priorité de santé publique. Il va falloir définir une politique hardie dans ce sens. Que nos universitaires et praticiens de l’école occidentale aillent au-devant de nos « tradripratriciens », ainsi dédaigneusement qualifiés par la norme occidentale, avec l’humilité que requiert la quête du savoir. Et « que cent fleurs s’épanouissent, que mille écoles rivalisent » comme le disait Mao Zedong. D’autant plus que la récession économique mondiale, prévue par les spécialistes, va nous obliger à produire de quoi nous nourrir et nous soigner. Une opportunité à saisir pour créer des chaînes de valeur agro-industrielles et pharmaceutiques tournées vers la satisfaction de nos besoins et ceux de nos voisins immédiats. La récession, si elle survient, touchera davantage les pays les plus riches : ils chutent de plus haut ! Les pertes d’emplois et les impacts sociaux seront sans commune mesure avec ce qui pourrait se passer chez nous. Mais il va falloir se préparer aux dégâts collatéraux sur nos familles dont plusieurs dépendent des subsides de la diaspora. Une grande politique de relance économique devra donc intégrer une politique d’aide au retour, dans la dignité, de plusieurs de nos compatriotes dont l’expérience et le savoir-faire pourraient encore profiter au pays. C'est, en fait, autour d'une Nouvelle Ambition Nationale et Panafricaniste (NAMP) qu'il faut rassembler toutes nos forces. C'est une question de vie ou de mort !
Et toujours cette lancinante question de la gestion des ressources de la nation qui doit être exemplaire. La définition des priorités doit être irréprochable et chercher l’efficacité et l'efficience au lieu du spectaculaire à visées électoralistes de proximité. À l’ère des transferts rapides d'argent, des gains de temps et des économies substantielles auraient pu être opérés sur la logistique de la distribution des vivres de secours. Nous attendons encore les comptes rendus détaillés de l’utilisation des moyens financiers et logistiques supposés avoir été consacrés au Covid-19... Alors oui ! Durant cette épreuve difficile, douloureuse pour les familles endeuillées par la perte d'un être cher, il y a des lueurs d'espoir… Et d'abord du côté de notre corps médical qui force le respect ! Avec des bouts de ficelles, ils font preuve de savoir-faire et de sang-froid. En dépit des vents contraires, ils tiennent bon. Le temps de les honorer viendra. Non pas en cérémonies protocolaires ou en discours lénifiants, mais surtout en investissements massifs pour le relèvement significatif du plateau technique des hôpitaux et centres de santé de notre pays. En plus, les conditions de travail de nos personnels de santé et d’éducation devront faire l'objet de réformes profondes dans le sens d'une revalorisation conséquente. Les priorités de la Nation doivent changer ! La clientèle politicienne ne doit plus pomper les ressources nationales au détriment de ceux qui triment pour la collectivité ! Un appel à l'expertise de la diaspora n'aura de sens que dans ce sens : que de médecins, et surtout d'infirmiers, formés au Sénégal servent en France ! Quel gâchis, quelle perte.
Soulignons au passage qu’une des leçons à tirer pour l’après-Covid, c’est l’impérieuse nécessité de diminuer le nombre de missions ministérielles et de hauts fonctionnaires à l’étranger. Elles sont si coûteuses ! Dans bien des cas, les visioconférences pourraient suffire et à l’ambassadeur du Sénégal, dans un pays donné, d’assurer la présence physique du Sénégal et de parapher les documents officiels, s’il en est. Des milliards pourraient ainsi être réaffectés à d’autres priorités.
Il en est de même pour le secteur de l’enseignement supérieur qui gagnerait à développer les cours en ligne, tant entre les universités sénégalaises que dans le sens d’une coopération interafricaine ou internationale. Des pistes passionnantes de solution sont à portée de mains. Covid-19 les aura mises en évidence. En vérité, des ruptures significatives sont possibles dans plusieurs domaines. Rien ne doit plus devenir comme avant !
Je suis et reste un afro-optimiste ! Résolument. Conscient cependant que rien ne nous sera donné. Tout se conquiert et, bien des fois, s'arrache. Il nous faut sortir du ronron de nos dirigeants qui caressent toujours dans le sens du poil, des leaders mondiaux qui ne les respectent même pas. A contrario, je sais que la jeunesse africaine, et plus particulièrement sénégalaise a tourné la page. Aux aînés d'avoir le courage de sacrifier un peu de leur confort, fragile et factice, pour faire bouger les lignes. Il nous faut éviter les pièges de la division de nos forces par… genres. Une des dernières trouvailles des Think tanks occidentaux pour nous enliser dans des problématiques étranges et étrangères. Toutes les questions qui relèvent d'un agenda qui n'est pas à l’ordre du jour chez nous, mais que des ONG lourdement financées viennent dérouler sur notre sol, méritent un débat contradictoire de fond. Ce sont juste des déviations pour épuiser nos forces vives en querelles byzantines ! Nous valons mieux !
À ce prix, il se peut bien que ce soit du Sénégal, pays de Cheikh Anta Diop, que jaillira le cri de ralliement pour l’avènement du temps de réinventer « un destin pour l’Afrique ». (En guise de clin d’œil affectueux au président Abdoulaye Wade...). « Oser lutter, oser vaincre… », disait le père de la Révolution chinoise Mao Zedong. On a vu le résultat. À nous de jouer.
- Mystère Corona -
Au fond de la nuit noire du tunnel incertain, clignote portant une petite lueur… d’espoir. Les sourires avenants du personnel soignant et celui des techniciennes de surface qui, désormais, rythment par leurs allées et venues la routine du patient commencent à faire sens. Les nuits sont plus paisibles, le corps moins torturé. Vidé, lessivé, on sent quand même qu’un avenir est encore possible. Un revenir plausible.
Mystère Corona se présente alors sous les allures d’un visage ami qui transforme les cauchemars en rêves… Et il me parle. Il me demande si j’avais lu et …compris les deux ouvrages de feu Abdou Latif Gueye (militant intransigeant de haut lignage des droits de Dieu sur ses créatures, fondateur de l’ONG Jamra). « La Lumière du tunnel » et « Le tunnel de La Lumière », deux titres, deux ouvrages qui se croisent et restituent l’itinéraire spirituel d’un homme de vérité et de droiture, d’engagement sans compromissions. « Ces deux ouvrages, me dit Mystère Corona, sont des viatiques pour ceux de ta génération errant encore dans le labyrinthe des fausses certitudes temporelles. Relis-le. Et apprends surtout à lire entre les lignes… »
Et il poursuit : « Nous sommes ici pour vous réapprendre la force de l’invisible. Détruire vos nouvelles idoles et préparer l’avènement de l’événement… Retrouvez donc l’humilité due à l’un, majestueux et tout-puissant. Retrouvez le sens de la vie qu’il donne et reprend. Comprenez que votre seul avenir c’est la mort et le retour vers lui. Pensez plus souvent à la mort et à l’autre vie qu’elle engendre... Réveillez-vous ! » Et Mystère Corona de poursuivre : « En attendant, soyez prudents… Masquez-vous, respectez les mesures barrières, certes… Mais aussi, et surtout repentez-vous et priez ! Rouvrir les stades, les boites de nuits et autres lieux d’affluence, mais fermer le mur des lamentations, la Place Saint-Pierre et la Sainte Kaaba n’est pas la meilleure réponse au message dont nous sommes porteurs ! Réveillez-vous ! »
Silence sans appel…
Au bout de la nuit et de ses protagonistes invisibles, le ballet des techniciens de surface et celui des personnels soignants, la voix inespérée du Docteur : « Bonjour monsieur Wone ! Bonne nouvelle : le dernier test est revenu négatif. Vous êtes guéri. Vous allez pouvoir rentrer chez vous et poursuivre la suite des traitements à domicile. Bravo ! »
Cette maladie n’est pas une légende. Mister Covid et Mystère Corona sont des agents spéciaux en mission. Comprenne qui pourra….
Amadou Tidiane Wone est ancien ministre de la Culture, ancien ambassadeur du Sénégal au Canada. Il est auteur de " Lorsque la nuit se déchire " aux Éditions L'harmattan, 1990, "Le crépuscule des vanités " aux Éditions Silex, 2006 et de " Résistance" Essai aux Éditions Madiba, 2006.
L'ÉTAT COMPTE RENDRE GRATUIT L'ACCÈS À L'OXYGÈNE DANS LE PRIVÉ
Cela va sans doute contribuer à réduire considérablement la facture des malades puisque l’oxygène commençait à coûter cher
Dans le traitement de la Covid-19, certains cas graves ont besoin d’être sous oxygène afin de palier le déficit respiratoire. Ainsi, le ministre de la Santé a donné une information pour soulager financièrement les malades qui sont traités dans le privé.
« Sur instruction du Chef de l’Etat, désormais, l’oxygène à livrer pour les malades dans les CTE privés sera totalement gratuit. L’Etat va prendre cette partie de la facture du privé pour que le malade, hospitalisé dans le privé, voit dans sa facture défalquer la partie oxygène », a fait savoir Abdoulaye Diouf Sarr.
Ceci va sans doute contribuer à réduire considérablement la facture des malades puisque l’oxygène commençait à coûter cher.
Il s’exprimait en marge d’une tournée effectuée dans les locaux des gaziers de Dakar.
« Nous avons retenu de réserver toute la production et le stock d’oxygène du pays à la riposte sanitaire dans les Cte et dans le secteur privé disposant de Cte », a détaillé le ministre de la Santé et de l’Action sociale. Selon lui, ces gaziers, parce que produisant le premier médicament dans le cadre de la riposte, sont désormais invités aux réunions hebdomadaires du Comité national de gestion des épidémies (Cnge).
« Nous nous sommes engagés avec l’Etat du Sénégal à nous battre pour bouter la pandémie hors du pays », a assuré Abdoulaye Diouf Sarr.
Pour sa part, le directeur adjoint de Sahel Gaz a démenti la rumeur sur une hausse supposée du prix de l’oxygéne médical. A en croire Ahmadou Bamba Sène, le prix n’a pas subi de hausse depuis 2009. Il précise, dans la foulée, que « Sahel gaz a toujours maintenu ses prix avec tous nos partenaires et les conditions de vente n’ont pas changé ».
Face á la problématique de l’oxygène dans ce contexte de Covid-19, le DGA de Sahel gaz informe que la Société a fait un investissement de 150 millions de F Cfa et toutes leurs équipes ont été mobilisées pour répondre à la demande.
Pour rappel, le ministère de la Santé a réquisitionné le stock d’oxygène des pourvoyeurs après leur rencontre de lundi.
9 DÉCÈS SUPPLEMENTAIRES, 2 CAS IMPORTÉS ET UN TAUX DE POSITIVITÉ DE 18,5%
Après un bilan macabre lourd de 52 morts, ces trois derniers jours, le Sénégal dénombre neuf décès supplémentaires, ce mardi, 03 août
Après un bilan macabre lourd de 52 morts, ces trois derniers jours, le Sénégal dénombre neuf décès supplémentaires, ce mardi, 03 août. Le bulletin épidémiologique rapporte 504 nouvelles contaminations, sur 2723 échantillons, soit un taux de positivité de 18,51%. Même si les contaminations sont majoritairement communautaires, les chiffres officiels du ministère de la Santé font état du retour des cas importés.
En effet, les nouveaux cas sont ainsi répartis : 42 contacts suivis, 02 cas importés et 460 issus de la transmission communautaire.
La capitale sénégalaise en compte 248, ce matin, dont 132 pour le département de Dakar, 77 pour Rufisque, 21 pour Keur Massar, 16 pour Pikine et 02 pour Guédiawaye.
Pour l’intérieur du pays, 212 cas sont recensés dont 63 à Saint-Louis ; 34 à Thiès ; 18 à Touba ; 17 à Tivaouane ; 10 à Kaolack ; 09 à Mboro et à Ziguinchor ; 08 à Bignona et à Keur Momar Sarr ; 06 à Kolda et à Matam ; 05 à Sédhiou ; 03 à Kanel, à Koumpentoum, et à Pire ; 02 à Darou Mousty ; 01 à Goudomp, à Fatick, à Khombole, à Louga, à Mbour, à Oussouye, à Pout et à Tamba.
386 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris contre 63 cas graves pris en charge dans les services de réanimation.
Le Sénégal proche du million de personnes vaccinées
A ce jour, 64 024 cas ont été déclarés positifs, dont 48 378 guéris, 1394 décédés et donc 14 251 sous traitement.
Hier lundi, 37 002 personnes ont été vaccinées, portant le nombre total à 900 914, depuis le démarrage, en février dernier, de la campagne de vaccination anti-Covid-19.
L'ÉTAT RÉQUISITIONNE TOUTE LA PRODUCTION D'OXYGÈNE DU PAYS
Après les félicitations mondiales, l’heure du K.o. Comme un tsunami, la troisième vague déferle sur le système sanitaire et a fait apparaître au grand jour ses problèmes conjoncturels et structurels
Porté au Pinacle pour sa gestion des première et deuxième vagues du Covid-19, le Sénégal voit sa vitrine craqueler à cause d’une gestion approximative de la troisième vague. Confronté à un problème d’oxygène pour la prise en charge des cas graves dans les Cte, le gouvernement a décidé d’assurer la régulation du produit qui a connu une spéculation ces dernières semaines.
Après les félicitations mondiales, l’heure du K.o. Comme un tsunami, la troisième vague déferle sur le système sanitaire et a fait apparaître au grand jour ses problèmes conjoncturels et structurels. Les tensions dans les Centres de traitement des épidémies (Cte) sont une vraie plaie qui est en train de contaminer la stratégie en place pour la prise en charge des malades du Covid-19.
Aujourd’hui, le manque d’oxygène dans les Cte est une fâcheuse réalité. Intrant majeur dans la prise en charge des malades en détresse respiratoire, il est devenu un «trésor de guerre», un business florissant pour les principaux fournisseurs et aussi les cliniques privées devenues un refuge pour les fortunés. Face à cette situation, le ministère de la Santé et de l’action sociale essaie de remettre de l’ordre dans le secteur et mettre fin à la spéculation autour du produit. Hier, Abdoulaye Diouf Sarr a signé un partenariat avec les «gaziers» pour assurer la sécurisation de l’oxygène et avoir une mainmise sur le produit. Autrement dit, le gouvernement a réquisitionné toute la production comme il l’avait fait avec la chloroquine au début de la pandémie.
Hier, le Msas a reçu les fournisseurs pour assurer un approvisionnement correct de l’oxygène pour la prise en charge des cas graves de Covid-19. «Face à la hausse des cas graves et des patients admis en réanimation, le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr a reçu ce matin (hier) les principaux gaziers du pays», annonce le ministère de la Santé dans un post Facebook. Il ajoute : «Les discussions ont tourné autour de quatre points : l’approvisionnement, la production, la régulation et le suivi. Producteurs et fournisseurs d’oxygène, pour la disponibilité au maximum de ce premier intrant, premier médicament dans la prise en charge des cas sérieux, l’Etat a ainsi pris une option sur la production d’oxygène de ces gaziers, un produit qui sera essentiellement réservé au système de santé, au vu de l’évolution de la pandémie.»
Rassuré par cette disponibilité des gaziers intégrés dans le Comité national de gestion des épidémies (Cnge), Abdoulaye Diouf Sarr a «salué l’attitude citoyenne des gaziers qui ont montré toute leur disponibilité et leur engagement à travailler aux côtés du ministère». Cette mainmise sur la production d’oxygène des privés, ajoutée à la commande de 35 générateurs dont l’installation est prévue à partir de la mi-août dont deux centrales de 40 m3 attendues le 12 août prochain et installées à Fann et à Dalal Jamm, est un bol d’air frais pour les autorités médicales qui ont déjà injecté dans le circuit 125 mille m3 dans les Cte. En même temps, le gouvernement va atténuer la souffrance des malades et rallumer la flamme de l’espoir éteinte ces dernières semaines à cause de la hausse vertigineuse des cas de décès et admis dans les services de réanimation saturés.
El Hadji enfonce le clou
Aujourd’hui, le voile de discrétion entourant la dure réalité cachée dans les Cte a volé pour laisser apparaître des scènes de tragédie. Pendant des semaines, le ministre de la Santé s’est entêté dans le déni, mais il est rattrapé par cette «crise de l’oxygène» qui a éclaté au grand jour. En plus des tensions, le burn-out du personnel soignant, le système sanitaire est à bout de souffle à l’image d’un patient en détresse respiratoire. N’est-ce pas ? «La situation est catastrophique. On trimballait des femmes enceintes pour trouver un poste de santé pour son accouchement… Aujourd’hui, les ambulances tournent avec les malades un peu partout et on leur dit que les hôpitaux sont pleins. Finalement, ils décèdent dans les véhicules. On n’a plus d’endroit pour prendre en charge les malades. C’est une situation dramatique», révèle Pr El Hadji Niang, chef du service de Radiologie de l’Hôpital Aristide Le Dantec et président de la Ligue des consommateurs, sur Tfm. Pourquoi ? «C’est simple. Il n’y a pas d’oxygène dans la plupart des hôpitaux. Certains ont peur de lancer l’alerte et se disent que toute vérité n’est pas bonne à dire. Si on ne dit pas la vérité, les problèmes ne sont pas solutionnés. Je ne veux pas polémiquer, mais je suis témoin des faits que je rapporte. On m’a référé des malades et j’étais obligé de faire le tour des hôpitaux et ils décèdent. C’est une expérience que j’ai vécue… On n’a pas les moyens de faire face à la pandémie parce qu’on vend l’oxygène. Il y a certains qui font des tests rapides et prennent en charge des malades chez eux», avance sans ambages le scientifique. Il enfonce le clou : «La vente du matériel du public dans le privé, c’est une vieille pratique dans ce pays. C’est juste la face visible de l’iceberg.» Clap de la fin d’une gestion qui avait émerveillé la communauté internationale.