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2 mai 2025
Santé
GESTION CORONAVIRUS : LE GRAND DILEMME !
Entre la pression des médecins et les réalités socio-économiques, le gouvernement du Sénégal peine à trouver la voie la plus appropriée pour faire face à la pandémie, en évitant un chaos social et économique.
Entre la pression des médecins et les réalités socio-économiques, le gouvernement du Sénégal peine à trouver la voie la plus appropriée pour faire face à la pandémie, en évitant un chaos social et économique.
Dans sa croisade contre le coronavirus, le Sénégal, à l’instar de nombreux pays africains, semble avoir du mal à trouver une voie propre qui soit conforme aux exigences locales. Depuis mars 2021, le pays s’est engouffré dans une course à la vaccination, dont il ne semble maitriser ni les tenants ni les aboutissants. Plus de quatre mois après le démarrage, la campagne en est encore à ses balbutiements. Selon les chiffres communiqués par le ministère de la Santé et de l’Action sociale, moins de 5 % de la population totale est aujourd’hui vaccinée. Et déjà, ils sont nombreux les Sénégalais qui n’ont pu jusque-là bénéficier de la deuxième dose, alors que leur rendez-vous est arrivé depuis juin.
Au moment où le pays peine à se procurer ses deuxièmes doses, il est de plus en plus agité l’idée d’une troisième dose, au moins pour les couches les plus vulnérables, pour garantir l’immunité au bout d’une certaine période. Autrement dit, dans les milieux scientifiques, ils sont nombreux à envisager la possibilité d’un rappel vaccinal toutes les années pour assurer la protection des individus.
Dans son discours du 12 juillet dernier, il y a quatre jours, Emmanuel Macron disait : ‘’Je veux m’adresser à ceux qui, vaccinés les premiers (c’est-à-dire en janvier et février) verront prochainement leur taux d’anticorps baisser et leur immunité diminuer. Je veux ici les rassurer. Dès la rentrée, une campagne de rappel sera mise en place pour vous permettre de bénéficier d’une nouvelle injection, selon le même système et les mêmes conditions que la ou les premières. Les rendez-vous peuvent être pris dès les premiers jours du mois de septembre.’’ Ce qui dénote une baisse de l’efficacité du vaccin au bout seulement de six mois environ.
L’équation de la vaccination
Dès lors, la question qui se pose est de savoir si le Sénégal, les Etats africains ont les moyens de se payer chaque année des vaccins pour des rappels nécessaires ? Quelles dispositions mettre en œuvre pour une stratégie efficace de vaccination de toutes les populations ? La réalité a montré qu’il sera difficile, pour le pays, de respecter le nombre de doses pour chaque Sénégalais et dans le timing requis pour garantir leur efficacité.
Cela dit, pour les pays qui en ont les moyens, les scientifiques français estiment que les vaccins disponibles dans leur pays permettent se protéger solidement contre le virus, et même du variant Delta. ‘’Ils divisent par 12 son pouvoir de contamination et évitent 95 % des formes graves. L’équation est simple. Plus nous vaccinerons, moins nous laisserons des espaces au virus pour se diffuser, plus nous éviterons les hospitalisations et plus nous éviterons des mutations éventuellement plus dangereuses. Vacciner un maximum de personnes partout à tout moment’’, affirmait le président Macron.
Mais les pays en développement ont-ils les moyens de dérouler les campagnes de vaccination selon les standards ? Telle est la grande question qui se pose aux spécialistes.
Une chose est sûre : l’humanité sera obligée de vivre avec le virus pendant des mois, voire des années encore. Comme c’est le cas avec certaines maladies comme le paludisme et la grippe. Aussi, faudrait-il à la fois de l’endurance et de l’efficience pour une lutte efficace contre la Covid-19. A ce jour, l’Etat semble plus valser entre un attentisme ahurissant et des paradoxes révoltants. Après avoir tenu des rassemblements sur l’étendue du territoire, durant tout le mois de juin, alors même que le virus était en pleine expansion, il revient préconiser la limitation des rassemblements, le télétravail et la limitation des déplacements. D’ailleurs, les détracteurs n’ont pas tardé à tourner en dérision cette posture pour le moins incompréhensible.
Homme politique et ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye s’indigne sur sa page twitter : ‘’Qu’a-t-on fait au bon Dieu pour mériter ça ? Après avoir organisé les déplacements et rassemblements les plus importants depuis trois ans, mettant le Sénégal en campagne préélectorale, son gouvernement (le gouvernement de Macky Sall) demande la limitation des déplacements et rassemblements.’’
Entre paradoxes, mimétismes et impuissance manifeste
Aussi paradoxal que puisse paraitre la démarche, les spécialistes des épidémies s’accordent à admettre que ces deux mesures sont indispensables pour endiguer la propagation exponentielle du virus qui pourrait entrainer le pire. Docteur Cheikh Sadibou Sokhna : ‘’Avec les rassemblements politiques, religieux, sportifs, culturels comme les mariages, baptêmes et funérailles, le non-respect du protocole au niveau des marchés, des mosquées et des transports en commun, la recrudescence de la maladie était prévisible. Il est établi que les rassemblements augmentent les risques de propagation du virus. Il faut donc les éviter au maximum.’’
En tout cas, malgré les discours alarmistes des uns et des autres, il est des mesures qui ne semblent plus possibles à mettre en œuvre depuis le mois de mai 2020, quand le président de la République avait pris l’option jugée réaliste d’inviter les Sénégalais à apprendre à vivre avec le virus. C’était suite à deux mois d’intenses luttes où toute l’économie était à l’arrêt ou presque. Ce qui n’avait pas manqué de provoquer un désastre sur les plans économique et social. Au mois de mai, le président s’adressait à ses populations en ces termes : ‘’Après deux mois de mise à l’épreuve, nous devons sereinement adapter notre stratégie, en tenant compte une fois de plus de notre vécu quotidien. J’ai consulté, à cet effet, une équipe pluridisciplinaire d’éminents experts nationaux. Il ressort de leur analyse que, dans le meilleur des cas, c’est-à-dire si nous continuons d’appliquer les mesures édictées, la Covid continuera encore de circuler dans le pays jusqu’au mois d’août, voire septembre.’’
C’était pour montrer qu’il est impossible d’exiger certains sacrifices au Sénégal. Deux mois, c’était déjà largement suffisant. ‘’Ces projections, insistait-il, montrent que l’heure ne doit pas être au relâchement, mais à l’adaptation. Plus que jamais, l’Etat continuera de veiller à l’application des mesures de contingentement de la maladie. Mais plus que jamais, la responsabilité de chacun est engagée. Dans cette nouvelle phase qui va durer non pas quatre semaines, mais au moins 3 à 4 mois, nous devons apprendre à vivre en présence du virus, en adaptant nos comportements individuels et collectifs à l’évolution de la pandémie.’’
Dans la foulée, ont été levées ou allégées plusieurs mesures restrictives des libertés. Il en fut ainsi de l’allégement du couvre-feu, de la réouverture des lieux de culte et des marchés, de la levée de l’interdiction sur les transports, de l’annonce de la reprise des cours dans les écoles et universités, entre autres… C’était la fin d’une ère, le début d’une nouvelle dans la lutte contre la pandémie mortelle. Malgré les critiques acerbes, l’histoire a montré que, face à la Covid-19, il n’y a pas d’autre choix possible que l’adaptation, de s’adapter en fonction des moyens à disposition. Ceci est d’autant plus valable dans le continent africain où les conditions économiques et sociales ne permettent pas la mise en place de certaines mesures.
Au mois de juin 2020, alors que les cas continuaient de flamber, l’Etat prend la décision de lever le couvre-feu, au grand dam de certains médecins aux discours alarmistes.
La revanche de l’économie sur la santé
Avec la nouvelle vague de coronavirus, la panique reprend sa place, mais l’Etat semble résolument se résoudre à laisser l’économie et les activités suivre leur cours. Ceci était d’ailleurs l’une des motivations principales de la première levée des mesures restrictives. A l’époque, le chef de l’Etat assumait : ‘’Il nous faut adapter notre stratégie de façon à mener nos activités essentielles, en faisant vivre notre économie, en veillant à la préservation de notre santé et celle de la communauté. Au regard de ces considérations, j’ai décidé de l’assouplissement des conditions de l’état d’urgence.’’
Lors de sa dernière réunion hier, le CNGE, après avoir constaté une hausse importante du nombre de cas de contamination à la Covid-19, a pris un certain nombre de recommandations dont la limitation des rassemblements. Mais, à ce jour, cela reste une simple invite, puisque les actes sous-jacents n’ont pas encore été pris pour les rendre obligatoires. Nous sommes loin de la tonalité empruntée par le président au soir du 23 mars, pour proclamer l’état d’urgence pour la première fois. Quand il disait : ‘’Le virus gagne du terrain. A ce jour, il n’y a ni vaccin ni médicament homologué contre le Covid-19. Ce soir, mes chers compatriotes, et je vous le dis avec solennité, l’heure est grave. La vitesse de progression de la maladie nous impose à relever le niveau de la riposte. A défaut, nous courrons un sérieux risque de calamité publique. En conséquence, je déclare l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire national.’’
Paradoxalement, à l’époque, il n’y avait que 71 cas sous traitement pour zéro décès, avec des taux de positivité relativement faibles. Comme quoi, la logique économique a bien pris sa revanche sur celle de la santé.
«SI LA COVID-19 CONTINUE DE PROGRESSER, NOUS ALLONS FERMER A NOUVEAU»
Le chef de l’Etat Macky Sall met en garde les Sénégalais face à la flambée des cas de Covid-19 notée, ces dernières semaines.
Le chef de l’Etat Macky Sal, qui recevait vendredi le rapport d’activités du Comité de suivi du Fonds Force Covid-19, a mis en garde les Sénégalais face à la flambée des cas de Covid-19 notée, ces dernières semaines.
« Si la maladie continue de progresser, nous allons fermer à nouveau », a-t-il martelé. Le président de la République a exhorté les Sénégalais à respecter les mesures barrières et à limiter les déplacements pour empêcher une plus grande expansion du variant Delta.
« Si les uns et les autres continuent de fouler au pied ces règles, l’État prendra ses responsabilités », a notamment averti le chef de l’État.
Il pourrait notamment s’agir du retour du couvre-feu et du confinement des villes les plus touchées comme Dakar et Thiès.
COVID-19 : DES MESURES DE RESTRICTION DANS LES TRANSPORTS ANNONCÉES
Il est exigé des opérateurs un nettoyage désinfectant de chaque véhicule de transport (à l’intérieur et à l’extérieur) au moins une fois par jour et la dotation en gants, masques et produits désinfectants pour les mains des employés
Dakar, 16 juil (APS) – De nouvelles mesures de restriction portant entre autres sur le port obligatoire du masque et le renforcement des règles d’hygiène dans le secteur des transports ont été prises dans le cadre de la lutte contre la flambée des cas de Covid-19 dans le pays, a appris l’APS de source officielle, vendredi.
Les mesures de restriction ont été notamment prises par le ministre des Infrastructures, des Transport terrestres et du Désenclavement a travers un arrêté rendu public le même jour.
D’après le document dont l’APS a eu connaissance, l’embarquement des passagers dans les véhicules de transport public et privé de voyageurs et de marchandises doivent se faire dans le respect des mesures d’hygiène et de sécurité sanitaire.
’’Le port obligatoire du masque pour tous les occupants du véhicule jusqu’à leur débarquement, dés que le nombre est supérieur à un, l’application d’un produit désinfectant sur les mains est obligatoire pour tous les passagers avant leur accès à bord des véhicules de transport public de voyageurs’’, fait-on savoir de même source.
Il est ainsi exigé des opérateurs de transport un nettoyage désinfectant de chaque véhicule de transport (à l’intérieur et à l’extérieur) au moins une fois par jour et la dotation en gants, masques et produits désinfectants pour les mains à leurs personnels.
Les gouverneurs de régions sont chargés de l’exécution de cet arrêté.
Les cas de contaminations au nouveau coronavirus n’ont cessé d’augmenter ces derniers jours au Sénégal, atteignant des chiffres inédits depuis le début de l’épiédemie dans le pays, le 2 mars 2020.
Vendredi, 738 nouveaux cas ont ainsi été déclarés par le ministère de la Santé et de l’Action.
Le président de la République, Macky Sall, a le même jour réitéré son appel à la ’’vigilance’’ et à une ’’prise de conscience’’ de la rapidité et de la vitesse de contagion du variant Delta, estimant que les mesures restrictives pourraient être réappliquées si la tendance haussière des cas se maintenait.
’’Il faut que les gens soient conscients du fait que le variant Delta a une vitesse de contagion très rapide’’, a dit le président de la République.
Intervenant à la cérémonie de réception du rapport public du Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du Fonds de Riposte et de solidarité contre les Effets du COVID-19 (FORCE COVID-19) dirigé par le Général François Ndiaye, le président Sall a de nouveau appelé ses compatriotes à la vigilance et à la responsabilité pour le respect strict des mesures barrières.
’’Toutes les dispositions imposées par la situation, sans aucune hésitation et quel soit le prix’’, a averti le chef de l’Etat en faisant notamment allusion au confinement, au couvre-feu, à la fermeture des frontières et à la restriction des déplacements.
Il a ainsi lancé un appel à la ’’vigilance, à la responsabilité et au respect des règles de prévention contre ce fléau mondial, à l’endroit notamment de la jeunesse durant ces périodes de vacances scolaires’’.
Macky Sall a par la même occasion invité les sénégalais à ’’limiter les déplacements non nécessaires’’, en cette veille de fête de la Tabaski, moment de grandes retrouvailles familiales, afin ’’d’épargner les villes de l’intérieur moins touchées par la pandémie’’ au contraie de la capitale.
Jeudi, le Comité national de gestion des épidémies avait déjà préconisé de nouvelles mesures de lutte contre la propagation de la Covid-19.
COVID-19 : LE REMÈDE DE MGR KLEDA AUTORISÉ PAR LE GOUVERNEMENT CAMEROUNAIS
Depuis plusieurs mois, cet archevêque qui pratique la phytothérapie depuis une trentaine d’années, propose un remède à bases de plantes médicinales issues des savanes africaines
La Croix Africa |
Lucie Sarr |
Publication 17/07/2021
Dans une lettre datée du 8 juillet, le gouvernement camerounais a autorisé la mise sur le marché des médicaments traditionnels proposés par Mgr Samuel Kleda, archevêque de Douala et phytothérapeute, pour soulager les malades du Covid-19.
Les remèdes proposés par Mgr Samuel Kleda, archevêque de Douala, pour soulager les malades du Covid-19 sont désormais autorisés par le gouvernement comme « adjuvants au traitement » pour cette maladie pandémique. « Faisant suite à votre demande d’autorisation de mise sur le marché camerounais pour vos médicaments traditionnels améliorés dénommés”Adsak Covid, flacon et élixir Covid de 125 ml”, a écrit le ministère camerounais de la santé publique à Mgr Kleda, j’ai l’honneur de vous faire connaître que votre dossier a reçu un avis favorable la Commission ationale du médicament, réunie dans sa session du 17 au 19 mai 2021 ».
Cette autorisation est valable pour une période de trois ans.
Depuis plusieurs mois, cet archevêque qui pratique la phytothérapie depuis une trentaine d’années, propose un remède à bases de plantes médicinales issues des savanes africaines. Les principaux éléments sont le Trichilia emetica, une plante des savanes du nord du Cameroun, complétée par une variété d’aloe vera.
Plébiscite au Cameroun
Les soins de phytothérapie contre le coronavirus de Mgr Kleda ont été plébiscités par les Camerounais. À telle enseigne que l’archevêque a été reçu, le 25 juin 2020, par les députés au cours d’une séance plénière spéciale sur la médecine traditionnelle et son apport dans la lutte contre le coronavirus. Un mois auparavant, le 25 mai 2020, il avait été reçu par le premier ministre Joseph Dion Ngute qui lui avait exprimé le soutien du président de la République du Cameroun, Paul Biya. L’entretien, qui avait eu lieu à huis clos au siège de la Primature à Yaoundé, avait porté entre autres sujets, sur les modalités d’accompagnement de l’action de Mgr Samuel Kleda contre le Covid-19.
« La mixture n’est pas toxique »
Au cours d’un point de presse qu’il avait organisé le 14 septembre 2020, Mgr Samuel Kleda avait tenu à rassurer sur les qualités de son remède. « Le protocole traite efficacement le coronavirus avec le respect des normes de standardisation et du processus de fabrication, avait-il précisé. La mixture n’est pas toxique et ne produit aucun effet secondaire. Aucun patient n’a jamais présenté de malaise après avoir pris le traitement ».
L’archevêque de Douala expliquait, en outre, qu’aucun décès n’a été enregistré parmi les patients qui ont pris son remède. « Même les patients sous assistance respiratoire ont été sauvés », s’était-il réjoui.
Covid-19 au Cameroun
Au 16 juillet, le Cameroun compte plus de 80 000 cas de Covid-19. Selon les chiffres officiels, le taux global de vaccination du pays est de 15 %.
Dans ce pays d’Afrique centrale, la gestion du Fonds pour la riposte le Covid-19 a été épinglée par la Cour des comptes. Celle-ci a souligné une « gestion erratique » des médicaments utilisés comme traitement dans le pays. De plus, 16 ambulances payées deux fois le prix du concessionnaire n’ont jamais été livrées. Quant aux tests de dépistage, ils ont été surfacturés à des entreprises incompétentes. Enfin, 1 milliard 250 millions de francs CFA ont été pays pour des travaux non achevés de centres de prise en charges des patients.
«ACTUELLEMENT, UN TIERS DES NOUVELLES INFECTIONS EST DU AU VARIANT DELTA»
Selon le Pr Souleymane Mboup, président de l’Iressef, l’explosion des cas positifs est liée au variant Delta qui circule en force dans le pays.
Pr Souleymane Mboup, président de l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef), qui a participé hier à la réunion du Comité national de gestion des épidémies, explique : «Dans cette troisième vague, nous avons commencé à caractériser mais d’une façon différente. Chaque semaine, tous les positifs que nous avons à Iressef, nous en faisons un tamisage ou un screening pour chercher de potentiels variants. Ensuite, nous les caractérisons pour donner les résultats dans les douze à 24 h.»
Il ajoute : «Ce qu’on a remarqué dans cette troisième vague, c’est qu’on a presque une disparition du variant Alpha et ce qui prédomine maintenant, c’est le variant Delta. Dans nos derniers échantillons, il constitue 30 % des nouvelles infections. Actuellement, un tiers des nouvelles infections est dû au variant Delta.»
Détecté en Inde en octobre 2020, le variant Delta a touché à ce jour au moins 96 pays. Il comporte un risque plus élevé d’hospitalisation et de réinfection et génère un tableau de symptômes légèrement différent. On estime que le variant Delta est 30 à 60 % plus transmissible que les autres variants du coronavirus
UN NOUVEAU RECORD DE 738 NOUVELLES CONTAMINATIONS
Le département de Dakar continue d’être l’épicentre de la maladie avec 284 nouveaux cas enregistrés, ce jour. À l’intérieur du pays, la ville de Touba trône en tête avec 25 cas déclarés.
À cinq jours de la célébration de la Tabaski, les cas de Covid-19 connaissent une flambée au Sénégal. Un nouveau record a été enregistré, ce vendredi, 16 juillet 2021. 738 nouvelles contaminations ont été enregistrées sur 2913 tests réalisés, soit un taux 25,3%. Parmi elles, 264 sont des suivis contacts, il n’y a pas de cas importé, 474 sont issus de la transmission communautaire.
Le département de Dakar continue d’être l’épicentre de la maladie avec 284 nouveaux cas enregistrés, ce jour. À l’intérieur du pays, la ville de Touba trône en tête avec 25 cas déclarés.
Même si aucun décès n’a été enregistré ce jeudi 15 juillet 2021, 27 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation. Seuls 130 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris.
À ce jour 49 008 cas positifs ont été enregistrés au Sénégal, 42 973 guéris, 1209 décédés et 4825 sous traitement.
Face à la montée des cas de coronavirus qui est en train de mener le Sénégal tout droit vers la troisième vague, le Comité national de gestion des épidémies (Cnge) a appelé hier, jeudi 15 juillet, à la mobilisation de tous les acteurs de la société afin de lutter contre la propagation du virus.
La crise sanitaire engendrée par la pandémie du coronavirus persiste encore et s’aggrave avec l’arrivée de plusieurs variants. Au Sénégal, selon le Comité national de gestion des épidémies (Cnge), on enregistre depuis plus de cinq semaines une hausse importante du nombre de cas de Covid-19 et les chiffres de ces derniers jours montrent que le virus circule activement.
Face à cette situation, le Comité national de gestion des épidémies qui s’est réuni hier, jeudi 15 juillet, en vue d’évaluer la situation épidémiologique relative à la pandémie de Covid-19 a recommandé le renforcement de la surveillance épidémiologique, notamment la poursuite et l’intensification de la surveillance des variants, le renforcement du système de dépistage pour détecter le plus tôt possible les cas de Covid-19 ; une plus forte mobilisation de l’ensemble des acteurs et un renforcement de la synergie d’actions en vue d’une riposte plus efficace ; l’utilisation de manière accrue des tests de diagnostic rapide; le renforcement des ressources humaines pour une correcte prise en charge à domicile ; l’intensification de la sensibilisation des populations sur les risques liés à la Covid19 et sur les moyens de prévention et de lutte surtout dans ce contexte de Tabaski.
A l’endroit de la population et de la jeunesse, le Cnge a conseillé de porter systématiquement le masque dans les véhicules de transports, les véhicules particuliers, les lieux recevant du public et les lieux de travail mais aussi de se mobiliser notamment à travers les associations sportives et culturelles et d’autres organisations pour stopper la propagation du virus. « Nous invitons vivement les transporteurs et chauffeurs de véhicules de transport en commun à faire respecter strictement le port de masque pour tout passager.
Aux Sénégalais de recourir précocement aux soins ; d’éviter tout rassemblement de quelque nature que ce soit ; d’éviter les déplacements et voyages pendant cette période de fête de la Tabaski ; de se faire vacciner contre la Covid-19 notamment pour se protéger contre les cas graves », a préconisé la source. Enfin, le Cnge a recommandé aux responsables du service public et des entreprises de privilégier le télétravail et de réduire le personnel dans les services.
PR SOULEYMANE MBOUPDE L’IRESSEF SUR LA 3ÈME VAGUE : Le variant indien, à l’origine des nouvelles infections
Le Sénégal est entré de plain-pied dans la troisième vague. Selon le professeur Souleymane Mboup, le variant Delta qui nous vient de l’Inde occupe 30% des nouvelles contaminations et serait à l’origine de cette 3ème vague qui évolue de manière rapide et destructrice.
Dans le cadre de la surveillance épidémiologique du Sénégal, plusieurs variants de la Covid-19 ont été détectés depuis l’apparition de la maladie dans le pays en mars 2020. Selon le professeur Souleymane Mboup à l’Iressef (Institut de Recherche en Santé, de Surveillance Epidémiologique et de Formation), si la première n’a pas connu de mutations, la deuxième et la troisième vague ont enregistré des variants. « La première vague n’a pas connu de mutations, ni de préoccupations. Cependant, au cours de la deuxième vague quarante variants ont été décelés dont les plus préoccupants étaient le variant Alpha britannique, le Beta Sud-Africain et enfin le Delta Indien. Dans cette troisième vague, nous avons constaté la rareté des autres variants mais l’ampleur du variant Delta qui représente 30% des nouvelles contaminations. Ce qui nous a amené à dire que le variant Delta est à l’origine de la troisième vague ».
LUTTE CONTRE LA 3ÈME VAGUE : Le Sénégal renforce son arsenal vaccinal
332 117 doses de Sinopharm seront disponibles entre le 26 et le 27 juillet prochain à Dakar qui va réceptionner aussi l’arrivée de 151 200 doses de Johnson Johnson pour le 31 juillet. L’annonce est du ministre de la Santé et de l’action sociale qui a donné hier, jeudi, l’information lors de la rencontre du Comité national de gestion des épidémies (Cnge). Face à la montée des cas qui a conduit à la troisième vague, le ministère appelle la population à la vaccination afin d’amoindrir les risques.
MORTALITE DUE A LA COVID-19EN AFRIQUE : Plus de 40 % de décès par rapport à la semaine précédente
Dans son point de presse du jeudi 15 juillet, l’Organisation mondiale de la santé a annoncé que l’Afrique a enregistré une augmentation de 43 % des décès dus à la Covid-19 en une semaine. Le nombre de décès est passé ainsi de 4384 la semaine précédente à 6273 au cours de la semaine se terminant le 11 juillet 2021. « L’Afrique est aujourd’hui à moins de 1% du pic hebdomadaire atteint en janvier lorsque 6294 décès ont été enregistrés. La Namibie, l’Afrique du Sud, la Tunisie, l’Ouganda et la Zambie ont été à l’origine de 83 % des nouveaux décès enregistrés la semaine dernière. Le taux de létalité du continent, qui est la proportion de décès parmi les cas confirmés, s’élève actuellement à 2,6% contre une moyenne mondiale de 2,2% » a renseigné l’Oms.
A en croire leurs experts, la montée en puissance est due à la fatigue du public avec des mesures de santé clés et à une propagation accrue des variantes. « À ce jour, la variante Delta, qui est actuellement la plus transmissible de toutes les variantes, a été détectée dans 21 pays africains, tandis que la variante Alpha est dans 35 pays et Beta dans 30 », ont –ils renseigné. Et le Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique de déclarer « les décès ont grimpé en flèche au cours des cinq dernières semaines. C’est un signe d’avertissement clair que les hôpitaux des pays les plus touchés atteignent un point de rupture. Les systèmes de santé sous-dotés en ressources dans les pays sont confrontés à de graves pénuries de travailleurs de la santé, de fournitures, d’équipements et d’infrastructures nécessaires pour fournir des soins aux patients gravement malades de la COVID-19 ».
RIPOSTE À LA NOUVELLE VAGUE : DES MESURES SUPPLÉMENTAIRES ANNONCÉES
Le Comité national de gestion des épidémies (CNGE) a recommandé jeudi à Dakar un renforcement de la surveillance épidémiologique, un recours au dépistage précoce des cas d’infection au nouveau coronavirus et une mobilisation de l’ensemble des acteurs
Dakar, 15 juil (APS) – Le Comité national de gestion des épidémies (CNGE) a recommandé jeudi à Dakar un renforcement de la surveillance épidémiologique, un recours au dépistage précoce des cas d’infection au nouveau coronavirus et une mobilisation de l’ensemble des acteurs afin d’aboutir à une meilleure efficacité dans la riposte à la pandémie qui regagne en ampleur dans le pays.
Il s’agit-là de recommandations émises par le Comité national de gestion des épidémies lors d’une réunion d’évaluation de la situation de la maladie à coronavirus dans le pays.
De nouvelles mesures de riposte ont ainsi été prises lors de la réunion qui a permis de faire une évaluation des risques sanitaires, économiques et sociaux de cette forte augmentation du nombre de cas positifs.
Parmi les recommandations figurent notamment le renforcement de la surveillance épidémiologique, la poursuite et l’intensification de la surveillance des variants, le renforcement du système de dépistage une plus forte mobilisation de l’ensemble des acteurs en vue d’une riposte plus efficace, a notamment fait savoir le ministre de la Santé et de l’Action sociale.
S’adressant à des journalistes à la fin de la réunion du CNGE, Abdoulaye Diouf Sarr a indiqué que l’accent sera davantage mis sur l’utilisation accrue des tests de diagnostic rapide et le renforcement des ressources humaines pour une correcte prise en charge à domicile.
Il a relayé la décision prise par le CNGE de se réunir dorénavant tous les jeudis non sans insister sur l’importance de l’intensification des populations sur les risques liés à la covid-19 et les moyens de prévention et de lutte dans un contexte de célébration de fête musulmane L
l’aïd Al Ahda plus connue sous le nom de Tabaski au Sénégal.
Rapportant les recommandations du Comité national de gestion des épidémies, le ministre de la Santé a exhorté les populations à recourir au port systématique du masque dans les véhicules de transports, les véhicules particuliers, les lieux recevant du public et les lieux de travail.
’’Nous invitons vivement les transporteurs et chauffeurs de véhicule de transports en commun à faire respecter strictement le port de masque pour tout passager’’, a-t-il dit.
Diouf Sarr a également recommandé ‘’de recourir précocement aux soins, d’éviter tout rassemblement de quelque nature que ce soit ainsi que les déplacements et voyages pendant cette période de fête de la tabaski tout en se faisant vacciner pour se protéger de la forme grave de la maladie à coronavirus.
Jeudi, le Sénégal a déclaré 674 nouveaux cas positifs au nouveau coronavirus.
La veille un nombre record journalier de 733 contaminations a été annoncé. Des chiffres qui illustrent l’ampleur de la nouvelle vague de contaminations dans le pays.
Depuis le début de l’épidémie sur son territoire, le Sénégal a déclaré, 48 270 cas positifs à la Covid-19. Au total, 42 843 patients ont guéri de la maladie, tandis que 1 209 autres sont décédés. De fait, ils sont encore 4 217 malades sous traitement.
Sur le front de la vaccination 595 850 personnes ont au moins reçu une dose de vaccins anti-Covid depuis le lancement le 23 février dernier d’une campagne nationale de vaccination, d’après les données officielles du ministère de la Santé.
par Lika Sidibé
GESTION DE LA COVID AU SÉNÉGAL, DÉFAILLANCE ÉTHIQUE SUR TOUTE LA LIGNE
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - L’élite censée faire dans la pédagogie par l’exemple a été la première à enfreindre les règles. Quelle option mettre en œuvre ? Comment amoindrir l’impact de la troisième vague ?
#SilenceDuTemps - Le Sénégal est de plain-pied dans la troisième vague de la pandémie. Les chiffres annoncés depuis le début du mois de juillet ne laissent plus aucun doute. Cette augmentation du nombre de cas positifs (communautaires, importés et cas graves), était prévisible. La tendance est mondiale.
Au Sénégal, l’argument de la surprise agité depuis la confirmation du premier cas de Covid-19 en mars 2020 est intolérable et léger. Le Sénégal doté de spécialistes qui ne sont pas censés ignorer que l’existence d’un seul cas actif dans le monde peut être l’occasion d’une nouvelle flambée a eu une attitude très attentiste. Rapporté au jargon de la santé publique, notamment aux principes qui guident la prise en charge des questions y afférentes, on peut dire que la précaution n’a jamais été appliquée.
Chez nous, la troisième vague est arrivée dans un contexte de relâchement total : non-respect des gestes barrières, non-port de masques, rassemblements en tout genre (politique, sportif, privé, etc.).
Les rares Sénégalais qui suivent encore l’évolution de la situation sanitaire liée à la pandémie à Covid-19, anxieux, s’interrogent : durant les courts moments de répit entre la première et la deuxième vague, quelles stratégies ont été mises en œuvre par l’État, en termes de précaution et prévention, pour davantage sensibiliser, conscientiser parce qu’ils sont nombreux ceux qui doutent encore de l’existence de la maladie. Mais surtout communiquer à travers tous les canaux disponibles pour faire face à l’infodémie, qui a aussi porté un coup très dur à l’efficience des différentes stratégies de riposte mises en œuvre.
Les Sénégalais veulent savoir quelle option comportant des mesures politiques et techniques pertinentes mettre en œuvre et comment, afin d’amoindrir l’impact de la troisième vague et prévenir les prochaines ?
Par rapport à la vaccination, qu’est-ce qui est mis en œuvre pour obtenir l’adhésion des populations très réfractaires, à condition que le vaccin soit disponible. À la date du 10 juillet, le Sénégal avait à peine atteint le taux de 6 pour cent de couverture vaccinale, alors que ceux qui avaient pris la première dose du vaccin AstraZeneca sont dans l’attente de la seconde à cause d’une rupture. Et pour le vaccin Sinopharm la tension est nette.
Mais le fond du problème, c’est l’absence d’éthique dans la gestion de la Covid au Sénégal depuis le début. Dans une interview accordée à Seneplus Tv (https://www.youtube.com/watch?v=cjlS-yiD7Y8&t=569s) en juillet 2020, le Professeur Abdoul Kane, chef du service cardiologie de l’hôpital Dalal Diam, président de la Société Sénégalaise de Cardiologie et président de la Coalition pour la Santé et l’Action sociale le déplorait en ces termes : « notre pays pourrait circonscrire le mal si on mettait plus d’éthique, plus d’empathie et moins de politique dans la gestion à l’époque trop verticale de la pandémie ». Sur ce dernier point, il avait vu juste puisque les hôpitaux ont été très vite saturés avant que le ministère de la Santé n’envisage une gestion extra hospitalière, donc à domicile, des cas positifs et aussi la mise en œuvre d’une approche communautaire. Le premier écueil a été la médicalisation de la riposte.
L’éthique, en santé publique ratisse très large ; elle s’intéresse plus à la population qu’à l’individu, plus à la perspective communautaire qu’à la perspective individuelle, plus aux déterminants sociaux qu’à l'action et la responsabilité individuelle. L’éthique renvoie à des questionnements qui permettent de prendre les bonnes décisions avec mesure et dans le respect des droits et de la dignité humaine, et pour le bien de tous. Ce sont des orientations qui doivent venir au secours de la décision. En santé publique, la décision est toujours politique et c’est là que se trouve tout l’enjeu de l’éthique, c’est-à-dire la dimension ontologique des actions.
La question éthique s’est posée avec beaucoup d’acuité dans tous les aspects de la gestion de la Covid, notamment la précaution et des mesures de prévention, la disponibilité des tests de diagnostic, la prise en compte d’un volet important que constitue la recherche clinique pour trouver un traitement. Est-il besoin d’évoquer le peu de moyens alloués à nos chercheurs ?
Il est d’ailleurs heureux d’apprendre que le Sénégal disposera d’une usine de production de vaccins contre la Covid-19 et d'autres maladies endémiques ; les premières doses sont attendues en 2022. C’est tant mieux puisque l’Afrique pourra désormais compter sur ses propres moyens et son expertise pour s’en sortir à l’occasion de prochaines épidémies ou pandémies. Mieux vaut tard que jamais.
Déjà, depuis 2018, l’organisation annuelle du forum galien Afrique pour la recherche et l’innovation dont la présidente du Comité scientifique est le professeur Awa Marie Coll Seck, offre une plateforme d’échanges scientifiques de haut niveau sur des questions d’intérêt commun, les priorités de notre continent pour les Africains et par les Africains. L’Afrique peut et doit trouver les ressources et nouer des partenariats pour développer l’industrie pharmaceutique locale, miser sur les transferts de technologies, les échanges et transferts de connaissances, etc. Des créneaux qui n’ont pas été exploités, nos gouvernants se limitant à tout attendre de l’extérieur.
Pour vaincre la Covid, un devoir de responsabilité est attendu de tous. Les récentes tournées politico-économiques du parti au pouvoir et de ses alliés, suivis des rassemblements « Tib Tank » du leader du mouvement Geum Sa bop, le « Nemekou tour » annoncé des militants du parti Pastef, la reprise des combats de lutte, bientôt celle des tournois de football du mouvement navétanes, les événements religieux qui occasionnent des déplacements massifs de populations d’une région à une autre, sont autant de facteurs qui aggravent la situation et met tout le pays en danger, notamment avec ce virus mutant dénommé Delta. Ce dernier a la particularité d’être plus contagieux, d’infecter de plus en plus de jeunes sans comorbidités, mais qui développent des formes graves de la maladie.
Depuis quelques jours donc, la Covid occupe à nouveau la une des médias, troisième vague oblige. Le sensationnel se mêle à l’émotion avec la diffusion de spots télé montrant des leaders communautaires appelant à la vigilance, diffusés en boucle. Mais force est de constater que la grande majorité de la population continue de faire comme si de rien n’était. Et puis, on est en droit de se demander quel sens aura désormais l’approche communautaire dans la gestion de ce problème de santé publique qui est une question d’analyse de l’environnement, de communication avec les communautés, de prises de décisions, de responsabilité du moment où l’élite censée montrer la pédagogie par l’exemple a été la première à enfreindre les règles.
L'approche communautaire suppose une implication dans tout le processus, depuis l'identification des problèmes en passant par leur analyse et les solutions à mettre en œuvre. Les populations ne s’exposeraient certainement pas si toutes les étapes de cette approche, telles que déclinées dans les lignes directrices de l'OMS datant de novembre 2015, relatives à la gestion des questions éthiques lors des flambées de maladies infectieuses étaient scrupuleusement mises en œuvre.
L’éthique, c’est aussi une compétence. Agir avec éthique permet de relever les forces de ceux qui ont en charge, au sein des gouvernements ou des structures de santé notamment la gestion de la Covid-19.
Le 08 juillet dernier, le ministre de la Santé et de l’action sociale, entouré de ses collaborateurs s’est longuement épanché sur la gestion de la Covid-19 lors d’une édition spéciale diffusée à la télévision nationale. Des journaux en ont fait un compte-rendu. La majorité a titré sur « l’aveu d’impuissance d’Abdoulaye Diouf Sarr », ministre très politique de la Santé et de l’action sociale et régulièrement à couteaux tirés avec les praticiens, notamment le Professeur Moussa Seydi en pointe dans la lutte contre la Covid, à en croire des articles de presse.
Le Dr Abdoulya Bousso qui a récemment démissionné du Centre des Opérations d’Urgence Sanitaire (COUS) en pleine crise sanitaire a évoqué tout simplement « des raisons personnelles ». D’ailleurs, ce dernier interpellé par rapport à la nomination d’un spécialiste à la tête du département de la Santé, a donné la réponse suivante : « Il faut quelqu’un qui ait cette intelligence de pouvoir écouter ces techniciens de la santé et aussi avoir le leadership pour pouvoir conduire la troupe ».
Une chose est d’écouter, autre chose est de pouvoir, en cas d’avis et de recommandations contradictoires venant des techniciens, faire preuve de discernement avec intelligence et célérité afin de prendre une décision éclairée, la meilleure possible.
Il est temps que la santé, secteur vital et stratégique qui a vu passer des monstres sacrés de la trempe d’Amadou Cissé Dia, Abdoulaye Ly, Daouda Sow, Doudou Ngom, Mamadou Diop, Thierno Ba, Assane Diop, Awa Marie Coll Seck, retrouve ses lustres d’antan.
Pour tout ce que représente la santé et son impact sur le développement de nos pays et sur les droits humains, reprenons Aristote qui disait : « seul le meilleur doit servir l’État ».
Mame Lika Sidibé est journaliste diplômée du Cesti. Elle collabore régulièrement avec SenePlus. Titulaire d’un master II Défense, Paix et Sécurité du Centre des Hautes Études de Défense et de Sécurité (CHEDS), elle a été consultante sur un projet de l'Union Européenne mis en œuvre par l’Association des Professionnelles de la Communication du Niger (APAC-Niger) sur les questions d’extrémisme violent. Elle est également chargée de communication de l’Association Internationale d’Information sur la Dépigmentation artificielle (AIIDA).
L’INQUIÉTUDE LIÉE À LA 3E VAGUE ÉPIDÉMIOLOGIQUE PLUS ACTUELLE QUE JAMAIS
Dakar, 15 juil (APS) - La presse quotidienne continue de relayer fortement les inquiétudes relatives au regain de la pandémie à coronavirus au Sénégal.
"La 3e vague de Covid confirmée par un record de 733 nouveaux cas en 24 h", constate le quotidien Vox Populi citant le bulletin épidémiologique publié mercredi par le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
"À la date d’hier mercredi, il n’y avait aucun lit disponible pour les malades nécessitant de l’oxygène et ceux qui doivent être admis en Réa-Covid dans les centres de traitement des épidémies de Dakar", la capitale, qui représente l’épicentre de l’épidémie, signale L’Observateur.
Il rapporte que cette situation "a provoqué des transferts vers les établissements privés dont certains réclament au patient une caution d’au moins 2 millions de francs CFA", d’où la manchette du journal : "La caution contre la mort".
Un détail saisissant confié au journal par le directeur de la lutte contre la maladie : "La quantité d’oxygène qui se consommait en une année en temps normal peut être consommée en un mois avec la pandémie", selon docteur Babacar Guèye.
Dans ce contexte, le journal Le Quotidien juge l’Etat "anesthésié", le Sénégal se retrouvant "dans le creux de la vague alors que qu’aucune stratégie n’est encore définie", alors même que l’observance des gestes barrières est "jetée aux corbeilles".
Aussi, en Conseil des ministres, le président Macky Sall a-t-il demandé "à intensifier la remise à niveau des centres de traitement des épidémies (CTE)" et "à procéder à la relance du comité national de gestion des épidémies", indique Le Quotidien.
Le Soleil note que dans le même temps, Macky Sall a insisté "sur le respect des gestes barrières". Le quotidien Tribune, parlant de l’association Tabaski-coronavirus, prévient pour sa part contre "une marinade explosive".
"Une chaîne de contamination plus dynamique avec l’irruption d’un variant qui élargit la cible des proies du virus, c’est la psychose totale en cette veille de tabaski où les populations ont plutôt la tête au festin et au sacrifice rituel", écrit Kritik’.
"La crainte que les mouvements des populations explosent le rythme de la contamination est bien réelle, alors que le dispositif médical, à bout de souffle, traîne un manque de vaccins qui risque davantage d’exposer les populations", ajoute-t-il.
"Un cocktail plus qu’explosif, pour ne pas dire une marinade pimentée, qui remet le virus au centre de toutes les attentions", conclut Kritik’, Wa Grand place faisant observer que les médecins se trouvent "dans un +burn out+ total".
Lii quotidien note que le gouvernement et le ministre de la Santé et de l’Action sociale en particulier, sont appelés "à se remettre au travail, afin d’asseoir +la maîtrise rapide de cette nouvelle poussée de la pandémie+", conformément aux instructions du président de la République.
Or, si l’on en croit Walfquotidien, l’Etat se trouve "entre deux feux", que sont "le marteau des médecins et l’enclume des populations". Ce qui fait que le chef de l’Etat "pourrait être amené à prendre des mesures drastiques pour faire face à la crise sanitaire dont la troisième vague devient particulièrement inquiétante".
"Toutefois, analyse Walfquotidien, il pourrait être confronté à la résistance des populations qui lui reprocheront d’avoir manqué de donner le bon exemple avec les rassemblements lors de ses tournées économiques à travers le pays".
"Tout le monde doit avoir peur !", s’exclame Tribune. En dépit de chiffres donnant "des sueurs froides", la masse, au vu de son comportement, "semble donner l’impression d’ignorer la résurgence de la pandémie, qui est en train de faire des ravages chez les jeunes, les adultes et les personnes âgées", ajoute le même journal.
"Inquiétude et espoir", tempère le quotidien Enquête, selon lequel la nouvelle vague, beaucoup plus contagieuse certes, "est, jusque-là, moins mortelle et moins grave". Il cite un épidémiologique qui explique : "50 à 60% des cas sont des jeunes…il y a beaucoup de cas, mais moins de décès".
D’autres détails sont donnés par le journal, citant les "dernières études de l’Institut Pasteur de Dakar", selon lesquelles de "1% il y a quelques semaines, à 30%", le variant delta "continue sa montée en puissance au Sénégal".
Divers sujets de second plan sont au menu des quotidiens. Le Soleil par exemple s’intéresse à la remise de 200 tracteurs et motoculteurs aux agriculteurs sénégalais.
"La dynamique de mécanisation se poursuit", dit-il à travers sa une. "Macky poursuit la modernisation agricole", renchérit le quotidien L’As. "Macky Sall gâte les producteurs et annonce la révolution agricole", insiste Le Témoin quotidien, alors que Sud Quotidien, très éloigné de ce sujet, traite de la question du cumul des mandats publics.
"Entre incompatibilité et mal gouvernance", lit-on à la une du journal, selon lequel la question de la limitation des mandats "est sans doute l’une des réformes majeures passées sous silence par le dernier dialogue politique".
Il estime que la problématique du cumul des mandats électifs locaux ou nationaux électifs avec des fonctions nominatives "pose un réel souci de gouvernance au Sénégal avec des élus locaux qui gouvernent par procuration".