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1 mai 2025
Santé
GESTION ANTI-COVID, LE GOUVERNEMENT PÈCHE DANS LA COMMUNICATION
Le gouvernement affirme disposer d’une bonne stratégie de riposte, mais sa mise en œuvre témoigne d'une absence d’harmonie entre les principaux axes de communication
La gestion actuelle de cette troisième vague de la pandémie du coronavirus par le gouvernement sénégalais rappelle à bien des égards l’expérience de la première phase. En effet, si le gouvernement continue de clamer haut et fort, qu’il dispose d’une bonne stratégie de riposte, la mise en œuvre de celle-ci semble montrer une absence d’harmonie entre les principaux axes de communication avec certaines actions de ce plan de riposte.
L’histoire est-elle en train de bégayer pour le Sénégal ? En effet, alors que le pays subit actuellement l’offensive cruelle du variant «Delta », dénomination désormais retenue par la communauté scientifique pour désigner le mutant du virus SARS-CoV 2 repéré pour la première fois le 5 octobre 2020 dans le centre de l'Inde, après la protestation des pays où sont découverts les nouveaux variants de ce virus qui circulent à travers le monde, du côté de l’Etat, on semble éprouver des difficultés pour harmoniser la stratégie de lutte.
La preuve, comme lors de la première vague de contamination marquée par un tâtonnement sans précédent dans la stratégie gouvernementale de lutte, on assiste depuis l’avènement de cette 3ème vague à une communication qui va dans tous les sens. Celle-ci est marquée par une absence d’harmonie entre les axes de communication avec certaines actions pratiques de ce plan de riposte. A cela, il faut ajouter également une sorte de guerre de mots au sommet de l’Etat que se livrent certains responsables du régime. Dans des pays durement touchés par cette pandémie comme la France, souvent cité en référence par nos autorités, on note une parfaite harmonie entre la communication et les différentes phases de la stratégie de riposte du gouvernement de Jean Castex. En effet, alors qu’elles ne sont pas confrontées à un problème de disponibilité des vaccins, on a vu les autorités françaises procéder à une planification des opérations de la vaccination basée sur le ciblage des différentes catégories sociales professionnelles et tranches d’âge. Cette démarche a permis non seulement une bonne progression dans la couverture vaccinale de la population mais aussi aux citoyens d’avoir une bonne lecture de cette campagne.
Au Sénégal, un grand fossé sépare très souvent les messages véhiculés vers les Sénégalais avec les actions réelles posées par les autorités dans le cadre de la riposte. La preuve, alors que le pays éprouve toutes les difficultés pour s’approvisionner en vaccins, il est difficile de savoir les catégories socioprofessionnelles et tranches d’âge de Sénégalais qui sont réellement visées par les pouvoirs publics à travers cette opération. Quelques jours auparavant, on a vu également les autorités multiplier les sorties pour inviter les citoyens au respecter des gestes barrières et à aller se faire vacciner alors que le pays était en rupture de stock de doses depuis plusieurs semaines.
A cette situation, s’ajoute également la guerre des mots qui rythme les différentes sorties de certains responsables ou proches du régime en place au sujet de la gestion de cette pandémie. Nous pouvons citer cette sortie du patron du groupe Avenir Communication, Madiambal Diagne sur les équipements des Centres de traitement des épidémies (Cte), qui avaient été installés sur l'étendue du territoire national, lors de la première phase de cette pandémie au Sénégal. Réputé ami proche de l’actuel chef de l’Etat, Madiambal Diagne a révélé dans sa chronique de lundi 19 juillet 2021 dernier intitulée « Serigne Babacar Sy Mansour, l'exemple » que des « cliniques médicales privées de Dakar qui ne disposaient pas de matériels et autres appareils respiratoires ont pu s'en doter après le démantèlement des Cte ». « Les alertes lancées par les médecins et autres professionnels de la santé ont été ignorées. Et le pire est que cette troisième vague a révélé que bien des choses que l'on pouvait considérer comme acquises n'existaient que dans les discours et autres rapports officiels », avait enfoncé l’ancien directeur de publication du journal « Le quotidien ».
UNE PRISE EN CHARGE, PLUSIEURS SONS DE CLOCHE
Invité de l’émission « Objection » de la radio Sud Fm (privée), le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr réfutant cette information, a affirmé que le dispositif de prise en charge des malades ne souffre d’aucun manque de matériel. «Présentement, au moment où je vous parle, en plus de la production endogène aux structures, nous avons un stock de plus de 100 mille m3 d’oxygène qui sont aujourd’hui disponibles, capables de venir en secours de manière permanente aux Cte. Il peut y avoir un déficit de lits dans quelques structures, des difficultés dans la régulation, des incompréhensions», a-t-il souligné avant d’ajouter. «Le système n’a jamais manqué d’oxygène, au contraire on a actuellement un stock qui est disponible. Pour terminer de manière globale l’autonomisation du pays en oxygène, nous avons 35 centrales d’oxygène qui, aujourd’hui, sont commandées et qui seront livrées à partir du 12 août».
Il y a également la sortie du ministre d’Etat, conseiller juridique du président de la République, Ismaïla Madior Fall sur les ondes de la Radio futurs médias (Rfm privée) pour dégager toute responsabilité du chef de l’Etat, Macky Sall, à travers ses récentes tournées politiques dans l’explosion de cette troisième vague. Un argument que son camarade de parti et collègue professeur d’Université, Mary Teuw Niane, ne semble pas partager. Invité le même jour chez nos confrères d’Iradio (privée), l'ancien ministre de l'Enseignement supérieur a déclaré sur la question des tournées économiques du président qu’«il (Macky Sall, Ndlr) n'aurait pas dû, dans cette période, faire ces tournées-là. Même si, en tant que président de la République, les questions économiques sont importantes. Il est important qu'il aille voir la population, tâter le pouls, voir l'état où les choses en sont, mais je pense que le contexte ne s'y prêtait pas».
PENSER DÈS À PRÉSENT L’APRÈS COVID-19
Le Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du Fonds de riposte et de solidarité contre les effets du nouveau coronavirus (FORCE Covid-19) a appelé les pouvoirs publics dès à présent se projeter sur l’ère post-Covid
Dakar, 27 juil (APS) – Le Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du Fonds de riposte et de solidarité contre les effets du nouveau coronavirus (FORCE Covid-19) a appelé les pouvoirs publics dès à présent se projeter sur l’ère post-Covid en favorisant des transformations structurelles du tissu socio-économique du pays.
Le Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du Fonds de riposte et de solidarité contre les effets du Covid-19 (FORCE Covid-19), présidé par le Général de division François Ndiaye, qui a déjà présenté son rapport d’activités au chef de l’Etat, estime qu’il s’agira dans cette perspective de faire de cette pandémie, une opportunité, à saisir pour réfléchir sur des stratégies qui pourraient permettre au Sénégal, de régler de manière structurelle, la problématique de la pauvreté.
Dans cette dynamique de réflexion structurelle, ce rapport qui tient sur 213 pages et couvrant la période d’avril 2020 à mars 2021 pourrait être considéré comme un outil d’aide à la décision pour les hautes autorités, note le document citant le président du comité de suivi, le Général François Ndiaye.
En cela, il aurait permis de sensibiliser sur la stabilisation du Registre national unique (RNU) aux fins d’une meilleure cartographie de la pauvreté et de la vulnérabilité tout en améliorant la gouvernance sanitaire.
Ce rapport qui a été élaboré dans le but d’accroitre la transparence et la traçabilité des finances publiques et d’assurer un suivi régulier de l’atteinte des objectifs fixés au FORCE COVID-19 ’’est une synthèse des deux rapports d’étape, traitant de l’impact socio-économique et des conditions générales d’exécution de la mission de suivi avant de formuler des recommandations’’, a-t-on appris de ces concepteurs.
Ces derniers rappellent qu’à la date du 31 mars 2021, ’’le Programme de résilience économique et social (PRES), instrument d’intervention de l’Etat dans la vie économique et sociale du pays pendant la crise sanitaire, affiche un taux d’exécution supérieur à 70 %. Ce qui est appréciable au regard du contexte’’, se félicitent-ils.
Dans une perspective de création d’un répertoire des bonnes pratiques en cas de survenance de pandémie ou crise similaire, le comité assure que ’’toutes les pièces justificatives des dépenses afférentes au fonds, feront l’objet d’une consultation et d’une évaluation citoyenne au siège du Comité pendant une durée de trois mois, avant leur archivage pour d’autres besoins’’.
Le comité de suivi qui n’a pas voulu s’engager dans une dynamique de ’’sanction’’ a par ailleurs fait un diagnostic des faiblesses ou lourdeur administrative en faisant par endroits des recommandations au profit de certains ministères.
Aussi, a-t-il été déploré ’’la faiblesse des effectifs pour assurer un service et une présence effective à l’échelle du territoire national de sapeurs-pompiers’’, alors que deux régions administratives, vingt-deux départements et des zones à risques ’’ne disposent pas encore de caserne de Sapeurs-Pompiers’’.
Le comité a aussi préconisé ’’l’harmonisation’’ des procédures entre la Police et la Gendarmerie (ne relevant pas de la même autorité), surtout en cas de catastrophe sanitaire.
Concernant le secteur de transports terrestres, le comité invite à ’’réformer’’ ce secteur qui ’’baigne dans une certaine informalité’’, insistant qu’à l’avenir, ’’l’option d’un fonds revolving de financement et de garantie soit préconisée à la place de la distribution de cash aux conducteurs de mototaxis’’.
’’A la lumière de tout ce qui précède, il est évident que la mise en place du Comité, était une nécessité pour le Sénégal’’, note le rapport, dans la mesure où poursuit-il, ’’ce comité aura permis, comme force de proposition, d’entretenir une culture de suivi inclusive et l’obligation de redevabilité institutionnelle visant une gouvernance transparente des finances publiques’’.
Le Fonds de riposte et de solidarité contre les effets du Covid-19 (FORCE Covid-19) a été créé par le président de la République pour appuyer des secteurs de l’économie touchés par la pandémie.
Le chef de l’Etat avait par la suite mis en place un Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du Fonds de riposte et de solidarité contre les effets du Covid-19 (FORCE Covid-19), présidé par le Général François Ndiaye.
COVID-19 : MACKY SALL DANS DES CENTRES DE TRAITEMENTS DES ÉPIDÉMIES
Dakar, 27 juil (APS) – Le chef de l’Etat s’est rendu, mardi, dans des Centres de traitement des épidémies (CTE) de la capitale sénégalaise alors que la virulence de la troisième vague de Covid-19 s’accentue de jour en jour avec des cas de contaminations et de décès en hausse.
Macky Sall s’est rendu à l’hôpital Dalal Jaam de Guédiawaye, à l’hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff, à l’hôpital de Fann et à l’hôpital Principal, a appris l’APS.
Le Sénégal a franchi ce mardi le cap des 1.300 décès dus au Covid-19 depuis le début de la pandémie le 2 mars 2020, avec 14 nouveaux décès enregistrés lundi, rapporte le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Le dernier bulletin épidémiologique quotidien indique que sur 2.586 tests réalisés au cours des dernières 24 heures, 642 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 24,83%.
Depuis le 2 mars 2020, le Sénégal a recensé 58.523 personnes infectées dont 45.768 guéries, 1.300 décédées.
Au total, 11.454 patients sont encore sous traitement dans les centres dédiés ou à domicile.
Lundi, 16.277 personnes ont été vaccinées, portant à 656.290 le nombre total des personnes ayant reçu au moins une dose.
Le ministère de la Santé réceptionne ce mardi des doses du vaccin Johnson and Johnson, la deuxième livraison en moins d’une semaine.
Sur son compte twitter, l’ambassade du Sénégal à Pékin a annoncé que 332118 doses de vaccins Sinopharm sont parties de Beijing ce matin à destination de Dakar, le troisième lot depuis le lancement de la campagne de vaccination.
PLUS DE 300 000 DOSES DE VACCINS SINOPHARM RÉCEPTIONNÉES
Dakar, 27 juil (APS) - Le ministre de la Santé et de l’Action sociale a réceptionné mardi à l’Aéroport international Blaise Diagne un lot de 332.118 doses du vaccin sinopharm, a appris l’APS de source officielle.
’’Une acquisition de l’Etat du Sénégal qui vise à accélérer le processus de vaccination’’, a salué le ministère sur son compte twitter .
Il s’agit du troisième lot de vaccins Sinopharm réceptionné par les autorités depuis le lancement de la campagne de vaccination, le 23 février dernier.
’’Nous avons réceptionné cet après-midi 332118 doses de vaccin de Sinopharm et 136.800 doses de Johnson And Johnson. La stratégie de vaccination se poursuit afin de protéger au maximum la population. Stop COVID, ensemble nous vaincrons’’, a tweeté Abdoulaye Diouf Sarr.
Quelque 656.250 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin contre le nouveau coronavirus depuis le début de la campagne nationale de vaccination, a annoncé mardi le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
La flambée des nouveaux cas de contaminations au nouveau coronavirus a engendré une ruée vers les lieux et sites de vaccination notamment à Dakar, épicentre de l’épidémie.
Depuis le 2 mars 2020, le Sénégal a recensé 58.523 personnes infectées. Parmi les personnes ayant déjà contracté le virus, 45.768 ont recouvré la santé et 1.300 autres en sont mortes.
A ce jour, 11.454 patients sont encore sous traitement dans les centres dédiés ou à domicile, d’après les données du ministère de la Santé.
TOUT SUR LA RESURGENCE DE LA POLIO AU SENEGAL
Au Sénégal, des cas de poliomyélite ont été relevés en avril dans les trois départements de la région de Diourbel. Qu'est-ce que la polio ? Comment se manifeste-t-elle ? Pourquoi refait-elle surface au Sénégal ? Réponses à toutes ces questions
Dix cas de poliomyélite ont été relevés au niveau national à la date du 21 mai 2021, selon le chef de la division surveillance épidémiologique au Ministère de la Santé et de l'Action sociale, Dr Boly Diop. Dans le détail, il s’agit de trois cas environnementaux, c'est-à-dire des cas trouvés dans des eaux usées, et de sept cas humains identifiés à Touba et Diourbel (respectivement à environ 190 km et 160 km à l'est de Dakar), précise Dr Diop à Africa Check.
Le chef de la brigade régionale d’hygiène de Diourbel, le capitaine Falilou Sarr, a rappelé que le Sénégal qui a éradiqué la poliomyélite en 2020 est resté pendant dix ans sans aucun cas.
Effectivement, le 25 août 2020, la Commission africaine de certification de l’éradication de la poliomyélite (ARCC), qui est l’organisme indépendant chargé de suivre et de superviser le processus de certification sur le continent, avait déclaré officiellement, que la Région africaine de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est exempte de poliovirus sauvage.
La décision de la Commission africaine de certification de l’éradication de la poliomyélite est intervenue après un processus exhaustif de documentation et d’analyse sur plusieurs décennies de la surveillance de la poliomyélite, de la vaccination et des capacités de laboratoire des 47 États membres de la Région, qui comprenait des visites de vérification sur le terrain dans chaque pays.
Qu'est-ce que la poliomyélite ?
Communément appelée polio, la poliomyélite est une maladie très contagieuse provoquée par un virus. Elle envahit le système nerveux et peut entraîner une paralysie totale en quelques heures. Selon l’OMS, la poliomyélite touche principalement les enfants de moins de 5 ans.
Dr Dahy Ka, infectiologue au service des maladies infectieuses et tropicales du Centre hospitalier universitaire de Fann à Dakar, confirme à Africa Check que la « poliomyélite antérieure aiguë (PAA) encore appelée maladie de Heine-Medn ou paralysie infantile est une maladie infectieuse aiguë et contagieuse ». La poliomyélite est « une maladie à déclaration obligatoire », c'est-à-dire qu’il faut la déclarer dès qu’il y a un cas, prévient le spécialiste.
Toutefois, l’OMS assure que dans la plupart des pays, l’action mondiale a permis de renforcer les capacités de lutte contre d’autres maladies infectieuses en développant des systèmes de surveillance et de vaccination efficaces.
Symptômes et mode de transmission de la poliomyélite
La poliomyélite se manifeste d'abord par « des symptômes de type grippal (fièvre, fatigue, céphalées) pouvant s'accompagner de vomissements, raideur de la nuque et douleurs dans les membres », peut-on lire sur le site de l'Institut Pasteur.
Une paralysie irréversible (des jambes généralement) survient chez une personne infectée sur 200 environ, poursuit l'article qui indique que « sans mesure palliative, entre 5 et 10 % des patients paralysés meurent par asphyxie du fait de la paralysie des muscles assurant la ventilation ».
L'OMS indique que le virus de la poliomyélite se multiplie dans l'intestin et se transmet d'une personne à une autre principalement par voie fécale-orale. La transmission est aussi possible par voie aérienne à partir de sécrétions rhino-pharyngées, souligne Dr Dahy Ka.
Comment prévenir la polio ?
En l'absence de traitement, la vaccination est la seule action médicale préventive, indique l'Institut Pasteur. Selon l'OMS, il existe deux types de vaccin contre la poliomyélite.
Il y a le vaccin anti poliomyélite inactivé (VPI) qui, selon le Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec « protège contre les trois types de poliovirus plus 90 % des personnes ayant reçu deux doses et près de 100 % de ceux qui ont reçu la troisième dose de 6 à 12 mois plus tard ». L'OMS souligne qu'il « comprend des souches inactivées (mortes) des trois types de poliovirus (et) fait l'objet d'une injection intramusculaire réalisée obligatoirement par un agent de santé qualifié ». Même s'il prévient l'infection, le VPI n'interrompt pas la transmission du virus, prévient l'OMS.
Le vaccin poliomyélite oral (VPO) est le deuxième type de vaccin contre la polio. Il contient des souches vivantes et atténuées de polivirus et se prend par voie orale. ll ne nécessite donc pas le recours à des agents santés qualifiés, souligne l'OMS qui précise que c'est « le seul moyen efficace d'arrêter la transmission du polivirus en cas de flambée épidémique », puisque trois doses de VPO confèrent « une immunité à vie ». Ce vaccin présente toutefois un inconvénient, « la possibilité d'induire la maladie chez certaines personnes vaccinées et l'introduction dans la nature de souches de polivirus vivantes », selon l'Institut Pasteur.
Le Sénégal utilise le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO) et le vaccin polio à virus inactivé (VPI) relève le Dr Ousseynou Badiane, directeur du Programme élargi de vaccination. Le « VPO protège contre la polio de types 1 et 3 et le VPI protège contre les types 1, 2, 3 », ajoute-t-il
Poliomyélite dérivée d'une souche vaccinale
Cette note de l’OMS indique que « le VPO peut entraîner l'apparition d'une poliomyélite paralytique associée au vaccin (PPAV) et d'un polivirus dérivé d'une souche vaccinale (PVDV) ». Les deux phénomènes sont semblables mais distincts, précise le document.
Le premier est causé par « la modification génétique, dans l'intestin, de la souche vaccinale atténuée présente à l'origine dans le VPO », précise l'OMS. La PPAV « est associée à l'administration d'une dose unique de VPO à un enfant ou peut survenir chez un proche contact non vacciné ou non immunisé du vacciné qui excrète le virus muté », ajoute l'agence onusienne.
Pour ce qui est du PVDV, l'OMS fait savoir qu'il s'agit d'une souche de polivirus « très rare issue de la modification génétique de la souche originale contenue dans le VPO ». Sous certaines conditions, « une souche de PVDV peut subir des modifications et reprendre une forme susceptible de causer une paralysie chez l'homme et d'acquérir une capacité ce circulation prolongée ». L'agence onusienne précise que cela survient « lorsque la vaccination systématique ou les activités de vaccination supplémentaires ne sont pas correctement menées, laissant une partie de la population exposée au poliovirus ».
Des cas de PVDV ont été signalés en 2017 en Syrie, en 2018 en République démocratique du Congo, au Nigeria, en Somalie et en Papouasie Nouvelle Guinée.
Pourquoi la polio refait surface au Sénégal ?
Le chef de la brigade régionale d’hygiène de Diourbel, où les cas de poliomyélite ont été signalés, impute le retour de la poliomyélite au relâchement dans la vaccination.
Le directeur du Programme élargi de vaccination, Dr Ousseynou Badiane, joint par Africa Check, explique qu’au début de la pandémie de la Covid-19, « il y a eu effectivement une baisse des performances » due à plusieurs causes notamment le fait que les autorités « avaient demandé aux Sénégalais de réduire leur déplacement, de rester chez eux ». Mais, poursuit Dr Badiane, « tout le monde s’est très vite ressaisi. Des directives du ministère de la Santé pour une sensibilisation accrue avaient été reçues ».
Dr Badiane précise toutefois que « de tout temps, certaines zones, comme Touba, sont moins vaccinées que d’autres ». Quand les premiers cas de polio ont été déclarés en 2020, une enquête de voisinage pour avoir une idée sur la couverture vaccinale a été menée sur des enfants de plus de 5 ans à Touba, il s’est avéré que « 45 % n’avaient pas reçu le vaccin polio à virus inactivé », précise-t-il.
L’OMS et l'Unicef avaient d’ailleurs, le 6 novembre 2020, alerté le monde, sur le risque de résurgence de maladies comme la poliomyélite et la rougeole du fait notamment de la pandémie de la Covid-19.
Pour faire face à la résurgence de la polio, les autorités sanitaires sénégalaises ont lancé en mai 2021 une campagne de vaccination de rattrapage qui a permis de vacciné 34 224 enfants âgés de 3 à 5 ans dans la région de Diourbel.
par Mohamed Lamine LY
PANDÉMIE DE LA COVID-19, LEÇONS ET PERSPECTIVES
Il faut saluer la gratuité de la prise en charge des cas de Covid-19 par les structures sanitaires. Néanmoins, le contexte du financement de la santé était marqué par la faiblesse des dépenses gouvernementales, des retards de remboursement des dettes
C’est le 30 janvier 2020 que l’OMS a déclaré l’épidémie de Covid-19 comme urgence sanitaire de portée internationale et le Sénégal a déclaré son 1er cas le 2 mars.
Il faut se féliciter du fait que les techniciens du ministère de la Santé aient engrangé une expertise avérée en matière de lutte contre les épidémies, édifiée graduellement, depuis plus d’une décennie. Cela nous vaut la prise en charge de multiples alertes, tout au long de l’année, qu’il s’agisse de flambées épisodiques de rougeole, d’épidémies de gastroentérites ou de dengue...
Il y a surtout eu le tournant de la fièvre à virus Ébola en 2014-2015, qui avait conduit à la mise sur pied du centre des opérations d’urgence sanitaire (COUS).
La bonne gestion de la phase préparatoire de la pandémie de Covid-19 a valu à notre pays de figurer dans le top 5 des pays africains ayant fait preuve d’une grande proactivité à côté du Rwanda, du Ghana, de l’Afrique du Sud et du Kenya.
Il est vrai que l’État sénégalais a très tôt fait preuve d’un fort engagement et accepté de financer le plan de riposte élaboré par les techniciens du Ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Néanmoins, l’expérience d’Ébola nous a montré toutes les difficultés rencontrées par nos systèmes sanitaires à répondre efficacement à ce genre de défis.
Forces et faiblesses du système de santé
Dans notre pays, la pratique médicale porte encore les stigmates de l’approche coloniale, qui était surtout centrée sur le contrôle des endémies (trypanosomiase, malaria, pian, variole), d’où sa structuration verticale. Après son accession à la souveraineté nationale, notre pays, le Sénégal, a hérité de cette organisation du système, avec prédominance de la composante curative.
C’est sous ce prisme qu’il faut comprendre l’institutionnalisation progressive des pratiques de planification, découlant, de la Déclaration de la politique de santé et d’action sociale de juin 1989, qui a consacré l’approche programme. Ces orientations qualifiées, à l’époque, de nouvelles se sont matérialisées à travers un premier plan national de développement sanitaire (PNDS), pour la période 1998-2007. Un second PNDS fut élaboré́ pour la période 2009-2018 et celui en cours va s’étendre de 2019 à 2028.
Il s’en suivra mise en place d’une direction de la planification, la recherche et les statistiques (DPRS) et d’une direction générale de la santé (DGS) en vue du renforcement des activités de suivi-évaluation des activités de planification à travers la pyramide sanitaire et de mise en cohérence de la composante socio-sanitaire, avec le rattachement de l’action sociale au MSAS.
Outre ces acquis réels à consolider, il faut également saluer quelques initiatives louables comme une meilleure disponibilité et accessibilité financière des produits contraceptifs, l’introduction de nouveaux antigènes dans le programme élargi de vaccination et la mise en branle de la couverture sanitaire universelle incluant des initiatives de gratuité telles que la prise en charge des enfants de moins de cinq ans et celle des personnes âgées de plus de 60 ans (plan Sésame).
Malgré tous ces efforts, l’absence d’une politique de santé en conformité avec les objectifs de développement durable (ODD) a été déplorée, la dernière version remontant à la Déclaration de la Politique de Santé et d’Action Sociale évoquée précédemment. Elle se répercute sur les différents piliers du système sanitaire.
Il ressort donc de l’analyse sommaire des points forts et des faiblesses du système de santé sénégalais, en se basant sur les six piliers de l’OMS, une vulnérabilité certaine malgré l’existence de certains acquis indéniables.
Effets contradictoires d’un défi sanitaire inhabituel
En effet, malgré leur apparente simplicité, les gestes barrières exigent, dans un laps de temps très court, des changements de comportements touchant aux relations sociales, à la culture et même à la religion.
On a finalement réalisé qu’une communication sur les risques avait des implications socio-anthropologiques, nécessitant l’engagement communautaire et ne saurait se limiter à la simple diffusion de spots radio-télévisés.
Jamais épidémie n’aura suscité autant de rumeurs folles et de théories complotistes découlant de la domination économique et culturelle de nos pays et alimentées par l’interventionnisme de nouvelles fondations, comme celle de Bill & Melinda Gates, prétendument philanthropiques, mais très engagées dans la défense et la promotion des valeurs du libéralisme économique.
En frappant durement les pays industrialisés et en épargnant relativement les pays à revenus faibles, la Covid-19 a brouillé les repères et paradoxalement renforcé le sentiment de fierté des pays africains mis à mal par des siècles de brimades et d’humiliations. Forts de leur expertise dans la lutte contre les épidémies, plusieurs d’entre eux ont, fait preuve, tout au moins au début, de méthode, de rigueur et de savoir-faire, une démarche contrastant avec les tergiversations des leaders des principales puissances occidentales, dont la gestion catastrophique de la pandémie a induit d’énormes coûts financiers et humains.
Cette situation a également ouvert, dans nos pays, de nouveaux espaces à la médecine traditionnelle et aux plantes médicinales, contribuant à magnifier la recherche médico-pharmaceutique locale.
La crainte de la contagion par le SARS-COV2 a drastiquement réduit le taux de fréquentation des structures de soins, avec rupture de la continuité des services. Cela a engendré une prolifération de pathologies Non-Covid dépistées et/ou prises en charge tardivement, avec des risques accrus de complications fatales par manque de suivi.
L’autre hantise omniprésente au cours de cette pandémie est le risque de débordement des capacités des structures de soins, surtout dans nos pays à revenus faibles ayant des systèmes sanitaires fragiles. C’est pour minorer l’impact de cette rupture de la continuité des services et écarter tout risque de dépassement des capacités de prise en charge des cas sur la santé des populations que les sociétés savantes de notre pays ont réfléchi sur la redéfinition des parcours de soins dans les structures sanitaires. Plusieurs experts dans plusieurs disciplines médico-pharmaceutiques ont également adopté des algorithmes de prise en charge depuis le domicile jusqu’à l’hôpital de niveau 3, en fonction de la gravité du tableau clinique.
Jamais auparavant, les enjeux financiers qui agitent le monde médical ne sont apparus de manière aussi flagrante aux yeux de l’opinion se manifestant par une âpre bataille autour de l’arsenal thérapeutique utilisé pour la prise en charge étiologique des cas de Covid-19, que l’OMS s’est avérée impuissante à arbitrer.
Malheureusement, la fabrication du vaccin anti-Covid-19, qui constitue le dernier espoir de juguler cette pandémie dévastatrice a, elle aussi, subi les contrecoups des rivalités géopolitiques entre la Chine, la Russie et les pays occidentaux, mais aussi et surtout des convoitises financières des laboratoires occidentaux.
Que faire pour renforcer la capacité de résilience du système sanitaire ?
La résilience est un concept nouveau, que l’épidémie de la fièvre à virus Ébola survenue en Afrique de l’Ouest (2014-2016), a contribué à davantage populariser, qui traduit la capacité des systèmes de santé à réagir à des chocs externes. De fait, les systèmes de santé des 3 pays les plus atteints à l’époque (Guinée, Libéria et Sierra Leone) avaient des capacités limitées. Les dysfonctionnements touchant plusieurs fonctions du système de santé généralement considérées comme essentielles, avaient alors empêché, la mise sur pied d’une riposte appropriée et rapide face à la flambée. Dans des pays comme le Nigéria et le Sénégal ayant des systèmes sanitaires un peu mieux structurés, l’épidémie avait pu être circonscrite et/ou rapidement maîtrisée.
Pour ce qui est de la présente pandémie de Covid-19, certains facteurs ont fragilisé la riposte.
Il s’agit de défaillances flagrantes dans le management des ressources humaines, ce qui est désastreux, quand on sait le rôle crucial que jouent les agents de santé dans la gestion des crises émergentes et dans le maintien des services de santé lors de situations de calamité publique durable. L’État a dû procéder à des enrôlements intempestifs de personnels temporaires pour combler les gaps en matière de ressources humaines. Les équipements de protection étaient insuffisants au début et ont été prioritairement affectés aux agents de santé travaillant dans les centres de traitement des épidémies (CTE), centres dédiés à la prise en charge des cas confirmés de Covid-19. Ensuite, il a été déploré le retard de paiement des honoraires des agents recrutés dans les centres de traitement des épidémies, ce qui a contribué à les démotiver.
Contrairement aux autres crises sanitaires, qui touchaient essentiellement le continent africain, cette pandémie de Covid-19 a davantage atteint les pays développés, compromettant ainsi le soutien habituel des partenaires techniques et financiers (P.T.F), qui renforçait, tant soit peu, la résilience des systèmes de santé africains.
Plusieurs fonctions du système de santé que l’on considère généralement comme essentielles ont connu des reculs. Il en est ainsi des ressources humaines, de l’infrastructure, la logistique, l’information sanitaire, la surveillance, la gouvernance et des systèmes d’approvisionnement en médicaments.
Il faut saluer la gratuité de la prise en charge des cas de Covid-19 par les structures sanitaires. Néanmoins, le contexte du financement de la santé était marqué par la faiblesse des dépenses gouvernementales, des retards de remboursement des dettes dues aux structures et de mise à disposition des subventions. Au même moment, les dépenses privées – qui prenaient principalement la forme de paiements directs des services de santé par l’usager (out-of-pocket payments) – étaient relativement importantes.
Habituellement, l’aide extérieure dans le domaine de la santé est prioritairement orientée vers des pathologies spécifiques, dans le cadre du Fonds Mondial (infection due au virus de l’immunodéficience humaine, paludisme et tuberculose), et dans une moindre mesure, vers la santé reproductive (services de santé de la mère et de l’enfant).
L’incapacité l’État à assurer un financement satisfaisant du système de santé est aggravée par l’allocation inéquitable et l’utilisation inefficiente des ressources dévolues aux différentes structures sanitaires, notamment celles hospitalières.
Le plan d’investissement récemment élaboré par le gouvernement sénégalais a pour ambition de répondre à cette exigence, de procéder, le plus vite possible à des investissements importants et à et des réformes adéquates dans les systèmes de santé. Faute de quoi, les faiblesses préexistantes des systèmes de santé s’aggraveront.
Les gouvernements nationaux doivent élaborer et mettre en œuvre des stratégies visant à rendre leurs systèmes de santé plus solides et plus résilients. Les ressources allouées à la santé et aux autres secteurs sociaux sont apparues durant cette pandémie, plus que jamais comme les investissements utiles et non comme des gouffres financiers, que les gouvernements ont toujours cherché à éviter.
Dans le même ordre d’idées, la lutte contre la Covid-19 a aussi mis en évidence le besoin d’une plus grande flexibilité aussi au plan du capital humain (renforcement de compétences en prise en charge des urgences, réanimation, santé communautaire...), qu’à celui de la réallocation budgétaire.
Il faut impérativement relever de nouveaux défis (extrême contagiosité, confinement...) liés à la nécessité d’une nouvelle approche contre la dépendance (personnes âgées, handicapées et malades mentaux...).
Au vu des ravages causés par la Covid-19 au niveau de groupes vulnérables, sans protection sociale (travailleurs licenciés, minorités ethniques surtout aux USA...), n’est-il pas temps pour les gouvernements d’accorder la primauté à la couverture sanitaire universelle face aux schémas de médecine individuelle et/ou privée ?
Partout dans le monde, mais plus particulièrement dans les pays à revenus faibles et intermédiaires se pose la question de la souveraineté alimentaire et sur celle dans des secteurs aussi sensibles que les médicaments, les technologies...
La pandémie de Covid-19 est un révélateur des dysfonctionnements dans la gouvernance des problématiques socio-sanitaires, qui répondent à de nombreux déterminants sociaux. Ces défis embrassent la totalité de la sphère socio-économique, y compris les questions culturelles et environnementales. C’est dire que l’humanité entière est interpelée sur l’urgence et la nécessité d’opérer des ruptures courageuses dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques. À défaut, c’est l’avenir de l’espèce humaine, qui pourrait être en jeu.
Dr Mohamed Lamine Ly est spécialisé en santé publique
Pour la version complète, se référer au lien suivant :
FACE AU RISQUE DE SATURATION, LE SÉNÉGAL OUVRE DE NOUVEAUX CENTRES DU CORONAVIRUS
Deux des trois sites identifiés, sur l'ancien aéroport international de Dakar et à Guéréo, au sud-est de la capitale, sont opérationnels et devraient recevoir leurs premiers patients jeudi
Le Sénégal commence cette semaine à accueillir dans de nouveaux centres mais non plus en milieu hospitalier les malades les moins gravement atteints du Covid-19, en raison d'un début de saturation de certains services, a dit mercredi à l'AFP un haut responsable sanitaire.
Le Sénégal avait fait le choix d'hospitaliser systématiquement toutes les personnes chez lesquelles le virus était détecté, y compris celles dépourvues de symptômes plutôt que de les isoler à domicile.
"Nos structures de santé commencent à atteindre un niveau de saturation" en nombre de lits, a dit le Dr Abdoulaye Bousso, directeur du Centre des opérations d'urgences sanitaires, un des principaux responsables de la lutte contre la pandémie dans le pays.
Le Sénégal a donc décidé d'accueillir les malades avec peu ou pas de symptômes dans des centres ouverts à cet effet.
Deux des trois sites identifiés, sur l'ancien aéroport international de Dakar et à Guéréo, au sud-est de la capitale, sont opérationnels et devraient recevoir leurs premiers patients jeudi, a dit le Dr Bousso. Les trois sites ont une capacité de 400 lits, a-t-il précisé.
«ACTUELLEMENT 99% DES CAS DE GRIPPE VONT ETRE POSITIFS S’ILS SONT TESTES AU COVID-19»
Spécialiste des maladies infectieuses et tropicales, Dr Khardiatou Diallo Gaye a fait le point de la situation au Cte de Fann, de la grippe qui sévit dans le pays entre autres sujets abordés
Spécialiste des maladies infectieuses et tropicales, Dr Khardiatou Diallo Gaye a fait le point de la situation au Cte de Fann, de la grippe qui sévit dans le pays entre autres sujets abordés. Selon lui, 99% des cas de grippe actuellement, s’ils sont testés au Covid-19, vont être positifs.
Une épidémie de grippe sévit depuis quelques semaines dans le pays, selon vous, est-ce une grippe ou le coronavirus ?
Nous sommes au mois d’août et actuellement, il n’y a pas de grippe. Tout ce que l’on voit, ce sont des personnes atteintes de Covid-19. Personne ne fait de tests mais si on s’aventurait à faire des tests, 99% des cas allaient être positifs. Ce n’est pas une grippe, soit c’est le paludisme, soit c’est le coronavirus. Avec le mode de contamination, ce n’est pas le paludisme. Dans une maison, on peut voir 3 à 4 personnes tomber malades, c’est le Covid-19. Pour le personnel soignant, ceux qui viennent à l’hôpital, il faut leur dire que ce qu’ils présentent là peut être le Covid-19. Si tu vois leurs ordonnances, ce sont les médicaments contre la Covid qu’on leur prescrit alors qu’on leur a dit qu’ils ont la grippe. Il faut que le personnel soignant dise la vérité aux patients
Comment peut-on différencier la grippe et le coronavirus si l’on sait qu’ils ont les mêmes symptômes ?
Ils ont les mêmes symptômes, c’est pourquoi on ne peut pas faire la différence entre les deux. Actuellement, nous ne pouvons pas parler de grippe car nous ne sommes pas en saison de grippe. Si ce n’est pas le paludisme dont le mode de contamination n’est pas aussi rapide, si quelqu’un présente ces signes, on doit lui faire un Tdr ou un Pcr. Ils ont les mêmes signes sauf que pour la Covid19, il faut une détresse respiratoire avec une toux beaucoup plus accentuée.
De plus en plus, il y a une augmentation des cas de contaminations et de décès et pourtant, la population ne semble pas prendre la maladie au sérieux. selon vous, qu’est-ce qu’il faut faire pour qu’elle prenne conscience de l’ampleur de la maladie ?
La maladie est en train de faire des ravages et les chiffres que l’on donne sont en deçà de ce qui se passe. Quand on vous dit qu’il y a 12 décès, c’est plus de 12 parce qu’il y a des décès qui se passent dans les maisons et dans les cliniques. Ces décès qui se passent dans les cliniques ne sont pas répertoriés car le privé ne donne pas ses chiffres ; cela est un problème. L’autre problème est que même dans les structures sanitaires, dans les urgences, il y a des décès qui se passent là-bas avant que l’on ne fasse des tests, ou alors le résultat vient quelques jours après le décès du malade. Quand on parle de 10 décès, il y en a au moins 15. La population semble être insouciante ; il faut que tout le monde soit impliqué. Il faut plus une implication communautaire pour que les choses puissent changer.
Quelle est la situation au Cte de Fann ?
Au Cte de Fann, nous avons des patients qui sont sous oxygène ; nous sommes pleins 24h/24. Quand on sort des patients guéris, il y a déjà des patients qui attendent. Quand on a un décès, il y a des patients qui attendent. Je ne me rappelle plus avoir un lit disponible. Nous avons fait une extension de 24 lits. On l’a fait le lundi à 18h et à 19h30, c’était plein ; pour vous dire que la situation est alarmante. Nous n’avons pas de malades qui ne soient pas sous oxygène. Maintenant, on ne prend que les cas qui sont sévères parce qu’ils sont en train d’attendre dans les structures sanitaires, dans les maisons et les cliniques. Des fois, quand le malade est stable, sans oxygène, on le libère pour qu’ils continuent le traitement à domicile. Nous en sommes là maintenant. La plupart des patients, ce sont des jeunes d’âge inférieur à 50 ans, jusqu’à 25 ans. Ce sont des jeunes qui n’ont pas été vaccinés. Nous avons aussi des personnes âgées qui n’étaient pas vaccinées
Vu que vous n’avez que des patients qui sont sous oxygène, vous devez avoir un problème d’oxygène ?
Franchement pour le moment, nous n’avons pas de problème d’oxygène. Nous avons un renforcement en oxygène avec des racks ; depuis quelque temps, nous n’avons pas de problème d’oxygène. Même avec cette demande intense, nous n’avons pas un problème d’oxygène. Par ailleurs, il y a quelques jours, nous avons une rupture avec la vaccination. Il faut que les gens sachent que seule la vaccination associée aux gestes barrières pourra nous sortir de cette situation.
642 NOUVEAUX CAS ET 14 DÉCÈS ENREGISTRÉS
Les cas communautaires continuent à dominer le bilan épidémiologique avec 528 patients enregistrés. 113 contacts suivis ont été aussi testés positifs. On a également noté un cas importé
Comme lors des deux précédentes vagues, la 3e vague de la pandémie à Covid-19 est également marquée par l’évolution en dents de scie de la courbe de contamination. De 690 nouveaux cas, avant-hier dimanche, la courbe était descendue à 618, hier lundi. Ce mardi, 27 juillet 2021, elle est remontée à 642 nouveaux cas sur 2586 tests effectués, soit un taux de positivité de 24%. Une nouvelle hausse des cas de contamination accompagnée de celle des nouveaux décès avec 14 morts enregistrés.
Les cas communautaires continuent à dominer le bilan épidémiologique avec 528 patients enregistrés. 113 contacts suivis ont été aussi testés positifs. On a également noté un cas importé.
La capitale, Dakar, reste l’épicentre de la maladie avec 367 nouveaux cas. Ses départements, Rufisque, Dakar et Keur Massar sont les localités les plus touchées avec respectivement 143, 114 et 64 nouveaux cas détectés.
Sur le bulletin épidémiologique du jour, on a noté 59 cas graves pris en charge, même si 289 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris
À ce jour, 58 523 cas positifs ont été enregistrés au Sénégal, 45768 guéris, 1300 décès, 11454 sont en traitement.
Par ailleurs, le ministère de la Santé et de l’Action sociale informe qu’à ce jour, 656290 personnes ont été vaccinées.
L’IRESSEF DU PR MBOUP SONNE L’ALERTE
L’Institut de Recherche en Santé, de Surveillance Épidémiologique et de Formations (IRESSEF) alerte l’opinion sur la circulation de faux tests de Covid*
L’Institut de Recherche en Santé, de Surveillance Épidémiologique et de Formations (IRESSEF) alerte l’opinion sur la circulation de faux tests de Covid. Selon les responsables, il s’agit de pratiques organisées par des réseaux mafieux. La direction du laboratoire a tenu un point de presse hier, lundi, pour dénoncer des pratiques frauduleuses.
En cette période estivale, les nombreux voyageurs sont obligés de présenter des résultats de tests négatifs au Covid. Une période propice pour les fraudeurs et les gens malintentionnés qui profitent de l’occasion pour se faire de l’argent illicitement. C’est le cas avec les faux tests qui circulent avec les éléments d’identité visuelle des laboratoires connus. Victime de cette pratique, l’Institut de Recherche en Santé, de Surveillance Épidémiologique et de Formations (IRESSEF) a fait une sortie pour dénoncer le phénomène et dégager ses responsabilités.
Selon Papa Alassane Diaw, Directeur Technique de l’IRESSEF, « il y a des personnes malintentionnées qui délivrent de faux tests pourles voyageurs et parfois, ils le font pour de vrais malades moyennant des prix variant entre 25000frs et plus alors que les patients ne vont même pas se présenter pour subir les prélèvements et leur délivrent de faux tests ». Les vérifications faites ont montré que c’est l’œuvre de faussaires et parfois d’agents de santé. Et l’institut a mis en place des stratégies pour démanteler le système. C’est ainsi que le laboratoire a commencé sa traque par l’installation d’un système de sa base donnée au niveau de l’aéroport. Et les résultats n’ont pas tardé : trois personnes ont été interpellées par la gendarmerie de l’aéroport de Diass avant d’être jugées et condamnées par les tribunaux de Mbour. Il s’agit d’un ingénieur en informatique, d’un commerçant établi à Thiès et d’un passager. Le directeur technique rappelle que ce n’est pas seulement son laboratoire qui est touché par le phénomène mais que son institut veut clarifier une situation qui, dans la réalité, est allée très loin.
En effet, certaines personnes vont effectuer leur test là-bas et en cas de positivité, il y a d’autres personnes qui les interpellent pour leur proposer de transformer ce résultat en négatif contre le paiement d’un prix fort allant jusqu’à 100.000 frs, alors que ces personnes avaient déjà reçu leurs résultats positifs. L’institut dégage ainsi sa responsabilité et informe l’opinion qu’elle n’est « ni de près ni de loin mêlé à ces pratiques-là ».
Malgré tout, les responsables pensent qu’il faut aller plus loin, dans le traitement des nombreuses plaintes. Ainsi, ils invitent les autorités à s’impliquer davantage dans la gestion de ce phénomène, qui n’est simplement l’affaire de leur laboratoire mais plutôt un problème national.